Narasu
+20
Eiki Jaiko
suruil
Ryosuke
Shigori SombreLune
Akhen
Kezashi
Chihousou
Kalem
Keiji Nakajima
Taïga
Arakasi Hirondawa
Morouh
Kentaro
Keitaro
Seol
Otarin
Sheinji
Evaline
Oboro
Iarwain
24 participants
Page 1 sur 6
Page 1 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
Narasu
Bienvenue à Arasu. Ancien comptoir illégal, boursouflure morale du Yuukan ayant rapidement enflé au point de devenir en un temps record, à la surprise générale, une véritable cité à part entière. De ce fait, une grande part de la population civile locale s'est rassemblée dans cette ville qui est devenue, bien malgré elle, l'équivalent d'une capitale régionale. En effet, son centre et certains de ses quartiers périphériques sont dotés d'une architecture étudiée, et on notera l'existence d'un réseau de distribution des eaux, d'égouts et d'infrastructures comme un dispensaire, donnant à la ville une structure solide et durable pour permettre au flux d'émigrés quotidiens de s'installer correctement.
C'est d'ailleurs principalement pour cette raison que les trois villages n'ont pu se résoudre à la raser à la fin de la guerre. Les escarmouches généralisées; bien que particulièrement violentes, c'est une chose, mais une boucherie pantagruélique en conclusion du conflit, les états-majors des trois villages ne purent se faire à cette idée. Ainsi, les trois nations victorieuses ont décidé, parès maintes concertations houleuses, de se partager le gâteau. Mahou, étant la cité la plus proche, estimait que l'hégémonie sur la cité des déserteurs lui revenait. Chikara, à peine moins loin, ne l'entendait pas de cette manière. Et même Gensou avait à y redire, désirant protéger ses intérêts même en l'absence de prétexte d'ordre géographique.
Par les miracles de la diplomatie, il fut décidé qu'Arasu (signifiant pillage), désormais renommée Narasu (apprivoisée), serait sous le régime d'un protectorat conjoint des trois villages, chacun disposant d'une enclave propre et de forces d'occupations dépêchées sous l'égide d'un seul et unique Kunin. Néanmoins, si chacun de ces trois Kunin suit les intérêts de son village et dispose de sa propre opinion sur la conduite à mener, les conquérants ont vite compris qu'il leur faudrait rassembler leurs forces pour parvenir à tenir la ville. En conséquence de quoi, c'est dans les faits un triumvirat qui est à la tête de ces troupes d'occupation, plus ou moins centralisées et disposant d'un QG unique, bien que les trois villages possèdent chacun une petite enclave propre où se situe leur ambassade, ainsi que quelques dépôts et casernes (principalement des bâtiments réquisitionnés pour servir de dortoirs). Néanmoins, le gros de la logistique se situe près du QG principal, où les trois Kunin partagent leur temps avec leurs ambassades respectives.
En effet, la situation un brin anarchique de la cité ne suffit pas à entraver sa croissance, des gens de toutes catégories ralliant la cité dans l'espoir de tirer leur épingle du jeu. Nombre des commerces douteux continuent de proliférer dans le village, bien souvent dissimulés sous l'innocente façade d'une confiserie, d'une auberge ou d'un simple restaurant. Et, bien sûr, nombre de gangs ont des intérêts dans ces commerces, qu'il y aient des participations directes, leur fassent payer des protections, en soient des clients ou des fournisseurs, ou tout simplement des concurrents qui aimeraient bien étendre leur parts de marché. Tout aussi insidieux, mais bien plus dangereux, les divers espions, déserteurs et autres criminels recherchés se planquent dans la ville, que la plupart d'entre eux connaissent comme leur poche, depuis le temps. Avec la chute des Daijizoku, les 4 gangs majeurs qui régnaient sur Arasu, tous les rapports de forces ont étés modifiés, et certains entendent bien se faire une confortable place dans le nouvel ordre.
Les 3 tentent tant bien que mal d'enrayer cette criminalité galopante et d'imposer leur domination, usant et abusant de patrouilles, d'indicateurs et de couvres-feu, mais sans succès éclatant. Avec environ de 500 ninjas dépêchés par chaque village, pour un total de 1500 shinobi incluant un peu moins de deux centaines de junin, les 3 se retrouvent en cruels sous effectifs, et se sont donc trouvés contraints de collaborer.
C'est d'ailleurs principalement pour cette raison que les trois villages n'ont pu se résoudre à la raser à la fin de la guerre. Les escarmouches généralisées; bien que particulièrement violentes, c'est une chose, mais une boucherie pantagruélique en conclusion du conflit, les états-majors des trois villages ne purent se faire à cette idée. Ainsi, les trois nations victorieuses ont décidé, parès maintes concertations houleuses, de se partager le gâteau. Mahou, étant la cité la plus proche, estimait que l'hégémonie sur la cité des déserteurs lui revenait. Chikara, à peine moins loin, ne l'entendait pas de cette manière. Et même Gensou avait à y redire, désirant protéger ses intérêts même en l'absence de prétexte d'ordre géographique.
Par les miracles de la diplomatie, il fut décidé qu'Arasu (signifiant pillage), désormais renommée Narasu (apprivoisée), serait sous le régime d'un protectorat conjoint des trois villages, chacun disposant d'une enclave propre et de forces d'occupations dépêchées sous l'égide d'un seul et unique Kunin. Néanmoins, si chacun de ces trois Kunin suit les intérêts de son village et dispose de sa propre opinion sur la conduite à mener, les conquérants ont vite compris qu'il leur faudrait rassembler leurs forces pour parvenir à tenir la ville. En conséquence de quoi, c'est dans les faits un triumvirat qui est à la tête de ces troupes d'occupation, plus ou moins centralisées et disposant d'un QG unique, bien que les trois villages possèdent chacun une petite enclave propre où se situe leur ambassade, ainsi que quelques dépôts et casernes (principalement des bâtiments réquisitionnés pour servir de dortoirs). Néanmoins, le gros de la logistique se situe près du QG principal, où les trois Kunin partagent leur temps avec leurs ambassades respectives.
En effet, la situation un brin anarchique de la cité ne suffit pas à entraver sa croissance, des gens de toutes catégories ralliant la cité dans l'espoir de tirer leur épingle du jeu. Nombre des commerces douteux continuent de proliférer dans le village, bien souvent dissimulés sous l'innocente façade d'une confiserie, d'une auberge ou d'un simple restaurant. Et, bien sûr, nombre de gangs ont des intérêts dans ces commerces, qu'il y aient des participations directes, leur fassent payer des protections, en soient des clients ou des fournisseurs, ou tout simplement des concurrents qui aimeraient bien étendre leur parts de marché. Tout aussi insidieux, mais bien plus dangereux, les divers espions, déserteurs et autres criminels recherchés se planquent dans la ville, que la plupart d'entre eux connaissent comme leur poche, depuis le temps. Avec la chute des Daijizoku, les 4 gangs majeurs qui régnaient sur Arasu, tous les rapports de forces ont étés modifiés, et certains entendent bien se faire une confortable place dans le nouvel ordre.
Les 3 tentent tant bien que mal d'enrayer cette criminalité galopante et d'imposer leur domination, usant et abusant de patrouilles, d'indicateurs et de couvres-feu, mais sans succès éclatant. Avec environ de 500 ninjas dépêchés par chaque village, pour un total de 1500 shinobi incluant un peu moins de deux centaines de junin, les 3 se retrouvent en cruels sous effectifs, et se sont donc trouvés contraints de collaborer.
Iarwain- Lord of Santa
- Messages : 2106
Date d'inscription : 09/03/2008
Localisation : Laponie
Re: Narasu
Narasu avait de bien beaux bains, et c’était décidément une excellente chose que cet établissement soit situé à proximité de notre caserne. Bien sûr, je n’avais pas le temps de l’utiliser autant que ce que j’aurais souhaité: à vrai dire, ce n’était que la seconde fois que j’avais réussi à arracher une autorisation, grâce à une petite performance en garde comme je savais si bien les faire (tout à fait normal, venant de moi). Je dois bien avouer que le fait d’avoir contacté une instructrice restait tout de même l’élément déterminant dans cette petite victoire. Car cette Gensouarde était du même avis que mon enseignant du dojo: l’eau chaude était un excellent environnement pour s’entraîner au Ganseki Goken, quand on en était au stade de l’expérimentation. C’était totalement extra, les muscles étaient relaxés et ramollis, et je me sentais suffisamment somnolente pour faire ce que je voulais de mes tenketsu. Lorsque je déclencherais la technique infernale, ça serait déjà moins facile pour moi de me sectionner les membres. Fabuleux.
Allez cocotte, retour dessus. Techniquement, je pouvais y arriver. Mais c’était à ce point de mon cheminement que les choses se faisaient particulièrement dangereuses: je n’avais plus l’incompétence nécessaire pour qu’un déraillement conduise à un lamentable échec sans conséquence physique, et pas encore l’expérience requise pour pouvoir contrôler réellement la mécanique si je me hasardais à plonger. Alors, je ne me pressais pas le moins du monde. Tout pépère. Cinq fois déjà, je m’étais approchée du bord de l’activation, tout en gardant suffisamment de leste pour ne surtout pas m'y enfoncer. Je ne voulais pas, tout simplement. Il faudrait bien que je m’y mette. Mais juste, pas là. Seulement quand je le sentirais, et je commençais à me dire que ça ne serait décidément pas aujourd’hui. Peur ? Que ceux qui pensent ça aillent se faire voir, je ne tenais absolument pas à finir à l’état de légume pour le restant de mes jours. « Seulement quand tu seras prête », qu’ils martelaient. Mes ainés avaient suffisamment insisté là-dessus pour que même moi, je me refroidisse. Et en fait, non, ça n’a pas suffit. Du coup, ils m’ont fait la totale: confrontation à plusieurs personnes pour lesquelles ça avait plus ou moins (ou horriblement) mal tourné, exposé intégral des différentes séquelles susceptibles d’arriver en cas d’abus (ou carrément sur simple utilisation prudente), et même expérience d’une semaine dans la vie d’une handicapée, via les services d’un médecin chargé d’assister le sensei en cas de… d’accident durant les séances.
Au lendemain de cette dernière expérience assez extrême, j’aurais été prête à étriper quiconque regardait de travers un infirme. Maintenant, je serais plus d’avis de les rediriger sur le médecin, juste pour rire. Ou de leur coller mon poing dans les dents. Crétins.
Ca me rappelle aussi le jour où j’ai failli être recalée du dojo. Moi, irresponsable ? Bande de grincheux, c’est sûr que si vous rejetez les motivés, le Ganseki restera coincé dans les profondeurs des arts ninjas. Ce qui m’arrangeait totalement, pwuhuhuhu. Mais, excusez-moi, tenter de dissuader les apprentis de poursuivre leur route tout au long de leur catastrophique parcours du combattant, ça n’était pas spécialement la base d’une campagne publicitaire qui crevait les plafonds. Et tous ces trucs méditatifs que j’ai du me farcir, avec des rabs jusqu’à overdose et allergie… oui, allergie. On en vint à un moment où je passais mes fins de séances à pourrir un pantin d’entrainement pour ne pas broyer du noir le reste de la soirée. Puis ce fut le tour des échauffements, où je m’épuisais à charcuter mes poings sur un sac de sable juste pour me vider. Sur la durée, j’ai quand même réussi à en zigouiller six, même si j’étais probablement pas la seule violente à me défouler dessus.
Mais ici, ça allait. L’eau chaude, c’est eeeexcellent. La mousse en plus, c’est le rêve. Et par dessus le marché, il n’y avait pas grand monde, la population civile ayant délaissé cet emplacement depuis que les conquérants avaient posé leur bibines avides de confort dessus. Quelques kunoichi dans la cinquantaine barbotaient un peu plus loin, tout en me gardant à l’œil: je leur avais expliqué ce que je faisais, et elles restaient prêtes à venir ramasser les morceaux si je commettais la connerie. Du coup, je pouvais me prélasser comme je voulais, sans risque de mourir noyée comme une laitue juste parce que je n’aurais pas eu la force de sortir la tête de l’eau.
Et ça tombait bien, parce que je commençais à en avoir plein les épaules de tenir autant de chakra prêt à l'emploi sans rien en faire pour autant. Enfin, si: j'en faisais du gâchis, à jouer les funambules. Sans trop m'en rendre compte, j'avais quand même convenablement éreinté mes réserves, à passer mon temps à ne rien en faire. Très mauvais, ça: rien que ce soir, je rejouais au tour de garde jusqu'à pas d'heure. Stop stop stop Ganseki, donc. Vais plutôt me concentrer sur mes cheveux, tiens. D'un signe de tête mêlé à un grand sourire, je fis comprendre aux trois mémères que je leur étais reconnaissante, et n'avais plus besoin d'être gardée au coin de l'oeil. Au passage je jetais un coup d'oeil aux alentours, juste pour.
La seule baigneuse qui tranchait vraiment dans le paysage, c’était cette tignasse violette (prune, qu’elle vous aurait dit) qui convergeait lentement mais sûrement dans ma direction. Malgré la vapeur ambiante, son immersion quasi complète et le fait qu’elle ne cherchait pas –pour une fois- à se mettre en valeur, on devinait que la nature l’avait plus que gâtée, et qu’elle n’hésitait pas à le faire savoir. Quelque chose dans le regard probablement, genre de l’assurance flirtant avec une arrogance phénoménale, peut être. Ca devait sûrement être une femme fatale genre prédatrice qui s’éclatait à faire tourner toutes les têtes.
M'enfin ça, c’était juste une impression: pour sa part, Prunette n’était là que dans le seul but de se détendre. Ca avait été une longue veille qu’elle avait dû se farcir la veille, et même s’ils n’avaient absolument plus le temps de s’entraîner autant qu’il y a quelques mois, Chaki et elle avaient tout de même trouvé quelques moments pour continuer leurs sessions, ce qui profitait presque toujours autant à la belle chunin. Néanmoins, cela restait également toujours aussi crevant pour la miss, de sorte que son objectif actuel était maintenant de se prélasser le plus longtemps possible dans l’eau chaude. Et ce n’était pas la misérable petite quarantaine de minutes qu’elle venait de passer ici qui allaient lui suffire, oh ça non.
Miss Prune arrêta finalement de louvoyer autour de moi pour s'approcher, d'une brasse un peu trop langoureuse pour qu'on ne puisse pas ne pas remarquer que le travail avait fini par remplacer le naturel. Ne pouvant plus cacher son intérêt, ou peut être simple curiosité, elle s'amena juste devant moi. Elle me fixa un instant, ses yeux verts captant les miens. Puis, sans doute par habitude, me laissa silencieusement le temps de la détailler. Comme si j'en avais quelque chose à faire, là maintenant, d'être approché par une tignasse violette aux charmes qu'on ne pouvait pas louper. Elle décida de me prendre de court en m'apostrophant directement.
-Taijutsu, n’est-ce pas?
-Euh… effectivement, répondis-je après un silence surpris, un peu gênée par mes bras que personne ne pourrait qualifier au delà de solides sans me braquer pour la semaine. Quant à toi… euh… bonne question. Assassinat, espionnage peut être?
Juger les gens par leur physique, hein? Ben si moi je fais bourine, toi tu fais vamp', cocotte. Encore que dans quelques années, la femme fatale aura sûrement évolué en veuve noire. Trouver mâle, charmer, marier, tuer, récupérer soussous. Recommencer opération jusqu'à ce que même la chirurgie ne puisse plus contrer la vieillesse. Encore qu'à la voir maintenant, on arrive pas à l'imaginer vieille et laide.
-Taijutsu aussi, principalement, éluda Prunette sans vouloir s'étaler.
-Je… quoooiiing? Nan, pas possible.
-Tout à fait.
-Que du chakra, alors, répondis-je en m’enfonçant pour souffler des bulles.
-Loin de là, répondit Evaline, contente d’avoir trouvé quelqu’un à taquiner. Il suffit de bien s'organiser, entre les entraînements et quelques séances de... mmmh.
-De?
-Médecine traditionnelle, mettons. T'imagines pas ce qu'on peut faire avec de l'eau chaude et des huiles essentielles... entre autres.
-Essaie d'être encore plus vague, ça m'arrangera.
-Parce que je vais te refiler mes astuces, peut être?
-Ben voyons. Trop facile. J’y crois pas.
-Hurmf... je pratique un véritable art martial, à part entière, se défendit-elle. Enfin, plusieurs styles, plutôt... c'est compliqué, mettons.
-Mwouais. Juken, alors? Truc de chochotte, quoi. S'pas du Tai, ça, c'est juste pour les couineuses qui veulent faire moins nunuche que du fitness.
-Pas exactement... le taijutsu, c'est plus vaste que cogner, tu sais?
Avec tous les implicites que cette phrase se trimballait... perfide, la miss. Tant mieux, ça va être plus marrant que prévu.
-Là, tu vas rien m'apprendre, dis-en pensant à ce que je venais juste de faire.
-Bras de fer, alors?
-Comment ça?
-Tu mets endoute, tu veux tester. Je te défie au bras de fer, donc.
-Pcheuh. Sans chakra, je parierais pas du tout sur toi. Et ça n'a rien à voir, d'abord.
-C'est toi qui parle de mes bras, j'te signale. Ca veut dire oui ?
-J'ai dis ça, moi?
-Ca ne ressemblait pas du tout à un non, je pense.
-Mmmmmh... wouais. Boarf. Pourquoi pas, après tout. Soyez folles, faîtes vous plaisir. Ca m'va.
Le temps d’avoir récupéré nos peignoirs de bain, de s’être dégotté un coin convenable pour bricoler un petit quelque chose de fortune, et pour elle d’avoir fait ses prières (ce qu'elle aurait du faire, tant l'issue était facile à prévoir), et je pus lui mettre la pâté en toute absence de modestie.
Mais en fait, ça n'avait rien de systématique: même si j'avais clairement l'avantage, l'autre poulette se débrouillait vachement bien. Pas assez et pas tant que ça, mais je bloquais une fois les trois quarts poussés, ce qui me surprit suffisamment pour m'amuser et me donner envie de l'écraser pour de bon. Juste pour me mettre la pression, elle s'amusa à mettre du chakra dans la balance, avec pour résultat de me faire vaciller. Mais comme c'était hors jeu, elle se laissa vaincre. Contente malgré tout, parce qu'elle s'était bien défendue. Et qu'elle s'était fait bien plaisir au passage, en me laissant apercevoir à quel point elle me zinguait, niveau décuplement au chakra.
-Pas possible ! Avec des muscles aussi fins ? Okay, ils sont bien formés, mais c’est absolument pas de… c’est quoi, le truc ?
-Aaaah ça… secret de Gensouarde, très chère.
Que je m’en vais t’arracher, ma grande, à moins que ça ne soit que des racontars que t’es en train de me déblater. Pourtant, non, Prunette (qui se présenta en tant qu'Evaline) s'amusa à orienter la discussion vers d'autres eaux moins poisseuses pour ses secrets (rien à voir avec le fait que nous étions retournées dans la flotte, toujours aussi agréable). Ce sur quoi je surenchéris, de sorte que nous passâmes un bon moment à parler de tout et de rien, juste par plaisir. Mais comme aucune de nous ne perdait le nord, le sujet revint malgré la bonne vingtaine de minutes consacrée aux blablateries.
-Eh bien... ça, déclara Eva' en pointant du doigt un flacon posé pas loin de mes affaires. C'est ce que tu utilises pour tes cheveux?
-Mmmmh... bien observé, toi. Et qu'est ce que tu y veux, répondis-je en voyant arriver la réponse gros comme ça.
-Eh bien, voilà le deal...
Et maintenant, nous avions chacune de quoi conclure l'affaire du siècle. Lotions capillaires ancestrales de mahousarde, aux ingrédients top secrets poussant abondamment dans notre forêt, en échange d'huile de corps traditionnelle qu'on ne pouvait facilement concevoir que dans les villages avoisinant Gensou. Échange de produits, pas de formules, mais on s'accorda à se dénicher des substituts partageables dans les semaines à venir.
Evaline ne put s'empêcher de se permettre un sourire ravi: elle avait réussi à obtenir ce qu'elle voulait, au final.
Quant à moi, je n'avais qu'une chose à dire: le rapprochement entre les villages, ça déchire.
Dernière édition par Oboro le 5/6/2011, 19:36, édité 1 fois
Oboro- Paillasson Adoré de la Rrp
- Messages : 843
Date d'inscription : 15/03/2011
Localisation : En train de hacker le référentiel spatio-temporel
Re: Narasu
Ouah trop classe ce produit! Il n'enlève même pas ma coloration et donne en plus un brillant quasi naturel. Ok je zappe l'infiltration un temps. Mais bon je le vaux bien.
Chaki attendait dans l'encadrement de la porte que la jolie chuunin eut fini de s'admirer dans le grand miroir qu'elle avait fait des pieds et des mains pour installer dans sa chambre. Passons le moment où elle avait fait des pieds et des mains pour avoir une chambre personnelle d'ailleurs...L'instructeur du clan Hykao se massa les tempes d'une main les yeux fermés puis se décida à lui annoncer.
-Mission.
-Pas envie.
-Ça vient de ton junin référent.
Evaline lui jeta un regard assombrit par ses deux légères cicatrices sous chaque œil. Celui qui dit: « je viens pas de te dire que j'en ai rien à faire? ». Pour être polie.
-Je la prends, mais dis a keza que je veux au moins 2 jours de repos. J'en peux plus.
L'aveu de fatigue était rare. C'est sur que l'occupation les mettaient tous à bout de nerfs. Il subsistait encore quelques poches de résistances, sans parler du marché noir qui reprenait un train d'enfer. Les troupes des trois villages n'étaient pas les bienvenues, et même entre elles des frictions arrivaient, relents de vieilles animosités et diverses rancœurs. Chaki haussa les épaules paumes vers le ciel en signe d'impuissance. Les junins faisaient de leurs mieux et pour contrôler la situation, et parfois même pour éviter toutes pseudos mutineries. Distribuer des jours de repos était bel et bien mission impossible.
La belle gensouharde se leva et déplia la lettre contenant l'ordre de mission une fois son nouveau mentor parti. Elle serra le point de contentement, ce n'était pas une fichue nuit de ronde! L'épicerie Souko avait vraisemblablement était victime de racket ou de demande pécuniaire pour une protection mafieuse. Le souci: les propriétaires de l'épicerie refusaient d'admettre les faits et l'équipe qui les avaient vu ne pouvait de fait enquêter librement et remonter la filière mafieuse supposée. L'équipe était constitué de genins mahousards mais les faits c'était déroulé sur le protectorat gensouhard. Il fallait commencer la bas. Tiens un post scriptum.
P.S: Pas de shinobis libres chez nous. Tous en missions. Débrouille toi. A plus. Kezachi.
P.P.S: Les genins de mahou sont encore chez nous. Depeche toi.
Evaline leva les yeux au ciel. Même par écrit son ancien sensei pouvait se révéler non émotif au possible. Les gamins du village de la foret avaient passé la nuit dans la caserne de Gensou attendant qu'un chuunin veuille bien les prendre en charge.Elle enfila ses bottes, celles qui vont bien avec sa jupette noir. Puis vérifia sa sacoche, ou trainait 3 kunais et quelques parchemins, et pris ses solides gants en cuir renforcé qu'elle accrocha à sa ceinture. Direction la caserne de Gensou.
Les 3 gamins étaient tranquillement installés dans un coin. On leur avait donné de quoi grignoter et se rafraichir en attendant son arrivé. Elle scruta les genins. Des mioches. Vu leur têtes ils avaient du royalement s'ennuyer en attendant.
-Allez déguerpissez vous me servez à rien j'ai déjà les rapports.
Elle leur fit son plus beau sourire et l'un d'eux fit la triste erreur de lui répondre:
-c'est une blague? Ça fait 6 heures qu'on attend pour rien?
Rien de très intéressant, certes, mais dans la tête de la belle celui qui prend la parole pour trois, serait ce pour dire des futilités, est sans doute le plus futé. Ou celui qui a le plus de caractère. En somme, le plus intéressant. Celui la avait des yeux d'un joli gris clair contrastant agréablement avec ses cheveux noirs au sein d'un visage aux traits sévères.
-Bingo toi tu restes. Les deux autres cassez vous ou je vous sors à coups de pieds au cul. C'est quoi ton nom?
Le genin fit signe à ses compagnons qu'il n'y avait pas de problème, ceux ci partirent donc sans hésiter le laissant aux bons soins de la chuunin.
-Nagaharu Shinrin et vous?
-Evaline, considère toi sous mes ordres au nom de l'alliance des trois villages. Nous reprenons ta mission la ou tu l'as échoué.
Malgré la fatigue visible, le genin haussa les épaules et se leva pour la suivre. Le jeune shinobi typique. Typique et efficace. Le temps du trajet il avait exposé froidement et précisément ce qu'il avait vu et fait, comme une horloge. Ouai, efficace le gamin, il avait même donné sans que cela ne lui soit demandé ses capacités de ninja à la chuunin afin qu'elle puisse l'utiliser au mieux s'il devait y avoir des problèmes.
L'épicerie avait été relativement épargnée par les combats qui avait eu lieu en ville. Un avantage non négligeable pour reprendre vite les activités. De fait les ninjas de Gensou consommaient la dose de poisson, un produit dans lequel l'épicerie s'était spécialisé. Le gérant accueillit les deux visiteurs en les saluant aimablement. Il pouvait: les shinobis devait faire prêt de 75% de son chiffre d'affaire actuel. Evaline reposa exactement les même questions . Qui étaient les hommes qui étaient venu les menacer. Pourquoi étaient ils venus. Elle n'obtint d'abord rien de plus que Nagaharu et son équipe. Celui ci restait silencieux écoutant l'interrogatoire. Il fronça toutefois les sourcils en sentant quelque chose changer: la belle chuunin commençait à dégager du chakra, un genjutsu sans aucun doute. Le gérant devint d'un coup bien plus bavard.
-Effectivement c'était des gens de la société Goudatsu, une nouvelle heu...banque d'assurance...
-Bien on avance...ou se situe cette société?
-Ça j'en sais rien madame.
-Mademoiselle... rien vous dites?
L'homme haussa les épaules visiblement gêné. L'envie de parler à la jeune beauté qui lui faisait face était malheureusement inférieur à la peur, ou l'indifférence, qu'il pouvait ressentir. Nagaharu appela Evaline pour lui montrer quelque chose. Un sigle avait été gravé sur un des montants de la porte. Goudatsu. Les Shinobi saluèrent le marchand et sortirent de l'épicerie.
-Bon on a plus qu'a les trouver par nous même. Si ces abrutis marquent tout les endroits ou ils passent il sera assez simple de remonter leur trace.
Nagaharu opina, logique jusque la. Ses yeux étaient cernés de noir mais il tenait et parvint à cacher un bâillement derrière sa main.
-Vas te reposer on se retrouve ce soir, viens m'attendre devant les bains.
Le genin hocha de nouveau la tête avant de partir en direction du quartier mahousard. La belle chuunin repassa machinalement une mèche de cheveux derrière son oreille avant de prendre la direction des bains. Un vague sourire flottait sur son visage. S'il fallait ratisser du terrain il leur fallait un troisième shinobi. Bien entendu elle avait parfaitement en tête qui pourrait jouer ce rôle. Elle se figea soudain deux rues avant d'atteindre les bains. J'y crois pas! Un bâtiment quasiment flambant neuf lui faisait face. Fraichement repeint l'enseigne portait en lettres rouges, plus que visible: Bienvenue chez Goudatsu!
Elle se força à fermer la mâchoire et reprit sa route l'air de rien pour ne pas attirer l'attention.
La vue des bains la fit soupirer d'aise et son pas s'accéléra automatiquement. Elle avait quelques heures pour se prélasser avant de réfléchir a ce qu'ils allaient devoir faire. Le témoignage oculaire de Nagaharu et ce qu'elle avait entendu prouvait qu'une entreprise ayant pignon sur rue se livrait à du racket. Ok...jusque la tout va bien.
Déshabillée, serviette sous le bras, elle se glissa dans l'eau chaude. Elle n'avait plus qu'a attendre, en profitant, que vienne celle qui serait le troisième membre de son équipe. Elle cacha un sourire sous l'eau en la voyant arriver une heure plus tard.
Chaki attendait dans l'encadrement de la porte que la jolie chuunin eut fini de s'admirer dans le grand miroir qu'elle avait fait des pieds et des mains pour installer dans sa chambre. Passons le moment où elle avait fait des pieds et des mains pour avoir une chambre personnelle d'ailleurs...L'instructeur du clan Hykao se massa les tempes d'une main les yeux fermés puis se décida à lui annoncer.
-Mission.
-Pas envie.
-Ça vient de ton junin référent.
Evaline lui jeta un regard assombrit par ses deux légères cicatrices sous chaque œil. Celui qui dit: « je viens pas de te dire que j'en ai rien à faire? ». Pour être polie.
-Je la prends, mais dis a keza que je veux au moins 2 jours de repos. J'en peux plus.
L'aveu de fatigue était rare. C'est sur que l'occupation les mettaient tous à bout de nerfs. Il subsistait encore quelques poches de résistances, sans parler du marché noir qui reprenait un train d'enfer. Les troupes des trois villages n'étaient pas les bienvenues, et même entre elles des frictions arrivaient, relents de vieilles animosités et diverses rancœurs. Chaki haussa les épaules paumes vers le ciel en signe d'impuissance. Les junins faisaient de leurs mieux et pour contrôler la situation, et parfois même pour éviter toutes pseudos mutineries. Distribuer des jours de repos était bel et bien mission impossible.
La belle gensouharde se leva et déplia la lettre contenant l'ordre de mission une fois son nouveau mentor parti. Elle serra le point de contentement, ce n'était pas une fichue nuit de ronde! L'épicerie Souko avait vraisemblablement était victime de racket ou de demande pécuniaire pour une protection mafieuse. Le souci: les propriétaires de l'épicerie refusaient d'admettre les faits et l'équipe qui les avaient vu ne pouvait de fait enquêter librement et remonter la filière mafieuse supposée. L'équipe était constitué de genins mahousards mais les faits c'était déroulé sur le protectorat gensouhard. Il fallait commencer la bas. Tiens un post scriptum.
P.S: Pas de shinobis libres chez nous. Tous en missions. Débrouille toi. A plus. Kezachi.
P.P.S: Les genins de mahou sont encore chez nous. Depeche toi.
Evaline leva les yeux au ciel. Même par écrit son ancien sensei pouvait se révéler non émotif au possible. Les gamins du village de la foret avaient passé la nuit dans la caserne de Gensou attendant qu'un chuunin veuille bien les prendre en charge.Elle enfila ses bottes, celles qui vont bien avec sa jupette noir. Puis vérifia sa sacoche, ou trainait 3 kunais et quelques parchemins, et pris ses solides gants en cuir renforcé qu'elle accrocha à sa ceinture. Direction la caserne de Gensou.
Les 3 gamins étaient tranquillement installés dans un coin. On leur avait donné de quoi grignoter et se rafraichir en attendant son arrivé. Elle scruta les genins. Des mioches. Vu leur têtes ils avaient du royalement s'ennuyer en attendant.
-Allez déguerpissez vous me servez à rien j'ai déjà les rapports.
Elle leur fit son plus beau sourire et l'un d'eux fit la triste erreur de lui répondre:
-c'est une blague? Ça fait 6 heures qu'on attend pour rien?
Rien de très intéressant, certes, mais dans la tête de la belle celui qui prend la parole pour trois, serait ce pour dire des futilités, est sans doute le plus futé. Ou celui qui a le plus de caractère. En somme, le plus intéressant. Celui la avait des yeux d'un joli gris clair contrastant agréablement avec ses cheveux noirs au sein d'un visage aux traits sévères.
-Bingo toi tu restes. Les deux autres cassez vous ou je vous sors à coups de pieds au cul. C'est quoi ton nom?
Le genin fit signe à ses compagnons qu'il n'y avait pas de problème, ceux ci partirent donc sans hésiter le laissant aux bons soins de la chuunin.
-Nagaharu Shinrin et vous?
-Evaline, considère toi sous mes ordres au nom de l'alliance des trois villages. Nous reprenons ta mission la ou tu l'as échoué.
Malgré la fatigue visible, le genin haussa les épaules et se leva pour la suivre. Le jeune shinobi typique. Typique et efficace. Le temps du trajet il avait exposé froidement et précisément ce qu'il avait vu et fait, comme une horloge. Ouai, efficace le gamin, il avait même donné sans que cela ne lui soit demandé ses capacités de ninja à la chuunin afin qu'elle puisse l'utiliser au mieux s'il devait y avoir des problèmes.
L'épicerie avait été relativement épargnée par les combats qui avait eu lieu en ville. Un avantage non négligeable pour reprendre vite les activités. De fait les ninjas de Gensou consommaient la dose de poisson, un produit dans lequel l'épicerie s'était spécialisé. Le gérant accueillit les deux visiteurs en les saluant aimablement. Il pouvait: les shinobis devait faire prêt de 75% de son chiffre d'affaire actuel. Evaline reposa exactement les même questions . Qui étaient les hommes qui étaient venu les menacer. Pourquoi étaient ils venus. Elle n'obtint d'abord rien de plus que Nagaharu et son équipe. Celui ci restait silencieux écoutant l'interrogatoire. Il fronça toutefois les sourcils en sentant quelque chose changer: la belle chuunin commençait à dégager du chakra, un genjutsu sans aucun doute. Le gérant devint d'un coup bien plus bavard.
-Effectivement c'était des gens de la société Goudatsu, une nouvelle heu...banque d'assurance...
-Bien on avance...ou se situe cette société?
-Ça j'en sais rien madame.
-Mademoiselle... rien vous dites?
L'homme haussa les épaules visiblement gêné. L'envie de parler à la jeune beauté qui lui faisait face était malheureusement inférieur à la peur, ou l'indifférence, qu'il pouvait ressentir. Nagaharu appela Evaline pour lui montrer quelque chose. Un sigle avait été gravé sur un des montants de la porte. Goudatsu. Les Shinobi saluèrent le marchand et sortirent de l'épicerie.
-Bon on a plus qu'a les trouver par nous même. Si ces abrutis marquent tout les endroits ou ils passent il sera assez simple de remonter leur trace.
Nagaharu opina, logique jusque la. Ses yeux étaient cernés de noir mais il tenait et parvint à cacher un bâillement derrière sa main.
-Vas te reposer on se retrouve ce soir, viens m'attendre devant les bains.
Le genin hocha de nouveau la tête avant de partir en direction du quartier mahousard. La belle chuunin repassa machinalement une mèche de cheveux derrière son oreille avant de prendre la direction des bains. Un vague sourire flottait sur son visage. S'il fallait ratisser du terrain il leur fallait un troisième shinobi. Bien entendu elle avait parfaitement en tête qui pourrait jouer ce rôle. Elle se figea soudain deux rues avant d'atteindre les bains. J'y crois pas! Un bâtiment quasiment flambant neuf lui faisait face. Fraichement repeint l'enseigne portait en lettres rouges, plus que visible: Bienvenue chez Goudatsu!
Elle se força à fermer la mâchoire et reprit sa route l'air de rien pour ne pas attirer l'attention.
La vue des bains la fit soupirer d'aise et son pas s'accéléra automatiquement. Elle avait quelques heures pour se prélasser avant de réfléchir a ce qu'ils allaient devoir faire. Le témoignage oculaire de Nagaharu et ce qu'elle avait entendu prouvait qu'une entreprise ayant pignon sur rue se livrait à du racket. Ok...jusque la tout va bien.
Déshabillée, serviette sous le bras, elle se glissa dans l'eau chaude. Elle n'avait plus qu'a attendre, en profitant, que vienne celle qui serait le troisième membre de son équipe. Elle cacha un sourire sous l'eau en la voyant arriver une heure plus tard.
Evaline- Combattant Confirmé
- Messages : 204
Date d'inscription : 14/03/2008
Re: Narasu
Une belle nuit s’annonçait sur ce village que la guerre avait scindé en trois.. La lune, grand œil de nacre dans son immuable écran noir, n’était pas la seule à être encore concentrée en cette heure tardive. Sur les murailles, les guetteurs observaient la cité, attentifs et en même temps gagné par l’insondable lassitude qui vient avec la routine ; les enfants dormaient, les pochards se battaient, tout allait bien.
Dans une petite maison de briques et décorée avec chaleur, un feu brûlait ; cette bête terrible ne franchirait cependant pas la limite de la cheminée, sa gardienne, et le bois pouvait craquer sans crainte. Au loin, dans les brumes opaques et lourde que seul le crépuscule peut rassembler, on entendait…
Okay, j’arrête les descriptions oniriques et éthérées qui durent trois plombes, et je vais directement à l’essentiel. DONC, dans la maison que nous avons survolés tout à l’heure, deux jeunes hommes étaient assis à une table, et buvaient. Ce n’était pas quelque chose de trop étrange étant donné leur âge, la couleur translucide dans leurs verre et la senteur prenante qui se dégageait de la boisson montrait son appartenance à la catégorie des alcools forts. Les shinobis n’ayant pas l’occasion de se bourrer la gueule tous les jours, quand c’était possible, il fallait veiller à le faire… dans les règles de l’art.
- Sheinji, toi t’es mon pote ! ahanna Otarin en tenant son ami par l’épaule. ça fait bien trois, quatre…(il observa ses doigts, hébété.)… Enfin, pleeein de mois que t’es même pas passé m’dire bonjour. J’ai des sch… des szsch… des pfchoses incroyables à te raconter, t’imagines même pas !
- T’es grave, toi(le Chuunin repoussa le bras qui l’enserrait.) T’as déjà oublié que tu m’as tout raconté déjà un bon millier de fois au moins ? Que tu t’es fait avoir par cette meuf, Harumi, et que t’as fini en taule comme une vieille… Quoi ?
- Hé, Iji… pourquoi tu prendrais pas un petit verre ? Y’a que moi qui bois, j’me sens con à devenir de plus en plus… euh… Enfin bref, me laisse pas me mettre une mine tout seul, sinon je vais… bouhouhou snirffl hic…
Le Chuunin considéra l’œil vitreux de son coéquipier, évaluant la longueur du filet de bave pendu à ses lèvres ; si Otarin tenait tant que ça à ressembler à un zombie trépané par un savant fou, grand bien lui fasse. Mais lui-même, non ! Il était bien trop expérimenté et consciencieux pour se laisser aller à ce genre de… Oh, et merde. Iji mourrait d’envie de se prendre une bonne cuite, d’ingurgiter des litres entiers de vodka chikarate en délirant avec son meilleur pote ; mais il était certain de ne pas tenir le voyage, car son endurance à l’alcool était carrément… déplorable. Des souvenirs de soirées antérieures lui revinrent en mémoire, comme la fois où il avait fait un strip-tease et dragué une septuagénaire, pour fêter le succès de son exam’ Chuunin; la fois ou, à douze ans, il s’était « réveillé » dans la rue, a-bso-lu-ment à poil, avec une pancarte «doné moi à mangé jé faim » sur le corps ; la fois ou il avait dormi un truc dans le genre quarante heures, avant de s’apercevoir qu’il baignait dans son propre vomi…
Non, décidément, c’était pas une idée qu’elle est bonne.
- Mec,, s’entendit il répondre je tiens pas vraiment à devenir une loque inerte, comme à Bazaka… Bois tout seul, moi j’surveille que tu fasses pas de bêtises. C’est sûr, j’aurais vraiment bien aimé, mais…
- Je suis Juunin.
- Gné ?... (après un temps de reflexion) AAH, bah mortel ta blague, j’ai quasiment failli y croire ! Mais faut pas m’faire des frayeurs comme ça, enfin ! Tu seras Juunin quand le Mak’ se fera des dreads, mon cher Otarin, pas avant, et…
- Ah bah ‘faut croire que le Touffu a changé de coupe, puisque un membre du Q.G. est passé me voir ce matin…
-Quoiquoiquoi ?
- En gros, il n’a pu que louer mon courage des plus exceptionnels…
- Tu prends de la drogue ou quoi ?
- Mon implication titanesque dans les batailles des Trois villages…
- …
- Ah, et aussi mon… POISSON D’AVRIL DE MALADE QUI T’A DEGOUTE POUR LES CINQUANTE MILLE ANS A VENIR, BWAHAHAHAHA !!!! (Otarin fit une petite danse.)
Iji contempla stupidement le cadavre de la bouteille qu’il tenait encore dans sa main. Pendant la tirade du faux Juunin, il n’avait pu faire autrement que d’en aspirer avec application la substance.
« C’est trop tard. C’est trop tard. Oh là là meeeerde… »
***
Ce qui est vraiment marrant, quand on a une bonne dizaine de litres de vodka chikarate qui fermentent dans le cerveau et dans le bide, c’est que les perceptions qu’on a de ce qu’il est possible ou impossible de faire sont altérées. Sous l’emprise de l’alcool, dévoreur des inhibitions, tout sourit et change ; les visages s’inversent, les évènements se provoquent, le monde bouge. Quelques gouttes de liquide à peine, et les humains régressent à l’état d’animaux… ou s’élèvent quelques cieux au-dessus.
Sheinji, donc, n’avait pas vraiment idée du temps qu’il avait passé à boire. Il était, en son for intérieur, convaincu que si le verre irisé qu’il tenait en main continuait inlassablement à se remplir, c’était donc, en toute logique, qu’il était autorisé à continuer.
La tête lui tournait ; il avait les yeux à demi-fermés, et une drôle de lourdeur derrière le crâne. Il se sentait puissant, grisé, capable de faire le truc le plus incroyable qui pourrait lui passer par la tête…
Et malheureusement, ce truc arriva.
Soyons clairs. L’évènement particulier qui se produisit ce soir là, s’il heurta à tout jamais les deux ninjas dans leurs conscience, resterait pour toujours un secret jalousement gardé, enseveli sous une tombe de serments, scellé par des années et des années entières de silence. Personne, pas même les plus proches amis du duo, n’auraient connaissance des choses inqualifiables qui se produiraient ; personne donc, sauf une poignée de lecteurs avides et assoiffés par le suspense.
Petits veinards.
Sheinji avait chaud, et sa gorge criait encore sa soif. Une tempête, dont il ne subirait la fureur que le lendemain, battait à coups irréguliers sous son crâne, comme une fanfare ivre ; l’orphelin à demi endormi par l’alcool eut alors la géniale intuition qu’il pouvait enlever son T-Shirt, et révéler son corps aux caresses du vent, et aux odeurs de vomi qui parfumaient l’air. Otarin eut vite la même idée, et sa veste coula bientôt dans une flaque de gerbe.
Soudain… Le temps s’arrêta. Plus rien ne bougea dans la pièce ; tout semblait stoppé, pétrifié, cristallisé dans les pupilles des deux Chuunins qui fixaient intensément le corps dénudé de l’autre, alors que l’alcool achevait les plus ultimes barrages de leurs cerveaux… Alors, d’un des lits tomba Moon, le chat roux et très mou d’Otarin, qui s’écrasa dans la mare de vomi avec un gros « splotch. »
Ce fut le signal.
Les deux se jetèrent l’un sur l’autre, réussissant à peine à le distinguer, et leurs haleines fétides se mêlèrent tandis que leurs langues s’apprivoisaient tout doucement ; Iji, le souffle court, explorait de ses mains le corps fin de son partenaire, le caressant avec une frénésie nouvelle ; le désir brûlait dans son bas-ventre, et, à voir le regard énamouré de Rin, à entendre les mots de miel qu’il lui disait, le blondinet sexy pensait sans doute à la même chose…
Ils roulèrent sur le lit, enlacés, embrassées, liés à tout jamais comme un seul être, prêts à tout faire pour rendre cette nuit inoubliable… Souriant béatement, Rin posa une main sensuelle sur l’élastique de son caleçon…
Iji se réveilla.
***
Le hurlement dura jusqu’aux petites lueurs de l’aube.
Dans une petite maison de briques et décorée avec chaleur, un feu brûlait ; cette bête terrible ne franchirait cependant pas la limite de la cheminée, sa gardienne, et le bois pouvait craquer sans crainte. Au loin, dans les brumes opaques et lourde que seul le crépuscule peut rassembler, on entendait…
Okay, j’arrête les descriptions oniriques et éthérées qui durent trois plombes, et je vais directement à l’essentiel. DONC, dans la maison que nous avons survolés tout à l’heure, deux jeunes hommes étaient assis à une table, et buvaient. Ce n’était pas quelque chose de trop étrange étant donné leur âge, la couleur translucide dans leurs verre et la senteur prenante qui se dégageait de la boisson montrait son appartenance à la catégorie des alcools forts. Les shinobis n’ayant pas l’occasion de se bourrer la gueule tous les jours, quand c’était possible, il fallait veiller à le faire… dans les règles de l’art.
- Sheinji, toi t’es mon pote ! ahanna Otarin en tenant son ami par l’épaule. ça fait bien trois, quatre…(il observa ses doigts, hébété.)… Enfin, pleeein de mois que t’es même pas passé m’dire bonjour. J’ai des sch… des szsch… des pfchoses incroyables à te raconter, t’imagines même pas !
- T’es grave, toi(le Chuunin repoussa le bras qui l’enserrait.) T’as déjà oublié que tu m’as tout raconté déjà un bon millier de fois au moins ? Que tu t’es fait avoir par cette meuf, Harumi, et que t’as fini en taule comme une vieille… Quoi ?
- Hé, Iji… pourquoi tu prendrais pas un petit verre ? Y’a que moi qui bois, j’me sens con à devenir de plus en plus… euh… Enfin bref, me laisse pas me mettre une mine tout seul, sinon je vais… bouhouhou snirffl hic…
Le Chuunin considéra l’œil vitreux de son coéquipier, évaluant la longueur du filet de bave pendu à ses lèvres ; si Otarin tenait tant que ça à ressembler à un zombie trépané par un savant fou, grand bien lui fasse. Mais lui-même, non ! Il était bien trop expérimenté et consciencieux pour se laisser aller à ce genre de… Oh, et merde. Iji mourrait d’envie de se prendre une bonne cuite, d’ingurgiter des litres entiers de vodka chikarate en délirant avec son meilleur pote ; mais il était certain de ne pas tenir le voyage, car son endurance à l’alcool était carrément… déplorable. Des souvenirs de soirées antérieures lui revinrent en mémoire, comme la fois où il avait fait un strip-tease et dragué une septuagénaire, pour fêter le succès de son exam’ Chuunin; la fois ou, à douze ans, il s’était « réveillé » dans la rue, a-bso-lu-ment à poil, avec une pancarte «doné moi à mangé jé faim » sur le corps ; la fois ou il avait dormi un truc dans le genre quarante heures, avant de s’apercevoir qu’il baignait dans son propre vomi…
Non, décidément, c’était pas une idée qu’elle est bonne.
- Mec,, s’entendit il répondre je tiens pas vraiment à devenir une loque inerte, comme à Bazaka… Bois tout seul, moi j’surveille que tu fasses pas de bêtises. C’est sûr, j’aurais vraiment bien aimé, mais…
- Je suis Juunin.
- Gné ?... (après un temps de reflexion) AAH, bah mortel ta blague, j’ai quasiment failli y croire ! Mais faut pas m’faire des frayeurs comme ça, enfin ! Tu seras Juunin quand le Mak’ se fera des dreads, mon cher Otarin, pas avant, et…
- Ah bah ‘faut croire que le Touffu a changé de coupe, puisque un membre du Q.G. est passé me voir ce matin…
-Quoiquoiquoi ?
- En gros, il n’a pu que louer mon courage des plus exceptionnels…
- Tu prends de la drogue ou quoi ?
- Mon implication titanesque dans les batailles des Trois villages…
- …
- Ah, et aussi mon… POISSON D’AVRIL DE MALADE QUI T’A DEGOUTE POUR LES CINQUANTE MILLE ANS A VENIR, BWAHAHAHAHA !!!! (Otarin fit une petite danse.)
Iji contempla stupidement le cadavre de la bouteille qu’il tenait encore dans sa main. Pendant la tirade du faux Juunin, il n’avait pu faire autrement que d’en aspirer avec application la substance.
« C’est trop tard. C’est trop tard. Oh là là meeeerde… »
***
Ce qui est vraiment marrant, quand on a une bonne dizaine de litres de vodka chikarate qui fermentent dans le cerveau et dans le bide, c’est que les perceptions qu’on a de ce qu’il est possible ou impossible de faire sont altérées. Sous l’emprise de l’alcool, dévoreur des inhibitions, tout sourit et change ; les visages s’inversent, les évènements se provoquent, le monde bouge. Quelques gouttes de liquide à peine, et les humains régressent à l’état d’animaux… ou s’élèvent quelques cieux au-dessus.
Sheinji, donc, n’avait pas vraiment idée du temps qu’il avait passé à boire. Il était, en son for intérieur, convaincu que si le verre irisé qu’il tenait en main continuait inlassablement à se remplir, c’était donc, en toute logique, qu’il était autorisé à continuer.
La tête lui tournait ; il avait les yeux à demi-fermés, et une drôle de lourdeur derrière le crâne. Il se sentait puissant, grisé, capable de faire le truc le plus incroyable qui pourrait lui passer par la tête…
Et malheureusement, ce truc arriva.
Soyons clairs. L’évènement particulier qui se produisit ce soir là, s’il heurta à tout jamais les deux ninjas dans leurs conscience, resterait pour toujours un secret jalousement gardé, enseveli sous une tombe de serments, scellé par des années et des années entières de silence. Personne, pas même les plus proches amis du duo, n’auraient connaissance des choses inqualifiables qui se produiraient ; personne donc, sauf une poignée de lecteurs avides et assoiffés par le suspense.
Petits veinards.
Sheinji avait chaud, et sa gorge criait encore sa soif. Une tempête, dont il ne subirait la fureur que le lendemain, battait à coups irréguliers sous son crâne, comme une fanfare ivre ; l’orphelin à demi endormi par l’alcool eut alors la géniale intuition qu’il pouvait enlever son T-Shirt, et révéler son corps aux caresses du vent, et aux odeurs de vomi qui parfumaient l’air. Otarin eut vite la même idée, et sa veste coula bientôt dans une flaque de gerbe.
Soudain… Le temps s’arrêta. Plus rien ne bougea dans la pièce ; tout semblait stoppé, pétrifié, cristallisé dans les pupilles des deux Chuunins qui fixaient intensément le corps dénudé de l’autre, alors que l’alcool achevait les plus ultimes barrages de leurs cerveaux… Alors, d’un des lits tomba Moon, le chat roux et très mou d’Otarin, qui s’écrasa dans la mare de vomi avec un gros « splotch. »
Ce fut le signal.
Les deux se jetèrent l’un sur l’autre, réussissant à peine à le distinguer, et leurs haleines fétides se mêlèrent tandis que leurs langues s’apprivoisaient tout doucement ; Iji, le souffle court, explorait de ses mains le corps fin de son partenaire, le caressant avec une frénésie nouvelle ; le désir brûlait dans son bas-ventre, et, à voir le regard énamouré de Rin, à entendre les mots de miel qu’il lui disait, le blondinet sexy pensait sans doute à la même chose…
Ils roulèrent sur le lit, enlacés, embrassées, liés à tout jamais comme un seul être, prêts à tout faire pour rendre cette nuit inoubliable… Souriant béatement, Rin posa une main sensuelle sur l’élastique de son caleçon…
Iji se réveilla.
***
Le hurlement dura jusqu’aux petites lueurs de l’aube.
Sheinji- Combattant Confirmé
- Messages : 642
Date d'inscription : 17/05/2008
Age : 30
Localisation : Là et bien là!
Re: Narasu
C’était en 1811 après Shinobi, tout Arasu est endormi. Tout? Non… Seule une petite maison éclairée et bruyante résiste encore et toujours à l’endormisseur.
C’était donc dans une petite maison de fonction pour ninjas -la mienne- que nous étions, Sheinji et moi, par terre avec chacun une bouteille dans la main. Beuglant comme des marchands de poisson, on pouvait dire qu’on était tout, sauf discrets. La bouteille à la main et le goulot à la bouche, nous enfilions Vodka Chikarienne sur Vodka Chikarienne. Il faut dire que c’étaient les meilleures et qu’elle venaient tout juste d’arriver par convoi, en ravitaillement des vainqueurs. Et les vainqueurs, c’était nous. Enfin, tous les shinobis emmurés, obligés de rester sur place pour cause d’occupation. Ils appellent ça la diplomatie, moi j’appelle ça se foutre de la gueule du monde.
Je venais d’emménager dans cette piètre demeure et c’en était la crémaillère. Le seul ayant accepté de venir -en fait le seul qui avait fait fuir les autres- était Sheinji. Pas étonnant quand on connaît la capacité de Sheinji à faire des trucs débiles sous l’emprise de l’alcool. Parce que draguer un mémé ça allait bien cinq minutes, mais dès qu’il commençait le strip-tease, on allait tout de suite beaucoup moins bien.
Sheinji qui au début avait refusé de boire une seule goutte d’alcool, je ne sais pas bien pourquoi, avait fini par compenser son retard. De plus, il avait la vodka joyeuse mais surtout, il l’avait…dans la main le saligaud!
« Donne moi ça un peu espèce de trouille molle euh… de couillard! Enfin passe!
-Et pourquoi ça, c’est pas moi qui ais déjà trois tête… Fisibijilili!!! Wouhouhou!
-Tu dis n’importe quoi, je n’en ai pas trois, j’en ai que deux! Donnes la bibine!
-Et je vous dit zut! Hahahahahahah!
-Pourquoi tu me voutoies, je t’ai rien fait.
-Youpoulou!
-Shienji, à boire!
-Toupoutou, toupoutou, toupoutoupoutoupoutou!
-Donnes ou je me suicides en buvant de l’eau!
-De l’eau minérale! »
Ben quoi? Nous avions une certaine tendance à boire un peu. Un peu trop d’ailleurs. Et Sheinji, d’abord si consciencieux finissait toujours sur le carreau -souvent délavé par quelques litres de vomi. Quant à moi, j’essayais toujours d’attraper la deuxième bouteille inexistante dans la troisième main de Sheinji. J’en viens donc à constater que les effets de l’ivresse sont les mêmes que ceux d’un Genjutsu, sauf que, manque de bol, c’est pas sur les autres qu’on l’envoie mais bien sur nous même…
Nous étions donc beurrés comme des Kouign-amann. Nous rêvions de fleurs bleues, d’éléphants roses d’Amérique! Nous rêvions même d’un monde où il n’y aurait ni guerre ni rien, juste un champ de fleurs que nous pourrions brouter indéfiniment. Tout au long de cette ivresse, Sheinji avait une étincelle au fond de l’œil, l’étincelle de la débilité comme on l’appelle dans le jargon Chikarate.
Sheinji venait de finir sa dixième bouteille et j’essayais dans attraper une quand on s’écroula tous deux au sol. Résistance à l’alcool: 0. Je lapais allégrement le sol tout poisseux à la recherche de la moindre goutte du précieux liquide. Venaient aussi avec les cinq derniers repas de Sheinji, mais mon état ne me permettait pas de faire la différence.
Soudain, Sheinji, dans un dernier effort me sauta dessus, irrésistiblement attiré par ma chevelure blonde et brune. Trop embrumé par la tonne d’alcool que je venais d’ingérer, je me laissais faire et en rajoutais moi-même. Mon compatriote avait un corps musculeux et je me lovais dans ses bras, sous l’emprise d’une folie, de son haleine et d’un soudain amour immodéré pour lui. Les circonstances étaient atténuantes bien entendu. Et pour ne pas choquer le jeune public, je ne raconterais pas plus en détails cette nuit qui…
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHH!!! Fis je en même temps que Sheinji. »
On s’est regardés, les yeux dans les yeux, un mal de crâne impossible, et on a rigolé comme des tarés. Oui, rigolé. Bien sur, l’alcool de la veille avait cessé partiellement son effet, nous avions juste une immonde gueule de bois. De la bave coulait au coin des lèvres de Sheinji. Un peu glauque tout de même.
On se leva tous les deux, le sourire aux lèvres, puis on se dirigea vers la mini salle à manger afin de prendre un petit déjeuner. Quelle affaire tout de même. On mangea en silence, puis -quand on eut fini- on se leva -toujours en silence- et on alla nettoyer la chambre. Le sol était incrusté de vomi et l’on mit deux bonnes heures à nettoyer en riant comme des dératés. Je passais ensuite un coup de balai pour enlever les bouts de verre cassés et l’on s’assit sur un coin du lit.
« Tu devineras jamais le rêve que j’ai fait, fîmes nous à l’unisson avant de reprendre, je penses que si! »
On se regarda a nouveau avant d’exploser de rire, n’empêche, l’alcool c’est sur que c’est pas bon. Nous avions bien passés la nuit ensemble, mais séparés de quelques mètres, les abrutis poilus c’était pas mon truc et même l’alcool ça le ferait pas pou casser cette barrière, je me disais bien que le cerveau jouait des tours.
« Bon, plutôt que de se regarder dans le blanc des yeux pendant qu’on meurt de rire, je vais relever le courrier, puisque depuis que je suis ici j’ai une boite aux lettres!
-La classe! Ouahahahahahahahaha!!
- Je ne te le fais pas dire! »
On était tout deux à avoir mal au ventre et à la tête. La tête à cause de l’alcool, le ventre à cause du rire, les deux fléaux de l’homme, avec la femme disait on mais je n’avais jamais bien compris ça…
Je me dirigeais doc vers ma boite aux lettres qui était restée vide depuis que je m’étais installé, quelques jours auparavant. Un seul coup d’œil pour remarquer que cette fois ci, une lettre y était déposée. Avec un cachet des bureaux de Gare à l‘âne ([hrp] bizarrement je préfère le surnom D/hrp]). Et merde, qu’avais je encore fait. La dernière fois que j’avais été convoqué, c’était pour une affaire de « meurtre » et j’avais fini par me coltiner deux mois de prison. M’enfin…
« Sheinji, je te laisse, j’ai rendez vous!
-Où ça?
-Dans les bureaux de l’âne! Enfin je pense chez le secrétaire de son secrétaire… Comme d’habitude avec les gradés… »
Je fis le chemin, encore peu connu, jusqu’à mon nouveau « Qg », l’endroit où je devrais désormais aller chercher mes missions etc… Le bâtiment n’était ni beau, ni moche, c’était un bâtiment. Sans plus. Je fis le tour jusqu’à la porte principale puis entrais pour aller me présenter au comptoir. J’avais rendez vous à huit heures et il était moins cinq, quel timing, pour aller me faire étaler pour mes excès de la veille.
« Bonjour, vous avez rendez vous dans le bureau de M. Sadaharu, on vous attend. Félicitations! »
Je savais bien sur tout ce que ses paroles avaient d’ironiques. Félicitations ducon de te faire remarquer dès le début, tu commences bien… Mais je ne me laissais pas prendre au jeu, et je lui répondis d’un sourire.
Je me dirigeais vers la porte, me demandant de plus en plus quelle pourrait bien être ma sanction. Pas grand-chose, vacarme nocturne seulement, peut être une amende. Lorsque j’arrivais enfin devant son bureau, je me demandais s’il m’accueillerait en personne, juste pou faire un exemple. Je toquais quelques petits coups à la porte. On vint m’ouvrir. Sur un fauteuil au fond se tenait Jupneï Sadaharu, le héros Chikarate.
…
…
…
Il avait une tête de baltringue.
« Ah, mais voilà un de nos promus. Félicitations! Otarin Rekaïshi je suppose?
-Oui, mais que…
-Vous obtenez le rang de Jounin de Chikara. Vous avez un jour de repos avant de prendre définitivement vos fonctions. »
Ainsi avait parlé Jupneï Sadaharu, dit « gare à l’âne », héros Chikarate. Il ne dit pas un mot de plus.
C’était donc dans une petite maison de fonction pour ninjas -la mienne- que nous étions, Sheinji et moi, par terre avec chacun une bouteille dans la main. Beuglant comme des marchands de poisson, on pouvait dire qu’on était tout, sauf discrets. La bouteille à la main et le goulot à la bouche, nous enfilions Vodka Chikarienne sur Vodka Chikarienne. Il faut dire que c’étaient les meilleures et qu’elle venaient tout juste d’arriver par convoi, en ravitaillement des vainqueurs. Et les vainqueurs, c’était nous. Enfin, tous les shinobis emmurés, obligés de rester sur place pour cause d’occupation. Ils appellent ça la diplomatie, moi j’appelle ça se foutre de la gueule du monde.
Je venais d’emménager dans cette piètre demeure et c’en était la crémaillère. Le seul ayant accepté de venir -en fait le seul qui avait fait fuir les autres- était Sheinji. Pas étonnant quand on connaît la capacité de Sheinji à faire des trucs débiles sous l’emprise de l’alcool. Parce que draguer un mémé ça allait bien cinq minutes, mais dès qu’il commençait le strip-tease, on allait tout de suite beaucoup moins bien.
Sheinji qui au début avait refusé de boire une seule goutte d’alcool, je ne sais pas bien pourquoi, avait fini par compenser son retard. De plus, il avait la vodka joyeuse mais surtout, il l’avait…dans la main le saligaud!
« Donne moi ça un peu espèce de trouille molle euh… de couillard! Enfin passe!
-Et pourquoi ça, c’est pas moi qui ais déjà trois tête… Fisibijilili!!! Wouhouhou!
-Tu dis n’importe quoi, je n’en ai pas trois, j’en ai que deux! Donnes la bibine!
-Et je vous dit zut! Hahahahahahah!
-Pourquoi tu me voutoies, je t’ai rien fait.
-Youpoulou!
-Shienji, à boire!
-Toupoutou, toupoutou, toupoutoupoutoupoutou!
-Donnes ou je me suicides en buvant de l’eau!
-De l’eau minérale! »
Ben quoi? Nous avions une certaine tendance à boire un peu. Un peu trop d’ailleurs. Et Sheinji, d’abord si consciencieux finissait toujours sur le carreau -souvent délavé par quelques litres de vomi. Quant à moi, j’essayais toujours d’attraper la deuxième bouteille inexistante dans la troisième main de Sheinji. J’en viens donc à constater que les effets de l’ivresse sont les mêmes que ceux d’un Genjutsu, sauf que, manque de bol, c’est pas sur les autres qu’on l’envoie mais bien sur nous même…
Nous étions donc beurrés comme des Kouign-amann. Nous rêvions de fleurs bleues, d’éléphants roses d’Amérique! Nous rêvions même d’un monde où il n’y aurait ni guerre ni rien, juste un champ de fleurs que nous pourrions brouter indéfiniment. Tout au long de cette ivresse, Sheinji avait une étincelle au fond de l’œil, l’étincelle de la débilité comme on l’appelle dans le jargon Chikarate.
Sheinji venait de finir sa dixième bouteille et j’essayais dans attraper une quand on s’écroula tous deux au sol. Résistance à l’alcool: 0. Je lapais allégrement le sol tout poisseux à la recherche de la moindre goutte du précieux liquide. Venaient aussi avec les cinq derniers repas de Sheinji, mais mon état ne me permettait pas de faire la différence.
Soudain, Sheinji, dans un dernier effort me sauta dessus, irrésistiblement attiré par ma chevelure blonde et brune. Trop embrumé par la tonne d’alcool que je venais d’ingérer, je me laissais faire et en rajoutais moi-même. Mon compatriote avait un corps musculeux et je me lovais dans ses bras, sous l’emprise d’une folie, de son haleine et d’un soudain amour immodéré pour lui. Les circonstances étaient atténuantes bien entendu. Et pour ne pas choquer le jeune public, je ne raconterais pas plus en détails cette nuit qui…
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHH!!! Fis je en même temps que Sheinji. »
On s’est regardés, les yeux dans les yeux, un mal de crâne impossible, et on a rigolé comme des tarés. Oui, rigolé. Bien sur, l’alcool de la veille avait cessé partiellement son effet, nous avions juste une immonde gueule de bois. De la bave coulait au coin des lèvres de Sheinji. Un peu glauque tout de même.
On se leva tous les deux, le sourire aux lèvres, puis on se dirigea vers la mini salle à manger afin de prendre un petit déjeuner. Quelle affaire tout de même. On mangea en silence, puis -quand on eut fini- on se leva -toujours en silence- et on alla nettoyer la chambre. Le sol était incrusté de vomi et l’on mit deux bonnes heures à nettoyer en riant comme des dératés. Je passais ensuite un coup de balai pour enlever les bouts de verre cassés et l’on s’assit sur un coin du lit.
« Tu devineras jamais le rêve que j’ai fait, fîmes nous à l’unisson avant de reprendre, je penses que si! »
On se regarda a nouveau avant d’exploser de rire, n’empêche, l’alcool c’est sur que c’est pas bon. Nous avions bien passés la nuit ensemble, mais séparés de quelques mètres, les abrutis poilus c’était pas mon truc et même l’alcool ça le ferait pas pou casser cette barrière, je me disais bien que le cerveau jouait des tours.
« Bon, plutôt que de se regarder dans le blanc des yeux pendant qu’on meurt de rire, je vais relever le courrier, puisque depuis que je suis ici j’ai une boite aux lettres!
-La classe! Ouahahahahahahahaha!!
- Je ne te le fais pas dire! »
On était tout deux à avoir mal au ventre et à la tête. La tête à cause de l’alcool, le ventre à cause du rire, les deux fléaux de l’homme, avec la femme disait on mais je n’avais jamais bien compris ça…
Je me dirigeais doc vers ma boite aux lettres qui était restée vide depuis que je m’étais installé, quelques jours auparavant. Un seul coup d’œil pour remarquer que cette fois ci, une lettre y était déposée. Avec un cachet des bureaux de Gare à l‘âne ([hrp] bizarrement je préfère le surnom D/hrp]). Et merde, qu’avais je encore fait. La dernière fois que j’avais été convoqué, c’était pour une affaire de « meurtre » et j’avais fini par me coltiner deux mois de prison. M’enfin…
« Sheinji, je te laisse, j’ai rendez vous!
-Où ça?
-Dans les bureaux de l’âne! Enfin je pense chez le secrétaire de son secrétaire… Comme d’habitude avec les gradés… »
Je fis le chemin, encore peu connu, jusqu’à mon nouveau « Qg », l’endroit où je devrais désormais aller chercher mes missions etc… Le bâtiment n’était ni beau, ni moche, c’était un bâtiment. Sans plus. Je fis le tour jusqu’à la porte principale puis entrais pour aller me présenter au comptoir. J’avais rendez vous à huit heures et il était moins cinq, quel timing, pour aller me faire étaler pour mes excès de la veille.
« Bonjour, vous avez rendez vous dans le bureau de M. Sadaharu, on vous attend. Félicitations! »
Je savais bien sur tout ce que ses paroles avaient d’ironiques. Félicitations ducon de te faire remarquer dès le début, tu commences bien… Mais je ne me laissais pas prendre au jeu, et je lui répondis d’un sourire.
Je me dirigeais vers la porte, me demandant de plus en plus quelle pourrait bien être ma sanction. Pas grand-chose, vacarme nocturne seulement, peut être une amende. Lorsque j’arrivais enfin devant son bureau, je me demandais s’il m’accueillerait en personne, juste pou faire un exemple. Je toquais quelques petits coups à la porte. On vint m’ouvrir. Sur un fauteuil au fond se tenait Jupneï Sadaharu, le héros Chikarate.
…
…
…
Il avait une tête de baltringue.
« Ah, mais voilà un de nos promus. Félicitations! Otarin Rekaïshi je suppose?
-Oui, mais que…
-Vous obtenez le rang de Jounin de Chikara. Vous avez un jour de repos avant de prendre définitivement vos fonctions. »
Ainsi avait parlé Jupneï Sadaharu, dit « gare à l’âne », héros Chikarate. Il ne dit pas un mot de plus.
Re: Narasu
Sur le ring.
Je devais avouer, je commençais à sérieusement fatiguer. J’en étais à moi troisième adversaire de la soirée. L’Ultimate Fighting, voilà de quoi que je parle. Vous allez dire, pour un ninja, c’est du petit lait. Détrompez-vous ! Il s’agissait d’un ring un peu particulier, sous l’effet d’un sceau qui absorbait le chakra au moment où il sortait du corps des combattants. Officiellement, c’était pour que tout le monde se batte à armes égales. Officieusement, c’était pour désavantager les ninjas, face aux bagarreurs professionnels, qui ne maîtrisaient pas l’utilisation du chakra et, d’une certaine manière, truquer les combats et les paris qui en découlaient. Bien entendu, c’était aussi une façon de résister à l’occupation des trois villages.
Dix jours auparavant, à Mahou.
_ Kaneda-san ?
_ Oui ?
_ Une convocation du QG.
_ Oulà… Pas sûr que ce soit moi, en fait.
_ C’est-à-dire… que c’est assez urgent. Ils ont insistés sur le fait que vous deviez vous y rendre le plus rapidement possible.
_ Mouais. C’est bon. Si j’y vais pas, tu vas avoir des problèmes, n’est-ce pas ? Allez, en route.
Chemin faisant, Je me remémorais les récents évènements. Grâce à mes frangines – et l’influence qu’elles avaient sur le grand-père – et les anciennes relations de mon aïeul, j’étais parvenu à échapper à la mobilisation pour la campagne arasuite.
J’arrivais au QG. Avant de passer le seuil du bureau où j’étais convoqué je ne pus réprimer un soupir. Lassitude, agacement, fatigue… c’était un mélange de tout ça. Je frappais à la porte.
_ Entrez ! Ah, Hisoka Kaneda. Bienvenue. Asseyiez-vous, asseyiez-vous. Alors, où ai-je mis le dossier vous concernant. Ah ! Le voilà, planqué sous les autres. Donc, je vous ai fait convoqué.
_ A mon corps défendant, je tiens à le faire savoir !
_ Je sais. Il est dit, dans votre dossier, en gros et en rouge, que vous n’êtes pas très… docile… en ce qui concerne les ordres émanant du QG. Une sombre histoire de retraite dans un monastère. Ils n’ont pas du bien comprendre.
_ Ils ont parfaitement compris. J’appartiens effectivement à un monastère.
_ Un Ninja ? Moine ?
_ Et alors ? En quoi est-ce choquant ? Vous ne connaissez pas la famille Soma ? Pourtant, il me semble que ce sont des moines et, fis-je, en insistant lourdement sur le et, des ninjas, non ?
_ Hum… oui… bon… Vous n’êtes pas là pour parler de ces foutaises. Le Village – j’entendis même la majuscule qu’il mit au mot – a besoin de vous pour une mission que vous semblez être le seul à pouvoir mener.
_ Hey ! A d’autres, vous voulez ? Je ne suis que chunin. Autrement dit, vous pouvez trouver sûrement des gars plus qualifiés que moi !
_ En d’autres moments, oui. Mais là, même les junins sont un peu gêner aux entournures. Et puis, nous n’avons pas de junins à sacrifier.
_ Pardon ! Parce que les chunins, on peut les SACRIFIER ? VOUS VOUS FOUTEZ DE MA GUEULE !!
_ Euh… non… Ce n’est pas ce que je…
_ Vous vouliez dire ? C’est ça ?
Cette espèce de bureaucrate venait de me faire sortir de mes gonds. Sans crier gare, je me levais, envoyais le bureau derrière moi et saisis la petite merde par le col… avant de me retrouver à l’autre bout de la pièce, avec une vive douleur au niveau de l’abdomen. Un nouveau type était intervenu.
_ Je vous avais prévenu de faire attention aux termes que vous alliez employer. C’est la troisième fois aujourd’hui. Rentrez chez vous. Votre supérieur décidera de votre nouvelle affectation demain matin.
Mouais, ce type, j’allais pas pouvoir l’encadrer.
_ Veuillez excuser cet individu. La raison pour laquelle nous ne pouvons pas envoyer un junin, c’est parce que soit ils seraient détectés trop rapidement par que spécialisés, soit ils ne tiendront pas la route parce que spécialisés dans le mauvais domaine.
_ Si vous l’dites.
_ Vous êtes sceptique, et c’est naturel. Il s’agit d’infiltrer un cercle de combattants d’Ultimate Fighting.
UF. Génial. Des types qui se foutent sur la gueule, avec pour seule règle de mettre l’adversaire hors combat, par k.o. ou par soumission. Avec interdiction de tuer, cela va sans dire. Mais, j’étais à peu près sûr qu’il y avait un hic.
_ Avec l’aide « d’amis », les organisateurs sont parvenus à rendre l’utilisation du chakra complètement impossible. Autrement dit, seuls ceux qui ont des compétences naturelles pour le corps-à-corps peuvent espérer s’en sortir.
_ Et c’est là que j’interviens.
_ Oui. Parce qu’avec votre physique, cela paraîtra complètement normal que vous puissiez assommer un bœuf à mains nues.
_ Et pourquoi dois-je m’infiltrer ?
_ Toutes les informations dont vous avez besoin vous seront communiquées quand vous arriverez à Narasu.
_ Ai-je moyen de refuser ?
_ Oui. Si vous parvenez à me battre.
Et meerde !
Sur le ring.
Même si ce type était plus petit que moi – ‘fin, avec mes deux mètres quatre, il n’y avait pas beaucoup de monde de plus grand que moi – et un poids plus léger, il décochait des coups assez lourds, qui manquaient, à chaque fois, de percer ma garde. Un pur boxeur in-fighter ! Et en plus, c’était un gaucher, capable de frapper aussi avec sa droite qu’avec sa gauche. Un foutu ambidextre de merde.
Je commençais à avoir les jambes lourdes. Le second adversaire était un spécialiste du taekwondo et ses foutus low kicks m’avaient bousillés les jambes. Et maintenant, ce maudit cafard en profitait pour porter ses attaques sans que je puisse les éviter.
_ Garde la tête froide ! Relève tes bras ! Protège ton corps !
Cette voix-là, c’était celle de celui qui faisait office de coach. En fait, c’était un ninja, comme moi. J’avais aussi un type qui se faisait passer pour un soigneur. Bref, à trois, on faisait une mission d’infiltration. Et pour le bien de la pérennité du Triumvirat, je devais gagner ce combat.
Une semaine avant, à Narasu.
J’étais arrivé pendant la nuit. Autant vous dire que, vue sous cet angle, cette ville n’avait absolument rien d’accueillant. Il devait être minuit passé. Je m’attendais à me rendre dans l’un des dortoirs de Mahou, mais, à ma grande surprise, je fus conduit au centre administratif de Narasu, dans la partie anciennement nommée Gyosei Maki.
_ Bienvenue, Kaneda.
_ Ouais, c’est ça.
_ Je vais vous donnez les informations dont vous allez avoir besoin pour votre mission. On le fait maintenant, parce que nos plannings sont très chargés et que nous n’avons pas d’autres créneaux.
_ * soupir * Allez-y.
_ Vous allez faire équipe avec deux autres ninjas. Ils vous seront assignés demain, dans la journée. Je ne sais si ce seront des chunins, comme vous, ou bien s’il y aura des genins avec vous.
_ Génial, grommèle-je.
_ Partout dans Narasu, il existe des cercles de combat. Ils étaient là avant qu’on arrive. Non seulement, ça serait trop compliqué de les éradiquer, mais en plus, cela aide à la régulation de la violence. Dans une certaine mesure, du moins.
_ Mouais. Donc, il y a autre chose. Parce que là, vous n’avez pas encore besoin de moi.
_ Dernièrement, des cadavres mutilés sont apparus ici ou là. Non pas que les cadavres mutilés ne soient pas monnaies courantes, mais le seul point commun qu’ils aient, c’est de tous être des participants de ces cercles de combat. Toutes les plaies qu’ils avaient ont été portées par des armes blanches. Blessures défensives, prouvant qu’ils ont cherché à survivre. L’autopsie a révélé que leur corps se trouvait dans un état de fatigue important, tentant à prouver qu’ils sont morts en combattants. Nous avons tenté des infiltrations, sans succès. C’est donc là que vous intervenez. Des questions ? Non ? Bon, je vous souhaite bonne nuit et à plus tard.
Sur le ring.
Bon, les paris venaient d’être clôturés. Et le public était majoritairement contre moi. En même temps, il acceptait difficilement que, depuis cinq nuits, je gagne mes matchs les uns après les autres. Et j’étais bien décidé à faire la même chose avec ce cafard.
Tout d’abord, stopper ses mouvements. Bon, ça ne se faisait d’un claquement de doigts. Il fallait faire un travail de sape. Et pour ça, il fallait attaquer au corps. Les low kicks empêchaient le déplacement. Mais le haut du corps restait parfaitement mobile. Aussi, mes poings pouvaient se mouvoir correctement. Donc, tout en bloquant ou déviant les coups de mon adversaire, je balançais mes frappes dans son abdomen, en mêlant habilement des feintes au visage, afin qu’il ne tombe pas dans une routine et bloque lui aussi mes coups.
Comme lui, en boxe, j’étais un in-fighter, un gars qui cherche et reste au corps à corps, à contrario du out-fighter, qui s’approche pour frapper avant de reprendre ses distances. Mais, à la différence de mon adversaire, j’étais un hard-puncher. Autrement dit, mes coups n’étaient pas lourds. Ils étaient puissants. Chaque coup que je portais au foie réduisait à chaque fois sa capacité à encaisser et à récupérer. De plus, certaines de mes frappes atteignaient les côtes, toujours au même endroit. But avoué de la manœuvre, lui briser quelques côtes, afin de réduire d’avantage sa capacité à encaisser et à frapper.
Alors que mon poing s’écrasait pour la énième fois contre sin foie, je vis son regard se voiler légèrement sous la douleur. Il était à point. Alors qu’il lançait un direct du droit, je saisis son poignet, pivotait sur mes talons et, usant de son élan et de la force centrifuge, je l’amenais au sol. Puis, je tordis son bras en une clé, l’amenant dans son dos, le dos de sa main contre sa nuque. De ma main gauche, je lui saisis délicatement le coude et commençais à le relever en douceur. La pression s’exerçait sur son épaule. Dans cette position, son amplitude de mouvement était réduite. Aussi, lorsque la douleur fut trop vive, mon adversaire déclara son abandon en tapant sur le sol. Je le relâchais et me relevais. Sous les sifflets des parieurs – certains venaient de perdre une fortune en choisissant le mauvais gars – je sortis du ring et me dirigeais vers les vestiaires, accompagné de mon « coach » et de mon « soigneur ».
Alors que nous apprêtions à franchir la porte, un inconnu nous aborda. Il ne pipa mot, mais nous tendit un papier. Tandis qu’il s’éloignait, nous ouvrîmes le papier et découvrîmes un itinéraire, nous donnant rendez-vous dans un lieu que nous ne connaissions pas, et nous indiquant que nous devions nous munir d’une arme.
_ Bingo ! On avance enfin !
_ Ouais, fis-je. Je vais juste devoir trouver une arme. Mon croc est un peu trop remarquable pour nous assurer une discrétion.
_ Pendant ce temps, nous irons jeter un rapide coup d’œil, histoire de savoir où nous mettons les pieds.
_ Mouais, ça marche.
Le plus dur restait à faire…
Je devais avouer, je commençais à sérieusement fatiguer. J’en étais à moi troisième adversaire de la soirée. L’Ultimate Fighting, voilà de quoi que je parle. Vous allez dire, pour un ninja, c’est du petit lait. Détrompez-vous ! Il s’agissait d’un ring un peu particulier, sous l’effet d’un sceau qui absorbait le chakra au moment où il sortait du corps des combattants. Officiellement, c’était pour que tout le monde se batte à armes égales. Officieusement, c’était pour désavantager les ninjas, face aux bagarreurs professionnels, qui ne maîtrisaient pas l’utilisation du chakra et, d’une certaine manière, truquer les combats et les paris qui en découlaient. Bien entendu, c’était aussi une façon de résister à l’occupation des trois villages.
Dix jours auparavant, à Mahou.
_ Kaneda-san ?
_ Oui ?
_ Une convocation du QG.
_ Oulà… Pas sûr que ce soit moi, en fait.
_ C’est-à-dire… que c’est assez urgent. Ils ont insistés sur le fait que vous deviez vous y rendre le plus rapidement possible.
_ Mouais. C’est bon. Si j’y vais pas, tu vas avoir des problèmes, n’est-ce pas ? Allez, en route.
Chemin faisant, Je me remémorais les récents évènements. Grâce à mes frangines – et l’influence qu’elles avaient sur le grand-père – et les anciennes relations de mon aïeul, j’étais parvenu à échapper à la mobilisation pour la campagne arasuite.
J’arrivais au QG. Avant de passer le seuil du bureau où j’étais convoqué je ne pus réprimer un soupir. Lassitude, agacement, fatigue… c’était un mélange de tout ça. Je frappais à la porte.
_ Entrez ! Ah, Hisoka Kaneda. Bienvenue. Asseyiez-vous, asseyiez-vous. Alors, où ai-je mis le dossier vous concernant. Ah ! Le voilà, planqué sous les autres. Donc, je vous ai fait convoqué.
_ A mon corps défendant, je tiens à le faire savoir !
_ Je sais. Il est dit, dans votre dossier, en gros et en rouge, que vous n’êtes pas très… docile… en ce qui concerne les ordres émanant du QG. Une sombre histoire de retraite dans un monastère. Ils n’ont pas du bien comprendre.
_ Ils ont parfaitement compris. J’appartiens effectivement à un monastère.
_ Un Ninja ? Moine ?
_ Et alors ? En quoi est-ce choquant ? Vous ne connaissez pas la famille Soma ? Pourtant, il me semble que ce sont des moines et, fis-je, en insistant lourdement sur le et, des ninjas, non ?
_ Hum… oui… bon… Vous n’êtes pas là pour parler de ces foutaises. Le Village – j’entendis même la majuscule qu’il mit au mot – a besoin de vous pour une mission que vous semblez être le seul à pouvoir mener.
_ Hey ! A d’autres, vous voulez ? Je ne suis que chunin. Autrement dit, vous pouvez trouver sûrement des gars plus qualifiés que moi !
_ En d’autres moments, oui. Mais là, même les junins sont un peu gêner aux entournures. Et puis, nous n’avons pas de junins à sacrifier.
_ Pardon ! Parce que les chunins, on peut les SACRIFIER ? VOUS VOUS FOUTEZ DE MA GUEULE !!
_ Euh… non… Ce n’est pas ce que je…
_ Vous vouliez dire ? C’est ça ?
Cette espèce de bureaucrate venait de me faire sortir de mes gonds. Sans crier gare, je me levais, envoyais le bureau derrière moi et saisis la petite merde par le col… avant de me retrouver à l’autre bout de la pièce, avec une vive douleur au niveau de l’abdomen. Un nouveau type était intervenu.
_ Je vous avais prévenu de faire attention aux termes que vous alliez employer. C’est la troisième fois aujourd’hui. Rentrez chez vous. Votre supérieur décidera de votre nouvelle affectation demain matin.
Mouais, ce type, j’allais pas pouvoir l’encadrer.
_ Veuillez excuser cet individu. La raison pour laquelle nous ne pouvons pas envoyer un junin, c’est parce que soit ils seraient détectés trop rapidement par que spécialisés, soit ils ne tiendront pas la route parce que spécialisés dans le mauvais domaine.
_ Si vous l’dites.
_ Vous êtes sceptique, et c’est naturel. Il s’agit d’infiltrer un cercle de combattants d’Ultimate Fighting.
UF. Génial. Des types qui se foutent sur la gueule, avec pour seule règle de mettre l’adversaire hors combat, par k.o. ou par soumission. Avec interdiction de tuer, cela va sans dire. Mais, j’étais à peu près sûr qu’il y avait un hic.
_ Avec l’aide « d’amis », les organisateurs sont parvenus à rendre l’utilisation du chakra complètement impossible. Autrement dit, seuls ceux qui ont des compétences naturelles pour le corps-à-corps peuvent espérer s’en sortir.
_ Et c’est là que j’interviens.
_ Oui. Parce qu’avec votre physique, cela paraîtra complètement normal que vous puissiez assommer un bœuf à mains nues.
_ Et pourquoi dois-je m’infiltrer ?
_ Toutes les informations dont vous avez besoin vous seront communiquées quand vous arriverez à Narasu.
_ Ai-je moyen de refuser ?
_ Oui. Si vous parvenez à me battre.
Et meerde !
Sur le ring.
Même si ce type était plus petit que moi – ‘fin, avec mes deux mètres quatre, il n’y avait pas beaucoup de monde de plus grand que moi – et un poids plus léger, il décochait des coups assez lourds, qui manquaient, à chaque fois, de percer ma garde. Un pur boxeur in-fighter ! Et en plus, c’était un gaucher, capable de frapper aussi avec sa droite qu’avec sa gauche. Un foutu ambidextre de merde.
Je commençais à avoir les jambes lourdes. Le second adversaire était un spécialiste du taekwondo et ses foutus low kicks m’avaient bousillés les jambes. Et maintenant, ce maudit cafard en profitait pour porter ses attaques sans que je puisse les éviter.
_ Garde la tête froide ! Relève tes bras ! Protège ton corps !
Cette voix-là, c’était celle de celui qui faisait office de coach. En fait, c’était un ninja, comme moi. J’avais aussi un type qui se faisait passer pour un soigneur. Bref, à trois, on faisait une mission d’infiltration. Et pour le bien de la pérennité du Triumvirat, je devais gagner ce combat.
Une semaine avant, à Narasu.
J’étais arrivé pendant la nuit. Autant vous dire que, vue sous cet angle, cette ville n’avait absolument rien d’accueillant. Il devait être minuit passé. Je m’attendais à me rendre dans l’un des dortoirs de Mahou, mais, à ma grande surprise, je fus conduit au centre administratif de Narasu, dans la partie anciennement nommée Gyosei Maki.
_ Bienvenue, Kaneda.
_ Ouais, c’est ça.
_ Je vais vous donnez les informations dont vous allez avoir besoin pour votre mission. On le fait maintenant, parce que nos plannings sont très chargés et que nous n’avons pas d’autres créneaux.
_ * soupir * Allez-y.
_ Vous allez faire équipe avec deux autres ninjas. Ils vous seront assignés demain, dans la journée. Je ne sais si ce seront des chunins, comme vous, ou bien s’il y aura des genins avec vous.
_ Génial, grommèle-je.
_ Partout dans Narasu, il existe des cercles de combat. Ils étaient là avant qu’on arrive. Non seulement, ça serait trop compliqué de les éradiquer, mais en plus, cela aide à la régulation de la violence. Dans une certaine mesure, du moins.
_ Mouais. Donc, il y a autre chose. Parce que là, vous n’avez pas encore besoin de moi.
_ Dernièrement, des cadavres mutilés sont apparus ici ou là. Non pas que les cadavres mutilés ne soient pas monnaies courantes, mais le seul point commun qu’ils aient, c’est de tous être des participants de ces cercles de combat. Toutes les plaies qu’ils avaient ont été portées par des armes blanches. Blessures défensives, prouvant qu’ils ont cherché à survivre. L’autopsie a révélé que leur corps se trouvait dans un état de fatigue important, tentant à prouver qu’ils sont morts en combattants. Nous avons tenté des infiltrations, sans succès. C’est donc là que vous intervenez. Des questions ? Non ? Bon, je vous souhaite bonne nuit et à plus tard.
Sur le ring.
Bon, les paris venaient d’être clôturés. Et le public était majoritairement contre moi. En même temps, il acceptait difficilement que, depuis cinq nuits, je gagne mes matchs les uns après les autres. Et j’étais bien décidé à faire la même chose avec ce cafard.
Tout d’abord, stopper ses mouvements. Bon, ça ne se faisait d’un claquement de doigts. Il fallait faire un travail de sape. Et pour ça, il fallait attaquer au corps. Les low kicks empêchaient le déplacement. Mais le haut du corps restait parfaitement mobile. Aussi, mes poings pouvaient se mouvoir correctement. Donc, tout en bloquant ou déviant les coups de mon adversaire, je balançais mes frappes dans son abdomen, en mêlant habilement des feintes au visage, afin qu’il ne tombe pas dans une routine et bloque lui aussi mes coups.
Comme lui, en boxe, j’étais un in-fighter, un gars qui cherche et reste au corps à corps, à contrario du out-fighter, qui s’approche pour frapper avant de reprendre ses distances. Mais, à la différence de mon adversaire, j’étais un hard-puncher. Autrement dit, mes coups n’étaient pas lourds. Ils étaient puissants. Chaque coup que je portais au foie réduisait à chaque fois sa capacité à encaisser et à récupérer. De plus, certaines de mes frappes atteignaient les côtes, toujours au même endroit. But avoué de la manœuvre, lui briser quelques côtes, afin de réduire d’avantage sa capacité à encaisser et à frapper.
Alors que mon poing s’écrasait pour la énième fois contre sin foie, je vis son regard se voiler légèrement sous la douleur. Il était à point. Alors qu’il lançait un direct du droit, je saisis son poignet, pivotait sur mes talons et, usant de son élan et de la force centrifuge, je l’amenais au sol. Puis, je tordis son bras en une clé, l’amenant dans son dos, le dos de sa main contre sa nuque. De ma main gauche, je lui saisis délicatement le coude et commençais à le relever en douceur. La pression s’exerçait sur son épaule. Dans cette position, son amplitude de mouvement était réduite. Aussi, lorsque la douleur fut trop vive, mon adversaire déclara son abandon en tapant sur le sol. Je le relâchais et me relevais. Sous les sifflets des parieurs – certains venaient de perdre une fortune en choisissant le mauvais gars – je sortis du ring et me dirigeais vers les vestiaires, accompagné de mon « coach » et de mon « soigneur ».
Alors que nous apprêtions à franchir la porte, un inconnu nous aborda. Il ne pipa mot, mais nous tendit un papier. Tandis qu’il s’éloignait, nous ouvrîmes le papier et découvrîmes un itinéraire, nous donnant rendez-vous dans un lieu que nous ne connaissions pas, et nous indiquant que nous devions nous munir d’une arme.
_ Bingo ! On avance enfin !
_ Ouais, fis-je. Je vais juste devoir trouver une arme. Mon croc est un peu trop remarquable pour nous assurer une discrétion.
_ Pendant ce temps, nous irons jeter un rapide coup d’œil, histoire de savoir où nous mettons les pieds.
_ Mouais, ça marche.
Le plus dur restait à faire…
Dernière édition par Seol le 25/6/2011, 21:51, édité 1 fois
Seol- TERMINATOR/ Graphiste
- Messages : 1715
Date d'inscription : 10/03/2008
Localisation : Bretagne! Et j'en suis fier!
Re: Narasu
Narasu. Après une telle bataille, j'y suis enfin. J'avais réussi, on avait tous réussi. Avant on l'appelait Arasu , ville du crime. Aujourd'hui, elle est devenue Narasu, l'Apprivoisée . Et c'était aussi grâce à moi ...
Deux semaines s'étaient déjà écoulées depuis la fin de cette guerre, mais la peur et la méfiance étaient toujours très présentes, malgré les efforts des Trois villages pour assurer une bonne transition dans l'ancienne capitale de la pègre. Les riverains aussi nous regardaient toujours d'un très mauvais oeil à chaque fois qu'on traversait les rues du village occupé. Les plus extrémistes d'entre eux voyaient en la personne d'Izanami une puissante leader indétrônable et n'acceptaient tout simplement pas le fait qu'elle soit partie; alors que les autres, la plupart des habitants de Narasu, avaient encore peur des représailles de la mafia locale, qui semblait avoir gagné en puissance, mais surtout en cruauté depuis que la grande patronne avait cédé tout son pouvoir aux mains des parrains de la ville.
Les affaires du crime organisé avaient augmenté exponentiellement depuis le début de l'occupation de la Coalition shinobi et c'était aux ninjas mobilisés sur place après la guerre de s'occuper de démanteler les activités criminelles en tout genre et d'étouffer les nombreuses rébellions qui cherchaient à reprendre la ville sous le contrôle de la pègre ... Je faisais partie de ces ninjas chargés de mater les insurgés les plus esquintés. D'ailleurs, ma première mission à Narasu était justement de repousser des insurgés qui s'en étaient pris à un dépôt d'armes Chikaratte près des frontières de l'ancien domaine du Daijizoku de Yomi.
Je faisais équipe avec un jeune Genin débutant Mahousard parce qu'il fallait "renforcer l'alliance entre nos villages". Mon cul ouais ! Ce type était, sans aucun doute, le gars le plus chiant et lourd avec qu'il m'est jamais arrivé de faire équipe . Ce mec était tellement casse-couilles que mon esprit s'était entêté à ne pas se rappeler de son prénom. Pour plus de facilité appelons-le "Machin" ... Machin ressemblait vraiment à tout sauf à un ninja. Il était petit, grassouillet et franchement moche. Il portait en plus une sorte de barbe qui lui donnait un air beaucoup plus vieux. De plus, il ne semblait pas avoir d'autre talent que celui de parler et de manger. Faire équipe avec cet énergumène pour contrer un soulèvement rebelle ne me plaisait en aucun point, mais au moins je me rassurais en pensant qu'il y aurait du renfort de l'autre côté ...
(Keitaro) - Euh ... Dis-moi Machin tu ne veux pas te taire un peu pour voir ?
(Machin) - Nan, c'est juste que je ne comprends pas comment on peut croire que la tique mouchetée du renard Yuukanais est responsable de l'Alzheimer chez l'ouistiti des forêts de Mahou ...
(Keitaro) - Pitié, tuez-moi !
A vrai dire, je devais avouer que j'aurais trouvé ce type assez sympathique il y a quelques mois de cela, bien avant le début de la guerre ...
(Machin) - Faut être cool dans la vie mon gars !
On dit souvent dans les livres d'histoire que la guerre pouvait changer les mentalités des gens qui l'ont vécue, apportant douleur et souffrance dans leurs vies ... Et je ne suis sûrement pas l'exception qui confirme la règle ...
(Machin) - 'Tain ! Z'êtes vraiment coincés à Chikatruc.
En effet, avant la première offensive Nagamèene sur Chikara, je me désintéressais complètement des responsabilités que requérait ma condition de ninja et la seule chose qui m'intéressait c'était de pouvoir glander en prenant bien soin de faire l'idiot du village.
(Machin) - D'ailleurs je t'ai déjà raconté mon histoire avec Dr.Jekill ?
Mais à présent j'avais ouvert les yeux et je m'étais enfin rendu compte que je ne pouvais pas passer tout mon temps à faire emmerder le monde.
(Machin) - Eh oh ! Tu m'écoutes ?
(Keitaro) - Fais chier Machin ! J'aimerais bien pouvoir finir mon monologue dramatique sans me faire interrompre à chaque putain de seconde !
(Machin) - Pfff. Si on peut plus rigoler ...
Exaspérant je vous dis ... Mais bon, revenons à notre mission à présent ... Nous n'étions plus très loin de notre objectif et, au fur et à mesure qu'on avançait vers Yomi, on pouvait facilement voir la souffrance et la pauvreté que la guerre avait laissées derrière elle. J'avançais avec Machin le long de petites ruelles dont les murs, craquelés telle la peau d'un serpent en mue, montraient ce que pensait l'opinion publique des bas quartiers Narasèens ...
(Keitaro) - "Nik ta reum Chikamerde."; "Phock lé ninja"; "Moko piss sur la paûlice" ... Si au moins ils pouvaient écrire correctement ...
(Machin) - Mais non, mon petit Keitaro. le tag est un art urbain qui exprime les sentiments les plus profonds de la soc...
(Keitaro) - Y en autre là ... "Mahousards, sales connards".
(Machin, menaçant le mur du poing) - Oooh, les vandales ! Ces saligauds ne perdent vraiment rien pour attendre !
Je poussais un soupir mi-amusé, mi-désespéré ... Depuis que j'étais arrivé à Narasu je n'avais jamais eu l'opportunité de boire un café avec un ami, rire un bon coup, plaisanter ...
(Machin, coincé dans une ruelle étroite) Euh ... Tu peux m'aider à sortir de là, dis ?
... En faite non ... Mon soupir était seulement désespéré ...
Mais bon, après avoir passé une bonne demie heure à essayer de débloquer la couche adipeuse qui entourait Machin et supporté ses interminables railleries sur le quotient intellectuel de toutes les personnes qui ne sont pas lui, nous étions enfin arrivés à l'entrepôt d'armes. Un des points stratégiques les plus importants pour Chikara.
(Machin) - Comment ça ?! Personne m'avait prévenu que je devais aider des Chikascrubs ! Non ! Je refuse catégoriquement.
(Keitaro) - T'as pas vraiment le choix.
(Machin) - Ah ouais ? Et pourquoi ça ?
Machin semblait vouloir me défier et ses petits yeux porcins me jetaient un regard noir des plus effrayants. Je m'approchais de lui tout en gardant le sourire puis, lorsque j'étais assez proche comme pour pouvoir sentir son haleine fétide de gnome, je l'agrippais par le col de sa chemise avant de le plaquer contre un des murs de l'entrepôt.
(Keitaro, le levant à dix centimètres du sol) - Maintenant tu vas m'écouter, immonde créature. J'ai supporté la totalité de tes bouffonneries tout le long de cette journée et maintenant tu me dis que tu veux te défiler ?
(Machin) - Euh ... Ouais ?
BAM ! Coup de poing dans le bide.
(Machin) - NAN MAIS T'ES MALADE ?!
Boum ! Coup de genou dans les valseuses.
(Machin, larmoyant de douleur) - T'as pas le droit ! Enfoiré de Chikamerde !
Je devais me faire à l'idée que ce crétin n'allait jamais changer ... Je lâchais le nabot qui s'écrasa lamentablement sur la pierre poisseuse et insalubre du sol. Il me faisait presque pitié en le voyant gisant là en position foetale tout en me vociférant toutes les insultes de son répertoire.
(Keitaro, tournant les talons) - Fais ce que tu veux. De toutes façons, j'n'ai pas besoin de l'aide d'une poule mouillée qui se prétend ninja.
(Machin, se levant tel un fauve) - Répète un peu ce que tu viens de dire, abruti des sables !
Dos tourné au Mahousard, un petit rictus se dessina un des côtés de mon visage. Finalement, la psychologie avait aussi ses avantages.
(Keitaro, sarcastique) - Quoi ? Que tu n'es qu'un prétendu ninja ?
(Machin) - Nan, avant !
(Keitaro) - Fais ce que tu veux ?
(Machin) - Tu me prends pour un con ou quoi ?
(Keitaro) - Ben ouais ...
(Machin) - ...
(Keitaro) - Alors, poule mouillée, tu me suis ou t'attends de pondre tes oeufs ?
(Machin) - J'arrive ... Mais sache que la vengeance est un plat qui se mange froid, Tameiki.
Fier de mon exploit, j'étouffais un nouveau rire avant de sommer le Genin de me suivre à l'intérieur de l'entrepôt ... Selon les informations qui m'avaient été données, ce bâtiment était l'ancien QG d'Himura Kaeda, un des plus grands trafiquants d'opium de Yuukan et était, depuis la chute d'Izanami, un point stratégique que les voyous locaux se disputaient sans cesse pour retrouver une supposée cachette où Kaeda aurait planqué toute sa marchandise avant de partir pour Hoki.
Le trafic d'opium ne dérangeait pas tant que ça l'Alliance Shinobi, mais ,depuis quelques jours, plusieurs sources affirmèrent qu'un gros coup se préparait et que l'entrepôt allait justement être le théâtre d'une opération visant à renverser le pouvoir de la Coalition.
(Machin) - J'aime pas cet endroit ... C'est glauque.
(Keitaro, chuchotant) - Chut, tu vas nous faire repérer.
A vrai dire, je devais avouer que Machin n'avait pas totalement tort. L'entrepôt était complètement plongé dans les ténèbres les plus noires et il y régnait un froid polaire qui hérissait tous les poils de mon corps.
(Keitaro, à voix basse) - Regarde, il y a de la lumière par là. On va avancer, sans faire de bruit, compris ?
Nous avançâmes dans les ténèbres de la salle sur la pointe des pieds, m'aidant de mes mains pour me guider entre les objets qui s'y trouvaient ...
(Machin) - Berk ! Je crois que j'ai marché dans de la merde !
(Keitaro, murmurant) - Mais, ta gueule putain !
(Machin) - T'es pas mon père !
(Keitaro) - Tu veux bien te la fermer ?
(Machin) - Non, et puis d'abord j'en ai marre de cette mission.
(Keitaro) - TU VAS TE LA FERMER PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !
(Machin) - ...
(???) - Qui va là ?
(Keitaro) - Fait chier ...
Deux semaines s'étaient déjà écoulées depuis la fin de cette guerre, mais la peur et la méfiance étaient toujours très présentes, malgré les efforts des Trois villages pour assurer une bonne transition dans l'ancienne capitale de la pègre. Les riverains aussi nous regardaient toujours d'un très mauvais oeil à chaque fois qu'on traversait les rues du village occupé. Les plus extrémistes d'entre eux voyaient en la personne d'Izanami une puissante leader indétrônable et n'acceptaient tout simplement pas le fait qu'elle soit partie; alors que les autres, la plupart des habitants de Narasu, avaient encore peur des représailles de la mafia locale, qui semblait avoir gagné en puissance, mais surtout en cruauté depuis que la grande patronne avait cédé tout son pouvoir aux mains des parrains de la ville.
Les affaires du crime organisé avaient augmenté exponentiellement depuis le début de l'occupation de la Coalition shinobi et c'était aux ninjas mobilisés sur place après la guerre de s'occuper de démanteler les activités criminelles en tout genre et d'étouffer les nombreuses rébellions qui cherchaient à reprendre la ville sous le contrôle de la pègre ... Je faisais partie de ces ninjas chargés de mater les insurgés les plus esquintés. D'ailleurs, ma première mission à Narasu était justement de repousser des insurgés qui s'en étaient pris à un dépôt d'armes Chikaratte près des frontières de l'ancien domaine du Daijizoku de Yomi.
Je faisais équipe avec un jeune Genin débutant Mahousard parce qu'il fallait "renforcer l'alliance entre nos villages". Mon cul ouais ! Ce type était, sans aucun doute, le gars le plus chiant et lourd avec qu'il m'est jamais arrivé de faire équipe . Ce mec était tellement casse-couilles que mon esprit s'était entêté à ne pas se rappeler de son prénom. Pour plus de facilité appelons-le "Machin" ... Machin ressemblait vraiment à tout sauf à un ninja. Il était petit, grassouillet et franchement moche. Il portait en plus une sorte de barbe qui lui donnait un air beaucoup plus vieux. De plus, il ne semblait pas avoir d'autre talent que celui de parler et de manger. Faire équipe avec cet énergumène pour contrer un soulèvement rebelle ne me plaisait en aucun point, mais au moins je me rassurais en pensant qu'il y aurait du renfort de l'autre côté ...
(Keitaro) - Euh ... Dis-moi Machin tu ne veux pas te taire un peu pour voir ?
(Machin) - Nan, c'est juste que je ne comprends pas comment on peut croire que la tique mouchetée du renard Yuukanais est responsable de l'Alzheimer chez l'ouistiti des forêts de Mahou ...
(Keitaro) - Pitié, tuez-moi !
A vrai dire, je devais avouer que j'aurais trouvé ce type assez sympathique il y a quelques mois de cela, bien avant le début de la guerre ...
(Machin) - Faut être cool dans la vie mon gars !
On dit souvent dans les livres d'histoire que la guerre pouvait changer les mentalités des gens qui l'ont vécue, apportant douleur et souffrance dans leurs vies ... Et je ne suis sûrement pas l'exception qui confirme la règle ...
(Machin) - 'Tain ! Z'êtes vraiment coincés à Chikatruc.
En effet, avant la première offensive Nagamèene sur Chikara, je me désintéressais complètement des responsabilités que requérait ma condition de ninja et la seule chose qui m'intéressait c'était de pouvoir glander en prenant bien soin de faire l'idiot du village.
(Machin) - D'ailleurs je t'ai déjà raconté mon histoire avec Dr.Jekill ?
Mais à présent j'avais ouvert les yeux et je m'étais enfin rendu compte que je ne pouvais pas passer tout mon temps à faire emmerder le monde.
(Machin) - Eh oh ! Tu m'écoutes ?
(Keitaro) - Fais chier Machin ! J'aimerais bien pouvoir finir mon monologue dramatique sans me faire interrompre à chaque putain de seconde !
(Machin) - Pfff. Si on peut plus rigoler ...
Exaspérant je vous dis ... Mais bon, revenons à notre mission à présent ... Nous n'étions plus très loin de notre objectif et, au fur et à mesure qu'on avançait vers Yomi, on pouvait facilement voir la souffrance et la pauvreté que la guerre avait laissées derrière elle. J'avançais avec Machin le long de petites ruelles dont les murs, craquelés telle la peau d'un serpent en mue, montraient ce que pensait l'opinion publique des bas quartiers Narasèens ...
(Keitaro) - "Nik ta reum Chikamerde."; "Phock lé ninja"; "Moko piss sur la paûlice" ... Si au moins ils pouvaient écrire correctement ...
(Machin) - Mais non, mon petit Keitaro. le tag est un art urbain qui exprime les sentiments les plus profonds de la soc...
(Keitaro) - Y en autre là ... "Mahousards, sales connards".
(Machin, menaçant le mur du poing) - Oooh, les vandales ! Ces saligauds ne perdent vraiment rien pour attendre !
Je poussais un soupir mi-amusé, mi-désespéré ... Depuis que j'étais arrivé à Narasu je n'avais jamais eu l'opportunité de boire un café avec un ami, rire un bon coup, plaisanter ...
(Machin, coincé dans une ruelle étroite) Euh ... Tu peux m'aider à sortir de là, dis ?
... En faite non ... Mon soupir était seulement désespéré ...
Mais bon, après avoir passé une bonne demie heure à essayer de débloquer la couche adipeuse qui entourait Machin et supporté ses interminables railleries sur le quotient intellectuel de toutes les personnes qui ne sont pas lui, nous étions enfin arrivés à l'entrepôt d'armes. Un des points stratégiques les plus importants pour Chikara.
(Machin) - Comment ça ?! Personne m'avait prévenu que je devais aider des Chikascrubs ! Non ! Je refuse catégoriquement.
(Keitaro) - T'as pas vraiment le choix.
(Machin) - Ah ouais ? Et pourquoi ça ?
Machin semblait vouloir me défier et ses petits yeux porcins me jetaient un regard noir des plus effrayants. Je m'approchais de lui tout en gardant le sourire puis, lorsque j'étais assez proche comme pour pouvoir sentir son haleine fétide de gnome, je l'agrippais par le col de sa chemise avant de le plaquer contre un des murs de l'entrepôt.
(Keitaro, le levant à dix centimètres du sol) - Maintenant tu vas m'écouter, immonde créature. J'ai supporté la totalité de tes bouffonneries tout le long de cette journée et maintenant tu me dis que tu veux te défiler ?
(Machin) - Euh ... Ouais ?
BAM ! Coup de poing dans le bide.
(Machin) - NAN MAIS T'ES MALADE ?!
Boum ! Coup de genou dans les valseuses.
(Machin, larmoyant de douleur) - T'as pas le droit ! Enfoiré de Chikamerde !
Je devais me faire à l'idée que ce crétin n'allait jamais changer ... Je lâchais le nabot qui s'écrasa lamentablement sur la pierre poisseuse et insalubre du sol. Il me faisait presque pitié en le voyant gisant là en position foetale tout en me vociférant toutes les insultes de son répertoire.
(Keitaro, tournant les talons) - Fais ce que tu veux. De toutes façons, j'n'ai pas besoin de l'aide d'une poule mouillée qui se prétend ninja.
(Machin, se levant tel un fauve) - Répète un peu ce que tu viens de dire, abruti des sables !
Dos tourné au Mahousard, un petit rictus se dessina un des côtés de mon visage. Finalement, la psychologie avait aussi ses avantages.
(Keitaro, sarcastique) - Quoi ? Que tu n'es qu'un prétendu ninja ?
(Machin) - Nan, avant !
(Keitaro) - Fais ce que tu veux ?
(Machin) - Tu me prends pour un con ou quoi ?
(Keitaro) - Ben ouais ...
(Machin) - ...
(Keitaro) - Alors, poule mouillée, tu me suis ou t'attends de pondre tes oeufs ?
(Machin) - J'arrive ... Mais sache que la vengeance est un plat qui se mange froid, Tameiki.
Fier de mon exploit, j'étouffais un nouveau rire avant de sommer le Genin de me suivre à l'intérieur de l'entrepôt ... Selon les informations qui m'avaient été données, ce bâtiment était l'ancien QG d'Himura Kaeda, un des plus grands trafiquants d'opium de Yuukan et était, depuis la chute d'Izanami, un point stratégique que les voyous locaux se disputaient sans cesse pour retrouver une supposée cachette où Kaeda aurait planqué toute sa marchandise avant de partir pour Hoki.
Le trafic d'opium ne dérangeait pas tant que ça l'Alliance Shinobi, mais ,depuis quelques jours, plusieurs sources affirmèrent qu'un gros coup se préparait et que l'entrepôt allait justement être le théâtre d'une opération visant à renverser le pouvoir de la Coalition.
(Machin) - J'aime pas cet endroit ... C'est glauque.
(Keitaro, chuchotant) - Chut, tu vas nous faire repérer.
A vrai dire, je devais avouer que Machin n'avait pas totalement tort. L'entrepôt était complètement plongé dans les ténèbres les plus noires et il y régnait un froid polaire qui hérissait tous les poils de mon corps.
(Keitaro, à voix basse) - Regarde, il y a de la lumière par là. On va avancer, sans faire de bruit, compris ?
Nous avançâmes dans les ténèbres de la salle sur la pointe des pieds, m'aidant de mes mains pour me guider entre les objets qui s'y trouvaient ...
(Machin) - Berk ! Je crois que j'ai marché dans de la merde !
(Keitaro, murmurant) - Mais, ta gueule putain !
(Machin) - T'es pas mon père !
(Keitaro) - Tu veux bien te la fermer ?
(Machin) - Non, et puis d'abord j'en ai marre de cette mission.
(Keitaro) - TU VAS TE LA FERMER PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !
(Machin) - ...
(???) - Qui va là ?
(Keitaro) - Fait chier ...
Keitaro- Combattant Expert
- Messages : 1444
Date d'inscription : 03/10/2008
Age : 29
Re: Narasu
« Hé ! Mates-moi ça, Adachi ! Qu’est-ce que c’est que ce machin ? »
La sentinelle indiquait du doigt l’entrée du tunnel de Kasuka, d’où émanait une étrange lueur ambrée. Le dénommé Adachi soupira, se demandant qu’est-ce que le prochain rigolo avait encore bien pu inventer pour faire son entrée à Narasu. Ça n’arrêtait pas.
Pas plus tard qu’il y avait deux jours, ç’avait été un expert en illusion qui s’était fait précédé d’un dragon flamboyant. Pour apeurer les monstres du tunnel, soi-disant.
Ç’avait surtout foutu le bronx au niveau du poste de garde, qui avait balancé des jutsus sur l’illusion.
Les sentinelles de l’entrée du tunnel –ou de la sortie, selon comment on considérait les choses– attendirent, relativement détendu : c’était forcément un shinobi qui se pointait, ergo, l’un d’entre eux. À moins que la frontière ne soit tombée, mais c’était peu probable.
Bien vite, ils virent ce qui s’approchait. Un mur d’une douce et chaleureuse lumière s’avançait dans le tunnel, venant à leur rencontre, bloquant tout du sol au plafond. Le mur progressa jusqu’à atteindre la sortie. Il la dépassa et commença à prendre la forme d’un grand cube de quatre mètres de haut, pour dix de large.
Les sentinelles se rapprochèrent pour bénéficier du spectacle. Même Adachi dût admettre que ç’avait quand même une certaine gueule. Pis ça sortait franchement de l’ordinaire, pour le coup.
Au sein du cube, sortant du tunnel, jaillit un chariot tiré par une paire de dodo et dirigé par deux conducteurs. Les sentinelles les hélèrent, mais quand les conducteurs répliquèrent, ils purent s’apercevoir que le mur, quel qu’il soit, ne laissait pas passer les sons.
Le chariot se gara à proximité de l’entrée. Un second suivit et vint se garer à proximité du premier. Puis un troisième. Et ainsi de suite, huit chariots émergèrent du tunnel et se rangèrent sur deux rangs, au sein du grand cube miroitant. Lorsque tous les chariots furent garés, les parois du cube étincelèrent puis disparurent soudainement.
Un homme assez grand sauta à terre. Il avait le teint hâlé et de longs cheveux blonds lui retombant jusqu’au bas du dos. Ses yeux verts frappèrent Adachi, car ils lui semblaient comme deux puits de sagesse.
L’homme s’approcha d’une démarche souple et assurée, et s’adressa à lui d’une voix douce et chaleureuse.
« Bonjour, je suis le docteur Shintaro Satokira, médecin de Mahou, responsable du convoi de ravitaillement à destination de l’hôpital de Narasu. Je convoie du matériel médical de pointe, des fournitures ainsi que du personnel. Voici les autorisations ainsi que mon ordre de mission. »
Kentaro jeta un regard distrait à la ville qui l’entourait. Elle lui rappelait un peu Chikara, mais essentiellement par le climat sec et poussiéreux. Mais par bien des côtés, ce n’était qu’une copie de Nobeoka en plus poussé : plus de gens, plus de misère, plus de chaos.
Mais le genin ne poussa pas très loin sa réflexion sur ce thème. Il avait un sujet éminent plus grave de préoccupation.
« Mais pourquoi le Mukin Kuiki (aire stérile) de p’pa peut fonctionner sans les ridicules pompons bicolores ? Râla le genin. Pis depuis quand ça peut se déplacer ces machins ? Et les dimensions ? Nan mais t’as vu les dimensions ? Et il l’a maintenu sans sourciller pendant trois jours ! Trois ! C’est pas juste…
_ Ah ça, renchérit Luan. C’est sur qu’avec tes trois mètres cubes immobiles, t’es à la traîne. N’empêche que ça nous parfaitement protégé pendant le trajet du tunnel.
_ Gna gnagna gnagna…
_ Je m’attendais quand même à mieux, changea de sujet la pipelette. Ça fait un peu minable comme ville, tu ne trouves pas ? Surtout si on la compare à Mahou. Ils n’étouffent pas sous la verdure, ici. Ahlàlàlà, mais qu’est-ce qui m’a pris d’accepter cette mutation ?
_ Pour l’argent ?
_ Genre… Trois fois rien, ça continue à faire pas grand-chose, je te signale. Et puis j’espérais vaguement des vacances, moi. Normalement, t’étais pas sensé venir.
_ C’est ça, dis tout de suite que je ne t’apporte que des soucis.
_ Tu poses toujours des problèmes ! Tu molestes les patients…
_ Même pas vrai.
_ … intimides les familles…
_ On va pas les laisser prendre les décisions médicales, ils y connaissent rien.
_ … n’as aucune déontologie…
_ C’est quoi, ça ?
_ … n’écoutes pas mes directives…
_ Tu ne donnes jamais les bonnes, non plus.
_ … et tires constamment au flanc !
_ Qui veut allez loin ménage sa monture, hein…
_ Alors oui, tu poses toujours des problèmes.
_ T’es vachement négative. À t’entendre, on penserait que je te martyrise.
_ Je suis assistante chef de service, et tu es dans mon service, ergo, je suis responsable de tous tes dérapages. Enfin, avec un peu de chance, on te collera mission sur mission et j’aurai la paix.
_ Parles pas de malheurs… Pis je te rappelle que rien ne t’obligeais à venir, hein. T’es une civile, donc les désirs du QG ne sont pas forcément des ordres.
_ Tu veux rire ? Je fais partie de l’équipe du docteur Satokira. Comme pour les autres, c’est ma fierté. Où il va, nous le suivons, c’est comme ça. »
Les deux jeunes gens interrompirent leur discussion lorsqu’ils arrivèrent devant l’imposant hôpital de Narasu. Kentaro gara son chariot à proximité des autres et descendit à terre, rejoignant ses parents et les autres membres du renfort.
Ils n’avaient pas fait deux pas qu’un petit homme légèrement enveloppé descendait les escaliers du bâtiment et s’avançait à leur rencontre.
« Bonjour, je suis Nabeshima Urakami, l’un des coordinateurs du centre médical de Narasu. Vous êtes bien les renforts de Mahou ?
_ Exact, répondit Shintaro. Je suis le docteur Satokira et…
_ LE docteur Satokira ! S'exclama Nabeshima. …
_ Hé ho ! Moi aussi, ch’uis le docteur Satokira, hein…
_ … Enchanté ! Je me souviens de votre conférence à Chikara sur la chélation des toxines de Sphingelarus par la méthode les métacycles, c’était très impressionnant… »
Le coordinateur héla rapidement un subordonné qui passait non loin et l’envoya réquisitionner de la main d’œuvre dans les casernements afin que les chariots soient déchargés dans les plus brefs délais. Puis il invita les autres à le suivre. Le petit groupe emboita le pas à Nabeshima et tout en gravissant les escaliers, Shintaro s’enquît de la situation.
« Hé bien, d’intenses combats surviennent régulièrement entre bandes rivales ou contre les forces d’occupation, les rixes sont monnaies courantes, sans parler des accidents habituels et de la foultitude d’entrainements tournant mal. Nous sommes constamment en limite de saturation, pas le temps de nous tourner les pouces, assura Nabeshima.
_ Je vois. J’apporte avec moi cinq shinobi-médecin et une douzaine de médecins et d’infirmiers. Tous pratiquant les méthodes classiques de soins orthodoxes.
_ Spécialité ?
_ Les soins d’urgences.
_ Bien, soyez rassuré, on va très vite trouver à vous employer. Et cela va nous permettre de relâcher un peu la pression sur nos adeptes des jutsus, on va pouvoir les concentrer sur les cas les plus critiques.
_ Qui chapeaute l’organisation ?
_ Personne, grimaça Nabeshima. Tout comme les trois villages co-dirigent Narasu, l’hôpital n’a pas de responsable officiel, mais un triumvirat des responsables de chaque faction. Mais ils coopèrent au maximum, donc cela ne se passe pas trop mal. Par ailleurs, les QG nous prélèvent régulièrement des médecins au gré de ses besoins, alors au final, c’est un peu chaotique. Mais je suppose que tout ça se tassera avec le temps, quand la situation sera plus stable et que nous serons mieux rôdé.
_ Qui dirige l’effectif Mahousard ?
_ Le docteur Shinobu. Enfin, sauf si votre arrivé remet les choses en question.
_ Non, non. Je connais bien Shinobu, elle se débrouillera comme un chef.
_ Dommage, je suis certain qu’elle aurait adoré refiler la charge à quelqu’un d’autre… »
Le groupe pénétra dans le bâtiment, à l’atmosphère chargé d’effluves thérapeutiques si familière des hôpitaux. Alors qu’ils passaient devant des escaliers, le coordinateur reprit la parole.
« Ah oui, j’invite tous les shinobis de votre équipe à passer par la morgue, proposa Nabeshima. Comme je vous l’ai dit, nous sommes un tantinet débordés, et nous avons adopté un système de rapatriement des corps par transfert pour accélérer les choses. Il serait bon que vous vous familiarisiez le plus vite possible avec, si vous êtes amenés à jouer les légistes à l’extérieur.
_ Alors voyons ça de suite, annonça Shintaro. Les shinobis avec moi ; les autres, commencez à repérer les lieux. Luan ! Commence à jeter un œil à l’organisation. Nous ferons une réunion de briefing dans deux heures, j’aimerai que nous soyons opérationnels dès demain matin. »
Kentaro soupira et descendit avec les autres jusqu’à la morgue. Son petit doigt lui disait que les vacances étaient terminées.
Il aurait du profité davantage de sa convalescence…
La sentinelle indiquait du doigt l’entrée du tunnel de Kasuka, d’où émanait une étrange lueur ambrée. Le dénommé Adachi soupira, se demandant qu’est-ce que le prochain rigolo avait encore bien pu inventer pour faire son entrée à Narasu. Ça n’arrêtait pas.
Pas plus tard qu’il y avait deux jours, ç’avait été un expert en illusion qui s’était fait précédé d’un dragon flamboyant. Pour apeurer les monstres du tunnel, soi-disant.
Ç’avait surtout foutu le bronx au niveau du poste de garde, qui avait balancé des jutsus sur l’illusion.
Les sentinelles de l’entrée du tunnel –ou de la sortie, selon comment on considérait les choses– attendirent, relativement détendu : c’était forcément un shinobi qui se pointait, ergo, l’un d’entre eux. À moins que la frontière ne soit tombée, mais c’était peu probable.
Bien vite, ils virent ce qui s’approchait. Un mur d’une douce et chaleureuse lumière s’avançait dans le tunnel, venant à leur rencontre, bloquant tout du sol au plafond. Le mur progressa jusqu’à atteindre la sortie. Il la dépassa et commença à prendre la forme d’un grand cube de quatre mètres de haut, pour dix de large.
Les sentinelles se rapprochèrent pour bénéficier du spectacle. Même Adachi dût admettre que ç’avait quand même une certaine gueule. Pis ça sortait franchement de l’ordinaire, pour le coup.
Au sein du cube, sortant du tunnel, jaillit un chariot tiré par une paire de dodo et dirigé par deux conducteurs. Les sentinelles les hélèrent, mais quand les conducteurs répliquèrent, ils purent s’apercevoir que le mur, quel qu’il soit, ne laissait pas passer les sons.
Le chariot se gara à proximité de l’entrée. Un second suivit et vint se garer à proximité du premier. Puis un troisième. Et ainsi de suite, huit chariots émergèrent du tunnel et se rangèrent sur deux rangs, au sein du grand cube miroitant. Lorsque tous les chariots furent garés, les parois du cube étincelèrent puis disparurent soudainement.
Un homme assez grand sauta à terre. Il avait le teint hâlé et de longs cheveux blonds lui retombant jusqu’au bas du dos. Ses yeux verts frappèrent Adachi, car ils lui semblaient comme deux puits de sagesse.
L’homme s’approcha d’une démarche souple et assurée, et s’adressa à lui d’une voix douce et chaleureuse.
« Bonjour, je suis le docteur Shintaro Satokira, médecin de Mahou, responsable du convoi de ravitaillement à destination de l’hôpital de Narasu. Je convoie du matériel médical de pointe, des fournitures ainsi que du personnel. Voici les autorisations ainsi que mon ordre de mission. »
*
* *
Kentaro regarda son père parler avec le responsable du poste de garde. Les discussions ne s’éternisèrent pas, et une fois qu’il eût obtenu les indications nécessaires pour se rendre à l’hôpital, Shintaro remonta rejoindre sa femme sur le chariot de tête et le convoi reprit sa marche au sein des ruelles tortueuses de la ville.* *
Kentaro jeta un regard distrait à la ville qui l’entourait. Elle lui rappelait un peu Chikara, mais essentiellement par le climat sec et poussiéreux. Mais par bien des côtés, ce n’était qu’une copie de Nobeoka en plus poussé : plus de gens, plus de misère, plus de chaos.
Mais le genin ne poussa pas très loin sa réflexion sur ce thème. Il avait un sujet éminent plus grave de préoccupation.
« Mais pourquoi le Mukin Kuiki (aire stérile) de p’pa peut fonctionner sans les ridicules pompons bicolores ? Râla le genin. Pis depuis quand ça peut se déplacer ces machins ? Et les dimensions ? Nan mais t’as vu les dimensions ? Et il l’a maintenu sans sourciller pendant trois jours ! Trois ! C’est pas juste…
_ Ah ça, renchérit Luan. C’est sur qu’avec tes trois mètres cubes immobiles, t’es à la traîne. N’empêche que ça nous parfaitement protégé pendant le trajet du tunnel.
_ Gna gnagna gnagna…
_ Je m’attendais quand même à mieux, changea de sujet la pipelette. Ça fait un peu minable comme ville, tu ne trouves pas ? Surtout si on la compare à Mahou. Ils n’étouffent pas sous la verdure, ici. Ahlàlàlà, mais qu’est-ce qui m’a pris d’accepter cette mutation ?
_ Pour l’argent ?
_ Genre… Trois fois rien, ça continue à faire pas grand-chose, je te signale. Et puis j’espérais vaguement des vacances, moi. Normalement, t’étais pas sensé venir.
_ C’est ça, dis tout de suite que je ne t’apporte que des soucis.
_ Tu poses toujours des problèmes ! Tu molestes les patients…
_ Même pas vrai.
_ … intimides les familles…
_ On va pas les laisser prendre les décisions médicales, ils y connaissent rien.
_ … n’as aucune déontologie…
_ C’est quoi, ça ?
_ … n’écoutes pas mes directives…
_ Tu ne donnes jamais les bonnes, non plus.
_ … et tires constamment au flanc !
_ Qui veut allez loin ménage sa monture, hein…
_ Alors oui, tu poses toujours des problèmes.
_ T’es vachement négative. À t’entendre, on penserait que je te martyrise.
_ Je suis assistante chef de service, et tu es dans mon service, ergo, je suis responsable de tous tes dérapages. Enfin, avec un peu de chance, on te collera mission sur mission et j’aurai la paix.
_ Parles pas de malheurs… Pis je te rappelle que rien ne t’obligeais à venir, hein. T’es une civile, donc les désirs du QG ne sont pas forcément des ordres.
_ Tu veux rire ? Je fais partie de l’équipe du docteur Satokira. Comme pour les autres, c’est ma fierté. Où il va, nous le suivons, c’est comme ça. »
Les deux jeunes gens interrompirent leur discussion lorsqu’ils arrivèrent devant l’imposant hôpital de Narasu. Kentaro gara son chariot à proximité des autres et descendit à terre, rejoignant ses parents et les autres membres du renfort.
Ils n’avaient pas fait deux pas qu’un petit homme légèrement enveloppé descendait les escaliers du bâtiment et s’avançait à leur rencontre.
« Bonjour, je suis Nabeshima Urakami, l’un des coordinateurs du centre médical de Narasu. Vous êtes bien les renforts de Mahou ?
_ Exact, répondit Shintaro. Je suis le docteur Satokira et…
_ LE docteur Satokira ! S'exclama Nabeshima. …
_ Hé ho ! Moi aussi, ch’uis le docteur Satokira, hein…
_ … Enchanté ! Je me souviens de votre conférence à Chikara sur la chélation des toxines de Sphingelarus par la méthode les métacycles, c’était très impressionnant… »
Le coordinateur héla rapidement un subordonné qui passait non loin et l’envoya réquisitionner de la main d’œuvre dans les casernements afin que les chariots soient déchargés dans les plus brefs délais. Puis il invita les autres à le suivre. Le petit groupe emboita le pas à Nabeshima et tout en gravissant les escaliers, Shintaro s’enquît de la situation.
« Hé bien, d’intenses combats surviennent régulièrement entre bandes rivales ou contre les forces d’occupation, les rixes sont monnaies courantes, sans parler des accidents habituels et de la foultitude d’entrainements tournant mal. Nous sommes constamment en limite de saturation, pas le temps de nous tourner les pouces, assura Nabeshima.
_ Je vois. J’apporte avec moi cinq shinobi-médecin et une douzaine de médecins et d’infirmiers. Tous pratiquant les méthodes classiques de soins orthodoxes.
_ Spécialité ?
_ Les soins d’urgences.
_ Bien, soyez rassuré, on va très vite trouver à vous employer. Et cela va nous permettre de relâcher un peu la pression sur nos adeptes des jutsus, on va pouvoir les concentrer sur les cas les plus critiques.
_ Qui chapeaute l’organisation ?
_ Personne, grimaça Nabeshima. Tout comme les trois villages co-dirigent Narasu, l’hôpital n’a pas de responsable officiel, mais un triumvirat des responsables de chaque faction. Mais ils coopèrent au maximum, donc cela ne se passe pas trop mal. Par ailleurs, les QG nous prélèvent régulièrement des médecins au gré de ses besoins, alors au final, c’est un peu chaotique. Mais je suppose que tout ça se tassera avec le temps, quand la situation sera plus stable et que nous serons mieux rôdé.
_ Qui dirige l’effectif Mahousard ?
_ Le docteur Shinobu. Enfin, sauf si votre arrivé remet les choses en question.
_ Non, non. Je connais bien Shinobu, elle se débrouillera comme un chef.
_ Dommage, je suis certain qu’elle aurait adoré refiler la charge à quelqu’un d’autre… »
Le groupe pénétra dans le bâtiment, à l’atmosphère chargé d’effluves thérapeutiques si familière des hôpitaux. Alors qu’ils passaient devant des escaliers, le coordinateur reprit la parole.
« Ah oui, j’invite tous les shinobis de votre équipe à passer par la morgue, proposa Nabeshima. Comme je vous l’ai dit, nous sommes un tantinet débordés, et nous avons adopté un système de rapatriement des corps par transfert pour accélérer les choses. Il serait bon que vous vous familiarisiez le plus vite possible avec, si vous êtes amenés à jouer les légistes à l’extérieur.
_ Alors voyons ça de suite, annonça Shintaro. Les shinobis avec moi ; les autres, commencez à repérer les lieux. Luan ! Commence à jeter un œil à l’organisation. Nous ferons une réunion de briefing dans deux heures, j’aimerai que nous soyons opérationnels dès demain matin. »
Kentaro soupira et descendit avec les autres jusqu’à la morgue. Son petit doigt lui disait que les vacances étaient terminées.
Il aurait du profité davantage de sa convalescence…
Kentaro- Combattant Débutant
- Messages : 2168
Date d'inscription : 14/03/2008
Localisation : Muahaha !
Re: Narasu
/Ce RP commence deux jours avant celui de Keitaro/
Morouh avançait difficilement, encombré par ses trois énormes sacs. L'un contenait ses affaires personnelles, le deuxième son équipement de shinobi et le dernier, la nourriture qu'il lui restait et quelques livres dont l'ouvrage des combattants Dushino. Il venait de quitter les marchands qui lui avaient fait place dans leur carriole le temps du voyage : Ayô, le père, Minya, la mère, et la petite Nashi. Mais c'était seul qu'il franchissait les derniers cols menant à Narasu, sans son père, sans Usho, sans Bentu, sans tous ses amis, restés à Chikara et qu'il ne reverrait peut-être jamais. Son père, Môdo, était parti combattre trois semaines avant son départ. Le carnet contenant tous les sceaux nécessaires à sa formation laissé à Morouh confortait celui-ci dans l'idée que Môdo avait de grandes chances de ne pas revenir. Pour la deuxième fois, le père comme le fils avaient dû partir en laissant leurs proches à un avenir incertain. Morouh se demandait comment serait la vie à Arasu. Peut-être se ferait-il assassiner dès le jour de son arrivée ? Peut-être vivrait-il seul, enchaînant inlassablement ses missions dans un danger omniprésent ? Il n'était sûr que d'une chose : il allait vivre un enfer. Puis le génin pensa à son père, à ce qu'il avait vu et combattu à Keiru, à ce qu'il avait vu et combattu ces derniers jours, et son sort lui parut plus optimiste.
La neige à moitié fondue laissait entrevoir la violence des combats qui s'étaient déroulés ici. Morouh aperçu de nombreux cadavres qu’on n’avait même pas pris la peine d'enterrer. Il se demanda si il finirait un jour comme eux, ou bien comme leurs assassins.
Le soleil entamait sa descente vers l'Ouest et Narasu ne devait plus être loin. Morouh entreprit de manger un morceau et de repartir pour arriver avant le lever du soleil. Il approcha d'un bosquet dont les feuilles avaient laissé place à la neige et s'arrêta soudainement. Une voie était tracée entre lui et son objectif, une traînée rouge qui contrastait avec la pureté de la neige. Lui qui avait tant coulé ses derniers mois. Le sang. Morouh balança le sac qu'il tenait aux bras sur son épaule droite, déjà chargée du poids d'un autre paquet, dégaina son sabre et avança prudemment. Avant de pénétrer dans l'ombre des arbres, il vérifia qu'il pouvait à tout moment se débarrasser de ses fardeaux en cas d'urgence. Le jeune génin marchait le plus discrètement possible mais la neige crissait sous ses pas et la charge qui encombrait son dos n'arrangeait rien à l'affaire.
Un ninja gisait dans la neige, un épais coutelas lui transperçait le ventre. Morouh l'observa en vérifiant qu'ils étaient seuls et posa ses sacs à terre.
(Ninja) Qui ... qui va là ?!
(Morouh) Je ne vous veux aucun mal.
Le shinobi était couvert de sang et tremblait violemment, pas tant à cause du froid que de ses blessures. Lorsqu'il aperçut le bandeau de Chikara attaché autour du cou de Morouh, son visage se crispa.
(Ninja) Chikara ... c'est un ninja d... de Chikara qui m'a mis dans cet état... Que s'est-il passé ? Nous avons perdu ?
(Morouh) Arasu a été prise, les Trois ont gagné la guerre.
(Ninja) C'est ... peut-être mieux ainsi... C'était de pire en pire là-bas... Mais, que fais tu... ici ?
(Mororuh) Je dois me rendre là-bas. Nous occupons le village pour couper court aux anciennes activités.
(Ninja) Je vois ... Gamin, je vais te donner ... ce que j'ai de plus précieux ... actuellement. Je vais pas m'en sortir et personne d'autre ne me trouvera... Prends la feuille, dans ma poche gauche... Et rends-toi à l'adresse indiquée... Demande Sihiki... Et dis-lui que je te lègue le kari...
(Morouh) Le kari ?
(Ninja) Il comprendra … mais … il va refuser si tu ne lui montres pas ... ceci...
D'une main tremblante il saisit le kunai qui était fiché à côté de lui et le donna à Morouh. C'était une véritable oeuvre d'art, de métal bleu et rouge. Morouh rangea soigneusement l'objet dans le sac contenant son équipement et se retourna. Quelque chose avait changé. Le silence. Le souffle rauque du mourant avait cessé, il était parti, comme tant d'autres... Le génin lui ferma les yeux et lui rendit un dernier hommage avant de reprendre sa route vers l'"apprivoisée".
Chaque pas semblait durer une éternité, il marchait sans réfléchir, comme un pantin. Vers trois heures du matin il arriva sur Narasu. L’atmosphère malsaine des lieux ne le surpris presque pas. Les horreurs qu’il avait vu sur le chemin l’avait préparé à cette impression. En effet le shinobi araséen n’était que le premier de la longue liste de morts et de mourants que Morouh avait croisé, tous plus mutilés les uns que les autres. Pourtant, Morouh n’avait pas été attiré par eux comme il l’avait été par ce ninja, dont il ne connaissait même pas le nom, il avait quelque chose que peu d’hommes avaient conservé au-delà du commencement des combats. Quelque chose de très marquant et d’indéfinissable… De nombreux ninjas patrouillaient, Morouh assista même à un affrontement armé, avec un petit groupe mafieux. Lorsqu’il pénétra dans ce qui servait de quartier général pour Chikara, les visages des gérants lui rappela à quel point son séjour allait être difficile : ils étaient angoissés, exténués, parfois même effrayés. Le jeune génin présenta sa lettre d’affectation.
« Je dors où ?
_ J’en sais rien moi, les dortoirs sont pleins, mais de toutes façons c’est peut-être mieux de ne pas dormir ici.
_ Vous pouvez me conseiller ?
_ Je connais un truc relativement sûr. À droite en sortant puis quatrième à droite, c’est la seule auberge de la rue.
_ D’accord, merci. Il y a autre chose ?
_Va te coucher, gamin. T’auras bien assez de boulot, ici, t’en fais pas. »
Ça, Morouh n’en doutait pas. Il se retira et suivit l’itinéraire indiqué. La fatigue était telle qu’il ne remarqua même pas le nom de l’auberge.
« Au dragon acrobate »
Mouais, en fait ça valait peut-être mieux…
Dans un dernier effort, il se paya une chambre et s’éloigna de Narasu, de Yuukan, de Shinnen, du monde réel, pour pénétrer dans celui du sommeil, moins dur, moins cruel …
Morouh- Combattant Débutant
- Messages : 49
Date d'inscription : 10/05/2010
Re: Narasu
Dans l'histoire d'Arakasi, ce rp est un anachronisme. Si vous voulez le lire, il est sous spoiler. Sinon, il n'a jamais existé...
- Spoiler:
- L’air était frais et il y avait un peut de vent, mais le soleil brillait sur Arasu, Narasu comme on l’appelait désormais. Le genin avait toutefois conservé l’habitude des anciens habitants, les Araséens ou Naraséens et l’appelait par son nom d’origine. Pillage était devenu Apprivoisée. Apprivoisée, certes, mais pas soumise…
Même le souffle d’air ne parvenait pas à dissiper les effluves qui montaient de la ruelle dans laquelle se tenait Arakasi Hirondawa. L’odeur lui agressait les narines.
Le jeune homme était venu ici plein d’ambitions, espérant une quelconque promotion, facilitée par le contexte de trouble... Une promotion. Comme il lui semblait loin le temps ou le garçon était devenu genin au service de Mahou, il espérait la gloire, servir la justice, des missions périlleuses et sanglantes, une promotion rapide et de l’or.
Las.
Il n’avait fait que changer de prison, changer de cloaque. A Arasu comme ailleurs, la boue avait la même odeur et la même couleur. Ici, elle était juste un peu plus teintée de vermeil et sentait juste un peu plus mauvais. Rien d’autre, ni mieux, est légèrement pire qu’à Mahou.
Un nuage s’intercala entre le soleil et la ville et l’atmosphère changea, comme si tout ce qui il y avait de plus sombre dans cette ville semblait remonter à la surface.
-Bouge-pas, grogna une voix tapie dans l’ombre de la ruelle. File-nous tout c’que t’as et tu verras un autre jour se lever ! On veut ton fric compris !
Arakasi soupira. Tout ceci ne lui serait pas arrivé s’il s’était contenté de circuler dans les grands axes éclairés et sécurisés, ou même s’il avait pris la peine de porter son bandeau bien en évidence sur son front. Les gens d’ici craignaient les ninjas encore plus que la peste. Après ce qui c’était passé, ça se comprenait.
Mais ce sont eux qui ont commencés, pensa puérilement le genin. Et ils ont frappés des civils.
Mahou avait était victime de commandos, de fous sanguinaires frappant hommes, femmes et enfants dans leurs furies destructrices. Mourant pour une cause tout en amenant la dévastation avec eux. Des kamikazes.
Tout ça pour une idéologie. Aucune n’en vaut la peine…
-Je suis désolé, s’excusa le genin. Je ne peux pas vous satisfaire.
-T’as pas d’oseille ! Tant pis, on va quand même de tuer pour vérifier. Au pire, on se remboursera sur tes vêtements, ou tes organes, fit la voix avec une intonation plus malsaine.
-Je suis désolé, répéta le genin. Mais IL à faim vous comprenez, fit-il en concentrant son chakra.
L’air tremblota devant lui tandis qu’un pentagramme, tracés avec ce qui semblait être du sang ce matérialisait. A l’intérieur apparu une créature râblée, à la peau écailleuse et plus noire que la suie. Des flammes se reflétaient dans ses yeux et un liquide jaunâtre suintait le long de ses griffes. La bête rugit et fixa ses yeux de braise dans l’ombre de la ruelle. Elle s’avança d’un pas et dévoila ses crocs dans un rictus.
Il y eu un hurlement et le potentiel vendeur de morceaux humain détala, laissant armes et bagages tomber au sol.
Arakasi esquissa un sourire sans joie. Cette supercherie aura au moins eu le mérite de servir de leçon à l’Araséen.Il fallait toujours laisser une seconde chance aux gens. Le genin était un ardent partisan de la deuxième chance. Une erreur selon certains qui considéraient que tenter de civiliser cette ville et ses habitants était peine perdue et que la solution la plus simple aurait été de la raser, purement et simplement. Et de liquider la racaille qui y vivait, pour les plus extrêmes.
La solution la plus facile, celle de la vengeance également. Ca n’aurait servit à rien. Il y avait des gens biens dans cette ville, même si je n’en ai pas encore rencontré. C’est surtout que le Mahoukage n’a pas su résister à l’attrait d’un peu plus de pouvoir, d’un peu plus de puissance. La puissance, encore et toujours plus. Peut importe les raisons qui poussent à la rechercher. La vengeance en est une, tout comme le besoin de se sentir au centre de l’attention, ou la peur. Mais la puissance reste inutile si elle doit conduire à de tels déferlements de violence. Elle n’est jamais utilisée à bon escient.
Au lieu de se soucier de cette ville, le Kage aurait mieux fait d’utiliser ses ninjas pour sécuriser les routes ou les voyageurs étaient encore trop souvent victime de rançonnage et autres « taxes » imposées par les « équipes de libre-échange »(nouveau nom des bandits de grands chemin), promouvoir le commerce et aider les petites bourgades. C’est ça le véritable pouvoir, celui du peuple et de ceux qui font de leurs mieux pour survivre au quotidien. Quel dommage que nos gouvernants ne s’en rendent pas compte. S’ils s’occupaient mieux d’eux, ces gens là seraient d’une fidélité inébranlable et n’auraient pas besoins de se tourner vers les samouraïs pour assurer leurs sécurités.
Après tout, qu’Arasu, Narasu ou quelque soit le nom de ce lieu, n’avait qu’à choisir seul son chemin. Quand on y réfléchissait bien, cela aurait put être une expérience pour le moins intéressante, bien que certainement catastrophique. Quelles voies auraient donc choisis les habitants d’une cité comme celle-là. Certainement celle du crime. A moins que… bah ! Après tout, on ne peut pas savoir et ça ne sert à rien de se torturer la cervelle pour ça. Contentons nous de nous sortir de nos emmerdes d’abord. Pour les autres, on verra après…
Le genin soupira tout en ramassant l’arme que le détrousseur avait jeté à terre, un mauvais katana. Il en tirerait au moins quelques ryos. Arakasi n’avait jamais roulé sur l’or et depuis quelques temps, la situation s’était dégradée. Sa mère était tombée malade et l’hospitalisation coutait cher. Très cher même si l’on prenait en compte que la plupart des ninjas médecins se trouvaient désormais à Arasu. A soigner les pestiférés de cette cité corrompue tandis qu’Isaya Hirondawa luttait contre la maladie. La plupart des revenus du genin passait donc dans les frais de l’hospitalisation de sa mère et chaque bonus était apprécié.
Mais qu’est ce que je fais là ? Etre genin, qu’est ce que c’est pour moi ? Rien. Ah, si. La garantie d’une rentrée d’argent, songea-t-il cyniquement.
Arakasi soupira une nouvelle fois, chose qu’il avait tendance à faire de plus en plus souvent ces derniers temps. Il sortit son bandeau à l’emblème de la feuille de sa poche et le noua soigneusement sur son front. Il alla pêcher dans ses poches une petite bouteille de saké et en but une gorgée ou deux. Lui qui auparavant considérait l’ancien Kage comme un alcoolique bon à rien le comprenait mieux à présent. Les responsabilités pouvaient être difficiles à supporter, il s’en rendait compte à présent, devenu le seul soutient de sa mère, et l’alcool aidait à se sentir mieux. Ou moins concerné, c’est selon. Décidant que sa promenade avait assez duré, le genin fit demi-tour et se dirigea, au milieu de la foule, vers la zone de contrôle Mahousarde longeant le Shintoki.
C’était sa première journée d’active à Narasu et il avait décidé de se promener dans le Shintoki. Un curieux endroit ou aller après seulement une journée sur Narasu. Mais après six heures d’affilés à transporter des cartons dans les tout nouveaux bureaux de l’intendance Mahousarde, (mission très intéressante s’il en est…) on n’a généralement qu’une envie : se changer les idées. Et cet endroit en vaut bien un autre. De toute façon, ça faisait un moment que le genin avait changé. Désormais, il cherchait continuellement ce qu’il y avait de pire chez ceux qu’ils croisaient…
Dernière édition par Arakasi Hirondawa le 31/1/2013, 21:18, édité 1 fois
Arakasi Hirondawa- Combattant Débutant
- Messages : 352
Date d'inscription : 30/01/2010
Re: Narasu
Bonjour!
Je sais, c'est court comme intro, surtout que ça fait un moment qu'on s'est pas vu. D'ailleurs il s'est passé plein de trucs mais je vous raconterais ça plus tard, ou autre part, j'ai pas encore décidé. Oui, je suis d'accord, ça fait gentillet comme début de texte, surtout de ma part mais vous inquiétez pas, j'ai pas changé, je suis toujours un casse-couilles, un emmerdeur de première, un feignant, un je m'en foutiste de premier ordre, un exubérant, un mec qui ferme jamais sa gueule. J'ai toujours mes idées à la con, mes vengeances aussi merdiques que géniales et le même humour indéfinissable. Bref, je suis toujours exceptionnel...et modeste(faudrait pas l'oublier).
C'est juste que j'ai vécu pleins de choses dont vous seriez au courant si j'avais continué à vous conter mes extraordinaires aventures de la vie ordinaire d'un ninja devenu ninja contre son gré. Enfin, je dis que ma vie a changé mais c'est pareil pour pas mal de monde. Faut dire que y a eu, comme qui dirait, une putain de guerre en live, en son et images HD, j'y ai participé d'ailleurs, contre mon gré cela va sans dire. Mais passons aux choses sérieuses et à notre, que dis-je: MON histoire actuelle.
Je suis toujours genin, mais désormais je suis assigné à Narasu, comme un certain nombre de genins de Chikara et des deux autres villages ninjas. La raison pour laquelle j'ai été assigné dans cette antre du vice, de la débauche et du crime? Et bien...comment dire...raisons matrimoniales? Je crois que c'est le terme exact. Ouais, « matrimoniales », pour ceux qui dorment au fond ça veut dire que c'est lié au mariage. Et si c'est lié au mariage et que c'est lié à moi alors si t'y réfléchis un peu plus qu'un quart de seconde tu découvres que je me suis marié.
…
…
Ça m'a fait pareil au début mais on s'habitue vite. Malgré tout, j'ai l'impression que de plus amples explications ne seraient pas inutiles, ais-je tort? Non. C'est bien ce qui me semblait. Pour vous filer la version courte, on s'est rencontré durant la Guerre, on se trouvait mutuellement fun et sexy, on avait peur et on était persuadé qu'on allait mourir comme deux cons, seuls et stupides. Alors on s'est dit que, quitte à mourir stupide, autant le faire à deux. Après tout c'est le principe du mariage, non? Bon, le fait est qu'on s'est marié et que Mme. Pinjarra (foutue administration chikariotte considérant ma peuplade comme mon nom de famille...bande de trou du cul) étant vachement plus impliquée que moi dans les missions et autres conneries, ben elle a été promue et, une fois la guerre fini, enrôlée dans le contingent de ninja envoyé à Narasu. Et comme l'affectation est permanente jusqu'à nouvel ordre, Chikara s'est dit qu'ils allaient mettre le mari aussi dans le contingent, tant qu'à faire. Au moins maintenant je sais pourquoi le mariage n'existe pas chez les pinjarras.
Par contre y a un truc cool avec le mariage, à part les nuits torrides de jeunes mariés n'ayant rien d'autre à foutre (c'est le cas de le dire) à deux à part ça, le QG nous a filé une super baraque pas loin du centre de la ville. En clair, un endroit plutôt calme. D'ailleurs, sauf missions spéciales, Chikara s'arrange pour que nos horaires soient compatibles. Un vieux ninja m'a expliqué que s'était une pratique classique en cas de conquête de territoires: s'arranger pour faire des chiards pour créer un lien d'attachement du peuple à la terre nouvellement conquise. Y a pas à dire, c'est pas la moitié d'une bande de connards les envahisseurs.
Sinon ma femme s'appelle Shie Odegiku, enfin avant de devenir Pinjarra quoi, fille d'Hutaka et Tomoe Odegiku...dis comme ça, son nom de famille est sans importance mais si j'avais continué à relater mes aventures au lieu de me gratter mon illustre postérieur alors tu te souviendrais que mon tuteur chikariotte se nommait...Hutaka. Hutaka Odegiku pour être plus précis. Et ouais, je suis devenu le gendre de mon connard de sensei hippi. Si j'avais su, j'aurais pas dis oui. C'est qu'une fois la guerre fini que j'ai appris que Shie était la fille d'Hutaka. Au passage, j'ai aussi appris que cet idiot avait une famille. Dire qu'une femme a accepté de faire un gosse avec lui...tu m'étonnes qu'elle se retrouve avec un trou du cul comme moi, tu peux pas lutter contre la génétique. Mais bon, c'est pas le sujet. D'ailleurs, à la base je devais juste expliquer comment je me suis retrouvé à Narasu...foutue disgression. Bon lançons nous!
Pour faire court, le jour où j'ai reçu, ou plutôt découvert six jours après son arrivée dans ma boite aux lettres, la lettre me donnant mon ordre d'affectation à Narasu j'ai foncé aussi sec au QG. Lorsque, deux jours plus tard, j'arrivais je demandais immédiatement à rencontrer le responsable des affectations afin de lui faire part de mon mécontentement.
_J'IRAIS PAS!!
_Pardon? Vous vouliez pas voir un responsable? Me demanda le vieux monsieur qui venait de m'annoncer qu'il allait me conduire au bureau d'un responsable.
_Euh...si. Désolé, je me chauffais les cordes vocales.
_Vous avez raison, ce serait con de se faire mal à cause de cordes vocales mal échauffées. Et puis vous pouvez y aller, on est tellement habitué à recevoir des énergumènes de votre genre que les murs sont insonorisés.
_Je peux gueuler aussi fort que je veux?
_Yep. Un concert de ACDCDé pourrait même pas traverser ces murs.
_Même s'ils jouent « Highway to Gen »?
_Je vois pas le rapport entre le choix de la chanson et le niveau de décibel émis...
_Normal y en a pas.
Quelques instants plus tard, face à un homme plus jeune avec les oreilles en sang:
_J'IRAIS PAS!!!
_D'accord, dis le fonctionnaire en lisant l'ordre d'affectation du genin, mais alors ce sera la prison.
_Parce que je veux pas y aller?
_Non, parce que vous êtes un déserteur.
_...vous vous foutez de moi?
_Absolument pas. La convocation dis que vous aviez sept jours pour vous présenter au convoi et partir à Narasu.
_Ça fait pas une semaine, je l'ai vu il y a que trois jours...
_Sept jours après la date d'envoi. Maintenant vous avez le choix, la prison ou Narasu.
_Autant demander si je veux aller en prison ou aux fers quoi.
J'acceptais finalement de partir à Narasu le lendemain et je passais l'après-midi à régler divers problèmes administratifs pour ne plus être considéré comme déserteur.
Lorsque je m'en alla, je recroisais le jeune fonctionnaire.
_Je viens de jeter un œil sur votre dossier d'affectation. Vous en avez de la chance.
_Pourquoi? Parce qu'un taré derrière un bureau fouine dans ma vie?
_Non, parce que toute votre belle famille a été affectée à Narasu il y a quelques jours. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous y êtes également envoyé. Bonne journée!
Je le savais...
…
J'aurais dû choisir la prison...
...
Quelques semaines plus tard, l'impression selon laquelle j'avais fais le mauvais choix était toujours présente. Pas sûr que les douches communes entre hommes m'auraient plu mais bon, après tout, on sait jamais.
Tu t'attendais à ce que je raconte des choses passionnantes? Tu dois être déçu, non? T'inquiètes pas, je te décevrais encore de nombreuses fois, Shie m'a dit que c'était pour ça que j'étais le plus doué. Ça devait être de l'humour, ça fait partie du mariage...
…
J'ai toujours pas compris la blague.
Je sais, c'est court comme intro, surtout que ça fait un moment qu'on s'est pas vu. D'ailleurs il s'est passé plein de trucs mais je vous raconterais ça plus tard, ou autre part, j'ai pas encore décidé. Oui, je suis d'accord, ça fait gentillet comme début de texte, surtout de ma part mais vous inquiétez pas, j'ai pas changé, je suis toujours un casse-couilles, un emmerdeur de première, un feignant, un je m'en foutiste de premier ordre, un exubérant, un mec qui ferme jamais sa gueule. J'ai toujours mes idées à la con, mes vengeances aussi merdiques que géniales et le même humour indéfinissable. Bref, je suis toujours exceptionnel...et modeste(faudrait pas l'oublier).
C'est juste que j'ai vécu pleins de choses dont vous seriez au courant si j'avais continué à vous conter mes extraordinaires aventures de la vie ordinaire d'un ninja devenu ninja contre son gré. Enfin, je dis que ma vie a changé mais c'est pareil pour pas mal de monde. Faut dire que y a eu, comme qui dirait, une putain de guerre en live, en son et images HD, j'y ai participé d'ailleurs, contre mon gré cela va sans dire. Mais passons aux choses sérieuses et à notre, que dis-je: MON histoire actuelle.
Je suis toujours genin, mais désormais je suis assigné à Narasu, comme un certain nombre de genins de Chikara et des deux autres villages ninjas. La raison pour laquelle j'ai été assigné dans cette antre du vice, de la débauche et du crime? Et bien...comment dire...raisons matrimoniales? Je crois que c'est le terme exact. Ouais, « matrimoniales », pour ceux qui dorment au fond ça veut dire que c'est lié au mariage. Et si c'est lié au mariage et que c'est lié à moi alors si t'y réfléchis un peu plus qu'un quart de seconde tu découvres que je me suis marié.
…
…
Ça m'a fait pareil au début mais on s'habitue vite. Malgré tout, j'ai l'impression que de plus amples explications ne seraient pas inutiles, ais-je tort? Non. C'est bien ce qui me semblait. Pour vous filer la version courte, on s'est rencontré durant la Guerre, on se trouvait mutuellement fun et sexy, on avait peur et on était persuadé qu'on allait mourir comme deux cons, seuls et stupides. Alors on s'est dit que, quitte à mourir stupide, autant le faire à deux. Après tout c'est le principe du mariage, non? Bon, le fait est qu'on s'est marié et que Mme. Pinjarra (foutue administration chikariotte considérant ma peuplade comme mon nom de famille...bande de trou du cul) étant vachement plus impliquée que moi dans les missions et autres conneries, ben elle a été promue et, une fois la guerre fini, enrôlée dans le contingent de ninja envoyé à Narasu. Et comme l'affectation est permanente jusqu'à nouvel ordre, Chikara s'est dit qu'ils allaient mettre le mari aussi dans le contingent, tant qu'à faire. Au moins maintenant je sais pourquoi le mariage n'existe pas chez les pinjarras.
Par contre y a un truc cool avec le mariage, à part les nuits torrides de jeunes mariés n'ayant rien d'autre à foutre (c'est le cas de le dire) à deux à part ça, le QG nous a filé une super baraque pas loin du centre de la ville. En clair, un endroit plutôt calme. D'ailleurs, sauf missions spéciales, Chikara s'arrange pour que nos horaires soient compatibles. Un vieux ninja m'a expliqué que s'était une pratique classique en cas de conquête de territoires: s'arranger pour faire des chiards pour créer un lien d'attachement du peuple à la terre nouvellement conquise. Y a pas à dire, c'est pas la moitié d'une bande de connards les envahisseurs.
Sinon ma femme s'appelle Shie Odegiku, enfin avant de devenir Pinjarra quoi, fille d'Hutaka et Tomoe Odegiku...dis comme ça, son nom de famille est sans importance mais si j'avais continué à relater mes aventures au lieu de me gratter mon illustre postérieur alors tu te souviendrais que mon tuteur chikariotte se nommait...Hutaka. Hutaka Odegiku pour être plus précis. Et ouais, je suis devenu le gendre de mon connard de sensei hippi. Si j'avais su, j'aurais pas dis oui. C'est qu'une fois la guerre fini que j'ai appris que Shie était la fille d'Hutaka. Au passage, j'ai aussi appris que cet idiot avait une famille. Dire qu'une femme a accepté de faire un gosse avec lui...tu m'étonnes qu'elle se retrouve avec un trou du cul comme moi, tu peux pas lutter contre la génétique. Mais bon, c'est pas le sujet. D'ailleurs, à la base je devais juste expliquer comment je me suis retrouvé à Narasu...foutue disgression. Bon lançons nous!
Pour faire court, le jour où j'ai reçu, ou plutôt découvert six jours après son arrivée dans ma boite aux lettres, la lettre me donnant mon ordre d'affectation à Narasu j'ai foncé aussi sec au QG. Lorsque, deux jours plus tard, j'arrivais je demandais immédiatement à rencontrer le responsable des affectations afin de lui faire part de mon mécontentement.
_J'IRAIS PAS!!
_Pardon? Vous vouliez pas voir un responsable? Me demanda le vieux monsieur qui venait de m'annoncer qu'il allait me conduire au bureau d'un responsable.
_Euh...si. Désolé, je me chauffais les cordes vocales.
_Vous avez raison, ce serait con de se faire mal à cause de cordes vocales mal échauffées. Et puis vous pouvez y aller, on est tellement habitué à recevoir des énergumènes de votre genre que les murs sont insonorisés.
_Je peux gueuler aussi fort que je veux?
_Yep. Un concert de ACDCDé pourrait même pas traverser ces murs.
_Même s'ils jouent « Highway to Gen »?
_Je vois pas le rapport entre le choix de la chanson et le niveau de décibel émis...
_Normal y en a pas.
Quelques instants plus tard, face à un homme plus jeune avec les oreilles en sang:
_J'IRAIS PAS!!!
_D'accord, dis le fonctionnaire en lisant l'ordre d'affectation du genin, mais alors ce sera la prison.
_Parce que je veux pas y aller?
_Non, parce que vous êtes un déserteur.
_...vous vous foutez de moi?
_Absolument pas. La convocation dis que vous aviez sept jours pour vous présenter au convoi et partir à Narasu.
_Ça fait pas une semaine, je l'ai vu il y a que trois jours...
_Sept jours après la date d'envoi. Maintenant vous avez le choix, la prison ou Narasu.
_Autant demander si je veux aller en prison ou aux fers quoi.
J'acceptais finalement de partir à Narasu le lendemain et je passais l'après-midi à régler divers problèmes administratifs pour ne plus être considéré comme déserteur.
Lorsque je m'en alla, je recroisais le jeune fonctionnaire.
_Je viens de jeter un œil sur votre dossier d'affectation. Vous en avez de la chance.
_Pourquoi? Parce qu'un taré derrière un bureau fouine dans ma vie?
_Non, parce que toute votre belle famille a été affectée à Narasu il y a quelques jours. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous y êtes également envoyé. Bonne journée!
Je le savais...
…
J'aurais dû choisir la prison...
...
Quelques semaines plus tard, l'impression selon laquelle j'avais fais le mauvais choix était toujours présente. Pas sûr que les douches communes entre hommes m'auraient plu mais bon, après tout, on sait jamais.
Tu t'attendais à ce que je raconte des choses passionnantes? Tu dois être déçu, non? T'inquiètes pas, je te décevrais encore de nombreuses fois, Shie m'a dit que c'était pour ça que j'étais le plus doué. Ça devait être de l'humour, ça fait partie du mariage...
…
J'ai toujours pas compris la blague.
Taïga- Combattant Débutant
- Messages : 37
Date d'inscription : 10/03/2009
Re: Narasu
Je repris lentement conscience. Première impression : un pic-vert devait s’être pris d’affection pour moi et prendre mon crâne pour un arbre. Même mes techniques de respiration ne faisaient pas passer ce mal de tête.
Je décidai d’ouvrir doucement les yeux. Deuxième impression : un brouillard sombre devait s’être abattu sur terre. Même en temps de fixer un point, ma vue restait complètement vague, me rendant incapable de discerner quoi que ce soit.
Loin de m’arrêter à cela, je pris le parti de me lever. Troisième impression : entre hier et maintenant, j’ai dû prendre cinq cents kilos d’un coup. Même en me concentrant, je ne parvenais absolument pas à remuer ne serait-ce que le moindre muscle.
A partir de ces trois impressions, deux conclusions s’imposaient. Soit j’avais pris la cuite la plus sévère de ma vie, soit j’étais dans les emmerdes jusqu’au cou. L’un dans l’autre, je ne savais pas laquelle je préférais.
Un bruit de porte qui aurait bien besoin qu’on lui graisse les gonds, se fit entendre et l’environnement se fit un peu clair. Au bruit, deux personnes venaient de pénétrer dans la pièce. Vu l’état actuel de mon corps, impossible de discerner leur visage. En revanche, à la voix, il s’agissait d’un homme et d’une femme, âge indéterminé.
_ Tu vois, il est réveillé ! fit l’homme.
_ * soupir * Effectivement. Pourtant, il a pris une sévère dose de gaz soporifique. Métabolisme particulier ?
Soporifique ? Je suis donc dans les emmerdes. A bah, bravo, Keiji.
_ Naann. Acupuncture. Quelques aiguilles pour accélérer la purification de l’organisme. Et une autre pour le maintenir immobilisé. On ne sait jamais.
_ Mais… Tu es vraiment impossible quand tu t’y mets !
Une aiguille d’acupuncture ? Pour m’immobiliser, elle doit être au niveau du cou. Plus probablement la nuque. C’est plus des emmerdes, ça ! C’est une super méga galère ! Mais que s’est-il donc passé, putain de bordel de merde. Vite, plonges dans tes souvenirs. Allez, essaies de te souvenir. Fais un petit effort.
*
* *
* *
Je venais d’arriver à Arasu. J’avais pas vraiment prévu de me retrouver dans ce trou perdu, mais les ordres étaient très clairs. Ceux du QG et ceux du paternel. J’avais réussi à passer au travers des mailles du filet de la guerre contre ce village miteux, mais, malheureusement, cela n’avait pas été du goût du vieux qui avait été voir en personne au QG pour mon affectation dans le village des renégats. Et puis, quelle idée que de devoir traverser un tunnel pour rejoindre notre affectation ? Soi-disant que prendre par les montagnes, c’est trop dangereux. Z’ont pas essayé ce putain de tunnel, oui ! Un vrai parcours du combattant, leur truc. Franchement, faut pas être très net pour imaginer une entrée comme celle-là.
Bref, après avoir rapidement déposé mon paquetage – un simple sac avec deux-trois guenilles, histoire d’avoir un change et mes deux coffres avec mes carreaux à l’intérieur – dans le dortoir qui m’avait été attribué – un truc tout miteux, qu’on devait partager à plusieurs – je me mis en devoir de découvrir la zone « verte », à savoir la zone dans laquelle la loi des vainqueurs se faisait sentir, un espace qui ne représentait à peine dix pour cent de la taille d’Arasu, à vue de nez.
*
* *
* *
Passé moyen, ok. J’étais donc quelque part dans ce putain de trou à rats. Je savais bien qu’il fallait pas que je vienne. Je le savais. Mon instinct me criait de pas venir à Narasu. Mais non ! J’avais bêtement suivi les ordres de mon paternel et du QG. Et pendant ce temps là, je continuais à entendre les deux autres fantômes – à défaut de voir leur visage – et ça m’exaspérait.
_ Est-ce qu’il peut nous entendre ?
_ Bof. J’en sais rien.
_ Comment ça, tu n’en sais rien ?
_ Ben, faut dire que je ne l’ai jamais testé sur moi-même. Et je n’ai jamais demandé à mes autres patients.
_ Tu veux dire tes victimes !
_ Faut pas exagérer.
_ Et parler ? Il peut ?
_ J’en sais pas plus.
Patients ? Victimes ? Putain, mais j’étais où ? Il fallait que je retrouve ma mémoire récente. Allez, un petit effort, Keiji.
*
* *
* *
Alors que je me promenais tranquillement, bien décidé à en faire le moins possible et surtout le plus mal possible, afin que le triumvirat me renvoie fissa à Mahou pour que je puisse retourner à mes études afin de contrer mon hémophobie, je me fis accoster par un foutu chunin de Gensou.
_ Hey toi ! Le genin ! J’ai besoin de toi !
A ces interjections, je me retournais pour voir à qui ce drôle de gus parlait.
_ Pas la peine de te retourner. C’est bien à toi que je parle.
_ Mais…
_ Pas de mais.
_ J’suis d’Mahou ! Pas de Gensou !
_ T’es pas au courant, gamin ? Ici, les villages coopèrent entre eux ? Et que, tu peux bosser pour n’importe quel village ?
Et merde ! Celle-là, je l’avais pas vu venir. C’était quoi encore, cette embrouille. Depuis quand les villages se permettaient-ils de foutre le bordel dans les relations entre eux ? C’était pas prévu ! ‘fin, JE ne l’avais pas prévu.
Ben oui, à posteriori, j’aurais dû le savoir. Ils avaient quand-même opéré ensemble pour écraser les différentes armées qui leur avaient été opposées. Et comme aucun d’eux ne pouvait se permettre de laisser Narasu à ses « partenaires », ils étaient tous les trois présents. Et mieux valait une coopération pleine et entière qu’une confrontation meurtrière. D’autant plus que Narasu était loin d’être pacifiée.
_ Pas moyen de refuser, n’est-ce pas ?
_ Pas si tu veux éviter la corvée de latrines pendant les prochains mois.
_ Même pas drôle. Qu’est-ce que je dois faire ?
_ Pas très compliqué. Même un simple genin Mahousard devrait y arriver.
_ Comment ça, même un simple genin Mahousard. Parce que tu crois que les genins Gensouards sont mieux peut être ?
_ Certainement.
_ Ben t’as qu’à demander à un genin de ton village !
_ C’est parce que je n’en ai pas sous la main que je prends un genin d’un autre village. Et puis, t’as pas à discuter les ordres.
L’argument qui tue ! Celui du type qui a rien dans le ciboulot et qui veut juste asseoir son petit pouvoir. Mesquin. Mais bon, apparemment, je ne pouvais pas y couper.
_ C’est bon, c’est bon. Qu’est-ce que je dois faire ?
_ Tu vas voir, c’est extrêmement simple. Cette missive doit être remis à Otori-san, qui travaille dans le bar/tripot – le Red Mamba -, dans le quartier des Shintoki.
_ Euh… Ouais…
_ Il te suffit d’enlever ton bandeau de village, de passer ces guenilles et tu te fondras dans le décor. Tu ne seras que l’un des nombreux gamins sans le sou qui traînent dans le quartier.
_ Mouais… Et pourquoi que t’y vas pas toi-même ?
_ Parce que je suis un peu trop voyant. Et puis parce que c’est ce que j’ai décidé.
Et rebelote ! L’argument du type qui a un pois chiche dans le cerveau. Qu’est-ce que ça peut m’énerver !!
Donc, je pris cette foutue missive et, après m’être changé, je partis dans le quartier mal famé des Shintoki. Heureusement, mon « boss » m’avait donné une carte relativement précise sur l’emplacement dudit tripot. Alors que je faisais semblant de savoir où j’allais, au détour d’une ruelle, je tombais dans une impasse. Et accessoirement, dans une embuscade. Je jetai un coup d’œil à la carte et observais les alentours.
Bonne nouvelle, j’étais au bon endroit. Mauvaise nouvelle, pas de Red Mamba. Deuxième mauvaise nouvelle, je m’étais fait entuber.
*
* *
[i]Impossible de me souvenir de ce qu’il s’était passé juste après que j’eusse découvert qu’il s’agissait d’un piège.* *
L’homme s’approcha et retira quelque chose près de mon cou. La femme lutta pendant près de cinq minutes pour le faire sortir, avant de s’adresser à moi.
_ Je vous prie de bien vouloir excuser mon collègue. Mais c’est un excellent praticien. Mais ne le lui répétez pas. Il deviendrait encore plus insoutenable. Sinon, maintenant qu’il a enlever son aiguille, vous devriez pouvoir bouger dans quelques minutes.
_ …
_ Vous devez vous demander où vous êtes et ce qu’il vous est arrivé, n’est-ce pas ?
_ …
_ Et bien, il se trouve que vous n’avez pas été assez prudent. Le type qui vous a donné votre… mission ne fait pas partie des forces d’occupation. C’est un rabatteur. Il vous a envoyé dans une embuscade. Heureusement pour vous, ils cherchent des genins vivants. Ils vous ont donc gazé. Et deuxième coup de chance, quelques chunins les surveillaient et ils sont intervenus, les prenant sur le fait. Ils vous ont ramené ici, à l’hôpital, où nous nous sommes occupés de vous. Bon, vous allez pouvoir sortir d’ici quelques heures. Bien sûr, il vous faudra rester à peu près calme pendant un jour ou deux. Je vous laisse vous reposer.
Ouf… Enfin tranquille ! Mais quel moulin à paroles, cette gonzesse ! Bon, en même temps, entre mes souvenirs et son résumé, je savais ce qui venait de m’arriver.
Bienvenu à Narasu, Keiji…
Keiji Nakajima- Combattant Débutant
- Messages : 5
Date d'inscription : 02/03/2011
Re: Narasu
L’Ultimate Fighting, hein ? Sur le coup, la mission ne m’avait rien fait dans la mesure où je ne savais pas ce que c’était. Rien qu’après en avoir parlé, j’étais déjà moins chaud pour y aller. Ouais, étrangement, pendant tout mon temps à Arasu, et ça faisait un paquet de temps sans même que j’y fasse gaffe, j’avais jamais entendu parlé de ce truc.
Bon, en même temps, je m’efforcais d’éviter tous les machins dangereux. Déjà que j’étais écartelé entre un hôpital qui voulait me recruter à plein temps, une bande de nécromanciens d’un niveau infiniment supérieur au mien qui me surveillait du fait de mon manque de motivation, et les débris épars de Kodomo no Asu, j’allais pas me lancer dans des combats sans chakra contre des bourrins dont c’était la spécialité…
Et pourtant, voilà que je me retrouvais projeté en plein dedans. Enfin, c’était la premiere mission sérieuse que me confiait le QG. Un tant soit peu plus sérieuse qu’un travail de routine à l’hopital de campagne ou des missions pour genins. J’avais bien sûr déserté, mais je m’étais rendu dès que les troupes de Kiritsu avaient pénetré dans l’hôpital d’Arasu. Je n’avais pas été le premier, mais pas de beaucoup, à me constituer prisonnier. Rien qu’à voir le flux de blessés qui arrivait sans cesse chez nous, on se doutait du truc. Sans compter que le temps que mettaient lesdits blessés ç passer du champ de bataille à l’hôpital de fortune diminuait constamment, les nouvelles des combats devenant de plus en plus fraîches, jusqu'à ce que les fracas même des affrontements deviennent audibles.
Tout ça, ça devait être la fuite de cette ballade à Takaoka. J’veux dire, qui aurait pu prévoir qu’une simple mission de vol de parchemin d’invocation pourrait résulter en la destruction de plusieurs bâtiments, dont la demeure d’un type super important ? Accessoirement, l’otage que nous avions pris à ce moment-là avait été grièvement blessé mais il avait survécu, en plus. C’était vraiment un ‘tain de chanceux, celui-là. J’veux dire, combien de non-ninjas survivraient à une chute du troisième étage d’un manoir, chute au milieu des décombres dudit bâtiment ? Il avait du avoir une formation samouraï, encore que l’efficacité de celle-ci était plus que douteuse, vu la facilité déconcertante avec laquelle on l’avait capturé…
Ouais, tout ça pour récupérer un parchemin d’invocation unique qui avait disparu de la face du monde depuis des siècles. Ou un truc du genre.
Mon compagnon d’infortune du moment, Ryo, avait survécu aussi. Il était apparemment là sur son temps libre. Il en avait eu pour son argent, c’était sûr… Bon, il avait failli mourir, mais à la limite, ça, c’étaient les risques du métier. Pis depuis quand Ryo partait en mission sur son temps libre ? Tout se perdait, en ce monde… Et les rats, les rats !
Mais ça ne servait à rien d’essayer de se cacher la vérité en refusant de penser à la conclusion de l’Affaire Takaoka. Au final, ma prime avait considérablement augmenté. Et quand je disais considérablement… Mon degré de dangerosité estimé de D, soit un niveau totalement inoffensif qui m’assurait qu’aucune personne saine d’esprit et voulant se faire un tant soit peu d’argent ne s’intéresserait à moi était passé à C, avec une somme tout de suite plus intéressante, à fortiori pour quelqu’un sans grandes capacités de combat…
Ils m’avaient reconnus avec les témoignages. Je ne sortirai plus jamais de chez moi, avais-je alors pensé.
C’était même ce que j’avais fait, ne m’attirant plus le moindre ennui. A la conquête, je m’étais rendu, j’avais été incarcéré dans un hangar avec plusieurs autres, et on avait examiné mon dossier. On m’avait interrogé, aussi. J’avais dit la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. C’avait été rapide. Puis je m’étais retrouvé genin dans les faits, sinon dans le grade. En parlant de grade… Je n’en avais même plus, on aurait dit. Tout le monde se méfiait de moi, à tort. Même si j’aurais fait pareil…
J’avais enchainé les missionettes de patrouilles (au milieu de shinobis chevronnés prêts à m’embrocher où, dans les meilleurs des cas, me tabasser jusqu'à ce que presque-mort s’ensuive à la moindre incartade). J’avais aussi réparé des bâtiments (un truc de travailleurs sans diplômes, j’suis un shinobi-chuunin, moi !), puis, commencé à réparer des gens. Tout doucement. Seulement des trucs sans importances.
Mais là, j’avais une vraie mission, c’était le moment de briller pour qu’on me fiche la paix une bonne fois pour toute. Ce qui ramenait le fil de mes pensées à l’Ultimate Fighting, et au ring sur lequel se déroulait celui-ci. Le colossal chuunin Hisoka Kaneda se battait avec acharnement contre un autre boxeur, pour le cinquième soir d’affilée. Mieux valait qu’il gagne, ou soit la mission prendrait considérablement plus de temps, soit elle échouerait purement et simplement.
Malgré sa carrure pour le moins imposante, pour ne pas dire oppressante, Hisoka n’était même pas le chef de notre petit groupe. L’honneur revenait à un jeune juunin de Chikara. Tellement jeune qu’il devait forcément taper dans la catégorie petit génie. Et, comme chacun sait, les petits génies sont particulièrement irritants.
Et puis, même s’il n’en était pas un, il était vraiment trop jeune pour être juunin. Nan mais sérieusement, promouvoir des gens aussi jeunes ? Il avait dû faire des trucs pendant la guerre ou je-ne-savais-quoi. Mais il était plutôt sympa donc on s’entendait quand même plutôt bien, malgré la période nécessaire pour faire connaissance. Otarin Rekaishi, le juunin, semblait quelqu’un de serieux, pas trop prise de tête. Il se la jouait cool pour le moment, genre on est tous importants, tout ça. Ca durerait sûrement pas, c’était la promotion qui lui tourneboulait la tête. Bientôt, il cracherait sur ses subordonnés. Ha !
Pendant que je me plaignais intérieurement de tout et de rien, en particulier de : l’hystérie des spectateurs, les hurlements des spectateurs, les insultes des spectateurs, l’odeur de sueur des spectateurs, le parti-pris des spectateurs, la couleur du sol, et le fait que ledit sol collait à mes chaussures, avec effet spécial toilettes publiques, Hisoka immobilisa définitivement son adversaire qui demanda grâce.
Quand Hisoka descendit du ring, une secousse secoua le sol. Enfin presque. Pas loin du tout, vraiment. Un type lui lâcha un papelard dans les mains, et se tira. Le colosse fit tourner le papier, contenant le lieu du rendez-vous, l’itinéraire et l’heure. Otarin décida de repérer les lieux un peu avant, même si nous n’avions pas beaucoup de temps. Et qu’il nous fallait aussi des armes, apparemment. Nan mais sérieusement, ptet que les deux autres ont l’habitude des armes, mais pas moi ! Boah, un couteau fera l’affaire, me dis-je…
« Vous avez conscience qu’ils prévoient sans doute que nous repèrerons les lieux en avance, pas vrai ? » fis-je.
« C’est possible. » répondit le gradé.
« Et qui dit dans ce cas qu’ils ne nous attaqueront pas en avance ? » continuai-je.
« Euh, y’a une heure de rendez-vous ? »
« On s’y rend nous aussi en avance. » intervint Hisoka, pensif.
« En plus, ils doivent avoir nos signalements. » ajouta Otarin.
« Peu vraisemblable que ça soit pas le cas ! » renchéris-je.
Après quelques autres pas dans la rue, nous nous arrêtâmes et nous fixâmes mutuellement.
« On devrait peut-être passer à l’hôpital pour être en pleine forme pour tout à l’heure. Surtout toi. » dis-je en regardant Hisoka.
« Si on le fait, ils seront sûrs que nous avons des liens avec les shinobis. » objecta Otarin.
« Si on le fait pas, on se fera casser en deux tout à l’heure… » marmonnai-je.
« Et si on me rafistolait vite fait, et qu’on y allait ? Vous en faites pas pour moi, je suis assez grand pour m’occuper de moi-même. » coupa le géant. Aurais-je senti un certain humour ? Dans le doute, disons que non.
Je l’examinai à la lueur d’un réverbère, et guéris dans une certaine mesure les blessures les plus importantes, tout en cachant leur absence avec des bandages classiques. Puis nous fîmes halte dans un de ces petits magasins jamais vraiment ouverts, jamais vraiment fermés non plus. Le genre contrebande, quoi. Le seul autre genre qui remplissait les critères, c’était celui où on travaille vingt heures sur vingt-quatre. Et ils faisaient généralement pas dans les armes meurtrières.
Hisoka se décida pour une masse hérissée de piques qui devait faire dans les quinze kilos. Après quelques moulinets en l’air, il la paya avec de l’argent qu’il compta faire rembourser au QG. Grand bien lui fasse, comme si… Le baudrier plus ou moins fourni avec était en cuir clouté effet argent et lui maintenait l’arme sur le dos tout en laissant le manche dépasser confortablement de son épaule droite, là où il pourrait saisir son arme facilement.
Cédant à un besoin de discrétion que les kunais ne remplissaient pas, je pris deux dagues d’une trentaine de centimètres chacune. Le vendeur, petit, malingre, aux yeux chafouins, nous jetait des regards en coin. Normal, on partait en guerre. Qui ne se méfiait pas des gens comme ça ? Ils pouvaient choisir de s’échauffer sur place, savait-on jamais.
L’itinéraire devait nous conduire à travers le quart de la ville, jusqu’au quartier de Yomi, la plupart du temps à travers de sombres ruelles tortueuses, sans doute pour nous permettre de refléchir sur le bien, le mal, la vie, la mort, et la puanteur de la décomposition. Comme si les morts en avaient quelque chose à foutre. C’est dans une de ses ruelles qu’Otarin descella son sabre, une arme qui devrait être adaptée à ce qui nous attendait. M’enfin comme on savait pas vraiment à quoi s’attendre… Il en profita pour mettre ses deux dagues dans sa ceinture, des fois que. Ptet une armurerie ambulante, ce type.
Au final, nous nous trouvâmes dans une petite rue vide et relativement propre. Il restait encore une heure à tout casser avant le rendez-vous. Pas le temps de repartir et de revenir, de toute façon. Les deux murs qui formaient la rue étaient aveugles, ce qui éliminait la présence potentielle de temoins. D’ailleurs, rien ne suggérait que les meurtres précédents avaient eu lieu ici, hein. Nous revînmes d’un commun accord à une rue plus peuplée et nous arrêtâmes dans une taverne.
Sur le conseil d’Otarin, car il s’agissait d’un conseil et non d’un ordre, Hisoka s’endormit sur le banc dos au mur tandis que le chef et moi fixions les boissons devant nous, buvant une gorgée de temps à autres, les sens aux aguets. Enfin, lui, peut-être, mais moi, j’m’endormais sur place. De toute façon, nous n’avions pas grand-chose à nous dire. Il avait voulu faire plus ample connaissance en parlant de la guerre, puis s’était souvenu que j’étais un déserteur, et que quand on lui avait donné l’ordre de mission, on l’avait averti. Forcément, ça la foutait mal. Et comme c’était un peu le sujet chaud du moment…
Il restait toujours le changement de Mahoukage, mais comme j’avais mis les pieds à Mahou depuis perpette, ça allait pas pouvoir aller non plus, comme sujet de conversation. Alors qu’il ouvrait la bouche pour la troisième fois, Hisoka ouvrit les yeux et se redressa. C’était l’heure. Merveilleux.
La ruelle était toujours aussi vide, mais il y avait une grosse cible peinte en rouge pile au milieu. Du genre ‘’Mettez-vous au milieu, vous craignez rien, faites-moi confiance !’’. Evidemment, nous nous mîmes à quelques pas de là. Puis attendîmes. L’heure du rendez-vous était passée depuis une bonne vingtaine de minutes quand je dis :
« Bon, visiblement, ils nous ont posé un lapin. Plus qu’ç rentrer, pas vrai, Otarin ? »
« Hum… On dirait qu’il va falloir nous mettre dans la cible pour qu’il viennent. Sûrement que… » murmura le jeune juunin.
« Je me serai mis dedans tout de suite et on aurait pas eu a poireauter comme ca… » lacha Hisoka. Tu parles d’une ambiance. Au moins, il obéissait à ces supérieurs. J’voulais même pas imaginer ce qui se passerait s’il devenait berserk. Sans doute pleins de petits morceaux partout.
« Bon, tous dans la cible ! » décida Otarin.
« Je l’savais, qu’on y couperait pas… »
Une fois tous entassés dans le cercle rouge, des gens apparurent à chaque bout de la ruelle. Genre comme par magie. Celui qui semblait être le chef s’avanca, un sourire goguenard aux lèvres :
« Vous en avez mis, du temps. Remarque, certains ont été plus têtus que vous… »
« Pourquoi vous nous avez demandé de venir ici ? Et avec des armes ? » Hisoka prit le rôle de chef. Normal, avec son gabarit, alors que nous n’étions que de pauvres civils sans chakra. Autant jouer les civils au cas où les autres sauraient pas qu’on était des ninjas.
« On se demandait si ça vous plairait de rejoindre notre gang. On est en pleine phase de recrutement. » C’était le chef, toujours. Et toujours son sourire stupide. Soit il jouait le bâtard souriant. Soit il en était un…
« Le rapport entre le recrutement et les armes ? »
« Oh, c’est bien simple, je vous expliquerai. Alors, vous êtes intéressés ? »
« On pourrait avoir d’autres informations ? » demanda prudemment le poids lourd.
« Voyons voir… Nous tenons entre autres à nous faire une place au soleil et devenir à terme un gang majeur d’Arasu. Ou Narasu, comme ils l’appellent. » ajouta-t-il avec un ricanement.
« Entre autres ? » intervint le ‘’coach’’ d’un ton neutre.
« Hey, les amis, vous êtes pas abilités à en savoir plus ! » Et voilà qu’il nous faisait le coup du grand copain…
« On peut en discuter entre nous et on se revoit demain ? »
« Vous avez deux minutes. Pas mal, hein ? »
Deux minutes, ça faisait court. Nos chuchotis furent des plus brefs :
« Y’a qu’en les suivant qu’on en saura plus ! »
« Okay ! »
« Ouais… »
« On accepte ! » dit Hisoka d’une voix de stentor qui effraya les trois pigeons et demi qui nichaient dans le coin.
« Oh, mais avant, il faut passer un petit test de rien du tout ! » Le sourire du chef s’élargit.
La quinzaine de types se trouvant dans la ruelle sortirent divers objets ayant pour seul point commun de mériter l’appellation d’armes. Les murs étaient suffisamment rapprochés pour empêcher les agresseurs de venir à plus de deux de face. De son côté, Hisoka avait une allonge monstrueuse avec sa masse, et même s’il ne pouvait pas mouliner tout son soûl, un enchainement dévastateur de coups verticaux suffit à décimer sa moitié des assaillants. Il y en eut bien un qui passa sous sa garde, mais la mandale qu’il mangea le convint rapidement d’abandonner.
Somme toute, ces types étaient totalement lambdas. Ils se battaient encore plus mal que le combattant le moins aguerri que j’avais jamais vu, et c’était Pépé Jacquot, qu’avait plus qu’une jambe de bois et trois doigts (au total). Bon, le Vieux était un ancien mercenaire, soi-disant de renom, mais il devait bien taper dans les soixante-dix piges, et j’étais gentil. De notre côté, Otarin se débrouillait comme un chef avec son sabre pour débouter ses assaillants, me laissant le rôle de… Bin de rien du tout. Mais bon, j’étais censé être un soigneur, alors me tenir d’un air terrifié en tremblant sur place devait coller à mon role. Ha !
Finalement, le chef mit fin à l’assaut en tapant dans ses mains :
« Bien, bien. Tres bien, même. Et sinon, vous restez ensembles, tous les trois ? »
« Parce que nous n’étions pas censés le rester ? » rétorqua Hisoka. Se faire attaquer par des types ordinaires envoyés au casse-pipe par un petit malin affublé d’un sourire ridicule avait l’air de lui taper sur les nerfs.
« La plupart du temps, les combattants convoqués viennent seuls, à la rigueur avec leur coach. Z’êtes que le troisième groupe à faire venir le soigneur. » Il haussa les épaules.
« Par curiosité, il se serait passé quoi si nous n’avions pas résisté à l’assaut ? » demanda Otarin.
« A votre avis ? » Ouais d’accord, message reçu.
« Et si on avait refusé l’offre ? » continua le juunin.
« Est-il vraiment nécessaire que je réponde ? C’est bien ce qu’il me semblait. Je vais maintenant vous amener à la Base. Il y aura peut-être une examination plus poussée, au fait. »
Les types lambdas se dispersèrent, seulement une poignee restant avec nous et notre accompagnateur tandis que nous allions vers ‘’La Base’’. Quel nom de merde…
Bon, en même temps, je m’efforcais d’éviter tous les machins dangereux. Déjà que j’étais écartelé entre un hôpital qui voulait me recruter à plein temps, une bande de nécromanciens d’un niveau infiniment supérieur au mien qui me surveillait du fait de mon manque de motivation, et les débris épars de Kodomo no Asu, j’allais pas me lancer dans des combats sans chakra contre des bourrins dont c’était la spécialité…
Et pourtant, voilà que je me retrouvais projeté en plein dedans. Enfin, c’était la premiere mission sérieuse que me confiait le QG. Un tant soit peu plus sérieuse qu’un travail de routine à l’hopital de campagne ou des missions pour genins. J’avais bien sûr déserté, mais je m’étais rendu dès que les troupes de Kiritsu avaient pénetré dans l’hôpital d’Arasu. Je n’avais pas été le premier, mais pas de beaucoup, à me constituer prisonnier. Rien qu’à voir le flux de blessés qui arrivait sans cesse chez nous, on se doutait du truc. Sans compter que le temps que mettaient lesdits blessés ç passer du champ de bataille à l’hôpital de fortune diminuait constamment, les nouvelles des combats devenant de plus en plus fraîches, jusqu'à ce que les fracas même des affrontements deviennent audibles.
Tout ça, ça devait être la fuite de cette ballade à Takaoka. J’veux dire, qui aurait pu prévoir qu’une simple mission de vol de parchemin d’invocation pourrait résulter en la destruction de plusieurs bâtiments, dont la demeure d’un type super important ? Accessoirement, l’otage que nous avions pris à ce moment-là avait été grièvement blessé mais il avait survécu, en plus. C’était vraiment un ‘tain de chanceux, celui-là. J’veux dire, combien de non-ninjas survivraient à une chute du troisième étage d’un manoir, chute au milieu des décombres dudit bâtiment ? Il avait du avoir une formation samouraï, encore que l’efficacité de celle-ci était plus que douteuse, vu la facilité déconcertante avec laquelle on l’avait capturé…
Ouais, tout ça pour récupérer un parchemin d’invocation unique qui avait disparu de la face du monde depuis des siècles. Ou un truc du genre.
Mon compagnon d’infortune du moment, Ryo, avait survécu aussi. Il était apparemment là sur son temps libre. Il en avait eu pour son argent, c’était sûr… Bon, il avait failli mourir, mais à la limite, ça, c’étaient les risques du métier. Pis depuis quand Ryo partait en mission sur son temps libre ? Tout se perdait, en ce monde… Et les rats, les rats !
Mais ça ne servait à rien d’essayer de se cacher la vérité en refusant de penser à la conclusion de l’Affaire Takaoka. Au final, ma prime avait considérablement augmenté. Et quand je disais considérablement… Mon degré de dangerosité estimé de D, soit un niveau totalement inoffensif qui m’assurait qu’aucune personne saine d’esprit et voulant se faire un tant soit peu d’argent ne s’intéresserait à moi était passé à C, avec une somme tout de suite plus intéressante, à fortiori pour quelqu’un sans grandes capacités de combat…
Ils m’avaient reconnus avec les témoignages. Je ne sortirai plus jamais de chez moi, avais-je alors pensé.
C’était même ce que j’avais fait, ne m’attirant plus le moindre ennui. A la conquête, je m’étais rendu, j’avais été incarcéré dans un hangar avec plusieurs autres, et on avait examiné mon dossier. On m’avait interrogé, aussi. J’avais dit la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. C’avait été rapide. Puis je m’étais retrouvé genin dans les faits, sinon dans le grade. En parlant de grade… Je n’en avais même plus, on aurait dit. Tout le monde se méfiait de moi, à tort. Même si j’aurais fait pareil…
J’avais enchainé les missionettes de patrouilles (au milieu de shinobis chevronnés prêts à m’embrocher où, dans les meilleurs des cas, me tabasser jusqu'à ce que presque-mort s’ensuive à la moindre incartade). J’avais aussi réparé des bâtiments (un truc de travailleurs sans diplômes, j’suis un shinobi-chuunin, moi !), puis, commencé à réparer des gens. Tout doucement. Seulement des trucs sans importances.
Mais là, j’avais une vraie mission, c’était le moment de briller pour qu’on me fiche la paix une bonne fois pour toute. Ce qui ramenait le fil de mes pensées à l’Ultimate Fighting, et au ring sur lequel se déroulait celui-ci. Le colossal chuunin Hisoka Kaneda se battait avec acharnement contre un autre boxeur, pour le cinquième soir d’affilée. Mieux valait qu’il gagne, ou soit la mission prendrait considérablement plus de temps, soit elle échouerait purement et simplement.
Malgré sa carrure pour le moins imposante, pour ne pas dire oppressante, Hisoka n’était même pas le chef de notre petit groupe. L’honneur revenait à un jeune juunin de Chikara. Tellement jeune qu’il devait forcément taper dans la catégorie petit génie. Et, comme chacun sait, les petits génies sont particulièrement irritants.
Et puis, même s’il n’en était pas un, il était vraiment trop jeune pour être juunin. Nan mais sérieusement, promouvoir des gens aussi jeunes ? Il avait dû faire des trucs pendant la guerre ou je-ne-savais-quoi. Mais il était plutôt sympa donc on s’entendait quand même plutôt bien, malgré la période nécessaire pour faire connaissance. Otarin Rekaishi, le juunin, semblait quelqu’un de serieux, pas trop prise de tête. Il se la jouait cool pour le moment, genre on est tous importants, tout ça. Ca durerait sûrement pas, c’était la promotion qui lui tourneboulait la tête. Bientôt, il cracherait sur ses subordonnés. Ha !
Pendant que je me plaignais intérieurement de tout et de rien, en particulier de : l’hystérie des spectateurs, les hurlements des spectateurs, les insultes des spectateurs, l’odeur de sueur des spectateurs, le parti-pris des spectateurs, la couleur du sol, et le fait que ledit sol collait à mes chaussures, avec effet spécial toilettes publiques, Hisoka immobilisa définitivement son adversaire qui demanda grâce.
Quand Hisoka descendit du ring, une secousse secoua le sol. Enfin presque. Pas loin du tout, vraiment. Un type lui lâcha un papelard dans les mains, et se tira. Le colosse fit tourner le papier, contenant le lieu du rendez-vous, l’itinéraire et l’heure. Otarin décida de repérer les lieux un peu avant, même si nous n’avions pas beaucoup de temps. Et qu’il nous fallait aussi des armes, apparemment. Nan mais sérieusement, ptet que les deux autres ont l’habitude des armes, mais pas moi ! Boah, un couteau fera l’affaire, me dis-je…
« Vous avez conscience qu’ils prévoient sans doute que nous repèrerons les lieux en avance, pas vrai ? » fis-je.
« C’est possible. » répondit le gradé.
« Et qui dit dans ce cas qu’ils ne nous attaqueront pas en avance ? » continuai-je.
« Euh, y’a une heure de rendez-vous ? »
« On s’y rend nous aussi en avance. » intervint Hisoka, pensif.
« En plus, ils doivent avoir nos signalements. » ajouta Otarin.
« Peu vraisemblable que ça soit pas le cas ! » renchéris-je.
Après quelques autres pas dans la rue, nous nous arrêtâmes et nous fixâmes mutuellement.
« On devrait peut-être passer à l’hôpital pour être en pleine forme pour tout à l’heure. Surtout toi. » dis-je en regardant Hisoka.
« Si on le fait, ils seront sûrs que nous avons des liens avec les shinobis. » objecta Otarin.
« Si on le fait pas, on se fera casser en deux tout à l’heure… » marmonnai-je.
« Et si on me rafistolait vite fait, et qu’on y allait ? Vous en faites pas pour moi, je suis assez grand pour m’occuper de moi-même. » coupa le géant. Aurais-je senti un certain humour ? Dans le doute, disons que non.
Je l’examinai à la lueur d’un réverbère, et guéris dans une certaine mesure les blessures les plus importantes, tout en cachant leur absence avec des bandages classiques. Puis nous fîmes halte dans un de ces petits magasins jamais vraiment ouverts, jamais vraiment fermés non plus. Le genre contrebande, quoi. Le seul autre genre qui remplissait les critères, c’était celui où on travaille vingt heures sur vingt-quatre. Et ils faisaient généralement pas dans les armes meurtrières.
Hisoka se décida pour une masse hérissée de piques qui devait faire dans les quinze kilos. Après quelques moulinets en l’air, il la paya avec de l’argent qu’il compta faire rembourser au QG. Grand bien lui fasse, comme si… Le baudrier plus ou moins fourni avec était en cuir clouté effet argent et lui maintenait l’arme sur le dos tout en laissant le manche dépasser confortablement de son épaule droite, là où il pourrait saisir son arme facilement.
Cédant à un besoin de discrétion que les kunais ne remplissaient pas, je pris deux dagues d’une trentaine de centimètres chacune. Le vendeur, petit, malingre, aux yeux chafouins, nous jetait des regards en coin. Normal, on partait en guerre. Qui ne se méfiait pas des gens comme ça ? Ils pouvaient choisir de s’échauffer sur place, savait-on jamais.
L’itinéraire devait nous conduire à travers le quart de la ville, jusqu’au quartier de Yomi, la plupart du temps à travers de sombres ruelles tortueuses, sans doute pour nous permettre de refléchir sur le bien, le mal, la vie, la mort, et la puanteur de la décomposition. Comme si les morts en avaient quelque chose à foutre. C’est dans une de ses ruelles qu’Otarin descella son sabre, une arme qui devrait être adaptée à ce qui nous attendait. M’enfin comme on savait pas vraiment à quoi s’attendre… Il en profita pour mettre ses deux dagues dans sa ceinture, des fois que. Ptet une armurerie ambulante, ce type.
Au final, nous nous trouvâmes dans une petite rue vide et relativement propre. Il restait encore une heure à tout casser avant le rendez-vous. Pas le temps de repartir et de revenir, de toute façon. Les deux murs qui formaient la rue étaient aveugles, ce qui éliminait la présence potentielle de temoins. D’ailleurs, rien ne suggérait que les meurtres précédents avaient eu lieu ici, hein. Nous revînmes d’un commun accord à une rue plus peuplée et nous arrêtâmes dans une taverne.
Sur le conseil d’Otarin, car il s’agissait d’un conseil et non d’un ordre, Hisoka s’endormit sur le banc dos au mur tandis que le chef et moi fixions les boissons devant nous, buvant une gorgée de temps à autres, les sens aux aguets. Enfin, lui, peut-être, mais moi, j’m’endormais sur place. De toute façon, nous n’avions pas grand-chose à nous dire. Il avait voulu faire plus ample connaissance en parlant de la guerre, puis s’était souvenu que j’étais un déserteur, et que quand on lui avait donné l’ordre de mission, on l’avait averti. Forcément, ça la foutait mal. Et comme c’était un peu le sujet chaud du moment…
Il restait toujours le changement de Mahoukage, mais comme j’avais mis les pieds à Mahou depuis perpette, ça allait pas pouvoir aller non plus, comme sujet de conversation. Alors qu’il ouvrait la bouche pour la troisième fois, Hisoka ouvrit les yeux et se redressa. C’était l’heure. Merveilleux.
La ruelle était toujours aussi vide, mais il y avait une grosse cible peinte en rouge pile au milieu. Du genre ‘’Mettez-vous au milieu, vous craignez rien, faites-moi confiance !’’. Evidemment, nous nous mîmes à quelques pas de là. Puis attendîmes. L’heure du rendez-vous était passée depuis une bonne vingtaine de minutes quand je dis :
« Bon, visiblement, ils nous ont posé un lapin. Plus qu’ç rentrer, pas vrai, Otarin ? »
« Hum… On dirait qu’il va falloir nous mettre dans la cible pour qu’il viennent. Sûrement que… » murmura le jeune juunin.
« Je me serai mis dedans tout de suite et on aurait pas eu a poireauter comme ca… » lacha Hisoka. Tu parles d’une ambiance. Au moins, il obéissait à ces supérieurs. J’voulais même pas imaginer ce qui se passerait s’il devenait berserk. Sans doute pleins de petits morceaux partout.
« Bon, tous dans la cible ! » décida Otarin.
« Je l’savais, qu’on y couperait pas… »
Une fois tous entassés dans le cercle rouge, des gens apparurent à chaque bout de la ruelle. Genre comme par magie. Celui qui semblait être le chef s’avanca, un sourire goguenard aux lèvres :
« Vous en avez mis, du temps. Remarque, certains ont été plus têtus que vous… »
« Pourquoi vous nous avez demandé de venir ici ? Et avec des armes ? » Hisoka prit le rôle de chef. Normal, avec son gabarit, alors que nous n’étions que de pauvres civils sans chakra. Autant jouer les civils au cas où les autres sauraient pas qu’on était des ninjas.
« On se demandait si ça vous plairait de rejoindre notre gang. On est en pleine phase de recrutement. » C’était le chef, toujours. Et toujours son sourire stupide. Soit il jouait le bâtard souriant. Soit il en était un…
« Le rapport entre le recrutement et les armes ? »
« Oh, c’est bien simple, je vous expliquerai. Alors, vous êtes intéressés ? »
« On pourrait avoir d’autres informations ? » demanda prudemment le poids lourd.
« Voyons voir… Nous tenons entre autres à nous faire une place au soleil et devenir à terme un gang majeur d’Arasu. Ou Narasu, comme ils l’appellent. » ajouta-t-il avec un ricanement.
« Entre autres ? » intervint le ‘’coach’’ d’un ton neutre.
« Hey, les amis, vous êtes pas abilités à en savoir plus ! » Et voilà qu’il nous faisait le coup du grand copain…
« On peut en discuter entre nous et on se revoit demain ? »
« Vous avez deux minutes. Pas mal, hein ? »
Deux minutes, ça faisait court. Nos chuchotis furent des plus brefs :
« Y’a qu’en les suivant qu’on en saura plus ! »
« Okay ! »
« Ouais… »
« On accepte ! » dit Hisoka d’une voix de stentor qui effraya les trois pigeons et demi qui nichaient dans le coin.
« Oh, mais avant, il faut passer un petit test de rien du tout ! » Le sourire du chef s’élargit.
La quinzaine de types se trouvant dans la ruelle sortirent divers objets ayant pour seul point commun de mériter l’appellation d’armes. Les murs étaient suffisamment rapprochés pour empêcher les agresseurs de venir à plus de deux de face. De son côté, Hisoka avait une allonge monstrueuse avec sa masse, et même s’il ne pouvait pas mouliner tout son soûl, un enchainement dévastateur de coups verticaux suffit à décimer sa moitié des assaillants. Il y en eut bien un qui passa sous sa garde, mais la mandale qu’il mangea le convint rapidement d’abandonner.
Somme toute, ces types étaient totalement lambdas. Ils se battaient encore plus mal que le combattant le moins aguerri que j’avais jamais vu, et c’était Pépé Jacquot, qu’avait plus qu’une jambe de bois et trois doigts (au total). Bon, le Vieux était un ancien mercenaire, soi-disant de renom, mais il devait bien taper dans les soixante-dix piges, et j’étais gentil. De notre côté, Otarin se débrouillait comme un chef avec son sabre pour débouter ses assaillants, me laissant le rôle de… Bin de rien du tout. Mais bon, j’étais censé être un soigneur, alors me tenir d’un air terrifié en tremblant sur place devait coller à mon role. Ha !
Finalement, le chef mit fin à l’assaut en tapant dans ses mains :
« Bien, bien. Tres bien, même. Et sinon, vous restez ensembles, tous les trois ? »
« Parce que nous n’étions pas censés le rester ? » rétorqua Hisoka. Se faire attaquer par des types ordinaires envoyés au casse-pipe par un petit malin affublé d’un sourire ridicule avait l’air de lui taper sur les nerfs.
« La plupart du temps, les combattants convoqués viennent seuls, à la rigueur avec leur coach. Z’êtes que le troisième groupe à faire venir le soigneur. » Il haussa les épaules.
« Par curiosité, il se serait passé quoi si nous n’avions pas résisté à l’assaut ? » demanda Otarin.
« A votre avis ? » Ouais d’accord, message reçu.
« Et si on avait refusé l’offre ? » continua le juunin.
« Est-il vraiment nécessaire que je réponde ? C’est bien ce qu’il me semblait. Je vais maintenant vous amener à la Base. Il y aura peut-être une examination plus poussée, au fait. »
Les types lambdas se dispersèrent, seulement une poignee restant avec nous et notre accompagnateur tandis que nous allions vers ‘’La Base’’. Quel nom de merde…
Iarwain- Lord of Santa
- Messages : 2106
Date d'inscription : 09/03/2008
Localisation : Laponie
Re: Narasu
La Base, franchement, c’était la base de la base des noms qu’on peut donner à une base, pathétique. Qui plus est une base de mafieux regroupés en gang. Le «Qg» de Chikara dans lequel je logeais avant d’être muté à Narasu avait tout de même plus de classe. Mais non, ils n’avaient pas trouvé mieux. Et ils espéraient devenir un gang majeur. Je ne sais pas ce qu’ils avaient fumé mais ça devait être une sacrée quantité de merdouille.
Le délégué à la parole -je refuse bien évidemment de dire chef, d’abord, c’est quoi un chef?- me faisait froid dans le dos. Un genre de personne qui se donne de l’envergure par des manières assez surprenantes. Son sourire pernicieux toujours collé sur son visage donnait une impression de fausseté incroyable, le tiqueur mielleux qui a peur… De moi? Sans doute pas, mais de mon acolyte colosse Hisoka sûrement déjà plus. En croyant qu’ils ont à faire à des civils et en engageant que des civils, ils ne se focalisent que sur les gros tas de muscles. Bien entendu, il ne fallait jamais prendre des gens à la légère. Notre médecin par ailleurs, me semblait bien plus dangereux qu’il n’en avait l’air. Un mec maigrelet à l’air ridiculement simple, ça ne peut être que monstrueusement fort… Pensais je.
«Bon, chuchotais je au médecin car Hisoka était trop prêt du délégué, on fait quoi une fois à l’intérieur?
-Ben, étant donné que je ne suis que Chuunin et que t’es Juunin, on va dire que c’est toi qui décides.
-Broutilles, une idée s’il te plait!
-On se cache derrière Hisoka et on attend que ça passe.
-Malin. J’essaierais déjà de cartographier les lieux puis on verra sur place, ça te vas?
-Est-ce que j’ai demandé à ce qu’on me demande mon avis moi? Je suis qu’un pauvre homme loin de son foyer…
-C’est ça, et moi je suis la mère michel, alors, c’est d’accord?»
Le toubib opina du chef -et merde c’que j’aime pas ce mot- et nous continuâmes d’avancer sans ouvrir la bouche. Notre cher guide s’arrêta quelques ruelles plus loin, au beau milieu d’un chemin étroit et sombre. Qu’allait il donc nous inventer encore de pire comme manigance qui pue le camembert.
«Hep, avancez plus vite, nous héla-t-il.
-C’bon, on est pas non plus quinze kilomètres derrière, grommelais je.
-Taisez vous et mettez ces bandeaux, nous devons protéger le secret de l’emplacement de la base tant que nous ne sommes pas surs de vous.»
Hisoka tenta de protester mais je lui fis signe d’accepter, au cas ou ils auraient l’idée plus qu’idiote d’essayer de nous planter pendant le court trajet qu’il nous restait, j’avais moyen de les en empêcher. Bien entendu, la mission foirerait mais l’important était de maintenir en vie toute l’équipe. On plaça donc sur nos trois crânes des voiles noirs nos «empêchant» de voir. Bien entendu, il suffisait d’un peu de malice et de Chakra pour regagner une vision plus que potable.
Une fois qu’on m’eut attaché mon bandeau, j’activais mon Seïkakugan, le nombre de personnes nous accompagnant avait augmenté tout d’un coup. Peur d’un accès subit de colère de la part de notre comparse, ou bien tout simplement des mesures de sécurité habituelles? No lo sé. La seule chose que je savais à ce moment là, c’est que s’ils décidaient tous d’attaquer ensemble, j’aurais du mal à tous les contenir le temps que les deux autres retirent les masques et puissent se défendre correctement.
Ils n’en firent rien. On nous mena par plusieurs ruelles en faisant des détours afin de nous désorienter. Manque de tact de la part de chacun de laisser des gens dont on ne connaît même pas l’origine plonger tout droit dans leur Base. Ils n’étaient certes pas très malins, mais plus nombreux ça oui. Il faudrait bien sûr une finesse et une prudence à nulles comparables.
Enfin arrivés à destination, je fis un rapide inventaire de tout ce que je voyais comme sorties, portes et fenêtres ainsi que les murs fragiles avec possibilité de dégomme pour s‘enfuir. Il n’y avait qu’une porte accessible et c’était celle par laquelle nous venions d’entrer. Je comptais une demi-douzaine de fenêtres, dont la moitié étaient des petites embrasures juste là pour faire passer un peu d’air et de lumière. Cependant, les murs étaient moins bien consolidés que sur le reste du bâtiment, ça restait toujours une sortie possible. Je désactivais mon dojutsu pour écouter ce qu’il avait à nous dire.
«Bien, vous voici dans le hall de la Base, nous allons vous mener au Boss…»
Son sourire s’était de nouveau élargi, il était rasséréné par la protection de ses murs. Erreur fatale, comme d’habitude, lorsque l’on se sent en sécurité on se relâche, on commet plus de fautes. Tant mieux pour nous, la réussite de la mission découlait de notre infiltration dans le gang. Il fallait le prendre avec des pincettes le temps d'être complètement acceptés au sein du groupe, puis, l'on pourrait agir plus à notre aise.
On nous mena jusqu'à une porte. Comme d'habitude, on nous mène toujours jusqu'à une porte, on attend toujours cinq dix minutes et on rentre toujours pour voir un piètre boss qui n'avait l'air de rien. Pas cette fois ci, on nous fis attendre devant la porte et l'on nous fis passer le deuxième «test». Rien de bien méchant, quelques soudards engagés afin de vérifier si nous étions vraiment fiables niveau combat. Le seul qui restait en arrière, comme d'habitude, c'était Iarwain. Une fois qu'on eut fini de leur exploser proprement la gueule, les portes s'ouvrirent sur une pièce, tout ce qu'il y a d'habituel mais dans laquelle attendait un homme gigantesque, plus grand encore qu'Hisoka, pas étonnant qu'ils recrutent des gars de l'Ultimate fighting avec un boss aussi monstrueux. Enfin, je ne me laissais pas impressionner et j'avançais en même temps que Iarwain et Hisoka.
«Alors, engagea le colosse, on vous a dit qu'on souhaitait vous recruter? Vous connaissez les règles?
-Les mêmes que partout je suppose?
-C'est à peu près ça, tant que vous faites le boulot et que vous ne posez pas trop de questions, on ne vous embête pas.
-Quel genre de boulot?
-Ça fait partie des questions qu'on ne pose pas...
-Et bien, je ne vois pas comment refuser.
-Moi non plus, je ne vois plus comment vous pourriez refuser.»
Son sourire était peu agréable, assez effrayant, contrairement à son sous fifre qui nous avait accompagnés il était totalement sûr de lui et ne semblait pas relâché, totalement alerte mais pas effrayé. Il ne nous donna pas son nom, pas maintenant en tous cas. Nous n'avions pas sa confiance et ça se voyait. Et ça se comprenait aussi. Un gang avec des ambitions aussi grandes ne peut pas donner sa confiance facilement.
«Alors, vous êtes heureux d'être nos cibles? demanda le gorille.
-Comme peut l'être un asticot au bout d'un hameçon je dirais, marmotta Iarwain.
-Pas confiants, hein? Mes gars sont tous plus barrés les uns que les autres, tous des anciens taulards. Sauf ceux qui viennent du fighting, et encore, ceux là sont peu nombreux, pas d'assez grande longévité, ricana-t-il. Mais vous, vous me semblez costauds.»
Il parlait plus d'Hisoka que du reste du groupe. Costaud n'était pas vraiment le terme que j'aurais utilisé pour qualifier le Mahousard mais évidemment, en comparaison avec l'autre, le Kaneda faisait triste mine. Et, le fait qu'il le qualifie ainsi jouait en notre avantage. Il plaçait déjà la barre haute, il comptait vraiment faire de nous ses nouvelles recrues. Gagné!
«Et, où doit on loger? Je veux dire, j'imagine que vous n'allez pas nous laisser repartir? Pas autrement qu'en mission?
-Tu poses beaucoup trop de questions gamin, fais gaffe, mais je penses que je peux répondre par la négative et te dire qu'on à une loge spécial invités... Puis des chambres permanentes. En général, quelle que soit les événements qui en découlent, on ne reste pas plus de deux jours chez les invités...
-C'est une menace? Fit Hisoka.
-Un avertissement je dirais... Maintenant, laissez moi, j'ai à faire. On va vous conduire là où vous devez être.»
Je savais déjà là où on allait, la cartographie c'est ma spécialité. Une petite discussion entre ninjas s'imposait. Bien entendu on allait tout me mettre sur le râble. Le grade c'est pourri, aussi pourri qu'une chaussette de Sheinji. Je sortis une bouteille et la vida de son contenu. Ah, ça fait du bien de boire un peu. La vodka pétillait dans ma bouche et c'était assez agréable. Rien de tel que l'alcool pour se remettre à flots...
On arriva dans la «chambre des invités». C'était une pièce sobre sans prétention. Elle était éclairée par une des trois brèches repérées ultérieurement. Un bonus de fuite non négligeable. Iarwain le remarqua tout de suite et alla examiner l'ouverture. Hisoka s'affala sur un des lits. Pensé pour soutenir le poids d'un éléphant, le meuble ne broncha pas. Je fis signe à mes deux coéquipiers qu'il fallait qu'on parle.
«C'est ce que je redoutais le plus... Ça n'arrive pas aux gens normaux ça normalement... Se désola Iarwain.
-T'es pas normal, t'es ninja! Fis je.
-Moins fort, les murs ont des oreilles... Me rabroua Hisoka.
-Il n'y a personne à moins de vingt mètres et pas la moindre trace de micros... le rassurais je.
-Comment tu sais ça? C'est inné chez toi?
-Ça s'appelle avoir des ressources...
-Allons donc..
-Bon, on ne va pas se battre pour ça. Alors? Lança le colosse reprenant le sens des réalités.
-Alors quoi? On n'a plus qu'à attendre...
-Bien, on est sur le fil du rasoir et tu demandes d'attendre qu'il cède?
-On joue le jeu, non?
-Non!
-Rah, fais pas chier Iarwain, t'es mort si tu joues pas le jeu de toutes façons...»
Rien ne servait de discuter avec le médecin. Il était certes extrêmement doué en médecine comme j'avais pu le constater, mais c'était aussi un froussard invétéré. Ou plutôt une personne qui ne prend pas de risques, aucun. Au contraire, Hisoka était plutôt franc et brutal dans ses actions décidant tout de suite selon son propre avis. Moi, j'étais plutôt...moi. En fait c'était la meilleure description que je puisse donner de moi-même... M'enfin, d'après les insinuations douteuses de l'autre abruti de tout à l'heure, on savait désormais ce qui était arrivé aux cadavres retrouvés blessés de partout. Une mauvaise intégration.
On continua de discuter jusqu'à une heure tardive quand je leur intimais de se taire, quelqu'un arrivait. Je gardais mon Seïkakugan presque actif en permanence, j'étais prudent. La personne qui entra était l'homme au sourire mielleux qui nous avait emmenés jusqu'ici. Il nous servit une fois de plus son rictus amer avant d'ouvrir la bouche pour murmurer quelques mots...
«On a quelque chose pour vous...»
Le délégué à la parole -je refuse bien évidemment de dire chef, d’abord, c’est quoi un chef?- me faisait froid dans le dos. Un genre de personne qui se donne de l’envergure par des manières assez surprenantes. Son sourire pernicieux toujours collé sur son visage donnait une impression de fausseté incroyable, le tiqueur mielleux qui a peur… De moi? Sans doute pas, mais de mon acolyte colosse Hisoka sûrement déjà plus. En croyant qu’ils ont à faire à des civils et en engageant que des civils, ils ne se focalisent que sur les gros tas de muscles. Bien entendu, il ne fallait jamais prendre des gens à la légère. Notre médecin par ailleurs, me semblait bien plus dangereux qu’il n’en avait l’air. Un mec maigrelet à l’air ridiculement simple, ça ne peut être que monstrueusement fort… Pensais je.
«Bon, chuchotais je au médecin car Hisoka était trop prêt du délégué, on fait quoi une fois à l’intérieur?
-Ben, étant donné que je ne suis que Chuunin et que t’es Juunin, on va dire que c’est toi qui décides.
-Broutilles, une idée s’il te plait!
-On se cache derrière Hisoka et on attend que ça passe.
-Malin. J’essaierais déjà de cartographier les lieux puis on verra sur place, ça te vas?
-Est-ce que j’ai demandé à ce qu’on me demande mon avis moi? Je suis qu’un pauvre homme loin de son foyer…
-C’est ça, et moi je suis la mère michel, alors, c’est d’accord?»
Le toubib opina du chef -et merde c’que j’aime pas ce mot- et nous continuâmes d’avancer sans ouvrir la bouche. Notre cher guide s’arrêta quelques ruelles plus loin, au beau milieu d’un chemin étroit et sombre. Qu’allait il donc nous inventer encore de pire comme manigance qui pue le camembert.
«Hep, avancez plus vite, nous héla-t-il.
-C’bon, on est pas non plus quinze kilomètres derrière, grommelais je.
-Taisez vous et mettez ces bandeaux, nous devons protéger le secret de l’emplacement de la base tant que nous ne sommes pas surs de vous.»
Hisoka tenta de protester mais je lui fis signe d’accepter, au cas ou ils auraient l’idée plus qu’idiote d’essayer de nous planter pendant le court trajet qu’il nous restait, j’avais moyen de les en empêcher. Bien entendu, la mission foirerait mais l’important était de maintenir en vie toute l’équipe. On plaça donc sur nos trois crânes des voiles noirs nos «empêchant» de voir. Bien entendu, il suffisait d’un peu de malice et de Chakra pour regagner une vision plus que potable.
Une fois qu’on m’eut attaché mon bandeau, j’activais mon Seïkakugan, le nombre de personnes nous accompagnant avait augmenté tout d’un coup. Peur d’un accès subit de colère de la part de notre comparse, ou bien tout simplement des mesures de sécurité habituelles? No lo sé. La seule chose que je savais à ce moment là, c’est que s’ils décidaient tous d’attaquer ensemble, j’aurais du mal à tous les contenir le temps que les deux autres retirent les masques et puissent se défendre correctement.
Ils n’en firent rien. On nous mena par plusieurs ruelles en faisant des détours afin de nous désorienter. Manque de tact de la part de chacun de laisser des gens dont on ne connaît même pas l’origine plonger tout droit dans leur Base. Ils n’étaient certes pas très malins, mais plus nombreux ça oui. Il faudrait bien sûr une finesse et une prudence à nulles comparables.
Enfin arrivés à destination, je fis un rapide inventaire de tout ce que je voyais comme sorties, portes et fenêtres ainsi que les murs fragiles avec possibilité de dégomme pour s‘enfuir. Il n’y avait qu’une porte accessible et c’était celle par laquelle nous venions d’entrer. Je comptais une demi-douzaine de fenêtres, dont la moitié étaient des petites embrasures juste là pour faire passer un peu d’air et de lumière. Cependant, les murs étaient moins bien consolidés que sur le reste du bâtiment, ça restait toujours une sortie possible. Je désactivais mon dojutsu pour écouter ce qu’il avait à nous dire.
«Bien, vous voici dans le hall de la Base, nous allons vous mener au Boss…»
Son sourire s’était de nouveau élargi, il était rasséréné par la protection de ses murs. Erreur fatale, comme d’habitude, lorsque l’on se sent en sécurité on se relâche, on commet plus de fautes. Tant mieux pour nous, la réussite de la mission découlait de notre infiltration dans le gang. Il fallait le prendre avec des pincettes le temps d'être complètement acceptés au sein du groupe, puis, l'on pourrait agir plus à notre aise.
On nous mena jusqu'à une porte. Comme d'habitude, on nous mène toujours jusqu'à une porte, on attend toujours cinq dix minutes et on rentre toujours pour voir un piètre boss qui n'avait l'air de rien. Pas cette fois ci, on nous fis attendre devant la porte et l'on nous fis passer le deuxième «test». Rien de bien méchant, quelques soudards engagés afin de vérifier si nous étions vraiment fiables niveau combat. Le seul qui restait en arrière, comme d'habitude, c'était Iarwain. Une fois qu'on eut fini de leur exploser proprement la gueule, les portes s'ouvrirent sur une pièce, tout ce qu'il y a d'habituel mais dans laquelle attendait un homme gigantesque, plus grand encore qu'Hisoka, pas étonnant qu'ils recrutent des gars de l'Ultimate fighting avec un boss aussi monstrueux. Enfin, je ne me laissais pas impressionner et j'avançais en même temps que Iarwain et Hisoka.
«Alors, engagea le colosse, on vous a dit qu'on souhaitait vous recruter? Vous connaissez les règles?
-Les mêmes que partout je suppose?
-C'est à peu près ça, tant que vous faites le boulot et que vous ne posez pas trop de questions, on ne vous embête pas.
-Quel genre de boulot?
-Ça fait partie des questions qu'on ne pose pas...
-Et bien, je ne vois pas comment refuser.
-Moi non plus, je ne vois plus comment vous pourriez refuser.»
Son sourire était peu agréable, assez effrayant, contrairement à son sous fifre qui nous avait accompagnés il était totalement sûr de lui et ne semblait pas relâché, totalement alerte mais pas effrayé. Il ne nous donna pas son nom, pas maintenant en tous cas. Nous n'avions pas sa confiance et ça se voyait. Et ça se comprenait aussi. Un gang avec des ambitions aussi grandes ne peut pas donner sa confiance facilement.
«Alors, vous êtes heureux d'être nos cibles? demanda le gorille.
-Comme peut l'être un asticot au bout d'un hameçon je dirais, marmotta Iarwain.
-Pas confiants, hein? Mes gars sont tous plus barrés les uns que les autres, tous des anciens taulards. Sauf ceux qui viennent du fighting, et encore, ceux là sont peu nombreux, pas d'assez grande longévité, ricana-t-il. Mais vous, vous me semblez costauds.»
Il parlait plus d'Hisoka que du reste du groupe. Costaud n'était pas vraiment le terme que j'aurais utilisé pour qualifier le Mahousard mais évidemment, en comparaison avec l'autre, le Kaneda faisait triste mine. Et, le fait qu'il le qualifie ainsi jouait en notre avantage. Il plaçait déjà la barre haute, il comptait vraiment faire de nous ses nouvelles recrues. Gagné!
«Et, où doit on loger? Je veux dire, j'imagine que vous n'allez pas nous laisser repartir? Pas autrement qu'en mission?
-Tu poses beaucoup trop de questions gamin, fais gaffe, mais je penses que je peux répondre par la négative et te dire qu'on à une loge spécial invités... Puis des chambres permanentes. En général, quelle que soit les événements qui en découlent, on ne reste pas plus de deux jours chez les invités...
-C'est une menace? Fit Hisoka.
-Un avertissement je dirais... Maintenant, laissez moi, j'ai à faire. On va vous conduire là où vous devez être.»
Je savais déjà là où on allait, la cartographie c'est ma spécialité. Une petite discussion entre ninjas s'imposait. Bien entendu on allait tout me mettre sur le râble. Le grade c'est pourri, aussi pourri qu'une chaussette de Sheinji. Je sortis une bouteille et la vida de son contenu. Ah, ça fait du bien de boire un peu. La vodka pétillait dans ma bouche et c'était assez agréable. Rien de tel que l'alcool pour se remettre à flots...
On arriva dans la «chambre des invités». C'était une pièce sobre sans prétention. Elle était éclairée par une des trois brèches repérées ultérieurement. Un bonus de fuite non négligeable. Iarwain le remarqua tout de suite et alla examiner l'ouverture. Hisoka s'affala sur un des lits. Pensé pour soutenir le poids d'un éléphant, le meuble ne broncha pas. Je fis signe à mes deux coéquipiers qu'il fallait qu'on parle.
«C'est ce que je redoutais le plus... Ça n'arrive pas aux gens normaux ça normalement... Se désola Iarwain.
-T'es pas normal, t'es ninja! Fis je.
-Moins fort, les murs ont des oreilles... Me rabroua Hisoka.
-Il n'y a personne à moins de vingt mètres et pas la moindre trace de micros... le rassurais je.
-Comment tu sais ça? C'est inné chez toi?
-Ça s'appelle avoir des ressources...
-Allons donc..
-Bon, on ne va pas se battre pour ça. Alors? Lança le colosse reprenant le sens des réalités.
-Alors quoi? On n'a plus qu'à attendre...
-Bien, on est sur le fil du rasoir et tu demandes d'attendre qu'il cède?
-On joue le jeu, non?
-Non!
-Rah, fais pas chier Iarwain, t'es mort si tu joues pas le jeu de toutes façons...»
Rien ne servait de discuter avec le médecin. Il était certes extrêmement doué en médecine comme j'avais pu le constater, mais c'était aussi un froussard invétéré. Ou plutôt une personne qui ne prend pas de risques, aucun. Au contraire, Hisoka était plutôt franc et brutal dans ses actions décidant tout de suite selon son propre avis. Moi, j'étais plutôt...moi. En fait c'était la meilleure description que je puisse donner de moi-même... M'enfin, d'après les insinuations douteuses de l'autre abruti de tout à l'heure, on savait désormais ce qui était arrivé aux cadavres retrouvés blessés de partout. Une mauvaise intégration.
On continua de discuter jusqu'à une heure tardive quand je leur intimais de se taire, quelqu'un arrivait. Je gardais mon Seïkakugan presque actif en permanence, j'étais prudent. La personne qui entra était l'homme au sourire mielleux qui nous avait emmenés jusqu'ici. Il nous servit une fois de plus son rictus amer avant d'ouvrir la bouche pour murmurer quelques mots...
«On a quelque chose pour vous...»
Re: Narasu
(HRP/ Morouh se bat maintenant assez correctement au sabre et a la possibilité de l’enflammer, s’étant entrainé durant toute la durée de la guerre (et même avant). Mais je raconterais tout ça en flash-back !)
(HRP2/ Désolé pour le retard j'avais du boulot mais j'aurais dû prévenir)
Après une journée passée dans une chambre non éclairée à se reposer de son long et difficile voyage de Chikara à Narasu, le génin chikarate se décida à sortir pour assumer sa charge de ninja ... en fait c'était plutôt pour manger mais ça fait moins classe alors…
Ouais bah ça va hein !!
Depuis quand les personnages parlent avec le narrateur ?!
Y en a marre d’être vos esclaves !
Morouh se rendormit et oublia sa dernière discussion…
Non je veux pas ! Je … zzzz
DONC, je disais : Morouh sortit de sa chambre pour trouver quelque chose à grignoter.
Mais je dors encore, là !!
Morouh se réveilla doucement et se mis en quête d’un petit déjeuner, ça va, là ?
C’est quand même pas compliqué !
Constatant que l’auberge où il se trouvait était complètement vide, hormis un grand type tout maigre d’à peu près sont âge, derrière le comptoir.
« Enfin réveillé ! J’ai jamais vu quelqu’un rester aussi longtemps dans nos chambres.
_ Z’êtes qui, vous ? Je préférais la fille d’hier soir.
_ D’avant-hier soir …
_ Bon, je peux manger ?
_ Tu vois des clients ?
_Non.
_Tu vois un cuisinier ?
_ Non.
_ Alors va te chercher un sandwich autre part, c’est l’anniversaire de la mère du patron et il ne bosse pas aujourd’hui. »
Morouh sortit du bâtiment et longea quelques rues avant de trouver ce qu’il cherchait :
« Ouuuuuh ! Sandwich ! »
***
Après un succulent poulet frit-frittes-mayonnaise …
C’était dégueulasse, ouais ! (HRP/Je suis d’accord avec Morouh, ne goûtez jamais !!)
… le génin se dirigea vers ce qui servait de quartier général aux occupants chikarates. En arrivant en face du QG en question, Morouh se rendit compte que la fatigue de l’avant-veille l’avait empêché de constater à quel point le bâtiment n’avait rien à voir avec la monumentale structure qui remplissait le même office à Chikara. Il poussa donc les portes d’entrée pour la deuxième fois. Ce jour-ci, les visages étaient plus décontractés et souriants qu’à son arrivée, l’ambiance du jour contrastait totalement avec celle de la nuit.
« Ah ! Te voilà ! Prends cet ordre de mission, mon gars, ton coéquipier est déjà parti !
_ Mais ... j'ai déjà du boulot ?!"
Moins d’une minute après son arrivée, il avait déjà reçu son premier ordre de mission.
Sympa l’accueil ! Enfin, voyons voir cette foutue mission... Ika Monoki s’inquiète du comportement étrange de son mari qui est de m… mais elle a pas compris que tout est chelou dans cette ville ?! Les auberges ont des noms de taré, les restaurateurs ne travaillent pas un mardi, les baraques à sandwich vendent des trucs immondes, on confie une mission de rang C a un gén… Une mission de rang C ? Mais alors il y a une forte récompense !! Voyons voir …
…
…
Y a rien marqué… Et bah on va aller voir là-bas… »
Suivre un plan n’avait jamais été le fort du génin et il mit 40 minutes à trouver la maison des commanditaires… par hasard.
Mais mince, je comprends rien à cette carte !!!
« Eh, toi !
_ Qu’est-ce qu’il y a ?
_ C’est ma signature sur la feuille, tu dois être le deuxième ninja que Chikara m’a envoyé.
_ Euh, ça doit être ça madame, euh, Monaki ?
_Monoki.
_ Pas d’entourloupe, hein ! C’est marqué sur la feuille ! Faut pas me prendre pour un idi… J’ai rien dit.
_ L’autre avait l’air un peu plus dégourdi, j’ai donc une petite chance de savoir ce qui arrive à mon mari.
_ Je suis sûr qu’il descend dans des strips-bars dodophiles boire de la bière parfumée au sang de lapin !
_ La ferme, morveux ! L’autre semblait avoir une piste.
_ Il est parti par où ?
_ Par là.
_ Et il y a quoi d’intéressant là-bas ?
_ Pas grand chose … seulement un entrepôt de savon chikarate, convoité par un gang, je sais pas pourquoi...
_ Mouais, donc si j’ai bien compris, ça risque de chauffer !
_ Je suis pas sûre qu’un koujou comme toi sache se battre avec un sabre.
_ Ouais bah vous seriez pas dans la merde, dans ce cas.
_Pas autant que toi !
_Ouais, bon, j’y vais ! Pour qui elle se prend cette grognasse ?!
_T’as oublié la police en italique…
_ Ouais et alors ?
_ Alors t’as parlé à voix haute et j’ai tout entendu…
_Oups… »
Après dix minutes de course, le jeune Dushino parvînt à semer la Naraséenne en furie et se retrouva face à ce qui semblait être…
Il y a un type qui est sorti, pas un Chikaz apparemment... mieux vaut entrer discrètement.
Le bâtiment ne semblait pas difficile à escalader, aussi le génin entrepris d’entrer par le toit. Une fenêtre à barreaux se situait à environ trois mètres du sol. En s’aidant du mur, Morouh s’accrocha facilement au rebord et monta lentement sa tête pour vérifier que personne n’était en vue à l’intérieur. La fenêtre donnait sur une petite pièce avec un bureau et une simple chaise en bois. Une fois debout sur le rebord, le jeune shinobi continua son escalade, passant de corniche à gouttière et de gouttière à fenêtre, toujours avec la plus grande prudence. Agrippé au rebord du toit, il constata que celui-ci était gardé par un type avec un sabre, qui n’avait pas l’air d’être ninja, mais qui avait à sa disposition une clochette pour appeler du renfort en cas de besoin. Morouh se concentra, il n’avait pas droit à l’erreur. Il fit irruption sur le toit en bondissant de toute la force de ses bras et cloua la chaine de la clochette au mur de la cabine d'escalier d’un lancer de kunai, trop haut pour que le garde puisse l’atteindre.
Bingo !
Profitant de sa réussite inespérée et de l’effet de surprise, il fonça sur son adversaire, sabre en main. C’était son premier affrontement réel en lame contre lame, un combat qui s’annonçait intéressant. Mais le génin préféra abréger l’affrontement qui pouvait mettre en péril son infiltration et sa mission.
Genjutsu, l’hypnose du dragon-lune !!
Le garde, n’ayant pas l’habitude de faire face à se genre d’attaque, se figea soudainement et fût rapidement assommé. Morouh le bâillonna avec sa chemise et l’attacha avec la chaine de l’alarme, préalablement décrochée.
Bon, c’est parti…
Le jeune génin s’efforçait de garder son sang froid face à la situation périlleuse qui l’attendait en bas des escaliers. Il poussa la porte et descendit le premier étage. Enchaînant les pièces vides jusqu’à en trouver une remplie de … de …
Ils se lavent à l'opium ici ?? Bon, j’en prends un sachet.
Drogué !!!
C’est une pièce à conviction, idiot !!
Ouais, on dit ça !!
Morouh s’apprêtait à retourner à l’escalier lorsque un détail le troubla : le silence de plomb qui régnait depuis son arrivée avait laissé place à un bruit métallique et régulier, qui se rapprochait. Quelqu’un montait l’escalier !
Eh ! T’es sympa de me foutre dans la merde !!
J’y peux rien, moi, c’est le scénario !
Le ninja recula le plus vite et le plus silencieusement possible jusqu’à la pièce contenant la drogue.
J’aurais peut-être la chance d’en apprendre plus ici ! Mais… Merde ! Où je vais me planquer ? Ouf ! La deuxième fenêtre est entrouverte !
Il se glissa rapidement sur le rebord et commença à remettre le battant dans sa position initiale quand, soudain, la poignée pivota.
Et merde, il va me repérer !!
Un éternuement se fit entendre et la poignée se redressa. Morouh tira profit de ce court bonus de temps pour replacer la fenêtre et s’accrocher à la petite corniche qui surplombait l’ouverture. Il vérifia qu’il n’y avait personne pour le remarquer et tendit l’oreille.
« Bon, apparemment tout va bien ! J’espère que les ninjas nous laisseront le temps de tout écouler, maintenant que Kaeda est parti on a plus de contact avec les gros clients … Surtout qu’il a laissé les stocks ici… Quelle galère ! Tiens, faudra penser à réparer cette fenêtre… »
Le type n’avait pas l’air d’être nimporte qui, Morouh avait noté son monologue sur un parchemin.
Heureusement qu’il est pas resté plus longtemps, j’aurais pas tenu encore beaucoup de temps accroché là-haut !
Plusieurs minutes après que le trafiquant aie re-descendu l’escalier de fer, le génin se décida à explorer l’autre étage. Cette fois il trouva des étagères de savon, enfin de ce qu'on appelait savon dans les villes normales. Les rires qui s’élevaient de l’une des pièces le firent redoubler d’attention et de prudence. Il y avait apparemment quatre personnes, qui semblaient jouer aux cartes, mais Morouh ne reconnu pas la voix de celui du 2e étage.
« Eh, cette andouille de Tishirô a oublié l’eau pour le prisonnier !
_ Bah ! Je vais l’apporter. En plus c’est l’heure du rendez-vous. »
Morouh eut juste le temps de fermer la porte de la pièce d’à-côté que celle de la salle où se trouvaient les joueurs s’ouvrit brusquement. Quelqu’un descendit au rez-de-chaussée. Morouh le suivit de loin. Le dernier escalier était beaucoup plus grand, le rez-de-chaussée était au moins deux fois plus haut de plafond que les autres étages. C’était une immense salle où s’alignaient d’innombrables rangées d’étagères remplies de cartons.
On dirait que c'est encore du vrai savon
Tout à coup, tout devînt noir. L’homme avait pénétré dans une autre pièce et avait éteint la lumière derrière lui. Seule l’embrassure de la porte contrastait avec les ténèbres qui avaient envahi l’entrepôt. Morouh se souvint qu’il y avait quelqu’un d’autre en bas qui ne devait pas tarder à remonter. Il se laissa glisser le long de la rampe et se cacha parmi les étagères. Comme prévu, le premier trafiquant qu’il avait vu depuis son arrivée sortit de la salle et ralluma la lumière, puis remonta jouer. Quelques minutes plus tard, le deuxième sortit à son tour et se dirigea vers l’entrée.
« Je repasserai te voir dans une demi-heure, je te conseille de réfléchir à ton attitude, car je passerai volontiers à la manière forte. »
Plusieurs hommes sortis de nulle part le suivirent et Morouh craignit vraiment pour sa vie au moment où il les vit défiler devant se cachette. Il n’osa pas s’approcher mais compris que le bandit écoulait son opium. Le génin risqua un œil en dehors de sa cachette et constata avec stupeur que le client était Makui Monoki, le mari de l’excitée, celui sur qui il devait enquêter ! L’échange dura environ 10 minutes, après quoi le trafiquant remonta l’escalier et les gardes repartirent dans une salle située dans le fond.
Morouh se faufila à tâtons jusqu’à la salle où était enfermé « le prisonnier ». Il sortit deux kunais au cas où la pièce serait gardée et ouvrit la porte. Une silhouette se dessinait dans l’ombre. Le génin approcha prudemment.
« Hé ! Ca va ?
_ …
_ Ah, ok. »
Le détenu était vraisemblablement endormi, et Morouh constata qu’il était aussi attaché. Il trancha ses liens puis enflamma en partie son sabre pour avoir de la lumière. Pendant qu’il cherchait la carafe d’eau apportée par le trafiquant, le prisonnier se réveilla.
« Aaah, merde. T’es qui, toi ? C’est toi la « manière forte ?
_ Euh, non pas vraiment, je suis un ninja de Chikara, Morouh Dushino.
_ Eh, mais c’était toi mon coéquipier ?! T’en as mis du temps, je suis là depuis des heures !
_ Oui, mais, …, tu t’es fait avoir.
_ C’est pas si simple, figure toi ! Enfin, je te raconterais ça après. Par contre, j’ai plus d’équipement.
_ Qu'est-ce qu'il te faut
_ J’avais un sabre.
_ Il y en a un près des escaliers.
_On va voir…
_ Tu peux marcher ?
_ Ouais, ça va. Je propose que l’un de nous aille chercher des renforts.
_ On va sortir tous les deux et t’iras appeler du secours pendant que je surveillerais.
_ T’as raison, il ne t’on pas vu et ils vont sûrement réagir en voyant que je ne suis plus là.
_ Bon, c’est parti. »
Ils sortirent de la pièce et allèrent récupérer le sabre de … de …
« C’est quoi ton nom au fait ?
_ Antharg Kamatsu.
_Bon, tirons nous ! »
Soudain, la grande porte coulissante s’ouvrit sur quelques dizaines de centimètres et deux silhouettes pénétrèrent dans la pénombre.
« Hey, éteints ton sabre !
_ Non attends … Ils ont pas l’air d’être des ennemis. »
En effet, les deux individus ne semblaient pas être attendus à l’entrepôt et se chamaillaient.
« Je fais le tour par là. Comme ça on pourra les prendre en tenaille au cas où. » glissa Antharg avant de se faufiler derrière une étagère pour contourner le duo qui, à présent, s’engueulaient carrément.
« MAIS TU VAS LA FERMER, PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !!!!!
_ Qui va là ?
_Fais chier… »
Le gars était accompagné d’un autre type plus petit et avec une attitude assez bizarre. Morouh n’eut pas le temps de les détailler plus que ça car le grand fonça sur lui à grande vitesse, décidé à mener un combat rapide et expéditif. Il passa facilement la garde de Morouh mais dévia la trajectoire de son coup en remarquant son bandeau, lui éraflant l’épaule.
« Hé Kalem, il est de Chikara… Mais c’est qui lui encore ? Hé, arrêtez, ARRÊTEZ !!!! »
Antharg s’était jeté sur celui qui s’appelait Kalem dès que Keitaro avait commencé son attaque. Ils relevèrent la tête, puis se relevèrent tout court.
(Keitaro) Bon, qu’est-ce que vous fichez là vous deux ?
(Antharg) On est en mission…
(Kalem) Marre des chikariottes…
(Keitaro) Et toi la ferme !!
(Kalem) J’en ai marre, j’me casse !!
(Keitaro) Je rêve de me débarrasser de toi au plus vite mais je ne te laisserais sûrement pas te défiler !
(Morouh) Eh ! Quelqu’un descend les escaliers !
(Trafiquant) Qu’est-ce qui se passe ici ? Qui a ouvert la porte ? Gardes !!!
La lumière s’alluma et de nombreux gardes entourèrent les 4 shinobis.
(Antharg) On est pas dans la merde …
(HRP2/ Désolé pour le retard j'avais du boulot mais j'aurais dû prévenir)
Après une journée passée dans une chambre non éclairée à se reposer de son long et difficile voyage de Chikara à Narasu, le génin chikarate se décida à sortir pour assumer sa charge de ninja ... en fait c'était plutôt pour manger mais ça fait moins classe alors…
Ouais bah ça va hein !!
Depuis quand les personnages parlent avec le narrateur ?!
Y en a marre d’être vos esclaves !
Morouh se rendormit et oublia sa dernière discussion…
Non je veux pas ! Je … zzzz
DONC, je disais : Morouh sortit de sa chambre pour trouver quelque chose à grignoter.
Mais je dors encore, là !!
Morouh se réveilla doucement et se mis en quête d’un petit déjeuner, ça va, là ?
C’est quand même pas compliqué !
Constatant que l’auberge où il se trouvait était complètement vide, hormis un grand type tout maigre d’à peu près sont âge, derrière le comptoir.
« Enfin réveillé ! J’ai jamais vu quelqu’un rester aussi longtemps dans nos chambres.
_ Z’êtes qui, vous ? Je préférais la fille d’hier soir.
_ D’avant-hier soir …
_ Bon, je peux manger ?
_ Tu vois des clients ?
_Non.
_Tu vois un cuisinier ?
_ Non.
_ Alors va te chercher un sandwich autre part, c’est l’anniversaire de la mère du patron et il ne bosse pas aujourd’hui. »
Morouh sortit du bâtiment et longea quelques rues avant de trouver ce qu’il cherchait :
« Ouuuuuh ! Sandwich ! »
***
Après un succulent poulet frit-frittes-mayonnaise …
C’était dégueulasse, ouais ! (HRP/Je suis d’accord avec Morouh, ne goûtez jamais !!)
… le génin se dirigea vers ce qui servait de quartier général aux occupants chikarates. En arrivant en face du QG en question, Morouh se rendit compte que la fatigue de l’avant-veille l’avait empêché de constater à quel point le bâtiment n’avait rien à voir avec la monumentale structure qui remplissait le même office à Chikara. Il poussa donc les portes d’entrée pour la deuxième fois. Ce jour-ci, les visages étaient plus décontractés et souriants qu’à son arrivée, l’ambiance du jour contrastait totalement avec celle de la nuit.
« Ah ! Te voilà ! Prends cet ordre de mission, mon gars, ton coéquipier est déjà parti !
_ Mais ... j'ai déjà du boulot ?!"
Moins d’une minute après son arrivée, il avait déjà reçu son premier ordre de mission.
Sympa l’accueil ! Enfin, voyons voir cette foutue mission... Ika Monoki s’inquiète du comportement étrange de son mari qui est de m… mais elle a pas compris que tout est chelou dans cette ville ?! Les auberges ont des noms de taré, les restaurateurs ne travaillent pas un mardi, les baraques à sandwich vendent des trucs immondes, on confie une mission de rang C a un gén… Une mission de rang C ? Mais alors il y a une forte récompense !! Voyons voir …
…
…
Y a rien marqué… Et bah on va aller voir là-bas… »
Suivre un plan n’avait jamais été le fort du génin et il mit 40 minutes à trouver la maison des commanditaires… par hasard.
Mais mince, je comprends rien à cette carte !!!
« Eh, toi !
_ Qu’est-ce qu’il y a ?
_ C’est ma signature sur la feuille, tu dois être le deuxième ninja que Chikara m’a envoyé.
_ Euh, ça doit être ça madame, euh, Monaki ?
_Monoki.
_ Pas d’entourloupe, hein ! C’est marqué sur la feuille ! Faut pas me prendre pour un idi… J’ai rien dit.
_ L’autre avait l’air un peu plus dégourdi, j’ai donc une petite chance de savoir ce qui arrive à mon mari.
_ Je suis sûr qu’il descend dans des strips-bars dodophiles boire de la bière parfumée au sang de lapin !
_ La ferme, morveux ! L’autre semblait avoir une piste.
_ Il est parti par où ?
_ Par là.
_ Et il y a quoi d’intéressant là-bas ?
_ Pas grand chose … seulement un entrepôt de savon chikarate, convoité par un gang, je sais pas pourquoi...
_ Mouais, donc si j’ai bien compris, ça risque de chauffer !
_ Je suis pas sûre qu’un koujou comme toi sache se battre avec un sabre.
_ Ouais bah vous seriez pas dans la merde, dans ce cas.
_Pas autant que toi !
_Ouais, bon, j’y vais ! Pour qui elle se prend cette grognasse ?!
_T’as oublié la police en italique…
_ Ouais et alors ?
_ Alors t’as parlé à voix haute et j’ai tout entendu…
_Oups… »
Après dix minutes de course, le jeune Dushino parvînt à semer la Naraséenne en furie et se retrouva face à ce qui semblait être…
Il y a un type qui est sorti, pas un Chikaz apparemment... mieux vaut entrer discrètement.
Le bâtiment ne semblait pas difficile à escalader, aussi le génin entrepris d’entrer par le toit. Une fenêtre à barreaux se situait à environ trois mètres du sol. En s’aidant du mur, Morouh s’accrocha facilement au rebord et monta lentement sa tête pour vérifier que personne n’était en vue à l’intérieur. La fenêtre donnait sur une petite pièce avec un bureau et une simple chaise en bois. Une fois debout sur le rebord, le jeune shinobi continua son escalade, passant de corniche à gouttière et de gouttière à fenêtre, toujours avec la plus grande prudence. Agrippé au rebord du toit, il constata que celui-ci était gardé par un type avec un sabre, qui n’avait pas l’air d’être ninja, mais qui avait à sa disposition une clochette pour appeler du renfort en cas de besoin. Morouh se concentra, il n’avait pas droit à l’erreur. Il fit irruption sur le toit en bondissant de toute la force de ses bras et cloua la chaine de la clochette au mur de la cabine d'escalier d’un lancer de kunai, trop haut pour que le garde puisse l’atteindre.
Bingo !
Profitant de sa réussite inespérée et de l’effet de surprise, il fonça sur son adversaire, sabre en main. C’était son premier affrontement réel en lame contre lame, un combat qui s’annonçait intéressant. Mais le génin préféra abréger l’affrontement qui pouvait mettre en péril son infiltration et sa mission.
Genjutsu, l’hypnose du dragon-lune !!
Le garde, n’ayant pas l’habitude de faire face à se genre d’attaque, se figea soudainement et fût rapidement assommé. Morouh le bâillonna avec sa chemise et l’attacha avec la chaine de l’alarme, préalablement décrochée.
Bon, c’est parti…
Le jeune génin s’efforçait de garder son sang froid face à la situation périlleuse qui l’attendait en bas des escaliers. Il poussa la porte et descendit le premier étage. Enchaînant les pièces vides jusqu’à en trouver une remplie de … de …
Ils se lavent à l'opium ici ?? Bon, j’en prends un sachet.
Drogué !!!
C’est une pièce à conviction, idiot !!
Ouais, on dit ça !!
Morouh s’apprêtait à retourner à l’escalier lorsque un détail le troubla : le silence de plomb qui régnait depuis son arrivée avait laissé place à un bruit métallique et régulier, qui se rapprochait. Quelqu’un montait l’escalier !
Eh ! T’es sympa de me foutre dans la merde !!
J’y peux rien, moi, c’est le scénario !
Le ninja recula le plus vite et le plus silencieusement possible jusqu’à la pièce contenant la drogue.
J’aurais peut-être la chance d’en apprendre plus ici ! Mais… Merde ! Où je vais me planquer ? Ouf ! La deuxième fenêtre est entrouverte !
Il se glissa rapidement sur le rebord et commença à remettre le battant dans sa position initiale quand, soudain, la poignée pivota.
Et merde, il va me repérer !!
Un éternuement se fit entendre et la poignée se redressa. Morouh tira profit de ce court bonus de temps pour replacer la fenêtre et s’accrocher à la petite corniche qui surplombait l’ouverture. Il vérifia qu’il n’y avait personne pour le remarquer et tendit l’oreille.
« Bon, apparemment tout va bien ! J’espère que les ninjas nous laisseront le temps de tout écouler, maintenant que Kaeda est parti on a plus de contact avec les gros clients … Surtout qu’il a laissé les stocks ici… Quelle galère ! Tiens, faudra penser à réparer cette fenêtre… »
Le type n’avait pas l’air d’être nimporte qui, Morouh avait noté son monologue sur un parchemin.
Heureusement qu’il est pas resté plus longtemps, j’aurais pas tenu encore beaucoup de temps accroché là-haut !
Plusieurs minutes après que le trafiquant aie re-descendu l’escalier de fer, le génin se décida à explorer l’autre étage. Cette fois il trouva des étagères de savon, enfin de ce qu'on appelait savon dans les villes normales. Les rires qui s’élevaient de l’une des pièces le firent redoubler d’attention et de prudence. Il y avait apparemment quatre personnes, qui semblaient jouer aux cartes, mais Morouh ne reconnu pas la voix de celui du 2e étage.
« Eh, cette andouille de Tishirô a oublié l’eau pour le prisonnier !
_ Bah ! Je vais l’apporter. En plus c’est l’heure du rendez-vous. »
Morouh eut juste le temps de fermer la porte de la pièce d’à-côté que celle de la salle où se trouvaient les joueurs s’ouvrit brusquement. Quelqu’un descendit au rez-de-chaussée. Morouh le suivit de loin. Le dernier escalier était beaucoup plus grand, le rez-de-chaussée était au moins deux fois plus haut de plafond que les autres étages. C’était une immense salle où s’alignaient d’innombrables rangées d’étagères remplies de cartons.
On dirait que c'est encore du vrai savon
Tout à coup, tout devînt noir. L’homme avait pénétré dans une autre pièce et avait éteint la lumière derrière lui. Seule l’embrassure de la porte contrastait avec les ténèbres qui avaient envahi l’entrepôt. Morouh se souvint qu’il y avait quelqu’un d’autre en bas qui ne devait pas tarder à remonter. Il se laissa glisser le long de la rampe et se cacha parmi les étagères. Comme prévu, le premier trafiquant qu’il avait vu depuis son arrivée sortit de la salle et ralluma la lumière, puis remonta jouer. Quelques minutes plus tard, le deuxième sortit à son tour et se dirigea vers l’entrée.
« Je repasserai te voir dans une demi-heure, je te conseille de réfléchir à ton attitude, car je passerai volontiers à la manière forte. »
Plusieurs hommes sortis de nulle part le suivirent et Morouh craignit vraiment pour sa vie au moment où il les vit défiler devant se cachette. Il n’osa pas s’approcher mais compris que le bandit écoulait son opium. Le génin risqua un œil en dehors de sa cachette et constata avec stupeur que le client était Makui Monoki, le mari de l’excitée, celui sur qui il devait enquêter ! L’échange dura environ 10 minutes, après quoi le trafiquant remonta l’escalier et les gardes repartirent dans une salle située dans le fond.
Morouh se faufila à tâtons jusqu’à la salle où était enfermé « le prisonnier ». Il sortit deux kunais au cas où la pièce serait gardée et ouvrit la porte. Une silhouette se dessinait dans l’ombre. Le génin approcha prudemment.
« Hé ! Ca va ?
_ …
_ Ah, ok. »
Le détenu était vraisemblablement endormi, et Morouh constata qu’il était aussi attaché. Il trancha ses liens puis enflamma en partie son sabre pour avoir de la lumière. Pendant qu’il cherchait la carafe d’eau apportée par le trafiquant, le prisonnier se réveilla.
« Aaah, merde. T’es qui, toi ? C’est toi la « manière forte ?
_ Euh, non pas vraiment, je suis un ninja de Chikara, Morouh Dushino.
_ Eh, mais c’était toi mon coéquipier ?! T’en as mis du temps, je suis là depuis des heures !
_ Oui, mais, …, tu t’es fait avoir.
_ C’est pas si simple, figure toi ! Enfin, je te raconterais ça après. Par contre, j’ai plus d’équipement.
_ Qu'est-ce qu'il te faut
_ J’avais un sabre.
_ Il y en a un près des escaliers.
_On va voir…
_ Tu peux marcher ?
_ Ouais, ça va. Je propose que l’un de nous aille chercher des renforts.
_ On va sortir tous les deux et t’iras appeler du secours pendant que je surveillerais.
_ T’as raison, il ne t’on pas vu et ils vont sûrement réagir en voyant que je ne suis plus là.
_ Bon, c’est parti. »
Ils sortirent de la pièce et allèrent récupérer le sabre de … de …
« C’est quoi ton nom au fait ?
_ Antharg Kamatsu.
_Bon, tirons nous ! »
Soudain, la grande porte coulissante s’ouvrit sur quelques dizaines de centimètres et deux silhouettes pénétrèrent dans la pénombre.
« Hey, éteints ton sabre !
_ Non attends … Ils ont pas l’air d’être des ennemis. »
En effet, les deux individus ne semblaient pas être attendus à l’entrepôt et se chamaillaient.
« Je fais le tour par là. Comme ça on pourra les prendre en tenaille au cas où. » glissa Antharg avant de se faufiler derrière une étagère pour contourner le duo qui, à présent, s’engueulaient carrément.
« MAIS TU VAS LA FERMER, PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !!!!!
_ Qui va là ?
_Fais chier… »
Le gars était accompagné d’un autre type plus petit et avec une attitude assez bizarre. Morouh n’eut pas le temps de les détailler plus que ça car le grand fonça sur lui à grande vitesse, décidé à mener un combat rapide et expéditif. Il passa facilement la garde de Morouh mais dévia la trajectoire de son coup en remarquant son bandeau, lui éraflant l’épaule.
« Hé Kalem, il est de Chikara… Mais c’est qui lui encore ? Hé, arrêtez, ARRÊTEZ !!!! »
Antharg s’était jeté sur celui qui s’appelait Kalem dès que Keitaro avait commencé son attaque. Ils relevèrent la tête, puis se relevèrent tout court.
(Keitaro) Bon, qu’est-ce que vous fichez là vous deux ?
(Antharg) On est en mission…
(Kalem) Marre des chikariottes…
(Keitaro) Et toi la ferme !!
(Kalem) J’en ai marre, j’me casse !!
(Keitaro) Je rêve de me débarrasser de toi au plus vite mais je ne te laisserais sûrement pas te défiler !
(Morouh) Eh ! Quelqu’un descend les escaliers !
(Trafiquant) Qu’est-ce qui se passe ici ? Qui a ouvert la porte ? Gardes !!!
La lumière s’alluma et de nombreux gardes entourèrent les 4 shinobis.
(Antharg) On est pas dans la merde …
Dernière édition par Morouh le 18/4/2011, 22:04, édité 2 fois
Morouh- Combattant Débutant
- Messages : 49
Date d'inscription : 10/05/2010
Re: Narasu
-Donc, récapitulons, cher individu au mental retardé...
-Seigneur, si je puis me permettre...
-N'aie crainte, Svenn. Je doute que notre interlocuteur soit particulièrement réceptif aux traits de l'esprit.
-En êtes vous bien sûr?
-Il suffit de voir comment les murs de son domaine suffisent à entraver ses horizons. Ou son air lointain, abruti par d'innombrables herbes probablement néfastes à son bien-être intellectuel.
Heureuse fortune, l'aléa du destin ayant voulu que tous les Rodentiens aient des bases linguistiques communes. Quand bien même le petit interrogateur n'avait aucune notion de l'idiome employé par le témoin du jour, Mr Babour, les deux individus disposaient d'éléments communs leur ayant permis de laborieusement entretenir un semblant de conversation. Que voulez vous: quand on ne sait pas lire, on récupère du temps permettant de développer d'autres compétences.
-Ainsi, Mr Babour... pourriez vous reformuler votre dernière phrase, dont je n'ai pas très bien saisi le sens, s'il vous plait?
Hochement de tête du concerné au langage rudimentaire, qui était clairement un signe de dénégation. Il en avait assez, voilà tout. La seule chose qu'il souhaitait, c'était que les deux intrus qui s'étaient invités sur son territoire arrêtent leur babillage incessant, rentrent chez eux et lui fichent la paix. Entre cousins, on pouvait accepter des choses, mais là, c'était juste exagéré. En plus, ils lui avaient piqué des granulés! Des rouges, bon sang, ses préférés!
-Intendant Svenn, je pense que vous devriez arrêter de jouer les pique-assiettes. C'est indigne d'un Shikkan (maladie), voyons. Quand bien même je vous accorde qu'ils sont délicieux, cela serait abuser de l'hospitalité de notre hôte.
-Mrrrrrmmch... comme vous voulez, parvint à articuler le concerné.
Ca y est, c'était décidé: pour Mr Babour, rongeur domestique de son état, le vase était plein, et la cafetière renversée. Cela était d'autant plus inacceptable que, depuis qu'il était arrivé à Narasu, il avait vraiment été choyé, chouchouté et pourri gâté par le tiers des kunoichis logées au Penjiku (porte-plume), un ancien lupanar de renom qui avait été réquisitionné par Kiritsu, et reconverti en dortoirs pour ninjas. Les nouvelles locataires avaient fait de leur mieux pour effacer l'atmosphère particulière héritée de leurs prédécesseurs, et Mr Babour faisait partie des sympathiques éléments contribuant à ce changement. Il était tellement mignon, en plus. Surtout les moustaches. Et les oreilles, qu'on avait envie de caresser indéfiniment. Une vraie boule de poils comme on adore les cajoler. Ce que n'a jamais hésité à faire sa propriétaire de base, la genin censément au centre de ce récit, depuis les trois ans qu'elle l'a acheté dans une animalerie de Mahou.
Mais ça, le rat qui menait l'interrogatoire n'en avait rien à faire. Siegfried, ambassadeur des Shikkan (et propriétaire du titre absolument pas pompeux de Seigneur-Et-Maître-Des-Catacombes-Septentrionales-Du-Village-De-La-Feuille), était simplement écœuré par l'irrespect total que lui infligeait son congénère à longues oreilles. Comment un simple lapin nain, d'un genre tout à fait commun que l'on trouvait dans n'importe quelle animalerie, pouvait-il oser congédier ainsi le leader de facto d'un des quatre clans majeurs de rats-ninjas? Certes, on pouvait lui accorder que c'était un lapin à tête de lion, mais...
Non, décidément, il ne parvenait pas à en croire ses moustaches. Et, surtout, il ne parvenait pas à comprendre comment des granulés pour lapin domestique pouvaient lui sembler aussi alléchants que les trésors des fromageries mahousardes dans lesquelles il avait ses entrées. Il était un rat, pas un lapin. Et encore moins un gigolo vivant au crochets de la gent féminine.
N'empêche que, Mr Babour, nommé ainsi parce que "c'est une vraie bouboule d'amour", venait de prouver qu'un animal ninja pouvait très bien se faire bouter et brouter l'arrière-train par un "vulgaire" standard.
-Il peut s'estimer chanceux que ma vie soit trop importante pour être risquée inutilement. Sans quoi je n'aurais pas hésité un seul instant à lui réclamer un duel à mort!, répliqua Siegfried, toujours aussi mauvais joueur.
Svenn, l'intendant de toujours du chef de file du clan de rats-ninjas, ne lui prêta pas plus d'attention que ça. Bien que toujours prompt à jouer le rôle du faire-valoir pour conforter son chef, dont la vraie fonction était celle "d'Ambassadeur des Shikkan" auprès des humains, il n'avait rien d'un idiot. Néanmoins, il avait découvert que faire semblant d'être peu intelligent boostait le chef en flattant son arrogance, tout simplement. Et puis, à force, ça avait finit par devenir un véritable jeu d'esprit entre les deux rongeurs, qui en étaient chacun conscients.
-Mais pourtant... Maître, pourquoi ne pas avoir gardé à votre service l'autre humain?
-En vérité... c'est une longue histoire. Peut être oserais-je la relater un jour dans ma légende, qui sait. Ce fut une âpre soirée, et pour le moment, mieux vaut pour tous qu'elle reste enfouie dans les mémoires. Je préfèrerais que plus jamais elle ne soit mentionnée... diable, diable!
-Maître, vous éludez ma question.
-Notre intermédiaire n'est plus en état de mettre son temps à notre service, Svenn. Les ninjas ont connu des perturbations qui ne lui ont pas du tout profité.
-Tiens donc?
-Je n'en dirais pas plus à ce sujet.
-Bien... en attendant, il nous reste à lui trouver un remplaçant. Quelqu'un qui puisse se révéler aussi utile qui lui...
-Allons donc, je suis convaincu que cela ne sera pas difficile. Nous avons besoin des services d'un humain. Mahousard de préférence, cela nous épargnera de grandes difficultés de logistique en cas de réaffectation. Et d'en garder une bonne traçabilité, tout particulièrement s'il provient d'un clan sur lequel nous sommes informés.
Il est dommage que cette tête brûlée de lagomorphe se soit révélé incapable de nous indiquer le nom d'aucun ninja intéressant. L'assistance d'un autochtone infiltré et au delà de tout soupçon nous aurait été d'une grande utilité dans cette nouvelle quête. Il ne nous reste donc plus qu'à recourir aux bons vieux moyens. Pense tu à ce que je pense, Svenn?
-Euh...
Svenn détestait cette réplique, que l'ambassadeur avait emprunté à l'une des figures mythiques du clan Shikkan, ayant émergé durant son âge d'or. Le rongeur en question n'était pas né dans le clan, et n'était en vérité pas même un rat mais une souris. N'en reste pas moins qu'il a longtemps servit le clan, avant d'en être chassé suite à quelques excès. Enfin bref. Au moins, le puissant Siegfried ne voulait pas conquérir le monde, lui.
-Il est temps de recourir aux bonnes vieilles méthodes. Je ne parle que d'une chose. Le marché Faustien, Svenn, bien sûr. L'échange de bons procédés. Nous devons trouver un mahousard capable, disposant d'un ample potentiel, mais qui n'a pas encore eu le temps de s'accomplir. Cette fois, nous allons prendre un peu plus de temps pour peaufiner le recrutement. Nous sélectionnerons plus d'individus que la dernière fois, pour n'en garder que le meilleur. Et alors, je pourrais, et nous pourrons, relancer l'âge d'or des Shikkan!
Posture dramatique, les mimines griffues tendues en l'air, Siegfried avait tout du futur conquérant semi maléfique et intégralement mégalomane (justifié à 60% par ce qu'il a toujours appelé sa formidable intelligence). Sauf que c'était un rat de quinze centimètres, pas un animal hypertrophié. Et que, faute de domination mondiale, son objectif était juste de récupérer le parchemin d'invocation perdu de son clan, qu'il devait à tout prix récupérer pour assurer l'avenir des siens. A noter qu'il avait déjà à son actif la prise de contrôle par ses rats d'une vaste partie des égouts de Mahou, face à diverses autres factions insoupçonnées des humains.
-Svenn, dis à nos espions de passer ensuite à l'étude de ce bâtiment. Nous finirons par trouver d'autres candidats. Nous pourrons ensuite passer à la phase suivante.
-Bien, maître.
-Seigneur, si je puis me permettre...
-N'aie crainte, Svenn. Je doute que notre interlocuteur soit particulièrement réceptif aux traits de l'esprit.
-En êtes vous bien sûr?
-Il suffit de voir comment les murs de son domaine suffisent à entraver ses horizons. Ou son air lointain, abruti par d'innombrables herbes probablement néfastes à son bien-être intellectuel.
Heureuse fortune, l'aléa du destin ayant voulu que tous les Rodentiens aient des bases linguistiques communes. Quand bien même le petit interrogateur n'avait aucune notion de l'idiome employé par le témoin du jour, Mr Babour, les deux individus disposaient d'éléments communs leur ayant permis de laborieusement entretenir un semblant de conversation. Que voulez vous: quand on ne sait pas lire, on récupère du temps permettant de développer d'autres compétences.
-Ainsi, Mr Babour... pourriez vous reformuler votre dernière phrase, dont je n'ai pas très bien saisi le sens, s'il vous plait?
Hochement de tête du concerné au langage rudimentaire, qui était clairement un signe de dénégation. Il en avait assez, voilà tout. La seule chose qu'il souhaitait, c'était que les deux intrus qui s'étaient invités sur son territoire arrêtent leur babillage incessant, rentrent chez eux et lui fichent la paix. Entre cousins, on pouvait accepter des choses, mais là, c'était juste exagéré. En plus, ils lui avaient piqué des granulés! Des rouges, bon sang, ses préférés!
-Intendant Svenn, je pense que vous devriez arrêter de jouer les pique-assiettes. C'est indigne d'un Shikkan (maladie), voyons. Quand bien même je vous accorde qu'ils sont délicieux, cela serait abuser de l'hospitalité de notre hôte.
-Mrrrrrmmch... comme vous voulez, parvint à articuler le concerné.
Ca y est, c'était décidé: pour Mr Babour, rongeur domestique de son état, le vase était plein, et la cafetière renversée. Cela était d'autant plus inacceptable que, depuis qu'il était arrivé à Narasu, il avait vraiment été choyé, chouchouté et pourri gâté par le tiers des kunoichis logées au Penjiku (porte-plume), un ancien lupanar de renom qui avait été réquisitionné par Kiritsu, et reconverti en dortoirs pour ninjas. Les nouvelles locataires avaient fait de leur mieux pour effacer l'atmosphère particulière héritée de leurs prédécesseurs, et Mr Babour faisait partie des sympathiques éléments contribuant à ce changement. Il était tellement mignon, en plus. Surtout les moustaches. Et les oreilles, qu'on avait envie de caresser indéfiniment. Une vraie boule de poils comme on adore les cajoler. Ce que n'a jamais hésité à faire sa propriétaire de base, la genin censément au centre de ce récit, depuis les trois ans qu'elle l'a acheté dans une animalerie de Mahou.
Mais ça, le rat qui menait l'interrogatoire n'en avait rien à faire. Siegfried, ambassadeur des Shikkan (et propriétaire du titre absolument pas pompeux de Seigneur-Et-Maître-Des-Catacombes-Septentrionales-Du-Village-De-La-Feuille), était simplement écœuré par l'irrespect total que lui infligeait son congénère à longues oreilles. Comment un simple lapin nain, d'un genre tout à fait commun que l'on trouvait dans n'importe quelle animalerie, pouvait-il oser congédier ainsi le leader de facto d'un des quatre clans majeurs de rats-ninjas? Certes, on pouvait lui accorder que c'était un lapin à tête de lion, mais...
Non, décidément, il ne parvenait pas à en croire ses moustaches. Et, surtout, il ne parvenait pas à comprendre comment des granulés pour lapin domestique pouvaient lui sembler aussi alléchants que les trésors des fromageries mahousardes dans lesquelles il avait ses entrées. Il était un rat, pas un lapin. Et encore moins un gigolo vivant au crochets de la gent féminine.
N'empêche que, Mr Babour, nommé ainsi parce que "c'est une vraie bouboule d'amour", venait de prouver qu'un animal ninja pouvait très bien se faire bouter et brouter l'arrière-train par un "vulgaire" standard.
-Il peut s'estimer chanceux que ma vie soit trop importante pour être risquée inutilement. Sans quoi je n'aurais pas hésité un seul instant à lui réclamer un duel à mort!, répliqua Siegfried, toujours aussi mauvais joueur.
Svenn, l'intendant de toujours du chef de file du clan de rats-ninjas, ne lui prêta pas plus d'attention que ça. Bien que toujours prompt à jouer le rôle du faire-valoir pour conforter son chef, dont la vraie fonction était celle "d'Ambassadeur des Shikkan" auprès des humains, il n'avait rien d'un idiot. Néanmoins, il avait découvert que faire semblant d'être peu intelligent boostait le chef en flattant son arrogance, tout simplement. Et puis, à force, ça avait finit par devenir un véritable jeu d'esprit entre les deux rongeurs, qui en étaient chacun conscients.
-Mais pourtant... Maître, pourquoi ne pas avoir gardé à votre service l'autre humain?
-En vérité... c'est une longue histoire. Peut être oserais-je la relater un jour dans ma légende, qui sait. Ce fut une âpre soirée, et pour le moment, mieux vaut pour tous qu'elle reste enfouie dans les mémoires. Je préfèrerais que plus jamais elle ne soit mentionnée... diable, diable!
-Maître, vous éludez ma question.
-Notre intermédiaire n'est plus en état de mettre son temps à notre service, Svenn. Les ninjas ont connu des perturbations qui ne lui ont pas du tout profité.
-Tiens donc?
-Je n'en dirais pas plus à ce sujet.
-Bien... en attendant, il nous reste à lui trouver un remplaçant. Quelqu'un qui puisse se révéler aussi utile qui lui...
-Allons donc, je suis convaincu que cela ne sera pas difficile. Nous avons besoin des services d'un humain. Mahousard de préférence, cela nous épargnera de grandes difficultés de logistique en cas de réaffectation. Et d'en garder une bonne traçabilité, tout particulièrement s'il provient d'un clan sur lequel nous sommes informés.
Il est dommage que cette tête brûlée de lagomorphe se soit révélé incapable de nous indiquer le nom d'aucun ninja intéressant. L'assistance d'un autochtone infiltré et au delà de tout soupçon nous aurait été d'une grande utilité dans cette nouvelle quête. Il ne nous reste donc plus qu'à recourir aux bons vieux moyens. Pense tu à ce que je pense, Svenn?
-Euh...
Svenn détestait cette réplique, que l'ambassadeur avait emprunté à l'une des figures mythiques du clan Shikkan, ayant émergé durant son âge d'or. Le rongeur en question n'était pas né dans le clan, et n'était en vérité pas même un rat mais une souris. N'en reste pas moins qu'il a longtemps servit le clan, avant d'en être chassé suite à quelques excès. Enfin bref. Au moins, le puissant Siegfried ne voulait pas conquérir le monde, lui.
-Il est temps de recourir aux bonnes vieilles méthodes. Je ne parle que d'une chose. Le marché Faustien, Svenn, bien sûr. L'échange de bons procédés. Nous devons trouver un mahousard capable, disposant d'un ample potentiel, mais qui n'a pas encore eu le temps de s'accomplir. Cette fois, nous allons prendre un peu plus de temps pour peaufiner le recrutement. Nous sélectionnerons plus d'individus que la dernière fois, pour n'en garder que le meilleur. Et alors, je pourrais, et nous pourrons, relancer l'âge d'or des Shikkan!
Posture dramatique, les mimines griffues tendues en l'air, Siegfried avait tout du futur conquérant semi maléfique et intégralement mégalomane (justifié à 60% par ce qu'il a toujours appelé sa formidable intelligence). Sauf que c'était un rat de quinze centimètres, pas un animal hypertrophié. Et que, faute de domination mondiale, son objectif était juste de récupérer le parchemin d'invocation perdu de son clan, qu'il devait à tout prix récupérer pour assurer l'avenir des siens. A noter qu'il avait déjà à son actif la prise de contrôle par ses rats d'une vaste partie des égouts de Mahou, face à diverses autres factions insoupçonnées des humains.
-Svenn, dis à nos espions de passer ensuite à l'étude de ce bâtiment. Nous finirons par trouver d'autres candidats. Nous pourrons ensuite passer à la phase suivante.
-Bien, maître.
Oboro- Paillasson Adoré de la Rrp
- Messages : 843
Date d'inscription : 15/03/2011
Localisation : En train de hacker le référentiel spatio-temporel
Re: Narasu
On était donc en plein dans la gueule du loup. Bon, à première vue, le loup en question était sacrément balèze. En revanche, les éléments de sa meute que nous avions pu voir ici et là faisaient sacrément triste mine. Et ne poseraient pas trop de problèmes à trois ninjas. Même le doc pourrait s’en faire quelques uns sans trop forcer.
Nous étions dans une pièce relativement spartiate, avec le strict nécessaire. Alors que la nuit était déjà bien avancée, Otarin nous somma de nous taire. Le pantin qui nous avait accueillis au tout début, entra dans la pièce.
_ On a quelque chose pour vous…
Il s’écarta de l’ouverture et laissa entrer un homme, poussant un chariot chargé de victuailles.
_ Le Boss s’est dit que vous deviez avoir faim. Et surtout, il tenait à ce que vous preniez vite notre rythme de vie. A savoir que nous dormons le jour et travaillons la nuit. Enfin, selon le groupe auquel vous appartenez.
_ Et les gars du jour, ils traînent beaucoup dans la base ? demanda innocemment Otarin.
_ C’est plutôt rare. Vous savez, pour monter un gang puissant, il faut se démener. Et c’est pas en restant ici, qu’on va grandir.
_ Et sinon, les gars qui dorment là, c’est des gars costauds ? enchaîna Iarwain, profitant de l’aubaine d’être tombé sur un bavard.
_ Et ben…
Un raclement de gorge, derrière lui, le fit se taire subitement. Il se tourna et se fit penaud lorsqu’il vit le ‘‘Boss’’ dans l’encadrement de la porte.
_ Tu es incorrigible, Saïto. Tu devrais savoir que ce genre d’infos ne doit pas être fourni à la légère.
_ Dou… Douce… Doucement, B… Boss…
_ C’était l’erreur de trop, Saïto.
Ce qui se produisit nous laissa tous les trois sans voix et sans réactions. Le ‘‘Boss’’ dégaina une hache à double tranchant et, d’un simple revers, envoya valser à plusieurs mètres de là la tête du pauvre Saïto, dont le cri s’éteignit avant d’avoir pu sortir. Le silence était tellement lourd que lorsque la tête toucha le sol, le bruit se fit clairement entendre.
Ma première pensée fut d’être soufflé par la vitesse du gars. La seconde était de savoir où est-ce qu’il avait planqué son arme pendant tout ce temps.
_ Toi ! Ton nom ? fit le ‘‘Boss’’ à l’homme qui avait apporté le chariot.
_ Xio, Boss.
_ A partir d’aujourd’hui, t’es mon bras droit. Tâche de retenir la leçon.
_ Ok, Boss. Compte sur moi.
_ Et loge nos amis dans un autre endroit. C’est pas très décent.
Quelques instants après nous étions tranquillement installés dans une nouvelle chambre, copie conforme de la précédente, le cadavre en moins.
_ Ouah. Rapide le gars, fit Otarin.
_ Sanguinaire, tu veux dire, rétorqua Iarwain.
_ Si on est pas sur nos gardes, même nous, on pourrait y laisser notre peau, dis-je.
_ C’est vrai, répondit le jeune junin.
Nous retombâmes dans le silence, chacun réfléchissant à ce qu’il venait de se passer. Personnellement, j’avais une furieuse envie de l’affronter, ce ‘‘Boss’’. Mais pas avec une arme, parce que là, mes chances étaient réduites. A moins d’utiliser mon chakra. Sauf que ça enlevait une partie du challenge. Par contre, en mano à mano, ouais. Juste pour voir si ce type était aussi puissant qu’endurant.
_ Ne vas pas faire de bêtises, me dit Iarwain.
_ Hein ?
_ Je suis sûr que tu es entrain de te dire que tu aimerais te fritter avec le boss. Mauvaise idée.
_ Hey ! De quoi vous parlez tous les deux ?
_ Des idées qui passent par la tête de notre combattant préféré.
Chiottes ! J’avais pas bien masqué mes pensées. Pas grave. Je savais que, d’une manière ou d’une autre, ce type deviendrait mon adversaire.
_ Bon, il va bientôt faire jour. Autrement dit, grâce à ce que nous a dit feu-Saïto, ceux qui seront debout, seront en train de bosser et les autres seront entrain de pioncer.
_ Et tu proposes quoi ? demanda Iarwain, méfiant.
_ De sortir et de visiter les locaux.
_ Et si on tombe sur des gars ? demandai-je, à mon tour. Non pas que ça me dérange, personnellement, de les neutraliser, mais ça risque de compromettre un brin notre mission.
_ Mais non, mais non.
_ D’ailleurs, notre but final, c’est quoi ?
Question intéressante de la part de Iarwain. Pour ma part, on m’avait juste dit d’entrer là-dedans pour identifier les coupables. Mais pas quoi faire, une fois lesdits coupables repérés.
_ Le QG nous a donné carte blanche pour résoudre le problème. Soit on élimine la menace, soit on la ramène pour jugement et emprisonnement. C’est à nous de juger.
Vu sous cet angle, le deal paraissait simple. Comme nous étions dans l’antre du dragon, et que le dragon était identifié, quelle soit notre manière d’agir, on pouvait toujours réussir notre mission. JE me levais de mon séant et posais la main sur la poignée.
_ Otarin ?
_ Oui ?
_ La porte est fermée. A clé.
_ Ben, enfonces-là.
Ben, enfonces-là. Il était marrant lui. On voyait bien que c’était pas son épaule. Je reculais de quelques pas, puis me jetai contre le bois. Il y eut bien un craquement, mais c’était pas la porte qui avait cédé. Mais mon épaule qui venait de se déboîter et je devais probablement m’être brisé l’omoplate. Ou bien un autre os de la même région.
_ Bravo, Otarin. Tu as d’autres idées aussi géniales ? fit Iarwain, en me remettant sans la moindre douceur et m’arrachant un grognement de douleur.
Par simple réflexe, ma main gauche s’éleva droit sur son visage. Entre ses réflexes et ceux de Otarin, ma main ne fit que brasser du vent.
_ Nan mais ça va pas la tête ! s’écria Iarwain
_ Désolé. Réflexe.
_ Il va falloir que tu travailles ta sincérité, Hisoka, dit Otarin, avec un léger gloussement
Bon, d’accord, c’était pas sincère. Mais que voulez-vous, on peut pas lutter contre le naturel. Bon, en même temps, cet interlude avait quelque peu détendu l’atmosphère, qui s’était refroidie après le passage du boss.
_ Bon, on fait comment, pour sortir. Parce que personnellement, je n’ai pas amené mes parchemins explosifs, dit Iarwain, tout en usant d’un de ses jutsus pour soigner ma fracture.
_ Ben…, commença Otarin.
_ Laissez, je m’en occupe, fis-je, coupant la parole au junin. J’ai juste besoin d’une de tes dagues.
Mes deux compagnons me jetèrent un regard, genre « Il est malade, ce type ». D’ailleurs, Iarwain exprima clairement sa pensée.
_ Dis, ce serait pas plus simple avec ta masse ? Parce que la dague, c’est comment dire…
_ Faites moi confiance.
Après cinq bonnes minutes de discussion, je parvins non seulement à les convaincre, mais aussi à prendre une dague d’Otarin.
Je m’approchais de la porte, la dague en main – dans ma pogne, ça ressemblait plus à une aiguille à tricoter, mais bon – et j’activais mon Katana no Gokô. Bon, d’habitude, c’était sur mon croc. Mais, l’avantage de cette dague, c’était que l’enveloppe de chakra était plus petite. Et donc, moins coûteuse. Je fermai les yeux quelques secondes et appuyai la pointe près du gond supérieur. Mes deux compagnons ne purent retenir un cri de stupeur en voyant la lame s’enfoncer jusqu’à la garde dans le bois, comme si ce n’était que du beurre. J’entrepris donc de découper la porte en contournant le gond, désolidarisant l’ensemble. Je fis la même chose avec les deux autres gonds.
Je me retournai vers Otarin avec un grand sourire. Lui, il pouvait détecter tout le monde, le Doc’, ben, c’était un doc, et moi, j’ouvrai les portes en douceur. D’un simple coup de poing, je fis retomber la porte vers moi. Bien entendu, je la retins pour ne pas faire de bruit. J’étais pas contre un peu de bagarre. Mais bon. Chaque chose en son temps. Je jetai négligemment l’arme au junin.
_ Abruti ! me fit-il.
Bon, j’avoue, je l’avais pas volé, celle-là.
Otarin, grâce à sa capacité, passa devant. En plus, avec son grade, il ne risquait pas grand-chose. Iarwain passa en second. C’était le poste le moins dangereux. Quant-à moi, je fermai la marche, la masse bien en main.
Une petite balade dans les entrailles de la bête. Cool…
Nous étions dans une pièce relativement spartiate, avec le strict nécessaire. Alors que la nuit était déjà bien avancée, Otarin nous somma de nous taire. Le pantin qui nous avait accueillis au tout début, entra dans la pièce.
_ On a quelque chose pour vous…
Il s’écarta de l’ouverture et laissa entrer un homme, poussant un chariot chargé de victuailles.
_ Le Boss s’est dit que vous deviez avoir faim. Et surtout, il tenait à ce que vous preniez vite notre rythme de vie. A savoir que nous dormons le jour et travaillons la nuit. Enfin, selon le groupe auquel vous appartenez.
_ Et les gars du jour, ils traînent beaucoup dans la base ? demanda innocemment Otarin.
_ C’est plutôt rare. Vous savez, pour monter un gang puissant, il faut se démener. Et c’est pas en restant ici, qu’on va grandir.
_ Et sinon, les gars qui dorment là, c’est des gars costauds ? enchaîna Iarwain, profitant de l’aubaine d’être tombé sur un bavard.
_ Et ben…
Un raclement de gorge, derrière lui, le fit se taire subitement. Il se tourna et se fit penaud lorsqu’il vit le ‘‘Boss’’ dans l’encadrement de la porte.
_ Tu es incorrigible, Saïto. Tu devrais savoir que ce genre d’infos ne doit pas être fourni à la légère.
_ Dou… Douce… Doucement, B… Boss…
_ C’était l’erreur de trop, Saïto.
Ce qui se produisit nous laissa tous les trois sans voix et sans réactions. Le ‘‘Boss’’ dégaina une hache à double tranchant et, d’un simple revers, envoya valser à plusieurs mètres de là la tête du pauvre Saïto, dont le cri s’éteignit avant d’avoir pu sortir. Le silence était tellement lourd que lorsque la tête toucha le sol, le bruit se fit clairement entendre.
Ma première pensée fut d’être soufflé par la vitesse du gars. La seconde était de savoir où est-ce qu’il avait planqué son arme pendant tout ce temps.
_ Toi ! Ton nom ? fit le ‘‘Boss’’ à l’homme qui avait apporté le chariot.
_ Xio, Boss.
_ A partir d’aujourd’hui, t’es mon bras droit. Tâche de retenir la leçon.
_ Ok, Boss. Compte sur moi.
_ Et loge nos amis dans un autre endroit. C’est pas très décent.
Quelques instants après nous étions tranquillement installés dans une nouvelle chambre, copie conforme de la précédente, le cadavre en moins.
_ Ouah. Rapide le gars, fit Otarin.
_ Sanguinaire, tu veux dire, rétorqua Iarwain.
_ Si on est pas sur nos gardes, même nous, on pourrait y laisser notre peau, dis-je.
_ C’est vrai, répondit le jeune junin.
Nous retombâmes dans le silence, chacun réfléchissant à ce qu’il venait de se passer. Personnellement, j’avais une furieuse envie de l’affronter, ce ‘‘Boss’’. Mais pas avec une arme, parce que là, mes chances étaient réduites. A moins d’utiliser mon chakra. Sauf que ça enlevait une partie du challenge. Par contre, en mano à mano, ouais. Juste pour voir si ce type était aussi puissant qu’endurant.
_ Ne vas pas faire de bêtises, me dit Iarwain.
_ Hein ?
_ Je suis sûr que tu es entrain de te dire que tu aimerais te fritter avec le boss. Mauvaise idée.
_ Hey ! De quoi vous parlez tous les deux ?
_ Des idées qui passent par la tête de notre combattant préféré.
Chiottes ! J’avais pas bien masqué mes pensées. Pas grave. Je savais que, d’une manière ou d’une autre, ce type deviendrait mon adversaire.
_ Bon, il va bientôt faire jour. Autrement dit, grâce à ce que nous a dit feu-Saïto, ceux qui seront debout, seront en train de bosser et les autres seront entrain de pioncer.
_ Et tu proposes quoi ? demanda Iarwain, méfiant.
_ De sortir et de visiter les locaux.
_ Et si on tombe sur des gars ? demandai-je, à mon tour. Non pas que ça me dérange, personnellement, de les neutraliser, mais ça risque de compromettre un brin notre mission.
_ Mais non, mais non.
_ D’ailleurs, notre but final, c’est quoi ?
Question intéressante de la part de Iarwain. Pour ma part, on m’avait juste dit d’entrer là-dedans pour identifier les coupables. Mais pas quoi faire, une fois lesdits coupables repérés.
_ Le QG nous a donné carte blanche pour résoudre le problème. Soit on élimine la menace, soit on la ramène pour jugement et emprisonnement. C’est à nous de juger.
Vu sous cet angle, le deal paraissait simple. Comme nous étions dans l’antre du dragon, et que le dragon était identifié, quelle soit notre manière d’agir, on pouvait toujours réussir notre mission. JE me levais de mon séant et posais la main sur la poignée.
_ Otarin ?
_ Oui ?
_ La porte est fermée. A clé.
_ Ben, enfonces-là.
Ben, enfonces-là. Il était marrant lui. On voyait bien que c’était pas son épaule. Je reculais de quelques pas, puis me jetai contre le bois. Il y eut bien un craquement, mais c’était pas la porte qui avait cédé. Mais mon épaule qui venait de se déboîter et je devais probablement m’être brisé l’omoplate. Ou bien un autre os de la même région.
_ Bravo, Otarin. Tu as d’autres idées aussi géniales ? fit Iarwain, en me remettant sans la moindre douceur et m’arrachant un grognement de douleur.
Par simple réflexe, ma main gauche s’éleva droit sur son visage. Entre ses réflexes et ceux de Otarin, ma main ne fit que brasser du vent.
_ Nan mais ça va pas la tête ! s’écria Iarwain
_ Désolé. Réflexe.
_ Il va falloir que tu travailles ta sincérité, Hisoka, dit Otarin, avec un léger gloussement
Bon, d’accord, c’était pas sincère. Mais que voulez-vous, on peut pas lutter contre le naturel. Bon, en même temps, cet interlude avait quelque peu détendu l’atmosphère, qui s’était refroidie après le passage du boss.
_ Bon, on fait comment, pour sortir. Parce que personnellement, je n’ai pas amené mes parchemins explosifs, dit Iarwain, tout en usant d’un de ses jutsus pour soigner ma fracture.
_ Ben…, commença Otarin.
_ Laissez, je m’en occupe, fis-je, coupant la parole au junin. J’ai juste besoin d’une de tes dagues.
Mes deux compagnons me jetèrent un regard, genre « Il est malade, ce type ». D’ailleurs, Iarwain exprima clairement sa pensée.
_ Dis, ce serait pas plus simple avec ta masse ? Parce que la dague, c’est comment dire…
_ Faites moi confiance.
Après cinq bonnes minutes de discussion, je parvins non seulement à les convaincre, mais aussi à prendre une dague d’Otarin.
Je m’approchais de la porte, la dague en main – dans ma pogne, ça ressemblait plus à une aiguille à tricoter, mais bon – et j’activais mon Katana no Gokô. Bon, d’habitude, c’était sur mon croc. Mais, l’avantage de cette dague, c’était que l’enveloppe de chakra était plus petite. Et donc, moins coûteuse. Je fermai les yeux quelques secondes et appuyai la pointe près du gond supérieur. Mes deux compagnons ne purent retenir un cri de stupeur en voyant la lame s’enfoncer jusqu’à la garde dans le bois, comme si ce n’était que du beurre. J’entrepris donc de découper la porte en contournant le gond, désolidarisant l’ensemble. Je fis la même chose avec les deux autres gonds.
Je me retournai vers Otarin avec un grand sourire. Lui, il pouvait détecter tout le monde, le Doc’, ben, c’était un doc, et moi, j’ouvrai les portes en douceur. D’un simple coup de poing, je fis retomber la porte vers moi. Bien entendu, je la retins pour ne pas faire de bruit. J’étais pas contre un peu de bagarre. Mais bon. Chaque chose en son temps. Je jetai négligemment l’arme au junin.
_ Abruti ! me fit-il.
Bon, j’avoue, je l’avais pas volé, celle-là.
Otarin, grâce à sa capacité, passa devant. En plus, avec son grade, il ne risquait pas grand-chose. Iarwain passa en second. C’était le poste le moins dangereux. Quant-à moi, je fermai la marche, la masse bien en main.
Une petite balade dans les entrailles de la bête. Cool…
Dernière édition par Seol le 25/6/2011, 21:52, édité 1 fois
Seol- TERMINATOR/ Graphiste
- Messages : 1715
Date d'inscription : 10/03/2008
Localisation : Bretagne! Et j'en suis fier!
Re: Narasu
Et merde, galère, des trafiquants, ici? On était sensés arriver pour défendre un entrepôt de Chiknaz’ de l’assaut de ces trafiquants en question et il étaient déjà là? C’est mort, je me casse, c’est écrit… Je sais plus où que j’ai le droit de refuser une mission. Bon, après, le Chuunin nul à chier allait me tomber sur le râble mais bon, c’était une autre affaire et il suffisait que je change de nom et que j’aille m’exiler à Heiki ou non loin de là et ce serait terminé. Enfin, restait d’abord à se sortir de ce pétrin.
« Hey, que faites vous là? C’est une propriété privée!
-Hein, c’est pas un entrepôt d’armes appartenant à Chikara ici?
-Nan, on est absolument pas en tort, en logeant ici, l’entrepôt en question était bien ici, mais il y a bien une semaine qu’ils l’ont déplacé.
-Mouais, et c’est quoi tout ce stock d’opium? demanda Morouh.
-MAIS TAGGLE! Hurlais je.
-Quoi?
-Ben, je t’apprends, que si ils savent que nous savons qu’ils savent que nous savons qu’il y a de l’opium ils pourraient…
-Ouvrir une savonnerie d’opium? Fis Morouh d’un ton dédaigneux.
-Hein?
-Avec ces savons et cet opium ça ne devrait pas être compliqué… »
Permettez moi d’un doute, les Chikarates sont vraiment tous dotés d’un cerveau aussi peu développés ou bien les caniches remontent quand même un peu le niveau? Parce que là, j’entendais conneries sur conneries. Keitaro Gronoobi, ou je ne sais plus exactement quel nom s’en rapprochant, avait l’air d’être un sérieux. Mais avec un cerveau à peu près aussi étanche qu’un filtre à café, ça n’allait pas être du luxe.
« Bon, j’ai un plan, fis je en grommelant.
-C’est quoi tête de kurde? Lança le Chikarate aux yeux verts.
-On se casse de là, on trouve un plan et on revient.
-C’est mort, argua Keitaro, peu convaincu de l’efficacité de mon plan. »
Les assaillants arrivaient déjà, de gros loubards armés lourdement. Bref, pas des adversaires pour moi, du moins pas dans un combat en face à face. Morouh avait sorti son sabre et Antharg aussi. Ils attendaient les combattantes un sourire sur le visage. Keitaro, lui, semblait s’amuser modérément de cette horde de gros bras qui nous fonçaient dessus. Il aurait sans doute préféré que rien ne se passe de la sorte.
« Bon, vous combattez, pendant que je vais chercher du renfort!
-KALEM! Tu restes ici! S’énerva Keitaro.
-S’bon, faut pas en faire tout un plat, j’essaie juste de trouver une solution adéquate.
-Ben creuse tes méninges! Et essaie de trouver quelque chose de potable, je vais seconder nos deux jeunes Genins.
-Hé, moi aussi je suis Genin!
-Ouais, mais toi je suis sur qu’il y a moyen que tu ne te fasses pas buter, surtout en restant en arrière. »
Rester en arrière, rester en arrière, c’est vite dit, j’étais surtout au centre d’une salle investie d’une vingtaine de fier-à-bras qui n’avaient qu’une seule et même idée en tête, nous zigouiller la tronche à coups de gourdins et autres. Fort heureusement, Keitaro ne se débrouillait pas trop mal, les deux autres non plus. Fin’, il faut dire que c’étaient des brigands, tout ce qu’il y a de plus civil et de moins concentré en Chakra donc bon. Mais il affluaient de plus en plus, alertés de cette déconvenue. On allait pas tarder à craquer.
« Hey, Kalem, fais quelque chose, on est pas increvables non plus.
-J’aime pas les Chikakrottes.
-KALEM!
-C’est bon, ils vont finir par me repérer et coller un nom sur mon visage, aussi magnifique qu’il soit.
-Grouille! »
À contrecoeur, j’obtempérais, j’invoquais la créature la plus débile qui soit sur terre, mon chimpanzé Kassos qui alla leur prêter main forte. À l’image de son maître adoré, il se mit derrière Keitaro et évita seulement les coups. Quelle couille molle, comment ai-je fais pour avoir ça? Je vous le demandes… Fallait mieux. Je pris ma sarbacane à la main, sortis un flacon et trempais une dizaine de mini fléchettes dedans -j’avais trois sortes de fléchettes adaptées à ma sarbacane. Quelques gros lards, qui avaient enfin compris ou résidait le danger du groupe -c’est-à-dire moi- commencèrent contourner les combattants du désert. J’étais fin prêt. Les deux premiers arrivants tombèrent comme des masses sous l’effet de mes somnifères et les suivants restèrent en arrière.
« Avancez bandes de poltrons, ce doit être un Genjutsu ou quelque chose comme ça! Je les veux morts ou vifs!
-Mais patron…
-Pas de mais! »
Une aiguille alla se ficher dans le bras d’un autre troupier, le clampin qui arriva ensuite tomba comme une pierre. Je fis une accélération de quelques centimètres à l’heure pour aller récupérer mes armes sur les corps endormis. De leur côté, Keitaro Morouh et Antharg en avaient neutralisés une dizaine. Ils ne regardaient pas dans ma direction et ne savaient sûrement pas ce qui se passait. Bien. J’avais l’intention de garder mes techniques secrètes le plus longtemps possible.
« Aller, attaquez les au maximum, je veux que ces ninjas soient mis au pas! »
Il ne restait plus qu’une dizaine de soudards, j’en avait envoyé cinq manufacturer des rrr et les Chikarates étaient -il faut le dire, même avec le plus grand dégoût- efficaces. Je décidais d’aider mes équipiers à s’en sortir tout en leur lançant une bonne vingtaine d’insultes à la figure. Ils m’obligeaient à me battre, il fallait que je leur rende mon ressentiment, ça se fait…
« Espèce de Mahousard, aide nous au lieu de ne rien faire, fit Morouh.
-Et tu crois que les cinq bonhommes qui sont derrière toi sont en train de piquer la sieste de leur vie à cause de qui?
-Euh… »
Il n’aimait pas les Mahousards, je n’aimais pas les Chikarates. On allait s’entendre à merveille. Mais ma hargne était plus forte que la sienne, d’ailleurs, tout était plus fort chez moi, sauf peut être mes odeurs de bouche. Parce que chez lui, ça exhalais un max. Bref, à l’aide d’une aiguille non trempée dans le somnifère, je piquais Kassos dans les fesses et lui ordonnais d’aller attaquer. Si j’utilisais mes aiguilles encore une fois, je serais grillé.
« Aller, macaque orange, va attaquer ces bignoufs!
-Ouhouhouhouhouhouhou ouh!
-Je sais, c’est sensé être ton jour de congé mais tu te plaindras à Ptitkiki ou je ne sais plus trop quoi…
-Tameiki!
-C’est pareil… Et tais toi, j’aime pas quand tu me parles… »
Keitaro se renfrogna, et moi, je commençais à râler un peu… Enfin, un peu plus que jusqu’à maintenant. Je grommelais des mots indistincts dans ma barbe et maudissais le monde extérieur, ainsi que le monde intérieur et puis le reste aussi. Je continuais à harponner Kassos dès qu’il se désintéressait -et ça arrivait régulièrement- des combats. Le reste du temps, je regardais avec quelle aisance Keitaro assomma trois ennemi dans le même temps que Antharg et Morouh un chacun.
Le chef s’était éclipsé, j’avais vu la rage sur son visage se muer en peur juste avant qu’il ne quitte précipitamment l’endroit. Il était repassé quelques minutes plus tard accompagné de deux armoires portant chacun un gros stock d’opium. En fait, les vapeurs ambiantes d’opium étaient à mon avantage. Ils augmentaient considérablement la puissance de mes somnifères. C’est pour cela que les cinq gardes qui m’avaient assaillis avaient finis rapidement endormis.
Quand Keitaro en eut terminé avec le dernier garde, je m’aperçut qu’Antharg était sur le côté avec un bras faisant un angle inquiétant. Keitaro s’approcha de lui, et grogna un bon coup.
« Et merde, va falloir aller chercher un médecin.
-T’inquiètes pas, je m’en charges…
-Ta vitesse étant tellement grande, je ferais mieux d’envoyer une tortue que de t’envoyer toi…
-Je me charges de le soigner abruti!
-Ah, t’es médecin?
-Non, horticulteur… Crétin de Chikarate. »
Je lui fis une piqûre de sédatif, pour l’endormir afin de pouvoir le soigner sans faire trop de mal. J’analysais ensuite son bras. Aïe, une double fracture. Le radius était méchamment abîmé. Le cubitus était déjà plus en place. Tant mieux. Je commençais par ressouder ce dernier et je replaçais avec précaution l’autre avant de faire de même.
« Voilà, c’est fait, il se réveillera dans une petite heure.
-Une heure? L’autre va avoir le temps de partir, je pars devant avec Morouh, toi, tu attends qu’il se réveille.
-C’est mort!
-T’as pas le choix! »
Ben si, justement, j’avais le choix. Les deux Chikarates encore réveillés se retournèrent pour s’éclipser mais reçurent tous deux une fléchette dans le corps. Ils tombèrent sans savoir ce qui se passait. Une heure chacun. Les autres affalés dans des endroits épars de la pièce en avaient au moins pour une heure de plus. J’écrivis une missive que j’envoyais au Qg par l’intermédiaire de Kassos pour qu’ils viennent nettoyer tout ça. Ils arriveraient après notre départ…
« Hey, que faites vous là? C’est une propriété privée!
-Hein, c’est pas un entrepôt d’armes appartenant à Chikara ici?
-Nan, on est absolument pas en tort, en logeant ici, l’entrepôt en question était bien ici, mais il y a bien une semaine qu’ils l’ont déplacé.
-Mouais, et c’est quoi tout ce stock d’opium? demanda Morouh.
-MAIS TAGGLE! Hurlais je.
-Quoi?
-Ben, je t’apprends, que si ils savent que nous savons qu’ils savent que nous savons qu’il y a de l’opium ils pourraient…
-Ouvrir une savonnerie d’opium? Fis Morouh d’un ton dédaigneux.
-Hein?
-Avec ces savons et cet opium ça ne devrait pas être compliqué… »
Permettez moi d’un doute, les Chikarates sont vraiment tous dotés d’un cerveau aussi peu développés ou bien les caniches remontent quand même un peu le niveau? Parce que là, j’entendais conneries sur conneries. Keitaro Gronoobi, ou je ne sais plus exactement quel nom s’en rapprochant, avait l’air d’être un sérieux. Mais avec un cerveau à peu près aussi étanche qu’un filtre à café, ça n’allait pas être du luxe.
« Bon, j’ai un plan, fis je en grommelant.
-C’est quoi tête de kurde? Lança le Chikarate aux yeux verts.
-On se casse de là, on trouve un plan et on revient.
-C’est mort, argua Keitaro, peu convaincu de l’efficacité de mon plan. »
Les assaillants arrivaient déjà, de gros loubards armés lourdement. Bref, pas des adversaires pour moi, du moins pas dans un combat en face à face. Morouh avait sorti son sabre et Antharg aussi. Ils attendaient les combattantes un sourire sur le visage. Keitaro, lui, semblait s’amuser modérément de cette horde de gros bras qui nous fonçaient dessus. Il aurait sans doute préféré que rien ne se passe de la sorte.
« Bon, vous combattez, pendant que je vais chercher du renfort!
-KALEM! Tu restes ici! S’énerva Keitaro.
-S’bon, faut pas en faire tout un plat, j’essaie juste de trouver une solution adéquate.
-Ben creuse tes méninges! Et essaie de trouver quelque chose de potable, je vais seconder nos deux jeunes Genins.
-Hé, moi aussi je suis Genin!
-Ouais, mais toi je suis sur qu’il y a moyen que tu ne te fasses pas buter, surtout en restant en arrière. »
Rester en arrière, rester en arrière, c’est vite dit, j’étais surtout au centre d’une salle investie d’une vingtaine de fier-à-bras qui n’avaient qu’une seule et même idée en tête, nous zigouiller la tronche à coups de gourdins et autres. Fort heureusement, Keitaro ne se débrouillait pas trop mal, les deux autres non plus. Fin’, il faut dire que c’étaient des brigands, tout ce qu’il y a de plus civil et de moins concentré en Chakra donc bon. Mais il affluaient de plus en plus, alertés de cette déconvenue. On allait pas tarder à craquer.
« Hey, Kalem, fais quelque chose, on est pas increvables non plus.
-J’aime pas les Chikakrottes.
-KALEM!
-C’est bon, ils vont finir par me repérer et coller un nom sur mon visage, aussi magnifique qu’il soit.
-Grouille! »
À contrecoeur, j’obtempérais, j’invoquais la créature la plus débile qui soit sur terre, mon chimpanzé Kassos qui alla leur prêter main forte. À l’image de son maître adoré, il se mit derrière Keitaro et évita seulement les coups. Quelle couille molle, comment ai-je fais pour avoir ça? Je vous le demandes… Fallait mieux. Je pris ma sarbacane à la main, sortis un flacon et trempais une dizaine de mini fléchettes dedans -j’avais trois sortes de fléchettes adaptées à ma sarbacane. Quelques gros lards, qui avaient enfin compris ou résidait le danger du groupe -c’est-à-dire moi- commencèrent contourner les combattants du désert. J’étais fin prêt. Les deux premiers arrivants tombèrent comme des masses sous l’effet de mes somnifères et les suivants restèrent en arrière.
« Avancez bandes de poltrons, ce doit être un Genjutsu ou quelque chose comme ça! Je les veux morts ou vifs!
-Mais patron…
-Pas de mais! »
Une aiguille alla se ficher dans le bras d’un autre troupier, le clampin qui arriva ensuite tomba comme une pierre. Je fis une accélération de quelques centimètres à l’heure pour aller récupérer mes armes sur les corps endormis. De leur côté, Keitaro Morouh et Antharg en avaient neutralisés une dizaine. Ils ne regardaient pas dans ma direction et ne savaient sûrement pas ce qui se passait. Bien. J’avais l’intention de garder mes techniques secrètes le plus longtemps possible.
« Aller, attaquez les au maximum, je veux que ces ninjas soient mis au pas! »
Il ne restait plus qu’une dizaine de soudards, j’en avait envoyé cinq manufacturer des rrr et les Chikarates étaient -il faut le dire, même avec le plus grand dégoût- efficaces. Je décidais d’aider mes équipiers à s’en sortir tout en leur lançant une bonne vingtaine d’insultes à la figure. Ils m’obligeaient à me battre, il fallait que je leur rende mon ressentiment, ça se fait…
« Espèce de Mahousard, aide nous au lieu de ne rien faire, fit Morouh.
-Et tu crois que les cinq bonhommes qui sont derrière toi sont en train de piquer la sieste de leur vie à cause de qui?
-Euh… »
Il n’aimait pas les Mahousards, je n’aimais pas les Chikarates. On allait s’entendre à merveille. Mais ma hargne était plus forte que la sienne, d’ailleurs, tout était plus fort chez moi, sauf peut être mes odeurs de bouche. Parce que chez lui, ça exhalais un max. Bref, à l’aide d’une aiguille non trempée dans le somnifère, je piquais Kassos dans les fesses et lui ordonnais d’aller attaquer. Si j’utilisais mes aiguilles encore une fois, je serais grillé.
« Aller, macaque orange, va attaquer ces bignoufs!
-Ouhouhouhouhouhouhou ouh!
-Je sais, c’est sensé être ton jour de congé mais tu te plaindras à Ptitkiki ou je ne sais plus trop quoi…
-Tameiki!
-C’est pareil… Et tais toi, j’aime pas quand tu me parles… »
Keitaro se renfrogna, et moi, je commençais à râler un peu… Enfin, un peu plus que jusqu’à maintenant. Je grommelais des mots indistincts dans ma barbe et maudissais le monde extérieur, ainsi que le monde intérieur et puis le reste aussi. Je continuais à harponner Kassos dès qu’il se désintéressait -et ça arrivait régulièrement- des combats. Le reste du temps, je regardais avec quelle aisance Keitaro assomma trois ennemi dans le même temps que Antharg et Morouh un chacun.
Le chef s’était éclipsé, j’avais vu la rage sur son visage se muer en peur juste avant qu’il ne quitte précipitamment l’endroit. Il était repassé quelques minutes plus tard accompagné de deux armoires portant chacun un gros stock d’opium. En fait, les vapeurs ambiantes d’opium étaient à mon avantage. Ils augmentaient considérablement la puissance de mes somnifères. C’est pour cela que les cinq gardes qui m’avaient assaillis avaient finis rapidement endormis.
Quand Keitaro en eut terminé avec le dernier garde, je m’aperçut qu’Antharg était sur le côté avec un bras faisant un angle inquiétant. Keitaro s’approcha de lui, et grogna un bon coup.
« Et merde, va falloir aller chercher un médecin.
-T’inquiètes pas, je m’en charges…
-Ta vitesse étant tellement grande, je ferais mieux d’envoyer une tortue que de t’envoyer toi…
-Je me charges de le soigner abruti!
-Ah, t’es médecin?
-Non, horticulteur… Crétin de Chikarate. »
Je lui fis une piqûre de sédatif, pour l’endormir afin de pouvoir le soigner sans faire trop de mal. J’analysais ensuite son bras. Aïe, une double fracture. Le radius était méchamment abîmé. Le cubitus était déjà plus en place. Tant mieux. Je commençais par ressouder ce dernier et je replaçais avec précaution l’autre avant de faire de même.
« Voilà, c’est fait, il se réveillera dans une petite heure.
-Une heure? L’autre va avoir le temps de partir, je pars devant avec Morouh, toi, tu attends qu’il se réveille.
-C’est mort!
-T’as pas le choix! »
Ben si, justement, j’avais le choix. Les deux Chikarates encore réveillés se retournèrent pour s’éclipser mais reçurent tous deux une fléchette dans le corps. Ils tombèrent sans savoir ce qui se passait. Une heure chacun. Les autres affalés dans des endroits épars de la pièce en avaient au moins pour une heure de plus. J’écrivis une missive que j’envoyais au Qg par l’intermédiaire de Kassos pour qu’ils viennent nettoyer tout ça. Ils arriveraient après notre départ…
Kalem- Combattant Débutant
- Messages : 109
Date d'inscription : 26/05/2008
Re: Narasu
Le jour commençait à peine à poindre le bout de son nez au-dessus de Narasu. Le ciel était dégagé, et c’était une belle journée qui se préparait. Il allait faire beau, les oiseaux chanteraient et tout iraient pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mais pas pour Kentaro.
Et pour cause : on le mettait à contribution pour les travaux d’une foutue serre, sous prétexte qu’en tant que shinobi-médecin, il lui fallait bien se rendre utile sur le terrain pour l’hôpital de temps en temps. Tout ça parce qu’il ne maîtrisait pas encore ce foutu système de sceau de transfert des cadavres vers la morgue, ce qui l’empêchait d’être déployer dans la ville.
Le jeune homme ne décolérait pas.
L’immeuble était assez vaste et impressionnant, s’élevant sur près d’une demi-douzaine d’étages, et devait comporter un ou deux sous-sols, si ce n’était plus. Le coin Nord-est était lourdement amoché, et Kentaro suspectait que c’était en partie là raison pour laquelle il avait été chosie : abandonné, vide et partiellement détruit, plus de propriétaire connu… L’occasion idéale coin.
Le médecin s’approcha de la porte d’entrée, ou d’autres genins attendaient. Visiblement, eux aussi avaient été choisis pour cette mission. Kentaro jeta un vague coup d’œil, des fois qu’il reconnaisse quelqu’un. Et ce fut le cas. Le jeune homme s’approcha et le héla.
« Hé ! Mais c’est pelote d’épingle ! S’exclama Kentaro.
_ Pardon ? Heu… vous devez confondre, là.
_ Que dalle, j’oublie jamais un patient. C’était quoi ton nom, déjà ? Ken… Kei.. ; Ah oui, Keiji Nakajima !
_ Comment vous connaissez mon nom ? Et votre voix me dit quelque chose…
_ Ramené à l’hôpital sous l’effet d’un somnifère, pour une cure de détoxification. Que j’ai exécuté avec brio en un temps record, soit dit au passage… Merci qui ?
_ C’est toi qui m’a paralysé !
_ Oui, mais pour la bonne cause, hein… C’était pour pas que tu touches aux aiguilles. T’as reconnu ma voix ? Juste une impression de déjà-vu ou bien t’entendais réellement ?
_ Mais qu’est-ce que ça à voir ?
_ Ma dernière méthode d’immobilisation permettait aux gens de parler, c’était trop casse-pied. Du coup j’essaye autre chose, mais j’avoue que j’ai pas beaucoup de retour sur les effets secondaires.
_ Tu m’étonnes…
_ Allez, tu peux bien me le dire. On est pote, maintenant.
_ Hein ? T’as profité de mon inconscience pour m’immobiliser !
_ Et j’ai profité de ton immobilisation pour te soigner : ça faisait partie du traitement. C’était pour ton bien, CQFD. Et t’as pas répondu.
_ Je…
_ Excusez-moi, c’est ici la mission pour tout faire péter ? »
Les deux Mahousards se retournèrent pour apercevoir un grand échalas tatoué, doté d’une crête iroquoise, et vêtu d’un pagne et d’un short vert.
« On ne va pas faire tout péter, on va construire une serre, objecta Keiji.
_ À la place de l’immeuble, qu’on va donc devoir faire péter, souligna le Chikarien. Ça c’est une mission cool. Moi, c’est Taïga.
_ Moi c’est Kentaro et lui, c’est… "le type qui veut pas me dire les effets secondaires de mon traitement" !
_ Je m’appelle Keiji. Et l’immobilisation ne faisait pas partie du traitement ! … Il est médecin, précisa le jeune homme à l’intention du nouveau venu.
_ Médecin ? Alors c’est quoi cette histoire d’immobilisation ? S’interrogea Taïga.
_ Ben pour qu’il bouge pas, évidemment, expliqua Kentaro. Mais c’est uniquement pour les aiguilles. C’était une contrainte médicale, hein.
_ Les aiguilles ?
_ Il pratique l’acuponcture, confia Keiji. Et il suffisait de me dire de ne pas bouger, reprit-il à l’intention de Kentaro.
_ Et si j’avais pas été là à ton réveil ? Trop risqué. Alors, t’entendais consciemment ou pas ?
_ L’acuponcture ? Les shinobi-médecins n'utilisent pas de jutsus de soin ? S’étonna Taïga.
_ C’est ça, pis le jour où on me balance quinze patients dans la journée, j’en traite trois puis je me retrouve comme un con parce que j’ai plus de chakra, expliqua Kentaro.
_ J’étais tout seul et tu ne t’occupais que de moi ! Souligna Keiji.
_ Tu devrais donc être flatté qu’on monopolise un médecin rien que pour toi. Ça mérite bien une petite réponse, non ?
_ Pourquoi t'utilises pas de jutsu ? Poursuivit Taïga.
_ Il n’est que genin, il n’en connaît peut-être pas. »
Les trois genins s’interrompirent pour regarder le nouvel intervenant, un adolescent d’une quinzaine d’années, plutôt petit et au crâne bicolore.
« Dis carrément qu’ch’uis une quiche, j’te dirai rien… De quoi je me mêle, d’abord ?
_ Ben ça me paraissait une bonne idée de me mêler aux différents groupes pour voir avec qui j’allais travailler. Je suis Sheinji.
_ Alors Sheinji, primo, les jutsus de soins, c’est malsain, parce que ça dépend du chakra. Secundo, c’est de la merde, parce que si j’avais instantanément purgé Keiji à l’aide d’un jutsu, il n’en aurait tiré aucune leçon. Là, au moins, il y réfléchira à deux fois avant d’accepter de faire n’importe quoi pour n’importe qui.
_ Comment ça ?
_ C’est une longue histoire sans intérêt, éluda Keiji.
_ Il n’en aurait tiré aucune leçon mais il aurait peut-être répondu à tes questions, fit remarquer Taïga.
_ Donc je lui mets un peu de plomb dans la cervelle et c’est comme ça qu’on me remercie ?
_ Mais il a fait quoi ?
_ Ce que j’ai fais n’a aucun intérêt : il n’avait pas à m’immobiliser, rappela Keiji. C’est de l’abus de pouvoir. C’est pas sain d’encourager ce genre de truc.
_ Ce qu’il a fait, commença Kentaro, c’est que…
_ Hé ! Et le secret médical !
_ D’où tu connais ça, toi. On garde ça secret dans la profession. Les patients ne sont pas sensé être mis au courant.
_ M’en fiche, tu peux pas en parler.
_ Alors on peut pas savoir ce qu’il a fait ? S’enquit Sheinji.
_ Non.
_ Y’a moins de six mois, j’étais à Nobeoka en mission, raconta Kentaro. Et j’avais un pote, Haru’, qui a alors trouvé le moyen de se faire kidnapper parce qu’il a suivi le premier vieillard venu croisé dans la rue. Bon, en fait, c’était pas dirigé contre lui mais contre la nièce de l’ancien Kage, mais n’empêche qu’il a agi avec un manque flagrant de bon sens.
_ C’est ce qui est arrivé à Keiji ?
_ Mais pas du tout !
_ M’enfin c’était du même acabit, compléta Kentaro. Bon, alors, tu me dis si t’entendais ou pas ?
_ Non.
_ Ce sont les types comme toi qui freine le progrès.
_ Bizarre, rappela Sheinji. On m’a toujours dit que c’était les jutsus, le progrès…
_ C’est pas parce que la majorité a tort qu’elle a raison.
_ Pourquoi j’ai l’impression que vous allez y passer la journée si on vous laisse faire, remarqua Sheinji. Bon, rapprochez-vous tous, on va commencer la mission !
_ Pourquoi on t’écouterait ? Fit Taïga.
_ Probablement parce que je suis chunin et que c’est moi qui commande, rétorqua l’adolescent.
_ Quoi ? T’es chunin, toi ?
_ On solde les grades à Chikara ?
_ Et on m’a pas prévenu ?
_ Oui, je suis chunin, moi. Je suis peut-être plus jeune, mais je suis visiblement plus mature, et j’ai plus d’expérience, donc je suis le plus apte à diriger.
_ Plus d’expérience ? Tiqua Kentaro. On a à faire un spécialiste de la démolition de bâtiment ? Y’a des cursus spéciaux à l’académie de Chikara ?
_ Bien sûr que non mais…
_ Ah ouais, donc on va y aller au pifomètre, quoi… »
Sheinji retint un soupir et reporta son attention sur l’ensemble des genins qui s’étaient regroupés autour de lui. Après un discours inspiré sur l’utilité de servir le bien public au travers de l’édification d’une serre, et donc de la vitalité du projet de destruction de cet immeuble, le chunin conserva quelques genins pour délimiter le périmètre de sécurité à l’aide de cordes, et ordonna aux autres de passer le bâtiment au peigne fin pour s’assurer qu’il était bien vide.
Les genins pénétrèrent dans le hall de l’immeuble et se séparèrent en petits groupes, chacun s’occupant d’un étage. Par la force des choses, Kentaro, Taïga et Keiji se retrouvèrent en charge du premier étage.
Une fois au sommet de l’escalier, ils commencèrent donc consciencieusement à vérifier chaque pièce les unes après les autres. Si les premières eurent le droit à un traitement poussé, rapidement, les suivantes n’eurent plus le droit qu’à un simple coup d’œil. L’immeuble était désert, aucune raison d’y trouver quoi que ce soit, non ?
Hé bien non.
Le trio eût la désagréable surprise de tomber nez à nez avec un vieillard qui avait transformé l’une des salles en squat. Le type avait l’air un tantinet ivre, ce qui devait être plus ou moins son état habituel au vu des innombrables bouteilles d’alcool qui trônait près de son matelas élimé.
« Qu’est-ce qu’on fait ? Demanda Keiji.
_ Pas le choix, on le convainc gentiment de partir, répondit le médecin.
_ Au pire, on l’éjecte, déclara Taïga. On est trois et il est seul et rabougris.
_ On va éviter d’en arriver là, hein ; on est pas des brutes, non plus… »
Les trois genins pénétrèrent dans la pièce et Keiji, qui avait tout de même l’apparence la moins patibulaire, ouvrit la bouche pour parler.
« Foutez le camps, les p’tits jeunes ! C’est chez moi, ici ! Cracha derechef le vieillard.
_ Ecoutez, monsieur, commença Keiji. On va abattre cet immeuble, vous devriez partir.
_ Foutez-le camps, bande de rapiats !
_ L’ordre de destruction a été donné par le QG, c’est irrévocable.
_ Foutez-le camps !!
_ Mais c’est un ordre officiel, émanant des autorités et… »
Keiji eût juste le temps de se baisser et une bouteille se fracassa sur la porte derrière lui.
« On fait quoi ? S’enquît-il.
_ J’ai une idée, clama Taïga. Ecoute mon vieux, on est les nouveaux huissiers d’Arasu, et on est là pour vous expulser.
_ Salaud de capitalistes ! ‘faudra me virer manu militari ! Et ch’uis armé ! Rétorqua le vieux en dégainant un vieux Wakizashi tout rouillé.
_ Ecoute, bonhomme, riposta le Chikarien. T’es tout seul et maigrichon et nous, on est trois marmules… » Le jeune homme s’interrompit alors et fixa Keiji. Puis il reprit « Bon, ok, lui il paye pas de mine, mais faut pas croire, hein… En fait, il est vachement vicieux, ‘faut surtout pas le mettre en rogne. »
Une nouvelle bouteille traversa les airs, mais Taïga se baissa à temps. Inutilement puisque le vieux avait loupé son coup. Keiji eût tout juste le temps de jeter sur le côté, et la bouteille explosa sur le crâne de Kentaro.
A l'extérieur, Sheinji était heureux. Certes, il ne croulait pas sous une cascade de bonheur, mais quand même. Le QG lui avait refilé un petit boulot facile, et tout ce qu’il avait à faire, c’était de brailler des ordres et se tourner les pouces en vérifiant que personne n’outrepassait les limites de la zone de sécurité. Avant midi, les genins auraient sûrement fini de placer les parchemins explosifs, et il n’y aurait plus qu’à tout faire exploser. Une mission facile par une journée ensoleillée, que demandez de plus ?
De la thune.
C’était effectivement le bémol de cette mission, elle n’était pas bien rémunérée. Mais en même temps, c’était déjà rare d’être payé à ne pas faire grand-chose au soleil, alors il n’allait pas se plaindre. Et puis ça faisait bien sur un CV, d’avoir encadré une dizaine de genins.
Le Chikarien allait arriver à la conclusion que c’était une superbe journée qui se profilait, lorsque le bruit caractéristique du verre brisé lui parvint aux oreilles. L’adolescent leva les yeux juste à temps pour voir un matelas hurlant passer à travers une baie vitrée, avant d’atterrir brutalement à ses pieds.
Il put alors s’apercevoir que ce n’était pas ledit matelas qui hurlait, mais le vieux clochard qui s’y agrippait de toutes ses forces.
Sheinji se passe la main sur le visage en maugréant. Ç’avait été trop beau pour durer…
Le chikarien s’agenouilla à côté du vieillard et tenta d’attirer son attention. En pure perte, l’homme s’époumonant à qui mieux-mieux sans se soucier de ce qui se passait autour de lui. Le chunin dut donc se résoudre à attendre que le type fasse une pause pour reprendre sa respiration.
« Excusez-moi, monsieur, mais… Qu’est-ce que vous faites là ?
_ Des fous ! Ce sont des fous ! A l’aide !!
_ Mais qui donc ?
_ Eux !! »
Le vieillard hystérique leva le doigt en direction de la baie vitrée explosée, où trois têtes étaient justement en train de passer pour voir ce qui se passait en contrebas.
« T’es complètement dingue, Kentaro ! Il aurait pu se tuer, déclara Keiji. Et je croyais qu’on était pas des brutes !
_ Meuhtropas, on est pas si haut que ça ; pis j’savais qu’il y aurait un matelas pour amortir sa chute, rétorqua l’intéressé.
_ En tout cas, joli vol plané, commenta Taïga. Il a bien atterri à dix mètres de là. Si on trouve un autre squatteur, c’est moi qu’essaye.
_ Mais vous êtes pas un peu malade à balancer les gens comme ça, leur parvint la voix de Sheinji.
_ C’est pas nous, on l’a même pas touché ! » Affirma Kentaro.
Indépendamment de l’intellect du chunin, l’assertion de mauvaise foi du genin fut torpillée par les deux compères dans son dos qui le pointait du doigt avec un regard désapprobateur. La solidarité entre genin s’arrête bien souvent avant les distributions des mauvais points et des punitions afférentes.
« Tu vas me faire croire qu’il a sauté tout seul du premier étage avec son matelas ?
_ Ouais, plus ou moins…
_ Plus ou moins ?
_ Ben j’l’ai peut-être un peu aidé, comme qui dirait…
_ Comme qui dirait ?
_ Ok, j’l’ai balancé ! Mais c’est de ta faute, t’as bien dit qu’il fallait qu’on s’assure qu’il ne reste personne.
_ Et j’avais pas dit d’y mettre les formes lorsqu'il fallait procéder à une expulsion ?
_ Pas que je sache. T’te façon, j’ai bien dit ‘excusez-moi’ avant de le balancer, hein… »
Sheinji grommela dans sa barbe, mais les genins étaient trop loin pour entendre ce qu’il disait. Voyant qu’il s’occupait du vieux, le trio fit demi-tour et continua son tour des locaux. Ils finirent par atteindre le bout du couloir, pénétrèrent dans une sorte d’antichambre, et se dirigèrent vers la porte suivante. Keiji tourna la poignée et rien ne se passa. Il réitéra l’opération deux-trois fois pour être sûr, mais sans plus de succès.
« Alors, qu’est-ce que tu fous ? S’impatienta Taïga.
_ C’est coincé. La porte doit-être verrouillée, répondit Keiji.
_ Te fait pas prier, enfonce là, lâcha Kentaro.
_ C’est ça : elle est en chêne, c’est résistant comme machin, rétorqua l’archer. De toute façon, si elle est verrouillée, c’est qu’il n’y a personne derrière, allons-nous en.
_ Et si elle est fermée de l’intérieur ? Fit remarquer Taïga. Ch’uis d’accord avec Kenta, on l’enfonce.
_ Mais…
_ Discute pas et bouge, je m’en occupe » Grogna le médecin.
En trois enjambées décidées, Kentaro fut sur la porte, qu’il enfonça d’un violent coup de pied.
Ou plutôt, qu’il tenta d’enfoncer, car la porte ne broncha.
« Vous voyez, on y arriv… commença Keiji.
_ Minute, hein, j’ai pas dit mon dernier mot. »
Kentaro recula sur une dizaine de mètre, concentra son Dayamondo Uwakama (épiderme de diamant) puis chargea en un éclair et heurta la porte d’un violent coup d’épaule boosté au chakra.
La porte frémit et des morceaux de plâtres se décrochèrent du mur, mais elle tînt bon.
« Je l’avais d…
_ Bordel, on va voir ce qu’on va voir ! S’énerva le médecin. Faisons la péter avec un parcho explosif !
_ T’es dingue ? C’est un coup à se prendre le plafond sur le coin de la tête, ça ! Fit remarquer Keiji.
_ Hé ! S’exclama Taïga. Et si on utilisait un bélier ?
_ Bonne idée. Sauf qu’on a pas de bélier, tiqua Kentaro.
_ Ouvrez bien grandes vos mirettes ! Hagahyou ! »
Dans une grande explosion de fumée, le chikarien fit apparaître un genre de… truc, vaguement humanoïde, intégralement recouvert de métal.
« Tu te trimballes partout avec un bélier ? S’exclama Kentaro. Ça, c’est de la prévoyance.
_ Pauv’cloche, c’est pas un bélier, c’est ma marionnette. Elle est classe, hein ?
_ Hum… répondit diplomatiquement Keiji.
_ Et on va pouvoir s’en servir comme bélier, compléta Taïga. Elle est multi-fonction. Ça vous en bouche un coin, hein ?
_ Cool, ça me va ! S’exclama Kentaro. On s’y prend comment ?
_ Je vais la balancer contre la porte avec mes fils et toi et Keiji, vous poussez derrière. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux Mahousards prirent position derrière Hagahyou et Taïga se prépara au lancer de marionnettes. A son signal, l’étrange équipage fila à toute vitesse et percuta la porte un grand coup. Il y eut un bruit de craquement nettement audible, mais la porte semblait toujours debout.
« Ç’a pas marché ? S’étonna le Chikarien. Dommage, c’était pourtant une super idée…
_ Alors c’est quoi qu’a craqué ? Se demanda Keiji. Tu t’es cassé quelque chose, Kentaro ?
_ Traites moi d’empoté, ch’te dirais rien… Nan, ça venait pas de nous. La marionnette, peut-être ?
_ Impossible ! Elle est beaucoup trop résistante ! Assura Taïga. C’est moi que je l’ai faite, quand même.
_ Toi ? Tu l’as fabriqué ? S’étonna Kentaro.
_ Ben j’ai supervisé sa construction, quoi… M’enfin ça revient au même.
_ N’empêche que le bruit venait d’elle, rappela Keiji. Tu vas être bon pour superviser sa réparation, je crois.
_ Impossible, je vous dis. Y’a pas plus résistant : c’est moi qui l’ai faite, martela le Chikarien.
_ Ou alors… Fais-là reculer, voir ? » Demanda Kentaro.
Taïga obtempéra, intrigué. Derrière la marionnette, au niveau du torse, la porte avait été violemment enfoncée, et une fente se profilait, d’où se mit à couler un mince filet de poussière.
« Encore un coup et on l’a ! Exulta le Chikarien.
_ ça ne me dit rien qui vaille, cette poussière, objecta Kentaro.
_ Bof, c’est… »
Dans un violemment claquement, la fente s’agrandit et une trombe de gravats en jaillit. Les genins eurent juste le temps de se concerter du regard avant d’hurler de sauter au plafond. Bien leur en prit puisque la porte vola en éclat et des tombereaux de gravats se déversèrent dans le couloir.
Keiji regarda incrédule la pseudo-avalanche se stabiliser, recouvrant tout le couloir entre les deux portes, puis repéra les jambes de Kentaro et de Taïga qui dépassaient –Tous deux étaient visiblement fâchés avec l'adhésion par chakra – et les aida à se dégager.
Après les vannes et remarques habituels sur l’habilité respective de tout un chacun, les genins firent le point sur leur situation.
La porte qu’ils venaient d’enfoncer était coincé par un entrelacs de débris plus gros. Quant à la porte par où ils étaient entrés, elle s’ouvrait dans leur sens, et les gravats – qui s’élevaient sur plus d’un mètre de hauteur – empêchaient donc de l’ouvrir.
« Bordel, mais d’où viennent toutes ces saloperies ? Râla le Chikarien.
_ La partie abimée de l’immeuble : les étages supérieurs ont pu s’effondrer et… suspecta Kentaro.
_ Génial… Résuma Taïga. Qui est-ce qui a eut la merveilleuse idée de vouloir ouvrir cette fichue porte, déjà ?
_ Hého ! C’est de ta faute si on est parvenu à l’ouvrir, rappela Kentaro. Pas vrai, Keiji ? … Keiji ? Hé ? ça va ? T’as pas l’air bien, là.
_ Je vous ai dit que j’étais claustrophobe ?
_ Nan.
_ J’arrive plus à respirer. On va mourir étouffer !
_ Roooh, du calme, c’est pas hermétique, tout baigne, relativisa Taïga.
_ Ouais, tu vas voir, on va l’ouvrir en un rien de temps, l’autre porte, assura Kentaro.
_ « On » ? Tu parles, vu comme t’es doué pour enfoncer une porte, va encore falloir que je m’occupe de tout, ricana Taïga.
_ Et ma droite dans ta face, tu veux savoir si elle est douée… »
Courbé en deux à cause de la nouvelle hauteur de plafond, les deux jeunes hommes se dirigèrent jusqu’à la porte, mais leurs coups de pieds rageurs ne parvinrent guère à grand-chose. Elle était du même acabit que sa vis-à-vis.
« On a un soucis, là, résuma Kentaro.
_ Pis manœuvrer HagaHyou sur ce terrain, ça va être coton… murmura Taïga.
_ Keiji ? Appela Kentaro. Pas de panique, on va être bientôt sorti, hein. Tu vas tenir le coup jusque là, pas vrai ?
_ Oui, je crois… … NAN ! J’VEUX SORTIR ! AU SECOURS !! ON EST ENFERME ! SORTEZ-NOUS DE LA ! QUELQU’UN !! A L’AIDE !
_ Mais calme-t… Heu… Tu comptes faire quoi, là, Keiji ? »
Sous les yeux non-rassurés de ses deux compagnons, l’arbalétrier venait de faire apparaître l’un de ses armes, ainsi qu’un carreau, autour duquel il enroulait consciencieusement un parchemin explosif.
« Je vais nous faire sortir d’ici, annonça le Mahousard, proche de l’hystérie.
_ On est à l’étroit, fit remarquer Taïga. L’explosion, ch’uis vraiment pas fan, là.
_ Moi non plus, approuva Kentaro. Allez, Keiji, soit raisonnable et repose ça tout de suite, tu veux bien. »
Sourd à ses deux compagnons, le Mahousard arma son arbalète, visa précisément la porte qui refusait de s’ouvrir et fit feu. Les deux autres genins eurent tout juste le temps de se jeter à plat ventre, et l’explosion atomisa la porte, projetant des échardes en tout, et creusant un vaste trou dans le sol. Avant d’avoir compris ce qui se passait, Taïga et Kentaro furent emportés par le flot de gravats.
Après le bruit sourd caractéristique de deux corps heurtant violemment le sol, Keiji s’approcha du trou et inspira un grand coup le souffle d’air, soulagé d’être enfin dégagé de ce couloir oppressant. Puis il pensa enfin à ses compagnons et passa la tête par le trou.
« Vous allez bien, en bas ?
_ Recommence ça et c’est mon poing dans ta figure, abruti !
_ Bordel, c’est encore plus traître que les trappes de l’examen ! »
Rassuré sur le sort de ses compagnons – s’ils pouvaient gueuler et râler, c’est qu’ils n’avaient rien – l’arbalétrier descendit à son tour et atterrît souplement auprès de ses compagnons.
« Une idée d’où on est ? Demanda Taïga à la cantonade.
Malgré l’obscurité, les genins pouvaient voir qu’ils étaient dans une vaste salle, particulièrement haute de plafond, et dont les murs étaient suffisamment loin pour qu’ils ne les voient pas.
« Aucune idée… Un genre d’entrepôt, je dirai, répondit Kentaro.
_ Vu la chute, on doit être passé au premier sous-sol, pour le coup, fit remarqué Keiji.
_ Et j’ai laissé Hagahyou en haut, pesta Taïga.
_ C’est pas grave, elle est cassée, de toute façon.
_ Elle est incassable. Pis je…
_ Mais c’est pas vrai ! Vous le faites exprès, avouez-le ! »
Le trio leva les yeux au plafond, pour apercevoir la tête de Sheinji par la nouvelle ouverture.
« D’abord le vieillard, et maintenant ça. C’est quoi ? Un concours ? Vous vous êtes demandé qu’est-ce qui me mettrait le plus en boule ou quoi ?
_ Un concours ?» Nota Taïga soudainement inspiré – si on mettait le vieillard sur le dos de Kentaro et l’explosion sur le compte de Keiji, alors c’était donc à lui d’effectuer le prochain tour, forcément.
« Nan, mais je l’ai pas fait exprès, tenta de se justifier Keiji.
_ Parce que t’amorces les parchemins explosifs par inadvertance, maintenant ?
_ C’est que… »
Avant de pouvoir comprendre ce qui se passait, deux filets de mauvaises qualités s’abattirent sur le trio, et plusieurs lampes furent allumés et dirigé sur eux.
« Plus un geste ! Brailla un mioche d’une douzaine d’année. Vous avez pénétré dans le repaire secret de notre bande, et la sentence ultime vous attend !
_ Les boules, voilà qu’on se fait emmerder par des chiards… On touche le fond, là… Fit remarquer Taïga.
_ Ch’uis pas un chiard ! Mon papa, il est chef du corps des Artisans du Gyosei Machi, alors ‘tention à ce que tu dis !
_ Et nous, on est en mission, alors sois gentil d’aller voir ailleurs, déclara diplomatiquement Keiji.
_ Nan ! Mon papa, il est plus important que toi, alors on a pas d’ordre à recevoir de toi.
_ Toi, ça fait longtemps que t’es pas retourné chez ta mère en pleurant. » Grommela Kentaro.
Sheinji se passe une fois de plus la main sur le visage, sentant poindre l’incident diplomatique s’il ne réglait pas très vite et très diplomatiquement la situation.
Mais pas pour Kentaro.
Et pour cause : on le mettait à contribution pour les travaux d’une foutue serre, sous prétexte qu’en tant que shinobi-médecin, il lui fallait bien se rendre utile sur le terrain pour l’hôpital de temps en temps. Tout ça parce qu’il ne maîtrisait pas encore ce foutu système de sceau de transfert des cadavres vers la morgue, ce qui l’empêchait d’être déployer dans la ville.
Le jeune homme ne décolérait pas.
L’immeuble était assez vaste et impressionnant, s’élevant sur près d’une demi-douzaine d’étages, et devait comporter un ou deux sous-sols, si ce n’était plus. Le coin Nord-est était lourdement amoché, et Kentaro suspectait que c’était en partie là raison pour laquelle il avait été chosie : abandonné, vide et partiellement détruit, plus de propriétaire connu… L’occasion idéale coin.
Le médecin s’approcha de la porte d’entrée, ou d’autres genins attendaient. Visiblement, eux aussi avaient été choisis pour cette mission. Kentaro jeta un vague coup d’œil, des fois qu’il reconnaisse quelqu’un. Et ce fut le cas. Le jeune homme s’approcha et le héla.
« Hé ! Mais c’est pelote d’épingle ! S’exclama Kentaro.
_ Pardon ? Heu… vous devez confondre, là.
_ Que dalle, j’oublie jamais un patient. C’était quoi ton nom, déjà ? Ken… Kei.. ; Ah oui, Keiji Nakajima !
_ Comment vous connaissez mon nom ? Et votre voix me dit quelque chose…
_ Ramené à l’hôpital sous l’effet d’un somnifère, pour une cure de détoxification. Que j’ai exécuté avec brio en un temps record, soit dit au passage… Merci qui ?
_ C’est toi qui m’a paralysé !
_ Oui, mais pour la bonne cause, hein… C’était pour pas que tu touches aux aiguilles. T’as reconnu ma voix ? Juste une impression de déjà-vu ou bien t’entendais réellement ?
_ Mais qu’est-ce que ça à voir ?
_ Ma dernière méthode d’immobilisation permettait aux gens de parler, c’était trop casse-pied. Du coup j’essaye autre chose, mais j’avoue que j’ai pas beaucoup de retour sur les effets secondaires.
_ Tu m’étonnes…
_ Allez, tu peux bien me le dire. On est pote, maintenant.
_ Hein ? T’as profité de mon inconscience pour m’immobiliser !
_ Et j’ai profité de ton immobilisation pour te soigner : ça faisait partie du traitement. C’était pour ton bien, CQFD. Et t’as pas répondu.
_ Je…
_ Excusez-moi, c’est ici la mission pour tout faire péter ? »
Les deux Mahousards se retournèrent pour apercevoir un grand échalas tatoué, doté d’une crête iroquoise, et vêtu d’un pagne et d’un short vert.
« On ne va pas faire tout péter, on va construire une serre, objecta Keiji.
_ À la place de l’immeuble, qu’on va donc devoir faire péter, souligna le Chikarien. Ça c’est une mission cool. Moi, c’est Taïga.
_ Moi c’est Kentaro et lui, c’est… "le type qui veut pas me dire les effets secondaires de mon traitement" !
_ Je m’appelle Keiji. Et l’immobilisation ne faisait pas partie du traitement ! … Il est médecin, précisa le jeune homme à l’intention du nouveau venu.
_ Médecin ? Alors c’est quoi cette histoire d’immobilisation ? S’interrogea Taïga.
_ Ben pour qu’il bouge pas, évidemment, expliqua Kentaro. Mais c’est uniquement pour les aiguilles. C’était une contrainte médicale, hein.
_ Les aiguilles ?
_ Il pratique l’acuponcture, confia Keiji. Et il suffisait de me dire de ne pas bouger, reprit-il à l’intention de Kentaro.
_ Et si j’avais pas été là à ton réveil ? Trop risqué. Alors, t’entendais consciemment ou pas ?
_ L’acuponcture ? Les shinobi-médecins n'utilisent pas de jutsus de soin ? S’étonna Taïga.
_ C’est ça, pis le jour où on me balance quinze patients dans la journée, j’en traite trois puis je me retrouve comme un con parce que j’ai plus de chakra, expliqua Kentaro.
_ J’étais tout seul et tu ne t’occupais que de moi ! Souligna Keiji.
_ Tu devrais donc être flatté qu’on monopolise un médecin rien que pour toi. Ça mérite bien une petite réponse, non ?
_ Pourquoi t'utilises pas de jutsu ? Poursuivit Taïga.
_ Il n’est que genin, il n’en connaît peut-être pas. »
Les trois genins s’interrompirent pour regarder le nouvel intervenant, un adolescent d’une quinzaine d’années, plutôt petit et au crâne bicolore.
« Dis carrément qu’ch’uis une quiche, j’te dirai rien… De quoi je me mêle, d’abord ?
_ Ben ça me paraissait une bonne idée de me mêler aux différents groupes pour voir avec qui j’allais travailler. Je suis Sheinji.
_ Alors Sheinji, primo, les jutsus de soins, c’est malsain, parce que ça dépend du chakra. Secundo, c’est de la merde, parce que si j’avais instantanément purgé Keiji à l’aide d’un jutsu, il n’en aurait tiré aucune leçon. Là, au moins, il y réfléchira à deux fois avant d’accepter de faire n’importe quoi pour n’importe qui.
_ Comment ça ?
_ C’est une longue histoire sans intérêt, éluda Keiji.
_ Il n’en aurait tiré aucune leçon mais il aurait peut-être répondu à tes questions, fit remarquer Taïga.
_ Donc je lui mets un peu de plomb dans la cervelle et c’est comme ça qu’on me remercie ?
_ Mais il a fait quoi ?
_ Ce que j’ai fais n’a aucun intérêt : il n’avait pas à m’immobiliser, rappela Keiji. C’est de l’abus de pouvoir. C’est pas sain d’encourager ce genre de truc.
_ Ce qu’il a fait, commença Kentaro, c’est que…
_ Hé ! Et le secret médical !
_ D’où tu connais ça, toi. On garde ça secret dans la profession. Les patients ne sont pas sensé être mis au courant.
_ M’en fiche, tu peux pas en parler.
_ Alors on peut pas savoir ce qu’il a fait ? S’enquit Sheinji.
_ Non.
_ Y’a moins de six mois, j’étais à Nobeoka en mission, raconta Kentaro. Et j’avais un pote, Haru’, qui a alors trouvé le moyen de se faire kidnapper parce qu’il a suivi le premier vieillard venu croisé dans la rue. Bon, en fait, c’était pas dirigé contre lui mais contre la nièce de l’ancien Kage, mais n’empêche qu’il a agi avec un manque flagrant de bon sens.
_ C’est ce qui est arrivé à Keiji ?
_ Mais pas du tout !
_ M’enfin c’était du même acabit, compléta Kentaro. Bon, alors, tu me dis si t’entendais ou pas ?
_ Non.
_ Ce sont les types comme toi qui freine le progrès.
_ Bizarre, rappela Sheinji. On m’a toujours dit que c’était les jutsus, le progrès…
_ C’est pas parce que la majorité a tort qu’elle a raison.
_ Pourquoi j’ai l’impression que vous allez y passer la journée si on vous laisse faire, remarqua Sheinji. Bon, rapprochez-vous tous, on va commencer la mission !
_ Pourquoi on t’écouterait ? Fit Taïga.
_ Probablement parce que je suis chunin et que c’est moi qui commande, rétorqua l’adolescent.
_ Quoi ? T’es chunin, toi ?
_ On solde les grades à Chikara ?
_ Et on m’a pas prévenu ?
_ Oui, je suis chunin, moi. Je suis peut-être plus jeune, mais je suis visiblement plus mature, et j’ai plus d’expérience, donc je suis le plus apte à diriger.
_ Plus d’expérience ? Tiqua Kentaro. On a à faire un spécialiste de la démolition de bâtiment ? Y’a des cursus spéciaux à l’académie de Chikara ?
_ Bien sûr que non mais…
_ Ah ouais, donc on va y aller au pifomètre, quoi… »
Sheinji retint un soupir et reporta son attention sur l’ensemble des genins qui s’étaient regroupés autour de lui. Après un discours inspiré sur l’utilité de servir le bien public au travers de l’édification d’une serre, et donc de la vitalité du projet de destruction de cet immeuble, le chunin conserva quelques genins pour délimiter le périmètre de sécurité à l’aide de cordes, et ordonna aux autres de passer le bâtiment au peigne fin pour s’assurer qu’il était bien vide.
Les genins pénétrèrent dans le hall de l’immeuble et se séparèrent en petits groupes, chacun s’occupant d’un étage. Par la force des choses, Kentaro, Taïga et Keiji se retrouvèrent en charge du premier étage.
Une fois au sommet de l’escalier, ils commencèrent donc consciencieusement à vérifier chaque pièce les unes après les autres. Si les premières eurent le droit à un traitement poussé, rapidement, les suivantes n’eurent plus le droit qu’à un simple coup d’œil. L’immeuble était désert, aucune raison d’y trouver quoi que ce soit, non ?
Hé bien non.
Le trio eût la désagréable surprise de tomber nez à nez avec un vieillard qui avait transformé l’une des salles en squat. Le type avait l’air un tantinet ivre, ce qui devait être plus ou moins son état habituel au vu des innombrables bouteilles d’alcool qui trônait près de son matelas élimé.
« Qu’est-ce qu’on fait ? Demanda Keiji.
_ Pas le choix, on le convainc gentiment de partir, répondit le médecin.
_ Au pire, on l’éjecte, déclara Taïga. On est trois et il est seul et rabougris.
_ On va éviter d’en arriver là, hein ; on est pas des brutes, non plus… »
Les trois genins pénétrèrent dans la pièce et Keiji, qui avait tout de même l’apparence la moins patibulaire, ouvrit la bouche pour parler.
« Foutez le camps, les p’tits jeunes ! C’est chez moi, ici ! Cracha derechef le vieillard.
_ Ecoutez, monsieur, commença Keiji. On va abattre cet immeuble, vous devriez partir.
_ Foutez-le camps, bande de rapiats !
_ L’ordre de destruction a été donné par le QG, c’est irrévocable.
_ Foutez-le camps !!
_ Mais c’est un ordre officiel, émanant des autorités et… »
Keiji eût juste le temps de se baisser et une bouteille se fracassa sur la porte derrière lui.
« On fait quoi ? S’enquît-il.
_ J’ai une idée, clama Taïga. Ecoute mon vieux, on est les nouveaux huissiers d’Arasu, et on est là pour vous expulser.
_ Salaud de capitalistes ! ‘faudra me virer manu militari ! Et ch’uis armé ! Rétorqua le vieux en dégainant un vieux Wakizashi tout rouillé.
_ Ecoute, bonhomme, riposta le Chikarien. T’es tout seul et maigrichon et nous, on est trois marmules… » Le jeune homme s’interrompit alors et fixa Keiji. Puis il reprit « Bon, ok, lui il paye pas de mine, mais faut pas croire, hein… En fait, il est vachement vicieux, ‘faut surtout pas le mettre en rogne. »
Une nouvelle bouteille traversa les airs, mais Taïga se baissa à temps. Inutilement puisque le vieux avait loupé son coup. Keiji eût tout juste le temps de jeter sur le côté, et la bouteille explosa sur le crâne de Kentaro.
A l'extérieur, Sheinji était heureux. Certes, il ne croulait pas sous une cascade de bonheur, mais quand même. Le QG lui avait refilé un petit boulot facile, et tout ce qu’il avait à faire, c’était de brailler des ordres et se tourner les pouces en vérifiant que personne n’outrepassait les limites de la zone de sécurité. Avant midi, les genins auraient sûrement fini de placer les parchemins explosifs, et il n’y aurait plus qu’à tout faire exploser. Une mission facile par une journée ensoleillée, que demandez de plus ?
De la thune.
C’était effectivement le bémol de cette mission, elle n’était pas bien rémunérée. Mais en même temps, c’était déjà rare d’être payé à ne pas faire grand-chose au soleil, alors il n’allait pas se plaindre. Et puis ça faisait bien sur un CV, d’avoir encadré une dizaine de genins.
Le Chikarien allait arriver à la conclusion que c’était une superbe journée qui se profilait, lorsque le bruit caractéristique du verre brisé lui parvint aux oreilles. L’adolescent leva les yeux juste à temps pour voir un matelas hurlant passer à travers une baie vitrée, avant d’atterrir brutalement à ses pieds.
Il put alors s’apercevoir que ce n’était pas ledit matelas qui hurlait, mais le vieux clochard qui s’y agrippait de toutes ses forces.
Sheinji se passe la main sur le visage en maugréant. Ç’avait été trop beau pour durer…
Le chikarien s’agenouilla à côté du vieillard et tenta d’attirer son attention. En pure perte, l’homme s’époumonant à qui mieux-mieux sans se soucier de ce qui se passait autour de lui. Le chunin dut donc se résoudre à attendre que le type fasse une pause pour reprendre sa respiration.
« Excusez-moi, monsieur, mais… Qu’est-ce que vous faites là ?
_ Des fous ! Ce sont des fous ! A l’aide !!
_ Mais qui donc ?
_ Eux !! »
Le vieillard hystérique leva le doigt en direction de la baie vitrée explosée, où trois têtes étaient justement en train de passer pour voir ce qui se passait en contrebas.
« T’es complètement dingue, Kentaro ! Il aurait pu se tuer, déclara Keiji. Et je croyais qu’on était pas des brutes !
_ Meuhtropas, on est pas si haut que ça ; pis j’savais qu’il y aurait un matelas pour amortir sa chute, rétorqua l’intéressé.
_ En tout cas, joli vol plané, commenta Taïga. Il a bien atterri à dix mètres de là. Si on trouve un autre squatteur, c’est moi qu’essaye.
_ Mais vous êtes pas un peu malade à balancer les gens comme ça, leur parvint la voix de Sheinji.
_ C’est pas nous, on l’a même pas touché ! » Affirma Kentaro.
Indépendamment de l’intellect du chunin, l’assertion de mauvaise foi du genin fut torpillée par les deux compères dans son dos qui le pointait du doigt avec un regard désapprobateur. La solidarité entre genin s’arrête bien souvent avant les distributions des mauvais points et des punitions afférentes.
« Tu vas me faire croire qu’il a sauté tout seul du premier étage avec son matelas ?
_ Ouais, plus ou moins…
_ Plus ou moins ?
_ Ben j’l’ai peut-être un peu aidé, comme qui dirait…
_ Comme qui dirait ?
_ Ok, j’l’ai balancé ! Mais c’est de ta faute, t’as bien dit qu’il fallait qu’on s’assure qu’il ne reste personne.
_ Et j’avais pas dit d’y mettre les formes lorsqu'il fallait procéder à une expulsion ?
_ Pas que je sache. T’te façon, j’ai bien dit ‘excusez-moi’ avant de le balancer, hein… »
Sheinji grommela dans sa barbe, mais les genins étaient trop loin pour entendre ce qu’il disait. Voyant qu’il s’occupait du vieux, le trio fit demi-tour et continua son tour des locaux. Ils finirent par atteindre le bout du couloir, pénétrèrent dans une sorte d’antichambre, et se dirigèrent vers la porte suivante. Keiji tourna la poignée et rien ne se passa. Il réitéra l’opération deux-trois fois pour être sûr, mais sans plus de succès.
« Alors, qu’est-ce que tu fous ? S’impatienta Taïga.
_ C’est coincé. La porte doit-être verrouillée, répondit Keiji.
_ Te fait pas prier, enfonce là, lâcha Kentaro.
_ C’est ça : elle est en chêne, c’est résistant comme machin, rétorqua l’archer. De toute façon, si elle est verrouillée, c’est qu’il n’y a personne derrière, allons-nous en.
_ Et si elle est fermée de l’intérieur ? Fit remarquer Taïga. Ch’uis d’accord avec Kenta, on l’enfonce.
_ Mais…
_ Discute pas et bouge, je m’en occupe » Grogna le médecin.
En trois enjambées décidées, Kentaro fut sur la porte, qu’il enfonça d’un violent coup de pied.
Ou plutôt, qu’il tenta d’enfoncer, car la porte ne broncha.
« Vous voyez, on y arriv… commença Keiji.
_ Minute, hein, j’ai pas dit mon dernier mot. »
Kentaro recula sur une dizaine de mètre, concentra son Dayamondo Uwakama (épiderme de diamant) puis chargea en un éclair et heurta la porte d’un violent coup d’épaule boosté au chakra.
La porte frémit et des morceaux de plâtres se décrochèrent du mur, mais elle tînt bon.
« Je l’avais d…
_ Bordel, on va voir ce qu’on va voir ! S’énerva le médecin. Faisons la péter avec un parcho explosif !
_ T’es dingue ? C’est un coup à se prendre le plafond sur le coin de la tête, ça ! Fit remarquer Keiji.
_ Hé ! S’exclama Taïga. Et si on utilisait un bélier ?
_ Bonne idée. Sauf qu’on a pas de bélier, tiqua Kentaro.
_ Ouvrez bien grandes vos mirettes ! Hagahyou ! »
Dans une grande explosion de fumée, le chikarien fit apparaître un genre de… truc, vaguement humanoïde, intégralement recouvert de métal.
« Tu te trimballes partout avec un bélier ? S’exclama Kentaro. Ça, c’est de la prévoyance.
_ Pauv’cloche, c’est pas un bélier, c’est ma marionnette. Elle est classe, hein ?
_ Hum… répondit diplomatiquement Keiji.
_ Et on va pouvoir s’en servir comme bélier, compléta Taïga. Elle est multi-fonction. Ça vous en bouche un coin, hein ?
_ Cool, ça me va ! S’exclama Kentaro. On s’y prend comment ?
_ Je vais la balancer contre la porte avec mes fils et toi et Keiji, vous poussez derrière. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux Mahousards prirent position derrière Hagahyou et Taïga se prépara au lancer de marionnettes. A son signal, l’étrange équipage fila à toute vitesse et percuta la porte un grand coup. Il y eut un bruit de craquement nettement audible, mais la porte semblait toujours debout.
« Ç’a pas marché ? S’étonna le Chikarien. Dommage, c’était pourtant une super idée…
_ Alors c’est quoi qu’a craqué ? Se demanda Keiji. Tu t’es cassé quelque chose, Kentaro ?
_ Traites moi d’empoté, ch’te dirais rien… Nan, ça venait pas de nous. La marionnette, peut-être ?
_ Impossible ! Elle est beaucoup trop résistante ! Assura Taïga. C’est moi que je l’ai faite, quand même.
_ Toi ? Tu l’as fabriqué ? S’étonna Kentaro.
_ Ben j’ai supervisé sa construction, quoi… M’enfin ça revient au même.
_ N’empêche que le bruit venait d’elle, rappela Keiji. Tu vas être bon pour superviser sa réparation, je crois.
_ Impossible, je vous dis. Y’a pas plus résistant : c’est moi qui l’ai faite, martela le Chikarien.
_ Ou alors… Fais-là reculer, voir ? » Demanda Kentaro.
Taïga obtempéra, intrigué. Derrière la marionnette, au niveau du torse, la porte avait été violemment enfoncée, et une fente se profilait, d’où se mit à couler un mince filet de poussière.
« Encore un coup et on l’a ! Exulta le Chikarien.
_ ça ne me dit rien qui vaille, cette poussière, objecta Kentaro.
_ Bof, c’est… »
Dans un violemment claquement, la fente s’agrandit et une trombe de gravats en jaillit. Les genins eurent juste le temps de se concerter du regard avant d’hurler de sauter au plafond. Bien leur en prit puisque la porte vola en éclat et des tombereaux de gravats se déversèrent dans le couloir.
Keiji regarda incrédule la pseudo-avalanche se stabiliser, recouvrant tout le couloir entre les deux portes, puis repéra les jambes de Kentaro et de Taïga qui dépassaient –Tous deux étaient visiblement fâchés avec l'adhésion par chakra – et les aida à se dégager.
Après les vannes et remarques habituels sur l’habilité respective de tout un chacun, les genins firent le point sur leur situation.
La porte qu’ils venaient d’enfoncer était coincé par un entrelacs de débris plus gros. Quant à la porte par où ils étaient entrés, elle s’ouvrait dans leur sens, et les gravats – qui s’élevaient sur plus d’un mètre de hauteur – empêchaient donc de l’ouvrir.
« Bordel, mais d’où viennent toutes ces saloperies ? Râla le Chikarien.
_ La partie abimée de l’immeuble : les étages supérieurs ont pu s’effondrer et… suspecta Kentaro.
_ Génial… Résuma Taïga. Qui est-ce qui a eut la merveilleuse idée de vouloir ouvrir cette fichue porte, déjà ?
_ Hého ! C’est de ta faute si on est parvenu à l’ouvrir, rappela Kentaro. Pas vrai, Keiji ? … Keiji ? Hé ? ça va ? T’as pas l’air bien, là.
_ Je vous ai dit que j’étais claustrophobe ?
_ Nan.
_ J’arrive plus à respirer. On va mourir étouffer !
_ Roooh, du calme, c’est pas hermétique, tout baigne, relativisa Taïga.
_ Ouais, tu vas voir, on va l’ouvrir en un rien de temps, l’autre porte, assura Kentaro.
_ « On » ? Tu parles, vu comme t’es doué pour enfoncer une porte, va encore falloir que je m’occupe de tout, ricana Taïga.
_ Et ma droite dans ta face, tu veux savoir si elle est douée… »
Courbé en deux à cause de la nouvelle hauteur de plafond, les deux jeunes hommes se dirigèrent jusqu’à la porte, mais leurs coups de pieds rageurs ne parvinrent guère à grand-chose. Elle était du même acabit que sa vis-à-vis.
« On a un soucis, là, résuma Kentaro.
_ Pis manœuvrer HagaHyou sur ce terrain, ça va être coton… murmura Taïga.
_ Keiji ? Appela Kentaro. Pas de panique, on va être bientôt sorti, hein. Tu vas tenir le coup jusque là, pas vrai ?
_ Oui, je crois… … NAN ! J’VEUX SORTIR ! AU SECOURS !! ON EST ENFERME ! SORTEZ-NOUS DE LA ! QUELQU’UN !! A L’AIDE !
_ Mais calme-t… Heu… Tu comptes faire quoi, là, Keiji ? »
Sous les yeux non-rassurés de ses deux compagnons, l’arbalétrier venait de faire apparaître l’un de ses armes, ainsi qu’un carreau, autour duquel il enroulait consciencieusement un parchemin explosif.
« Je vais nous faire sortir d’ici, annonça le Mahousard, proche de l’hystérie.
_ On est à l’étroit, fit remarquer Taïga. L’explosion, ch’uis vraiment pas fan, là.
_ Moi non plus, approuva Kentaro. Allez, Keiji, soit raisonnable et repose ça tout de suite, tu veux bien. »
Sourd à ses deux compagnons, le Mahousard arma son arbalète, visa précisément la porte qui refusait de s’ouvrir et fit feu. Les deux autres genins eurent tout juste le temps de se jeter à plat ventre, et l’explosion atomisa la porte, projetant des échardes en tout, et creusant un vaste trou dans le sol. Avant d’avoir compris ce qui se passait, Taïga et Kentaro furent emportés par le flot de gravats.
Après le bruit sourd caractéristique de deux corps heurtant violemment le sol, Keiji s’approcha du trou et inspira un grand coup le souffle d’air, soulagé d’être enfin dégagé de ce couloir oppressant. Puis il pensa enfin à ses compagnons et passa la tête par le trou.
« Vous allez bien, en bas ?
_ Recommence ça et c’est mon poing dans ta figure, abruti !
_ Bordel, c’est encore plus traître que les trappes de l’examen ! »
Rassuré sur le sort de ses compagnons – s’ils pouvaient gueuler et râler, c’est qu’ils n’avaient rien – l’arbalétrier descendit à son tour et atterrît souplement auprès de ses compagnons.
« Une idée d’où on est ? Demanda Taïga à la cantonade.
Malgré l’obscurité, les genins pouvaient voir qu’ils étaient dans une vaste salle, particulièrement haute de plafond, et dont les murs étaient suffisamment loin pour qu’ils ne les voient pas.
« Aucune idée… Un genre d’entrepôt, je dirai, répondit Kentaro.
_ Vu la chute, on doit être passé au premier sous-sol, pour le coup, fit remarqué Keiji.
_ Et j’ai laissé Hagahyou en haut, pesta Taïga.
_ C’est pas grave, elle est cassée, de toute façon.
_ Elle est incassable. Pis je…
_ Mais c’est pas vrai ! Vous le faites exprès, avouez-le ! »
Le trio leva les yeux au plafond, pour apercevoir la tête de Sheinji par la nouvelle ouverture.
« D’abord le vieillard, et maintenant ça. C’est quoi ? Un concours ? Vous vous êtes demandé qu’est-ce qui me mettrait le plus en boule ou quoi ?
_ Un concours ?» Nota Taïga soudainement inspiré – si on mettait le vieillard sur le dos de Kentaro et l’explosion sur le compte de Keiji, alors c’était donc à lui d’effectuer le prochain tour, forcément.
« Nan, mais je l’ai pas fait exprès, tenta de se justifier Keiji.
_ Parce que t’amorces les parchemins explosifs par inadvertance, maintenant ?
_ C’est que… »
Avant de pouvoir comprendre ce qui se passait, deux filets de mauvaises qualités s’abattirent sur le trio, et plusieurs lampes furent allumés et dirigé sur eux.
« Plus un geste ! Brailla un mioche d’une douzaine d’année. Vous avez pénétré dans le repaire secret de notre bande, et la sentence ultime vous attend !
_ Les boules, voilà qu’on se fait emmerder par des chiards… On touche le fond, là… Fit remarquer Taïga.
_ Ch’uis pas un chiard ! Mon papa, il est chef du corps des Artisans du Gyosei Machi, alors ‘tention à ce que tu dis !
_ Et nous, on est en mission, alors sois gentil d’aller voir ailleurs, déclara diplomatiquement Keiji.
_ Nan ! Mon papa, il est plus important que toi, alors on a pas d’ordre à recevoir de toi.
_ Toi, ça fait longtemps que t’es pas retourné chez ta mère en pleurant. » Grommela Kentaro.
Sheinji se passe une fois de plus la main sur le visage, sentant poindre l’incident diplomatique s’il ne réglait pas très vite et très diplomatiquement la situation.
Kentaro- Combattant Débutant
- Messages : 2168
Date d'inscription : 14/03/2008
Localisation : Muahaha !
Re: Narasu
Il allait bientôt faire jour. On avait été debout toute la nuit, d’abord à l’Ultimate Fighting, puis dans La Base, dont le nom me faisait toujours autant marrer. Le Boss, dont le nom faisait tout autant pitié, me faisait carrément flipper par contre. Non seulement il se sortait des armes du trou du cul, mais en plus, il les agitait assez vite pour décapiter un mec d’un seul mouvement sans élan et sans que personne puisse réagir.
Et l’autre bourrin, Hisoka, qui pensait qu’à une chose, c’était de se le faire. Genre Duel Epique au Sommet de la Montagne. On le plante dans le dos, si c’est possible, et c’est marre, voilà c’que j’disais. M’enfin, si j’lui avais dit ça, il aurait fait la tronche, le gros. Déjà qu’il cogne sur les gens qui ont le bon cœur de le soigner après qu’il se soit pathétiquement explosé l’épaule sur un battant de porte… Sur ordre d’Otarin. Bon, okay, on se fiait ptet trop aux apparences, surtout après avoir vu la manière discrète dont il avait ‘’ouvert’’…
Nan mais c’est vrai, quoi, j’le soigne, et pour ça, faut d’abord que j’remette son épaule en place. Alors, forcément, ça fait un peu mal. Mais l’avait qu’à faire gaffe. Si j’avais pas été en train de tranquillement sonder tout autour, j’aurais jamais pu sentir le mouvement des muscles. Si Otarin n’avait pas en plus réagi au quart de tour (prouvant qu’il avait pas eu son grade de juunin pour rien, ce qui faisait plaisir à savoir), Hisoka m’aurait arraché la tête avec le battoir qui lui sert de main gauche… La prochaine fois qu’il a besoin de soins, j’le soignerai quand même, mais bon… Au moins ça les avait mis de bonne humeur.
Puis Otarin avait décidé de visiter le coin. J’avais réussi à me glisser à la position la moins dangereuse, à savoir au milieu, mais suffisait que l’ennemi se sente plus et décide d’attaquer un médecin civil qui s’était perdu. Sérieusement, y’a que le Boss, Xio, ou quel que soit le nom du mec qu’apportait les plateaux repas et les trois connards qui nous avait amenés ici qui savaient que nous étions membres. Autant dire que si d’autres types nous voyaient, ils nous feraient ptet pas de grands sourires. Faudrait aussi qu’on soit en forme pour ce soir, histoire de pouvoir identifier le secteur d’activités de ce prétendu futur maître de Narasu.
En parlant des locaux. C’était dégueulasse. Tu m’étonnes que personne conteste leur possession d’un batiment en béton crade avec des tags partout. C’avait l’air plutot grand, une suite de couloirs plutôt étroits dans les étages, où nous étions.
En général, le chef –Le Boss, heh ? se trouvait tout en haut. Sûrement pour pouvoir se mettre à son balcon et contempler le monde à ses pieds tout en riant d’un rire dément. Et les grandes salles se trouvaient au rez-de-chaussée. Les trucs plus ou moins secrets, comme le canard en plastique du second et le nounours peluche du chef se trouvaient cachés dans les sous-sols.
Nous arrivâmes enfin à un escalier :
« A votre avis, on descend jusqu’où, sachant qu’on est au troisième étage ? » demanda Otarin.
« Bin c’est le point du jour, donc les équipes de jour doivent se préparer à partir, nan ? » répondis-je.
« Sûrement. Donc nous devrions éviter les lieux publics, vu que le boss y sera probablement. » approuva Hisoka. J’adorais être d’accord avec lui.
« Comme les toilettes. On est mal… » murmurai-je, pince-sans-rire.
« Tres drôle. Bon, oublions les rez-de-chaussée, et allons voir s ‘il y a des sous-sols. » déclara le chef.
Finalement, il décida de faire une halte au premier étage. Après tout, si les supers vilains se mettaient d’habitude tout en haut des tours, rien ne les empêchait de se mettre au premier. Moins de marches à monter, en tout cas. Ici, c’était tout pareil. Un couloir plutôt étroit, plutôt crade, aussi, parsemé de portes. L’éclairage était pas terrible, y’avait de la poussière. Le futur plus grand gang de Narasu ferait bien de payer des bonniches, pasque c’était pas la joie, là…
Nous essayâmes plusieurs portes, fermées. L’une d’elle s’ouvrit enfin, laissant voir une chambre avec toilettes attenantes. Rideaux à moitie dechires, bref, le truc décrépi.
« Bon, visiblement, c’est pas les piaules des pointures, hein ? » fis-je en grimaçant.
« Ouais, faut qu’on continue l’investigation… » dit Otarin.
Hisoka nous emboîta le pas sans dire un mot. J’étais forcé de marcher vite, sinon j’avais l’impression que sa masse m’étouffait. Sans déconner. Du coup, j’marchais presque sur les pieds d’Otarin, qui accélérait forcément.
A la fin, on courait presque.
Au rez-de-chaussée, nous découvrîmes un hall dépouillé de toute sa décoration, comme le reste du batiment. Ca s’voyait pasque y’avait des tâches du plus claires sur les murs là où y’avait eu des tapisseries et des tableaux. Mais en moins sale, sûrement à cause du passage des gens. Ca soulevait la poussière sans lui laisser le temps de retomber. Des double-portes qui avaient du être classes avant menaient à une salle de laquelle venait un faible bourdonnement de conversations, genre quand y’a pleins de gens, et la sortie était juste à notre droite.
Nous nous mîmes à remarcher normalement, l’air de savoir où nous allions, quoique même si nous n’avions pas su, peu vraisemblable que quelqu’un ait cherché des noises à un géant à la mine hargneuse. Enfin j’dis ça, c’était peut-être sa tête normale, même si j’aurais jamais osé lui dire ça en face. ‘Tain. Mais mine de rien, j’l’aimais bien. L’était rassurant, pas forcément détestable…
A la sortie, trois personnes glandaient sur les marches, en jouant aux dés, tout en surveillant vaguement les alentours. L’un d’eux nous apostropha :
« Hey, les amis, z’êtes qui ? »
« Des nouvelles recrues. » répondit Hisoka, reprenant son rôle officiel de leader du groupe dans les rapports avec Le Gang. Sûrement leur nom, originaux comme ils étaient.
« Ah. Z’êtes arrivés cette nuit, c’ça ? »
« Oui. »
« Bin en général, les nouveaux sortent pas leur premier jour. On les garde au chaud pour la première mission, v’voyez. » Là, ça se corsait. On devait trouver une raison potable de sortir…
« Mon doc’ veut s’faire rembourser une de ses dagues. Qualité pourrie. On veut aller dire deux mots au vendeur. »
« C’peut pas attendre un peu ? »
« Si on doit partir en mission cette nuit, vaut ptet mieux pas. » rajoutai-je.
« Mouais. Faut que j’en parle avec un sup’, v’voyez. »
Ca devenait mauvais. Il nous fallait la localisation exacte de La Base et éventuellement prévenir le QG de la situation, des fois qu’il souhaiterait prendre une décision particulière. Genre nous envoyer des tas de renforts super costauds. Mais fallait pas rêver, heh ?
« Ho, Johny, s’passe quoi ? »
« Bin, les nouveaux veulent retourner voir un marchand d’armes à propos d’une dague pourrie, ‘pparemment. »
« Ah. Ouais, j’vois l’problème. T’en fais pas, bro’, j’vais les s’perviser, comme qu’on dit. »
« Toi qui vois, Joe, toi qui vois… Z’avez entendu, les gars ? Z’allez vous balader avec Joe puis rev’nir, y’a pas d’lézard, casse pas la tête. »
« T’te façon, j’viens de finir ma nuit, allons-y. »
Joe ? Johnny ? Ca devenait grotesque, niveau noms, là… Mais nous avions notre ballade, et un type à pressuriser pour lui tirer des infos. Ca allait pas si mal, dans l’ensemble.
« Z’avez sûr’ment entendu, m’nom c’Joe. J’suis comme qui dirait vot’ chap’ron sur c’coup-ci, donc soyez sages, ‘kay ? » Sa manie d’avaler les syllabes commençait à me faire grincer des dents.
« Pas de problème. » assura Hisoka.
« Vous vous d’mandez dans quoi v’z’êtes fourrés, nan ? ‘Près tout, on laisse pas vraiment l’choix aux r’crues... »
« Oui, c’est vrai. » répondit le géant. On marchait tous les trois sur des œufs. Après ce qu’avait pris Saïto, fallait dire qu’on se méfiait...
« P’faire simple, pour l’moment, on fait surtout du merc’nariat. Mais c’qu’une facette de not’ activité, comme qu’on dit. » C’est moi où il tournait pur péquaure, ce type ? Un coup à ce que son vrai prenom, ce soit Shusuran (‘’Orchidée Satinée’’).
« Et c’quoi les aut’ facettes ? Hum. » fit Otarin en se rendant compte de la manière dont il avait parlé.
« Oh bin on s’met à un peu tout. On infilt’ le milieu, comme qu’on dit. Drogue, prostitution, t’ça. »
« Mais les trois villages ont pas mis un terme à ça ? » dit le juunin, s’étant repris pour le patois.
« Ha ! rétorqua Joe en crachant. Ca s’voit qu’z’êtes nouveaux à ‘Rasu, les jeunes. Kiritsu s’rait pas foutu de s’torcher l’cul même si z’avaient quatre bras de plus ! » Bon, ça, c’est dit, hein.
Le reste du trajet jusqu'à l’échoppe se fit sans un mot. Hisoka poussa la porte légèrement plus fort que nécessaire, la faisant claquer contre une étagère. Le marchand jaillit de sous son comptoir, et nous adressa un sourire onctueux.
« Plaît-il ? » commença-t-il.
« Mon copain est pas satisfait de la dague qu’il vous a acheté. » répondit le géant, une de mes dagues à la main.
« Je ne vois pas de quoi vous parlez. Cette dague est tout simplement parfaite. » dit hautement le vendeur.
Hisoka se pencha en avant jusqu'à ce que son visage soit à la même hauteur (ou basseur ?) que celui de l’autre. Il mit la dague entre leurs deux yeux, puis plia doucement la lame entre ses deux mains, l’une sur le manche, l’autre se contentant d’appuyer deux doigts sur la pointe. Okay, avec des trucs pareils, pas la peine de négocier, hein… Il laissa enfin tomber le couteau inutilisable avant un passage à la forge puis se redressa avant de regarder le pauvre vendeur d’un air méchant (qui ne détonnait pas tant que ça de d’habitude, en fait).
« Mmmmh, oui, je vois, je vais immédiatement vous fournir une autre dague bien plus solide. Gratuitement, bien sûr, pour vous rembourser la perte de temps causée. » L’histoire ne le dit pas, mais le videur-garde du corps était à l’enterrement de sa troisième grand-mère et ne pouvait donc pas venir travailler.
Une dague et quelques rues plus tard, nous étions à nouveau devant le batiment qui servait de Base et qui devait à l’origine être un hôtel. Un motel, plutot, tellement c’était laid. On approchait du milieu de la matinée. Dans le hall, nous croisâmes Le Boss.
« Bah, vous étiez dehors ? » demanda-t-il avec un grand sourire montrant beaucoup trop ses canines.
« J’tais avec eux, Boss, z’étaient juste en train de faire un peu de service après-vente, comme qu’on dit. »
« La porte était pas fermee quand j’suis passé dans le couloir. » continua Le Boss. Nan, elle était couchée par terre, les gonds découpés. Ouais, nous aussi on sait.
« J’ai toujours eu du mal avec les verrous. » dit Hisoka en le jaugeant. Puis enchaina avec le mythique duel yeux dans les yeux, pour savoir qui baisserait le regard le premier, avait la plus grosse, tout ça, quoi.
Les lèvres du Boss s’étirèrent en un sourire devenu jovial, tandis que ses yeux jetaient un regard dur.
« Pas de problème, soyez juste en forme pour ce soir. Du travail vous attend. »
Sur ce, le patron s’éloigna d’un pas tranquille, sans un regard en arrière. La mission de cette nuit serait super marrante, je le voyais d’ici. Nous remontâmes, mangeâmes la collation, puis allâmes nous coucher, pour être ‘’en forme’’, comme qu’on dit. Ha.
Je ne m’endormis pas immédiatement, pensant à mes coéquipiers. Otarin était sérieux, efficace, faisait de son mieux. Il me rappelait un peu moi y’avait longtemps. Et puis c’était l’chef. Plutôt sympa pour un Chikarate. L’avait même un cerveau. Hisoka… Plus dur à cerner. On devrait probablement pouvoir compter sur lui en cas de coup dur. En tout cas, il était honnête, très honnête, même.
Et l’autre bourrin, Hisoka, qui pensait qu’à une chose, c’était de se le faire. Genre Duel Epique au Sommet de la Montagne. On le plante dans le dos, si c’est possible, et c’est marre, voilà c’que j’disais. M’enfin, si j’lui avais dit ça, il aurait fait la tronche, le gros. Déjà qu’il cogne sur les gens qui ont le bon cœur de le soigner après qu’il se soit pathétiquement explosé l’épaule sur un battant de porte… Sur ordre d’Otarin. Bon, okay, on se fiait ptet trop aux apparences, surtout après avoir vu la manière discrète dont il avait ‘’ouvert’’…
Nan mais c’est vrai, quoi, j’le soigne, et pour ça, faut d’abord que j’remette son épaule en place. Alors, forcément, ça fait un peu mal. Mais l’avait qu’à faire gaffe. Si j’avais pas été en train de tranquillement sonder tout autour, j’aurais jamais pu sentir le mouvement des muscles. Si Otarin n’avait pas en plus réagi au quart de tour (prouvant qu’il avait pas eu son grade de juunin pour rien, ce qui faisait plaisir à savoir), Hisoka m’aurait arraché la tête avec le battoir qui lui sert de main gauche… La prochaine fois qu’il a besoin de soins, j’le soignerai quand même, mais bon… Au moins ça les avait mis de bonne humeur.
Puis Otarin avait décidé de visiter le coin. J’avais réussi à me glisser à la position la moins dangereuse, à savoir au milieu, mais suffisait que l’ennemi se sente plus et décide d’attaquer un médecin civil qui s’était perdu. Sérieusement, y’a que le Boss, Xio, ou quel que soit le nom du mec qu’apportait les plateaux repas et les trois connards qui nous avait amenés ici qui savaient que nous étions membres. Autant dire que si d’autres types nous voyaient, ils nous feraient ptet pas de grands sourires. Faudrait aussi qu’on soit en forme pour ce soir, histoire de pouvoir identifier le secteur d’activités de ce prétendu futur maître de Narasu.
En parlant des locaux. C’était dégueulasse. Tu m’étonnes que personne conteste leur possession d’un batiment en béton crade avec des tags partout. C’avait l’air plutot grand, une suite de couloirs plutôt étroits dans les étages, où nous étions.
En général, le chef –Le Boss, heh ? se trouvait tout en haut. Sûrement pour pouvoir se mettre à son balcon et contempler le monde à ses pieds tout en riant d’un rire dément. Et les grandes salles se trouvaient au rez-de-chaussée. Les trucs plus ou moins secrets, comme le canard en plastique du second et le nounours peluche du chef se trouvaient cachés dans les sous-sols.
Nous arrivâmes enfin à un escalier :
« A votre avis, on descend jusqu’où, sachant qu’on est au troisième étage ? » demanda Otarin.
« Bin c’est le point du jour, donc les équipes de jour doivent se préparer à partir, nan ? » répondis-je.
« Sûrement. Donc nous devrions éviter les lieux publics, vu que le boss y sera probablement. » approuva Hisoka. J’adorais être d’accord avec lui.
« Comme les toilettes. On est mal… » murmurai-je, pince-sans-rire.
« Tres drôle. Bon, oublions les rez-de-chaussée, et allons voir s ‘il y a des sous-sols. » déclara le chef.
Finalement, il décida de faire une halte au premier étage. Après tout, si les supers vilains se mettaient d’habitude tout en haut des tours, rien ne les empêchait de se mettre au premier. Moins de marches à monter, en tout cas. Ici, c’était tout pareil. Un couloir plutôt étroit, plutôt crade, aussi, parsemé de portes. L’éclairage était pas terrible, y’avait de la poussière. Le futur plus grand gang de Narasu ferait bien de payer des bonniches, pasque c’était pas la joie, là…
Nous essayâmes plusieurs portes, fermées. L’une d’elle s’ouvrit enfin, laissant voir une chambre avec toilettes attenantes. Rideaux à moitie dechires, bref, le truc décrépi.
« Bon, visiblement, c’est pas les piaules des pointures, hein ? » fis-je en grimaçant.
« Ouais, faut qu’on continue l’investigation… » dit Otarin.
Hisoka nous emboîta le pas sans dire un mot. J’étais forcé de marcher vite, sinon j’avais l’impression que sa masse m’étouffait. Sans déconner. Du coup, j’marchais presque sur les pieds d’Otarin, qui accélérait forcément.
A la fin, on courait presque.
Au rez-de-chaussée, nous découvrîmes un hall dépouillé de toute sa décoration, comme le reste du batiment. Ca s’voyait pasque y’avait des tâches du plus claires sur les murs là où y’avait eu des tapisseries et des tableaux. Mais en moins sale, sûrement à cause du passage des gens. Ca soulevait la poussière sans lui laisser le temps de retomber. Des double-portes qui avaient du être classes avant menaient à une salle de laquelle venait un faible bourdonnement de conversations, genre quand y’a pleins de gens, et la sortie était juste à notre droite.
Nous nous mîmes à remarcher normalement, l’air de savoir où nous allions, quoique même si nous n’avions pas su, peu vraisemblable que quelqu’un ait cherché des noises à un géant à la mine hargneuse. Enfin j’dis ça, c’était peut-être sa tête normale, même si j’aurais jamais osé lui dire ça en face. ‘Tain. Mais mine de rien, j’l’aimais bien. L’était rassurant, pas forcément détestable…
A la sortie, trois personnes glandaient sur les marches, en jouant aux dés, tout en surveillant vaguement les alentours. L’un d’eux nous apostropha :
« Hey, les amis, z’êtes qui ? »
« Des nouvelles recrues. » répondit Hisoka, reprenant son rôle officiel de leader du groupe dans les rapports avec Le Gang. Sûrement leur nom, originaux comme ils étaient.
« Ah. Z’êtes arrivés cette nuit, c’ça ? »
« Oui. »
« Bin en général, les nouveaux sortent pas leur premier jour. On les garde au chaud pour la première mission, v’voyez. » Là, ça se corsait. On devait trouver une raison potable de sortir…
« Mon doc’ veut s’faire rembourser une de ses dagues. Qualité pourrie. On veut aller dire deux mots au vendeur. »
« C’peut pas attendre un peu ? »
« Si on doit partir en mission cette nuit, vaut ptet mieux pas. » rajoutai-je.
« Mouais. Faut que j’en parle avec un sup’, v’voyez. »
Ca devenait mauvais. Il nous fallait la localisation exacte de La Base et éventuellement prévenir le QG de la situation, des fois qu’il souhaiterait prendre une décision particulière. Genre nous envoyer des tas de renforts super costauds. Mais fallait pas rêver, heh ?
« Ho, Johny, s’passe quoi ? »
« Bin, les nouveaux veulent retourner voir un marchand d’armes à propos d’une dague pourrie, ‘pparemment. »
« Ah. Ouais, j’vois l’problème. T’en fais pas, bro’, j’vais les s’perviser, comme qu’on dit. »
« Toi qui vois, Joe, toi qui vois… Z’avez entendu, les gars ? Z’allez vous balader avec Joe puis rev’nir, y’a pas d’lézard, casse pas la tête. »
« T’te façon, j’viens de finir ma nuit, allons-y. »
Joe ? Johnny ? Ca devenait grotesque, niveau noms, là… Mais nous avions notre ballade, et un type à pressuriser pour lui tirer des infos. Ca allait pas si mal, dans l’ensemble.
« Z’avez sûr’ment entendu, m’nom c’Joe. J’suis comme qui dirait vot’ chap’ron sur c’coup-ci, donc soyez sages, ‘kay ? » Sa manie d’avaler les syllabes commençait à me faire grincer des dents.
« Pas de problème. » assura Hisoka.
« Vous vous d’mandez dans quoi v’z’êtes fourrés, nan ? ‘Près tout, on laisse pas vraiment l’choix aux r’crues... »
« Oui, c’est vrai. » répondit le géant. On marchait tous les trois sur des œufs. Après ce qu’avait pris Saïto, fallait dire qu’on se méfiait...
« P’faire simple, pour l’moment, on fait surtout du merc’nariat. Mais c’qu’une facette de not’ activité, comme qu’on dit. » C’est moi où il tournait pur péquaure, ce type ? Un coup à ce que son vrai prenom, ce soit Shusuran (‘’Orchidée Satinée’’).
« Et c’quoi les aut’ facettes ? Hum. » fit Otarin en se rendant compte de la manière dont il avait parlé.
« Oh bin on s’met à un peu tout. On infilt’ le milieu, comme qu’on dit. Drogue, prostitution, t’ça. »
« Mais les trois villages ont pas mis un terme à ça ? » dit le juunin, s’étant repris pour le patois.
« Ha ! rétorqua Joe en crachant. Ca s’voit qu’z’êtes nouveaux à ‘Rasu, les jeunes. Kiritsu s’rait pas foutu de s’torcher l’cul même si z’avaient quatre bras de plus ! » Bon, ça, c’est dit, hein.
Le reste du trajet jusqu'à l’échoppe se fit sans un mot. Hisoka poussa la porte légèrement plus fort que nécessaire, la faisant claquer contre une étagère. Le marchand jaillit de sous son comptoir, et nous adressa un sourire onctueux.
« Plaît-il ? » commença-t-il.
« Mon copain est pas satisfait de la dague qu’il vous a acheté. » répondit le géant, une de mes dagues à la main.
« Je ne vois pas de quoi vous parlez. Cette dague est tout simplement parfaite. » dit hautement le vendeur.
Hisoka se pencha en avant jusqu'à ce que son visage soit à la même hauteur (ou basseur ?) que celui de l’autre. Il mit la dague entre leurs deux yeux, puis plia doucement la lame entre ses deux mains, l’une sur le manche, l’autre se contentant d’appuyer deux doigts sur la pointe. Okay, avec des trucs pareils, pas la peine de négocier, hein… Il laissa enfin tomber le couteau inutilisable avant un passage à la forge puis se redressa avant de regarder le pauvre vendeur d’un air méchant (qui ne détonnait pas tant que ça de d’habitude, en fait).
« Mmmmh, oui, je vois, je vais immédiatement vous fournir une autre dague bien plus solide. Gratuitement, bien sûr, pour vous rembourser la perte de temps causée. » L’histoire ne le dit pas, mais le videur-garde du corps était à l’enterrement de sa troisième grand-mère et ne pouvait donc pas venir travailler.
Une dague et quelques rues plus tard, nous étions à nouveau devant le batiment qui servait de Base et qui devait à l’origine être un hôtel. Un motel, plutot, tellement c’était laid. On approchait du milieu de la matinée. Dans le hall, nous croisâmes Le Boss.
« Bah, vous étiez dehors ? » demanda-t-il avec un grand sourire montrant beaucoup trop ses canines.
« J’tais avec eux, Boss, z’étaient juste en train de faire un peu de service après-vente, comme qu’on dit. »
« La porte était pas fermee quand j’suis passé dans le couloir. » continua Le Boss. Nan, elle était couchée par terre, les gonds découpés. Ouais, nous aussi on sait.
« J’ai toujours eu du mal avec les verrous. » dit Hisoka en le jaugeant. Puis enchaina avec le mythique duel yeux dans les yeux, pour savoir qui baisserait le regard le premier, avait la plus grosse, tout ça, quoi.
Les lèvres du Boss s’étirèrent en un sourire devenu jovial, tandis que ses yeux jetaient un regard dur.
« Pas de problème, soyez juste en forme pour ce soir. Du travail vous attend. »
Sur ce, le patron s’éloigna d’un pas tranquille, sans un regard en arrière. La mission de cette nuit serait super marrante, je le voyais d’ici. Nous remontâmes, mangeâmes la collation, puis allâmes nous coucher, pour être ‘’en forme’’, comme qu’on dit. Ha.
Je ne m’endormis pas immédiatement, pensant à mes coéquipiers. Otarin était sérieux, efficace, faisait de son mieux. Il me rappelait un peu moi y’avait longtemps. Et puis c’était l’chef. Plutôt sympa pour un Chikarate. L’avait même un cerveau. Hisoka… Plus dur à cerner. On devrait probablement pouvoir compter sur lui en cas de coup dur. En tout cas, il était honnête, très honnête, même.
Iarwain- Lord of Santa
- Messages : 2106
Date d'inscription : 09/03/2008
Localisation : Laponie
Re: Narasu
Cela faisait presque deux mois que je m'étais récupéré de mon congé maladie forcé qu'on m'avait imposé après notre retour d'Ouroboros. Quelques semaines plus tard, notre ancienne Team s'était temporairement reformée pour une nouvelle mission à Nobéoka. Celle-ci se termina par notre retour triomphal au village, accompagnés d'une ancienne déserteuse Chikaratte répondant au doux nom de Seshiru ... Et depuis, on ne m'avait plus assigné de mission et je passais mes soirées devant les portes pour faire mon tour de garde ... Il semblerait que Chikara n'avait pas du tout apprécié que deux de leurs ninjas se fassent passer pour morts - aussi menottés et enchaînés puissent-ils avoir été - et manquant au passage plusieurs heures de patrouille et de remplissage de paperasse qui s'étaient accumulées au bout de deux mois ... En bon bénévole et sensei que j'étais, je réussis à convaincre mes supérieurs que Tokri n'avait rien à voir avec tout cela et que j'endosserais toutes les conséquences que notre absence avait engendrées ... Hé, faut croire que j'allais amèrement regretter cette décision qui allait changer le sens de ma vie ...
Cette nuit là n'était vraiment pas comme les autres ... La Lune était plus belle qu'à son habitude ... Seuls les chants stridents de quelques criquets des sables déchiraient le silence glacial dans lequel était plongé le village caché du désert.
Ce soir-là, je faisais partie des quelques ninjas "privilégiés" qui veilleraient toute la nuit pour assurer la sécurité de notre paisible village. Personne ne se doutait de rien. C'est vrai quoi; qui serait assez fou et intrépide pour s'attaquer à un des plus grandes puissances du Yuukan ?
J'étais accompagné d'une autre Chuunin Kunoichi appelée Kiara Namenada. Je ne l'avais croisée qu'une ou deux de fois dans le passé, aux bureaux du QG. Une fille vachement sympa, à vrai dire. Elle n'était pas spécialement jolie, mais j'avais déjà rencontré bien pire. Elle devait doucement approcher la vingtaine, le teint de peau typique des environs et une dizaine de centimètres de moins que moi. Elle utilisait son bandeau du village comme chignon pour ramasser ses longs cheveux châtains clairs en arrière ... Mentalement, rien qui sortait vraiment du commun des mortels : Gentille, attentionnée, sérieuse. C'était quelqu'un de bien qui, moyennant travail et efforts acharnés, aurait très bien pu arriver au sommet des futures générations Chikarattes ...
(Kiara) - Ca va Keitaro ? Rien à signaler ?
(Keitaro) - Oui, c'est on ne peut plus calme ... Serieux, comment tu fais pour survivre ?
(Kiara) - Excuse moi ?
(Keitaro) - Ouais ! C'est le boulot le plus chiant du monde et ça fait plus de trois semaines que t'as été mutée ici !
(Kiara) - P'tet bien que je suis un petit peu masochiste. - Dit elle avec une petite voix amusée.
Je souris en baissant la tête ... J'avais presque oublié ce que c'était ... Une fille ... La dernière fois que j'avais eu une véritable discussion sensée avec une personne du sexe opposé remontait à Ouroboros, lorsque Minami nous exposait le plan qu'elle avait préparé pour notre évasion. Je me demande bien ce qu'elle est devenue ...
(Kiara) - Dis, tu ne sens pas quelque chose de bizarre ?
(Keitaro) - C'est pas moi !
(Kiara) - Allons ! Garde ton sérieux Keitaro ... Ca ressemble à une odeur de ...
(Keitaro) - Brûlé.
Le temps sembla soudainement se figer. C'était une sensation que j'avais déjà ressenti plusieurs fois dans le passé. Je pouvais entendre mon coeur battre lourdement tel le pendule d'une horloge. Je sentis subitement une vive et douloureuse chaleur envahir mon corps à travers tous les pores de ma peau. J'avais la soudaine impression d'être beaucoup plus léger et en quelques secondes j'avais déjà été soufflé, sans aucun préavis, à plusieurs mètres de là avant d'être stoppé net par un bâtiment qui se trouvait au milieu de ma course.
J'avais horriblement mal à la tête et j'avais du mal à garder l'équilibre. Ma vision était devenue floue et le seul son que j'arrivais à distinguer était un incessant bourdonnement dans mes oreilles.
(Keitaro) - Kiara !
La déflagration m'avait violemment sonné, mais je n'avais qu'à voir autour de moi pour me rendre compte que d'autres n'avaient pas eu autant de chance que moi ...
- Kiara ! Où est tu ?!
C'est alors que j'aperçus au milieu de tous les débris et la fumée le corps à moitié inconscient de Kiara.
- Kiara !
J'accourais vers elle pour voir comment elle allait ... Elle avait été salement amochée par l'explosion, mais elle semblait toujours respirer ... Je n'avais jamais rien vu de pareil. Sa jambe ensanglantée était complètement déchiquetée et il n'y avait qu'un tout petit morceau de chair qui l'unissait au reste de son corps.
(Keitaro) - Eh ! Je vais te sortir de là, d'accord ? - La calmais-je en essayant d'arrêter l'hémoragie de sa jambe.
(Kiara) - Qu... Qu'est ce ...Qu'est ce qui s'est passé ?
Elle avait du mal à parler ... En même temps, elle avait perdu énormément de sang et je savais qu'elle n'allait sûrement pas tenir très longtemps. Je m'efforçais de garder en place le garrot que je lui avais posé sur la jambe, mais à chaque fois que j'essayais de le retenir il se gorgeait à nouveau de sang.
(Keitaro) - Je ne sais pas. Je pense que Chikara est attaquée.
(Kiara, souriante) - Ah... Ne les laisse pas gagner, d'accord ?
(Keitaro) - Non ! NOUS n'allons pas les laisser faire !
(Kiara) - ...
Son regard commençait à s'éteindre sous le mien. C'était la première fois que je voyais un ami mourir sous mes yeux. Je ne voulais pas qu'elle meure ! Elle devait survivre ! ELLE DOIT SURVIVRE !
______________________________________________________________
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHH!!!
Je m'épongeais le front, tournais la tête à droite, à gauche. Ma respiration s'était accélérée... Et merde! Pourquoi ça? La seule chose que je pouvais bien désirer c'était de m'ôter ce putain de souvenir de la tête ... Depuis que j'étais arrivé à Narasu c'était la quatrième fois en une semaine que je rêvais de cette foutue guerre. Parfois, je me demandais comment aurait été ma vie si je ne m'étais pas alisté. Je me suis mis sur le bord de mon lit, une main sur le visage, en jetant un regard vide sur le coin du mur ... Je suis un ninja, merde ! Je ne pouvais absolument pas me permettre de faire ce genre de réflexions !
L'horloge indiquait huit heures et demie du matin. Le QG m'avait donné rendez-vous à neuf heures et demie et c'était très important à ce qu'il parait.
Je pris rapidement un petit-déjeuner composé d'une tartine avec du fromage et un verre de lait avant de me vêtir d'un simple T-shirt blanc à manches courtes et un blue-jean ... Ben quoi ? Vous pensez tout de même pas que je suis comme ces ringards de ninjas de pacotille qui ont leurs tenues répétées en sept exemplaires identiques ... A croire que personne n'avait fait la remarque avant.
Bref, j'ai dû sortir de mon domicile - que ,soit disant passant, Chikara nous avait offert à notre arrivée - vers neuf heures. Le Qg était à dix minutes de marche et je pouvais me permettre de rêvasser un instant ...
Narasu était tellement agréable ! Il ne faisait pas aussi chaud qu'à Chikara et l'air y était bon. Les oiseaux chantonnaient dans le ciel printanier de la ville, pendant que les écureuils batifolaient joyeusement entre les feuillages des arbres.Au fur et à mesure que j'avançais dans le village je trouvais cette nature à l'état brut de plus en plus agréable. Quel dommage que le lieu soit tombé aux mains des mafieux ! Il ressemblerait presque à un paradis sur terre ...
- Wesh, toi vas-y, crache le flouz !
Qu'est-ce que je disais ?
- Excuse moi, mon frère, mais tu attaques la mauvaise personne.
Autant le prévenir tout de suite. Le pauvre bougre prétendait racketter un Chuunin de Chikara armé d'un Wakizashi ... L'ancien moi aurait très probablement mis cet impertinent hors d'état de nuire sans hésitations. Cependant, lorsque je regardais ce gars, qui n'avait jamais tenu une épée de sa vie, je me disais que derrière cette petite racaille de banlieue se trouvait un homme qui faisait tout pour trouver de quoi se nourrir lui et sa famille ...
- Mais comment qui me parle le Pierre-Henry là ! Zy va, donne-moi le blé ou je te troue ducon !
- Je t'aurais prévenu...
Je soupirais de désespoir et, en moins de temps qu'il en faut, je le désarmais avant de l'agripper par une manche pour le plaquer contre le sol.
- Merde ! T'es un ninja ! Wallah que je voulais pas t'attaquer ! C'est le boss qui nous oblige je le jure !
Je souriais au jeune homme et je l'aidais à se relever. Je pris un billet de 50 ryos et deux billets de cinq avant de les poser sur le creux de sa main.
- Dis à ton boss que j'étais paumé et que t'as pris que 10 ryos. Le reste c'est pour toi.
Le petit voyou était complètement incrédule. Il regarda l'argent dans sa main et se frotta les yeux comme s'il était en train de rêver. Il me remercia pendant une bonne dizaine de minutes avant de partir en courant vers les ruelles de la ville. Pour une fois, j'avais cette sensation d'avoir fait quelque chose de bien ... Ou bien de m'être fait profondément entubé ... Mais je m'en foutais.
J'arrivais au QG à neuf heures 20 minutes ... Les locaux étaient complètement déserts ... On ne devait pas se sentir dépaysés, huhuhu ... Ben quoi ? Ca fait plus de dix lignes que je n'ai pas fait de blague pourrie, je ne vais tout de même pas trahir à ma réputation, namé.
(Secrétaire) - Je peux vous aider, monsieur ?
- Oui, je suis Keitaro Tameiki. Le QG m'a donné rendez-vous pour aujourd'hui.
(Secrétaire, regardant dans son agenda) - Attendez un instant ... Hum, ah oui ! Veuillez entrer à gauche, Sadaharu Sama vous attendait.
- Merci.
Bizarre ça. Pourquoi Jupnei Sadaharu, la plus haute autorité Chikaratte à Narasu, voulait me parler ? Ma dernière grosse connerie datait quand même ... Ouais bon, c'est vrai qu'hier j'avais provoqué une émeute dans un magasin de jouets et incendié un vieil entrepôt abandonné, mais il n'y a eu aucune victime !
- (Jupnei) Ah ! Keitaro Tameiki !
Ma parole, mais quelle sale gueule !
(Jupnei) - Je suis heureux de vous annoncer votre promotion au très convoité grade de Jounin !
(Keitaro) - Gné ? C'est une blague ?!
Cette nuit là n'était vraiment pas comme les autres ... La Lune était plus belle qu'à son habitude ... Seuls les chants stridents de quelques criquets des sables déchiraient le silence glacial dans lequel était plongé le village caché du désert.
Ce soir-là, je faisais partie des quelques ninjas "privilégiés" qui veilleraient toute la nuit pour assurer la sécurité de notre paisible village. Personne ne se doutait de rien. C'est vrai quoi; qui serait assez fou et intrépide pour s'attaquer à un des plus grandes puissances du Yuukan ?
J'étais accompagné d'une autre Chuunin Kunoichi appelée Kiara Namenada. Je ne l'avais croisée qu'une ou deux de fois dans le passé, aux bureaux du QG. Une fille vachement sympa, à vrai dire. Elle n'était pas spécialement jolie, mais j'avais déjà rencontré bien pire. Elle devait doucement approcher la vingtaine, le teint de peau typique des environs et une dizaine de centimètres de moins que moi. Elle utilisait son bandeau du village comme chignon pour ramasser ses longs cheveux châtains clairs en arrière ... Mentalement, rien qui sortait vraiment du commun des mortels : Gentille, attentionnée, sérieuse. C'était quelqu'un de bien qui, moyennant travail et efforts acharnés, aurait très bien pu arriver au sommet des futures générations Chikarattes ...
(Kiara) - Ca va Keitaro ? Rien à signaler ?
(Keitaro) - Oui, c'est on ne peut plus calme ... Serieux, comment tu fais pour survivre ?
(Kiara) - Excuse moi ?
(Keitaro) - Ouais ! C'est le boulot le plus chiant du monde et ça fait plus de trois semaines que t'as été mutée ici !
(Kiara) - P'tet bien que je suis un petit peu masochiste. - Dit elle avec une petite voix amusée.
Je souris en baissant la tête ... J'avais presque oublié ce que c'était ... Une fille ... La dernière fois que j'avais eu une véritable discussion sensée avec une personne du sexe opposé remontait à Ouroboros, lorsque Minami nous exposait le plan qu'elle avait préparé pour notre évasion. Je me demande bien ce qu'elle est devenue ...
(Kiara) - Dis, tu ne sens pas quelque chose de bizarre ?
(Keitaro) - C'est pas moi !
(Kiara) - Allons ! Garde ton sérieux Keitaro ... Ca ressemble à une odeur de ...
(Keitaro) - Brûlé.
Le temps sembla soudainement se figer. C'était une sensation que j'avais déjà ressenti plusieurs fois dans le passé. Je pouvais entendre mon coeur battre lourdement tel le pendule d'une horloge. Je sentis subitement une vive et douloureuse chaleur envahir mon corps à travers tous les pores de ma peau. J'avais la soudaine impression d'être beaucoup plus léger et en quelques secondes j'avais déjà été soufflé, sans aucun préavis, à plusieurs mètres de là avant d'être stoppé net par un bâtiment qui se trouvait au milieu de ma course.
J'avais horriblement mal à la tête et j'avais du mal à garder l'équilibre. Ma vision était devenue floue et le seul son que j'arrivais à distinguer était un incessant bourdonnement dans mes oreilles.
(Keitaro) - Kiara !
La déflagration m'avait violemment sonné, mais je n'avais qu'à voir autour de moi pour me rendre compte que d'autres n'avaient pas eu autant de chance que moi ...
- Kiara ! Où est tu ?!
C'est alors que j'aperçus au milieu de tous les débris et la fumée le corps à moitié inconscient de Kiara.
- Kiara !
J'accourais vers elle pour voir comment elle allait ... Elle avait été salement amochée par l'explosion, mais elle semblait toujours respirer ... Je n'avais jamais rien vu de pareil. Sa jambe ensanglantée était complètement déchiquetée et il n'y avait qu'un tout petit morceau de chair qui l'unissait au reste de son corps.
(Keitaro) - Eh ! Je vais te sortir de là, d'accord ? - La calmais-je en essayant d'arrêter l'hémoragie de sa jambe.
(Kiara) - Qu... Qu'est ce ...Qu'est ce qui s'est passé ?
Elle avait du mal à parler ... En même temps, elle avait perdu énormément de sang et je savais qu'elle n'allait sûrement pas tenir très longtemps. Je m'efforçais de garder en place le garrot que je lui avais posé sur la jambe, mais à chaque fois que j'essayais de le retenir il se gorgeait à nouveau de sang.
(Keitaro) - Je ne sais pas. Je pense que Chikara est attaquée.
(Kiara, souriante) - Ah... Ne les laisse pas gagner, d'accord ?
(Keitaro) - Non ! NOUS n'allons pas les laisser faire !
(Kiara) - ...
Son regard commençait à s'éteindre sous le mien. C'était la première fois que je voyais un ami mourir sous mes yeux. Je ne voulais pas qu'elle meure ! Elle devait survivre ! ELLE DOIT SURVIVRE !
______________________________________________________________
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHH!!!
Je m'épongeais le front, tournais la tête à droite, à gauche. Ma respiration s'était accélérée... Et merde! Pourquoi ça? La seule chose que je pouvais bien désirer c'était de m'ôter ce putain de souvenir de la tête ... Depuis que j'étais arrivé à Narasu c'était la quatrième fois en une semaine que je rêvais de cette foutue guerre. Parfois, je me demandais comment aurait été ma vie si je ne m'étais pas alisté. Je me suis mis sur le bord de mon lit, une main sur le visage, en jetant un regard vide sur le coin du mur ... Je suis un ninja, merde ! Je ne pouvais absolument pas me permettre de faire ce genre de réflexions !
L'horloge indiquait huit heures et demie du matin. Le QG m'avait donné rendez-vous à neuf heures et demie et c'était très important à ce qu'il parait.
Je pris rapidement un petit-déjeuner composé d'une tartine avec du fromage et un verre de lait avant de me vêtir d'un simple T-shirt blanc à manches courtes et un blue-jean ... Ben quoi ? Vous pensez tout de même pas que je suis comme ces ringards de ninjas de pacotille qui ont leurs tenues répétées en sept exemplaires identiques ... A croire que personne n'avait fait la remarque avant.
Bref, j'ai dû sortir de mon domicile - que ,soit disant passant, Chikara nous avait offert à notre arrivée - vers neuf heures. Le Qg était à dix minutes de marche et je pouvais me permettre de rêvasser un instant ...
Narasu était tellement agréable ! Il ne faisait pas aussi chaud qu'à Chikara et l'air y était bon. Les oiseaux chantonnaient dans le ciel printanier de la ville, pendant que les écureuils batifolaient joyeusement entre les feuillages des arbres.Au fur et à mesure que j'avançais dans le village je trouvais cette nature à l'état brut de plus en plus agréable. Quel dommage que le lieu soit tombé aux mains des mafieux ! Il ressemblerait presque à un paradis sur terre ...
- Wesh, toi vas-y, crache le flouz !
Qu'est-ce que je disais ?
- Excuse moi, mon frère, mais tu attaques la mauvaise personne.
Autant le prévenir tout de suite. Le pauvre bougre prétendait racketter un Chuunin de Chikara armé d'un Wakizashi ... L'ancien moi aurait très probablement mis cet impertinent hors d'état de nuire sans hésitations. Cependant, lorsque je regardais ce gars, qui n'avait jamais tenu une épée de sa vie, je me disais que derrière cette petite racaille de banlieue se trouvait un homme qui faisait tout pour trouver de quoi se nourrir lui et sa famille ...
- Mais comment qui me parle le Pierre-Henry là ! Zy va, donne-moi le blé ou je te troue ducon !
- Je t'aurais prévenu...
Je soupirais de désespoir et, en moins de temps qu'il en faut, je le désarmais avant de l'agripper par une manche pour le plaquer contre le sol.
- Merde ! T'es un ninja ! Wallah que je voulais pas t'attaquer ! C'est le boss qui nous oblige je le jure !
Je souriais au jeune homme et je l'aidais à se relever. Je pris un billet de 50 ryos et deux billets de cinq avant de les poser sur le creux de sa main.
- Dis à ton boss que j'étais paumé et que t'as pris que 10 ryos. Le reste c'est pour toi.
Le petit voyou était complètement incrédule. Il regarda l'argent dans sa main et se frotta les yeux comme s'il était en train de rêver. Il me remercia pendant une bonne dizaine de minutes avant de partir en courant vers les ruelles de la ville. Pour une fois, j'avais cette sensation d'avoir fait quelque chose de bien ... Ou bien de m'être fait profondément entubé ... Mais je m'en foutais.
J'arrivais au QG à neuf heures 20 minutes ... Les locaux étaient complètement déserts ... On ne devait pas se sentir dépaysés, huhuhu ... Ben quoi ? Ca fait plus de dix lignes que je n'ai pas fait de blague pourrie, je ne vais tout de même pas trahir à ma réputation, namé.
(Secrétaire) - Je peux vous aider, monsieur ?
- Oui, je suis Keitaro Tameiki. Le QG m'a donné rendez-vous pour aujourd'hui.
(Secrétaire, regardant dans son agenda) - Attendez un instant ... Hum, ah oui ! Veuillez entrer à gauche, Sadaharu Sama vous attendait.
- Merci.
Bizarre ça. Pourquoi Jupnei Sadaharu, la plus haute autorité Chikaratte à Narasu, voulait me parler ? Ma dernière grosse connerie datait quand même ... Ouais bon, c'est vrai qu'hier j'avais provoqué une émeute dans un magasin de jouets et incendié un vieil entrepôt abandonné, mais il n'y a eu aucune victime !
- (Jupnei) Ah ! Keitaro Tameiki !
Ma parole, mais quelle sale gueule !
(Jupnei) - Je suis heureux de vous annoncer votre promotion au très convoité grade de Jounin !
(Keitaro) - Gné ? C'est une blague ?!
Keitaro- Combattant Expert
- Messages : 1444
Date d'inscription : 03/10/2008
Age : 29
Re: Narasu
-Mmmh… fis-je, l’air sceptique. Vous permettez?
-Bien sûr. C’est le but d’un entrainement à plusieurs, répondit mon partenaire, effaçant sa gêne d’un sourire.
- N’hésitez pas à y aller vraiment, quand vous me donnez des coups. J’ai compris le mouvement, ça devrait aller.
-Ho. Bon, très bien.
Autant, face à un civil, de grosses lacunes en gen ou ninjutsu, ça ne posait aucun problème. Mais comme les petites frappes du coin n’avaient pas beaucoup d’autres options que les bonnes vieilles méthodes lorsqu’elles s’essayaient parfois à affronter un ninja, nombre de bizarrologues avaient décidé de revoir quelques bases du corps à corps. De quoi se tirer d’un mauvais pas pour reprendre la main, et pouvoir tranquillement employer leurs artifices.
Ce n’expliquait que partiellement pourquoi mon partenaire d’entraînement était un junin dans la force de l’âge. Enfin, zut, quoi : je comprenais plus vite que lui ! Aberrant !
-Enfin, je pense du moins avoir compris. On pourrait peut être reprendre plus doucement, pour voir?, lui demandais-je en ayant un peu pitié de lui, qui n’avait pas encore l’âge d’être un vieux chnok totalement dans son truc et incapable d’apprendre du neuf.
Pour rééquilibrer les choses, et permettre aux plus expérimentés de balayer le plus de nullards possibles, les binômes de travail changeaient pratiquement à chaque exercice. Et pour l’occasion, il semblait bel et bien que j’allais devoir jouer la meneuse. Ironique, parce que la meneuse ne fait rien, elle reçoit. Doublement ironique, parce qu’en vérité elle était la plus sollicitée des deux, à devoir guider celui d’en face, qui apprend, tout en veillant à réagir correctement pour pas se bouffer la tronche, seule ou du fait du ratage d’en face.
Pourtant, c’était lui qui avait l’âge de jouer les sensei. Enfin, j’imagine que s’il a fait l’effort de venir ici, c’est qu’il était motivé pour apprendre. Va pour ça. J’accepte.
Ah oui, au fait : je râle, je ronchonne, je crache, mais au final j’étais presque aussi aidante que les cinq élèves qui faisaient office de satellites à l’instructeur de la séance, un gladiateur chikarate aux pectomuscles d’aciers et visiblement taillé pour l’explosivité. C’est juste que j’étais venue là pour m’entraîner, chose pour laquelle on a absolument pas le temps, ici. Enfin, au moins on apprend beaucoup de trucs en parallèle.
Et vu que notre magnifique professeur avait retenu mon prénom après seulement deux séances… faut dire que j’en avais raté le moins possible… c’est pas que j’allais obtenir le titre de chouchoute, on était trop nombreux pour ça.
Comme pas mal d’instructeurs, Sintaro Raizen était vachement bien loti, à Narasu. Et bien mieux que certains de ses collègues, ayant prit des spécialisations plus surnaturelles.
Et justement, Raizen était l’un des instructeurs les plus prisés de Chikara. Pas parce qu’il était particulièrement bon, tant en pédagogie qu’en technique personnelle. Simplement, il était l’un des meilleurs lorsqu’il s’agissait de fournir un bon enseignement pratique à une cinquantaine de personnes en simultané.
Malgré cela, il préférait lui aussi les entraînements en petit comité. Et il comptait bien s’en offrir un aujourd’hui, comme il le montra à la fin de la séance.
-Okay, okay, très bien tout le monde. Exceptionnellement, on va pouvoir garder la salle une demi-heure de plus aujourd’hui. J’imagine que tout le monde n’en aura pas le temps, mais pour ceux qui peuvent, je propose d’approfondir un peu l’exercice. Mais ne vous y sentez pas obligés, bien sûr, précisa t-il à contrecœur.
Très bien calculé de sa part, se satisfit-il tout en saluant ses élèves sortant de la grande salle aménagée au mieux. Seule une dizaine de personnes avaient encore le temps, l’envie et/ou l’énergie de rester. Bien sûr, j’étais du lot: ça m’intéressait doublement. Se rapprochant du cercle de ses élèves, qui bavardaient et haletaient en s'abreuvant d'eau et de sueur, il dissimula sa bonne humeur sous sa sale gueule habituelle. Lui aussi, il adorait gronchotter contre les gens.
-Donc, reprit-il un peu plus tard, ce qu’on a cherché à faire tout à l'heure, c’est se placer correctement. Uniquement le jeu de jambes. Quelque soit votre niveau, c’est toujours important: énormément de ninjas ne se battent qu’en utilisant des coups de poings. Cassez la distance, tombez leur dessus, et leurs attaques perdront énormément. Rien qu’en se rapprochant d’un coup long, on peut réduire ses dommages de moitié. Un grand sage a appelé ça "tendre la joue à ses ennemis", je crois.
-C'était pas un pacifiste, plutôt?
-Beeen... maintenant que t'en parles, je crois bien, oui.
-C’est également valable pour les petites frappes du coin, bien sûr. Particulièrement pour elles, en fait. Mais bon, même un adversaire armé perd des options quand on lui déboule dessus. Bien sûr, cela dépend de chaque arme: un katana perd toute son amplitude, mais méfiez vous toujours d'un adversaire qui pourrait avoir un couteau à portée de main. Comme les samourai ne courent pas les rues par ici, c'est sur ce dernier cas de figure qu'on va reprendre. Et là, c'est tout à fait l'inverse qu'il va vous falloir faire.
Sortant de son sac la douzaine de tanto en bois qu'il avait amené avec lui, il en distribua un par binôme et commença par le démonstration d'un enchaînement simple, prenant pour partenaire un solide gaillard de gensou, plutôt bon, qu'il avait chargé de l'attaquer. Le pauvre cobaye finit désarmé et à terre, agrippé au poignet par Raizen qui venait d'utiliser une technique de soumission tirée du juuken qu'il jugea pertinente pour l'occasion.
Lorsque vint leur tour, ses disciples n'en arrivèrent pas à là, touts concentrés qu'ils furent sur l'ordre de placement de leurs pieds.
Après ce situationnel, vint alors quelques trucs plus généraux, impliquant notamment un trois contre un très exigeant niveau rythme et surveillance.
Pour conclure, il leur montra rapidement quelques bases de l'Haetsu, un taijutsu justement focalisé sur l'espace, et finit la séance sur quelques exercices de relaxation méditative, ce qui était l'une des plus belles choses du monde quand on était lourdement grevé de fatigue.
Son emploi du temps n'indiquait cependant pas qu'il allait se faire accoster par une élève en fin de cour. Encore essoufflée par l'entrainement, la grande Oboro, cheveux noués en un solide chignon, lui demanda un rapide entretien qu'il ne refusa pas, s’attendant à une demande de conseils technique... qu'il n'eut pas. A la place, la genin lui montra un genre de formulaire qui...
-Voilà. Ils ont posé des annonces de recrutement un peu partout, et je me disais que peut être, un avis favorable venant d’un junin qui n’est pas de mon village…
L'instructeur m'observa brièvement, histoire de juger ce qu'il avait en face. A priori, pas de soucis, surtout pour un petit truc de ce genre. Au final, ce fut la curiosité qui le gagna.
-Muromachi, c’est ça?
-En effet.
Comment ça, il me le demande? Mais il s’en souvenait l’autre fois ! Te fiche pas de moi, Bubuche, chuis pas d’accord!
-C’est toi, la genin qui pose des questions sur leShokan Goro?
-Hu? Oui, oui…
Reste à savoir d’où est-ce qu’il sait ça. J’en avais brièvement entendu parler à l’académie, c’est en relisant des notes dessus que j’ai commencé à y songer, mais… ensuite, j’ai juste… demandé une autorisation pour les bains à une chunin, okay.
-Sozohabe m’a demandé quelques trucs dessus, à cause de toi, me confirma t-il.
Le bonhomme marqua une pause, s’offrant quelques instants pour se souvenir de sa collègue gensouarde venant lui poser des questions à lui, le bourru du désert, huit jours plus tôt. Déjà, ça flattait son égo, d’être ainsi consulté par une pair qui ne le connaissait que de nom. Ensuite… mettons que ladite collègue avait un beau visage, lui avait déjà adressé son rire cristallin véritablement enchanteur (à TROIS occasions, ce qui était un signe, forcément. Ou pas. Mais probablement. Normalement. A voir, donc), et était on ne peut plus célibataire et libre pour le moment. Bien sûr, elle était d’un autre village, mais…
-Bref. Oublie pour le moment. Un genin a des trucs plus utiles sur lesquels se focaliser que ça. Continue par des bases qui te seront utiles quoi que tu deviennes, tu broderas seulement ensuite. Sinon, t’as toutes les chances de finir coincée. D’accord ?
-Compris, oui.
J’aurais acquiescé à n’importe quoi pour lui donner raison, bien sûr, même si j’aurais cherchée à ce qu’il me convainque si ça m’avait semblé étrange. Mais là, je pris surtout note d’un élément balancé en plein vol. Alors comme ça, les instructeurs parlent de moi durant leur temps libre? Quand bien même ils ne sont pas du même village ?
Excellent, énorme même! Continue comme ça cocotte, ils verront ! C’était probablement anecdotique pour l’occasion, mais ça viendra.
-Bon, ton papier. Tu sais ce que c’est, ce poste ?
-Ils signalaient la protection de fonctionnaires durant leurs déplacements. Je suis aussi allée poser quelques question, et c'est globalement ce qu'il en ressort.
Pas glorieux, hein? Naaan, du tout. Le truc, c’est que ces postes sont bons pour vous attirer la reconnaissance des protégés, et que c'est globalement beaucoup plus valorisé que l'escorte de pauvres darnuks civils d'un village à un autre. Et on attend toujours beaucoup d’un gorille sécuritaire, mine de rien. A votre avis, pourquoi la protection du Grand Manitou, on la confie aux Anbus, hein? Je commence comme ça, je me multiplie les portes et tous les verrous finiront par sauter. Restera plus qu’à passer les vitesses au bon moment pour que ça cartonne sec.
Ca marche presque comme le Ganseki, en fait.
-Tous les jours ou presque, on a des arrivants qui passent par le tunnel de Kasuka. D’un coté, on reçoit parfois des infos au Gyosei, que l’on doit transmettre au barrage assez rapidement. J’ai cru comprendre qu’ils recevaient aussi des documents des arrivants, que seuls certains administratifs sont suffisamment accrédités pour les transporter. On aussi un système de douane, pour filtrer les guignols qui essaient malgré tout de faire passer des trucs à Narasu.
-Hum. Quand vous parlez de documents, c’est… dans quel genre ?
-Sache une chose, sauf exception, les colis que l’on transporte ne nous concernent que rarement. D’accord ?
-Bien sûr !, réparais-je en vitesse, voulant une recommandation ne me présentant pas, de préférence, sous un mauvais jour. Mais bon, s’ils étaient réellement importants, on ne confierait pas la tâche à des genin. Et s’ils n’étaient pas importants, y’aurait rien à escorter.
-Ouais… mais essaie plutôt de réfléchir avec ton cerveau, maintenant. Un genin, ça se forme, et être garde du corps est loin de se limiter à savoir se battre.
Exactement pour ça que ça m’intéresse, pardi.
-Vu que t’as pas l’air d’être déjà tombée dedans, je te préviens : ici, tu vas tomber dans des trucs parfois trop gros pour toi. On est pas assez nombreux pour tenir la ville correctement. Il nous faudrait au moins un demi-millier de chunin supplémentaires pour se sentir à l’aise, ici. Au lieu de ça, on a des genin. Crois moi qu’on va vous utiliser.
Euuuuh… ah, ouais. Ca, j’avais pas calculé, par contre.
-Mais en fin de compte, c’est tant mieux, non ? Comme ça, on, et je, va pouvoir progresser rapidement. Je savais que ça serait quelque chose de bien d'être ici, donc j'ai fais de mon mieux pour faire parti de Kiritsu. Maintenant que vous me dîtes ça... eh bien... tant mieux, tout simplement.
Franche, honnête, directe. Peut être un peu trop: Ko’ m’a déjà mit un bouquin de psychologie-manipulation sous le nez, et l’œuvre n’a jamais fait grand-chose d’autre que de décorer ma chambre. Y’a des choses qui méritent de ne pas être sues, tout de même.
Et puis, le travail de charme, je l’ai fait pendant les cinq séances où je suis venue, à l’heure et avec toutes les affaires, on ne peut plus sérieuse. Y’a manipulation et manipulation. Ca, c’est de la manipulation saine à base d’efforts et de mérite, qui doit être récompensée à sa juste valeur, non? D’un coté, la lettre de Raizen assurerait les bonshommes que je n'ai rien d'une rabougrie gollumique. De l’autre, j’avais réussi à retomber sur le Docteur Satokira, de mahou, qui m'en avait lui aussi fait une toute belle. Coup de chance, je ne savais pas du tout qu'il était là. Deux jours plus tard, je revins le voir sur son domaine, à l'hôpital, armée du même papier qu'aujourd'hui. Bien sûr, il ne me connaissait pas tant que ça, mais j'avais eu l'occasion de faire partie d'une mission qu'il patronnait (dont l'objet était sa protection à lui, le temps d'un trajet pour une conférence. Parce qu'en plus il était renommé), et qui s'était bien passé. Suffisamment pour qu'il m'en fasse une très belle, de recom'.
Donc, ils vont voir que la Muromachi a réussi à cumuler les muscles et les méninges. Super.
-Bien sûr. C’est le but d’un entrainement à plusieurs, répondit mon partenaire, effaçant sa gêne d’un sourire.
- N’hésitez pas à y aller vraiment, quand vous me donnez des coups. J’ai compris le mouvement, ça devrait aller.
-Ho. Bon, très bien.
Autant, face à un civil, de grosses lacunes en gen ou ninjutsu, ça ne posait aucun problème. Mais comme les petites frappes du coin n’avaient pas beaucoup d’autres options que les bonnes vieilles méthodes lorsqu’elles s’essayaient parfois à affronter un ninja, nombre de bizarrologues avaient décidé de revoir quelques bases du corps à corps. De quoi se tirer d’un mauvais pas pour reprendre la main, et pouvoir tranquillement employer leurs artifices.
Ce n’expliquait que partiellement pourquoi mon partenaire d’entraînement était un junin dans la force de l’âge. Enfin, zut, quoi : je comprenais plus vite que lui ! Aberrant !
-Enfin, je pense du moins avoir compris. On pourrait peut être reprendre plus doucement, pour voir?, lui demandais-je en ayant un peu pitié de lui, qui n’avait pas encore l’âge d’être un vieux chnok totalement dans son truc et incapable d’apprendre du neuf.
Pour rééquilibrer les choses, et permettre aux plus expérimentés de balayer le plus de nullards possibles, les binômes de travail changeaient pratiquement à chaque exercice. Et pour l’occasion, il semblait bel et bien que j’allais devoir jouer la meneuse. Ironique, parce que la meneuse ne fait rien, elle reçoit. Doublement ironique, parce qu’en vérité elle était la plus sollicitée des deux, à devoir guider celui d’en face, qui apprend, tout en veillant à réagir correctement pour pas se bouffer la tronche, seule ou du fait du ratage d’en face.
Pourtant, c’était lui qui avait l’âge de jouer les sensei. Enfin, j’imagine que s’il a fait l’effort de venir ici, c’est qu’il était motivé pour apprendre. Va pour ça. J’accepte.
Ah oui, au fait : je râle, je ronchonne, je crache, mais au final j’étais presque aussi aidante que les cinq élèves qui faisaient office de satellites à l’instructeur de la séance, un gladiateur chikarate aux pectomuscles d’aciers et visiblement taillé pour l’explosivité. C’est juste que j’étais venue là pour m’entraîner, chose pour laquelle on a absolument pas le temps, ici. Enfin, au moins on apprend beaucoup de trucs en parallèle.
Et vu que notre magnifique professeur avait retenu mon prénom après seulement deux séances… faut dire que j’en avais raté le moins possible… c’est pas que j’allais obtenir le titre de chouchoute, on était trop nombreux pour ça.
Comme pas mal d’instructeurs, Sintaro Raizen était vachement bien loti, à Narasu. Et bien mieux que certains de ses collègues, ayant prit des spécialisations plus surnaturelles.
Et justement, Raizen était l’un des instructeurs les plus prisés de Chikara. Pas parce qu’il était particulièrement bon, tant en pédagogie qu’en technique personnelle. Simplement, il était l’un des meilleurs lorsqu’il s’agissait de fournir un bon enseignement pratique à une cinquantaine de personnes en simultané.
Malgré cela, il préférait lui aussi les entraînements en petit comité. Et il comptait bien s’en offrir un aujourd’hui, comme il le montra à la fin de la séance.
-Okay, okay, très bien tout le monde. Exceptionnellement, on va pouvoir garder la salle une demi-heure de plus aujourd’hui. J’imagine que tout le monde n’en aura pas le temps, mais pour ceux qui peuvent, je propose d’approfondir un peu l’exercice. Mais ne vous y sentez pas obligés, bien sûr, précisa t-il à contrecœur.
Très bien calculé de sa part, se satisfit-il tout en saluant ses élèves sortant de la grande salle aménagée au mieux. Seule une dizaine de personnes avaient encore le temps, l’envie et/ou l’énergie de rester. Bien sûr, j’étais du lot: ça m’intéressait doublement. Se rapprochant du cercle de ses élèves, qui bavardaient et haletaient en s'abreuvant d'eau et de sueur, il dissimula sa bonne humeur sous sa sale gueule habituelle. Lui aussi, il adorait gronchotter contre les gens.
-Donc, reprit-il un peu plus tard, ce qu’on a cherché à faire tout à l'heure, c’est se placer correctement. Uniquement le jeu de jambes. Quelque soit votre niveau, c’est toujours important: énormément de ninjas ne se battent qu’en utilisant des coups de poings. Cassez la distance, tombez leur dessus, et leurs attaques perdront énormément. Rien qu’en se rapprochant d’un coup long, on peut réduire ses dommages de moitié. Un grand sage a appelé ça "tendre la joue à ses ennemis", je crois.
-C'était pas un pacifiste, plutôt?
-Beeen... maintenant que t'en parles, je crois bien, oui.
-C’est également valable pour les petites frappes du coin, bien sûr. Particulièrement pour elles, en fait. Mais bon, même un adversaire armé perd des options quand on lui déboule dessus. Bien sûr, cela dépend de chaque arme: un katana perd toute son amplitude, mais méfiez vous toujours d'un adversaire qui pourrait avoir un couteau à portée de main. Comme les samourai ne courent pas les rues par ici, c'est sur ce dernier cas de figure qu'on va reprendre. Et là, c'est tout à fait l'inverse qu'il va vous falloir faire.
Sortant de son sac la douzaine de tanto en bois qu'il avait amené avec lui, il en distribua un par binôme et commença par le démonstration d'un enchaînement simple, prenant pour partenaire un solide gaillard de gensou, plutôt bon, qu'il avait chargé de l'attaquer. Le pauvre cobaye finit désarmé et à terre, agrippé au poignet par Raizen qui venait d'utiliser une technique de soumission tirée du juuken qu'il jugea pertinente pour l'occasion.
Lorsque vint leur tour, ses disciples n'en arrivèrent pas à là, touts concentrés qu'ils furent sur l'ordre de placement de leurs pieds.
Après ce situationnel, vint alors quelques trucs plus généraux, impliquant notamment un trois contre un très exigeant niveau rythme et surveillance.
Pour conclure, il leur montra rapidement quelques bases de l'Haetsu, un taijutsu justement focalisé sur l'espace, et finit la séance sur quelques exercices de relaxation méditative, ce qui était l'une des plus belles choses du monde quand on était lourdement grevé de fatigue.
Son emploi du temps n'indiquait cependant pas qu'il allait se faire accoster par une élève en fin de cour. Encore essoufflée par l'entrainement, la grande Oboro, cheveux noués en un solide chignon, lui demanda un rapide entretien qu'il ne refusa pas, s’attendant à une demande de conseils technique... qu'il n'eut pas. A la place, la genin lui montra un genre de formulaire qui...
-Voilà. Ils ont posé des annonces de recrutement un peu partout, et je me disais que peut être, un avis favorable venant d’un junin qui n’est pas de mon village…
L'instructeur m'observa brièvement, histoire de juger ce qu'il avait en face. A priori, pas de soucis, surtout pour un petit truc de ce genre. Au final, ce fut la curiosité qui le gagna.
-Muromachi, c’est ça?
-En effet.
Comment ça, il me le demande? Mais il s’en souvenait l’autre fois ! Te fiche pas de moi, Bubuche, chuis pas d’accord!
-C’est toi, la genin qui pose des questions sur leShokan Goro?
-Hu? Oui, oui…
Reste à savoir d’où est-ce qu’il sait ça. J’en avais brièvement entendu parler à l’académie, c’est en relisant des notes dessus que j’ai commencé à y songer, mais… ensuite, j’ai juste… demandé une autorisation pour les bains à une chunin, okay.
-Sozohabe m’a demandé quelques trucs dessus, à cause de toi, me confirma t-il.
Le bonhomme marqua une pause, s’offrant quelques instants pour se souvenir de sa collègue gensouarde venant lui poser des questions à lui, le bourru du désert, huit jours plus tôt. Déjà, ça flattait son égo, d’être ainsi consulté par une pair qui ne le connaissait que de nom. Ensuite… mettons que ladite collègue avait un beau visage, lui avait déjà adressé son rire cristallin véritablement enchanteur (à TROIS occasions, ce qui était un signe, forcément. Ou pas. Mais probablement. Normalement. A voir, donc), et était on ne peut plus célibataire et libre pour le moment. Bien sûr, elle était d’un autre village, mais…
-Bref. Oublie pour le moment. Un genin a des trucs plus utiles sur lesquels se focaliser que ça. Continue par des bases qui te seront utiles quoi que tu deviennes, tu broderas seulement ensuite. Sinon, t’as toutes les chances de finir coincée. D’accord ?
-Compris, oui.
J’aurais acquiescé à n’importe quoi pour lui donner raison, bien sûr, même si j’aurais cherchée à ce qu’il me convainque si ça m’avait semblé étrange. Mais là, je pris surtout note d’un élément balancé en plein vol. Alors comme ça, les instructeurs parlent de moi durant leur temps libre? Quand bien même ils ne sont pas du même village ?
Excellent, énorme même! Continue comme ça cocotte, ils verront ! C’était probablement anecdotique pour l’occasion, mais ça viendra.
-Bon, ton papier. Tu sais ce que c’est, ce poste ?
-Ils signalaient la protection de fonctionnaires durant leurs déplacements. Je suis aussi allée poser quelques question, et c'est globalement ce qu'il en ressort.
Pas glorieux, hein? Naaan, du tout. Le truc, c’est que ces postes sont bons pour vous attirer la reconnaissance des protégés, et que c'est globalement beaucoup plus valorisé que l'escorte de pauvres darnuks civils d'un village à un autre. Et on attend toujours beaucoup d’un gorille sécuritaire, mine de rien. A votre avis, pourquoi la protection du Grand Manitou, on la confie aux Anbus, hein? Je commence comme ça, je me multiplie les portes et tous les verrous finiront par sauter. Restera plus qu’à passer les vitesses au bon moment pour que ça cartonne sec.
Ca marche presque comme le Ganseki, en fait.
-Tous les jours ou presque, on a des arrivants qui passent par le tunnel de Kasuka. D’un coté, on reçoit parfois des infos au Gyosei, que l’on doit transmettre au barrage assez rapidement. J’ai cru comprendre qu’ils recevaient aussi des documents des arrivants, que seuls certains administratifs sont suffisamment accrédités pour les transporter. On aussi un système de douane, pour filtrer les guignols qui essaient malgré tout de faire passer des trucs à Narasu.
-Hum. Quand vous parlez de documents, c’est… dans quel genre ?
-Sache une chose, sauf exception, les colis que l’on transporte ne nous concernent que rarement. D’accord ?
-Bien sûr !, réparais-je en vitesse, voulant une recommandation ne me présentant pas, de préférence, sous un mauvais jour. Mais bon, s’ils étaient réellement importants, on ne confierait pas la tâche à des genin. Et s’ils n’étaient pas importants, y’aurait rien à escorter.
-Ouais… mais essaie plutôt de réfléchir avec ton cerveau, maintenant. Un genin, ça se forme, et être garde du corps est loin de se limiter à savoir se battre.
Exactement pour ça que ça m’intéresse, pardi.
-Vu que t’as pas l’air d’être déjà tombée dedans, je te préviens : ici, tu vas tomber dans des trucs parfois trop gros pour toi. On est pas assez nombreux pour tenir la ville correctement. Il nous faudrait au moins un demi-millier de chunin supplémentaires pour se sentir à l’aise, ici. Au lieu de ça, on a des genin. Crois moi qu’on va vous utiliser.
Euuuuh… ah, ouais. Ca, j’avais pas calculé, par contre.
-Mais en fin de compte, c’est tant mieux, non ? Comme ça, on, et je, va pouvoir progresser rapidement. Je savais que ça serait quelque chose de bien d'être ici, donc j'ai fais de mon mieux pour faire parti de Kiritsu. Maintenant que vous me dîtes ça... eh bien... tant mieux, tout simplement.
Franche, honnête, directe. Peut être un peu trop: Ko’ m’a déjà mit un bouquin de psychologie-manipulation sous le nez, et l’œuvre n’a jamais fait grand-chose d’autre que de décorer ma chambre. Y’a des choses qui méritent de ne pas être sues, tout de même.
Et puis, le travail de charme, je l’ai fait pendant les cinq séances où je suis venue, à l’heure et avec toutes les affaires, on ne peut plus sérieuse. Y’a manipulation et manipulation. Ca, c’est de la manipulation saine à base d’efforts et de mérite, qui doit être récompensée à sa juste valeur, non? D’un coté, la lettre de Raizen assurerait les bonshommes que je n'ai rien d'une rabougrie gollumique. De l’autre, j’avais réussi à retomber sur le Docteur Satokira, de mahou, qui m'en avait lui aussi fait une toute belle. Coup de chance, je ne savais pas du tout qu'il était là. Deux jours plus tard, je revins le voir sur son domaine, à l'hôpital, armée du même papier qu'aujourd'hui. Bien sûr, il ne me connaissait pas tant que ça, mais j'avais eu l'occasion de faire partie d'une mission qu'il patronnait (dont l'objet était sa protection à lui, le temps d'un trajet pour une conférence. Parce qu'en plus il était renommé), et qui s'était bien passé. Suffisamment pour qu'il m'en fasse une très belle, de recom'.
Donc, ils vont voir que la Muromachi a réussi à cumuler les muscles et les méninges. Super.
Oboro- Paillasson Adoré de la Rrp
- Messages : 843
Date d'inscription : 15/03/2011
Localisation : En train de hacker le référentiel spatio-temporel
Re: Narasu
Un gouffre. Un abîme. Un trou noir. Tel est l’esprit de Sheinji au moment précis où ces mots le cueillent. Son crâne déborde d’un vide sidéral et vertigineux, et, pendant une seconde, les filet de l’indécision tissent leur toile huileuse sur sa tête.
En langage habituel, ça veut dire qu’il sait pas quoi faire, quoi.
En même temps. C’est normal. Une première mission assignée en tant que chef d’équipe, avec la possibilité ô combien attrayante de pouvoir décider à sa propre place des déroulements futurs de l’opération, et de soumettre une bande de morveux revanchards, totalement zélés, qui n’attendent que la montée en grade pour pouvoir se saisir du flambeau…
… Et ainsi se défouler sur une autre portée de morveux, etc, etc.
Mais là, le Grand Cycle Universel des Choses déraille. De un, les cobayes/partenaires de Sheinji, loin d’être les sbires couards et dociles de base qui grouillent partout en espérant qu’on les remarque, sont… spontanés. Vraiment très spontanés. Voire même limite impulsifs. Voire complètement inconscients.
Dans le cerveau de ces joyeux énergumènes, balancer un vieillard du premier étage en espérant qu’il atterrisse sans trop de mal est totalement logique. Ça, ou bien défoncer les murs d’un bâtiment à coups d’explosifs parce qu’incapables de trouver une porte de sortie.
Un cauchemar, quoi.
De deux, le Cycle ayant marqué cette mission du sceau ineffaçable de la Routine, les évènements n’auraient pas du excéder ceux prévus par l’ordre de mission. « J’arrive, bonjour bonjour, je mange mes granola, boum boum boum, un café et je rentre. »
Dans le forfait « Petite Mission Tranquille », il n’est marqué nulle part qu’un chef d’équipe jeunot et un peu mégalo sur les bords doive faire face à trois compagnons déchaînés et impitoyable, observer sans pouvoir rien faire les « réaménagements de personnel et de locaux » inventés par les trois malades, pour subir enfin les menaces d’un groupe de terroristes prépubères.
Dooonc, c’était pour toutes ces raisons -et pour les décigrammes d’alcool dans son sang, aussi- que le Chuunin ne savait pas sur quel pied danser. Mais, malgré cette description longue et fantasque, et au présent qui sert de préambule au narrateur, cet hébétude finit par changer.
Les idées affluèrent, et la réalité reprit ses droits.
Passage au passé.
Ils n’eurent pas le temps de voir grand-chose. Une trainée noire et blanche, ou un lézard chevelu qui filait sur les murs ; une seconde plus tard, Sheinji arriva dans la place.
(Gamin 1) Ouak ?! Un autre ninja ?! Bon, c’est parti, les poteaux ! On s’le fait !
En un clin d’œil, Sheinji se retrouva assailli par une demi douzaine de mômes, armés de pierres ou de frondes et décidés à en découdre. Il pivota, feinta, chercha un angle de sortie dans la masse grouillante de bras et de jambes, s’engouffra dans une fenêtre, et mit assez de distance entre eux pour qu’ils comprennent qu’il était inutile de le suivre.
(Taïga) Baaah, tu crains, Sheinji ! Démonte-leur la gueule !
(Gamin 2) Gyahahahahaha !! J’y ai collé un chewing-gum dans les tifs!
Et en effet, la magnifique tignasse de notre ami était maintenant engluée dans la pâte rose spongieuse, bafouant sa bicoloration naturelle et accentuant son air de casque ; un son suraigu s’éleva alors dans la caverne, sorte de henissement glauque qu’aurait poussé un eunuque dopé à l’acide. Sheinji mit vingt secondes à comprendre qu’il s’agissait d’un rire. Un des préados l’accosta, rejetant d’un geste une longue mèche qui lui tombait jusqu’à la bouche.
(Gamin 3) Haaan, trop LOL ! Hey toi ! Tu sais respirer par le nez ?!
(Iji) … ? Ouais, bien sûr ! Tu veux que je…
(Gamin 3) Hé bah alors ferme ta bouche !
Sans lui laisser le temps de répondre, le petit chiard effectua un étrange atémi de haut en bas, ponctué d’un « Ajtékassé!! » triomphant et des « Bwahahaha, trop cher! » de Taïga et Kentaro. Puisant dans son envie d’être un chef mature admirable, Sheinji ne fracassa pas le nain comme son corps le lui dictait pourtant, mais emprunta un intermède diplomatique.
(Lui) Hahaha, j’la connaissais pas petit con… A part ça, si on vous laisse en paix dans ce sous-sol qui pue pour établir vos plans de domination de la ville, on peut repartir pour accomplir notre mission pépères ?
(Keiji) Mais attend, le bâtiment va leur tomber sur la g… Mais aïe Taïga, pourquoi tu m’écrases le pied ?
(Taïga) Laisse-le parler.
(Gamin 1) SILENCE ! Vous croyez qu’on vous a capturés pour quoi ? On sait parfaitement que vous voulez faire péter cet endroit, et notre base secrète avec !
(Kentaro) Dommage qu’on soit censés vous évacuer, hein, parce que perso…
(Keiji) Hé, les gnomes, nous on travaille… Vous ne pourrez pas empêcher qu’on fasse notre boulot, alors partez. Vous construirez une nouvelle base ailleurs !
(Gamin 1) Parle à ma main !
(Gamin 2) Parle à mon pied !
(Gamin 3) Parle à mon boule !
(Sheinji )Bon, okay… Alors si c’est comme ça…
Il s’avança. En le voyant bouger, l’assistance eut un mouvement de recul, puis elle ouvrit de grands yeux étonnés sur ce qu’il tenait dans sa main : un rectangle de papier rose bonbon, légèrement écœurant, orné de quelques petits cœurs et représentant un poisson gris à l’air mielleux (oui, c’est possible).
( Gamin 3) Mais que… MA CARTE DE DORADE L’EXPLORATRICE !! VOLEUR !!
(Sheinji) Bwahahahaha, dans ta gueule !! J’la garde, j’lavais pas, celle-là… Et ça, je crois que c’est à toi, sale môme ! Une place au premier rang du concert de Shantal Goyave !
(Gamin 2) NOOOOON, TOUT MAIS PAS ÇA !! MA RÉPUTATION EST FOUTUE !!!
(Gamin 1) Kévin ! t’es viré du gang !
(Sheinji) Attends avant de rire ! Pour toi, ça m’a coûté mes cheveux, mais j’ai ce slip en fourrure taille XL ! Maintenant on sait tous que t’essayes les trucs de ton père !
(Taïga) Ouah, je le mettrais bien sous mon pagne… Trop classe !!
(Kentaro) Ouais, avec ta crête verte c’est sûr que les filles vont tomber…
(Sheinji) C’est pas fini, les gens ! J’ai aussi…
SCHBLAM!
Un lourd, très lourd silence, une de ces absences totales de bruit qui précède la folle dévastation des tempêtes, s’abattit sur la foule. Tous regardaient ; à bout de nerfs, un des jeunes avait voulu attaquer Sheinji, qui, par pur et simple réflexe, lui avait collé un énorme pain dans le visage.
Ce fut le signal.
Ils crièrent tous ; Keiji, libéré discrètement du filet depuis qu’il avait noté que celui-ci gênait ses mouvements, et qui tenait visiblement à ce qu’on arrête d’abuser de sa gentillesse ; Kentaro, parce que Taïga avait tissé des fils de chakra tout autour de lui, pour le retarder un peu et se laisser encore plus d’adversaires ; et Taïga enfin, parce que les voies diplomatiques, ça va cinq minutes, mais faut quand même pas abuser, merde alors.
Les enfants criaient. Les ados hurlaient. Un beau nombre pleuraient.
Concrètement, ça donnait un truc du genre :
- BWAHAHAHAHA ENFIIIIN !!
- Jm’excusejm’excusejm’excusejm’excuse !
- Raah, ma carte Dorade !
- Elle est à qui, cette dent ?
- Mon caleçon en fourrure !
- TAIGA, VIRE CES FILS DE MERDE !!
- Mon ticket !
- KEVIN, T’ES PLUS DU GANG !
- J’suis pas gentil avec les nains !
- ON VA CREVER !
En un mot comme en cent, le bonheur.
La leçon importante qui par la force des évènements suivants, devait se graver en caractères iridescent dans le cortex cérébral du pauvre et innocent Sheinji, était la suivante :
» Fais toujours attention au moindre mot que tu profères. »
Évidemment, on eut pu croire (STOP ! Un peu de recueillement pour cette forme grammaticale magique !) ont eut pu croire, donc, que tout ça allait s’arrêter là. Car en effet, après la rouste mémorable administrée aux gamins des plus puissants notables de la ville, et l’évitement in extremis d’une guerre civils/ninjas, tenue en respect par la peur de tous ces gamins qu’on dévoile au grand jour leur honte et secrets intimes, le Chuunin était en droit d'espérer que les choses se passent plus ou moins correctement maintenant.
Comme de pur par hasard, ce ne fut pas exactement le cas.
C’était l’après-midi à Narasu. Le soleil printanier léchait les façades délavées des habitations, bénissant de son sceptre ceux qui s’efforçaient de maintenir l’ordre comme les autres, prêts à tout pour le déliter.
Après l’épisode de la grotte, soucieux de redorer son image de leader-sérieux-et-autoritaire-mais-qu’est-quand-même-sympa-et-humain, l’orphelin était allé chercher quelques boissons histoire de ravitailler toute la troupe ; pour la première fois depuis son arrivée ici en tant que renfort militaire de base, il avait le loisir d’explorer la trépidante ville du crime, celle où Kodomo No Asu s’était implanté pour devenir… où KnA s’était implanté, donc.
L’œil averti du ninja remarqua rapidement que, s’il se trouvait encore dans des quartiers relativement aisés, la misère et la corruption répandaient ça et là leurs effluves. Beaucoup de graffitis, peu de couleurs, des passants à l’air revêche ou apeurés, marchant d’un pas rapide les mains serrées sur leur sac, ou sur le manche d’une arme qui saillait parfois de leur poche… Quelques coins obscurs et désaffectés, une ruelle sombre ou étaient encore les restes d’une très large tâche brunâtre.
Sans trop savoir ce qu’il faisait, Sheinji repéra dans la foule un homme dans la trentaine à l’air crispé, habillé avec plus de soin que beaucoup d’autres ; sans qu’il paraisse non plus l’homme le plus riche de la planète, il était probablement une cible parfaite pour ce que cherchait l’orphelin.
Ce ne fut pas long. Juste un geste, et, si quelqu’un le remarqua, il ne dit rien, sans doute trop habitué à voir des phénomènes de ce genre en ville. L’adolescent palpa du doigt l’argent qui venait de changer de poche, et, en connaisseur, l’estima à un montant de plusieurs…
« Mais bordel, bordel, qu’est-ce que je fous ? »
La réponse s’imposait. Il venait de voler un type qui ramait un peu moins que les autres, et les coupons frappés d’encre étalaient sur sa paume étaient comme autant d’aveux de son forfait.
« Ben quoi ? C’est pas la première fois que je le fais… »
Oui, mais la différence était énorme. Sheinji volait quand il avait besoin d’argent, ou quand il voulait comprendre le mode de vie d’une cible ; là, son acte n’avait été commis que par… le désir de relever le défi, le goût du risque.
C’était tout.
Et merde.
Il respira. Il ferma les yeux et remonta la rue en sens inverse. Enfin, sans se laisser le temps de réfléchir, il feint de tomber, s’agrippa au bras de son ancienne cible, et partit alors que l’autre vérifiait ses poches, soulagé d’y trouver les billets qui étaient les siens.
Sheinji rageait.
***
Il comprit que ça n’allait pas à un rien intangible de l’atmosphère. Le bruit qui pulsait du chantier alors qu’il était loin, l’étrange manque de monde des rues où il se trouvait, les accords de musique entraînants gravant leurs sonorités dans les airs.
Et puis, il tomba dessus.
Un arbre. L’intéressant se trouvant plus dans les inscriptions gravées, que dans l’arbre.
Taillées au couteau et suivies d’un smiley qui tirait la langue, cela donnait à peu près ça :
GRAND CONCOURS D’EMMERDAGE DE SHEINJI :
K 1
K 1
T 1
Et puis, une feuille :
« Cet après-midi à 15 heures, fête surprise au chantier de construction XB22 !! boissons gratuites, entrées libre, et participation exceptionnelle de l’immense D.J. Taïga en guest star ! Venez nombreux ! »
Sheinji sourit.
Impulsif.
Un mot qui voulait dire plusieurs choses.
De façon générale et selon le Larüsh chikarate, il désignait littéralement « celui qui ne se raisonne pas et qui agit de manière très violente, quitte à ensuite regretter les conséquences de ses actions. »
Le sourire de Sheinji s’aggrandit. Cette définition était intéréssante, mais dans son cas, fausse sur un point, et donc on pouvait dire qu’il n’était nullement impulsif.
Il ne se raisonnerait sûrement pas. Le temps des réflexions était fini.
Il allait bien agir d’une manière monstrueusement, totalement et délicieusement violente…
Mais, il ne regretterait absolument pas le bain de sang qui allait suivre !
Dans l’esprit de Sheinji, trois mots se répétaient en boucle :
« Ils Vont Morfler. »
En langage habituel, ça veut dire qu’il sait pas quoi faire, quoi.
En même temps. C’est normal. Une première mission assignée en tant que chef d’équipe, avec la possibilité ô combien attrayante de pouvoir décider à sa propre place des déroulements futurs de l’opération, et de soumettre une bande de morveux revanchards, totalement zélés, qui n’attendent que la montée en grade pour pouvoir se saisir du flambeau…
… Et ainsi se défouler sur une autre portée de morveux, etc, etc.
Mais là, le Grand Cycle Universel des Choses déraille. De un, les cobayes/partenaires de Sheinji, loin d’être les sbires couards et dociles de base qui grouillent partout en espérant qu’on les remarque, sont… spontanés. Vraiment très spontanés. Voire même limite impulsifs. Voire complètement inconscients.
Dans le cerveau de ces joyeux énergumènes, balancer un vieillard du premier étage en espérant qu’il atterrisse sans trop de mal est totalement logique. Ça, ou bien défoncer les murs d’un bâtiment à coups d’explosifs parce qu’incapables de trouver une porte de sortie.
Un cauchemar, quoi.
De deux, le Cycle ayant marqué cette mission du sceau ineffaçable de la Routine, les évènements n’auraient pas du excéder ceux prévus par l’ordre de mission. « J’arrive, bonjour bonjour, je mange mes granola, boum boum boum, un café et je rentre. »
Dans le forfait « Petite Mission Tranquille », il n’est marqué nulle part qu’un chef d’équipe jeunot et un peu mégalo sur les bords doive faire face à trois compagnons déchaînés et impitoyable, observer sans pouvoir rien faire les « réaménagements de personnel et de locaux » inventés par les trois malades, pour subir enfin les menaces d’un groupe de terroristes prépubères.
Dooonc, c’était pour toutes ces raisons -et pour les décigrammes d’alcool dans son sang, aussi- que le Chuunin ne savait pas sur quel pied danser. Mais, malgré cette description longue et fantasque, et au présent qui sert de préambule au narrateur, cet hébétude finit par changer.
Les idées affluèrent, et la réalité reprit ses droits.
Passage au passé.
***
Ils n’eurent pas le temps de voir grand-chose. Une trainée noire et blanche, ou un lézard chevelu qui filait sur les murs ; une seconde plus tard, Sheinji arriva dans la place.
(Gamin 1) Ouak ?! Un autre ninja ?! Bon, c’est parti, les poteaux ! On s’le fait !
En un clin d’œil, Sheinji se retrouva assailli par une demi douzaine de mômes, armés de pierres ou de frondes et décidés à en découdre. Il pivota, feinta, chercha un angle de sortie dans la masse grouillante de bras et de jambes, s’engouffra dans une fenêtre, et mit assez de distance entre eux pour qu’ils comprennent qu’il était inutile de le suivre.
(Taïga) Baaah, tu crains, Sheinji ! Démonte-leur la gueule !
(Gamin 2) Gyahahahahaha !! J’y ai collé un chewing-gum dans les tifs!
Et en effet, la magnifique tignasse de notre ami était maintenant engluée dans la pâte rose spongieuse, bafouant sa bicoloration naturelle et accentuant son air de casque ; un son suraigu s’éleva alors dans la caverne, sorte de henissement glauque qu’aurait poussé un eunuque dopé à l’acide. Sheinji mit vingt secondes à comprendre qu’il s’agissait d’un rire. Un des préados l’accosta, rejetant d’un geste une longue mèche qui lui tombait jusqu’à la bouche.
(Gamin 3) Haaan, trop LOL ! Hey toi ! Tu sais respirer par le nez ?!
(Iji) … ? Ouais, bien sûr ! Tu veux que je…
(Gamin 3) Hé bah alors ferme ta bouche !
Sans lui laisser le temps de répondre, le petit chiard effectua un étrange atémi de haut en bas, ponctué d’un « Ajtékassé!! » triomphant et des « Bwahahaha, trop cher! » de Taïga et Kentaro. Puisant dans son envie d’être un chef mature admirable, Sheinji ne fracassa pas le nain comme son corps le lui dictait pourtant, mais emprunta un intermède diplomatique.
(Lui) Hahaha, j’la connaissais pas petit con… A part ça, si on vous laisse en paix dans ce sous-sol qui pue pour établir vos plans de domination de la ville, on peut repartir pour accomplir notre mission pépères ?
(Keiji) Mais attend, le bâtiment va leur tomber sur la g… Mais aïe Taïga, pourquoi tu m’écrases le pied ?
(Taïga) Laisse-le parler.
(Gamin 1) SILENCE ! Vous croyez qu’on vous a capturés pour quoi ? On sait parfaitement que vous voulez faire péter cet endroit, et notre base secrète avec !
(Kentaro) Dommage qu’on soit censés vous évacuer, hein, parce que perso…
(Keiji) Hé, les gnomes, nous on travaille… Vous ne pourrez pas empêcher qu’on fasse notre boulot, alors partez. Vous construirez une nouvelle base ailleurs !
(Gamin 1) Parle à ma main !
(Gamin 2) Parle à mon pied !
(Gamin 3) Parle à mon boule !
(Sheinji )Bon, okay… Alors si c’est comme ça…
Il s’avança. En le voyant bouger, l’assistance eut un mouvement de recul, puis elle ouvrit de grands yeux étonnés sur ce qu’il tenait dans sa main : un rectangle de papier rose bonbon, légèrement écœurant, orné de quelques petits cœurs et représentant un poisson gris à l’air mielleux (oui, c’est possible).
( Gamin 3) Mais que… MA CARTE DE DORADE L’EXPLORATRICE !! VOLEUR !!
(Sheinji) Bwahahahaha, dans ta gueule !! J’la garde, j’lavais pas, celle-là… Et ça, je crois que c’est à toi, sale môme ! Une place au premier rang du concert de Shantal Goyave !
(Gamin 2) NOOOOON, TOUT MAIS PAS ÇA !! MA RÉPUTATION EST FOUTUE !!!
(Gamin 1) Kévin ! t’es viré du gang !
(Sheinji) Attends avant de rire ! Pour toi, ça m’a coûté mes cheveux, mais j’ai ce slip en fourrure taille XL ! Maintenant on sait tous que t’essayes les trucs de ton père !
(Taïga) Ouah, je le mettrais bien sous mon pagne… Trop classe !!
(Kentaro) Ouais, avec ta crête verte c’est sûr que les filles vont tomber…
(Sheinji) C’est pas fini, les gens ! J’ai aussi…
SCHBLAM!
Un lourd, très lourd silence, une de ces absences totales de bruit qui précède la folle dévastation des tempêtes, s’abattit sur la foule. Tous regardaient ; à bout de nerfs, un des jeunes avait voulu attaquer Sheinji, qui, par pur et simple réflexe, lui avait collé un énorme pain dans le visage.
Ce fut le signal.
Ils crièrent tous ; Keiji, libéré discrètement du filet depuis qu’il avait noté que celui-ci gênait ses mouvements, et qui tenait visiblement à ce qu’on arrête d’abuser de sa gentillesse ; Kentaro, parce que Taïga avait tissé des fils de chakra tout autour de lui, pour le retarder un peu et se laisser encore plus d’adversaires ; et Taïga enfin, parce que les voies diplomatiques, ça va cinq minutes, mais faut quand même pas abuser, merde alors.
Les enfants criaient. Les ados hurlaient. Un beau nombre pleuraient.
Concrètement, ça donnait un truc du genre :
- BWAHAHAHAHA ENFIIIIN !!
- Jm’excusejm’excusejm’excusejm’excuse !
- Raah, ma carte Dorade !
- Elle est à qui, cette dent ?
- Mon caleçon en fourrure !
- TAIGA, VIRE CES FILS DE MERDE !!
- Mon ticket !
- KEVIN, T’ES PLUS DU GANG !
- J’suis pas gentil avec les nains !
- ON VA CREVER !
En un mot comme en cent, le bonheur.
***
La leçon importante qui par la force des évènements suivants, devait se graver en caractères iridescent dans le cortex cérébral du pauvre et innocent Sheinji, était la suivante :
» Fais toujours attention au moindre mot que tu profères. »
Évidemment, on eut pu croire (STOP ! Un peu de recueillement pour cette forme grammaticale magique !) ont eut pu croire, donc, que tout ça allait s’arrêter là. Car en effet, après la rouste mémorable administrée aux gamins des plus puissants notables de la ville, et l’évitement in extremis d’une guerre civils/ninjas, tenue en respect par la peur de tous ces gamins qu’on dévoile au grand jour leur honte et secrets intimes, le Chuunin était en droit d'espérer que les choses se passent plus ou moins correctement maintenant.
Comme de pur par hasard, ce ne fut pas exactement le cas.
C’était l’après-midi à Narasu. Le soleil printanier léchait les façades délavées des habitations, bénissant de son sceptre ceux qui s’efforçaient de maintenir l’ordre comme les autres, prêts à tout pour le déliter.
Après l’épisode de la grotte, soucieux de redorer son image de leader-sérieux-et-autoritaire-mais-qu’est-quand-même-sympa-et-humain, l’orphelin était allé chercher quelques boissons histoire de ravitailler toute la troupe ; pour la première fois depuis son arrivée ici en tant que renfort militaire de base, il avait le loisir d’explorer la trépidante ville du crime, celle où Kodomo No Asu s’était implanté pour devenir… où KnA s’était implanté, donc.
L’œil averti du ninja remarqua rapidement que, s’il se trouvait encore dans des quartiers relativement aisés, la misère et la corruption répandaient ça et là leurs effluves. Beaucoup de graffitis, peu de couleurs, des passants à l’air revêche ou apeurés, marchant d’un pas rapide les mains serrées sur leur sac, ou sur le manche d’une arme qui saillait parfois de leur poche… Quelques coins obscurs et désaffectés, une ruelle sombre ou étaient encore les restes d’une très large tâche brunâtre.
Sans trop savoir ce qu’il faisait, Sheinji repéra dans la foule un homme dans la trentaine à l’air crispé, habillé avec plus de soin que beaucoup d’autres ; sans qu’il paraisse non plus l’homme le plus riche de la planète, il était probablement une cible parfaite pour ce que cherchait l’orphelin.
Ce ne fut pas long. Juste un geste, et, si quelqu’un le remarqua, il ne dit rien, sans doute trop habitué à voir des phénomènes de ce genre en ville. L’adolescent palpa du doigt l’argent qui venait de changer de poche, et, en connaisseur, l’estima à un montant de plusieurs…
« Mais bordel, bordel, qu’est-ce que je fous ? »
La réponse s’imposait. Il venait de voler un type qui ramait un peu moins que les autres, et les coupons frappés d’encre étalaient sur sa paume étaient comme autant d’aveux de son forfait.
« Ben quoi ? C’est pas la première fois que je le fais… »
Oui, mais la différence était énorme. Sheinji volait quand il avait besoin d’argent, ou quand il voulait comprendre le mode de vie d’une cible ; là, son acte n’avait été commis que par… le désir de relever le défi, le goût du risque.
C’était tout.
Et merde.
Il respira. Il ferma les yeux et remonta la rue en sens inverse. Enfin, sans se laisser le temps de réfléchir, il feint de tomber, s’agrippa au bras de son ancienne cible, et partit alors que l’autre vérifiait ses poches, soulagé d’y trouver les billets qui étaient les siens.
Sheinji rageait.
***
Il comprit que ça n’allait pas à un rien intangible de l’atmosphère. Le bruit qui pulsait du chantier alors qu’il était loin, l’étrange manque de monde des rues où il se trouvait, les accords de musique entraînants gravant leurs sonorités dans les airs.
Et puis, il tomba dessus.
Un arbre. L’intéressant se trouvant plus dans les inscriptions gravées, que dans l’arbre.
Taillées au couteau et suivies d’un smiley qui tirait la langue, cela donnait à peu près ça :
GRAND CONCOURS D’EMMERDAGE DE SHEINJI :
K 1
K 1
T 1
Et puis, une feuille :
« Cet après-midi à 15 heures, fête surprise au chantier de construction XB22 !! boissons gratuites, entrées libre, et participation exceptionnelle de l’immense D.J. Taïga en guest star ! Venez nombreux ! »
Sheinji sourit.
***
Impulsif.
Un mot qui voulait dire plusieurs choses.
De façon générale et selon le Larüsh chikarate, il désignait littéralement « celui qui ne se raisonne pas et qui agit de manière très violente, quitte à ensuite regretter les conséquences de ses actions. »
Le sourire de Sheinji s’aggrandit. Cette définition était intéréssante, mais dans son cas, fausse sur un point, et donc on pouvait dire qu’il n’était nullement impulsif.
Il ne se raisonnerait sûrement pas. Le temps des réflexions était fini.
Il allait bien agir d’une manière monstrueusement, totalement et délicieusement violente…
Mais, il ne regretterait absolument pas le bain de sang qui allait suivre !
Dans l’esprit de Sheinji, trois mots se répétaient en boucle :
« Ils Vont Morfler. »
Dernière édition par Sheinji le 19/5/2011, 00:48, édité 1 fois
Sheinji- Combattant Confirmé
- Messages : 642
Date d'inscription : 17/05/2008
Age : 30
Localisation : Là et bien là!
Re: Narasu
Mégaschmurk et trouldebide! Une mission? Déjà? Moi qui croyais que j'allais pouvoir avoir une bonne nuit bien au chaud dans un univers merveilleux -le pays des songes- où je rencontrerais Oui-Oui et son taxi jaune, les pokémons, les schtroumpfs... Fin', bref, une nuit habituelle quoi... Non, là je risquais de rencontrer un ogre, quelques cul d'jattes, deux ou trois sapajous jouant au foot avec une tête d'enfant... Ah... Ce que j'aime ça!
En vérité, la seule chose apte à me faire peur à l'heure actuelle, c'était le Boss, et aussi Hisoka mais là, c’était un genre de crainte parentale face à la connerie que désire faire étrangement et immodérément son gamin -sauf que j’étais juste son supérieur et non son paternel.
On vint nous chercher, Hisoka fit craquer sinistrement ses phalanges. Iarwain bailla et je clignais des yeux. Normal, ne laisser à des pauvres gens -sans autre choix que d’écouter- seulement deux heures de sommeil, c’est amoral, franchement.
« Et on est sensés faire quoi?
-Je ne dois pas parler aux nouveaux…
-Mais?
-Je ne dois pas parler aux nouveaux… »
Pas bavard, le type, en même temps, au vu du destin de son prédécesseur, il valait mieux. Et il valait mieux pour nous de ne pas tarder et ne pas poser trop de question. Le nouveau promu, -Xio, si je me rappelais bien- nous mena comme l’ancien second Saïto jusqu’à « l’antre » du boss…
« Ah, les nouveaux…
-Alors? Quel est le but de la mission de ce soir? Fit Hisoka, impatient.
-Peuh, si on peut appeler ça une mission, une bête escorte… Fit il, navré.
-C’est une mission comme une autre, remarquais je.
-Mais non, il risque de ne pas y avoir la moindre goutte de sang. Et en plus, j’ai été sommé par les supérieurs de superviser cette rigolade, la barbe.
-Euh… Superviser? Supérieurs?
-Merde… Fit il dans sa barbe. Euh, oubliez ce que vous venez d’entendre ou je vous bute!
-Okay, okay, fis Iarwain, prudent. »
Bon, déjà, c’est sûrement pas le plus dangereux du lot… Ce qui rend l’affaire assez galère. J’évaluais le niveau de cette monstruosité à celui d’un bon Jounin, alors si il y en avait des meilleurs et qu’on devait s’en mêler… Ben on était morts. Tous, sans exceptions (Fin’ peut être que je parviendrais à sauver ma peau, mais en laissant les autres dès le début…).
« Et l’intitulé de la mission? demanda notre colosse.
-Ben, c’est assez simple, une livraison de trois caisses d’armes…
-Et c’est illégal ça?
-Si les armes sont volées oui, mais c’est pas le cas… Ce qui nous intéresse, c’est le véritable chargement de ces caisses…
-Mouais, vaut mieux pas savoir… Commenta Iarwain. »
Bien entendu, le visage d’ Hisoka, -qui au début de la mission était de marbre- se mua d’un large sourire. C’était presque s’il n’allait pas se frotter les mains sournoisement. Mais bon, j’y croyais tout de même très peu. Le seul problème, c’est qu’il voudrait sûrement l’affronter un de ces quatre et que ça risquait de déraper. Bref, il fallait que je le surveille. Que je garde un œil sur lui.
« Hey, Boss!
-Ouaip?
-Et on pars quand?
-Ben, maintenant, vaut mieux ne pas chômer, plus vite on sera partis, plus vite on sera revenus pour faire des vraies missions. Objections?
-Non! »
Le Boss pris la tête -celle de Saïto, qu’il avait gardé en trophée- puis nous emboîta le pas, nous montrant à chaque croisement la direction à prendre. Je regardais le visage figé d’effroi tenu dans la main droite du Boss. Un de plus, un de moins, ça nous ferait déjà un à ne pas buter plus tard.
***
Le Boss nous mena devant des caisses. La tête me tournait. J’avais un peu trop bu. Les quelques centilitres de trop que je venais d’ingérer me rendaient presque malade. Un grand vide me traversa la tête. J’étais saoul, c’était rare, très rare, mais j’étais saoul. En fait, j’étais presque saturé en alcool on pourrait dire. Iarwain et Hisoka me regardaient d’un air inquiet, je ne marchais plus très droit désormais.
« Alors, ça ne va pas gamin?
-Si, j’ai envie de sang!
-Je te comprends…
-Et de boire!
-Ah, ça tu vas devoir attendre… »
Comment ça attendre, je n’en pouvais plus, il me fallait boire, merde! Et s’il ne voulait pas, je le buterais, Iarwain et Hisoka avec s’ils me retenaient. Je veux ma bibine! Merde! Si je me lâchais, plus personne ne pourrais me contredire. Mais le bon sens… Quel bon sens au fond, au diable le bon sens! Il fallait que je me rafraîchisse l’haleine! Iarwain, en bon médecin remarqua assez rapidement que je n’allais pas bien. Il fit signe à Hisoka d’aller me calmer, l’air de rien. Le géant m’attrapa d’un geste et me balança sur son épaule.
« Qu’a-t-il?
-Un peu trop d’alcool je dirais… Dit Hisoka.
-De l’alcool, à cet âge, l’est pas bien le gamin…
-On avance un peu, je l’assommerais s’il fait le malin. »
J’étais complètement embué par la transe, mais mon « double » alcoolique évitais faire des bêtises, on peut être cinglé sans être con. Dans ces périodes de semi conscience, c’était habituellement Akira qui prenait les devants, là, c’était moi, un moi rongé par l’alcool. Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite, mais j’en étais devenu totalement dépendant. Et cela causait des troubles dans mon organisme. Certains bénéfiques, la disparition presque totale d’Akira était sans doute due aussi à ça, mais d’autre part, je n’étais pas mieux que lui, surtout lorsque mes penchants maléfiques se réveillaient.
« Bon, j’espère qu’il sera clean s’il y a du grabuge…
-On le laissera pas nous démerder tous seuls.
-Ok… Bon, je prends à ma charge la première partie du convoi. On se rejoint ici! »
Il montra aux deux autres un point sur la carte que je ne vis pas. Merde. S’il fallait que je passe à l’action c’était loupé. Bon, tant pis, je n’avais plus qu’à attendre que l’on veuille bien me déposer et je pourrais couper quelques têtes. Mes pensées étaient floues, mais je savais ce que je voulais, tuer. Une part de moi essayait de m’en empêcher, mais elle était troublée par l’alcool.
« Hisoka, laisse moi descendre, fis je lorsque le Boss fut loin.
-Ouaip, mais cinq minutes, pas plus, t’as l’air bizarre. »
Je ne répondis pas, le laissais me descendre au sol, puis regardais un instant les deux ninjas qui me lorgnaient comme une bête curieuse. Il fallait que je m’en aille au plus vite. Les deux parties de moi-même me criaient ça. L’une parce qu’il fallait qu’elle tue, l’autre, parce qu’il fallait qu’elle épargne les deux lascars. Et les deux s’accordaient.
« Bon, j’vais devoir vous laisser.
-Tu restes ici! Gronda Hisoka.
-C’est moi le plus gradé!
-Et alors, on est tous égaux non? T’es pas dans ton état normal, lança Iarwain.
-Je m’en fous que vous croyiez ça je me barre!
-Tu vas tout faire foirer arrête!
-J’ai besoin de sang!
-Hisoka, assommes le s’il te plait…
-L’est vraiment pas normal… Alors okay! »
Je m’en foutais, ma résistance était immense, même si je me prenais un coup, je pourrais toujours fuir comme ça… Et puis adieu les amis, je vais exterminer Narasu! Sauf que ça ne s’est pas exactement passé comme je l’avais prévu, Hisoka a frappé légèrement plus fort que ce que j’étais capable de supporter et je tombais dans les pommes, assommé par la poigne du géant. Je sentis que Iarwain me soignait, la douleur perçue s’amoindrissant.
***
FLOUCH!
Hé, c’est quoi ça?! Un seau d’eau glacée dans la tronche en guise de réveil. J’ouvrais les yeux pour me rendre compte que mon désir de tuer était toujours là. En plus, j’étais au sol et mes deux coéquipiers autour de moi.
« Qu’y a-t-il?
-Ben, on est presque arrivés et il semble y avoir du grabuge là bas. On a entraperçu le Boss qui semblait avoir des mots avec un gars, alors on a préféré te réveiller avant d’arriver.
-Du sang donc… Des meurtres…
-L’est vraiment complètement malade?
-Où juste tout simplement fou… »
Je regardais avec haine mes coéquipiers, avant de me sécher. Puis je partais devant, à la rencontre du Boss. Il en était venu aux mains et déjà plusieurs hommes étaient à terre. Merde, il avait commencé sans nous.
« C’est une embuscade les gars! s’esclaffa-t-il en nous voyant.
-Ça l’air de vous faire rire!
-Ben c’est le plus drôle, vous ne trouvez pas?
-Si, justement, lançais je. »
Je commençais alors à me battre au sabre en me délectant de tous ces morts et de tout ce sang…
En vérité, la seule chose apte à me faire peur à l'heure actuelle, c'était le Boss, et aussi Hisoka mais là, c’était un genre de crainte parentale face à la connerie que désire faire étrangement et immodérément son gamin -sauf que j’étais juste son supérieur et non son paternel.
On vint nous chercher, Hisoka fit craquer sinistrement ses phalanges. Iarwain bailla et je clignais des yeux. Normal, ne laisser à des pauvres gens -sans autre choix que d’écouter- seulement deux heures de sommeil, c’est amoral, franchement.
« Et on est sensés faire quoi?
-Je ne dois pas parler aux nouveaux…
-Mais?
-Je ne dois pas parler aux nouveaux… »
Pas bavard, le type, en même temps, au vu du destin de son prédécesseur, il valait mieux. Et il valait mieux pour nous de ne pas tarder et ne pas poser trop de question. Le nouveau promu, -Xio, si je me rappelais bien- nous mena comme l’ancien second Saïto jusqu’à « l’antre » du boss…
« Ah, les nouveaux…
-Alors? Quel est le but de la mission de ce soir? Fit Hisoka, impatient.
-Peuh, si on peut appeler ça une mission, une bête escorte… Fit il, navré.
-C’est une mission comme une autre, remarquais je.
-Mais non, il risque de ne pas y avoir la moindre goutte de sang. Et en plus, j’ai été sommé par les supérieurs de superviser cette rigolade, la barbe.
-Euh… Superviser? Supérieurs?
-Merde… Fit il dans sa barbe. Euh, oubliez ce que vous venez d’entendre ou je vous bute!
-Okay, okay, fis Iarwain, prudent. »
Bon, déjà, c’est sûrement pas le plus dangereux du lot… Ce qui rend l’affaire assez galère. J’évaluais le niveau de cette monstruosité à celui d’un bon Jounin, alors si il y en avait des meilleurs et qu’on devait s’en mêler… Ben on était morts. Tous, sans exceptions (Fin’ peut être que je parviendrais à sauver ma peau, mais en laissant les autres dès le début…).
« Et l’intitulé de la mission? demanda notre colosse.
-Ben, c’est assez simple, une livraison de trois caisses d’armes…
-Et c’est illégal ça?
-Si les armes sont volées oui, mais c’est pas le cas… Ce qui nous intéresse, c’est le véritable chargement de ces caisses…
-Mouais, vaut mieux pas savoir… Commenta Iarwain. »
Bien entendu, le visage d’ Hisoka, -qui au début de la mission était de marbre- se mua d’un large sourire. C’était presque s’il n’allait pas se frotter les mains sournoisement. Mais bon, j’y croyais tout de même très peu. Le seul problème, c’est qu’il voudrait sûrement l’affronter un de ces quatre et que ça risquait de déraper. Bref, il fallait que je le surveille. Que je garde un œil sur lui.
« Hey, Boss!
-Ouaip?
-Et on pars quand?
-Ben, maintenant, vaut mieux ne pas chômer, plus vite on sera partis, plus vite on sera revenus pour faire des vraies missions. Objections?
-Non! »
Le Boss pris la tête -celle de Saïto, qu’il avait gardé en trophée- puis nous emboîta le pas, nous montrant à chaque croisement la direction à prendre. Je regardais le visage figé d’effroi tenu dans la main droite du Boss. Un de plus, un de moins, ça nous ferait déjà un à ne pas buter plus tard.
***
Le Boss nous mena devant des caisses. La tête me tournait. J’avais un peu trop bu. Les quelques centilitres de trop que je venais d’ingérer me rendaient presque malade. Un grand vide me traversa la tête. J’étais saoul, c’était rare, très rare, mais j’étais saoul. En fait, j’étais presque saturé en alcool on pourrait dire. Iarwain et Hisoka me regardaient d’un air inquiet, je ne marchais plus très droit désormais.
« Alors, ça ne va pas gamin?
-Si, j’ai envie de sang!
-Je te comprends…
-Et de boire!
-Ah, ça tu vas devoir attendre… »
Comment ça attendre, je n’en pouvais plus, il me fallait boire, merde! Et s’il ne voulait pas, je le buterais, Iarwain et Hisoka avec s’ils me retenaient. Je veux ma bibine! Merde! Si je me lâchais, plus personne ne pourrais me contredire. Mais le bon sens… Quel bon sens au fond, au diable le bon sens! Il fallait que je me rafraîchisse l’haleine! Iarwain, en bon médecin remarqua assez rapidement que je n’allais pas bien. Il fit signe à Hisoka d’aller me calmer, l’air de rien. Le géant m’attrapa d’un geste et me balança sur son épaule.
« Qu’a-t-il?
-Un peu trop d’alcool je dirais… Dit Hisoka.
-De l’alcool, à cet âge, l’est pas bien le gamin…
-On avance un peu, je l’assommerais s’il fait le malin. »
J’étais complètement embué par la transe, mais mon « double » alcoolique évitais faire des bêtises, on peut être cinglé sans être con. Dans ces périodes de semi conscience, c’était habituellement Akira qui prenait les devants, là, c’était moi, un moi rongé par l’alcool. Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite, mais j’en étais devenu totalement dépendant. Et cela causait des troubles dans mon organisme. Certains bénéfiques, la disparition presque totale d’Akira était sans doute due aussi à ça, mais d’autre part, je n’étais pas mieux que lui, surtout lorsque mes penchants maléfiques se réveillaient.
« Bon, j’espère qu’il sera clean s’il y a du grabuge…
-On le laissera pas nous démerder tous seuls.
-Ok… Bon, je prends à ma charge la première partie du convoi. On se rejoint ici! »
Il montra aux deux autres un point sur la carte que je ne vis pas. Merde. S’il fallait que je passe à l’action c’était loupé. Bon, tant pis, je n’avais plus qu’à attendre que l’on veuille bien me déposer et je pourrais couper quelques têtes. Mes pensées étaient floues, mais je savais ce que je voulais, tuer. Une part de moi essayait de m’en empêcher, mais elle était troublée par l’alcool.
« Hisoka, laisse moi descendre, fis je lorsque le Boss fut loin.
-Ouaip, mais cinq minutes, pas plus, t’as l’air bizarre. »
Je ne répondis pas, le laissais me descendre au sol, puis regardais un instant les deux ninjas qui me lorgnaient comme une bête curieuse. Il fallait que je m’en aille au plus vite. Les deux parties de moi-même me criaient ça. L’une parce qu’il fallait qu’elle tue, l’autre, parce qu’il fallait qu’elle épargne les deux lascars. Et les deux s’accordaient.
« Bon, j’vais devoir vous laisser.
-Tu restes ici! Gronda Hisoka.
-C’est moi le plus gradé!
-Et alors, on est tous égaux non? T’es pas dans ton état normal, lança Iarwain.
-Je m’en fous que vous croyiez ça je me barre!
-Tu vas tout faire foirer arrête!
-J’ai besoin de sang!
-Hisoka, assommes le s’il te plait…
-L’est vraiment pas normal… Alors okay! »
Je m’en foutais, ma résistance était immense, même si je me prenais un coup, je pourrais toujours fuir comme ça… Et puis adieu les amis, je vais exterminer Narasu! Sauf que ça ne s’est pas exactement passé comme je l’avais prévu, Hisoka a frappé légèrement plus fort que ce que j’étais capable de supporter et je tombais dans les pommes, assommé par la poigne du géant. Je sentis que Iarwain me soignait, la douleur perçue s’amoindrissant.
***
FLOUCH!
Hé, c’est quoi ça?! Un seau d’eau glacée dans la tronche en guise de réveil. J’ouvrais les yeux pour me rendre compte que mon désir de tuer était toujours là. En plus, j’étais au sol et mes deux coéquipiers autour de moi.
« Qu’y a-t-il?
-Ben, on est presque arrivés et il semble y avoir du grabuge là bas. On a entraperçu le Boss qui semblait avoir des mots avec un gars, alors on a préféré te réveiller avant d’arriver.
-Du sang donc… Des meurtres…
-L’est vraiment complètement malade?
-Où juste tout simplement fou… »
Je regardais avec haine mes coéquipiers, avant de me sécher. Puis je partais devant, à la rencontre du Boss. Il en était venu aux mains et déjà plusieurs hommes étaient à terre. Merde, il avait commencé sans nous.
« C’est une embuscade les gars! s’esclaffa-t-il en nous voyant.
-Ça l’air de vous faire rire!
-Ben c’est le plus drôle, vous ne trouvez pas?
-Si, justement, lançais je. »
Je commençais alors à me battre au sabre en me délectant de tous ces morts et de tout ce sang…
Re: Narasu
Je ne pus retenir un soupir de lassitude, lorsque je vis l’attitude de notre chef de mission. Ce type était un alcoolique, à première vue. Sauf qu’il semblait avoir l’alcool sanguinaire. Résultat, il avait faillit tout foutre en l’air, lorsque le Boss nous avait amené devant l’objet de notre mission. Qui était plus une course, d’ailleurs. Résultat, pour éviter les problèmes, alors qu’il essayait de nous trucider, Iarwain et moi, j’avais été dans l’obligation de le cogner. Peut-être un peu plus fort que nécessaire. Mais bon. Fallait ce qu’il fallait.
Le trajet avait été tranquille. Trop même, d’ailleurs. Enfin, jusqu’à la livraison. Parce que là, nous avions été attaqués par une bande de malfrats. Des gars dont le Boss, avec son arme, pouvait se défaire sans problème. Ou bien Otarin, Irawain et moi-même, à mains nues. Enfin, peut-être pas Iarwain, en fin de compte. Mais bon, on était là pour faire le ménage, alors on allait le faire. En bon camarade, nous décidâmes de réveiller tout d’abord notre chef, avec un coup de flotte. Et ce dernier s’était précipité au combat, lame au clair, avec un rictus de satisfaction.
Poussant un soupir de concert, Iarwain et moi suivîmes nos compagnons. En toute honnêteté, le combat ne dura que quelques secondes.
_ Nan, mais franchement ! Quel gignol m’a collé un abruti pareil, pour aller zigouiller tous les attaquants ?
_ Qu’est-ce que t’as ? C’est bien pour faire le ménage que tu nous as embauchés !
Le ton employé par Otarin pour répondre au Boss ne me disait absolument rien qui vaille de chez vaille. Par anticipation à la suite des évènements, je pris en main ma massue de deux mètres de long.
_ SI. Mais je pensais que vous aviez aussi de la cervelle ! Comment fait-on pour remonter la piste de l’attaque et éviter qu’il y en ait d’autres ?
_ Si il y en a d’autres, ben, on les trucidera quand ils arriveront.
_ C’est une bonne idée. Sauf que ce n’est pas celle de nos chefs.
_ Quoi ! T’es pas content ?
Sans attendre de réponse de la part du Boss, Otarin, les yeux emplis de sang, arma son coup. Que je contrais avec ma masse. Le tintement métallique surprit Otarin.
_ Et si tu te calmais, maintenant, Otarin, fit Iarwain.
_ Ta gueule ! J’ai envie de sang. Et celui de ce minable fera l’affaire.
_ Sauf qu’on bosse pour lui, maintenant, répondis-je. Et tu as reçu des ordres, poursuivis-je à voix basse.
_ J’m’en tape !
Il semblait clair que c’était complètement impossible de raisonner cet abruti. Nous engageâmes une passe d’armes assez vives. En toute honnêteté, la vitesse des coups étaient supérieure à celle d’un humain lambda. Ce petit junin était foutrement bon, au kenjutsu. Et, avec ma masse, je peinais et commençais à perdre du terrain. Mauvais, mauvais.
Et, pour me déséquilibrer un peu plus, Otarin me lança un jet d’eau au visage. Objectif atteint, puisque, d’une part, je dus fermer les yeux – simple réflexe, mais fatal en combat – et, d’autre part, je manquais mon pas. Et cet espèce d’enfoiré me porta un coup d’estoc au niveau du cœur. Sans même réfléchir – grave erreur, toujours peser ses décisions en combat – j’activais mon épiderme de granit. La lame ricocha sur mon buste et passa sous mon aisselle. De ce fait, le jeune junin se retrouva à porter de mon poing de pierre, qui vint lui caresser délicatement le plexus solaire. Otarin s’arrêta net, cherchant à reprendre son souffle et Iarwain se faufila derrière lui, pour porter une manchette sur la nuque, lui faisant perdre conscience pour la seconde fois de la journée.
_ Mais… mais… C’EST QUOI CE PUTAIN DE BORDEL !!!
Evidemment. Autant le coup du jet d’Otarin pouvait, éventuellement, s’expliquer par un gadget planqué dans ses manches, autant mon armure de pierre n’était pas explicable d’une quelconque façon que ce soit. Hormis s’il s’agissait d’un ninja.
Et meeerde !
_ Vous êtes des PUTAINS DE NINJAS !!!
Et avant que nous ayons eu le temps de réagir, le Boss – j’avais horreur de ce surnom, mais à défaut d’autre chose – sortit un sifflet d’une de ses poches et souffla un grand coup dedans, émettant un son strident extrêmement désagréable. Son qui fit immédiatement apparaître une demi douzaine de gorilles, armés de divers objets, tous plus meurtriers les uns que les autres.
Bon, lorsqu’ils me virent recouvert d’une seconde peau de granit, ils s’arrêtèrent net. En même temps, je savais que j’avais une foutue sale tronche sous cette couche. Bon quitte à avoir foiré, autant continuer sur cette voie. J’abattais donc ma masse sur le sol, devant nos nouveaux adversaires, déclenchant ainsi mon Kakogan Kakera. Cette pluie d’éclats de granit, combinée à mon armure de même nature, c’en était un peu trop pour ces loufiats qui estimèrent qu’ils n’étaient foutrement pas assez payés pour se farcir ce genre d’adversaires. Ils décidèrent donc de se barrer.
_ Bravo ! Le Boss a profité de tout ça pour nous planter là. Et pour planter notre mission, par la même occasion, attaqua Iarwain.
_ Parce que tu crois que je l’ai fait exprès ?
_ Ben, je me le demande.
_ Tu sais quoi ? On aura qu’à dire que c’est de la faute à Otarin. Ce qui est vrai, d’une certaine manière. S’il avait pas pété les plombs, on n’en serait pas là.
_ Ce que tu dis n’est pas faux. Bon, il faut sortir d’ici. Prends notre ami sur ton épaule, et prenons la direction de nos fuyards.
_ Hum… T’es sûr que c’est une bonne idée ?
_ Soit ils ont pris le chemin de la sortie et on se retrouve dehors pour aller faire notre rapport à qui de droits.
_ Et l’autre option ?
_ Soit ils sont retournés dans leur repaire, auquel cas, on réveille notre chef et on lâche la bête sauvage dans l’antre qui nous nettoie tout ça et on effectue notre mission jusqu’au bout.
Chouette programme, franchement. Bon, en même temps, je n’avais pas de meilleure idée. Je chargeai l’inconscient sur mon épaule et me mis à suivre Iarwain dans les dédales des égouts où nous étions.
_ Iarwain, il va rester combien de temps dans cet état là ?
_ J’en sais rien.
_ Comment ça, t’en sais rien ? T’es bien médecin, non ? Alors, tu sais quand-même quelle commotion tu lui as infligé !
_ J’ai frappé sans réfléchir.
_ Génial.
_ Hey, la combinaison attaque au plexus plus manchette sur la nuque, c’est carrément dévastateur. C’est impossible de savoir.
Nous continuâmes à avancer en silence pendant une dizaine de minutes. Puis Iarwain engagea la conversation à nouveau.
_ Au fait, Hisoka. C’est quoi ce collier, que t’as ?
_ Ah, ça ? C’est un collier bouddhiste.
_ T’es bouddhiste, toi ?
_ J’ai une tête à être bouddhiste ?
_ Nan, pas vraiment.
_ On me l’a donné pour m’aider à canaliser ma colère.
_ Et ça marche ?
_ Ouais, la plus part du temps.
_ Donc, t’es pas moine.
_ Ben si. Plus ou moins. Ca te dérange ?
_ Nan, t’es pas le premier que je rencontre.
_ Ah ouais ? Un ninja de Mahou ?
_ Ouais.
_ Ce n’est pas Ryosuke Soma, quand-même.
_ Ben si. Pourquoi ? Tu le connais ?
_ Ouais, j’ai effectué une mission avec lui. Et non, je ne veux pas en parler.
_ Pourquoi, c’est un type plutôt sympa, non ?
_ Non !
_ Pour…
_ J’aime pas ce type sournois, c’est tout.
_ Allons, il n’est pas comme…
_ Bien sûr que si ! C’est un foutu genjutsuka !
_ Ah… Et qui dit genjutsu dit
_ Sournois, ouais. Et complètement fêlé aussi. ‘fin, ça c’est surtout pour Sôma. Qu’il serait nécromancien, que ça m’étonnerait pas.
_ Nécromancien ?
_ Mais ouais, tu sais les types qui invoquent des morts ! J’espère que c’en est vraiment un.
_ Ah bon. Pourquoi ?
_ Comme ça je pourrai le poutrer en tout légalité, grâce à mon appartenance à Taimashin !
_ Et c’est quoi, Taimashin ?
_ Un monastère anti-morbacks ! Répondis-je avec un large sourire.
Je vis Iarwain blêmir. Je mis ça sur le fait qu’il ne devait pas être à l’aise avec ces histoires de morts-vivants. Sûrement à cause de son appartenance au corps médical. Je ne pouvais pas l’en blâmer. Moi-même, ça me dérangeait encore un peu. Surtout quand ils apparaissaient devant moi sans prévenir. Ce qui arrivait moins fréquemment ces derniers temps.
Pendant cette conversation, nous avions continué à avancer. Et, au détour d’un couloir, nous tombâmes sur une porte.
_ A ton avis, c’est la sortie, derrière ? demanda Iarwain.
_ Y a qu’un moyen de le savoir, tu sais.
Iarwain ouvrit la porte, avec précaution. La pièce qui se trouvait derrière était assez grande. Bien éclairée, avec des tables et des bancs un peu partout. Et surtout, pleine d’une douzaine de gars à la mine carrément patibulaire.
_ Vous allez rire, mais je crois que nous nous sommes perdus, fit Iarwain. Vous pourriez nous indiquer la sortie, s’il vous plaît ?
Allez savoir pourquoi, nos amis ne rirent pas du tout. Ils se levèrent et sortirent leurs armes. Je posais Otarin sur le sol et le réveillais avec quelques petites baffes sur les joues. Il ouvrit les yeux et je le remis sur pieds, orienté vers les gars d’en face. A ma grande surprise, Otarin ne sortit pas son sabre. Il se retourna vers nous.
_ Je peux savoir ce qu’il se passe, les gars !
C’était bien notre veine, tiens. Quand on avait besoin qu’il soit complètement avide de sang, ben ce jeune homme ne l’était plus. Les gorilles s’avancèrent lentement vers nous.
Et galère…
Dernière édition par Seol le 25/6/2011, 21:50, édité 1 fois
Seol- TERMINATOR/ Graphiste
- Messages : 1715
Date d'inscription : 10/03/2008
Localisation : Bretagne! Et j'en suis fier!
Page 1 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
Page 1 sur 6
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|