Narasu
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Re: Narasu
« Monsieur, votre attestation. … Monsieur… ? »
Arakasi releva la tête. C’était la première fois qu’on lui donnait du « Monsieur ». Surement son nouveau grade, reçu le matin même de la main d’un fonctionnaire quelconque. Il n’avait sans doute pas tant vieillit que ça… Quoique.
L’Hirondawa songea au fantôme qu’il avait vu ce matin dans son miroir, avant de passer l’uniforme qui était désormais le sien. Il s’était trouvé … minable était le premier mot qui lui venait à l’esprit. A 20ans, il avait l’impression d’en avoir plus de deux fois plus. La guerre l’avait vieillit. Changée aussi. Pas en bien.
La guerre, et les mois qui suivirent… Le chuunin préféra ne pas y penser. L’internement psychiatrique n’avait pas été facile à vivre. Mais le genin d’alors n’était pas faux.
Il n’était pas fou. Pas fou. Et non pas faux.
Ce genre d’erreur lui arrivait de temps en temps. Il n’y avait rien de pire pour lui que de perdre ses mots. Une séquelle comme une autre. Pas la pire. Les douleurs au réveil n’étaient pas beaucoup plus supportables. Il fallait s’y habituer. Les hommes s’habituent à la douleur. Cela prend un certain temps.
Heureusement, pour les shinobis, tout était plus simple. Du chakra sur les terminaisons nerveuse pour les court-circuités et le corps ne ressent plus rien. Oui, être un shinobi simplifiait bien des choses… De nombreux avantages qui se paient dans le sang.
Arakasi se saisit de l’enveloppe qu’on lui tendait et sortit. Il faisait plutôt beau sur Narasu ce jour là. Mais compte tenu de la situation géographique de la ville, il ne faisait pas très chaud. Le chuunin s’adossa précautionneusement à un mur, il se méfiait toujours d’une éventuelle douleur, et se mit à lire.
Arakasi Hirondawa, néo-chuunin de Mahou, présentement intégré à la force d’occupation Kiritsu contempla d’un air dubitatif sa chambre.
Bon, d’abord, il avait une chambre. Les genins avaient, eux, le « privilège » de dormir dans des dortoirs. C’est vrai que la pièce n’était pas très grande. Juste de quoi contenir un lit une place, un placard, ainsi qu’un bureau, placé juste sous
l’étroite fenêtre garnie de bureaux. Des barreaux, abrutis, pas des bureaux !
Arakasi se dirigea vers l’ouverture et en tira le rideau, plongeant la pièce dans la pénombre. Il n’aimait pas l’idée de laisser le passage ouvert. Même si ledit passage n’était qu’un vasistas solidement verrouillé. On ne sait jamais…
Le chuunin laissa tomber son sac sur le lit. Il n’avait rien, ou si peu, a ranger. Quelques affaires de rechanges, deux-trois bricoles,…
Avant de ressortir, le jeune homme s’accroupit et dessina du pouce quelques signes sur la pierre du sol. Si quelqu’un venait à entrer dans la pièce pendant son absence, sa flaque de chakra l’en avertirait au retour. Il n’attendait personne. Mais bon…
Tout compte fait, la vie d’un chuunin à Narasu ne différait pas beaucoup de ce que l’ancien genin avait pu en voir durant la paix. Il fallait toujours chapoter des genins et accomplir des missions. Avec ironie, Arakasi songea que c’était ce qu’il avait toujours fait : couvrir les arrières des autres et surveiller les siennes pour remplir une mission.
La vie de shinobi quoi.
A Narasu, tout semblait juste un peu plus … dangereux. D’après ce qu’il en avait pu voir, lire, ce qu’il avait entendu et qu’il en avait déduit, une certaine partie de la ville était dans un sacré bordel.
Des gangs et des trafics en tout genre se reformaient. Les autorités du Kiritsu fermant les yeux sur certaines activités qui permettaient à une part non négligeable de la population de vivre. Ca diminuait le risque d’émeute… Evidemment, les troupes du Kiritsu n’étaient pas très aimés.
Au fond de lui, le chuunin tira une conclusion très simple : cette ville était un vrai merdier. Et nettoyer un tas de merde pareil, ça prends du temps… Et il en reste toujours un peu dans les coins…
En gros, il était bon pour passer les dix prochaines années de sa vie ici. Remarque, ici ou ailleurs…
Arakasi se demanda ce qui avait bien pu titiller les conseils des trois villages pour qu’ils viennent se bêler de la vie de cette cité. Pourquoi se sont-ils mêler à tout ça ! M-ê-l-e-r !
Si c’était la ville qui les gênait, il suffisait de la supprimer. Après tout, il devait exister suffisamment de ninjutsuka pyromane pour faire un beau feu de joie…
Remarque, ça n’a pas du passer bien loin de ça à la fin, la guerre ayant mis tout le monde à cran. Et énerver un paquet de gars disposant d’un pouvoir considérable, c’est pas vraiment ce qu’on peu appeler une bonne idée…
Bon, d’accord. Il y aurait eu des pertes considérables. Mais c’était des civils. Des Araséens. Et leur psychopathe de chef voulait la guerre. Ca aurait au moins eu le mérite d’éviter à tout ces gens de souffrir durant le reste de leurs existences…
Le chuunin était d’ailleurs bien conscient du privilège que constituait une mort rapide. Une mort rapide, ça vous surprends. Vous n’avez pas le temps de cogiter. Hop, vous êtes en vie. Hop, vous êtes mort. Aussi simple que ça. Le pied total.
Le bruit frappa violement Arakasi. A peine la porte ouverte et on aurait dit qu’il y avait déjà une émeute. Les cris des marchands et le brouhaha des passants formaient une joyeuse cacophonie. Que ça lui plaise ou non, Narasu était pleine de vie. Malgré lui, malgré sa répulsion à la vue de temps de gens, Arakasi sentait que la ville l’appelait. Qu’elle chuchotait son nom et qu’elle l’invitait à s’unir à la foule bigarrée. Il n’aimait pas cette ville. Il ne s’y sentait pas bien. Mais il faudrait bien qu’il s’y fasse. Et immédiatement, elle ne lui semblait pas hostile, plutôt curieuse. Dans le fond, tout comme lui.
Arakasi releva la tête. C’était la première fois qu’on lui donnait du « Monsieur ». Surement son nouveau grade, reçu le matin même de la main d’un fonctionnaire quelconque. Il n’avait sans doute pas tant vieillit que ça… Quoique.
L’Hirondawa songea au fantôme qu’il avait vu ce matin dans son miroir, avant de passer l’uniforme qui était désormais le sien. Il s’était trouvé … minable était le premier mot qui lui venait à l’esprit. A 20ans, il avait l’impression d’en avoir plus de deux fois plus. La guerre l’avait vieillit. Changée aussi. Pas en bien.
La guerre, et les mois qui suivirent… Le chuunin préféra ne pas y penser. L’internement psychiatrique n’avait pas été facile à vivre. Mais le genin d’alors n’était pas faux.
Il n’était pas fou. Pas fou. Et non pas faux.
Ce genre d’erreur lui arrivait de temps en temps. Il n’y avait rien de pire pour lui que de perdre ses mots. Une séquelle comme une autre. Pas la pire. Les douleurs au réveil n’étaient pas beaucoup plus supportables. Il fallait s’y habituer. Les hommes s’habituent à la douleur. Cela prend un certain temps.
Heureusement, pour les shinobis, tout était plus simple. Du chakra sur les terminaisons nerveuse pour les court-circuités et le corps ne ressent plus rien. Oui, être un shinobi simplifiait bien des choses… De nombreux avantages qui se paient dans le sang.
Arakasi se saisit de l’enveloppe qu’on lui tendait et sortit. Il faisait plutôt beau sur Narasu ce jour là. Mais compte tenu de la situation géographique de la ville, il ne faisait pas très chaud. Le chuunin s’adossa précautionneusement à un mur, il se méfiait toujours d’une éventuelle douleur, et se mit à lire.
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Arakasi Hirondawa, néo-chuunin de Mahou, présentement intégré à la force d’occupation Kiritsu contempla d’un air dubitatif sa chambre.
Bon, d’abord, il avait une chambre. Les genins avaient, eux, le « privilège » de dormir dans des dortoirs. C’est vrai que la pièce n’était pas très grande. Juste de quoi contenir un lit une place, un placard, ainsi qu’un bureau, placé juste sous
l’étroite fenêtre garnie de bureaux. Des barreaux, abrutis, pas des bureaux !
Arakasi se dirigea vers l’ouverture et en tira le rideau, plongeant la pièce dans la pénombre. Il n’aimait pas l’idée de laisser le passage ouvert. Même si ledit passage n’était qu’un vasistas solidement verrouillé. On ne sait jamais…
Le chuunin laissa tomber son sac sur le lit. Il n’avait rien, ou si peu, a ranger. Quelques affaires de rechanges, deux-trois bricoles,…
Avant de ressortir, le jeune homme s’accroupit et dessina du pouce quelques signes sur la pierre du sol. Si quelqu’un venait à entrer dans la pièce pendant son absence, sa flaque de chakra l’en avertirait au retour. Il n’attendait personne. Mais bon…
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Tout compte fait, la vie d’un chuunin à Narasu ne différait pas beaucoup de ce que l’ancien genin avait pu en voir durant la paix. Il fallait toujours chapoter des genins et accomplir des missions. Avec ironie, Arakasi songea que c’était ce qu’il avait toujours fait : couvrir les arrières des autres et surveiller les siennes pour remplir une mission.
La vie de shinobi quoi.
A Narasu, tout semblait juste un peu plus … dangereux. D’après ce qu’il en avait pu voir, lire, ce qu’il avait entendu et qu’il en avait déduit, une certaine partie de la ville était dans un sacré bordel.
Des gangs et des trafics en tout genre se reformaient. Les autorités du Kiritsu fermant les yeux sur certaines activités qui permettaient à une part non négligeable de la population de vivre. Ca diminuait le risque d’émeute… Evidemment, les troupes du Kiritsu n’étaient pas très aimés.
Au fond de lui, le chuunin tira une conclusion très simple : cette ville était un vrai merdier. Et nettoyer un tas de merde pareil, ça prends du temps… Et il en reste toujours un peu dans les coins…
En gros, il était bon pour passer les dix prochaines années de sa vie ici. Remarque, ici ou ailleurs…
Arakasi se demanda ce qui avait bien pu titiller les conseils des trois villages pour qu’ils viennent se bêler de la vie de cette cité. Pourquoi se sont-ils mêler à tout ça ! M-ê-l-e-r !
Si c’était la ville qui les gênait, il suffisait de la supprimer. Après tout, il devait exister suffisamment de ninjutsuka pyromane pour faire un beau feu de joie…
Remarque, ça n’a pas du passer bien loin de ça à la fin, la guerre ayant mis tout le monde à cran. Et énerver un paquet de gars disposant d’un pouvoir considérable, c’est pas vraiment ce qu’on peu appeler une bonne idée…
Bon, d’accord. Il y aurait eu des pertes considérables. Mais c’était des civils. Des Araséens. Et leur psychopathe de chef voulait la guerre. Ca aurait au moins eu le mérite d’éviter à tout ces gens de souffrir durant le reste de leurs existences…
Le chuunin était d’ailleurs bien conscient du privilège que constituait une mort rapide. Une mort rapide, ça vous surprends. Vous n’avez pas le temps de cogiter. Hop, vous êtes en vie. Hop, vous êtes mort. Aussi simple que ça. Le pied total.
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Le bruit frappa violement Arakasi. A peine la porte ouverte et on aurait dit qu’il y avait déjà une émeute. Les cris des marchands et le brouhaha des passants formaient une joyeuse cacophonie. Que ça lui plaise ou non, Narasu était pleine de vie. Malgré lui, malgré sa répulsion à la vue de temps de gens, Arakasi sentait que la ville l’appelait. Qu’elle chuchotait son nom et qu’elle l’invitait à s’unir à la foule bigarrée. Il n’aimait pas cette ville. Il ne s’y sentait pas bien. Mais il faudrait bien qu’il s’y fasse. Et immédiatement, elle ne lui semblait pas hostile, plutôt curieuse. Dans le fond, tout comme lui.
Arakasi Hirondawa- Combattant Débutant
- Messages : 352
Date d'inscription : 30/01/2010
Re: Narasu
Il y a trois ans, deux hommes peu minces dérivaient sur les mers, buvant de l’alcool à en perdre la tête et ne pas la retrouver jusqu’au rivage. Ils rigolaient tant fort que monstres marins s’en réveillaient et se bouchaient les esgourdes avec leurs écailles, pour ceux qui le pouvaient, hurlant et pleurant pour les autres qui ne rêvaient que de calme. Le premier homme, Mike Pirson, ancien ninja aujourd’hui retraité, devait mesurer le mètre soixante-quinze, avait les cheveux grisonnant pour ses soixante-trois balais et des yeux verts révulsés de ce trop-plein d’alcool. Sa mâchoire était déformée tant il avait pu rire avec son compagnon de voyage, Toujou Maga, un basané, ancien pirate, qui apprit le goût de la mer à l’ex-shinobi.
« Et même qu’un jour, je suis tombé sur un ninja, un ninja comme toi, ouais, crois-moi. Et tu sais ce que je lui ai dit, tu sais ce que je lui ai dit, hein ?
-Nan, dis-moi Toujou, qu’est-ce que tu lui as dit à ce gars-là, hahaha ?
-Et ben je lui ai rien dit, je l’ai attrapé et je l’ai frappé, frappé, et frappé encore. Je lui ai mis un coup de poing, puis un coup de pied. »
Pendant qu’il racontait son histoire en gesticulant pour mimer ses dires, Toujou s’empara d’une autre bouteille qu’il ouvrit d’un coup du tranchant de sa main, en rigolant, avant d’en boire un pleine gorgée et de tendre le contenant à son camarade, qui ne pouvait de toute manière pas être bien pire que son état actuel.
« Mais dis-moi, Toujou, tu l’as pas tué quand même, si ?
-Et ben si ! Et tu sais comment je l’ai tué ?
-Nan, raconte-moi Toujou, raconte-moi !
-J’ai pris mon épée, comme ça, l’homme s’empara de son arme , je lui ai tranché la jambe, comme ça et après, il était par terre et je l’ai tué en le plantant, comme ça ! HAHAHAHA »
Les deux hommes s’esclaffaient pendant que le conteur plantait son épée au sol du bateau, laissant se dégager quelques eaux.
« Mais Toujou, tu as percé le bateau ! On va mourir !
-Alors chantons mon ami, chantons et buvons pour braver la mort ! Eh-oh Galileo ! »
Quelques minutes plus tard, les deux hommes coulèrent et moururent, dévorés par les créatures marines qui ne rêvaient que de se venger. Cet incident n’eut aucun effet sur l’avenir et n’a aucun lien avec mon histoire, de près ou de loin, mais il me plaisait de la raconter.
Pour ma part…
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Comment ai-je pu accepter de venir jusqu’à Arasu ? Avec tous les mauvais souvenirs de la région que j’en ai ? Et toute sa populace ? Apparemment que ça aurait changé, qu’aujourd’hui, ça s’appellerait Narasu, un village où règnerait bientôt la paix et le melting-pot….mon œil oui ! J’étais tranquillement en vacances après cette guerre et voilà que Gensou me rappelle pour partir en mission dans ce « village club med ». Si c’était autant la paix, pourquoi y aurait-il des missions ? N’empêche que je n’ai pas eu trop le choix et ça, ça commence à me gaver sévère.
Mais bon pas le choix. Obligé de suivre un gars, un Junin, qui m’escortait jusqu’au lieu-dit « pour m’éviter tout problème ». Je pense surtout que mon sens de l’orientation est enfin reconnu comme complètement pourave. C’est au cours de ma traversée vers Narasu que je reçu mon ordre de mission : « Retrouver le clan Ourobouros et déterminer leur plan».
« Ourobouros ? Osai-je.
-Une ancienne compagnie pharmaceutique s’intéressant au génome ninja, à ses capacités. Ils croient en une théorie de l’évolution selon laquelle tout le monde obtiendrait la maîtrise du ninjutsu et où il serait alors possible de contrôler tous ces pouvoirs à l’envie.
-En quoi sont-ils dangereux ?
-Après avoir était raillé, ils se sont installés quelque part dans le Yuukan, jurant de se venger. Ayant sûrement eu plusieurs bases. Ils enlevèrent alors plusieurs ninjas afin de les analyser, d’effectuer des tests, pour les rendre différents. Beaucoup perdirent la vie. Un prisonnier réussit cependant à s’enfuir et à survivre avec de nouveaux pouvoirs. Keitaro Tameiki qu’il s’appelait. Mais ce résultat est effrayant, si ils arrivaient à monter une armée suffisamment puissante et à améliorer leur manipulation, qui sait ce qu’il adviendra. Des pouvoirs titanesques ? Ourobouros pourrait mener à une nouvelle guerre.
-Pourquoi dans ce cas faire appel à moi ? Mieux ne vaut-il pas envoyer les meilleurs hommes dans ce cas ?
-A Narasu, le dit Keitaro a aperçu au loin quelques-uns de ses geôliers en pleine discussion avec d’autres ninjas, mais les a fuis, surement traumatisé par d’anciens souvenirs. Il en a cependant fait part à des supérieurs. Une équipe a alors cherché à savoir avec qui Ourobouros pouvait être de mèches. Il semblerait qu’il s’agisse d’un clan qui vous intéresserait fortement. Le clan…
-Takamiya, le coupais je, prenant pleinement conscience du danger et prit soudain d’un intérêt pour la mission à venir. »
Enfin j’allais les rencontrer. Mon clan d’origine, ceux qui voulurent mener un coup d’état à Mahou avant de se faire décimer pour la plupart, à l’aide de la délation de la partie pacifiste du clan, ma partie, qui devint Takami lors de son exil afin de se protéger. Les Takamiya auraient un intérêt pour le sang obtus. Je ne pouvais que le confirmer, mes différents actes nécrophiles se déroulant pour la plupart dans un bain rouge provenant du cadavre. Une légende dit même que les yeux rouges caractéristiques à notre lignée proviendraient de tous les meurtres. Après tout, il s’agissait d’un clan d’assassins reconnu et craint. Souzen, un ancien ninja que j’avais rencontré lors de la mission de recherche de Makaya, m’avait appris qu’ils s’étaient installés non loin de Nobeoka et que le clan avait une maitrise de certaines techniques particulières. Je ne sais plus pourquoi ne m’y étais-je pas attardé à l’époque. Surement choqué d’apprendre que du sang ninja coulait dans mes veines depuis le début. Si effectivement techniques particulières au clan il existait, autant l’intérêt d’Ourobouros s’expliquait. Et je comprenais aussi rapidement l’intérêt des Takamiya : un accès à de plus grands pouvoirs, des meurtres à l’infini et la possibilité de renverser Mahou.
« Combien sommes-nous sur le coup ?
- Je n’en sais rien, ça tu le sauras sur place. D’ailleurs, ceci ne sera qu’une de tes missions de fond, en attendant, tu as une autre mission qui t’attend là-bas. Cette mission consiste à retrouver des trafiquants de drogues et les arrêter. Vous serez quatre. Oboro Muromachi, une Genin en provenance de Mahou. Elle a déjà participé à plusieurs missions à Narasu et elle pourrait être une alliée intéressante. Il y a ensuite Otarin Rekaishi, Junin de Chikara, il a sombré dans l’alcoolisme il y a peu et essayerait de redresser la barre, mais ses capacités parlent pour lui. Enfin, il y a Hyûma Shigo, un autre Genin, mais on aurait vanté ses capacités de déduction, d’analyse. De plus, il serait naturellement invisible. Je ne comprends pas bien cette phrase, mais c’est vous qui faites cette mission, pas moi, donc je m’en fous.
-Sympa !
-Honnête ! Répondit-il avec un grand sourire.
-Tais-toi, ça vaut mieux. »
Ainsi s’en suivi un silence pendant quelques heures jusqu’à apercevoir le village, ce que l’autre prit la peine de me remarquer. Comme si j’avais besoin qu’on me le dise, je devrais être aveugle pour le louper.
Arrivé devant les portes, je le quittai enfin pour rejoindre l’intérieur du village et me rendre compte d’une chose : Si c’était ça un village de vacances, je suppose qu’ils ont inventé les étoiles négatives. C’était triste et moche. Et je supposais, rien qu’à la vue, que la vie ici ne devait pas être facile tous les jours et je comprenais mieux pourquoi les agences de voyages dodoriennes (comprenez « à dos de dodos) ne proposaient pas encore ce lieu en guise de séjour dans leurs catalogues. Mais je n’avais pas le temps de m’y attarder et me rendait au lieu convenu du rendez-vous. Il s’agissait d’une petite baraque qui servait de point de rendez-vous pour plusieurs groupes. Je reconnu le chikarate présenté pendant mon trajet.
« Otarin je suppose ?
-Tu es ?
-Ax. Enchanté. Que sait-on déjà sur la mission ? Quels indices avons-nous ?
-Hé là, tout doux ! Tu viens à peine d’arriver, attendons l’arrivée de tous !
-C’est que je suis pressé d’en finir, moi. J’ai d’autres choses à faire, moi.
-Deux fois « moi » dans la même phrase, je sens qu’on est parti pour un superbe esprit de groupe.
-C’était pas censé être le dénommé Hyûma, la tête du groupe ? Ricanais-je.
-Hé le bougon, je suis celui qui dirige cette équipe, donc tu arrêtes de grommeler ou tu ne seras pas épargné au rapport.
-C’est bon, c’est bon. Tranquille. »
Cette journée commençait vraiment mal. Mais quand les autres arrivèrent, une sorte d’émulation me revigora un peu, à peine.
« Bon, par où on commence, questionna la fille du groupe.
-Apparemment, les drogues seraient composées de plantes nommées mysimeria, des plantes qui ne poussent pas beaucoup, et dont les feuilles se font rares. La médecine s’y est intéressé un moment, des médicaments puissants pouvant être crées, mais la faible quantité possédée et l’impossibilité de reproduire les soins à l’aide de produits synthétisés a conduit à la fin des recherches. Même pour un botaniste, en posséder reviendrait à devenir fortuné, tant les effets peuvent être nombreux. Au niveau de la drogue, c’est pareil, il existe moult effets différents. On pourrait sûrement en trouver dans le Yuukan et les contrôles plutôt corsés à l’entrée du village de Narasu, qui plus est maintenant que les gardiens savent ce que l’on cherche depuis une semaine déjà, auraient dû permettre de retrouver nos dealers, mais l’absence de résultat prouve que cette plante se trouve à l’intérieur du village de Narasu. Trouver où est une autre paire de manches. Cependant, nous savons qu’elle ne pousse que dans des lieux baignés de lumière en permanence, réduisant nos recherches à trois quartiers principalement qui correspondent à ce type. Ne voulant pas être découverts, je dirais qu’au moins le quartier Busha, bien trop public, est à éliminer. Il nous reste donc ici et ici.»
Il n’y a pas à dire, Hyûma possédait un tas d’informations utile et la rumeur sur son analyse s’avérait exacte. Je regardais la carte et les deux lieux cerclés. J’osais cependant.
« Mais, les quartiers ne sont pas tous sous notre contrôle et publics ? »
Tous rigolèrent et je compris la misère du village dans lequel je me suis embarqué. Les quartiers chauds ne devaient pas manquer et le crime faire plus légion que je ne le pensais.
On se rendit alors aux portes du premier quartier indiqué par l’homme-vêtement, Hyûma semblant posséder plus d’habits que de peau.
« Il nous faut un plan d’attaque, déclara notre chef.
-Ben, on y va et on cherche, on attend les dealers et on leur fonce dessus quand ils arrivent, proposa Oboro.
-On ne peut pas faire ça, imagine qu’ils nous repèrent, quatre ninjas ne passant pas inaperçus, ils pourraient rebrousser chemin.
-Ouais ben on reviendrait avec du renfort. Allez, on y va !
-J’ai peut-être un plan, annonçais-je. »
Tandis que j’expliquais un plan d’infiltration où un de nos membres se baladeraient dans les rues à la recherche d’informations tandis qu’un autre le suivait discrètement en cas de problème et pour rester en liaison avec les autres membres, les deux autres passant par les toits pour essayer de repérer quelque chose, je remarquais la mine boudeuse de la géante kunoichi qui ne semblait pas trop prête à voir notre groupe séparé dès le début de la mission. Par ailleurs, quand Otarin la proposa comme personne se baladant dans les rues en raison du fait qu’elle pourrait user de sa féminité pour pouvoir être convaincante et attirante auprès des dealers et qu’avec sa grande taille elle attirerait l’attention, permettant à celui qui la suivrait derrière d’être encore plus invisible, elle refusa directement, refusant pour justement sa féminité d’être laissée seule dans un quartier empli d’hommes plus dangereux les uns que les autres. Ce fut alors Otarin qui dû s’y coller, tandis que Hyûma suivrait naturellement derrière. Oboro et moi passèrent alors par les toits…enfin les toits, de la paillasse miteuse et des briques détruites devant laisser s’inonder toute la maison en cas de pluie. Tous les matins, lors de la rosée, ça devait être piscine pour tous ! Tandis que l’on cherchait, je tentais d’établir le contact avec ma partenaire qui semblait toujours un peu ronchon à l’idée que son plan ne fut pas choisi.
« T’inquiète pas, ça va bien se passer pour eux.
-Ta gueule, monsieur J-Ai-Un-Plan ! Je n’ai pas besoin de toi !
- Dans ce cas, séparons-nous, on pourra plus facilement chercher.
-NAN, TU RESTES AVEC MOI ! »
Je ne cherche plus à comprendre les femmes… Faut pas s’étonner que j’aie choisi la compagnie des mortes.
Après cinq minutes de recherches, deux évidences m’apparurent : 1) Tout le monde a l’air louche et pourrait probablement être un dealer ; 2) Je n’avais strictement aucune idée de la plante recherchée.
« Oboro…
-Qu’est-ce que tu me veux ?
-Tu sais à quoi ça ressemble de la mysimeria, toi ? »
A la manière dont elle ralentit après un sentiment de choc, je compris qu’on aurait pu chercher pendant encore très longtemps.
« Je contacte Hyûma, dis-je en activant mon micro. Hyûma, on a besoin de toi ! Nous n’avons aucune idée de ce à quoi ressemble cette plante.
-Cela ne sera peut-être pas nécessaire, Otarin est en pleine discussion avec plusieurs personnes depuis au moins une minute. Ça a l’air encourageant. Il fait mine d’en rechercher pour utilisation personnelle. Je pense que nous so… Attendez, ils partent et Otarin les suit, restez en contact ! Je le suis ! J’aurais besoin de vous, on va stopper ces mecs pour recueillir des informations et remonter jusqu’en haut de la source, si besoin. On se trouve vers le centre du quartier. On va la choper plus rapidement que prévu, cette mysimeria.
-Mysimeria dites-vous ? Que faites-vous là, vous n’êtes pas d’ici.»
Une voix qui m’était inconnue venait de prononcer ces mots. Le contact fut coupé mais, au son produit, cela annonçait surtout des soucis. Je m’en allais à toute allure, Oboro à mes arrières. Les retrouver s’annoncer plutôt simple, tant les lieux étaient éclairés. Même nous n’étions pas forcément discrets sur les toits, mais au moins ne paraissions nous pas tous ensemble. Quand je repérai Hyûma, entouré de trois hommes, je ne pu m’empêcher de crier son nom, avant qu’Oboro m’attrapa par la nuque et me plaqua ventre à terre contre le toit de la baraque la plus proche.
« Abruti, on doit rester planqué. Il sera plus simple de l’aider si il n’y a que lui prisonnier. »
Elle avait totalement raison, mais je ne pouvais pas rester sans rien faire. Hors de question de perdre sa trace. Je me relevais prudemment en demandant à ma partenaire de surveiller mes arrières. C’est alors que deux des trois hommes que j’avais aperçu sautèrent sur le toit où nous nous trouvions. Je prévins de suite Oboro de ne pas se précipiter, elle qui semblait déjà craquer ses poings, prête à se bastonner. S’ils sont de Narasu, leur niveau ne devait pas être faible. Au contraire, je demandais à celle qui faisait plus d’une tête de plus que moi de couvrir mes arrières. Le manque de réponse et le bruit sourd qui s’en suivit n’indiqua rien de bon. Je me retournais alors pour apercevoir le troisième homme. J’étais complètement cerné, mais cela signifiait que Hyûma était encore à terre là où je l’avais aperçu. Si je pouvais attraper mes deux compagnons, je pourrai fuir en attendant de trouver un autre plan pour me rapprocher du chef d’équipe qui devait se trouver bien seul, mais sans danger, du moins, c’est ce que j’espérais.
Prendre l’initiative pouvait se relever payant. Ainsi, j’attaquais directement sans mot dire par une rafale de vent en direction de celui qui venait de faire tomber ma coéquipière. Il se retrouva projeter sur le mur de la maison d’en face et je pu courir vers Oboro. Quand je lui pris le bras, les deux autres assaillants se positionnèrent à mes côtés. L’un tenta un coup de pied fouetté que je parai avec mon bras tandis que l’autre lançait une arme vers moi que je n’eus pas le temps d’identifier mais qui ressemblait vaguement à un kunai.
Pas le temps d’esquiver, je réutilisais mon bras pour éviter une blessure au visage. Je pu alors m’apercevoir que l’objet en question n’était point un kunai mais….une seringue.
« Fais de beaux rêves, ricana mon premier adversaire qui appuya sur un bouton qui injecta un produit qui m….. (nan mais nan, je m’endors peut-être mais laissez-moi finir ma pensée, pour faire comprendre au lecteur…nan ? Ca ne s’est jamais vu, alors laissez-moi… Tant pis.. )
Putain, je suis où, pourquoi il fait tout noir ? Ah nan, j’ai les yeux fermés ! Faut que j’ouvre les yeux. ALLEZ UN EFFORT ! CERVEAU REAGIT !!!!! RAAAAAAAAAHHHHH !!!
« HAHAHAHA Il arrête pas de bouger !!! HAHAHAHAHAHAHA !!!! »
Cette voix, c’était Otarin… Mais qu’est ce qui le fait rire. Et où on est ? Et pourquoi je n’arrive pas à ouvrir ces putains d’yeux ni même bouger un muscle ? PUTAIN !!!! J’entendais autour de moi différents sons, certains paraissaient sauter en tous sens où je ne savais quoi. Je m’en foutais royalement d’ailleurs, j’en avais juste marre. Soudainement, une voix un peu brouillée se fit entendre.
« Bienvenue chers shinobis en notre humble demeure. Vous quatre pensiez pouvoir nous piéger, mais c’est l’arroseur arrosé, hein ? »
Il ricana et je pu analyser un peu ses dires, tandis qu’Otarin riait toujours aussi fort, comme si il ne comprenait pas la galère dans laquelle on se trouvait.
« La mysimeria. La mysimeria. Jolie plante hein. Vous savez, c’est très drôle, elle peut avoir un tas d’effets différents, ce que vous n’allez pas tarder à remarquer, si ce n’est déjà fait. Attaché à ces chaînes, vous ne pourrez pas partir trop loin. Mais, à vrai dire, je vais peut-être vous laisser vous en sortir. Enfin, peut-être pas tous. Prenez ça pour un exemple de ce que nous avons pu ressentir, nous, shinobis araséens. Mais comme disait cette phrase célèbre, provenant d’un autre continent « I want to play a game ! »
« Et même qu’un jour, je suis tombé sur un ninja, un ninja comme toi, ouais, crois-moi. Et tu sais ce que je lui ai dit, tu sais ce que je lui ai dit, hein ?
-Nan, dis-moi Toujou, qu’est-ce que tu lui as dit à ce gars-là, hahaha ?
-Et ben je lui ai rien dit, je l’ai attrapé et je l’ai frappé, frappé, et frappé encore. Je lui ai mis un coup de poing, puis un coup de pied. »
Pendant qu’il racontait son histoire en gesticulant pour mimer ses dires, Toujou s’empara d’une autre bouteille qu’il ouvrit d’un coup du tranchant de sa main, en rigolant, avant d’en boire un pleine gorgée et de tendre le contenant à son camarade, qui ne pouvait de toute manière pas être bien pire que son état actuel.
« Mais dis-moi, Toujou, tu l’as pas tué quand même, si ?
-Et ben si ! Et tu sais comment je l’ai tué ?
-Nan, raconte-moi Toujou, raconte-moi !
-J’ai pris mon épée, comme ça, l’homme s’empara de son arme , je lui ai tranché la jambe, comme ça et après, il était par terre et je l’ai tué en le plantant, comme ça ! HAHAHAHA »
Les deux hommes s’esclaffaient pendant que le conteur plantait son épée au sol du bateau, laissant se dégager quelques eaux.
« Mais Toujou, tu as percé le bateau ! On va mourir !
-Alors chantons mon ami, chantons et buvons pour braver la mort ! Eh-oh Galileo ! »
Quelques minutes plus tard, les deux hommes coulèrent et moururent, dévorés par les créatures marines qui ne rêvaient que de se venger. Cet incident n’eut aucun effet sur l’avenir et n’a aucun lien avec mon histoire, de près ou de loin, mais il me plaisait de la raconter.
Pour ma part…
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Comment ai-je pu accepter de venir jusqu’à Arasu ? Avec tous les mauvais souvenirs de la région que j’en ai ? Et toute sa populace ? Apparemment que ça aurait changé, qu’aujourd’hui, ça s’appellerait Narasu, un village où règnerait bientôt la paix et le melting-pot….mon œil oui ! J’étais tranquillement en vacances après cette guerre et voilà que Gensou me rappelle pour partir en mission dans ce « village club med ». Si c’était autant la paix, pourquoi y aurait-il des missions ? N’empêche que je n’ai pas eu trop le choix et ça, ça commence à me gaver sévère.
Mais bon pas le choix. Obligé de suivre un gars, un Junin, qui m’escortait jusqu’au lieu-dit « pour m’éviter tout problème ». Je pense surtout que mon sens de l’orientation est enfin reconnu comme complètement pourave. C’est au cours de ma traversée vers Narasu que je reçu mon ordre de mission : « Retrouver le clan Ourobouros et déterminer leur plan».
« Ourobouros ? Osai-je.
-Une ancienne compagnie pharmaceutique s’intéressant au génome ninja, à ses capacités. Ils croient en une théorie de l’évolution selon laquelle tout le monde obtiendrait la maîtrise du ninjutsu et où il serait alors possible de contrôler tous ces pouvoirs à l’envie.
-En quoi sont-ils dangereux ?
-Après avoir était raillé, ils se sont installés quelque part dans le Yuukan, jurant de se venger. Ayant sûrement eu plusieurs bases. Ils enlevèrent alors plusieurs ninjas afin de les analyser, d’effectuer des tests, pour les rendre différents. Beaucoup perdirent la vie. Un prisonnier réussit cependant à s’enfuir et à survivre avec de nouveaux pouvoirs. Keitaro Tameiki qu’il s’appelait. Mais ce résultat est effrayant, si ils arrivaient à monter une armée suffisamment puissante et à améliorer leur manipulation, qui sait ce qu’il adviendra. Des pouvoirs titanesques ? Ourobouros pourrait mener à une nouvelle guerre.
-Pourquoi dans ce cas faire appel à moi ? Mieux ne vaut-il pas envoyer les meilleurs hommes dans ce cas ?
-A Narasu, le dit Keitaro a aperçu au loin quelques-uns de ses geôliers en pleine discussion avec d’autres ninjas, mais les a fuis, surement traumatisé par d’anciens souvenirs. Il en a cependant fait part à des supérieurs. Une équipe a alors cherché à savoir avec qui Ourobouros pouvait être de mèches. Il semblerait qu’il s’agisse d’un clan qui vous intéresserait fortement. Le clan…
-Takamiya, le coupais je, prenant pleinement conscience du danger et prit soudain d’un intérêt pour la mission à venir. »
Enfin j’allais les rencontrer. Mon clan d’origine, ceux qui voulurent mener un coup d’état à Mahou avant de se faire décimer pour la plupart, à l’aide de la délation de la partie pacifiste du clan, ma partie, qui devint Takami lors de son exil afin de se protéger. Les Takamiya auraient un intérêt pour le sang obtus. Je ne pouvais que le confirmer, mes différents actes nécrophiles se déroulant pour la plupart dans un bain rouge provenant du cadavre. Une légende dit même que les yeux rouges caractéristiques à notre lignée proviendraient de tous les meurtres. Après tout, il s’agissait d’un clan d’assassins reconnu et craint. Souzen, un ancien ninja que j’avais rencontré lors de la mission de recherche de Makaya, m’avait appris qu’ils s’étaient installés non loin de Nobeoka et que le clan avait une maitrise de certaines techniques particulières. Je ne sais plus pourquoi ne m’y étais-je pas attardé à l’époque. Surement choqué d’apprendre que du sang ninja coulait dans mes veines depuis le début. Si effectivement techniques particulières au clan il existait, autant l’intérêt d’Ourobouros s’expliquait. Et je comprenais aussi rapidement l’intérêt des Takamiya : un accès à de plus grands pouvoirs, des meurtres à l’infini et la possibilité de renverser Mahou.
« Combien sommes-nous sur le coup ?
- Je n’en sais rien, ça tu le sauras sur place. D’ailleurs, ceci ne sera qu’une de tes missions de fond, en attendant, tu as une autre mission qui t’attend là-bas. Cette mission consiste à retrouver des trafiquants de drogues et les arrêter. Vous serez quatre. Oboro Muromachi, une Genin en provenance de Mahou. Elle a déjà participé à plusieurs missions à Narasu et elle pourrait être une alliée intéressante. Il y a ensuite Otarin Rekaishi, Junin de Chikara, il a sombré dans l’alcoolisme il y a peu et essayerait de redresser la barre, mais ses capacités parlent pour lui. Enfin, il y a Hyûma Shigo, un autre Genin, mais on aurait vanté ses capacités de déduction, d’analyse. De plus, il serait naturellement invisible. Je ne comprends pas bien cette phrase, mais c’est vous qui faites cette mission, pas moi, donc je m’en fous.
-Sympa !
-Honnête ! Répondit-il avec un grand sourire.
-Tais-toi, ça vaut mieux. »
Ainsi s’en suivi un silence pendant quelques heures jusqu’à apercevoir le village, ce que l’autre prit la peine de me remarquer. Comme si j’avais besoin qu’on me le dise, je devrais être aveugle pour le louper.
Arrivé devant les portes, je le quittai enfin pour rejoindre l’intérieur du village et me rendre compte d’une chose : Si c’était ça un village de vacances, je suppose qu’ils ont inventé les étoiles négatives. C’était triste et moche. Et je supposais, rien qu’à la vue, que la vie ici ne devait pas être facile tous les jours et je comprenais mieux pourquoi les agences de voyages dodoriennes (comprenez « à dos de dodos) ne proposaient pas encore ce lieu en guise de séjour dans leurs catalogues. Mais je n’avais pas le temps de m’y attarder et me rendait au lieu convenu du rendez-vous. Il s’agissait d’une petite baraque qui servait de point de rendez-vous pour plusieurs groupes. Je reconnu le chikarate présenté pendant mon trajet.
« Otarin je suppose ?
-Tu es ?
-Ax. Enchanté. Que sait-on déjà sur la mission ? Quels indices avons-nous ?
-Hé là, tout doux ! Tu viens à peine d’arriver, attendons l’arrivée de tous !
-C’est que je suis pressé d’en finir, moi. J’ai d’autres choses à faire, moi.
-Deux fois « moi » dans la même phrase, je sens qu’on est parti pour un superbe esprit de groupe.
-C’était pas censé être le dénommé Hyûma, la tête du groupe ? Ricanais-je.
-Hé le bougon, je suis celui qui dirige cette équipe, donc tu arrêtes de grommeler ou tu ne seras pas épargné au rapport.
-C’est bon, c’est bon. Tranquille. »
Cette journée commençait vraiment mal. Mais quand les autres arrivèrent, une sorte d’émulation me revigora un peu, à peine.
« Bon, par où on commence, questionna la fille du groupe.
-Apparemment, les drogues seraient composées de plantes nommées mysimeria, des plantes qui ne poussent pas beaucoup, et dont les feuilles se font rares. La médecine s’y est intéressé un moment, des médicaments puissants pouvant être crées, mais la faible quantité possédée et l’impossibilité de reproduire les soins à l’aide de produits synthétisés a conduit à la fin des recherches. Même pour un botaniste, en posséder reviendrait à devenir fortuné, tant les effets peuvent être nombreux. Au niveau de la drogue, c’est pareil, il existe moult effets différents. On pourrait sûrement en trouver dans le Yuukan et les contrôles plutôt corsés à l’entrée du village de Narasu, qui plus est maintenant que les gardiens savent ce que l’on cherche depuis une semaine déjà, auraient dû permettre de retrouver nos dealers, mais l’absence de résultat prouve que cette plante se trouve à l’intérieur du village de Narasu. Trouver où est une autre paire de manches. Cependant, nous savons qu’elle ne pousse que dans des lieux baignés de lumière en permanence, réduisant nos recherches à trois quartiers principalement qui correspondent à ce type. Ne voulant pas être découverts, je dirais qu’au moins le quartier Busha, bien trop public, est à éliminer. Il nous reste donc ici et ici.»
Il n’y a pas à dire, Hyûma possédait un tas d’informations utile et la rumeur sur son analyse s’avérait exacte. Je regardais la carte et les deux lieux cerclés. J’osais cependant.
« Mais, les quartiers ne sont pas tous sous notre contrôle et publics ? »
Tous rigolèrent et je compris la misère du village dans lequel je me suis embarqué. Les quartiers chauds ne devaient pas manquer et le crime faire plus légion que je ne le pensais.
On se rendit alors aux portes du premier quartier indiqué par l’homme-vêtement, Hyûma semblant posséder plus d’habits que de peau.
« Il nous faut un plan d’attaque, déclara notre chef.
-Ben, on y va et on cherche, on attend les dealers et on leur fonce dessus quand ils arrivent, proposa Oboro.
-On ne peut pas faire ça, imagine qu’ils nous repèrent, quatre ninjas ne passant pas inaperçus, ils pourraient rebrousser chemin.
-Ouais ben on reviendrait avec du renfort. Allez, on y va !
-J’ai peut-être un plan, annonçais-je. »
Tandis que j’expliquais un plan d’infiltration où un de nos membres se baladeraient dans les rues à la recherche d’informations tandis qu’un autre le suivait discrètement en cas de problème et pour rester en liaison avec les autres membres, les deux autres passant par les toits pour essayer de repérer quelque chose, je remarquais la mine boudeuse de la géante kunoichi qui ne semblait pas trop prête à voir notre groupe séparé dès le début de la mission. Par ailleurs, quand Otarin la proposa comme personne se baladant dans les rues en raison du fait qu’elle pourrait user de sa féminité pour pouvoir être convaincante et attirante auprès des dealers et qu’avec sa grande taille elle attirerait l’attention, permettant à celui qui la suivrait derrière d’être encore plus invisible, elle refusa directement, refusant pour justement sa féminité d’être laissée seule dans un quartier empli d’hommes plus dangereux les uns que les autres. Ce fut alors Otarin qui dû s’y coller, tandis que Hyûma suivrait naturellement derrière. Oboro et moi passèrent alors par les toits…enfin les toits, de la paillasse miteuse et des briques détruites devant laisser s’inonder toute la maison en cas de pluie. Tous les matins, lors de la rosée, ça devait être piscine pour tous ! Tandis que l’on cherchait, je tentais d’établir le contact avec ma partenaire qui semblait toujours un peu ronchon à l’idée que son plan ne fut pas choisi.
« T’inquiète pas, ça va bien se passer pour eux.
-Ta gueule, monsieur J-Ai-Un-Plan ! Je n’ai pas besoin de toi !
- Dans ce cas, séparons-nous, on pourra plus facilement chercher.
-NAN, TU RESTES AVEC MOI ! »
Je ne cherche plus à comprendre les femmes… Faut pas s’étonner que j’aie choisi la compagnie des mortes.
Après cinq minutes de recherches, deux évidences m’apparurent : 1) Tout le monde a l’air louche et pourrait probablement être un dealer ; 2) Je n’avais strictement aucune idée de la plante recherchée.
« Oboro…
-Qu’est-ce que tu me veux ?
-Tu sais à quoi ça ressemble de la mysimeria, toi ? »
A la manière dont elle ralentit après un sentiment de choc, je compris qu’on aurait pu chercher pendant encore très longtemps.
« Je contacte Hyûma, dis-je en activant mon micro. Hyûma, on a besoin de toi ! Nous n’avons aucune idée de ce à quoi ressemble cette plante.
-Cela ne sera peut-être pas nécessaire, Otarin est en pleine discussion avec plusieurs personnes depuis au moins une minute. Ça a l’air encourageant. Il fait mine d’en rechercher pour utilisation personnelle. Je pense que nous so… Attendez, ils partent et Otarin les suit, restez en contact ! Je le suis ! J’aurais besoin de vous, on va stopper ces mecs pour recueillir des informations et remonter jusqu’en haut de la source, si besoin. On se trouve vers le centre du quartier. On va la choper plus rapidement que prévu, cette mysimeria.
-Mysimeria dites-vous ? Que faites-vous là, vous n’êtes pas d’ici.»
Une voix qui m’était inconnue venait de prononcer ces mots. Le contact fut coupé mais, au son produit, cela annonçait surtout des soucis. Je m’en allais à toute allure, Oboro à mes arrières. Les retrouver s’annoncer plutôt simple, tant les lieux étaient éclairés. Même nous n’étions pas forcément discrets sur les toits, mais au moins ne paraissions nous pas tous ensemble. Quand je repérai Hyûma, entouré de trois hommes, je ne pu m’empêcher de crier son nom, avant qu’Oboro m’attrapa par la nuque et me plaqua ventre à terre contre le toit de la baraque la plus proche.
« Abruti, on doit rester planqué. Il sera plus simple de l’aider si il n’y a que lui prisonnier. »
Elle avait totalement raison, mais je ne pouvais pas rester sans rien faire. Hors de question de perdre sa trace. Je me relevais prudemment en demandant à ma partenaire de surveiller mes arrières. C’est alors que deux des trois hommes que j’avais aperçu sautèrent sur le toit où nous nous trouvions. Je prévins de suite Oboro de ne pas se précipiter, elle qui semblait déjà craquer ses poings, prête à se bastonner. S’ils sont de Narasu, leur niveau ne devait pas être faible. Au contraire, je demandais à celle qui faisait plus d’une tête de plus que moi de couvrir mes arrières. Le manque de réponse et le bruit sourd qui s’en suivit n’indiqua rien de bon. Je me retournais alors pour apercevoir le troisième homme. J’étais complètement cerné, mais cela signifiait que Hyûma était encore à terre là où je l’avais aperçu. Si je pouvais attraper mes deux compagnons, je pourrai fuir en attendant de trouver un autre plan pour me rapprocher du chef d’équipe qui devait se trouver bien seul, mais sans danger, du moins, c’est ce que j’espérais.
Prendre l’initiative pouvait se relever payant. Ainsi, j’attaquais directement sans mot dire par une rafale de vent en direction de celui qui venait de faire tomber ma coéquipière. Il se retrouva projeter sur le mur de la maison d’en face et je pu courir vers Oboro. Quand je lui pris le bras, les deux autres assaillants se positionnèrent à mes côtés. L’un tenta un coup de pied fouetté que je parai avec mon bras tandis que l’autre lançait une arme vers moi que je n’eus pas le temps d’identifier mais qui ressemblait vaguement à un kunai.
Pas le temps d’esquiver, je réutilisais mon bras pour éviter une blessure au visage. Je pu alors m’apercevoir que l’objet en question n’était point un kunai mais….une seringue.
« Fais de beaux rêves, ricana mon premier adversaire qui appuya sur un bouton qui injecta un produit qui m….. (nan mais nan, je m’endors peut-être mais laissez-moi finir ma pensée, pour faire comprendre au lecteur…nan ? Ca ne s’est jamais vu, alors laissez-moi… Tant pis.. )
Putain, je suis où, pourquoi il fait tout noir ? Ah nan, j’ai les yeux fermés ! Faut que j’ouvre les yeux. ALLEZ UN EFFORT ! CERVEAU REAGIT !!!!! RAAAAAAAAAHHHHH !!!
« HAHAHAHA Il arrête pas de bouger !!! HAHAHAHAHAHAHA !!!! »
Cette voix, c’était Otarin… Mais qu’est ce qui le fait rire. Et où on est ? Et pourquoi je n’arrive pas à ouvrir ces putains d’yeux ni même bouger un muscle ? PUTAIN !!!! J’entendais autour de moi différents sons, certains paraissaient sauter en tous sens où je ne savais quoi. Je m’en foutais royalement d’ailleurs, j’en avais juste marre. Soudainement, une voix un peu brouillée se fit entendre.
« Bienvenue chers shinobis en notre humble demeure. Vous quatre pensiez pouvoir nous piéger, mais c’est l’arroseur arrosé, hein ? »
Il ricana et je pu analyser un peu ses dires, tandis qu’Otarin riait toujours aussi fort, comme si il ne comprenait pas la galère dans laquelle on se trouvait.
« La mysimeria. La mysimeria. Jolie plante hein. Vous savez, c’est très drôle, elle peut avoir un tas d’effets différents, ce que vous n’allez pas tarder à remarquer, si ce n’est déjà fait. Attaché à ces chaînes, vous ne pourrez pas partir trop loin. Mais, à vrai dire, je vais peut-être vous laisser vous en sortir. Enfin, peut-être pas tous. Prenez ça pour un exemple de ce que nous avons pu ressentir, nous, shinobis araséens. Mais comme disait cette phrase célèbre, provenant d’un autre continent « I want to play a game ! »
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Re: Narasu
"Mysimeria par ci, mysimeria par là... allez tous vous faire foutre, les camés!"
Plus ou moins ce qu'Oboro aurait hurlé si elle en était capable. Son coeur commençait déjà à valdinguer contre sa poitrine, surexcité par la substance qu'on leur avait injecté. Pour la plupart des gens, l'afflux sanguin causait effectivement des crises de rires totalement absurdes, oui. Pour ceux qui avaient l'impression que leur torse allait exploser, l'expérience était nettement moins agréable.
Ca n'était pas la première fois pour elle. Déjà, il y avait le Ganseki, qui rendait très facilement malade quand on poussait.
Mais surtout, elle avait déjà eu l'occasion d'y toucher, au détour d'une soirée où les gens s'amusaient un peu n'importe comment. Curieuse, elle s'était alors renseignée. A la base, c'était une fleur jaune assez banale, qui n'avait rien de jolie: Solanum lycopersiatum. Elle évoquait à peine les soleils qui ponctuaient systématiquement les dessins d'un enfant. Si on la laissait tranquille, elle donnait naissance à un fruit rouge bien connu. Une tomate.
Et donc, tous devenaient pétés de rire par qu'on leur avait injecté un dérivé de poudre de tomate exotique modifiée pour avoir des usages récréatifs. Ca, c'était très con.
Et les voilà qui étaient enchaînés dans une salle aussi glauque que possible. En face d'elle, Otarin était à moitié renversé au sol. Il se serait bien roulé par terre, hilare, mais ses chaîne l'empêchaient de descendre aussi bas.
Ax souriait comme un con, mais il avait arrêté de baver. C'était déjà ça. Elle n'y arrivait pas, elle.
Quant au dernier... comment s'appelait-il, déjà? C'était un nom qu'elle avait déjà entendu plusieurs fois, mais elle l'avait zappé. Le gringalet ne lui avait pas fait grande impression, de toute manière. Couvert des pieds à la tête, il donnait l'impression d'un épouvantail. Normalement, un attirail pareil, ça attirait l'attention.
Et pourtant... elle ne le voyait pas.
Ou alors, elle était sacrément amochée. C'était certain: déjà, elle avait clairement l'impression d'être dans une forêt typique de mahou, à ceci près qu'ils étaient tous enchaînés à un mur qui ne donnait sur rien du tout et que la porte de la salle était encastrée dans un tronc d'arbre mort.
Cela faisait maintenant trois minutes qu'elle regardait fixement un pivert essayer de venir a bout des chaînes du gensouard. Le bruit qu'il faisait lui donnait terriblement mal au crâne.
Et elle sentait bien que ça n'était pas comme ça qu'elle allait réussir à se tirer de là.
-Oatirn?, appela-t-elle faiblement.
Pas de réaction. Elle ne vit même pas le concerné se tourner dans sa direction d'un air curieux, et ne l'entendit pas lui répondre entre deux rires. Tant pis pour lui, pensa-t-elle.
Quelque chose attira son attention, pourtant. Du mouvement droit devant. La porte n'avait pas bougée, elle en était sûre. Mais quelque chose avait quitté une souche d'arbre pour se rapprocher d'eux. D'elle, plutôt. Elle ne se sentait pas rassurée.
C'était gros. La première chose qui lui vint à l'esprit fut un ours. Elle était dans une forêt, pas dans... non. Elle n'était pas dans une forêt. Ca, c'était son trip. Elle était à Narasu. Et son trip incluait un ours difforme à deux têtes, remarqua-t-elle. Qui se scinda en deux.
Il lui fallut plisser des yeux comme une tarée pour distinguer les deux hommes qui lui faisaient face. L'un d'eux projeta son bras vers elle, avec tant de force qu'elle se jeta au sol de peur d'être frappée.
Aucun impact ne vint. Elle avait du rêver. La main de l'homme lui redressa bien le visage pour mieux voir son état, mais il n'y avait là aucune violence. Elle l'entendit dire quelque chose que ses migraines l'empêchaient de comprendre. Aussi ferma-t-elle les yeux pour se laisser pendre tranquillement à ses chaînes, épuisée.
Ca lui faisait terriblement mal aux bras, mais au moins, elle était bien.
Ce qui n'avait aucun sens, se dit-elle une minute plus tard en relevant la tête.
Ils étaient dans la merde, d'accord. Mais Hyûma n'était pas là. Elle se força à réfléchir. Soit il ne s'était pas fait prendre, soit il était ailleurs. On leur avait injecté de la merde dans les veines. Faîte à partir d'une poudre que les gens se contentaient habituellement de respirer. Meh. Quel genre de con jouerait à ça? 'Sûr, ça calmait méchamment les ninjas, mais y'avait plus expéditif pour les amocher.
Très lentement, Oboro commença à étudier son environnement. Des arbres. Des arbres. Des arbres.
"Okay, laissez tomber", se dit-elle. Dans ce cas, il ne lui restait plus qu'une seul chose à faire.
Ses quatre geôliers ne comprirent pas immédiatement ce qu'il se passait. Leur porte-parole avait quitté la salle pour aller porter la mauvaise nouvelle aux autres: ils avaient des ninjas qui s'étaient invités chez eux, ce qui signifiait qu'ils avaient attiré l'attention d'un trop gros poisson. Pire encore, Kiritsu n'allait pas s'arrêter là. Ils allaient devoir se montrer extrêmement prudents, et régir intelligemment.
Dans l'immédiat, ça voulait surtout dire s'assurer que les ninjas qu'ils surveillaient restent bien là. C'est pourquoi ils étaient quatre à les surveiller, et que trois d'entre eux étaient versés dans les arts ninjas. Ils ne se feraient pas berner par un quelconque artifice. Sans compter que leurs invités étaient sous acides.
Les deux hommes riaient comme des cons, tant mieux pour eux. La troisième avait l'air de badder méchamment, par contre. Spasmes, sueurs, teinte rouge vif due à la nervosité et respiration sacadée, elle leur faisait la totale. Encore heureux qu'elle ne criait pas, même si elle couinait bizarrement.
Pas mauvaises graines pour un sou malgré leur statut de malfrats confirmés, deux d'entre eux s'approchèrent d'elle pour la soulager un peu. De l'eau, un torchon, et une légère relaxe des chaînes pour qu'elle soit un peu plus à l'aise. Ils eurent même la délicatesse de la recoiffer sommairement, rabattant ses cheveux en arrière pour éviter qu'elle ne bave encore dessus.
-Tu devrais pas faire ça, c'est une ninja.
-T'as vu son état?
-Si elle se tire, on va tous les deux se faire bouffer.
-C'est bon, c'est bon. Juste comme ça.
-Si elle fait mine de se tirer, on la trucide, indiqua sommairement un troisième.
-Pas besoin... attachez la bien, c'est tout.
Au final, ils s'étaient contentés de donner un peu plus de leste aux chaines, pour qu'elle puisse s'étaler au sol. Peut être dormir. Ils verraient bien. Au bout de quelques minutes, elle s'était calmée. C'était au tour de l'autre crétin de s'exciter, par contre. Le blondinet qui souriait comme un débile commença à chanter, en employant des sons qui n'appartenaient à aucun langage humain.
-DNS MN DSRT NTLLLLLHH, LS C'CTUS SNT N FLRS! (Dans mon désert nataaaaahaleuh / les caaaaactus sont en fleeeeuuuurs!)
-Putain, il fait chier...
-BN, JVH PLS TRVR, TMSSNS SNT FMS! (BN, je ne veux plus te revoir, tes missions sont fumeuses!)
Le problème, c'était qu'il chantait tellement fort que l'air commençait à vibrer. Et ça, les Naraséens s'en inquiétèrent rapidement. Ils parvenaient à sentir le chakra se diffuser dans la pièce. A un rythme alarmant.
-Putain de ninja...
-Fais le taire. Vite.
-J'essaie, mais... eh, aidez moi, intima-t-il en essayant de ceinturer Otarin.
-AAAIEUH! PUTAIN, IL MORD, LE CHAMEAU!
-Et il frappe, aussi!, s'exclama Otarin en éjectant d'un coup de boule l'un de ses adversaires au tapis.
Les trois malfrats échangèrent un regard, surpris. Tous se jetèrent sur le chikarate, qui se débattait de son mieux sous la rossée qu'on lui administrait. Le drogue lui faisait un drôle d'effet, mais il n'avait pas perdu toute sa tête. Par contre, chaque coup qu'on lui portait lui donnait une furieuse envie de rire. Mais lui aussi -non, lui en particulier- avait eu son lot de soirées où ses neurones avaient été ravagés par des substances en tout genre.
Totalement hilare et couvert d'hématomes, il fit finalement mine de se calmer. Son plan avait plus ou moins marché, à ce stade. Il avait fait une excellente diversion, et maintenant qu'Oboro avait eu le temps de se préparer, le Ganseki n'allait plus tarder. Forcément, on ne pouvait pas garder captif un monstre pareil, devinait le junin. Ils allaient s'enfuir.
A moins que...
Otarin eut une grosse appréhension, pour le coup. Mais c'était trop tard: un pan entier de la salle explosa sous le choc de la genin. Elle s'y fracassa de toutes ses forces, bondissant en diagonale sans prêter attention à quoi que ce soit. Ses chaînes se disloquèrent dans un craquement crissant, les briques furent pulvérisées, et ces bruits se répétèrent encore et encore tandis que la mahousarde traversait le bâtiment.
Elle était en train de fuir, comme prévu.
Sans eux, par contre.
Pour le coup, Otarin se sentit franchement seul.
-PUTAIN, OBORO, ET NOUS ALORS?
-ILS S'ENFUIENT!
-QUE DALLE, ELLE S'ENFUIT, ELLE ET ELLE SEULE!!, ragea le junin. J'VOUS SERS DE PUNCHING-BALL POUR LA LAISSER CHARGER SON TRUC, ET LE SEUL TRUC QU'ELLE TROUVE A FAIRE POUR ME RENVOYER L'ASCENSEUR C'EST DE SE TIRER DE LA! PUTAIN NAN MAIS LES GONZESSES J'VOUS JURE! BN DE MERDE!
Otarin leva les poings au ciels, dans un mouvement haineux envers le monde entier et la gente féminine qui ne lui apportait décidément que des problèmes quoi qu'il arrive. Il remarqua très vaguement les deux malfrats encore valide s'écarter de lui alors qu'un pan de plafond achevait de s'effondrer, sans vraiment affecter le junin.
Son intelligence, par contre...
Il lui fallut dix bonnes secondes pour remarquer que ses chaînes n'étaient plus fixées au mur, et qu'il était libre. Cinq de plus pour remarquer qu'il n'y avait plus vraiment de mur, d'ailleurs.
Déjà, Ax commençait à progresser dans le sillon de ruines tracé par la Gansekiste. Tellement lentement qu'Otarin essaya de le prendre sur son dos, sans succès. Il abandonna l'idée et se contenta de le pousser à deux mains en priant pour qu'il ne s'effondre pas.
Derrière eux, les geôliers encore groggy commençaient à se reprendre. Ils n'en croyaient pas leurs yeux et sentaient bien que tout ça allait très mal finir, pour eux. Mais les deux prisonniers n'avaient que vingt secondes d'avance sur eux. La partie n'était pas encore jouée.
-Patrouille Héron? On a une urgence sur le quartier 14. Il semblerait que...
-On est déjà sur place, merci. Un jutsu pareil, ça se flaire au kilomètre près.
-Qu'est ce que ça donne?
-Il semblerait qu'on ait un déserteur qui s'est mal placé, comme prévu. Un truc pareil, ça peut être autre chose. Ramenez du monde, ça servira.
La chunin abandonna sa radio et jeta un regard en direction de la foule qui s'accumulait dans la rue. Quelque chose de gros s'était visiblement effondré dans la façade d'un hôtel, et était retombé lourdement sur la chaussée. Déjà, deux de ses genin tentaient de contenir la foule, l'un d'eux faisant usage de clones pour se faciliter la tâche. Le troisième, un albinos freluquet qui s'était joint à elle il y a moins d'une heure, se contenta de la suivre.
Vraiment mal à l'aise à l'idée d'affronter du gros poisson, la chunin ingurgita une pilule de sa composition en s'approchant de la zone d'impact, poignard à la main.
Ce qu'elle y trouva était assez... déconcertant. Les projectiles humaines se faisaient rares, de nos jours.
-C'est elle!, s'exclama Hyûma.
-La déserteuse qui vous a attaqué?
-Non, non. Elle était avec moi, et a disparu elle aussi quand ils nous ont attaqué. Vu son état, elle a aussi du se faire capturer, comme on le craignait, mais par contre...
-C'est ta coéquipière?, insista la chunin.
-Oui. Murochi... Oboro... quelque chose comme ça.
Par un étrange coup du sort, Hyûma ne s'était pas fait prendre. Il en était le premier surpris. C'était lui qui, au début, avait été accosté par leurs agresseurs. Otarin s'en était rendu compte juste à temps, et les avait forcé à se concentrer sur lui avec sa brutalité usuelle. Sauf que cette fois, foncer dans le tas n'avait pas suffit pour assurer au chikarate une victoire facile. Hyûma l'avait assisté de son mieux, en restant en retrait, mais décida finalement de s'éclipser lorsqu'il devint évident qu'il ne pouvait plus rien faire d'utile.
Dix minutes plus tard, par contre, il avait réussi à retrouver une patrouille et à leur expliquer sa situation, ce qui lui permit d'en informer le QG dans la foulée. Probablement la meilleure décision, même si son détail des évènement était sacrément confus.
-Euh... excusez moi?, tenta Hyûma.
-'Ttends. Je ne sais pas ce qu'il lui ont fait, mais elle a vraiment besoin de moi.
Hyûma regarda la chunin fournir les premiers soins à la jeune femme, l'air contrarié. Son diagnostic au chakra lui offra le détail des maux dont souffrait la genin, et elle avait du mal à comprendre comment aut
-Je pense qu'elle s'est enfuie, indiqua Hyûma.
-Oui. Et?
-Je pense qu'elle est passée par là, précisa-t-il en pointant du doigt le mur partiellement grignoté du coin de la rue.
-Euh... ouais. Donc elle aurait tout cassé sur son chemin en fuyant? Peu probable. A mon avis, elle s'est faîte méchamment massacrer dans tous les sens.
-Si c'était le cas, ses poursuivants l'auraient... enfin... elle ne serait plus là, objecta Hyûma, mal à l'aise.
La chunin interrompit ses soins un instant, songeuse. Oui, c'était vrai. Restait à savoir pourquoi quelqu'un qui fuyait se mettait à tout casser sur son chemin. Pour interrompre ses poursuivants? Peu probable. Elle n'avait pas le niveau pour. Et c'était juste dangereux.
-C'est une genin, tu as dit?
-Oui.
-Ca ne peut pas être elle, alors. Laisse tomber. Je la remet sur pieds et elle répondra à nos questions.
Hyûma se tut, mais était mal à l'aise. Il sentait que quelque chose n'allait pas.
Et ça, par contre, la chunin le savait parfaitement. Elle n'était même pas sûre d'avoir prit la bonne décision. D'un autre coté, elle n'allait quand même pas envoyer ses genin seuls, ni laisser Oboro sans surveillance.
Plus ou moins ce qu'Oboro aurait hurlé si elle en était capable. Son coeur commençait déjà à valdinguer contre sa poitrine, surexcité par la substance qu'on leur avait injecté. Pour la plupart des gens, l'afflux sanguin causait effectivement des crises de rires totalement absurdes, oui. Pour ceux qui avaient l'impression que leur torse allait exploser, l'expérience était nettement moins agréable.
Ca n'était pas la première fois pour elle. Déjà, il y avait le Ganseki, qui rendait très facilement malade quand on poussait.
Mais surtout, elle avait déjà eu l'occasion d'y toucher, au détour d'une soirée où les gens s'amusaient un peu n'importe comment. Curieuse, elle s'était alors renseignée. A la base, c'était une fleur jaune assez banale, qui n'avait rien de jolie: Solanum lycopersiatum. Elle évoquait à peine les soleils qui ponctuaient systématiquement les dessins d'un enfant. Si on la laissait tranquille, elle donnait naissance à un fruit rouge bien connu. Une tomate.
Et donc, tous devenaient pétés de rire par qu'on leur avait injecté un dérivé de poudre de tomate exotique modifiée pour avoir des usages récréatifs. Ca, c'était très con.
Et les voilà qui étaient enchaînés dans une salle aussi glauque que possible. En face d'elle, Otarin était à moitié renversé au sol. Il se serait bien roulé par terre, hilare, mais ses chaîne l'empêchaient de descendre aussi bas.
Ax souriait comme un con, mais il avait arrêté de baver. C'était déjà ça. Elle n'y arrivait pas, elle.
Quant au dernier... comment s'appelait-il, déjà? C'était un nom qu'elle avait déjà entendu plusieurs fois, mais elle l'avait zappé. Le gringalet ne lui avait pas fait grande impression, de toute manière. Couvert des pieds à la tête, il donnait l'impression d'un épouvantail. Normalement, un attirail pareil, ça attirait l'attention.
Et pourtant... elle ne le voyait pas.
Ou alors, elle était sacrément amochée. C'était certain: déjà, elle avait clairement l'impression d'être dans une forêt typique de mahou, à ceci près qu'ils étaient tous enchaînés à un mur qui ne donnait sur rien du tout et que la porte de la salle était encastrée dans un tronc d'arbre mort.
Cela faisait maintenant trois minutes qu'elle regardait fixement un pivert essayer de venir a bout des chaînes du gensouard. Le bruit qu'il faisait lui donnait terriblement mal au crâne.
Et elle sentait bien que ça n'était pas comme ça qu'elle allait réussir à se tirer de là.
-Oatirn?, appela-t-elle faiblement.
Pas de réaction. Elle ne vit même pas le concerné se tourner dans sa direction d'un air curieux, et ne l'entendit pas lui répondre entre deux rires. Tant pis pour lui, pensa-t-elle.
Quelque chose attira son attention, pourtant. Du mouvement droit devant. La porte n'avait pas bougée, elle en était sûre. Mais quelque chose avait quitté une souche d'arbre pour se rapprocher d'eux. D'elle, plutôt. Elle ne se sentait pas rassurée.
C'était gros. La première chose qui lui vint à l'esprit fut un ours. Elle était dans une forêt, pas dans... non. Elle n'était pas dans une forêt. Ca, c'était son trip. Elle était à Narasu. Et son trip incluait un ours difforme à deux têtes, remarqua-t-elle. Qui se scinda en deux.
Il lui fallut plisser des yeux comme une tarée pour distinguer les deux hommes qui lui faisaient face. L'un d'eux projeta son bras vers elle, avec tant de force qu'elle se jeta au sol de peur d'être frappée.
Aucun impact ne vint. Elle avait du rêver. La main de l'homme lui redressa bien le visage pour mieux voir son état, mais il n'y avait là aucune violence. Elle l'entendit dire quelque chose que ses migraines l'empêchaient de comprendre. Aussi ferma-t-elle les yeux pour se laisser pendre tranquillement à ses chaînes, épuisée.
Ca lui faisait terriblement mal aux bras, mais au moins, elle était bien.
Ce qui n'avait aucun sens, se dit-elle une minute plus tard en relevant la tête.
Ils étaient dans la merde, d'accord. Mais Hyûma n'était pas là. Elle se força à réfléchir. Soit il ne s'était pas fait prendre, soit il était ailleurs. On leur avait injecté de la merde dans les veines. Faîte à partir d'une poudre que les gens se contentaient habituellement de respirer. Meh. Quel genre de con jouerait à ça? 'Sûr, ça calmait méchamment les ninjas, mais y'avait plus expéditif pour les amocher.
Très lentement, Oboro commença à étudier son environnement. Des arbres. Des arbres. Des arbres.
"Okay, laissez tomber", se dit-elle. Dans ce cas, il ne lui restait plus qu'une seul chose à faire.
Ses quatre geôliers ne comprirent pas immédiatement ce qu'il se passait. Leur porte-parole avait quitté la salle pour aller porter la mauvaise nouvelle aux autres: ils avaient des ninjas qui s'étaient invités chez eux, ce qui signifiait qu'ils avaient attiré l'attention d'un trop gros poisson. Pire encore, Kiritsu n'allait pas s'arrêter là. Ils allaient devoir se montrer extrêmement prudents, et régir intelligemment.
Dans l'immédiat, ça voulait surtout dire s'assurer que les ninjas qu'ils surveillaient restent bien là. C'est pourquoi ils étaient quatre à les surveiller, et que trois d'entre eux étaient versés dans les arts ninjas. Ils ne se feraient pas berner par un quelconque artifice. Sans compter que leurs invités étaient sous acides.
Les deux hommes riaient comme des cons, tant mieux pour eux. La troisième avait l'air de badder méchamment, par contre. Spasmes, sueurs, teinte rouge vif due à la nervosité et respiration sacadée, elle leur faisait la totale. Encore heureux qu'elle ne criait pas, même si elle couinait bizarrement.
Pas mauvaises graines pour un sou malgré leur statut de malfrats confirmés, deux d'entre eux s'approchèrent d'elle pour la soulager un peu. De l'eau, un torchon, et une légère relaxe des chaînes pour qu'elle soit un peu plus à l'aise. Ils eurent même la délicatesse de la recoiffer sommairement, rabattant ses cheveux en arrière pour éviter qu'elle ne bave encore dessus.
-Tu devrais pas faire ça, c'est une ninja.
-T'as vu son état?
-Si elle se tire, on va tous les deux se faire bouffer.
-C'est bon, c'est bon. Juste comme ça.
-Si elle fait mine de se tirer, on la trucide, indiqua sommairement un troisième.
-Pas besoin... attachez la bien, c'est tout.
Au final, ils s'étaient contentés de donner un peu plus de leste aux chaines, pour qu'elle puisse s'étaler au sol. Peut être dormir. Ils verraient bien. Au bout de quelques minutes, elle s'était calmée. C'était au tour de l'autre crétin de s'exciter, par contre. Le blondinet qui souriait comme un débile commença à chanter, en employant des sons qui n'appartenaient à aucun langage humain.
-DNS MN DSRT NTLLLLLHH, LS C'CTUS SNT N FLRS! (Dans mon désert nataaaaahaleuh / les caaaaactus sont en fleeeeuuuurs!)
-Putain, il fait chier...
-BN, JVH PLS TRVR, TMSSNS SNT FMS! (BN, je ne veux plus te revoir, tes missions sont fumeuses!)
Le problème, c'était qu'il chantait tellement fort que l'air commençait à vibrer. Et ça, les Naraséens s'en inquiétèrent rapidement. Ils parvenaient à sentir le chakra se diffuser dans la pièce. A un rythme alarmant.
-Putain de ninja...
-Fais le taire. Vite.
-J'essaie, mais... eh, aidez moi, intima-t-il en essayant de ceinturer Otarin.
-AAAIEUH! PUTAIN, IL MORD, LE CHAMEAU!
-Et il frappe, aussi!, s'exclama Otarin en éjectant d'un coup de boule l'un de ses adversaires au tapis.
Les trois malfrats échangèrent un regard, surpris. Tous se jetèrent sur le chikarate, qui se débattait de son mieux sous la rossée qu'on lui administrait. Le drogue lui faisait un drôle d'effet, mais il n'avait pas perdu toute sa tête. Par contre, chaque coup qu'on lui portait lui donnait une furieuse envie de rire. Mais lui aussi -non, lui en particulier- avait eu son lot de soirées où ses neurones avaient été ravagés par des substances en tout genre.
Totalement hilare et couvert d'hématomes, il fit finalement mine de se calmer. Son plan avait plus ou moins marché, à ce stade. Il avait fait une excellente diversion, et maintenant qu'Oboro avait eu le temps de se préparer, le Ganseki n'allait plus tarder. Forcément, on ne pouvait pas garder captif un monstre pareil, devinait le junin. Ils allaient s'enfuir.
A moins que...
Otarin eut une grosse appréhension, pour le coup. Mais c'était trop tard: un pan entier de la salle explosa sous le choc de la genin. Elle s'y fracassa de toutes ses forces, bondissant en diagonale sans prêter attention à quoi que ce soit. Ses chaînes se disloquèrent dans un craquement crissant, les briques furent pulvérisées, et ces bruits se répétèrent encore et encore tandis que la mahousarde traversait le bâtiment.
Elle était en train de fuir, comme prévu.
Sans eux, par contre.
Pour le coup, Otarin se sentit franchement seul.
-PUTAIN, OBORO, ET NOUS ALORS?
-ILS S'ENFUIENT!
-QUE DALLE, ELLE S'ENFUIT, ELLE ET ELLE SEULE!!, ragea le junin. J'VOUS SERS DE PUNCHING-BALL POUR LA LAISSER CHARGER SON TRUC, ET LE SEUL TRUC QU'ELLE TROUVE A FAIRE POUR ME RENVOYER L'ASCENSEUR C'EST DE SE TIRER DE LA! PUTAIN NAN MAIS LES GONZESSES J'VOUS JURE! BN DE MERDE!
Otarin leva les poings au ciels, dans un mouvement haineux envers le monde entier et la gente féminine qui ne lui apportait décidément que des problèmes quoi qu'il arrive. Il remarqua très vaguement les deux malfrats encore valide s'écarter de lui alors qu'un pan de plafond achevait de s'effondrer, sans vraiment affecter le junin.
Son intelligence, par contre...
Il lui fallut dix bonnes secondes pour remarquer que ses chaînes n'étaient plus fixées au mur, et qu'il était libre. Cinq de plus pour remarquer qu'il n'y avait plus vraiment de mur, d'ailleurs.
Déjà, Ax commençait à progresser dans le sillon de ruines tracé par la Gansekiste. Tellement lentement qu'Otarin essaya de le prendre sur son dos, sans succès. Il abandonna l'idée et se contenta de le pousser à deux mains en priant pour qu'il ne s'effondre pas.
Derrière eux, les geôliers encore groggy commençaient à se reprendre. Ils n'en croyaient pas leurs yeux et sentaient bien que tout ça allait très mal finir, pour eux. Mais les deux prisonniers n'avaient que vingt secondes d'avance sur eux. La partie n'était pas encore jouée.
*
* *
* *
-Patrouille Héron? On a une urgence sur le quartier 14. Il semblerait que...
-On est déjà sur place, merci. Un jutsu pareil, ça se flaire au kilomètre près.
-Qu'est ce que ça donne?
-Il semblerait qu'on ait un déserteur qui s'est mal placé, comme prévu. Un truc pareil, ça peut être autre chose. Ramenez du monde, ça servira.
La chunin abandonna sa radio et jeta un regard en direction de la foule qui s'accumulait dans la rue. Quelque chose de gros s'était visiblement effondré dans la façade d'un hôtel, et était retombé lourdement sur la chaussée. Déjà, deux de ses genin tentaient de contenir la foule, l'un d'eux faisant usage de clones pour se faciliter la tâche. Le troisième, un albinos freluquet qui s'était joint à elle il y a moins d'une heure, se contenta de la suivre.
Vraiment mal à l'aise à l'idée d'affronter du gros poisson, la chunin ingurgita une pilule de sa composition en s'approchant de la zone d'impact, poignard à la main.
Ce qu'elle y trouva était assez... déconcertant. Les projectiles humaines se faisaient rares, de nos jours.
-C'est elle!, s'exclama Hyûma.
-La déserteuse qui vous a attaqué?
-Non, non. Elle était avec moi, et a disparu elle aussi quand ils nous ont attaqué. Vu son état, elle a aussi du se faire capturer, comme on le craignait, mais par contre...
-C'est ta coéquipière?, insista la chunin.
-Oui. Murochi... Oboro... quelque chose comme ça.
Par un étrange coup du sort, Hyûma ne s'était pas fait prendre. Il en était le premier surpris. C'était lui qui, au début, avait été accosté par leurs agresseurs. Otarin s'en était rendu compte juste à temps, et les avait forcé à se concentrer sur lui avec sa brutalité usuelle. Sauf que cette fois, foncer dans le tas n'avait pas suffit pour assurer au chikarate une victoire facile. Hyûma l'avait assisté de son mieux, en restant en retrait, mais décida finalement de s'éclipser lorsqu'il devint évident qu'il ne pouvait plus rien faire d'utile.
Dix minutes plus tard, par contre, il avait réussi à retrouver une patrouille et à leur expliquer sa situation, ce qui lui permit d'en informer le QG dans la foulée. Probablement la meilleure décision, même si son détail des évènement était sacrément confus.
-Euh... excusez moi?, tenta Hyûma.
-'Ttends. Je ne sais pas ce qu'il lui ont fait, mais elle a vraiment besoin de moi.
Hyûma regarda la chunin fournir les premiers soins à la jeune femme, l'air contrarié. Son diagnostic au chakra lui offra le détail des maux dont souffrait la genin, et elle avait du mal à comprendre comment aut
-Je pense qu'elle s'est enfuie, indiqua Hyûma.
-Oui. Et?
-Je pense qu'elle est passée par là, précisa-t-il en pointant du doigt le mur partiellement grignoté du coin de la rue.
-Euh... ouais. Donc elle aurait tout cassé sur son chemin en fuyant? Peu probable. A mon avis, elle s'est faîte méchamment massacrer dans tous les sens.
-Si c'était le cas, ses poursuivants l'auraient... enfin... elle ne serait plus là, objecta Hyûma, mal à l'aise.
La chunin interrompit ses soins un instant, songeuse. Oui, c'était vrai. Restait à savoir pourquoi quelqu'un qui fuyait se mettait à tout casser sur son chemin. Pour interrompre ses poursuivants? Peu probable. Elle n'avait pas le niveau pour. Et c'était juste dangereux.
-C'est une genin, tu as dit?
-Oui.
-Ca ne peut pas être elle, alors. Laisse tomber. Je la remet sur pieds et elle répondra à nos questions.
Hyûma se tut, mais était mal à l'aise. Il sentait que quelque chose n'allait pas.
Et ça, par contre, la chunin le savait parfaitement. Elle n'était même pas sûre d'avoir prit la bonne décision. D'un autre coté, elle n'allait quand même pas envoyer ses genin seuls, ni laisser Oboro sans surveillance.
Oboro- Paillasson Adoré de la Rrp
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Re: Narasu
« Hé ! Hyûma, je suis ici ! »
Le genin se retourna, apercevant dans le mouvement Oboro qui dépassait tout le monde d'une tête dans le couloir de l'hôpital. Visiblement, elle ne souffrait d'aucune séquelle de sa dernière utilisation « tactique » du Ganseki. Que les gratte-papiers du rapport d'incident de la rue 14 persistaient d'ailleurs à lui nier : pensez-vous, imputer l'implosion d'un immeuble en dur à une genin, en prétendant qu'elle maîtrisait le Ganseki... n'importe quoi.
Ayant été à la pêche au renseignement, l'albinos, lui, était plutôt enclin à croire que si.
Bref, Oboro semblait aussi pimpante que la première fois qu'il l'avait rencontré.Les jutsus de soins, c'était quand même quelque chose d'impressionnant.
« Tcheuh, même pas de bouquet de fleurs !? T'as été élevé chez les sauvages ou quoi ? Ben alors ? Trois jours que j'hante les lieux et t'es même pas passé une fois. T'as pris ton temps, dis donc.
_ J'étais très occupé, s'excusa le genin, mais...
_ Tatatata ! 'faut t'excuser platement quand une fille te fait ce genre de remarque. Ben ça rime plus à rien si tu viens prendre des nouvelles après la convalescence, bonhomme.
_ Mais je ne venais pas...
_ …
_ …
_ Vas-y bonhomme, j'écoute.
_ J'ai comme l'impression que je ne devrais pas terminer ma phrase. Et bien, puisque vous êtes là, profitez-en pour m'accompagner.
_ Hé ! C'est moi la convalescente : c'est à toi de te plier à mes lubies, pas l'inverse.
_ Voir notre chef n'est pas une lubie.
_ Notre chef ? La kunin vient visiter l'hôpital ? Flûte, j'ai rien à me mettre. T'irais faire un tour au dortoir des filles, pour moi ?
_ Je parlais de Rekaïshi.
_ Ah.
_ Vous pourriez faire montre d'un tout petit plus d'enthousiasme, tout de même.
_ Ch'uis en convalescence, je m'occupe pas du boulot. Encore moins avec des chikabrutes.
_ Votre fiche de sortie a été préparée pour aujourd'hui. Vous reprendrez le service dans la journée, de toute façon.
_ Quooà ! C'est quoi ces façons de traiter de frêles jeunes filles qui... !
_ …
_ Quoi ?
_ Mais rien, j'ai rien dit du tout.
_ Mouaaais. Bon, ok, je t'accompagne.
_ Rapide revirement.
_ Toujours bien se faire voir auprès des chefs, c'est une règle de base, bonhomme. »
Les deux genins reprirent leur route, Oboro se faisait un devoir de nourrir la conversation de papoteries diverses et variées pendant que Hyûma prenait grand soin de prendre l'air très intéressé.
Ils arrivèrent jusqu'au bout du couloir, pour tomber nez-à-nez avec un Ax des plus furibonds, vociférant à qui voulait l'entendre au sujet de l'état de droits, des libertés individuelles, de la dérive dictatoriale et d'autres salmigondis du genre. Le tout appuyé par une argumentation à la puissance sonore incontestable, à défaut d'une logique sans faille et imparable.
D'une façon ou d'une autre, la raison de son ire véhémente semblait être liée aux deux agents de sécurités de l'hôpital qui l'encadraient ostensiblement et le poussaient fermement vers sa chambre.
Juste quand Hyûma se décidait à faire comme s'il ne connaissait pas cet étrange énergumène et à passer discrètement – enfin, aussi discrètement que possible quand on marche à côté d'une géante –, Ax les aperçut et les interpella vivement.
« Ah ! Hyûma, Oboro ! Aidez-moi, c'est une tyrannie, ici ! Cette hôpital bafoue les droits élémentaires des citoyens ! Le QG du Kiritsu doit absolument savoir !
_ Moi aussi, je suis très content de vous revoir, Takami.
_ Ben alors, monsieur « j'ai-un-plan », on est à court d'idée ?
_ Tu m'en veux encore pour ça, Obo' ? T'es vachement rancunière, quoi.
_ ça t'apprendra à m'embarquer dans des plans foireux !
_ Bah, j'm'en fiche. Je suis sûr que je peux compter sur Hyûma !
_ Heu... J'ai le choix ?
_ Nan, ch'uis ton supérieur hiérarchique, je te rappelle.
_ Muromashi ? On devrait y aller, on va être en retard, sinon.
_ Quoooi ? Mais qu'est-ce que je t'ai fais ??
_ Il manque le mot magique.
_ Salaaaaud...
_ Bon, on y va. Bon rétablissement, Ax, minauda Oboro.
_ « S'il-te-plait », grommela le chunin.
_ Excusez-moi, intervint Hyûma à l'intention des deux agents. Puis-je savoir ce qu'il se passe ?
_ Rien, rien. Cet homme souffre de délire hallucinogène et post-traumatique, il divague. Rien de dangereux, mais il doit se reposer. Je vous déconseille de discuter avec lui, il n'a pas toute sa tête.
_ Bof, c'est comme ça depuis qu'on le connait...
_ Muromachi ! Je vois. Malheureusement, l'autorisation de sortie de Takami est signée. Inutile de le ramener dans sa chambre, il n'y restera pas longtemps.
_ Alors là, j'y crois pas. Il est encore sous syndrome aiguë de la mysimeria, aucun médecin n'acceptera de lui signer une autorisation de sortie dans cet état. Trop risqué.
_ Sauf sur ordre express du QG. Takami repart incessamment sous peu pour remplir une mission de première importance. Confiez-le moi, je vais l'emmener directement à notre chef d'équipe. J'ai ici son ordre de mission, si vous voulez le vérifier.
_ Faites voir ça. »
L'agent récupéra la feuille de papier que lui tendait le jeune albinos et la parcourut en marmonnant pendant de longues minute. Finalement il l'a rendit à Hyûma d'un air écœuré, avant de faire signe à son collègue de lâcher Ax. Ils filèrent sous le regard hilare du Gensouard, en maudissant la bureaucratie et ses absurdités.
« Wouhou ! Trop balèze, ton tour de passe-passe, Hyûma, le félicita Ax.
_ Heu... Quel tour de passe-passe ?
_ Ben... le papier. La mission. Tout ça. En tout cas, je te dois une fière chandelle.
_ Hum... C'est-à-dire que... Comment dire..
_ Et bien ?
_ Il essaye de t'expliquer qu'on retourne vraiment en mission, intervint Oboro.
_ Quoi !? Mais ça va pas la tête ? On est à peine remis !
_ Ouais, hein ! C'est intolérable. T'es chunin, dis-y donc, au QG !
_ En même temps, il est nouveau, je doute que son avis ait du poids.
_ C'est ça, désolé d'être un bizu' !
_ Bon, ce n'est pas tout, mais on va finir par être vraiment en retard. On ferait mieux de se dépêcher.
_ En retard pour quoi ?
_ Pour allez voir notre cher Chikabrute, soupira Oboro.
_ Putain, j'aurai vraiment mieux fait de rester couché ! Au fait, Hyûma, puisqu'on en est au question qui fâche, je peux savoir pourquoi tu t'es fait prier pour m'aider ? C'était pas sympa, ça.
_ Vous n'êtes pas le chef de mission, ni un gradé de Mahou, donc vous n'êtes pas mon supérieur hiérarchique et je n'ai pas à obéir à vos ordres abusifs.
_ T'es rude, mec... On est pote, quoi...
_ Nous nous connaissons à peine !
_ Ben justement, c'était l'occaz' de briser la glace, là !
_ Ben en parlant de choses qui fâchent... Intervint Oboro.
_ Roooh, t'es quand même drôlement rancunière...
_ Mais je ne parlais pas de toi, cette fois ! J'ai rêvé ou le gardien a dit une connerie du genre « il est encore sous syndrome aiguë de la mysmeria » ? Je croyais qu'on était guéri ? C'est pas le cas ? On ne devrait pas repousser nos autorisations de sortie, du coup ? Espéra la genin.
_ Oh, j'en doute. Je me demande ce qui a poussé ces hommes à penser cela, fit Hyûma en coulant un regard de reproche vers Ax.
_ Bah, c'est-à-dire qu'ils ont l'air vachement tatillon avec leur morgue, en fait...
_ Oh ? Vous êtes intéressés par les morts ?
_ Hum... Heu... Héhé... En fait, c'est un peu compliqué...
_ Mais qu'est-ce que t'es allé faire là-bas, toi ? Encore un de tes plans pourris, c'est ça ?
_ Hé ! Mon plan n'était pas plus pourri que ton plan « grue de démolition » !
_ Dis donc, tu veux tâter de la grue de démolition, juste pour se marrer !
_ De toute façon, il n'y a pas à s'inquiéter : pour ce qui est de la forme aiguë, je suis sûr que vous êtes hors de danger, signala Hyûma.
_ Haha ! À t'entendre, on jurerait qu'il y a une forme moins aiguë, s'amusa Oboro.
_ Exact : la forme chronique. Elle persiste plusieurs jours après ingestion de la mysimeria et se traduit par de brèves rechutes passagères lorsque le sujet est soumis à des pics d'adrénaline.
_ C'st une blague ? Et on nous envoie en mission malgré ça ? Mais ils veulent notre mort ou quoi ?? Je refuse ! J'irai pas ! Ils ne peuvent pas forcer une malheureuse genin à courir au suicide !
_ C'est un ordre direct des hautes instances du QG.
_ Grmblblmbl... Ce qu'il faut pas faire pour gagner du piston... »
Et c'est escorté par deux équipiers des plus maussades que Hyûma reprit sa route. Ce n'est qu'après plusieurs minutes à parcourir des couloirs, grimper des escaliers et franchir des portes coupe-feu que ceux-ci s'inquiétèrent du fait qu'ils ignoraient où ils allaient. Alors qu'ils commençaient à se poser ostensiblement des questions, Hyûma poussa enfin une dernière porte et les trois compères débarquèrent sur le toit de l'hôpital.
« Je peux savoir ce qu'on fout là ? Demanda Ax.
_ On est venu voir Rekaïshi.
_ Sur le toit ?
_ C'est le seul endroit où les infirmiers ne l'engueulent pas quand il s’entraîne.
_ Quand il quoi ? »
Hyûma leva le bras et ses compagnons regardèrent la direction qu'il pointait. Pour voir un olibrius torse nu ruisselant de sueurs en train de terminer une série de pompes sur un doigt. C'est que quand on est un Migitiste patenté, on ne peut pas se permettre de s'empâter gentiment sans rien faire.
« Tu lui as pas dit, pour la forme chronique ? Demanda Oboro.
_ Si.
_ Alors pourquoi il fait des efforts physiques ?
_ Ben... C'est un chikarate, il a un muscle à la place du cerveau.
_ Pas faux.
_ Bon, il n'y a plus qu'à attendre.
_ Comment ça ?
_ Il n'aime pas être dérangé pendant ses exercices matinaux.
_ Tu veux rire ? On fait le déplacement exprès et ce type nous snob ? Nan mais je vais te me le... »
Oboro ne put malheureusement pas terminé ses récriminations à cause d'un coup de coude insistant de la part d'Ax. C'est qu'Otarin avait fini et s'approchait d'eux tout sourire, or, en tant que chunin et plus gradé du trio, il lui incombait de maintenir un semblant d'ordre – au moins en apparence. Avec ces conneries de machin chroniques, la moindre prise de bec pouvait fort bien dégénérer de façon catastrophique.
On était jamais trop prudent...
« Tiens, vous êtes là, vous aussi ? S'étonna Otarin. Hé bien, vous tombez à pic, on peut dire !
_ On nous a un peu aidé, lâcha Oboro en jetant un regard rancunier à Hyûma.
_ Ouais, ouais, c'est cool, se félicita Otarin. Comme ça, y'aura pas besoin de tout répéter en double. Installez-vous, allez !
_ Tu veux vraiment pas prendre une douche avant qu'on discute ?
_ ça peut attendre, on a plus urgent !
_ Putain, t'es vraiment un chikaz'...
_ Alors, alors, alors ? Vous êtres prêt ? Demanda Otarin en s'asseyant à même le sol, imité par les autres.
_ Ouais, qu'est-ce que tu... commença Ax.
_ Stop !
_ Mais...
_ Chut !
_ …
_ Roooh, j'ai toujours rêvé de dire ça, annonça Otarin en savourant le silence. Attention...
_ …
_ Hyûma ? « Au rapport ! ».
_ Tout ça pour ça ?
_ J'ai toujours rêvé de le dire devant une équipe. Roooh putain, j'ai bien fait de devenir shinobi.
_ Je suppose qu'il vaut mieux que je reprenne tout depuis le début, annonça le genin à l'intention d'Ax et Oboro. Alors...
« Après votre spectaculaire retour dans la rue, la patrouille de rue a effectué une descente dans l'immeuble où vous étiez retenus – enfin, ce qu'il en restait, évidemment. Cela nous a permis de mettre la main sur plusieurs individus liés au complexe.
_ Nous ? Releva Ax.
_ J'étais avec eux, acquiesça Hyûma. À partir de là, une enquête a été déclenchée afin de faire la lumière sur cette affaire. Nous avons...
_ Tu faisais partie de l'enquête ?
_ Hé bien, j'étais le représentant du Junin qui en charge de cette enquête.
_ Le junin... Otarin ? Il était pas à l'hôpital ?
_ J'ai peut-être omis de l'avouer au QG, confessa le genin.
_ Attends, attends, attends... T'as usurpé l'autorité d'Otarin pour lancer une enquête auprès du QG ?
_ Oui.
_ Et toi, tu dis rien !?
_ Ben pour commencer, j'étais pas très frais, à ce moment-là, rappela Otarin. En outre, il m'a tout avoué quand j'ai enfin eu les idées claires. Et comme j'aurai eu l'air con de dire que c'était pas moi qu'avait amorcé tout ça, et puisqu'il s'occupait de l'affaire comme un chef, je lui ai donné ma bénédiction pour qu'il continue.
_ T'es junin, t'es pas sensé être un peu responsable ?
_ « Savoir commander, c'est savoir déléguer », c'est Jupnei qui l'a dit.
_ Bref, balaya Hyûma, l'immeuble n'était pas le site de production, le gang n'avait pas eu le temps de faire les aménagements nécessaires. C'était juste un centre de post-traitement et d'expérimentations sur paillasse. La plupart des membres avait filé pendant votre... hum... évasion, et beaucoup n'ont pas été retrouvé. Les autres ne savaient rien.
_ Alors ? Choux blanc ?
_ Pas tout à fait. Avec l'accréditation d'Otarin et les premiers éléments obtenus, j'ai pu obtenir que deux équipes ratissent le quartier 14 et l'autre qui nous semblait suspect. Cet autre quartier n'a rien révélé d'intéressant, mais dans le 14, on a trouvé le site de production.
_ Ils bossent bien, hein... J'crois que j'vais me le garder comme larbin.
_ Seulement pour la durée de la mission, désolé.
_ Ah, flûte...
_ Le gratin avait mis les voiles, évidemment, et il ne restait plus rien de la production elle-même. Mais il restait la piétaille, qui se chargeait d'effacer les dernières traces. Ils ont tous été coffré et interrogés. Au final, en recoupant l'ensemble des informations obtenues, j'ai déduit la localisation de l'un de leurs poste-relais. Du coup, le QG nous envoie là-bas sous l'identité des personnes capturées afin que nous parvenions à prendre contact avec les membres du relais. L'idéal serait de parvenir à capturer et extrader discrètement l'un de leurs chercheurs, mais c'est peu probable. À défaut, il faudrait que nous parvenions à localiser l'un de leurs sites permanents, pour que les 3 Villages puissent opérer une descente.
_ Heu... Attends, là, fit Oboro. T'es en train de nous dire que... On va quitter Narasu ?
_ Oh, avec un peu de chance, nous n'irons pas loin : le relais est situé à Nobeoka, juste à côté.
_ La capitale du Raclétoïsme ? Très peu pour moi, merci.
_ Idem, je retourne pas dans cette ville de dingue ! »
« Attention, à gauche ! »
L'une des murènes géantes quadrupèdes s'élança brusquement, brisant le cordon de sécurité formé par deux des squelettes de Hyûma. Elle n'alla pas bien loin puisqu'un énorme Shaken déboula, la happant dans une spirale infernale et la boulant au loin.
« J'l'ai eu ! Annonça joyeusement Oboro.
_ La précision était inutile... »
La meute ne s'en tînt malheureusement pas là et deux énormes bestioles serpentines se jetèrent à nouveau à l'assaut. Rebuts du Zénith, elles avaient trouvé dans le tunnel de Kasuka une niche naturelle où s'établirent, en compagnie des autres monstres qui pullulaient dans les boyaux du souterrains.
À la grande joie de Hyûma, elles étaient des chimères. Ce qui signifiait qu'elles utilisaient de façon instinctive et à un niveau basique du chakra pour lancer ce qui pouvait s'apparenter à des jutsus.
Que le jeune homme s'était fait un devoir de copier avec l'un de ses crânes.
Sacrifiant l'un de ses squelettes sous l'assaut, il positionna le second en retrait avant de lui transférer le souffle acide qu'utilisait les bestioles. Le souffle corrosif frappa de plein fouet la plus proche, la transformant en un tas de barbaque fumante, mais la deuxième fut assez prompte pour éviter l'attaque, se déportant vivement sur le côté.
Elle fut impitoyablement décapitée par une attaque fûton de la part d'Ax.
« On dirait que les autres se sont brusquement trouvés des préoccupations plus pressante, constata le chunin devant l'absence subite d'autres monstres.
_ Une accalmie ? Au boulot, les gars ! Piailla l'un des manchots d'Oboro.
_ Ouais ! Pour l'impératrice Muromachi ! » Braillèrent en cœur ses deux comparses en allant à la pêche aux projectiles.
La crainte d'une résurgence des effets toxiques sous la poussée de l’adrénaline avait convaincu le groupe de se battre préférentiellement à distance, histoire d'éviter de trop s'échauffer dans un corps-à-corps. Étant la seule à manipuler des projectiles physiques, Oboro avait décidé d'aligner en plus ses écuyers de chocs pour refaire le plein à mesure de la progression.
« Impératrice Muromachi ? S'étonna Hyûma.
_ Ouais, ils sont trognons, pas vrai ? Fit Oboro.
_ Impératrice Muromachi ?
_ Ben quoi ? T'es jaloux parce que tes clones d'os parlent pas ?
_ ça ne me dit rien qui vaille, ce calme, annonça Ax. Rien à l'arrière ?
_ Non, mon troisième clone ne signale rien d'alarmant.
_ Au fait, il est passé où, l'Otarin ? Se demanda brusquement Oboro.
_ Je me disais bien que c'était trop calme...
_ Je l'ignore, j'ai perdu de vu Rekaïshi durant la dernière attaque et... »
Un horrible cri strident empêcha Hyûma de terminer sa phrase. Une nouvelle bestiole apparut au détour du tunnel, mais fut rapidement percuter par une autre qui lui tomba directement dessus, faisant office de gourdin pour...
« Ha ben c'est bien un chikabrute, ça, grogna Oboro en regardant l'énergumène fracasser ses adversaires.
_ Nan mais tu lui as vraiment dit, pour les effets secondaires ? S'inquiéta Ax.
_ Il a un muscle à la place du cerveau, répondit Hyûma avec fatalité. En tout cas, on sait au moins pourquoi les bestioles ont brusquement cessé leurs assauts...
_ Ah, vous êtes enfin là, s'amusa Otarin en se rapprochant. Vous en avez mis, du temps ! Pour un peu, j'ai cru que vous vous étiez débinés et que j'allais devoir terminer la mission tout seul.
_ Oooh, nous tente pas, hein.
_ Rekaïshi ? Nous avions convenu de nous battre au corps-à-corps qu'en cas d'absolu nécessité, vous vous souvenez ? Vous n'êtes pas encore complètement débarrassé des effets néfastes de la Mysimeria.
_ N'importe quoi, rétorqua le junin. On t'as jamais dit qu'une bonne suée était ce qu'il y a de mieux pour éliminer tout ce qu'on a de mauvais dans le système ?
_ Un muscle à la place du cerveau ! Approuvèrent en cœur les trois subordonnées.
_ Hé ! J'ai l'impression que c'est pas un compliment, ça ! Bon, reprenons. Avec tous ces machins qui nous tombe constamment dessus, on va finir par rester coincés des plombes dans ce tunnel, à ce rythme.
_ La faute à qui ? Signala Oboro. C'est toi qui a insisté pour qu'on prenne ce chemin en particulier, je te rappelle.
_ Parce qu'il y a d'autres chemins possibles ? S'étonna Ax.
_ Vous n'êtes pas là que depuis peu, donc c'est normal que vous l'ignoriez, expliqua Hyûma, mais il existe des chemins qui passent par les montagnes et sont autrement plus sûr que cette caverne infestée de montre.
_ Mais qu'est-ce qu'on fout ici, alors !?
_ Roooh, c'est bon, fais pas ta chochotte pour quelques monstres, hein... Fit Otarin. Apprenez que c'est celui-ci le chemin le plus court, et de loin. Donc on va gagner un max de temps en l'empruntant.
_ C'est jamais une bonne idée, les raccourcis. Demande à Oboro.
_ Plaît-il !?
_ C'est qui qu'a fini à l'hosto après son raccourci pour sortir de l'immeuble ?
_ Mais je vais te le me le... !!
_ Heu... Rekaïshi ? Il y a un problème ? » Fit brusquement Hyûma en fronçant les sourcils.
En effet, Otarin jetait des regards inquiets en direction du boyau qui leur faisait face. Il leur fit signe de ne pas bouger et progressa prudemment de quelques pas, tendant l'oreille.
« Oh mon dieu ! S'exclama brusquement le chikarate.
_ Qu'est-ce qu'il y a ? Fit Ax.
_ Mais vous n'entendez pas ce bruit atroce !?
_ Qu'est-ce qui lui arrive ? Demanda Oboro.
_ Je crains qu'il ne fasse un hallucination, s'inquiéta Hyûma. Ce qui est plutôt de mauvais signe si nous devons le maîtriser...
_ C'st vraiment rien qu'un chikabrute...
_ FONÇEZ ! UN RAZ-DE-MARÉE D'ÉCUME ! Hurla Otarin en se précipitant vers eux.
_ Un quoi ?
_ COUREZ ! Ordonna Otarin en attrapant derechef Hyûma au passage.
_ Hé !? Au secours ! On m'enlève ! Faites quelque chose ! À l'aide !
_ COURS HYÛMA, COURS ! ON VA SE FAIRE EMPORTER !
_ Mais je ne touche même pas le sol ! »
N'écoutant que son courage, Otarin, le genin solidement coincé sous le bras, fonça à toute berzingue sans se soucier une seule seconde du squelette d'arrière-garde qui se dressa devant lui. Le choc fut terrible, même si le junin n'en perçut rien, faisant littéralement voler en mille morceaux le pauvre clone d'os, sans même ralentir sa course forcenée.
Et avant qu'Oboro et Ax n'en reviennent de leur stupeur, le chikarate disjoncté disparût dans la pénombre du tunnel, dans un ultime « TAÏAUUUUUUUT ! ».
« Ben merde, alors, souffla Ax.
_ Oh non mais j'hallucine, pesta Oboro. Je te parie que cet abruti va trouver le moyen de se gourer dans l'un des embranchements avant d'aller se paumer dans les innombrables tunnels et boyaux latéraux qui se perdent jusqu'au tréfonds de la montagne.
_ Heu... Tu dis ça pour me faire peur, hein ? Il n'y a pas vraiment...
_ Et elles sont bourrées de monstre, en plus.
_ Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepter une affectation aussi pourri !? Les effets sont plutôt court, semblait dire Hyûma. On a qu'à attendre sagement qu'il reprenne ses esprits et revienne et...
_ Court comment ? Pis t'es sûr qu'ils sauront revenir ? On fait quoi si c'est pas le cas ?
_ Ben... »
C'est alors que le dernier squelette de Hyûma les dépassa, obéissant toujours à l'injonction de son maître de le protéger.
« Hé ! J'ai un plan ! Assura Ax.
_ Laisse tomber, suivons le clone d'os, il nous conduira sûrement jusqu'à Hyûma et l'autre chikabrute !
_ Maaaais ! C'était mon plan, ça ! »
Le genin se retourna, apercevant dans le mouvement Oboro qui dépassait tout le monde d'une tête dans le couloir de l'hôpital. Visiblement, elle ne souffrait d'aucune séquelle de sa dernière utilisation « tactique » du Ganseki. Que les gratte-papiers du rapport d'incident de la rue 14 persistaient d'ailleurs à lui nier : pensez-vous, imputer l'implosion d'un immeuble en dur à une genin, en prétendant qu'elle maîtrisait le Ganseki... n'importe quoi.
Ayant été à la pêche au renseignement, l'albinos, lui, était plutôt enclin à croire que si.
Bref, Oboro semblait aussi pimpante que la première fois qu'il l'avait rencontré.Les jutsus de soins, c'était quand même quelque chose d'impressionnant.
« Tcheuh, même pas de bouquet de fleurs !? T'as été élevé chez les sauvages ou quoi ? Ben alors ? Trois jours que j'hante les lieux et t'es même pas passé une fois. T'as pris ton temps, dis donc.
_ J'étais très occupé, s'excusa le genin, mais...
_ Tatatata ! 'faut t'excuser platement quand une fille te fait ce genre de remarque. Ben ça rime plus à rien si tu viens prendre des nouvelles après la convalescence, bonhomme.
_ Mais je ne venais pas...
_ …
_ …
_ Vas-y bonhomme, j'écoute.
_ J'ai comme l'impression que je ne devrais pas terminer ma phrase. Et bien, puisque vous êtes là, profitez-en pour m'accompagner.
_ Hé ! C'est moi la convalescente : c'est à toi de te plier à mes lubies, pas l'inverse.
_ Voir notre chef n'est pas une lubie.
_ Notre chef ? La kunin vient visiter l'hôpital ? Flûte, j'ai rien à me mettre. T'irais faire un tour au dortoir des filles, pour moi ?
_ Je parlais de Rekaïshi.
_ Ah.
_ Vous pourriez faire montre d'un tout petit plus d'enthousiasme, tout de même.
_ Ch'uis en convalescence, je m'occupe pas du boulot. Encore moins avec des chikabrutes.
_ Votre fiche de sortie a été préparée pour aujourd'hui. Vous reprendrez le service dans la journée, de toute façon.
_ Quooà ! C'est quoi ces façons de traiter de frêles jeunes filles qui... !
_ …
_ Quoi ?
_ Mais rien, j'ai rien dit du tout.
_ Mouaaais. Bon, ok, je t'accompagne.
_ Rapide revirement.
_ Toujours bien se faire voir auprès des chefs, c'est une règle de base, bonhomme. »
Les deux genins reprirent leur route, Oboro se faisait un devoir de nourrir la conversation de papoteries diverses et variées pendant que Hyûma prenait grand soin de prendre l'air très intéressé.
Ils arrivèrent jusqu'au bout du couloir, pour tomber nez-à-nez avec un Ax des plus furibonds, vociférant à qui voulait l'entendre au sujet de l'état de droits, des libertés individuelles, de la dérive dictatoriale et d'autres salmigondis du genre. Le tout appuyé par une argumentation à la puissance sonore incontestable, à défaut d'une logique sans faille et imparable.
D'une façon ou d'une autre, la raison de son ire véhémente semblait être liée aux deux agents de sécurités de l'hôpital qui l'encadraient ostensiblement et le poussaient fermement vers sa chambre.
Juste quand Hyûma se décidait à faire comme s'il ne connaissait pas cet étrange énergumène et à passer discrètement – enfin, aussi discrètement que possible quand on marche à côté d'une géante –, Ax les aperçut et les interpella vivement.
« Ah ! Hyûma, Oboro ! Aidez-moi, c'est une tyrannie, ici ! Cette hôpital bafoue les droits élémentaires des citoyens ! Le QG du Kiritsu doit absolument savoir !
_ Moi aussi, je suis très content de vous revoir, Takami.
_ Ben alors, monsieur « j'ai-un-plan », on est à court d'idée ?
_ Tu m'en veux encore pour ça, Obo' ? T'es vachement rancunière, quoi.
_ ça t'apprendra à m'embarquer dans des plans foireux !
_ Bah, j'm'en fiche. Je suis sûr que je peux compter sur Hyûma !
_ Heu... J'ai le choix ?
_ Nan, ch'uis ton supérieur hiérarchique, je te rappelle.
_ Muromashi ? On devrait y aller, on va être en retard, sinon.
_ Quoooi ? Mais qu'est-ce que je t'ai fais ??
_ Il manque le mot magique.
_ Salaaaaud...
_ Bon, on y va. Bon rétablissement, Ax, minauda Oboro.
_ « S'il-te-plait », grommela le chunin.
_ Excusez-moi, intervint Hyûma à l'intention des deux agents. Puis-je savoir ce qu'il se passe ?
_ Rien, rien. Cet homme souffre de délire hallucinogène et post-traumatique, il divague. Rien de dangereux, mais il doit se reposer. Je vous déconseille de discuter avec lui, il n'a pas toute sa tête.
_ Bof, c'est comme ça depuis qu'on le connait...
_ Muromachi ! Je vois. Malheureusement, l'autorisation de sortie de Takami est signée. Inutile de le ramener dans sa chambre, il n'y restera pas longtemps.
_ Alors là, j'y crois pas. Il est encore sous syndrome aiguë de la mysimeria, aucun médecin n'acceptera de lui signer une autorisation de sortie dans cet état. Trop risqué.
_ Sauf sur ordre express du QG. Takami repart incessamment sous peu pour remplir une mission de première importance. Confiez-le moi, je vais l'emmener directement à notre chef d'équipe. J'ai ici son ordre de mission, si vous voulez le vérifier.
_ Faites voir ça. »
L'agent récupéra la feuille de papier que lui tendait le jeune albinos et la parcourut en marmonnant pendant de longues minute. Finalement il l'a rendit à Hyûma d'un air écœuré, avant de faire signe à son collègue de lâcher Ax. Ils filèrent sous le regard hilare du Gensouard, en maudissant la bureaucratie et ses absurdités.
« Wouhou ! Trop balèze, ton tour de passe-passe, Hyûma, le félicita Ax.
_ Heu... Quel tour de passe-passe ?
_ Ben... le papier. La mission. Tout ça. En tout cas, je te dois une fière chandelle.
_ Hum... C'est-à-dire que... Comment dire..
_ Et bien ?
_ Il essaye de t'expliquer qu'on retourne vraiment en mission, intervint Oboro.
_ Quoi !? Mais ça va pas la tête ? On est à peine remis !
_ Ouais, hein ! C'est intolérable. T'es chunin, dis-y donc, au QG !
_ En même temps, il est nouveau, je doute que son avis ait du poids.
_ C'est ça, désolé d'être un bizu' !
_ Bon, ce n'est pas tout, mais on va finir par être vraiment en retard. On ferait mieux de se dépêcher.
_ En retard pour quoi ?
_ Pour allez voir notre cher Chikabrute, soupira Oboro.
_ Putain, j'aurai vraiment mieux fait de rester couché ! Au fait, Hyûma, puisqu'on en est au question qui fâche, je peux savoir pourquoi tu t'es fait prier pour m'aider ? C'était pas sympa, ça.
_ Vous n'êtes pas le chef de mission, ni un gradé de Mahou, donc vous n'êtes pas mon supérieur hiérarchique et je n'ai pas à obéir à vos ordres abusifs.
_ T'es rude, mec... On est pote, quoi...
_ Nous nous connaissons à peine !
_ Ben justement, c'était l'occaz' de briser la glace, là !
_ Ben en parlant de choses qui fâchent... Intervint Oboro.
_ Roooh, t'es quand même drôlement rancunière...
_ Mais je ne parlais pas de toi, cette fois ! J'ai rêvé ou le gardien a dit une connerie du genre « il est encore sous syndrome aiguë de la mysmeria » ? Je croyais qu'on était guéri ? C'est pas le cas ? On ne devrait pas repousser nos autorisations de sortie, du coup ? Espéra la genin.
_ Oh, j'en doute. Je me demande ce qui a poussé ces hommes à penser cela, fit Hyûma en coulant un regard de reproche vers Ax.
_ Bah, c'est-à-dire qu'ils ont l'air vachement tatillon avec leur morgue, en fait...
_ Oh ? Vous êtes intéressés par les morts ?
_ Hum... Heu... Héhé... En fait, c'est un peu compliqué...
_ Mais qu'est-ce que t'es allé faire là-bas, toi ? Encore un de tes plans pourris, c'est ça ?
_ Hé ! Mon plan n'était pas plus pourri que ton plan « grue de démolition » !
_ Dis donc, tu veux tâter de la grue de démolition, juste pour se marrer !
_ De toute façon, il n'y a pas à s'inquiéter : pour ce qui est de la forme aiguë, je suis sûr que vous êtes hors de danger, signala Hyûma.
_ Haha ! À t'entendre, on jurerait qu'il y a une forme moins aiguë, s'amusa Oboro.
_ Exact : la forme chronique. Elle persiste plusieurs jours après ingestion de la mysimeria et se traduit par de brèves rechutes passagères lorsque le sujet est soumis à des pics d'adrénaline.
_ C'st une blague ? Et on nous envoie en mission malgré ça ? Mais ils veulent notre mort ou quoi ?? Je refuse ! J'irai pas ! Ils ne peuvent pas forcer une malheureuse genin à courir au suicide !
_ C'est un ordre direct des hautes instances du QG.
_ Grmblblmbl... Ce qu'il faut pas faire pour gagner du piston... »
Et c'est escorté par deux équipiers des plus maussades que Hyûma reprit sa route. Ce n'est qu'après plusieurs minutes à parcourir des couloirs, grimper des escaliers et franchir des portes coupe-feu que ceux-ci s'inquiétèrent du fait qu'ils ignoraient où ils allaient. Alors qu'ils commençaient à se poser ostensiblement des questions, Hyûma poussa enfin une dernière porte et les trois compères débarquèrent sur le toit de l'hôpital.
« Je peux savoir ce qu'on fout là ? Demanda Ax.
_ On est venu voir Rekaïshi.
_ Sur le toit ?
_ C'est le seul endroit où les infirmiers ne l'engueulent pas quand il s’entraîne.
_ Quand il quoi ? »
Hyûma leva le bras et ses compagnons regardèrent la direction qu'il pointait. Pour voir un olibrius torse nu ruisselant de sueurs en train de terminer une série de pompes sur un doigt. C'est que quand on est un Migitiste patenté, on ne peut pas se permettre de s'empâter gentiment sans rien faire.
« Tu lui as pas dit, pour la forme chronique ? Demanda Oboro.
_ Si.
_ Alors pourquoi il fait des efforts physiques ?
_ Ben... C'est un chikarate, il a un muscle à la place du cerveau.
_ Pas faux.
_ Bon, il n'y a plus qu'à attendre.
_ Comment ça ?
_ Il n'aime pas être dérangé pendant ses exercices matinaux.
_ Tu veux rire ? On fait le déplacement exprès et ce type nous snob ? Nan mais je vais te me le... »
Oboro ne put malheureusement pas terminé ses récriminations à cause d'un coup de coude insistant de la part d'Ax. C'est qu'Otarin avait fini et s'approchait d'eux tout sourire, or, en tant que chunin et plus gradé du trio, il lui incombait de maintenir un semblant d'ordre – au moins en apparence. Avec ces conneries de machin chroniques, la moindre prise de bec pouvait fort bien dégénérer de façon catastrophique.
On était jamais trop prudent...
« Tiens, vous êtes là, vous aussi ? S'étonna Otarin. Hé bien, vous tombez à pic, on peut dire !
_ On nous a un peu aidé, lâcha Oboro en jetant un regard rancunier à Hyûma.
_ Ouais, ouais, c'est cool, se félicita Otarin. Comme ça, y'aura pas besoin de tout répéter en double. Installez-vous, allez !
_ Tu veux vraiment pas prendre une douche avant qu'on discute ?
_ ça peut attendre, on a plus urgent !
_ Putain, t'es vraiment un chikaz'...
_ Alors, alors, alors ? Vous êtres prêt ? Demanda Otarin en s'asseyant à même le sol, imité par les autres.
_ Ouais, qu'est-ce que tu... commença Ax.
_ Stop !
_ Mais...
_ Chut !
_ …
_ Roooh, j'ai toujours rêvé de dire ça, annonça Otarin en savourant le silence. Attention...
_ …
_ Hyûma ? « Au rapport ! ».
_ Tout ça pour ça ?
_ J'ai toujours rêvé de le dire devant une équipe. Roooh putain, j'ai bien fait de devenir shinobi.
_ Je suppose qu'il vaut mieux que je reprenne tout depuis le début, annonça le genin à l'intention d'Ax et Oboro. Alors...
« Après votre spectaculaire retour dans la rue, la patrouille de rue a effectué une descente dans l'immeuble où vous étiez retenus – enfin, ce qu'il en restait, évidemment. Cela nous a permis de mettre la main sur plusieurs individus liés au complexe.
_ Nous ? Releva Ax.
_ J'étais avec eux, acquiesça Hyûma. À partir de là, une enquête a été déclenchée afin de faire la lumière sur cette affaire. Nous avons...
_ Tu faisais partie de l'enquête ?
_ Hé bien, j'étais le représentant du Junin qui en charge de cette enquête.
_ Le junin... Otarin ? Il était pas à l'hôpital ?
_ J'ai peut-être omis de l'avouer au QG, confessa le genin.
_ Attends, attends, attends... T'as usurpé l'autorité d'Otarin pour lancer une enquête auprès du QG ?
_ Oui.
_ Et toi, tu dis rien !?
_ Ben pour commencer, j'étais pas très frais, à ce moment-là, rappela Otarin. En outre, il m'a tout avoué quand j'ai enfin eu les idées claires. Et comme j'aurai eu l'air con de dire que c'était pas moi qu'avait amorcé tout ça, et puisqu'il s'occupait de l'affaire comme un chef, je lui ai donné ma bénédiction pour qu'il continue.
_ T'es junin, t'es pas sensé être un peu responsable ?
_ « Savoir commander, c'est savoir déléguer », c'est Jupnei qui l'a dit.
_ Bref, balaya Hyûma, l'immeuble n'était pas le site de production, le gang n'avait pas eu le temps de faire les aménagements nécessaires. C'était juste un centre de post-traitement et d'expérimentations sur paillasse. La plupart des membres avait filé pendant votre... hum... évasion, et beaucoup n'ont pas été retrouvé. Les autres ne savaient rien.
_ Alors ? Choux blanc ?
_ Pas tout à fait. Avec l'accréditation d'Otarin et les premiers éléments obtenus, j'ai pu obtenir que deux équipes ratissent le quartier 14 et l'autre qui nous semblait suspect. Cet autre quartier n'a rien révélé d'intéressant, mais dans le 14, on a trouvé le site de production.
_ Ils bossent bien, hein... J'crois que j'vais me le garder comme larbin.
_ Seulement pour la durée de la mission, désolé.
_ Ah, flûte...
_ Le gratin avait mis les voiles, évidemment, et il ne restait plus rien de la production elle-même. Mais il restait la piétaille, qui se chargeait d'effacer les dernières traces. Ils ont tous été coffré et interrogés. Au final, en recoupant l'ensemble des informations obtenues, j'ai déduit la localisation de l'un de leurs poste-relais. Du coup, le QG nous envoie là-bas sous l'identité des personnes capturées afin que nous parvenions à prendre contact avec les membres du relais. L'idéal serait de parvenir à capturer et extrader discrètement l'un de leurs chercheurs, mais c'est peu probable. À défaut, il faudrait que nous parvenions à localiser l'un de leurs sites permanents, pour que les 3 Villages puissent opérer une descente.
_ Heu... Attends, là, fit Oboro. T'es en train de nous dire que... On va quitter Narasu ?
_ Oh, avec un peu de chance, nous n'irons pas loin : le relais est situé à Nobeoka, juste à côté.
_ La capitale du Raclétoïsme ? Très peu pour moi, merci.
_ Idem, je retourne pas dans cette ville de dingue ! »
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L'une des murènes géantes quadrupèdes s'élança brusquement, brisant le cordon de sécurité formé par deux des squelettes de Hyûma. Elle n'alla pas bien loin puisqu'un énorme Shaken déboula, la happant dans une spirale infernale et la boulant au loin.
« J'l'ai eu ! Annonça joyeusement Oboro.
_ La précision était inutile... »
La meute ne s'en tînt malheureusement pas là et deux énormes bestioles serpentines se jetèrent à nouveau à l'assaut. Rebuts du Zénith, elles avaient trouvé dans le tunnel de Kasuka une niche naturelle où s'établirent, en compagnie des autres monstres qui pullulaient dans les boyaux du souterrains.
À la grande joie de Hyûma, elles étaient des chimères. Ce qui signifiait qu'elles utilisaient de façon instinctive et à un niveau basique du chakra pour lancer ce qui pouvait s'apparenter à des jutsus.
Que le jeune homme s'était fait un devoir de copier avec l'un de ses crânes.
Sacrifiant l'un de ses squelettes sous l'assaut, il positionna le second en retrait avant de lui transférer le souffle acide qu'utilisait les bestioles. Le souffle corrosif frappa de plein fouet la plus proche, la transformant en un tas de barbaque fumante, mais la deuxième fut assez prompte pour éviter l'attaque, se déportant vivement sur le côté.
Elle fut impitoyablement décapitée par une attaque fûton de la part d'Ax.
« On dirait que les autres se sont brusquement trouvés des préoccupations plus pressante, constata le chunin devant l'absence subite d'autres monstres.
_ Une accalmie ? Au boulot, les gars ! Piailla l'un des manchots d'Oboro.
_ Ouais ! Pour l'impératrice Muromachi ! » Braillèrent en cœur ses deux comparses en allant à la pêche aux projectiles.
La crainte d'une résurgence des effets toxiques sous la poussée de l’adrénaline avait convaincu le groupe de se battre préférentiellement à distance, histoire d'éviter de trop s'échauffer dans un corps-à-corps. Étant la seule à manipuler des projectiles physiques, Oboro avait décidé d'aligner en plus ses écuyers de chocs pour refaire le plein à mesure de la progression.
« Impératrice Muromachi ? S'étonna Hyûma.
_ Ouais, ils sont trognons, pas vrai ? Fit Oboro.
_ Impératrice Muromachi ?
_ Ben quoi ? T'es jaloux parce que tes clones d'os parlent pas ?
_ ça ne me dit rien qui vaille, ce calme, annonça Ax. Rien à l'arrière ?
_ Non, mon troisième clone ne signale rien d'alarmant.
_ Au fait, il est passé où, l'Otarin ? Se demanda brusquement Oboro.
_ Je me disais bien que c'était trop calme...
_ Je l'ignore, j'ai perdu de vu Rekaïshi durant la dernière attaque et... »
Un horrible cri strident empêcha Hyûma de terminer sa phrase. Une nouvelle bestiole apparut au détour du tunnel, mais fut rapidement percuter par une autre qui lui tomba directement dessus, faisant office de gourdin pour...
« Ha ben c'est bien un chikabrute, ça, grogna Oboro en regardant l'énergumène fracasser ses adversaires.
_ Nan mais tu lui as vraiment dit, pour les effets secondaires ? S'inquiéta Ax.
_ Il a un muscle à la place du cerveau, répondit Hyûma avec fatalité. En tout cas, on sait au moins pourquoi les bestioles ont brusquement cessé leurs assauts...
_ Ah, vous êtes enfin là, s'amusa Otarin en se rapprochant. Vous en avez mis, du temps ! Pour un peu, j'ai cru que vous vous étiez débinés et que j'allais devoir terminer la mission tout seul.
_ Oooh, nous tente pas, hein.
_ Rekaïshi ? Nous avions convenu de nous battre au corps-à-corps qu'en cas d'absolu nécessité, vous vous souvenez ? Vous n'êtes pas encore complètement débarrassé des effets néfastes de la Mysimeria.
_ N'importe quoi, rétorqua le junin. On t'as jamais dit qu'une bonne suée était ce qu'il y a de mieux pour éliminer tout ce qu'on a de mauvais dans le système ?
_ Un muscle à la place du cerveau ! Approuvèrent en cœur les trois subordonnées.
_ Hé ! J'ai l'impression que c'est pas un compliment, ça ! Bon, reprenons. Avec tous ces machins qui nous tombe constamment dessus, on va finir par rester coincés des plombes dans ce tunnel, à ce rythme.
_ La faute à qui ? Signala Oboro. C'est toi qui a insisté pour qu'on prenne ce chemin en particulier, je te rappelle.
_ Parce qu'il y a d'autres chemins possibles ? S'étonna Ax.
_ Vous n'êtes pas là que depuis peu, donc c'est normal que vous l'ignoriez, expliqua Hyûma, mais il existe des chemins qui passent par les montagnes et sont autrement plus sûr que cette caverne infestée de montre.
_ Mais qu'est-ce qu'on fout ici, alors !?
_ Roooh, c'est bon, fais pas ta chochotte pour quelques monstres, hein... Fit Otarin. Apprenez que c'est celui-ci le chemin le plus court, et de loin. Donc on va gagner un max de temps en l'empruntant.
_ C'est jamais une bonne idée, les raccourcis. Demande à Oboro.
_ Plaît-il !?
_ C'est qui qu'a fini à l'hosto après son raccourci pour sortir de l'immeuble ?
_ Mais je vais te le me le... !!
_ Heu... Rekaïshi ? Il y a un problème ? » Fit brusquement Hyûma en fronçant les sourcils.
En effet, Otarin jetait des regards inquiets en direction du boyau qui leur faisait face. Il leur fit signe de ne pas bouger et progressa prudemment de quelques pas, tendant l'oreille.
« Oh mon dieu ! S'exclama brusquement le chikarate.
_ Qu'est-ce qu'il y a ? Fit Ax.
_ Mais vous n'entendez pas ce bruit atroce !?
_ Qu'est-ce qui lui arrive ? Demanda Oboro.
_ Je crains qu'il ne fasse un hallucination, s'inquiéta Hyûma. Ce qui est plutôt de mauvais signe si nous devons le maîtriser...
_ C'st vraiment rien qu'un chikabrute...
_ FONÇEZ ! UN RAZ-DE-MARÉE D'ÉCUME ! Hurla Otarin en se précipitant vers eux.
_ Un quoi ?
_ COUREZ ! Ordonna Otarin en attrapant derechef Hyûma au passage.
_ Hé !? Au secours ! On m'enlève ! Faites quelque chose ! À l'aide !
_ COURS HYÛMA, COURS ! ON VA SE FAIRE EMPORTER !
_ Mais je ne touche même pas le sol ! »
N'écoutant que son courage, Otarin, le genin solidement coincé sous le bras, fonça à toute berzingue sans se soucier une seule seconde du squelette d'arrière-garde qui se dressa devant lui. Le choc fut terrible, même si le junin n'en perçut rien, faisant littéralement voler en mille morceaux le pauvre clone d'os, sans même ralentir sa course forcenée.
Et avant qu'Oboro et Ax n'en reviennent de leur stupeur, le chikarate disjoncté disparût dans la pénombre du tunnel, dans un ultime « TAÏAUUUUUUUT ! ».
« Ben merde, alors, souffla Ax.
_ Oh non mais j'hallucine, pesta Oboro. Je te parie que cet abruti va trouver le moyen de se gourer dans l'un des embranchements avant d'aller se paumer dans les innombrables tunnels et boyaux latéraux qui se perdent jusqu'au tréfonds de la montagne.
_ Heu... Tu dis ça pour me faire peur, hein ? Il n'y a pas vraiment...
_ Et elles sont bourrées de monstre, en plus.
_ Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepter une affectation aussi pourri !? Les effets sont plutôt court, semblait dire Hyûma. On a qu'à attendre sagement qu'il reprenne ses esprits et revienne et...
_ Court comment ? Pis t'es sûr qu'ils sauront revenir ? On fait quoi si c'est pas le cas ?
_ Ben... »
C'est alors que le dernier squelette de Hyûma les dépassa, obéissant toujours à l'injonction de son maître de le protéger.
« Hé ! J'ai un plan ! Assura Ax.
_ Laisse tomber, suivons le clone d'os, il nous conduira sûrement jusqu'à Hyûma et l'autre chikabrute !
_ Maaaais ! C'était mon plan, ça ! »
Hyûma- Combattant Débutant
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Date d'inscription : 21/02/2009
Re: Narasu
L’albinos et le blondinet sortirent de la grotte ensemble, aucune trace des deux autres, ce qui était somme tout normal étant donné qu’ils les avaient abandonnés au beau milieu du tunnel. Oboro ne s’en serait sans doute pas trop mal sortie, toute seule, mais la présence d’Ax ne risquait que de les enfoncer dans la merde encore plus. Enfin bon, ils étaient arrivés à Nobeoka, comme prévu.
« Je ne sais pas si vous vous rendez compte, lança Hyûma, mais vous êtes de loin le pire chef de mission que j’aie jamais eu à suivre.
-C’est parce que tu es encore jeune, tu n’as rien à craindre, je suis aussi malin qu’expérimenté.
-Non non, vous êtes juste nul. Sans vos hallu’ idiotes et vos muscles démesurés, les deux autres nous auraient ptet rattrapés et on n’aurait pas perdu la moitié de l’équipe avant le véritable commencement de la mission.
-Si ils m’avaient suivi comme je leur avais demandé, on n’en serait pas là, c’était une mesure de précaution pour parer à une menace imminente ! Gronda le juunin.
-Menace, menace, y avait aucune menace, vous êtes juste complètement parano. On vous avait pourtant prévenu que l’effort physique diminuerait vos perceptions. C’est ce dont on avait le plus besoin, de garder son calme et d’avancer sans embrouilles.
-Sans mes « efforts physiques » comme tu dis, le crâne monté sur fémurs nous aurait rattrapés sans problèmes, même si la raison première n’était pas celle-ci, j’ai quand même semé le machin.
-C’était un de mes clones… Souffla le genin, blasé. »
Otarin regarda son partenaire avec une pointe de dégoût, comment pouvait-il faire des clones d’os ? C’était d’un glauque. Il faudrait faire plus attention à ce bonhomme-là, l’était pas clair. Enfin, y faire attention en fait. Il s’était contenté jusqu’ici de le surveiller de loin sans se soucier de savoir ce qu’il faisait vraiment. Il était intelligent, ça, Otarin l’avait remarqué, mais il lui avait paru si faiblard qu’il n’avait accordé aucune importance à ses capacités de combattant.
Hyûma de son côté se demandait si Otarin le faisait exprès ou s’il était vraiment con comme un manche. Il jeta un œil à droite et à gauche pour repérer d’éventuels fouineurs. Nobeoka n’étant certainement pas le coin le plus sûr au monde, il préférait prendre ses précautions. Les siennes étant largement plus justifiées que celles de son comparse. Quelques gardes surveillaient l’entrée comme à leur habitude. L’équipe de faction ce jour-là était de Gensou. Manque de bol, Ax était resté fourré à l’intérieur du caveau. Les rivalités entre villages ne s’effacaient pas si rapidement, et si c’était aux ninjas Chikara que ceux de Mahou adressaient en général leurs amabilités, Gensou n’était pas en reste. Hyûma préféra ne pas soutenir leur regard trop longtemps. Il se tourna vers Otarin qui papillonnait et rappela son invocation, il ne servait à rien de la laisser traîner dans le tunnel, elle était capable de se perdre plus facilement qu’aucun homme sur terre.
***
« Quoi ?!! Le squelette vient de disparaître ! Comment on fait ? Je comptais sur lui pour sortir d’ici ! S’excita Oboro en se tournant vers Ax. »
Celui-ci la regarda, l’air hagard, le souffle court. Pas taillé pour la vitesse le bonhomme. Surtout pas fait pour lui plaire, encore un jeune promu, il avait dû payer son passage au grade supérieur. En plus, Oborole trouvait moche et doutait qu’une femme voudrait jamais de lui. Il faudrait au moins qu’elle se fasse payer ou pire, qu’elle soit morte pour accepter de coucher avec lui. Son front ruisselait de sueur et ses cheveux étaient gras. Une bonne douche serait d’usage, mais sur ce point, elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle non plus ne sentait pas la rose. Et là, elle se sentait perdue. Elle avait espéré que le clone de Hyûma lui indiquerait le chemin de la sortie…
« Tu ne voudrais pas t’intéresser un peu à notre problème, c’est un peu censé être toi le plus gradé de nous deux et je te traine comme un bambin depuis que notre autre « gradé » nous a pitoyablement abandonnés, cracha Oboro visiblement agacée par les réactions du Gensouard.
-Psst…
-Je suis désolé, mais je me sens vraiment pas bien, j’ai pas vraiment les idées claires, je te conseille de prendre les décisions pour le moment, lui répondit Ax et son teint verdâtre appuyait assez ses dires, il finit d’ailleurs par dégobiller son dernier repas.
-Pssst…
-Voilà, qu’est-ce que je disais… Des incapables, obligée de faire tout, toute seule !
-PSSSSSSSSSSSTTT ! Impératrice ! Retournez-vous tout doucement, on vous regarde. Je suis quasiment sûr qu’ils sont agressifs !
-De quoi ? S’écria Oboro, en faisant volte-face d’une pirouette. »
Face à elle, une dizaine de petits êtres simiesques avançaient. Les manchots étaient en position de combat, prêts à défendre leur maîtresse absolue des maléfiques singes des cavernes qui venaient surement dépouiller la veuve et l’orphelin, leur rictus machiavélique ne laissant présager rien de bon. C’étaient sans doute les pires rapaces que l’espèce animale pouvait trouver et le lord Commandant Manchot n’allait pas laisser traîner cette vermine bien longtemps. Les cinq zozios se lancèrent un regard convaincu et…
« CAMARADES, DEGOMMONS CES MONSTRES DEGOUTANTS ET PROTEGEONS NOTRE MAITRESSE ET SON ASSOCIE, LE LORD VOMI !!! »
***
« Il ne nous manque plus qu’à prendre contact avec ces gens… Si on attend les deux autres, on risque de se faire repérer. En plus, ça nous permettra de leur faire croire qu’ils couvrent nos arrières et de bien leur montrer qu’on n’est pas suivis, exposa Hyûma.
-Tout ça c’est bien beau, mais comment tu comptes t’y prendre pour t’infiltrer ?
-Ôtez moi d’un doute… C’est bien vous le Juunin ?
-Effectivement, c’était juste pour voir si tu suivais. Les mahousards ont une certaine habitude à être un peu lents niveau réflexion.
-Par contre, si vous pouviez éviter de mentionner le fait qu’on est des ninjas à tout bout de champ, ça m’arrangerais…
-J’ai pas fait ça… Bref, le plan, c’est qu’on accoste un gars, on lui dit qu’on revient de Narasu où c’est un peu la merde et qu’il nous faut une planque...
-C’est de pire en pires les plans dans ce groupe… Je vous propose un truc, j'expose mon propre plan et on prend le meilleur ! »
« Je ne sais pas si vous vous rendez compte, lança Hyûma, mais vous êtes de loin le pire chef de mission que j’aie jamais eu à suivre.
-C’est parce que tu es encore jeune, tu n’as rien à craindre, je suis aussi malin qu’expérimenté.
-Non non, vous êtes juste nul. Sans vos hallu’ idiotes et vos muscles démesurés, les deux autres nous auraient ptet rattrapés et on n’aurait pas perdu la moitié de l’équipe avant le véritable commencement de la mission.
-Si ils m’avaient suivi comme je leur avais demandé, on n’en serait pas là, c’était une mesure de précaution pour parer à une menace imminente ! Gronda le juunin.
-Menace, menace, y avait aucune menace, vous êtes juste complètement parano. On vous avait pourtant prévenu que l’effort physique diminuerait vos perceptions. C’est ce dont on avait le plus besoin, de garder son calme et d’avancer sans embrouilles.
-Sans mes « efforts physiques » comme tu dis, le crâne monté sur fémurs nous aurait rattrapés sans problèmes, même si la raison première n’était pas celle-ci, j’ai quand même semé le machin.
-C’était un de mes clones… Souffla le genin, blasé. »
Otarin regarda son partenaire avec une pointe de dégoût, comment pouvait-il faire des clones d’os ? C’était d’un glauque. Il faudrait faire plus attention à ce bonhomme-là, l’était pas clair. Enfin, y faire attention en fait. Il s’était contenté jusqu’ici de le surveiller de loin sans se soucier de savoir ce qu’il faisait vraiment. Il était intelligent, ça, Otarin l’avait remarqué, mais il lui avait paru si faiblard qu’il n’avait accordé aucune importance à ses capacités de combattant.
Hyûma de son côté se demandait si Otarin le faisait exprès ou s’il était vraiment con comme un manche. Il jeta un œil à droite et à gauche pour repérer d’éventuels fouineurs. Nobeoka n’étant certainement pas le coin le plus sûr au monde, il préférait prendre ses précautions. Les siennes étant largement plus justifiées que celles de son comparse. Quelques gardes surveillaient l’entrée comme à leur habitude. L’équipe de faction ce jour-là était de Gensou. Manque de bol, Ax était resté fourré à l’intérieur du caveau. Les rivalités entre villages ne s’effacaient pas si rapidement, et si c’était aux ninjas Chikara que ceux de Mahou adressaient en général leurs amabilités, Gensou n’était pas en reste. Hyûma préféra ne pas soutenir leur regard trop longtemps. Il se tourna vers Otarin qui papillonnait et rappela son invocation, il ne servait à rien de la laisser traîner dans le tunnel, elle était capable de se perdre plus facilement qu’aucun homme sur terre.
***
« Quoi ?!! Le squelette vient de disparaître ! Comment on fait ? Je comptais sur lui pour sortir d’ici ! S’excita Oboro en se tournant vers Ax. »
Celui-ci la regarda, l’air hagard, le souffle court. Pas taillé pour la vitesse le bonhomme. Surtout pas fait pour lui plaire, encore un jeune promu, il avait dû payer son passage au grade supérieur. En plus, Oborole trouvait moche et doutait qu’une femme voudrait jamais de lui. Il faudrait au moins qu’elle se fasse payer ou pire, qu’elle soit morte pour accepter de coucher avec lui. Son front ruisselait de sueur et ses cheveux étaient gras. Une bonne douche serait d’usage, mais sur ce point, elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle non plus ne sentait pas la rose. Et là, elle se sentait perdue. Elle avait espéré que le clone de Hyûma lui indiquerait le chemin de la sortie…
« Tu ne voudrais pas t’intéresser un peu à notre problème, c’est un peu censé être toi le plus gradé de nous deux et je te traine comme un bambin depuis que notre autre « gradé » nous a pitoyablement abandonnés, cracha Oboro visiblement agacée par les réactions du Gensouard.
-Psst…
-Je suis désolé, mais je me sens vraiment pas bien, j’ai pas vraiment les idées claires, je te conseille de prendre les décisions pour le moment, lui répondit Ax et son teint verdâtre appuyait assez ses dires, il finit d’ailleurs par dégobiller son dernier repas.
-Pssst…
-Voilà, qu’est-ce que je disais… Des incapables, obligée de faire tout, toute seule !
-PSSSSSSSSSSSTTT ! Impératrice ! Retournez-vous tout doucement, on vous regarde. Je suis quasiment sûr qu’ils sont agressifs !
-De quoi ? S’écria Oboro, en faisant volte-face d’une pirouette. »
Face à elle, une dizaine de petits êtres simiesques avançaient. Les manchots étaient en position de combat, prêts à défendre leur maîtresse absolue des maléfiques singes des cavernes qui venaient surement dépouiller la veuve et l’orphelin, leur rictus machiavélique ne laissant présager rien de bon. C’étaient sans doute les pires rapaces que l’espèce animale pouvait trouver et le lord Commandant Manchot n’allait pas laisser traîner cette vermine bien longtemps. Les cinq zozios se lancèrent un regard convaincu et…
« CAMARADES, DEGOMMONS CES MONSTRES DEGOUTANTS ET PROTEGEONS NOTRE MAITRESSE ET SON ASSOCIE, LE LORD VOMI !!! »
***
« Il ne nous manque plus qu’à prendre contact avec ces gens… Si on attend les deux autres, on risque de se faire repérer. En plus, ça nous permettra de leur faire croire qu’ils couvrent nos arrières et de bien leur montrer qu’on n’est pas suivis, exposa Hyûma.
-Tout ça c’est bien beau, mais comment tu comptes t’y prendre pour t’infiltrer ?
-Ôtez moi d’un doute… C’est bien vous le Juunin ?
-Effectivement, c’était juste pour voir si tu suivais. Les mahousards ont une certaine habitude à être un peu lents niveau réflexion.
-Par contre, si vous pouviez éviter de mentionner le fait qu’on est des ninjas à tout bout de champ, ça m’arrangerais…
-J’ai pas fait ça… Bref, le plan, c’est qu’on accoste un gars, on lui dit qu’on revient de Narasu où c’est un peu la merde et qu’il nous faut une planque...
-C’est de pire en pires les plans dans ce groupe… Je vous propose un truc, j'expose mon propre plan et on prend le meilleur ! »
Re: Narasu
Longtemps qu’on l’avait pas exposé à la lumière du jour pour autre chose qu’aller chercher des ingrédients pour ses potions. Kalem était de mauvaise humeur –mais c’était habituel. Bien décidé à régler au plus vite les petites choses qu’on allait lui demander, le nain avait commencé par enfourcher Morah afin d’y être plus rapidement, mais le seul résultat qu’il parvint à obtenir de son poney endormi fut un énorme crottin odorant et un éternuement retentissant. Il dut donc se résoudre à rejoindre à pied la pièce où devait l’attendre l’Anbu qui s’occupait de lui. En fin de compte, ce serait lui qui l’attendrait. Il le savait, la femme au masque n’avait pas pour habitude d’être à l’heure. Lors de toutes ses commandes de potions précédentes elle avait été en retard, alors pourquoi ne le serait-elle pas ce jour-ci ?
Kalem arpentait la pièce qu’il trouvait agencée de manière bien étrange quand elle fit irruption, suivie comme à son habitude par son bavard tamanoir. Elle le regardait d’un air que Kalem n’aimait pas. Du moins, il songea que s’il avait pu voir de quelle façon elle le regardait, il n’aurait pas aimé. Pas bien difficile, de toute façon, il n’aimait pas que les gens le regardent, de quelque façon que ce soit.
« J’espère que vous avez une bonne raison de me faire déplacer, j’ai dû arrêter de chauffer ma toute dernière expérience à cause de votre rendez-vous. Et il me démange de continuer. Je ne suis pas un esclave quand même ! Se plaignit-il avant même qu’elle n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche.
-Je vous rappelle qu’avec notre petit arrangement, vous êtes un des ninjas les plus privilégiés des trois villages. Et la mission que je vais vous donner ne vous fera pas trop…
-Hors de question, la coupa-t-il. Je n’accepte pas la mission, je suis trop faible et trop vieux pour ce genre d’affaires, regardez ma barbe !
-Ce n’est pas parce que vous avez décidé de les laisser pousser que vos affreux poils qui rebiquent vous accablent d’années que vous n’avez pas ! Vous êtes jeune et en excellente santé, de plus, la mission qui s’offre à vous ne vous fera courir nulle part et vous n’aurez qu’un rôle de faire-valoir ! Expliqua-t-elle.
-Tu aurais pu trouver un mot plus approprié Shig… BIP, ANBU-Chou ! Faire-valoir est beaucoup trop négatif ! Fit le tamanoir devant la mine de plus en plus rouge du nain.
-Et bien, un mot négatif pour un être négatif, quoi d’anormal ?
-Tu as un humour de merde…
-Vous vous foutez de ma gueule tous les deux ? Déjà que votre présence, et accessoirement la perspective d’une nouvelle mission, me provoque de l’urticaire. J’me casse moi ! Rien à foutre de vot’ mission de merde ! Gronda-t-il.
-Fort bien, vous pourrez vous considérer comme déserteur dès demain à la première heure, nabot. Je file prévenir le Qg… »
Le masque de l’Anbu masquait surement un énième sourire moqueur et cela s’entendait dans sa voix. Elle savait exactement comment briser la volonté, ou plutôt le manque de volonté, de Kalem. Cette menace, elle avait dû la répéter quasiment à chaque rencontre, le nain réagissant toujours de la même manière à l’arrivée d’une mission nouvelle. Il revint donc sur les quelques pas qu’il avait fait et s’efforça à relever la tête dans la direction de son interlocutrice. Il fulminait et une moue hargneuse lui tordait le visage.
« Donc ? Ronchonna-t-il.
-Un petit interrogatoire… Lui souffla-t-elle.
-Allez-y bordel !
-C’est vous qui devrez mener l’interrogatoire, bougre d’abruti ! Vous aurez pour cela un partenaire, vous aurez les détails sur place, il vous expliquera.
-Si jamais il s’avère que ce « coéquipier » en question ne me laisse pas ouvrir la bouche, je n’accepterai plus ce genre de missions !
-C’est noté. Je vais vous écrire l’adresse où vous devez vous rendre. C’est un ancien repère de dealers qui a été réquisitionné par Kiritsu lors de la prise de la ville et qui sert désormais de prison provisoire et diverses autres salles d’interrogatoire, lui expliqua-t-elle. »
Kalem lui prit le papier des mains et, tout en se dirigeant vers la sortie tenta d’écraser la queue du tamanoir qui l’évita ce qui mit le nabot encore plus en rogne qu’il n’était. Le lieu du rendez-vous se situait dans un des quartiers Sud du village, un endroit où la coalition avait correctement fait son travail et où ne résidaient quasiment plus que marchands et shinobis, les malfrats ayant dû migrer dès l’arrivée des troupes des trois villages dans la ville. Lorsqu’il se présenta au secrétariat, à peu près dix minutes avant l’horaire qui lui était indiqué, un jeune homme d’à peine vingt ans lui indiqua le chemin à suivre, ainsi que la procédure que le nain devait observer pour ouvrir la porte de ladite pièce. Malgré la patience de son interlocuteur, Kalem finit néanmoins par lui cracher au visage en prétextant que ce n’étaient pas des façons de traiter un employé, que d’habitude, c’était une jeune femme blonde à gros seins qui s’occupait de lui et que le métier de secrétaire se perdait. Un vigile finit par l’emmener de force jusqu’à son lieu de rendez-vous.
***
« C’est impensable monsieur Doskop ! Répétait une jeune femme brune au tailleur serré, un brin trop sexy pour que Kalem pût le considérer comme une tenue de travail. On vous envoie ici pour une mission, la première depuis plus d’un mois et tout ce que vous trouvez à faire c’est insulter nos employés ?
-L’avait qu’à être une blonde à gros nibards vot’ bonhomme, chuis qu’un pauv’ shinobi moi, j’demande rien à personne et on vient m’emmerder !
-Bon, ça ira pour cette fois, vous irez vous excuser auprès d’Aoki et…
-C’est mort, c’est lui qui a commencé ! Se plaignit le nabot.
-Vous irez vous excuser auprès d’Aoki et nous passerons l’éponge, fit elle, plus promptement afin qu’il ne la coupe pas de nouveau. Sinon, ceci aura tôt fait de remonter jusqu’à plus menaçant que nous, votre supérieur direct par exemple…
-Cette connasse n’est bonne qu’à bouffer ses papelards de merde ! C’est pas parce qu’on porte un masque que l’on est balaise, la preuve, elle se repose sur moi dès qu’elle a une embrouille !
-Je ferai mine de n’avoir rien entendu. Bref, revenons à nos moutons… Si vous êtes convoqué ici, monsieur Doskop c’est parce que l’on nous a recommandé vos services pour un petit…
-Interrogatoire, je sais, la coupa-t-il. Si vous pouviez arrêter d’enrober vos putains de paroles de nettoyant pour carreau, peut être que vous pourrez enfin m’éclaircir un peu sur ce que je dois savoir précisément. Comme ça, j’irai latter les couilles du lascar et je pourrai me barrer tranquillement.
-Inutile de vous donner trop de détails, riposta-t-elle sèchement. Je vous rappelle que vous n’êtes pas assez expérimenté pour avoir l’audace de venir à bout de ce genre de malfrat.
-C’est un défi que vous me lancez ? Ou juste une boutade ayant pour seul but de rabaisser un être déjà pas très haut ? »
Kalem prenait son ton le plus désagréable. Quoique, il avait aussi en stock quelques tons bien agressifs. C’était un de ses tons les plus désagréables, à n’en pas douter. Il n’aimait pas qu’on le prenne de haut, et c’était assez rare que les gens s’abaissent à le regarder droit dans les yeux. Il n’aimait pas parler, pas aller en mission, la seule chose qu’il pouvait chérir, c’était sa petite personne. Il jeta un coup d’œil mauvais à travers la vitre teintée. Derrière se tenait, assis sur une chaise, les mains liées derrière le dos, les paupières plissées, aveuglé par la lumière qu’un mastard agressif s’efforçait de lui placer sur les yeux.
« Bon… Qui c’est ? Finit par demander Kalem en se calmant.
-Il refuse de dire son vrai nom et pour faciliter la discussion, insiste pour qu’on l’appelle Ginko Sodama, mais ça, nous sommes surs que ce n’est pas lui, expliqua la jeune femme.
-Ah, et pourquoi ? Vous commencez mal, si vous ne savez pas qui c’est, ricana le nabot.
-Tout simplement parce qu’on pense avoir identifié le vrai Ginko Sodama. On l’a retrouvé dans un maison en bordure du village, le crâne recouvert de sang.
-Mort ?
-Non, nos médecins ont réussi à le sauver, il est encore à l’Hôpital, ses jours ne sont plus en danger.
-Et lui ? Comment ça se fait qu’il est là ?
-On dirait que notre affaire commence à vous intéresser monsieur Doskop. À vrai dire, nous pensons que c’est lui l’agresseur de Sodama.
-Pourquoi ne pas attendre que notre victime se réveille, il pourrait le reconnaître, suggéra Kalem.
-C’est fort peu probable, lui dit-elle avec ce sourire en coin qui commençait à énerver le Mahousard.
-Vous ne pouvez pas arrêter de parler par énigmes ? Je suis censé l’interroger ou pas ? S’énerva-t-il. On n’est pas arrivés si vous me donnez les informations par petits bouts !
-La raison pour laquelle nous pensons que notre victime ne nous apprendra rien de plus est qu’il lui manque la moitié du cerveau. Quant à nos soupçons sur l’homme ici présent, ils sont assez fondés je pense ; on a retrouvé le cerveau de Sodama dans sa main droite. »
Kalem jeta un regard dégouté sur l’homme de l’autre côté de la vitre. Désormais, le shinobi qui menait l’interrogatoire traversait la pièce par grandes enjambées. La crispation et l’énervement se lisaient sur son visage. L’autre affichait un visage neutre, ni moqueur, ni énervé, ni quoi que ce soit d’autre. Il n’avait pas ouvert une seule fois la bouche depuis le début de l’interrogatoire et persistait à faire la sourde oreille malgré le haussement de ton de l’homme qui lui faisait face. C’était décidé, il allait interroger ce type. Et il allait réussir à le faire parler. Le peu de confiance que lui accordait la femme avait renforcé son envie de montrer ce qu’il savait faire.
« C’est d’accord. Je m’en charge, mais je ne veux pas d’intervention extérieure, grogna Kalem.
-Je crois que vous n’avez pas tout à fait saisi, l’arrêtât-elle avant qu’il ne franchisse la porte. Vous interrogerez certes ce type, mais pas tout seul, vous n’êtes pas qualifié pour ça…
-Qui ?
-Oh, mais moi mon petit…
-Vous m’appeler encore une fois mon petit et je vous jure que vous allez le regretter !
-Houlà, j’ai peur, fit elle en lui riant au visage. »
Kalem arpentait la pièce qu’il trouvait agencée de manière bien étrange quand elle fit irruption, suivie comme à son habitude par son bavard tamanoir. Elle le regardait d’un air que Kalem n’aimait pas. Du moins, il songea que s’il avait pu voir de quelle façon elle le regardait, il n’aurait pas aimé. Pas bien difficile, de toute façon, il n’aimait pas que les gens le regardent, de quelque façon que ce soit.
« J’espère que vous avez une bonne raison de me faire déplacer, j’ai dû arrêter de chauffer ma toute dernière expérience à cause de votre rendez-vous. Et il me démange de continuer. Je ne suis pas un esclave quand même ! Se plaignit-il avant même qu’elle n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche.
-Je vous rappelle qu’avec notre petit arrangement, vous êtes un des ninjas les plus privilégiés des trois villages. Et la mission que je vais vous donner ne vous fera pas trop…
-Hors de question, la coupa-t-il. Je n’accepte pas la mission, je suis trop faible et trop vieux pour ce genre d’affaires, regardez ma barbe !
-Ce n’est pas parce que vous avez décidé de les laisser pousser que vos affreux poils qui rebiquent vous accablent d’années que vous n’avez pas ! Vous êtes jeune et en excellente santé, de plus, la mission qui s’offre à vous ne vous fera courir nulle part et vous n’aurez qu’un rôle de faire-valoir ! Expliqua-t-elle.
-Tu aurais pu trouver un mot plus approprié Shig… BIP, ANBU-Chou ! Faire-valoir est beaucoup trop négatif ! Fit le tamanoir devant la mine de plus en plus rouge du nain.
-Et bien, un mot négatif pour un être négatif, quoi d’anormal ?
-Tu as un humour de merde…
-Vous vous foutez de ma gueule tous les deux ? Déjà que votre présence, et accessoirement la perspective d’une nouvelle mission, me provoque de l’urticaire. J’me casse moi ! Rien à foutre de vot’ mission de merde ! Gronda-t-il.
-Fort bien, vous pourrez vous considérer comme déserteur dès demain à la première heure, nabot. Je file prévenir le Qg… »
Le masque de l’Anbu masquait surement un énième sourire moqueur et cela s’entendait dans sa voix. Elle savait exactement comment briser la volonté, ou plutôt le manque de volonté, de Kalem. Cette menace, elle avait dû la répéter quasiment à chaque rencontre, le nain réagissant toujours de la même manière à l’arrivée d’une mission nouvelle. Il revint donc sur les quelques pas qu’il avait fait et s’efforça à relever la tête dans la direction de son interlocutrice. Il fulminait et une moue hargneuse lui tordait le visage.
« Donc ? Ronchonna-t-il.
-Un petit interrogatoire… Lui souffla-t-elle.
-Allez-y bordel !
-C’est vous qui devrez mener l’interrogatoire, bougre d’abruti ! Vous aurez pour cela un partenaire, vous aurez les détails sur place, il vous expliquera.
-Si jamais il s’avère que ce « coéquipier » en question ne me laisse pas ouvrir la bouche, je n’accepterai plus ce genre de missions !
-C’est noté. Je vais vous écrire l’adresse où vous devez vous rendre. C’est un ancien repère de dealers qui a été réquisitionné par Kiritsu lors de la prise de la ville et qui sert désormais de prison provisoire et diverses autres salles d’interrogatoire, lui expliqua-t-elle. »
Kalem lui prit le papier des mains et, tout en se dirigeant vers la sortie tenta d’écraser la queue du tamanoir qui l’évita ce qui mit le nabot encore plus en rogne qu’il n’était. Le lieu du rendez-vous se situait dans un des quartiers Sud du village, un endroit où la coalition avait correctement fait son travail et où ne résidaient quasiment plus que marchands et shinobis, les malfrats ayant dû migrer dès l’arrivée des troupes des trois villages dans la ville. Lorsqu’il se présenta au secrétariat, à peu près dix minutes avant l’horaire qui lui était indiqué, un jeune homme d’à peine vingt ans lui indiqua le chemin à suivre, ainsi que la procédure que le nain devait observer pour ouvrir la porte de ladite pièce. Malgré la patience de son interlocuteur, Kalem finit néanmoins par lui cracher au visage en prétextant que ce n’étaient pas des façons de traiter un employé, que d’habitude, c’était une jeune femme blonde à gros seins qui s’occupait de lui et que le métier de secrétaire se perdait. Un vigile finit par l’emmener de force jusqu’à son lieu de rendez-vous.
***
« C’est impensable monsieur Doskop ! Répétait une jeune femme brune au tailleur serré, un brin trop sexy pour que Kalem pût le considérer comme une tenue de travail. On vous envoie ici pour une mission, la première depuis plus d’un mois et tout ce que vous trouvez à faire c’est insulter nos employés ?
-L’avait qu’à être une blonde à gros nibards vot’ bonhomme, chuis qu’un pauv’ shinobi moi, j’demande rien à personne et on vient m’emmerder !
-Bon, ça ira pour cette fois, vous irez vous excuser auprès d’Aoki et…
-C’est mort, c’est lui qui a commencé ! Se plaignit le nabot.
-Vous irez vous excuser auprès d’Aoki et nous passerons l’éponge, fit elle, plus promptement afin qu’il ne la coupe pas de nouveau. Sinon, ceci aura tôt fait de remonter jusqu’à plus menaçant que nous, votre supérieur direct par exemple…
-Cette connasse n’est bonne qu’à bouffer ses papelards de merde ! C’est pas parce qu’on porte un masque que l’on est balaise, la preuve, elle se repose sur moi dès qu’elle a une embrouille !
-Je ferai mine de n’avoir rien entendu. Bref, revenons à nos moutons… Si vous êtes convoqué ici, monsieur Doskop c’est parce que l’on nous a recommandé vos services pour un petit…
-Interrogatoire, je sais, la coupa-t-il. Si vous pouviez arrêter d’enrober vos putains de paroles de nettoyant pour carreau, peut être que vous pourrez enfin m’éclaircir un peu sur ce que je dois savoir précisément. Comme ça, j’irai latter les couilles du lascar et je pourrai me barrer tranquillement.
-Inutile de vous donner trop de détails, riposta-t-elle sèchement. Je vous rappelle que vous n’êtes pas assez expérimenté pour avoir l’audace de venir à bout de ce genre de malfrat.
-C’est un défi que vous me lancez ? Ou juste une boutade ayant pour seul but de rabaisser un être déjà pas très haut ? »
Kalem prenait son ton le plus désagréable. Quoique, il avait aussi en stock quelques tons bien agressifs. C’était un de ses tons les plus désagréables, à n’en pas douter. Il n’aimait pas qu’on le prenne de haut, et c’était assez rare que les gens s’abaissent à le regarder droit dans les yeux. Il n’aimait pas parler, pas aller en mission, la seule chose qu’il pouvait chérir, c’était sa petite personne. Il jeta un coup d’œil mauvais à travers la vitre teintée. Derrière se tenait, assis sur une chaise, les mains liées derrière le dos, les paupières plissées, aveuglé par la lumière qu’un mastard agressif s’efforçait de lui placer sur les yeux.
« Bon… Qui c’est ? Finit par demander Kalem en se calmant.
-Il refuse de dire son vrai nom et pour faciliter la discussion, insiste pour qu’on l’appelle Ginko Sodama, mais ça, nous sommes surs que ce n’est pas lui, expliqua la jeune femme.
-Ah, et pourquoi ? Vous commencez mal, si vous ne savez pas qui c’est, ricana le nabot.
-Tout simplement parce qu’on pense avoir identifié le vrai Ginko Sodama. On l’a retrouvé dans un maison en bordure du village, le crâne recouvert de sang.
-Mort ?
-Non, nos médecins ont réussi à le sauver, il est encore à l’Hôpital, ses jours ne sont plus en danger.
-Et lui ? Comment ça se fait qu’il est là ?
-On dirait que notre affaire commence à vous intéresser monsieur Doskop. À vrai dire, nous pensons que c’est lui l’agresseur de Sodama.
-Pourquoi ne pas attendre que notre victime se réveille, il pourrait le reconnaître, suggéra Kalem.
-C’est fort peu probable, lui dit-elle avec ce sourire en coin qui commençait à énerver le Mahousard.
-Vous ne pouvez pas arrêter de parler par énigmes ? Je suis censé l’interroger ou pas ? S’énerva-t-il. On n’est pas arrivés si vous me donnez les informations par petits bouts !
-La raison pour laquelle nous pensons que notre victime ne nous apprendra rien de plus est qu’il lui manque la moitié du cerveau. Quant à nos soupçons sur l’homme ici présent, ils sont assez fondés je pense ; on a retrouvé le cerveau de Sodama dans sa main droite. »
Kalem jeta un regard dégouté sur l’homme de l’autre côté de la vitre. Désormais, le shinobi qui menait l’interrogatoire traversait la pièce par grandes enjambées. La crispation et l’énervement se lisaient sur son visage. L’autre affichait un visage neutre, ni moqueur, ni énervé, ni quoi que ce soit d’autre. Il n’avait pas ouvert une seule fois la bouche depuis le début de l’interrogatoire et persistait à faire la sourde oreille malgré le haussement de ton de l’homme qui lui faisait face. C’était décidé, il allait interroger ce type. Et il allait réussir à le faire parler. Le peu de confiance que lui accordait la femme avait renforcé son envie de montrer ce qu’il savait faire.
« C’est d’accord. Je m’en charge, mais je ne veux pas d’intervention extérieure, grogna Kalem.
-Je crois que vous n’avez pas tout à fait saisi, l’arrêtât-elle avant qu’il ne franchisse la porte. Vous interrogerez certes ce type, mais pas tout seul, vous n’êtes pas qualifié pour ça…
-Qui ?
-Oh, mais moi mon petit…
-Vous m’appeler encore une fois mon petit et je vous jure que vous allez le regretter !
-Houlà, j’ai peur, fit elle en lui riant au visage. »
Kalem- Combattant Débutant
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Re: Narasu
« Mademoiselle ! Vous m’avez demandé de vous prévenir lorsque j’entamerais les questions délicates, et comme je m’y suis mis pleinement… Expliqua Kalem à la brune qui sirotais une infusion à la menthe en attendant son tour de faire passer l’accusé aux aveux.
-Monsieur Doskop, combien de fois faudra-t-il que je vous répète de ne pas quitter la salle d’interrogatoire. Vous me faites perdre mon temps. Je viendrais dans dix minutes, lorsque vous aurez réintégré votre poste et que vous serez prêt à interroger sérieusement notre homme.
-Je ne me suis pas bien fais comprendre peut être. Sans doute vos capacités cognitives restent bien en deçà de mes espérances. Toutefois, je vais me forcer à reformuler pour qu’une personne du commun puisse saisir l’étendue de ma pensée, énonça-t-il pompeusement. Les débats ont commencé, et je suis actuellement en train d’interroger l’intéressé.
-Vous êtes actuellement en train de discuter avec moi, s’énerva-t-elle. Et cessez ce ton hautain ! Je préférais encore quand vous m’insultiez directement, au moins je ne passais pas pour la plus belle des cruches !
-Veuillez me suivre. Il sera plus simple, je le crois, que vous me vissiez à l’œuvre. »
Elle haussa un sourcil circonspect, vida son mug d’une lampée, rajusta sa jupe et suivit le nain. Il n’avait cessé de la déranger pour de multiples raisons depuis qu’elle l’avait laissé en charge de son suspect. Jamais rien de bon ne sortirait de cette carcasse ridicule qui s’agitait dans tous les sens. Elle en avait l’ultime conviction. D’autant qu’il n’avait pas pu aller bien loin dans sa préparation de l’interrogatoire au vu du nombre de fois où elle s’était vue dérangée. Si elle se déplaçait maintenant c’était seulement pour l’engueuler une bonne fois pour toutes. Kalem ouvrit la porte de la petite salle qui donnait sur celle de l’interrogatoire. Quatre autres personnes s’y activaient en silence, n’ouvrant la bouche que pour chuchoter à son voisin. De l’autre côté de la paroi retentissait la voix tonitruante de Kalem.
« Qu’est-ce que c’est que cette mascarade ? Demanda la jeune femme ébahie devant les cinq copies de Kalem identiques l’une à l’autre. Lequel d’entre vous est l’original ?
-C’est moi, firent ils tous à l’unisson. »
Elle se tourna vers le Kalem qui était venu la chercher. Quelle était cette grosse blague qu’il avait encore inventée ? Elle examina plus attentivement les cinq Kalem présents dans la salle. Aucun indice ne lui permettait de savoir qui était plus vrai que qui. Elle allait devoir chercher. Ou bien frapper les clones un par un, jusqu’à ce que ceux-ci ne disparaissent pour laisser la place au véritable Kalem. Oui, c’était la meilleure idée. Il s’agissait probablement du sixième larron. Celui qui vociférait sur le suspect. Mais bon, ça la défoulerait.
« Ouch… Mais vous n’êtes pas bien de frapper les gens comme ça, grommela le Kalem qui était endormi sur la table lorsqu’elle lui balança son poing dans le dos.
-Au moins, j’ai trouvé qui était le vrai ! Désactivez moi ces clones avant que je leur mette une raclée !
-Des clones ? Ricana-t-il un instant. Mais, les clones, il faut savoir manipuler un brin plus de Chakra que moi pour faire des clones. Nous sommes des pôles, enfin, c’est comme ça que je les ai appelés, expliqua-t-il avant de se rendormir.
-Des pôles ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
-Vous ne voyez pas ce que c’est qu’un pôle ? Demanda naïvement un autre exemplaire du nain. Vous avez déjà rencontré quelqu’un de dipolaire ? Eh bien, c’est en quelque sorte le même principe, sauf que ces personnalités ne cohabitent plus dans une unique enveloppe corporelle, afin d’en obtenir une efficacité constante. Il y a donc actuellement sept pôles qui travaillent ici.
-Sept ? J’en dénombre cinq dans cette pièce, plus le zozo qui s’agite à côté…
-Le septième est… Il arrive bientôt ! Je me présente, je suis le pôle de communication de Kalem, on va dire que ce n’est pas vraiment ma fonction de faire autre chose que vous renseigner. J’ai un peu plus de mal avec tout ce qui est sentiments ou réflexion.
-Et bien, vous m’en voyez ravie… Celui qui est venu me chercher ..? Le pôle balai dans le cul ?
-Intelligence plutôt, j’ai préféré séparer différents pôles plutôt proches par soucis de logistique. Nous avons donc les pôles intelligence, communication et amabilité qui côtoient des sphères disons… proches. Toutefois, il me serait difficile de vous adresser un compliment, si simple qu’il soit, l’amabilité s’en chargera si vous y tenez tant et si vous désirez les insultes virulentes, adressez-vous à l’agressivité.
-Vous me paraissez un peu trop neutre et idiot, j’apprécie les personnes qui savent de quoi elles parlent. Voyons voir où en est notre interrogatoire.
-Oh, l’agressivité s’en sort très bien vous savez, et tout à l’heure, j’ai réussi à lui faire sortir deux mots. Je ne suis pas aussi inefficace que ce que vous semblez penser. »
Elle lui jeta un regard noir mais s’abstint de tout commentaire, sachant comment les conversations pouvaient devenir des cauchemars en présence du nain bougon. Et que ce soit l’une ou l’autre des personnalités, elle doutait qu’elle pût s’accommoder à plus de cinq minutes de blabla. Elle observa le pôle d’agressivité pendant cinq minutes avant de se tourner de nouveau vers la communication pour lui demander quels étaient les mots que l’homme avait prononcés. Il lui fallut deux bonnes minutes avant que le nabot ne les lui dise enfin. « Sans merci », c’était bien les mots qu’on pouvait s’attendre à entendre de la bouche d’un tueur aussi impitoyable. C’était déjà une belle avancée qu’il ait reconnût être une ordure, même avec ces simples mots. Elle en félicita Kalem à contrecœur.
« Il n’a rien reconnu du tout, quand on lui a demandé si il voulait son café avec ou sans sucre, il a juste répondu « sans, merci ». Je ne vois pas pourquoi vous en faites tout un plat. Je sais que ce sont les premiers mots qu’on lui tire mais ça n’a rien d’extraordinaire ! »
Kalem commençait à la trouver fort étrange. Un instant elle lui criait dessus alors qu’il faisait son travail comme elle l’avait demandé et l’autre, elle le félicitait parce qu’il avait servi une tasse de café à l’autre abruti. Elle le faisait tourner en bourrique plus qu’il ne l’avait fait jusqu’à présent avec elle. Et c’était un fait d’une extrême rareté. Se concentrant sur sa tâche plutôt que sur son affligeante supérieure, il nota que l’agressivité était sur le point de dépasser le record du nombre de grossièretés et d’insultes dans une même phrase de la journée.
« Bachibouzouk, affreuse tête de noix à la sauce béchamel avariée, atrophié des testiboules !! Tu te rends compte du putain de temps que tu me fais perdre sale architecte en fermant ta putain de gueule ! Pourquoi tu lui as fait ça à ce connard ? Parce qu’il était moche ? S’pas une raison, toi aussi t’es moche, on dirait que ta putain de mère, qu’avait déjà toutes les caractéristiques de la fouine et celles d’un canard mutant s’est amusée à aller baiser avec un singe mutant lépreux qui crachait son sida par les narines tout en se grattant le cul pour apaiser la douleur des furoncles que ta mère lui aurait filé en lui chatouillant les fesses! Ça te fait rire ? Ça te rappelle les bons souvenirs du spectacle de papa et maman qui n’arrivaient pas à trouver le bon trou pour te fournir un petit mutant de frère ? »
L’autre ne se déplaçait pas d’un nanomètre et regardait toujours droit devant lui en souriant. Visiblement, plus le pôle d’agressivité l’assommait d’insultes, plus il se réfugiait dans ce mutisme gênant. Kalem visiblement excédé donna un coup de poing sec sur la table. Il darda son regard plein de haine dans celui de l’autre puis culbutant une chaise, se dirigea promptement vers la sortie.
« Ah, elle est enfin arrivée la mal baisée ! Gronda-t-il en apercevant sa supérieure. Manquerait plus qu’elle aille se faire débroussailler les miches pendant qu’on se crève à faire parler son cinglé.
-Pas besoin de parler comme si je n’étais pas là ! Ce n’est pas parce que vous êtes plus bas que je ne vous entends pas, répliqua-t-elle, visiblement peu ravie qu’on la traite de cette façon.
-Excusez-le mademoiselle, fit la voix de Kalem derrière elle. Il est un peu bougon ces temps-ci, j’oserais même jusqu’à dire qu’il est grincheux. Quoiqu’il en soit, vous êtes ravissante. »
Elle se retourna, stupéfaite de se retrouver face à une version du nain en fauteuil roulant. Un nain infirme, avouez-le, ce n’est pas de bol. Celui-ci la regardait avec une telle expression de gentillesse dans les yeux qu’elle aurait fort bien pu ne pas y reconnaître le nabot si les circonstances n’avaient pas été les mêmes.
« Oui, ce pôle-là n’a effectivement pas sa langue dans sa poche, mais je pense qu’il est assez efficace pour mettre les gens mal à l’aise, et comme c’était le but de sa manœuvre, lui expliqua-t-il en la gratifiant d’un large sourire.
-Enfin quelqu’un avec qui on peut parler sans avoir l’impression de discuter avec un abruti ou avec un connard. Comment avance notre petite affaire ?
-Ce n’est pas vraiment à moi de vous en informer. C’est gentil à vous de vous intéresser à mon petit corps fragile mais c’est à la communication de vous faire ce topo-là.
-Oui, c’est à moi, s’exclama le pôle niais du nain. De plus l’amabilité est faible et ne peut par conséquent pas faire plus que son travail.
-Pourquoi est-ce qu’il est en fauteuil ? demanda-t-elle en s’éloignant un peu.
-Je pense que vous feriez mieux de demander à l’intelligence, il en saura plus que moi.
-Tout à fait, expliqua ce dernier en surgissant à côté d’eux. Si son enveloppe corporelle est plus faible que le nôtre c’est que cette séparation en pôle donne à chacun d’entre nous une force proportionnelle à la place de notre personnalité dans le corps d’origine, et, bizarrement, chez moi, l’amabilité n’a pas retenu assez de force physique. »
Elle se demanda s’ils étaient tous aussi fous les uns que les autres, mais surtout si elle tiendrait la journée entourée de sept Kalem. C’était déjà compliqué avec un seul. Bon, elle le ferait. N’avait-elle pas été assignée à ce poste parce qu’elle avait une patience hors-normes avec les criminels ? Bon, le nabot n’était pas un criminel, mais elle pouvait étendre sa patience pour son cas. Au moins pour la journée. Enfin… Elle l’espérait.
« Hum, fit le Kalem communiquant. Je pense que pour que ce soit plus simple, je vous présente les différents pôles, vous êtes d’accord ? Bon, continua-t-il après qu’elle lui ait fait part de son assentiment d’un hochement de tête. Vous avez déjà fait la connaissance du pôle d’intelligence puisqu’il est allé vous chercher, idem pour le pôle d’agressivité dont je ne vous infligerais pas la présence plus que nécessaire. Le pôle d’amabilité et moi-même nous sommes aussi présentés à vous. Ne manque plus que le pôle de repos, ici présent. C’est lui que vous avez dérangé tout à l’heure. Il est chargé de dormir afin que les six autres pôles puissent s’activer sans interruption due à la fatigue. Une sorte de lien bizarre que l’intelligence n’a pas pris le temps de m’expliquer. Le pôle que vous voyez derrière son gros livre là-bas est le pôle de connaissance. Contrairement à l’intelligence qui réfléchit et coordonne notre groupe de travail, il est là pour extraire les informations qu’on lui demande sur telle ou telle chose. Par contre, ne lui adressez pas la parole vous-même s’il vous plait, passez par un tiers, ça le rend mal à l’aise quand on lui parle. Le dernier d’entre nous, c’est celui qui est en train de se moucher là-bas, c’est le pôle « docteur ». En fait, c’est à lui que revient la tâche de préparer drogues et potions et éventuellement de soigner si besoin.
-C’est tout ? Pas d’autre larron qui se cache. Vous savez, avec les nains, je me méfie. Bon, et si nous revenions à notre interrogatoire. Il n’y retourne pas ?
-Qui ça ? L’agressivité ? Il a commencé le travail, ça fait une demi-heure qu’il lui parle, maintenant je crois que c’est à l’intelligence de s’y mettre, à moins que ce ne soit l’amabilité. En tous cas, ce n’est sûrement pas moi. »
Elle aurait pu s’en douter. Il n’avait pas l’air bien finaud et elle se demandait comment un abruti dans son genre pouvait servir à communiquer. Bon, elle se demandait aussi à quoi il aurait pu servir sinon. En tous cas, c’était effectivement au tour de l’intelligence de poser les questions. Elle lui laissait le temps qu’il voudrait pour abandonner son interrogatoire, de toute façon, il n’arriverait à rien et elle serait forcée de faire ce qu’elle faisait le mieux. Elle avait tout son temps.
« Bonjour, commença Kalem en arrivant dans la salle. Je vais vous poser une série de questions, j’espère que cela ne vous gênera pas ? Nous ferons au mieux de toute façon. Je n’ai pas bien suivi le début de l’interrogatoire, vous nous avez déjà dit quelque chose ?
-Vous aussi vous changez de personnalité ? Demanda l’homme, prenant la parole une nouvelle fois.
-Comment ça vous aussi ? Ne me dites rien, si je commence à changer l’ordre de mes questions. Dans tous les cas, si vous commencez à bien vouloir nous parler, nous sommes sur une bonne voie. Bon, je commence, comment vous appelez vous ?
-Dans l’immédiat ?
-Je ne sais pas ce que vous voulez dire par là, mais disons oui.
-Alors, mon nom complet est Daokishi Kendo, mais on m’appelle Dao généralement.
-Vous avez pourtant affirmé plus tôt vous appeler Ginko Sodama, j’ai tort ?
-Vous m’avez demandé comment je m’appelais dans l’immédiat, il se peut effectivement que tout à l’heure je m’appelais Ginko, c’est assez aléatoire disons.
-Je récapitule, vous vous appelez Daoshitri… bon Dao, et tout à l’heure vous vous appeliez Ginko, c’est bien ça ?
-C’est tout à fait simple, j’ai l’impression que c’est un peu comme vous, par exemple, vous vous appelez comment ?
-Kalem, mais je ne vois pas en quoi ça nous avance…
-Et l’autre, qui est venu me crier dessus tout à l’heure ?
-Kalem, mais nous tournons en rond.
-Vous êtes une personne très intéressante monsieur Kalem.
-Tout comme vous, revenons à notre sujet principal ! Pour quelle raison avez-vous découpé la moitié du cerveau de monsieur Sodama et qu’en avez-vous fait ?
-Mais pour une raison très simple, les capacités de cet homme m’intéressaient. En vérité, j’ai moi-même mis longtemps à comprendre le bien fondé de mon action, mais l’initiateur a fini par me convaincre. Vous aussi vous êtes particulier. »
Ca y est, son discours n’avait plus ni queue ni tête. Au moins, il pouvait en arriver à la conclusion qu’il était complètement timbré. À moins que… S’il prenait la question sous cet angle… Oui, il pouvait y arriver. Il regarda l’homme qui le suivait des yeux, un sourire sur les lèvres. Comprendre ce qu’il avait en tête demanderait du temps, mais il se trouve que Kalem en avait. Bon, un petit coup d’agressivité ne lui ferait pas de mal, au moins il pourrait vérifier son hypothèse. Il fit un clin d’œil en direction de la vitre puis se dirigea vers la porte. Dix secondes plus tard, un Kalem furibard revenait à la charge.
« Bon ça suffit mon couillon, tu vas me dire tout ce que je veux savoir, je ne sais pas ce que t’as dit l’autre guignol avec ses sourcils en forme de crotte, mais on recommence du début.
-Et bien, on dirait que mon hypothèse ce confirme, t’es aussi barge que moi.
-Je peux te dire un secret, p’tite bitte ? Je suis plusieurs moi !
-Ouaip, moi je suis plusieurs pas moi. Ça te dirait de t’allier à moi ? Ça ne fera pas mal très longtemps et après tu verras comme on peut tout contrôler.
-Ferme ta gueule, ou je te coupe ton grand con et les deux jumeaux. Donc qu’est-ce que tu blairais avec une moitié de cerveau ?
-Une moitié de cerveau, mais je n’ai pas qu’une moitié de cerveau, actuellement j’en suis à cinq, mais ne t’inquiètes pas mon beau, si tu veux ça fera six.
-T’es juste un gros con ou tu veux vraiment que je te rase la nouille de très près ? À moins que quelqu’un s’en soit déjà chargé…
-Une petite incision, un petit coup de Chakra, et le tien aussi je l’ajoute à ma collection.
-Et ben voilà, il ne fallait pas aller plus loin, lança le Kalem de l’intelligence qui venait de faire irruption dans la pièce. Bon, Kalem, tu reviens, notre petite manip va bientôt terminer, va falloir qu’on recommence.
-Putain de merde, t’es vraiment pas efficace Kalem, j’avais à peine commencé à trouver ça intéressant ! Quand à toi fils de chienne de fils de pute, je reviens bientôt, j’ai pas terminé.
-Oui, bien entendu que tu me retrouveras, une petite association de nos cerveaux est de rigueur, et ramène moi tes copains, apparemment vous faites ça à plusieurs… »
Les deux Kalem refermèrent la porte derrière eux en sortant. Les cinq autres nains s’étaient déjà relevés et étaient prêts semble-t-il à partir. La jeune femme brune les regarda d’un air ahuri, se demandant pourquoi ils désertaient subitement leur poste sans rien dire. Ils sortirent à la file indienne en direction des toilettes des hommes. Elle les suivit du regard, puis les fila pour voir ce qu’ils faisaient. La communication se retourna pour lui demander ce qu’elle faisait à les suivre.
« Mais c’est plutôt à vous qu’il faut poser cette question ! S’énerva-t-elle.
-Ah, nous ? Ben, vous ne croyez pas que nous restons des pôles toute notre vie, c’est à durée limitée et comme ça demande un processus bien précis, on s’enferme dans les toilettes. Pour l’instant, on ne fait que se réunir, parce que ma technique demande un certain temps avant de pouvoir se faire de nouveau.
-Et vous faites ça sans prévenir personne ?
-À quoi ça sert ? Je reviens dans dix minutes… »
Au bout de dix minutes, effectivement, Kalem reparut, seul. Il donna un grand coup de pied dans la porte car elle était beaucoup trop lourde et qu’elle le méritait puis conseilla à la jeune femme qui l’attendait toujours, impatiente, d’entamer rapidement un régime si ce n’était pas déjà fait. Elle reconnut enfin le nain qui lui avait été présenté. Il se tourna vers elle et darda encore son regard plein de reproche droit dans ses yeux.
« Bon, et j’imagine que, puisque vous m’avez suivi, vous avez pensé à laisser quelqu’un dans la salle pour surveiller le prisonnier ? »
Ils revinrent en courant jusqu’à la salle d’interrogatoire. Elle arriva plus vite que lui et en ressortit, une feuille à la main sur laquelle on pouvait voir écrit « ton cerveau m’intéresse petit homme, je pense que tu sauras me trouver ».
-Monsieur Doskop, combien de fois faudra-t-il que je vous répète de ne pas quitter la salle d’interrogatoire. Vous me faites perdre mon temps. Je viendrais dans dix minutes, lorsque vous aurez réintégré votre poste et que vous serez prêt à interroger sérieusement notre homme.
-Je ne me suis pas bien fais comprendre peut être. Sans doute vos capacités cognitives restent bien en deçà de mes espérances. Toutefois, je vais me forcer à reformuler pour qu’une personne du commun puisse saisir l’étendue de ma pensée, énonça-t-il pompeusement. Les débats ont commencé, et je suis actuellement en train d’interroger l’intéressé.
-Vous êtes actuellement en train de discuter avec moi, s’énerva-t-elle. Et cessez ce ton hautain ! Je préférais encore quand vous m’insultiez directement, au moins je ne passais pas pour la plus belle des cruches !
-Veuillez me suivre. Il sera plus simple, je le crois, que vous me vissiez à l’œuvre. »
Elle haussa un sourcil circonspect, vida son mug d’une lampée, rajusta sa jupe et suivit le nain. Il n’avait cessé de la déranger pour de multiples raisons depuis qu’elle l’avait laissé en charge de son suspect. Jamais rien de bon ne sortirait de cette carcasse ridicule qui s’agitait dans tous les sens. Elle en avait l’ultime conviction. D’autant qu’il n’avait pas pu aller bien loin dans sa préparation de l’interrogatoire au vu du nombre de fois où elle s’était vue dérangée. Si elle se déplaçait maintenant c’était seulement pour l’engueuler une bonne fois pour toutes. Kalem ouvrit la porte de la petite salle qui donnait sur celle de l’interrogatoire. Quatre autres personnes s’y activaient en silence, n’ouvrant la bouche que pour chuchoter à son voisin. De l’autre côté de la paroi retentissait la voix tonitruante de Kalem.
« Qu’est-ce que c’est que cette mascarade ? Demanda la jeune femme ébahie devant les cinq copies de Kalem identiques l’une à l’autre. Lequel d’entre vous est l’original ?
-C’est moi, firent ils tous à l’unisson. »
Elle se tourna vers le Kalem qui était venu la chercher. Quelle était cette grosse blague qu’il avait encore inventée ? Elle examina plus attentivement les cinq Kalem présents dans la salle. Aucun indice ne lui permettait de savoir qui était plus vrai que qui. Elle allait devoir chercher. Ou bien frapper les clones un par un, jusqu’à ce que ceux-ci ne disparaissent pour laisser la place au véritable Kalem. Oui, c’était la meilleure idée. Il s’agissait probablement du sixième larron. Celui qui vociférait sur le suspect. Mais bon, ça la défoulerait.
« Ouch… Mais vous n’êtes pas bien de frapper les gens comme ça, grommela le Kalem qui était endormi sur la table lorsqu’elle lui balança son poing dans le dos.
-Au moins, j’ai trouvé qui était le vrai ! Désactivez moi ces clones avant que je leur mette une raclée !
-Des clones ? Ricana-t-il un instant. Mais, les clones, il faut savoir manipuler un brin plus de Chakra que moi pour faire des clones. Nous sommes des pôles, enfin, c’est comme ça que je les ai appelés, expliqua-t-il avant de se rendormir.
-Des pôles ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
-Vous ne voyez pas ce que c’est qu’un pôle ? Demanda naïvement un autre exemplaire du nain. Vous avez déjà rencontré quelqu’un de dipolaire ? Eh bien, c’est en quelque sorte le même principe, sauf que ces personnalités ne cohabitent plus dans une unique enveloppe corporelle, afin d’en obtenir une efficacité constante. Il y a donc actuellement sept pôles qui travaillent ici.
-Sept ? J’en dénombre cinq dans cette pièce, plus le zozo qui s’agite à côté…
-Le septième est… Il arrive bientôt ! Je me présente, je suis le pôle de communication de Kalem, on va dire que ce n’est pas vraiment ma fonction de faire autre chose que vous renseigner. J’ai un peu plus de mal avec tout ce qui est sentiments ou réflexion.
-Et bien, vous m’en voyez ravie… Celui qui est venu me chercher ..? Le pôle balai dans le cul ?
-Intelligence plutôt, j’ai préféré séparer différents pôles plutôt proches par soucis de logistique. Nous avons donc les pôles intelligence, communication et amabilité qui côtoient des sphères disons… proches. Toutefois, il me serait difficile de vous adresser un compliment, si simple qu’il soit, l’amabilité s’en chargera si vous y tenez tant et si vous désirez les insultes virulentes, adressez-vous à l’agressivité.
-Vous me paraissez un peu trop neutre et idiot, j’apprécie les personnes qui savent de quoi elles parlent. Voyons voir où en est notre interrogatoire.
-Oh, l’agressivité s’en sort très bien vous savez, et tout à l’heure, j’ai réussi à lui faire sortir deux mots. Je ne suis pas aussi inefficace que ce que vous semblez penser. »
Elle lui jeta un regard noir mais s’abstint de tout commentaire, sachant comment les conversations pouvaient devenir des cauchemars en présence du nain bougon. Et que ce soit l’une ou l’autre des personnalités, elle doutait qu’elle pût s’accommoder à plus de cinq minutes de blabla. Elle observa le pôle d’agressivité pendant cinq minutes avant de se tourner de nouveau vers la communication pour lui demander quels étaient les mots que l’homme avait prononcés. Il lui fallut deux bonnes minutes avant que le nabot ne les lui dise enfin. « Sans merci », c’était bien les mots qu’on pouvait s’attendre à entendre de la bouche d’un tueur aussi impitoyable. C’était déjà une belle avancée qu’il ait reconnût être une ordure, même avec ces simples mots. Elle en félicita Kalem à contrecœur.
« Il n’a rien reconnu du tout, quand on lui a demandé si il voulait son café avec ou sans sucre, il a juste répondu « sans, merci ». Je ne vois pas pourquoi vous en faites tout un plat. Je sais que ce sont les premiers mots qu’on lui tire mais ça n’a rien d’extraordinaire ! »
Kalem commençait à la trouver fort étrange. Un instant elle lui criait dessus alors qu’il faisait son travail comme elle l’avait demandé et l’autre, elle le félicitait parce qu’il avait servi une tasse de café à l’autre abruti. Elle le faisait tourner en bourrique plus qu’il ne l’avait fait jusqu’à présent avec elle. Et c’était un fait d’une extrême rareté. Se concentrant sur sa tâche plutôt que sur son affligeante supérieure, il nota que l’agressivité était sur le point de dépasser le record du nombre de grossièretés et d’insultes dans une même phrase de la journée.
« Bachibouzouk, affreuse tête de noix à la sauce béchamel avariée, atrophié des testiboules !! Tu te rends compte du putain de temps que tu me fais perdre sale architecte en fermant ta putain de gueule ! Pourquoi tu lui as fait ça à ce connard ? Parce qu’il était moche ? S’pas une raison, toi aussi t’es moche, on dirait que ta putain de mère, qu’avait déjà toutes les caractéristiques de la fouine et celles d’un canard mutant s’est amusée à aller baiser avec un singe mutant lépreux qui crachait son sida par les narines tout en se grattant le cul pour apaiser la douleur des furoncles que ta mère lui aurait filé en lui chatouillant les fesses! Ça te fait rire ? Ça te rappelle les bons souvenirs du spectacle de papa et maman qui n’arrivaient pas à trouver le bon trou pour te fournir un petit mutant de frère ? »
L’autre ne se déplaçait pas d’un nanomètre et regardait toujours droit devant lui en souriant. Visiblement, plus le pôle d’agressivité l’assommait d’insultes, plus il se réfugiait dans ce mutisme gênant. Kalem visiblement excédé donna un coup de poing sec sur la table. Il darda son regard plein de haine dans celui de l’autre puis culbutant une chaise, se dirigea promptement vers la sortie.
« Ah, elle est enfin arrivée la mal baisée ! Gronda-t-il en apercevant sa supérieure. Manquerait plus qu’elle aille se faire débroussailler les miches pendant qu’on se crève à faire parler son cinglé.
-Pas besoin de parler comme si je n’étais pas là ! Ce n’est pas parce que vous êtes plus bas que je ne vous entends pas, répliqua-t-elle, visiblement peu ravie qu’on la traite de cette façon.
-Excusez-le mademoiselle, fit la voix de Kalem derrière elle. Il est un peu bougon ces temps-ci, j’oserais même jusqu’à dire qu’il est grincheux. Quoiqu’il en soit, vous êtes ravissante. »
Elle se retourna, stupéfaite de se retrouver face à une version du nain en fauteuil roulant. Un nain infirme, avouez-le, ce n’est pas de bol. Celui-ci la regardait avec une telle expression de gentillesse dans les yeux qu’elle aurait fort bien pu ne pas y reconnaître le nabot si les circonstances n’avaient pas été les mêmes.
« Oui, ce pôle-là n’a effectivement pas sa langue dans sa poche, mais je pense qu’il est assez efficace pour mettre les gens mal à l’aise, et comme c’était le but de sa manœuvre, lui expliqua-t-il en la gratifiant d’un large sourire.
-Enfin quelqu’un avec qui on peut parler sans avoir l’impression de discuter avec un abruti ou avec un connard. Comment avance notre petite affaire ?
-Ce n’est pas vraiment à moi de vous en informer. C’est gentil à vous de vous intéresser à mon petit corps fragile mais c’est à la communication de vous faire ce topo-là.
-Oui, c’est à moi, s’exclama le pôle niais du nain. De plus l’amabilité est faible et ne peut par conséquent pas faire plus que son travail.
-Pourquoi est-ce qu’il est en fauteuil ? demanda-t-elle en s’éloignant un peu.
-Je pense que vous feriez mieux de demander à l’intelligence, il en saura plus que moi.
-Tout à fait, expliqua ce dernier en surgissant à côté d’eux. Si son enveloppe corporelle est plus faible que le nôtre c’est que cette séparation en pôle donne à chacun d’entre nous une force proportionnelle à la place de notre personnalité dans le corps d’origine, et, bizarrement, chez moi, l’amabilité n’a pas retenu assez de force physique. »
Elle se demanda s’ils étaient tous aussi fous les uns que les autres, mais surtout si elle tiendrait la journée entourée de sept Kalem. C’était déjà compliqué avec un seul. Bon, elle le ferait. N’avait-elle pas été assignée à ce poste parce qu’elle avait une patience hors-normes avec les criminels ? Bon, le nabot n’était pas un criminel, mais elle pouvait étendre sa patience pour son cas. Au moins pour la journée. Enfin… Elle l’espérait.
« Hum, fit le Kalem communiquant. Je pense que pour que ce soit plus simple, je vous présente les différents pôles, vous êtes d’accord ? Bon, continua-t-il après qu’elle lui ait fait part de son assentiment d’un hochement de tête. Vous avez déjà fait la connaissance du pôle d’intelligence puisqu’il est allé vous chercher, idem pour le pôle d’agressivité dont je ne vous infligerais pas la présence plus que nécessaire. Le pôle d’amabilité et moi-même nous sommes aussi présentés à vous. Ne manque plus que le pôle de repos, ici présent. C’est lui que vous avez dérangé tout à l’heure. Il est chargé de dormir afin que les six autres pôles puissent s’activer sans interruption due à la fatigue. Une sorte de lien bizarre que l’intelligence n’a pas pris le temps de m’expliquer. Le pôle que vous voyez derrière son gros livre là-bas est le pôle de connaissance. Contrairement à l’intelligence qui réfléchit et coordonne notre groupe de travail, il est là pour extraire les informations qu’on lui demande sur telle ou telle chose. Par contre, ne lui adressez pas la parole vous-même s’il vous plait, passez par un tiers, ça le rend mal à l’aise quand on lui parle. Le dernier d’entre nous, c’est celui qui est en train de se moucher là-bas, c’est le pôle « docteur ». En fait, c’est à lui que revient la tâche de préparer drogues et potions et éventuellement de soigner si besoin.
-C’est tout ? Pas d’autre larron qui se cache. Vous savez, avec les nains, je me méfie. Bon, et si nous revenions à notre interrogatoire. Il n’y retourne pas ?
-Qui ça ? L’agressivité ? Il a commencé le travail, ça fait une demi-heure qu’il lui parle, maintenant je crois que c’est à l’intelligence de s’y mettre, à moins que ce ne soit l’amabilité. En tous cas, ce n’est sûrement pas moi. »
Elle aurait pu s’en douter. Il n’avait pas l’air bien finaud et elle se demandait comment un abruti dans son genre pouvait servir à communiquer. Bon, elle se demandait aussi à quoi il aurait pu servir sinon. En tous cas, c’était effectivement au tour de l’intelligence de poser les questions. Elle lui laissait le temps qu’il voudrait pour abandonner son interrogatoire, de toute façon, il n’arriverait à rien et elle serait forcée de faire ce qu’elle faisait le mieux. Elle avait tout son temps.
« Bonjour, commença Kalem en arrivant dans la salle. Je vais vous poser une série de questions, j’espère que cela ne vous gênera pas ? Nous ferons au mieux de toute façon. Je n’ai pas bien suivi le début de l’interrogatoire, vous nous avez déjà dit quelque chose ?
-Vous aussi vous changez de personnalité ? Demanda l’homme, prenant la parole une nouvelle fois.
-Comment ça vous aussi ? Ne me dites rien, si je commence à changer l’ordre de mes questions. Dans tous les cas, si vous commencez à bien vouloir nous parler, nous sommes sur une bonne voie. Bon, je commence, comment vous appelez vous ?
-Dans l’immédiat ?
-Je ne sais pas ce que vous voulez dire par là, mais disons oui.
-Alors, mon nom complet est Daokishi Kendo, mais on m’appelle Dao généralement.
-Vous avez pourtant affirmé plus tôt vous appeler Ginko Sodama, j’ai tort ?
-Vous m’avez demandé comment je m’appelais dans l’immédiat, il se peut effectivement que tout à l’heure je m’appelais Ginko, c’est assez aléatoire disons.
-Je récapitule, vous vous appelez Daoshitri… bon Dao, et tout à l’heure vous vous appeliez Ginko, c’est bien ça ?
-C’est tout à fait simple, j’ai l’impression que c’est un peu comme vous, par exemple, vous vous appelez comment ?
-Kalem, mais je ne vois pas en quoi ça nous avance…
-Et l’autre, qui est venu me crier dessus tout à l’heure ?
-Kalem, mais nous tournons en rond.
-Vous êtes une personne très intéressante monsieur Kalem.
-Tout comme vous, revenons à notre sujet principal ! Pour quelle raison avez-vous découpé la moitié du cerveau de monsieur Sodama et qu’en avez-vous fait ?
-Mais pour une raison très simple, les capacités de cet homme m’intéressaient. En vérité, j’ai moi-même mis longtemps à comprendre le bien fondé de mon action, mais l’initiateur a fini par me convaincre. Vous aussi vous êtes particulier. »
Ca y est, son discours n’avait plus ni queue ni tête. Au moins, il pouvait en arriver à la conclusion qu’il était complètement timbré. À moins que… S’il prenait la question sous cet angle… Oui, il pouvait y arriver. Il regarda l’homme qui le suivait des yeux, un sourire sur les lèvres. Comprendre ce qu’il avait en tête demanderait du temps, mais il se trouve que Kalem en avait. Bon, un petit coup d’agressivité ne lui ferait pas de mal, au moins il pourrait vérifier son hypothèse. Il fit un clin d’œil en direction de la vitre puis se dirigea vers la porte. Dix secondes plus tard, un Kalem furibard revenait à la charge.
« Bon ça suffit mon couillon, tu vas me dire tout ce que je veux savoir, je ne sais pas ce que t’as dit l’autre guignol avec ses sourcils en forme de crotte, mais on recommence du début.
-Et bien, on dirait que mon hypothèse ce confirme, t’es aussi barge que moi.
-Je peux te dire un secret, p’tite bitte ? Je suis plusieurs moi !
-Ouaip, moi je suis plusieurs pas moi. Ça te dirait de t’allier à moi ? Ça ne fera pas mal très longtemps et après tu verras comme on peut tout contrôler.
-Ferme ta gueule, ou je te coupe ton grand con et les deux jumeaux. Donc qu’est-ce que tu blairais avec une moitié de cerveau ?
-Une moitié de cerveau, mais je n’ai pas qu’une moitié de cerveau, actuellement j’en suis à cinq, mais ne t’inquiètes pas mon beau, si tu veux ça fera six.
-T’es juste un gros con ou tu veux vraiment que je te rase la nouille de très près ? À moins que quelqu’un s’en soit déjà chargé…
-Une petite incision, un petit coup de Chakra, et le tien aussi je l’ajoute à ma collection.
-Et ben voilà, il ne fallait pas aller plus loin, lança le Kalem de l’intelligence qui venait de faire irruption dans la pièce. Bon, Kalem, tu reviens, notre petite manip va bientôt terminer, va falloir qu’on recommence.
-Putain de merde, t’es vraiment pas efficace Kalem, j’avais à peine commencé à trouver ça intéressant ! Quand à toi fils de chienne de fils de pute, je reviens bientôt, j’ai pas terminé.
-Oui, bien entendu que tu me retrouveras, une petite association de nos cerveaux est de rigueur, et ramène moi tes copains, apparemment vous faites ça à plusieurs… »
Les deux Kalem refermèrent la porte derrière eux en sortant. Les cinq autres nains s’étaient déjà relevés et étaient prêts semble-t-il à partir. La jeune femme brune les regarda d’un air ahuri, se demandant pourquoi ils désertaient subitement leur poste sans rien dire. Ils sortirent à la file indienne en direction des toilettes des hommes. Elle les suivit du regard, puis les fila pour voir ce qu’ils faisaient. La communication se retourna pour lui demander ce qu’elle faisait à les suivre.
« Mais c’est plutôt à vous qu’il faut poser cette question ! S’énerva-t-elle.
-Ah, nous ? Ben, vous ne croyez pas que nous restons des pôles toute notre vie, c’est à durée limitée et comme ça demande un processus bien précis, on s’enferme dans les toilettes. Pour l’instant, on ne fait que se réunir, parce que ma technique demande un certain temps avant de pouvoir se faire de nouveau.
-Et vous faites ça sans prévenir personne ?
-À quoi ça sert ? Je reviens dans dix minutes… »
Au bout de dix minutes, effectivement, Kalem reparut, seul. Il donna un grand coup de pied dans la porte car elle était beaucoup trop lourde et qu’elle le méritait puis conseilla à la jeune femme qui l’attendait toujours, impatiente, d’entamer rapidement un régime si ce n’était pas déjà fait. Elle reconnut enfin le nain qui lui avait été présenté. Il se tourna vers elle et darda encore son regard plein de reproche droit dans ses yeux.
« Bon, et j’imagine que, puisque vous m’avez suivi, vous avez pensé à laisser quelqu’un dans la salle pour surveiller le prisonnier ? »
Ils revinrent en courant jusqu’à la salle d’interrogatoire. Elle arriva plus vite que lui et en ressortit, une feuille à la main sur laquelle on pouvait voir écrit « ton cerveau m’intéresse petit homme, je pense que tu sauras me trouver ».
Kalem- Combattant Débutant
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