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[ROMAN] ~Les Ténèbres de Sagia~

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Message par Mayura 5/10/2009, 00:29

Tout d'abord, un petit post d'introduction. Ce roman n'a absolument aucun rapport avec le monde de Shinobi ou le manga Naruto, il s'agit d'Héroic Fantasy. Ce que vous allez lire est de mon propre fait et il m'étonnerait grandement que vous retrouviez ce texte sur un autre site internet. Je suis un RPiste amateur, sans aucune prétention d'écrivain, donc je ne cherche que des remarques constructives, mon seul but étant de m'améliorer tout en vous offrant un texte original et divertissant. De plus, malgré mes plusieurs relectures, il subsiste sûrement des fautes de langue, et je vous serai gré de me les signaler le plus aimablement possible. Je vous conseille vivement de copier/coller le texte, de le recoder dans word si ça vous chante, puis de l'imprimer, ce qui rajoute un confort de lecture évident. (Et oui, je ne sais pas si vous avez déjà essayé de lire un bouquin depuis votre écran d'ordi, c'est une véritable torture...)

En espérant que ce que j'ai écrit vous plaira,

Mayura.


PS : Tout commentaire sera posté sur CE topic, et si j'ai le bonheur de bénéficier d'un lectorat actif, je demanderai au staff de passer de temps en temps pour faire le ménage.

Bien entendu, vous pardonnerez mes doubles-posts...


Dernière édition par Mayura le 5/10/2009, 00:46, édité 1 fois
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Message par Mayura 5/10/2009, 00:35

~ Livre Universel des Chasseurs ~


Introduction :

Cet ouvrage est la somme des observations et des expériences des membres de la caste des chasseurs désireux de laisser en héritage leur science et leur connaissance de Sagia. Il est consultable par tout individu lettré de n’importe quelle caste à la condition d’avoir l’autorisation de son propriétaire. Attention : Le livre a été écrit de façon à être compréhensible même par une personne extérieure à Sagia, et dans cette optique même les éléments les plus évidents de notre environnement sont rapportés le plus simplement et le plus clairement possible.

Une copie du Livre sera remise à chaque chasseur le jour de sa naissance. Chaque Livre est unique en soi, car en plus de réunir les connaissances des ancêtres de son propriétaire, il est conçu de manière à ce que celui-ci puisse noter au cours de sa vie ses différentes impressions et découvertes sur le monde qui l’entoure. Dans la mesure du possible, à la mort d’un chasseur, un autre chasseur est envoyé pour récupérer son Livre afin d’enrichir l’Original. Toutes les copies sont faites à partir de l’Original, mais certaines parties de celui-ci peuvent être volontairement occultées sur décision spéciale du Conseil.

Avec l’aide de la caste des Marchands qui emploie d’excellents géographes, une carte du continent de Sagia a pu être réalisée. A l’instar du reste du Livre, celle-ci est régulièrement mise à jour.



CARTE DESSINEE PAR UN GAMIN DE SIX ANS…

A scanner


PREMIERE PARTIE :


Sagia


Informations générales :


Tout d’abord, il est bon de rappeler que le mot Sagia ne désigne pas la planète sur laquelle nous vivons dans son ensemble, mais uniquement le monde connu et déjà exploré par la caste des chasseurs. Par ailleurs, ce mot n’est pas usité dans les autres castes à l’exception de la caste Noble, les castes inférieures et les prêtres de la Lumière préférant parler de notre monde sous le nom d’ Arphénos, la création de Phénos.


Le ciel de Sagia est entièrement recouvert d’une épaisse couche nuageuse appelée les Ténèbres. Ceux-ci absorbent toute Lumière extérieure et il est donc strictement impossible pour un être humain de voir sous le voile Ténébreux. La vie est rendue possible par l’Ambre, qui, une fois vitalisée par les membres de la caste des tailleurs, permet de repousser ce voile. La couverture nuageuse disparaît dans un rayon variable autour de la pierre d’Ambre en fonction de sa taille et de son âge. L’aspect du ciel dépend du type d’ambre utilisé, fixant des conditions météorologiques fixes tant qu’aucune autre Ambre n’est apportée dans le cercle d’influence.

Dans Sagia, l’être humain est la seule espèce sachant utiliser l’Ambre, mais tous les êtres vivants sont attirés par celui-ci.


Grands ensembles d’êtres vivants répertoriés :


Un être vivant est, par définition, un corps attiré par l’Ambre et susceptible de mourir.


Les Végétaux.

Sont considérés comme végétaux tous les êtres vivants incapables de se mouvoir, possédant en général des racines, une tige et des feuilles. Pour de plus amples informations, se reporter à la partie botanique.

Les animaux.
Sont considérés comme animaux tous les êtres vivants capables de se mouvoir comestibles pour l’homme. La plupart des animaux peuvent être élevés par l’homme.

Les monstres.
Sont considérés comme monstres tous les êtres vivants capables de se mouvoir non comestibles par l’homme et agressifs envers celui-ci. Certains animaux peuvent éventuellement être considérés comme des monstres en fonction de leur agressivité. Il existe deux grands types de monstres :
Les aberrations. Sont considérées comme aberrations tous les monstres uniques, résultant de mutations incontrôlées. Les aberrations se reproduisent de façon assez anarchique. Se reporter à la section biologie pour plus d’informations concernant la reproduction des aberrations.
Les intelligents. Sont considérés comme intelligents les monstres vivant en société et se reproduisant entre eux. Les deux espèces d’intelligents les plus remarquables sont les Baldoks et les Mornes.



Les Drums :


Les Drums, malgré leur apparence, ne sont pas considérées comme des êtres vivants au sens propre pour deux raisons :
-Ils ne peuvent pas mourir. Leur enveloppe charnelle peut disparaître, mais ils finissent par s’en recréer une quand l’envie leur prend de fouler à nouveau notre terre.
-Ils ne sont pas attirés par l’ambre. En effet, leur simple présence suffit à lever le voile de Ténèbres de la même façon que l’Ambre, à ceci près que le ciel n’est pas visible, les Ténèbres étant juste mués en pure Lumière.
D’après les prêtres de la Lumière et de l’avis de nombreux chasseurs, les Drums seraient l’incarnation de Phénos sur Sagia, étant juste composés de Lumière et apparaissant à nos yeux sous la forme d’animaux. L’apparence des Drums est très variée en fonction des individus et l’animal qu’ils incarnent correspond en général à leur caractère. Même s’ils ressemblent à des animaux classiques, ils est impossible de les confondre avec ceux-ci car les Drums sont beaucoup plus grands que la taille standard des animaux dont ils ont pris la forme et leurs yeux rayonnent en permanence à la manière de deux minuscules soleils. De plus, ils dégagent une puissante aura et leur présence a un effet apaisant pour tous les êtres vivants qui les approchent.
Les Drums sont d’une grande bonté et d’une intelligence sans égale, et ils ont appris aux hommes il y a bien longtemps à se lier avec eux. En effet, les Drums tissant facilement de forts liens d’amitié avec les humains, ils décidèrent de leur enseigner comment rendre leur union beaucoup plus forte, à un tel point que les deux entités liées partagent en permanence leurs pensées et leurs moindres sentiments. Ces humains qui avaient appris à « fusionner » avec les Drums étaient les premiers chasseur, à l’origine d’une toute nouvelle caste.
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Message par Mayura 5/10/2009, 00:42

Les Ténèbres de Sagia



CHAPITRE I



Au Nord de Sagia, à une centaine de kilomètres des Monts Perce-Ténèbres, une petite ville, Arbac. Au pied de la Haute ville, un modeste hall des chasseurs qui n’était plus vraiment un lieu de passage depuis bien longtemps. Dans une des deux chambres de l’aile Ouest, un jeune apprenti chasseur, Hugo. Ayant fêté son seizième printemps il y a une Lune, il savait que l’heure de son initiation approchait et que le moment de son départ se rapprochait inexorablement. Mais pour l’instant, il avait d’autres soucis, bien trop occupé à se prélasser dans les bras de Morphée…

« DEBOUUT ! »

Cette douce voix qui tira Hugo du pays des songes de façon si agréable, c’était celle de son cousin, Leam. Il fallait dire que Hugo n’était pas vraiment un lève tôt, et il détestait qu’on le privât de cette prime liberté, celle de dormir bien après le lever du Soleil. Leam connaissait son cousin et anticipa la poignée de phalanges lancées en direction de son nez puis saisit le bras révolté de son cousin. Celui-ci se leva finalement pour mieux rosser l’importun, un grand sourire aux lèvres. Après une féroce empoignade, les deux jeunes hommes se dirigèrent en riant vers la salle à manger, où ils avalèrent sans y penser leur tambouille broyée dans un bol en bois. Ils se rendirent ensuite directement au dojo, observant avec un œil curieux quelques nobles s’entraînant au combat à cheval et un vieux milicien tirant mollement à l’arc sur une vieille botte de foin. Mais cet homme aux cheveux grisonnants qui attendait depuis quelques heures que ses deux imbéciles de petits fils daignent se montrer, c’était Renji, et il avait l’air très en colère. L’entraînement quotidien aurait dû commencer il y a bien longtemps, et il avait eu le temps de ruminer la punition qu’il allait donner aux jeunes gens pour leur ponctualité toute relative. Il avait l’habitude de ce genre de retards, mais l’initiation approchant il se faisait plus inquiet et plus exigeant envers ses petits-fils.
« Bonjour, vous deux. Je pourrais presque vous dire bonsoir, vu l’heure qu’il est…
-Boh… Faut toujours que tu exagères grand-père. On n’est pas si en retard que ça, non ? »

Leam interrogea son cousin de l’œil qui approuva d’un mouvement du menton. Renji, furibond, surenchérit :

« -Je vous rappelle que vous étiez censés arriver à l’aurore, et que nous avons déjà dépassé midi… J’ai réfléchi, et j’ai trouvé l’entraînement qui convient pour aujourd’hui :
Vous voyez la tour principale du château Arbac ? Vous allez me faire le plaisir de faire des allers retours en courant le long de son ombre son ombre jusqu’à ce qu’elle atteigne le mur d’enceinte.
-Mais… On en a pour la journée ! Et je doute même qu’elle atteigne la muraille avant la nuit… Comment on va faire si on est pas rentrés pour le couvre feu ? Il n’y a que les basses castes qui sont autorisées à traîner en ville la nuit… Si on nous surprend, on va faire du cachot !
-Et bien… Ca vous motivera peut-être pour être discrets et rentrer à la maison silencieusement.
-Et bien moi dès qu’une occasion se présente, je file. »

Hugo n’avait pas parlé très fort, mais Renji avait déjà anticipé cette réaction :

« -Ah ! J’oubliais ! Si jamais l’envie vous prenait de ralentir l’allure ou de vous soustraire à l’entraînement, j’ai chargé ces trois jeunes nobles assis la bas de vous tirer dessus à la moindre incartade. Croyez moi, ils se feront un plaisir de vous aligner à la première occasion, ce sont de bons archers et ils aiment le prouver.

Ainsi, après 2 ou 3 heures passées à esquiver des flèches tirées sans volonté et à courir sous un soleil torve parfois assombri de quelques vagues nuages gris, une occasion d’arrêter là la punition se présenta. Deux nobles s’étaient lassés de leur mission, et il n’y avait plus que le troisième qui les regardait distraitement courir. D’un clin d’œil entendu à Hugo, Leam fit mine de partir en direction de la muraille, mais changea brusquement de direction et fut hors de portée en un clin d’œil. Le noble, surpris par la manœuvre, perdit Hugo des yeux un instant, ce qui lui permit de s’enfuir à son tour. Ils rentrèrent le plus vite possible vers le hall des chasseurs d’Arbac, leur foyer. Bien entendu, Renji les y attendait.

« Haa ! je suis soulagé, j’ai vraiment cru un instant que vous n’arriveriez jamais à vous soustraire de l’attention des emplumés… Finalement, mes leçons ont porté leurs fruits, vous avez bien l’esprit d’initiative, l’amour de la liberté et la propension à enfreindre les règles indispensables à tout chasseur qui se respecte. »

Les deux cousins se regardèrent d’un air étonné, ils ne comprendraient décidément jamais les combines de leur grand-père.


Le lendemain, les deux jeunes hommes avaient décidé de faire une entorse à leurs habitudes et se levèrent de bonne heure. La raison était l’arrivée annoncée d’une délégation de tailleurs qui devaient apporter l’Ambre tant attendu en ville. Cette nouvelle avait provoqué un grand remue-ménage dans la cité, et la pression qui pesait sur les épaules de la famille Arbac se relâcherait un peu. En effet, la puissance des pierres actuelles présentes dans la cité commençait à s’amenuiser, et les monstres se montraient de plus en plus hardis. La famille Arbac ayant été ruinée par une récente guerre, elle attendait les rentrées des impôts pour faire appel à des chasseurs, car ceux présents en ville n’étaient pas capables de décemment faire face à une quelconque menace (Renji était trop vieux, Leam et Hugo trop jeunes et inexpérimentés). Cependant, il fallait payer les tailleurs et ceux ci devenaient de plus en plus retors pour ce qui était de marchander. Les habitants attendaient avec impatience la délégation, car la couleur des habits de celle ci annoncerait le temps qu’il ferait majoritairement pendant la saison. Cela s’expliquait tout simplement car chacune des confréries de tailleurs exploitaient un type d’ambre différent et utilisaient un type de magie différent, et qu’ils avaient adopté une tenue vestimentaire de la couleur de l’ambre qu’ils vitalisaient. La foule était rassemblée devant la porte principale, et les membres de la caste inférieure des serfs, présents en majorité, s’interrogeaient.
« Tu préférerais pas que ce soient les robes bleues qui viennent ? La pluie finalement ce n’était pas si mal…
_Tu rigoles ! Je préférerais quitter la ville plutôt que de vivre encore une saison sous des seaux d’eau à longueur de journée…
_Mais c’est toujours mieux que les robes rouges, les récoltes risqueraient de griller sur pied comme l’année dernière tellement il a fait chaud…
_Oui, mais tant qu’à choisir je préférerais quand même des robes jaunes ou des robes vertes, les orages occasionnels ou le vent soutenu c’est encore le meilleur temps pour les légumes.
_C’est vrai, mais de toute façon je supporterais tout sauf ces fichues robes blanches, ils sont venus il y a dix ans et la ville a failli être décimée par la famine…
_Tu as raison, le froid et le gel c’est encore le pire qui puisse nous arriver. »

Après deux heures d’attente dans un climat électrique, le premier rang se mit à s’agiter, et une rumeur parcourut la foule. Un groupe important arrivait, il ne faisait aucun doute que c’étaient les tailleurs.
Toute la ville attendait l’annonce du milicien posté sur la muraille qui serait le premier à distinguer cette couleur qui allait fixer le rythme de vie de la ville pour 10 lunaisons.

« Robes Vertes en vue ! Ce sont des robes vertes ! »

La mine des Robes Vertes étant située au centre de la plaine d’Essen, ils avaient dû faire un voyage plutôt long et éprouvant en contournant les Monts Perce-Ténèbres par le Nord. Cependant, les frais de transport de l’Ambre seraient raisonnables comparés à ceux imposés par les Robes Bleues ou les Robes Rouges qui exploitaient des mines situées dans des contrées très éloignées de la ville d’Arbac, respectivement le marais du Shin et le désert Morne.
Un soupir de soulagement parcourut la foule, suivi d’une clameur montante accueillant la délégation des tailleurs qui n’était plus qu’à une centaine de mètres de la porte. Si l’on observait le ciel à ce moment, on pouvait voir un phénomène étrange se produire : le voile de nuages Ténébreux se refermait au fur et à mesure que le groupe avançait, mais les yeux des gens étaient bien trop occupés à scruter chacun des tailleurs, cherchant à y déceler quelque secret enfoui dans ces visages graves. Ces hommes incarnaient le savoir, ce savoir qui faisait gravement défaut aux basses castes. Le seul fait de pouvoir côtoyer de si près des hommes qui maîtrisaient une chose si incompréhensible, si inexplicable que la magie faisait s’emballer l’imagination des paysans et des citadins des basses castes à la vue de la troupe de Tailleurs qui défilait devant la foule curieuse et avide de nouveautés.
Imperturbable, la colonne s’enfonçait dans la ville, un petit coffre serti d’émeraudes porté par un grand homme vêtu de haillons au centre de la procession. Cet homme était sûrement un esclave des tailleurs, un paria né d’une union inter-caste qui avait trouvé une solution qui en valait d’autres pour avoir de quoi manger tout les jours. Les tailleurs n’étaient pas vraiment réputés pour leur férocité envers les esclaves, celui-ci en tout cas avait l’air passablement en forme.
Quelques miliciens ouvraient et fermaient la marche, probablement chargés de protéger le convoi en l’absence de chasseurs disponibles.
Le chef de la ville, Abarai Arbac, accueillit les tailleurs en haut des marches du palais, et à partir de là seuls les prêtres et les nobles purent les suivre.
S’ensuivit un enchaînement de spéculations plus délirantes les unes que les autres, les plus optimistes pensant que le vieil Arbac, en fin renard, allait encore réussir à marchander un prix correct tandis que d’autres prédisaient une hausse des taxes et des impôts qui allait entraîner une longue période de manques et de privations ; mais quoi qu’il en soit, la nouvelle de l’arrivée des tailleurs de la confrérie du vent ne laissait personne indifférent. Les miliciens osaient même se plaindre que le tir à l’arc serait impossible pour la saison à cause des grandes rafales qui souffleraient constamment durant les dix mois à venir. D’un autre côté, les incendies risqueraient aussi de se propager plus vite, la vigilance des miliciens devrait donc être redoublée à cause de l’agencement à risque des habitations, collées les unes aux autres ou séparées par de maigres ruelles de quelques mètres de large.

La ville attendit fiévreusement la sortie des différents représentants des hautes castes qui allaient descendre les marche par ordre hiérarchique de caste, du plus important au plus insignifiant membre du groupe qui s’était engouffré dans le palais d’Arbac deux heures auparavant. Ils devaient annoncer la bonne nouvelle attendue silencieusement par toute la ville. Le haut prêtre sortit en premier, suivi d’Abarai et des autres prêtres. Le reste des nobles vint ensuite, puis les tailleurs sortirent, et enfin l’esclave qui portait toujours son petit coffre, désormais vide. Tous paraissaient soulagés, comme s’ils venaient de trouver un bon compromis après d’âpres négociations.

Abarai prit la parole devant la plèbe lui jetant des regards inquiets. Il annonça que l’ Ambre verte avait été achetée un prix convenable, et qu’une seule nouvelle taxe serait créée, un droit de passage des marchandises sortant et entrant des murs de la ville. Les plus démunis parurent rassurés, ils n’étaient pas directement concernés par cette mesure. Ce furent les castes moyennes des marchands et des artisans qui bougonnèrent, mais ils savaient qu’ils devraient faire avec, les poteries réputées d’Arbac se vendant bien cela n’aurait pas une grande influence sur le marché. Leam et Hugo partirent, la situation ne comportait plus rien d’intéressant car le haut prêtre allait souhaiter une bonne saison et dire les prières de rigueur à chaque changement de pierres d’Ambre. Si les tailleurs avaient ramenés des nouvelles importantes de l’extérieur, ils le sauraient bien assez tôt et il était largement l’heure de déjeuner .
Ils passèrent leur après midi à peaufiner leur entraînement avec leurs armes respectives. Leam maniait deux gantelets à lames munis de trois griffes, et son style de combat extrêmement vif faisait de lui une véritable tornade d’acier. De son côté, Hugo se battait avec une arme étrange créée par son grand-père, une sorte de double-lame en S pouvant se scinder en deux au centre, se transformant ainsi en deux sabres courbés distincts .
Il basait ses attaques sur son amplitude et la rafale de coups qu’il pouvait faire pleuvoir avec sa double-lame, couplé à la grande possibilité de parade et de riposte du combat à deux sabres. Les deux jeunes hommes avaient un niveau de combat équilibré, Hugo étant moins rapide mais plus endurant que son cousin la victoire se décidait souvent sur la durée du combat. Si Leam parvenait à prendre de vitesse son cousin sur un enchaînement de coups ultra rapides il gagnait, mais si Hugo arrivait à le maintenir à distance avec sa grande amplitude il n’avait aucun mal à prendre le dessus. Ils se battirent avec tant d’ardeur que le soleil était tombé depuis longtemps quand ils décidèrent de rentrer, ruisselants de sueur.
Ils choisirent de passer par les toits, solution de facilité pour éviter les patrouilles de miliciens fréquentes dès la nuit tombée. Il était d’autant plus facile de se déplacer discrètement que l’on était une nuit sans lune et que le vent mugissant masquait les bruits de pas sur les tuiles d’ardoise noire. Hugo respirait à plein poumons l’air frais de la nuit, et ses muscles fatigués se relâchaient du stress de la journée sous l’effet de détente que lui procurait cette sensation évasive : être là, sur les toits d’une ville endormie, à pouvoir contempler la vaste plaine s’étendant derrière les épaisse murailles de la cité. Le vent mugissant soulevait les cheveux du jeune apprenti chasseur qui se délectait de cette douce caresse de la nature, puis il reprenait sa course dès que son cousin reprenait de l’avance. Avant de le suivre et de s’engouffrer derrière la porte du hall des chasseurs, il respira une dernière fois l’air frais apporté par le vent, cet air plein de promesses du grand monde extérieur, beau et dangereux à la fois. Dans deux jours seulement, commencerait l’initiation.
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Message par Chihousou 5/10/2009, 17:08

T'avais pas déjà mis quelques chapitres ici avant?

Fin bref, premier avis jeune homme et non des moindres: mon mien à moi!
Hugo -_-', ça va pas trop avec les autres noms mais bon, osef...
Sinon, il me semble que je te l'avais déjà dit la dernière fois mais ton texte manque de description, pas du paysage, mais des actions des protagonistes, il y a un entraînement/combat qui passe à la trape apparemment, ton héros est au milieu de la foule mais on sait pas ce qu'il fait, ce qu'il ressent, ce qu'il voit lui, tu restes trop général à mon gout. C'est de la troisième donc tu peux l'être mais c'est centré sur un personnage principal, tu dois donc exprimé plus en détail ce qu'il fait et ressent. De la même manière on sait pas à quoi il ressemble ce qui est quand même limite, on doit pouvoir s'identifier à lui ou du moins avoir un peu d'empathie, or c'est dur d'avoir de l'empathie pour une ombre sans visage qui a juste un nom. De même pour les personnages secondaires: Leam, le grand père, à la limite le chef de la ville.

A part ça je trouve dommage que ton récit ne commence pas directement avec l'arrivée de l'ambre, au lieu du retard à cause d'un reveil tardif tu pourrais tabler le retard sur le fait que ton héros attendait l'arrivée de l'ambre. Tu pourrais aussi écrire le discours du chef de la ville, imprégnant au passage une partie de sa personnalité et de son ressentit par le reste de la population, donnant ainsi l'ambiance de la ville dans laquelle vit ton héros, pas tout le discours mais un morceau.

Aussi, une faute qui ma violer les yeux: "il détestait qu’on le privât", t'as pas besoin du passé pour le priver, enfin il me semble, je trouve que ça rend bizarre, t'écris au passer mais ici, "qu'on le prive" ne serait pas une abbération.

Voilà, c'est tout pour moi, à part peut être que c'est un peu court pour faire un chapitre, tu aurais clairement pu faire avancer le chapitre jusqu'à la veille de l'initiation, lassant ainsi le lecteur sur l'attente d'un évènement important et donc donnant l'envie de savoir la suite.

J'aimerais aussi te dire que c'est un peu "stupide"(même si le terme est excessif) de ne pas vouloir tenter le coup de la publication, certes, tes chances d'être publié sont minces, mais t'as une histoire somme toute sympathique(même si là, on a que le début d'un bout d'histoire) et avoir l'avis d'un éditeur est toujours sympatoche.
EDIT: je viens de repenser à une phrase qu'avait dit un musicien à ce propos et que j'aime beaucoup(transposable à l'écriture): "Si t'attends d'avoir le niveau pour tenter le coup, tu seras un grabataire lorsque tu pourras passer pro", les mots sont peut être pas les bon mais l'idée est là.

En tout cas, le style est sympa est j'aimerais bien voir la suite.
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Message par Mayura 5/10/2009, 21:24

Chi >> Ca me fait super plaisir, tes remarques ^^

Je sais que mon premier chapitre est extrêmement poussif, et qu'il aurait bien besoin d'un remaniement en profondeur, et je viens de me rappeler que tu m'avais déjà fait ce type de remarque auparavant. Pour ce qui est de l'apparence des personnages, c'est mon influence du rp qui m'a fait oublier que sans fiche de perso, il est indispensable d'avoir une petite description. Aussi, ils changent radicalement d'apparence dans le chapitre 5 ou 6, et on a alors droit à une description bien plus aboutie. Sinon, je pense que la suite est un peu plus imagée, mais j'ai vraiment du mal à faire mon introduction, car j'ai toujours l'impression que si j'en fais trop, le lecteur sera perdu car pas encore assez imprégné de l'univers.

Au sujet de la publication, je dois avouer que malgré ce que j'en dis, j'y pense dans un coin de ma tête, mais je préfère ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué et finir le roman et obtenir des critiques positives avant de parler d'une éventuelle publication.

PS : Quand j'ai lu "stupide", j'ai paniqué, j'ai cru que tu parlais de l'atmosphère générale trop naïve XD

Je vais donc poster mon chapitre 2, et attendre vos réactions avant de poster le suivant.

EDIT : Ah oui, pour les noms de mes persos, chaque nom est une dédicace venant de ma vie (IRL), donc bien entendu, même si parfois ils paraissent bizarres, je n'en changerai pas.
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Message par Mayura 5/10/2009, 21:31

Chapitre II






C’était pour ce matin. Hugo et Leam n’avaient pu fermer l’œil de la nuit, tellement les appréhensions et les questions se bousculaient dans leurs tête, tout cela mêlé à une impatience fébrile.
Renji vint lui même voir si les cousins étaient réveillés, il n’était pas question que ses deux fainéants de petits fils manquent leur réveil le jour le plus important de leur jeune vie. Leam enfila ses deux gantelets et vérifia trois fois qu’ils étaient bien sanglés sur ses poignets, tandis que Hugo accrocha sa double lame dans son dos et prépara son sac de vivres consciencieusement. Puis vint l’heure tant attendue où ils quittèrent leur foyer qu’ils ne reverraient sûrement jamais, ils en avaient la conviction. Ils se dirigèrent tranquillement vers la porte de la cité, où, à leur grand étonnement, un attroupement s’était formé malgré l’heure matinale.
Les gens avaient dû entendre parler par on ne savait qui du départ pour leur initiation des deux jeunes chasseurs. Hugo et Leam avaient tout de même une petite idée de qui avait répandu cette information, et jetèrent un sourire en coin au vieux Renji. Conscients de l’importance de la réussite de l’initiation des deux apprentis chasseurs pour la ville, les citadins, mais aussi des artisans, des miliciens et même certains nobles qu’ils avaient côtoyés durant leur apprentissage étaient venus leur souhaiter bonne chance, leurs jetaient des regards narquois pour certains mais tous étaient curieux d’assister à un événement rare, le départ à l’initiation de deux apprentis chasseurs en même temps. Normalement, les chasseurs étaient sensés faire leur initiation seuls, mais le nombre des chasseur ayant été considérablement réduit par les dernières guerres, c’était un moyen comme un autre de remonter les chances de survie à l’initiation. Les deux jeunes se mirent dos à la porte, face à la foule et à leur grand-père qui allait leur dire ce qu’ils savaient déjà.

«Jeunes apprentis chasseurs, j’ai l’honneur de vous annoncer que vous allez passer à la phase finale de votre formation : l’initiation. Une fois dehors, vous ne pourrez compter que sur vous, votre instinct et le tranchant de vos lames. Je vous rappelle l’objectif de cette épreuve : Vous devrez survivre dans le monde extérieur sans avoir aucun contact avec d’autres humains, chasseurs ou non, et vous devrez revenir accompagnés d’un Drum, ou ne jamais revenir. Vous disposez chacun de deux semaines de rations alimentaires, passé cette durée vous devrez trouver vous même votre nourriture. Je vous souhaite bonne chance, que Xénos vous guide. J’espère pouvoir vous appeler Chasseurs le plus tôt possible ! »

Les deux jeunes gens tournèrent les talons et franchirent la porte entrouverte, il firent quelques pas en avant sans se retourner, afin de ne pas voir Renji pleurer. Le vieil homme avait le cœur brisé, il se séparait des êtres les plus chers qu’il avait et il savait qu’il y avait peu de chance qu’il les revoie un jour. Une clameur s’éleva de la foule, et les badauds passant par la s’ajoutèrent à la voix unie qui hurlait pour donner du courage aux deux apprentis. Les deux cousins étaient désormais trop éloignés pour entendre la foule, et les portes se refermaient. Pour la première fois, ils étaient dehors.

Après deux ou trois kilomètres sur la route qui longeait les champs remplis de paysans qui les regardaient d’un œil étonné, ils se retrouvèrent en dehors de la zone d’influence de l’ambre, et distinguèrent un mur opaque. Leam toucha la paroi, et sa main disparut à travers. Sans hésiter , il passa le mur Ténébreux et s’engouffra pour de bon dans le monde extérieur. Hugo prit une grande inspiration, puis franchit le mur à son tour. Une sensation étrange de froid lui parvint, il fut parcouru d’un frisson violent, et puis ce fut le choc.
Tout autour des adolescents était baigné dans l’obscurité, une obscurité surnaturelle qui faisait penser à un bois très profond, mais ils étaient bien au milieu de la plaine. Ils regardèrent le ciel en même temps, et leur sensation de malaise s’accentua. Le ciel était d’un noir d’ébène, un noir impénétrable et implacable et on pouvait douter que ce fussent des nuages qui étaient au dessus de leurs têtes. S’ils ne savaient pas qu’ils s’agissait là d’une couverture nuageuse, les jeunes gens auraient pu croire qu’il faisait nuit, mais ils voyaient quand même malgré l’absence de lumière. Pas un rayon de soleil ne perçait le ciel et pourtant leur vue fonctionnait normalement. Hugo demanda à Leam s’il comprenait pourquoi ils parvenaient à voir, alors qu’ils avaient entendus tellement d’histoires de paysans imprudents ayant franchi la barrière des Ténèbres et qui avaient erré durant des jours avant de retrouver la lumière. Pourtant, eux percevaient encore parfaitement le mur qu’ils venaient de traverser, bien que leur vision s’était considérablement assombrie.

« Je pense savoir pourquoi nous voyons dans les Ténèbres et pas les paysans. Nous sommes tous les deux issus d’une longue lignée de chasseurs, et les chasseurs ont du développer un don de vue dans le noir au fil des générations, expliqua Leam.
-Mais… Je m’en serais quand même aperçu si j’étais capable de voir la nuit !
-Je n’ai pas dit que nous étions capables de voir la nuit, mais plutôt que nous pouvons voir dans les Ténèbres. N’oublie pas que l’obscurité qui règne ici est surnaturelle, elle n’a rien à voir avec la nuit ou le noir d’une cave…
-Je comprends… Renji s’est bien gardé de nous en parler !
-Peut-être qu’il voulait que nous tirions nos propres conclusions. Ou peut-être qu’il ne possède tout simplement pas ce don.
-Tu as sûrement raison. Quoi qu’il en soit, nous devons décider comment agir. Nous ne devons pas partir au hasard à la recherche de Drums.
-Je le sais. Que comptes tu faire ?
-J’ai réfléchi cette nuit et je pense avoir trouvé un bon plan. Je scruterai le ciel à la recherche d’une éclaircie pendant que tu surveilleras le sol. Nous courrons, nous sommes entraînés pour le faire sur de longues distances depuis longtemps. Et pour ce qui est de la direction, j’ai pensé partir vers le Nord.
-Bien. Seulement, un problème se pose : et si jamais la zone d’éclaircie des Drums était elle aussi entourée de ce mur Ténébreux bizarre ? Nous ne pourrions pas le remarquer à moins d’être à une dizaine de mètres, vu la pénombre et la noirceur du ciel.
-J’y ai pensé quand nous avons passé le mur, mais je pense que la Lumière des Drums est fondamentalement différente de celle produite par l’ambre. D’après ce que j’ai pu arracher à papy, l’ambre repousse les Ténèbres alors que les Drums créent leur propre lumière, au dessus d’eux ce n’est pas le Soleil qu’on voit, mais un cercle lumineux exactement à l’opposé des Ténèbres du ciel. Dans ce cas là, scruter le ciel sera utile car même un mur Ténébreux ne cacherait pas entièrement une source de lumière si puissante.
-J’espère que tu as raison… Dans le cas contraire nous risquons de chercher longtemps en vain. »

Les deux cousins coururent sans relâche toute la journée en appliquant le plan de Hugo, évitant l’affrontement avec les monstres autant que possible, si bien qu’ils finirent par s’arrêter, épuisés, sans même avoir eu à se battre.
« Quelle heure est il d’après toi ? Je suis complètement désorienté sans le cycle du soleil… Et tu crois qu’il y a la nuit dans les Ténèbres aussi ?
-Je pense, oui. Etant donné que nous avons des ombres, j’imagine que le soleil a quand même une légère influence dans ce monde.
-Mais alors… Si nous avons des ombres, nous pouvons calculer le temps !
-Mais oui, c’est vrai ! Hum… Au vu de la taille de la mienne, je dirais que nous ne sommes pas loin du coucher du soleil.
-Si on considère qu’il va faire nuit, je pense qu’on peut se dire que nous ne verrons réellement plus rien une fois que le soleil aura dépassé l’horizon. Nous devons établir un camp avant de nous faire surprendre par la nuit.
-On peut essayer de faire un feu, j’ai un briquet à silex et de la poudre de feu… Ca devrait pouvoir nous chauffer toute la nuit. »

Ils se mirent immédiatement à allumer le feu, et à leur plus grand étonnement celui-ci ne produisait aucune lumière mais chauffait de façon normale. Décidément, les mystères des Ténèbres ne cesseraient pas de sitôt de les étonner !

« Dis moi Leam, je me posais une question. Comment se fait-il qu’on n’aie jamais entendu de la nuit qui tombe dans les Ténèbres ou encore de cette histoire de feu qui n’éclaire pas ? Les tailleurs ou les marchands s’en sont sûrement déjà aperçus non ?
-Les marchands et les tailleurs voyagent en permanence avec de l’ambre, ils ne sont donc jamais en contact direct avec les Ténèbres… Et par conséquents, les seuls personnes à voyager dans les Ténèbres dans le monde, ce sont les chasseurs qui font leur initiation, comme nous. Même les autres chasseurs ne voyagent pas dans les Ténèbres vu qu’ils ont un Drum.
-Mais il y a bien déjà eu des gens qui sont arrivés par accident ou par ignorance dans les Ténèbres, et aucun n’a jamais rapporté de tels faits !
-Tu oublies une chose importante : Seuls les chasseurs voient dans les Ténèbres. Tout ce que nous voyons maintenant, il n’y a que les chasseurs qui ont eu l’occasion d’assister à un pareil spectacle. Et nous n’en avons jamais rencontré, à part Renji bien sûr pour qui les Ténèbres sont un sujet tabou.
-Tu crois qu’il y a d’autres apprentis qui sont comme nous en ce moment et qui vivent ce que nous vivons ?
-Oui, j’imagine que c’est possible. Mais il y a peu de chances que nous croisions le moindre être humain pendant notre initiation.
-Et tu crois que nous rencontrerons vite des Drums ?
-Pfff… Mais qu’est ce que j’en sais ? Tu me saoules avec tes questions, tais toi et dors ! »

Les deux compères passèrent une nuit sans trop de problèmes, et leur réveil au petit matin leur apporta un nouveau panel d’interrogations : Pourquoi donc les monstres n’avaient ils pas attaqué pendant la nuit ? Pourquoi n’ont ils pas senti de froid durant la nuit ? Et aussi pourquoi cette herbe est-elle si blanche, tellement loin de l’herbe verte de la prairie d’Arbac…
Tous deux observèrent en silence le paysage en noir et blanc qui s’offrait à eux. La plaine s’étendait à perte de vue, pas le moindre arbre ou le moindre rocher ne cassait la monotonie de l’horizon. Pas le moindre souffle de vent non plus. Il ne faisait ni chaud, ni froid. Tout ici reflétait l’indifférence et tout apparaissait comme figé. Sauf peut-être ce petit point sur l’horizon qui se déplaçait dans leur direction. Qui se déplaçait drôlement vite, d’ailleurs. Et qui, au fur et à mesure qu’il se rapprochait, n’était plus si petit que ça…
Hugo et Leam se regardèrent et après un petit temps de réaction, se jetèrent sur leurs armes et purent esquiver in extremis l’attaque foudroyante du monstre qui les assaillait. Sa vitesse les avait complètement pris au dépourvu, c’était complètement différent que tout ce qu’ils avaient pu voir jusqu’à présent. Le monstre mesurait leur taille en hauteur mais faisait au moins six mètres de long. A première vue, Hugo l’avait prit pour une fourmi géante et n’était pas loin de la réalité, sauf que celle ci se déplaçait sur quatre pattes et utilisait ses pattes antérieures munies d’énormes pinces pour attaquer. Leam était encore en train de sangler ses gants quand la bête se jeta sur lui. Sa vitesse les stupéfiait, malgré sa grande taille elle était capable de se mouvoir très rapidement et elle aurait coupé le tronc du jeune chasseur en deux si Hugo n’avait pas dévié la pince avec sa double lame. Leam roula sous l’insecte et tenta de lui perforer l’abdomen avec les griffes de sa main droite, choisissant l’angle le plus direct possible il mit toute sa force dans le coup. Les lames ricochèrent sur le blindage de chitine sans même lui occasionner une rayure.

« Impossible ! Ce truc est trop résistant !
-Attention ! »

Hugo para un coup de mandibules et continua la rotation de son arme jusqu’à la base de la tête du monstre, et le coup rebondit comme celui de son cousin quelques secondes auparavant. Apparemment, leur adversaire n’avait aucune ouverture et il était en plus beaucoup trop rapide pour que Leam et Hugo puissent relâcher leur attention plus d’une seconde pour réfléchir à une stratégie. Hugo sépara son arme en deux afin d’avoir plus de liberté de mouvement, et commença à asséner le plus possible de coups sur la tête de la fourmi qui semblait ne rien ressentir du tout. Celle ci attaqua avec ses deux pinces grandes ouvertes en même temps, pour déchiqueter le cou tendre du chasseur. Grâce à un réflexe surhumain, Hugo parvint à placer ses deux lames en face des deux pinces mortelles qui se refermèrent sur les armes d’acier.
Le monstre souleva Hugo avec ses deux pinces et celui-ci resta fermement accroché à ses armes, mais se retrouva à deux mètres du sol, les jambes pendant bêtement dans le vide. L’insecte tenta d’abord de tirer de chaque côté pour faire lâcher prise le jeune homme, qui se rappela son grand père lui martelant :
« Ne lâche jamais ton arme ! En plein combat, abandonner son arme signifie abandonner tout espoir de victoire et de survie ! Cramponne toi à ton arme comme à ta vie, même si elle te brûle, même si tes doigts tombent en morceaux, tu ne dois JAMAIS lâcher ton arme ! »
Hugo pensait qu’en ce moment, les recommandations de son grand-père le mettaient en mauvaise posture, mais il comptait bien suivre jusqu’au bout ses conseils.
Lassée de l’obstination de sa proie, la fourmi changea de stratégie. Elle rapprocha ses pinces avec le jeune chasseur toujours suspendu et fit claquer ses mandibules afin de lui découper les jambes. Hugo esquiva, puis bloqua les mandibules du monstre avec ses pieds, l’empêchant ainsi de les rouvrir. Tous deux se retrouvèrent dans l’incapacité de bouger, car la bête refusait de lâcher l’homme et l’homme refusait de lâcher la bête.
« Leam ! Agis ! »
Leam, qui essayait en vain depuis tout à l’heure d’abîmer les articulations des pattes de la bête vit dans quelle situation s’était mis son cousin.
« J’ai une idée ! Surtout, ne bouge pas !
-Dépèèèèche toi ! Je tiendrai pas une éternité comme ça ! »
Leam se recula d’une dizaines de mètres pour prendre son élan, posa un genou à terre et croisa ses griffes.
« Zappe la préparation ! passe à l’action ou je vais finir par y rester !
-1ère technique de l’art du combat de griffes, la toupie volante !
-Arrête tes conneries et vas-y ! »
Leam s’élança, à sa vitesse maximum, et arrivé à la moitié de la distance qui le séparait de l’insecte, il sauta dans les airs et tournoya à l’horizontale, les bras tendus, de façon à former une toupie d’acier tourbillonnant en direction de la fourmi. Il abattit sa main sur le cou de la bête à une vitesse fulgurante, et le coupa net. La tête de la fourmi tomba sur le sol avec un bruit mat.

« Heuuu… Leam, j’ai un problème… Elle est morte, mais elle veut toujours pas me lacher ! »

Après une bonne heure passée à dégager les sabres du cadavre pétrifié en pleine action de la fourmi géante, les deux jeunes gens s’assirent par terre pour souffler un peu.
« Merci de m’avoir sorti de ce mauvais pas, j’ai bien cru que j’allais y rester !
-On a eu chaud cette fois, mais faudra qu’on soit plus sur nos gardes si on est à nouveau attaqués par ce genre de bestiole, on ne s’en sortira peut-être pas toujours aussi bien. Il faudra qu’on évite l’affrontement direct au maximum.
-Au fait… Même si ça t’as permis de tuer la fourmi, tu n’aurais pas dû utiliser cette technique… On est trop jeunes et on ne dispose pas d’assez de force pour utiliser les techniques de combat du Livre.
-Mais c’était cool !
-Tu sais aussi bien que moi que tes muscles ne supportent pas ce genre de techniques. La magie du Livre des chasseurs n’est pas comme la magie des tailleurs, elle puise dans nos propres forces et est limitée par nos capacités physiques ! Tu imagines ce qui ce serait passé si c’était ton bras qui s’était arraché et pas la tête de l’autre monstre ?
-C’était un cas extrême ! Et de toute manière je n’ai utilisé qu’une partie de la technique, je n’ai amplifié que mon saut, je n’ai rien changé pour ma vitesse de rotation et ma force, tu as bien vu que ça suffisait.
-Il n’empêche que nous ne sommes pas sensés utiliser les techniques du Livre en dehors d’un entraînement sécurisé tant que nous ne sommes pas de vrais chasseurs ! Combien de fois papy nous a t’il rabâché que le Livre contient des techniques utilisables grâce au soutien de la force magique d’un Drum ! Ne refais jamais ça… »

Les garçons se remirent à avancer vers le Nord, cette fois en silence et en marchant. Pour ne pas se faire prendre par surprise, ils décidèrent d’abandonner l’idée de scruter le ciel et se positionnèrent dos à dos pour limiter les angles morts. Le soir venu, ils étaient arrivés devant une zone rocailleuse en pente douce et campèrent à côté d’un petit ruisseau. Par mesure de sécurité, ils décidèrent de dormir à tour de rôles.
Hugo était le premier à prendre son tour de garde. Pendant que son cousin dormait à poings fermés, il décida d’observer les alentours. Derrière eux se trouvait la vaste plaine d’où ils venaient, et devant eux un dédale de gros rochers montant progressivement vers les nuages, la pente se durcissant au fur et à mesure que l’altitude augmentait. Demain, ils devraient contourner le sommet de la montagne tout en restant dans le couvert des rochers qui leur permettrait de progresser sans être vus des monstres. Les cinq heures de son tour de garde se passèrent sans soucis et il réveilla son cousin qui prit son tour de garde non sans force ronchonnements sur ses douze heures de sommeil nécessaires par nuit.

Au petit matin, ils s’équipèrent et partirent pour le dédale de rocailles. Cette fois-ci, plus besoin de se mettre dos à dos, ce serait leur ouie qui leur servirait à repérer leurs ennemis, eux mêmes cherchant à se déplacer le plus silencieusement possible. Il marchèrent ainsi, sur leurs gardes à chaque instant, pendant plusieurs heures, étant parfois obligés de se battre contre de petits monstres qu’ils abattaient sans trop de mal. Mais il se passa quelque chose à laquelle les deux cousins ne s’attendaient pas. Leam avait pris une dizaine mètres d’avance et Hugo vociférait et l’exhortait à ralentir car la progression en dévers sur la pente plus abrupte était laborieuse :
« Attends moi ! Ma cheville me fait mal, j’ai roulé sur un caillou tout à l’heure et j’ai du me la tordre.
-Pff ! Chochotte ! Si on traîne comme ça on trouvera jamais de Drum et on sera encore à l’initiation dans dix ans ! Allez, bouge toi, j’accélère !
-Non ! Mais t’es vraiment chiant, attends ! Hé ! »

Hugo tourna à l’angle du rocher derrière lequel son cousin venait de passer et il se rendit compte qu’il avait vraiment disparu.

« Hé ! C’est pas drôle, Leam, montre toi ! Hého ! Ah c’est pas vrai, il a pris trop d’avance et il m’entend plus… »

Hugo monta sur un rocher pour retrouver son cousin, au risque de se faire repérer, il se retourna, et se retrouva nez à nez avec…
Mayura
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