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La Lance D'Odin

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Message par Akhen 31/3/2012, 16:43

La Lance d'Odin est une frégate standard, de classe «un», elle peut contenir deux cent cinquante âmes, l’équipage d’Akhenaton en comptant en moyenne deux centaines. Son gréement et sa forme n’ont rien d'exceptionnels, ils sont même plutôt moyens. La Lance d’Odin est un trois ponts (dont un pont supérieur), elle compte un nombre moindre de canons sur les deux ponts inférieur : 7 canons de chaque, soit 14 bouches à feu par côtés, et 29 en tout sur le navire. La Lance possède en effet la particularité de n’avoir aucun canon sur le pont supérieur, cela ayant pour effet de la rendre légèrement plus maniable et moins sensible aux effets de la gîte, et donc à même de mieux résister aux tempêtes.
Cette frégate possède aussi deux choses qui font sa force (ou sa faiblesse), la première est son éperon dont elle tire son nom, la deuxième sont les arquebuses qui remplacent les canons du pont supérieur.

Sous la figure de proue se trouve un gigantesque éperon, de 10 mètres de long, parfaitement horizontal, dépassant de loin le beaupré. Forgé en acier renforcé il peut transpercer n’importe quoi, coque de bateau ou monstre marin. Il a la forme d’une lance crénelée, comme une sorte de harpon géant dont le fer ferait 5 mètres de long. Et c’est dans cet éperon que se trouve le dernier canon, d’un calibre de 12 livres, il est monté sur des axes lui permettant de pivoter à sa guise. Il est situé dans le premier cran en partant du manche, donc dans le plus large ce qui lui permet de tirer sans abîmer le précieux objet. Les artilleurs servant à ce canon, surnommé Odin, sont les meilleurs de tout le navire, et sont capable de reproduire le fameux tir du capitaine Horalson, on incline le canon vers le bas, on le fait ricocher sur l'eau (ça c'est la partie compliquée) il rentre presque à la verticale dans la coque du navire ennemi, dévastant tout sur son passage.

L'autre particularité est les arquebuses qui remplacent les canons sur le pont supérieur. A la place des 6 canons
originalement prévu ici, les charpentiers ont montés six crocs de chaque côtés dans lesquels on place lors des combats, six arquebuses, vieux modèle, de moyen calibres, capables d'envoyer des projectiles (balle et si besoin pierres) de la taille d'un petit poing. Leur grand avantage réside dans leurs crocs, en effet celui-ci leur permet de pivoter selon un angle de 90 degrés et de couvrir une bien plus large zone que les canons. De plus, un ultime truc, une lame est dissimulée sous le canon et peut jaillir sur une simple pression d'un petit bouton situé sous le canon. Comme cela si vous avez un ennemi assez stupide insouciant pour arriver près de votre arquebuse clic, tchac et l'affaire est faite.

La Lance D'Odin n'est donc pas un navire conventionnel, elle a des caractéristiques moyennes voire faibles (puissance de feu à longue portée, parce que faut pas rêver, une arquebuse ça tire pas à cent mètres...). Tout repose donc sur ses atouts et sa capacité à prendre de court l'adversaire. (D'ailleurs au début on voulait l'appeler Surprise mais un capitaine, un certain Audrey l'avait déjà pris.)

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Message par Akhen 31/3/2012, 16:45

Bjorn. (Otarin).

Le 13/01/2011.

Bien que j'avais à peine eu le temps de visiter le pont inférieur, j'étais déjà mandé sur le supérieur. Bien entendu, ils avaient prévu les escaliers ou l'on s'épuise pendant deux heures à monter, alors qu'un ingénieux mais simple système permet de monter sans se fatiguer. On appelle ça un ascenseur, pour ceux qui ne connaissent pas. À vrai dire, j'étais plutôt heureux d'être déjà sollicité. Bien sur, je savais de quoi il retournait, le navire qu'on nous avait annoncé n'était sûrement plus qu'à quelques encablures, et il fallait qu'on me demande ma décision. Elle était nette, l'abordage bien entendu. À moins que l'on ne se heurte à un capitaine corsaire, il n'était pas question de laisser la moindre richesse à ce navire.

«Ah, enfin, Bjorn, tu es là!
-Ben, c'est à dire que le temps que je montes tes escaliers de malheur. Jamais je ne commanderais de trois ponts, bien trop fatiguant à mon goût.
-Certes, mais regarde plutôt.»

Le navire devant nous était paré de voiles noires et d'un pavillon peu commun. Une tête de mort de profil qu'entouraient une sorte de soleil. Je m'esclaffais. Un navire avec un pavillon aussi prétentieux ne pouvait qu'être minable, un drapeau ça se respecte et ça reste humble, ça ne s'entoure pas de colifichets et de broutilles hautaines. Akhenaton me regarda d'un air entendu, nous abordions. La rapidité n'était pas le fort du capitaine et je fis donc le nécessaire pour que tout soit fait.

«Espèces de tas de chiens galeux, on se bouge le fion, ordre du capitaine, je veux que le capitaine de ce navire soit immergé avant la nuit et que ça saute!
-Hum...
-Oui?
-Ne vaut il pas laisser Gulden faire ça?
-Je penses qu'ils ont compris. Tu n'as rien à redire de ça?
-Euh, non...»

Une certaine complicité s'était établie entre nous deux, cela faisait à peine quelques dizaines de minutes que l'on se connaissait mais cela avait suffit. Mes charmes l'avaient domptés. Pas totalement certes mais suffisamment pour qu'il ne me considère pas comme un gamin.

Les premiers marins commençaient à attaquer, se jetant à l'assaut du navire. Dans la frénésie générale, je brûlais moi même d'une soudaine et peu commune envie de les rejoindre, cependant, la présence du capitaine à mes côtés me retins un peu. Je me retournais pour voir ce qu'il allait faire et le vis avec un grand sourire sur le visage, il allait participer au combat. Je jetais un coup d'œil à Al qui donnait ses ordres aux arquebusiers, pas grand chose à craindre de ce côté là, l'homme savait son métier. Sur le pont le plus bas, Gulden donnait ses ordres, me regardant d'un air outragé à l'idée que j'ai pu le remplacer ne serait ce qu'un instant.

À ce que j'avais compris, ceux ayant déjà abordé le navire étaient les «combattants», un autre groupe attendait que le capitaine n'aille lui même à l'abordage. Le jeune bretteur à la chevelure noire avait sorti son sabre et s'apprêtait à y aller, malheureusement, les notre revenaient déjà, et lorsque l'on pénétra sur l'autre navire pour savoir pourquoi, on se rendit compte que tous les marins avaient été capturés sans peine, il n'avaient pas d'armes et n'avaient pas l'air de vouloir se battre. Le capitaine de la Lance rangea son arme, aucune crainte à avoir, de simples marchands justes bons pour se faire dévaliser.

«Allez chercher tout ce que vous trouverez de valeur, fis le capitaine à ses hommes.
-Oui, on veut toute la marchandise, renchéris-je, bien décidé à ne pas avoir attaqué pour rien.
-Eh, tu ne trouves pas ça étrange, un bâtiment, naviguant sous pavillon noir et qui n'a aucunes défenses?
-Ben, tant qu'ils ont du pognon, ça me va, il doivent sans doute mettre ça pour faire peur aux autres,, tu ne crois pas?
-Peut être.»

Je le sentais méfiant, moi même,je n'étais pas certain que ce n'était pas un piège, mais les hommes se ramenèrent avec deux énormes tonneaux de bière et quelques prisonniers de plus, et cela me rasséréna. Je mis un temps inconsidéré avant de remarquer, parmi les otages, une magnifique demoiselle, à l'air plus farouche que le reste des marins. Je m'approchais doucement d'elle, roulant des mécaniques, bombant le torse.

«Dites, mademoiselle, où étiez vous passée le reste de ma vie?»

Elle piqua un fard, je crus d'abord qu'elle était rouge du compliment mais son érubescence s'expliquait par un tout autre phénomène, que je compris quand ma main baladeuse se promena du côté de son arrière train. Une claque monumentale, suivie d'une série d'injures m'accueillit ce qui me rendit...

«Vous êtes encore plus belle quand vous êtes en colère, recommencez je vous en prie...
-Regardez ailleurs, sale porc, je ne supporte pas votre regard pervers!
-Je ne saurais regarder loin de vous plus longtemps!
-Qu'y a-t-il, pourquoi avez vous cette tête d'ahuri?!
-Je t'aime, tu es mon soleil, ma lune, mon ciel étoilé. Ton pouvoir m'as ensorcelé, je t'aime Zorcha!
-Je m'appelle Idilth!
-Mais, euh... C'est moche! Je vais t'appeler Zorcha.
-Connard!
-Goujat!»

Deux voix avaient fusé en même temps, celle de Zorcha, douce et furieuse et celle de Sarah... Un peu moins douce mais bien plus furieuse. Je me retournais, adressais quelques excuses avant de me recevoir une série de claques de mon aimée, bien que je ne la reconnut pas, elle portait une cagoule et ses vêtements étaient amples, de quoi se balader tranquillement dans un équipage d'homme sans passer par les souterrains. Je me retournais à nouveau.

«Désolé mon am...»

Une autre claque fusa, décidément, ce n'était pas mon jour de chance. Tant pis, la fille était certes très jolie mais bon, elle ne valait rien face à Sarah, ma seule, mon unique, ma primitive passion! Je me retournais et tentais désespérément de faire accepter mes excuses à ma douce, mais elle était d'humeur assez... Enfin, vous voyez quoi. Aussi vite qu'elle était arrivée, elle fis volte face et s'en alla en courant.

«Faites enfermer cette femme, ordonnais je à un garde.
-Quoi, pour quelle raison?
-Elle à fait du mal à ma douce, je la veut au cachot immédiatement!»

Alors que le garde allait obtempérer, Akhenaton, encore là au mauvais moment, vint à la rescousse de la demoiselle. Bien entendu, puisqu'elle ne voulait pas de moi il lui fallait bien un défenseur. Malheureusement son défenseur avait un navire et deux cents hommes à son service, moi... moi j'avais moi. On eut pas beaucoup le temps de parler de ça. Déjà, deux navires de la marine avançaient sur nous...

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Message par Akhen 31/3/2012, 16:46

Akhenaton.

Le 14/02/2011.

Stupide, oui stupide y'avait pas d'autres mots. Fallait être complètement stupide pour aborder un bateau sans réfléchir. Une fois qu'on y pensait c'était EVIDENT que c'était un leurre, un coup monté un piège à pirate sans cervelle. C'était pas pour rien qu'il y avait des VIGIES avec des LONGUES-VUES boostées qui plus est Malheureusement elles avaient été distraites par le petit numéro de Bjorn sur le pont. Cela aussi devait faire parti du guet-apens... Évidemment...
Seule Sarah avait su le voir, elle s'était montrée plus intelligente que lui. Il y avait donc des femmes qui le surpassaient en la matière. Autre enseignement de ce revers décidément bien cruel, il fallait réagir MAINTENANT!!

Tandis qu'Akhenaton prenait sa bonne résolution du jour et se motivait intérieurement, le pont de La Lance D'Odin semblait plongé dans le chaos. Les otages hurlaient ou sanglotaient; les vigies paniquaient sérieusement, échangeant entre elles à grand recours de cris; les marins, stoppés dans leur élan, qui sur un hunier, qui sur une vergue, observaient la scène d'un œil inquiet et les soldats dévisageaient, ébahis, les deux jeunes femmes désormais présentes à leur bord.

La première, incarnation de la rage, agonisait d'injures un sympathique mais téméraire joli-cœur qui tentait de la baratiner, sans succès jusqu'à présent... La deuxième, tel l'œil du cyclone, fixait, légèrement blême, un cercle de capes noirs insensibles à la panique. Entourés par leurs protecteurs, un grand marin la dévisageait, un binoclard malingre étudiait les nuages et les oiseaux en comptant sur ses doigts, enfin, triturant sa crinière noire un gamin insignifiant d'une vingtaine d'année était perdu dans ses pensées.

La dynamique fiévreuse qui précipitait nos héros vers une mort certaine fut soudainement enrayée par un geste du savant maigrichon qui, ayant touché l'épaule de son capitaine lui livra ses conclusions. Aussitôt le trio entamèrent un conciliabule, vite rejoint par leurs nouveaux invités.

« Balancer les otages à la mer?
-Ben oui, les Marines seront obligés de les repêcher, nous laissant le temps de disparaître dans ma tempête annoncée par Al. Expliqua Akhen
-Moi ça me va, tant qu'on reste en vie! Répondit Bjorn, rejoint par sa compagne;
-Mais, c'est complètement lâche, on va pas laisser risque de tuer une dizaine d'hommes et une demoiselle...
Tous se tournèrent vers le quartier-maître, qui continua:
-C'est lâche, mieux vaut mourir que faillir! Comme dit la maxime... »
Lisant dans les yeux l'appel du martyre, la Capitaine essaya de le raisonner:
« Gulden, imagine un peu nous sommes dans une forteresse, assiégés, il nous faut capituler pour ne pas mourir bêtement, pour reculer afin de mieux sauter.
-Dans ma famille on raconte souvent cette histoire: mon aïeul Onulfre, assiégé dans sa place forte du Blémont avait mangé du rat et du hibou! Et s'il en avait eu à sa suffisance, jamais il n'aurait capitulé! Conclusion: au prix de quelques sacrifices on s'en sort avec dignité! Vous ne me battrez pas sur les métaphores capitaine...
-Et qu'est ce qu'il faudrait faire pour préserver la dignité de monsieur? s'enquit Akhenaton avec une voix chargée d'ironie et de mépris.
-La fille reste avec nous et on leur donne une bouée et une balise!
-Accordé... trancha le Capitaine après avoir jaugée la demoiselle en question du regard.
« Au pire, ça vaudra son pesant d'or sur le marché aux esclaves!
çà?
Akhenaton répondit au regard haineux de Sarah par un sourire éblouissant.

Quelques temps plus tard alors qu'après donné ses ordres de cap, Gulden claquait des talons devant leur nouvelle passagère et qu'à l'horizon les navires de la Marine dépassait le leurre, le Capitaine et son navigateur devisaient en regardant les otages se jeter à l'eau.
« Vous allez vraiment les laisser partir comme çà?
-Pas exactement ils ont ordre d'allumer leurs balises dès que nous sommes à dix pas d'eux...
-Et alors?
-Tu te souviens des Aigles D'Airain? Et bien je me suis permis de réutiliser le liquide fumigène!
-Mais c'est inhumain, les Marines auront bien plus de mal à les repêcher. Répondit le navigateur, mi amusé, mi choqué.
-Vraisemblablement, du coup quand Gulden l'a su il leur a donné son sifflet...
-Hmm, cela devrait diminuer leurs pertes de 10%...
Cette fois ce fut au tour du Capitaine de sourire...

Encore plus tard alors que La Lance D'Odin et les naufragés disparaissaient dans une purée de poix insondable, Bjorn agitait la main, un sourire méchant aux lèvres tandis qu'Idilth sanglotait à gros bouillons.

Deux jours plus tard, la vigie annonçait le phare de l'île de Koï.


* * *

Au dernier étage du phare de l'île de Koï, Hyûma fulminait en se massant le front. Persuadé que le phare lui offrirait la meilleure vue sur l'île et par conséquent une position dominante, une supériorité sans égale, sans compter que cela faisait un pigeonnier parfait il avait tenu à le réquisitionner. Et comme d'habitude Igor s'était adonné à une de ses grandes passions: courir du pied du phare jusqu'en haut (et encore il vérifiait qu'il n'y avait pas d'issues secrètes en tapant sur touts les murs).Mais comme d'habitude il avait oublié que son lieutenant s'était juché sur ses épaules. Ledit lieutenant a donc eu l'opportunité de s'encastrer proprement dans le haut de la porte d'entrée. Il a même eu l'occasion de rougir franchement lorsque le gardien du phare lui a fait remarquer qu'il avait eu de la chance: quelqu'un de plus grand aurait été décapité! Inutile de préciser que le gardien aurait été sur le champ voué à la fosse aux lions si le petit lieutenant n'avait pas horreur de la paperasse.

-Bolobolobolobolobolobolobolobolobolobolobolobolobolo-

« Lieutenant Hyûma Tenaka, qu'est ce que vous voulez? Cracha notre héros en décrochant l'escargophone.
-Ah lieutenant vous êtes bien sur l'île de Koï en ce moment? Parfait, en effet nous avons un petit problème.
-Et c'est pourquoi vous avez pensé à moi, hein? Je vous vois venir!
-Pardon?
-Avouez!
De quoi s'agit-il?
-D'une prise d'otage. Un navire pirate s'enfuit avec un officier de la Marine à son bord, une certaine Idilth dont je vous envoie la description. Les autres survivants de...hrrrm... l'affrontement sont en train d'être interrogés, d'autres éléments pourraient potentiellement vous être transmis ultérieurement! Ils se dirigent vers vous...
-Autre chose? Interrompit Hyûma.
-Vous opérerez avec le lieutenant de Drake qui viendra compléter votre force de frappe, c'est un zoan du rhinocéros. Un rhino qui parle vous vous rendez compte?
-Tous les rhinos parlent vous savez mademoiselle!

-Bien ils seront annihilés et la vie de l'otage sera préservée. Bon je dois vous laisser j'ai à faire!
-Clic-

le petit lieutenant alla ensuite ouvrir au représentant syndical de la flotte en la personne de Jujuga qui venait négocier des suppléments pour toutes sortes de raisons (pigeonnier au rabais etc.) tout en se réjouissant à l'avance de découvrir ce nouveau spécimen, hum partenaire...


* * *

Pendant ce temps, à bord de La Lance D'Odin qui accostait dans le port principale de Koï, le capitaine faisait le point sur la situation. La tempête leur avait permis de semer leur poursuivants mais ils devaient réapprovisionner de toute urgence. Et Akhenaton espérait tirer profit de l'échange de l'otage avec la Marine, comme par exemple une faveur contre les Aigles d'Airain. Mais il fallait en apprendre plus sur elle, et ce grâce à Gulden actuellement chargé de gagner sa confiance.
Au petit matin ils allaient monter une expédition pour ravitailler, une cinquantaine d'hommes et deux arquebuses dissuaderait les voleurs et tout l'état major au grand complet serait présent afin de ne rien oublier. Et l'otage les accompagnerait pour plus de sureté. La journée de demain s'annoçait passionnante!

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Message par Akhen 31/3/2012, 16:48

Akhenaton

Le 02/06/2011. ( Post ile de Koï introduction à Jarawak.)

Le crépuscule débutait lorsqu'à bord de La Lance d'Odin, un moment de répit et un hasard curieux permirent à chacun des membres du triumvirat dirigeant d'ouvrir leurs journaux, cahiers ou carnets respectifs pour y consigner les évènements des jours passés?
Le quartier-maître, notamment, avait réfléchi une bonne partie de la journée à ce qu'il allait écrire. Suçotant sa plume il se lança:
Trois nuits se sont levées depuis que notre nef glorieuse mais un tantinet diminuée a laissé derrière elle les falaises abruptes et inhospitalières et l'île de Koï. Mes hommes et moi avons travaillés d'arrache-pied, ne prenant pas un instant de repos pour distancer le navire qui nous poursuivais depuis l'aurore du jour passé.
La gracieuse mais néanmoins turbulente officier nous a quitté à mon grand déplaisir mais cette disparition a été contrebalancé par la délectation que m'a causé la fuite de ce cafard -et je pèse mes mots- de Bjorn et de sa horde infernale. Ce pouilleux était donc parti suivre son destin de pouilleux qui -j'en ai l'intime conviction- n'était pas brillant. Je sermonne mes hommes constamment, portant à leur bon souvenir sans relâche le fait qu'ils sont nos héros, vitaux pour la survie de tous. Et que même si nos pompes sont lourdes, même si l'onde toujours s'infiltrant gagne du terrain ils se doivent de continuer et de persévérer dans leur ardeur et leur tâche jusqu'à ce qu'une intelligence vive et pratique trouve une solution, qui, n'en doutons pas, nous mettra à l'abri du besoin. Tel est mon espoir, et il ne sera pas déçu.


Deux fenêtres plus loin un scientifique malingre achevait un dernier plan d'une construction dont lui seul avait le secret. Puis il se tourna vers sa table de chevet, y préleva son carnet de notes, l'ouvrit et y reporta méticuleusement ses impressions.
19,5%. C'est le taux de dommages qu'a subit l'arrière pont. Il est percé par une ouverture approximativement cylindrique d'un diamètre de trois mètres cinquante trois centimètres environ. L'onde du choc a endommagé les planches environnantes sur un rayon de dix mètres à peu près. Une solution est à envisager avec un degré d'urgence important, sinon la probabilité de sombrer va avoisiner les 0,3. De plus les vigies ont raconté qu'un navire hostile nous donnait la chasse depuis hier 9h37 heure solaire. Cela complique diablement l'opération, les probabilités citée ci dessus sont par conséquent obsolètes. Je dois réfléchir à un bouchon capable d'inhiber l'invasion désastreuse de toute cette phase aqueuse à l'intérieur du navire. Les deux prototypes qui m'ont enfleuré l'esprit en premier lieu se sont avéré fausses et désastreuses. J'ai du mal à me rappeler par quel cheminement absurde et non rigoureux ma raison est parvenue à ce double concept affreux. J'ai tellement honte que je ne vais pas les retranscrire dans le présent ouvrage mais c'était du même acabit que d'affirmer que les rhinocéros ne volent pas. Je m'explique, à première vue, un tel mastodonte ne peux pas voler et cela la raison le conçoit aisément mais j'en ai vu un de mes propre yeux. Et cela constitue une preuve empirique irréfutable.
Enfin bref je m'égare, n'empêche que cela me rappelle ce petit prétentieux de Bjorn. Aussi insignifiant qu'un légume sous-marin ce petit. Sa charmante copine un peu moins.
S'ensuit une zone importante de gribouillages et de ratures, vraisemblablement des calculs et des idées du savant.



Le capitaine noircissait des pages et des pages d'une écriture penchée, illisible et surtout rageuse.

On est salement amoché! Nan mais qui aurait crû que ce nain ridicule en aurait assez pour nous envoyer son rhino sur la tronche. Ça fait pas sérieux tout ça. Et pour couronner le tout, on se tue à survivre avec une piscine en fond de cale, plus en dessous de la foutue ligne de flottaison tu fais pas, et depuis hier matin voilà que la Marine remet ça. Encore un coup de ce satanée nabot. Ces mecs ont une ambition démesurée c'est bien connu, il veut surement racheter son échec, sauf que pour moi c'est franchement pas un succès total, au contraire. Cet enfoiré de Bjorn s'est tiré avec une dizaine de mes hommes et ma prime va augmenter pour rien. Va donc falloir semer ces poursuivants puis échouer ce foutu rafiot pour lui rafistoler le cul mais avant faut colmater la brèche. C'est surement pas avec cette étoupe à la noix qu'on va tenir jusqu'au prochain port. On est parti pour un colmatage en haute mer et y a pas besoin de s'y connaître pour comprendre que c'est sacrement pas évident. Enfin la nuit porte conseil comme qui dirait, je vais encore me triturer les méninges pendant un bout de temps, enfin pas grave, paraîtrait que j'adore ça.

Sur ces mots l'état-major du navire s'endormit pour une poignée d'heures, sauf bien sûr le savant qui utilisa une partie de la nuit pour mettre en œuvre son idée. Lorsque le capitaine se réveilla, quelques temps plus tard, c'est devant un café et un mauvais biscuit qu'il apprit la nouvelle.
« Une... répéta-t-il incrédule
-Une éponge oui. Confirma le jarl qui se tenait devant lui.
Le capitaine but une autre gorgée de café brulant et se massa les tempes. Puis il reprit enfin la parole:
-Donc tu me réveille ce matin pour m'annoncer que notre savant préféré a trouvé une idée de génie, qu'il a enfin inventé la solution a tous nos maux, je suis plein d'espoir. Je me dit Akhenaton, mon vieux ca y est on va les distancer ces enfoirés, on va leur prouver qu'on en a dans la tête et pas seulement dans les jambes. Et là... Une éponge? Mais t'es sérieux là?
La question finale fut posée avec un ton légèrement plus agressif.
-Mais oui capitaine, j'vous jure. Même qu'il assemblé toutes les éponges disponibles et qu'ils les a traitées avec une substance spéciale et...
-Très bien, je vais voir ça de mes yeux coupa le jeune homme en soupirant.

Un peu plus tard, sous la cale du navire, escorté par deux jarls le capitaine rendait visite à l'équipe qui travaillait activement à la restauration du plancher.
Tout fier de son invention et de ses hommes, Hawkins héla son supérieur dès son arrivée:
« Capitaine! Je suis content de vous voir, alors c'est pas génial comme idée. Avouez que vous auriez jamais pensé à ça!
-Je confirme mon ami. Répondit le principal concerné avant d'attirer le petit homme à l'égard et de continuer sur le ton de la confidence:
-Une éponge, hein?
-Mais oui capitaine, une simple éponge! Géniale, non?
-Surement mais dis-moi comment ça marche.
-C'est très simple, capitaine, l'éponge géante, composée de 120 éponges, toute la réserve, fixées sur des palettes...
-Comme celles dans les supermarchés? Coupa son capitaine.
-Comment?
-Oublie.
Continue Al je t'en prie.
- Je disais donc que les éponges aspiraient l'eau et la retenaient...
-Mais elles doivent durcir avec l'eau?
-Justement capitaine, on expulse l'eau régulièrement en appuyant dessus.
-Haha, et direct dans la mer! Bien joué, Al! Se réjouit le jeune homme.
-Euh capitaine? Osa son interlocuteur, gêné.
-Oui?
-Ben, pas dans la mer... C'est pas possible vous comprenez, avec la différence de pressions.
-... en resta bouche bée son supérieur.
-Tout l'océan veut rentrer dans le trou du bateau donc c'est pas avec notre pauvre petit poids qu'on va contrebalancer cette poussée monstrueuse.
-Je vois, et comment vous faîtes alors? S'enquit Akhenaton, glacial.
-On évacue directement dans les pompes grâce à un système de canalisation très complexe.
-Donc mes hommes doivent continuer à se fatiguer?
-J'ai bien peur que oui.
-J'ai bien peur que ce soit perfectible encore comme système. Lâcha le capitaine avant de s'éloigner.

Les yeux embués, le savant se détourna pour ne pas se monter ainsi à ses hommes. Il se retrouva face au jarl qui avait accompagné l'homme qui l'avait ainsi rabroué.
« Fatigué? S'enquit l'homme en noir, la figure noircie au charbon.
-Oui... répondit brusquement le scientifique. Puis il réalisa:
Gulden?
L'homme esquissa un sourire, un doigt sur ses lèvres.
Mais qu'est ce que tu fais grimé de cette manière? Le pressa son malingre compagnon.
-Je voulais prendre la température auprès du capitaine. Et je n'ai pas été déçu.
-Ça, a qui le dis-tu. Parvient à sourire Hawkins.
-Il est inquiet c'est tout. Il voulait te motiver un bon coup. Mais j'ai plutôt l'impression qu'il t'a abattu, je me trompe?
Le savant fit non de la tête.
Va dormir un bon coup, tu as une nuit en moins. Ne penses pas à tout ça, je vais aller motiver les hommes et décider du cap avec le capitaine.

Gulden restait pensif en observant le savant se diriger vers sa cabine. Akhenaton en faisait un peu trop ces derniers temps. Il faut dire que les évènements s'enchaînaient de façon particulièrement stressante et harassante. Un cri le tira de ses pensées.

Banc de cachalions droit devant!

Une étrange clameur répondit à cette exclamation, rapidement couverte par une question criée à voix forte.
Combien exactement?
-Une bonne vingtaine, la plus grosse tripotée de ma vie capitaine! Répondit la vigie.
Capitaine, intervient une deuxième vigie, nos poursuivants se rapprochent.

Ça se complique pensa amèrement le quartier-maître. Espérons que les cachalions ne nous ralentirons pas davantage.
Soudain un tremblement ébranla les plaques d'éponges qui bouchaient le trou béant dans la coque.

Les marins autour eurent un mouvement de panique puis ce ne fut qu'un cri:
Les éponges bougent, l'eau s'infiltre!

Aussitôt Gulden entendit la voix du capitaine retentir au-dessus de lui:
Position des Cachalions?
Sous la coque capitaine! Répondit une vigie.

Le capitaine fit irruption dans la cale accompagné d'Al et de trois jarls. Sur place les marins écopaient frénétiquement tandis que d'autres étaient montés sur le bouchon et l'empêchaient de trembler du mieux qu'ils pouvaient. Le capitaine pesta. Ces foutus cachalions mangeaient le bouchon!

Mais heureusement pour la Lance D'Odin cela ne dura pas longtemps et pour une raison inconnue les monstres délaissèrent cette nourriture au goût particulier pour converger vers le navire de la Marine. Était t-il plus appétissant, dégageait-il plus de phéromones, y avait-il à bord le maître de ces créatures? Tout ceci n'était-il qu'une gigantesque illusion, un phantasme généralisée? Nul ne le savait.

Toujours est-il que la vigie choisit ce moment pour faire une annonce importante:
Terre à l'horizon!

Le capitaine, rasséréné par cette nouvelle, opta donc pour un échouage rapide sur cette île afin de réparer les dégâts et procéder à un abattage pour réparer la carène.

A la tombée de la nuit se fut fait. Un camp de base était installé dans la crique de cette île au climat tropical. Le Log pose du capitaine se rechargeait tranquillement et les tentes étaient montées. Les odeurs de grillade montaient des trois principaux feux de camps.
Les canons avaient été utilisé pour abattre le navire qui était maintenant couché sur le flanc gauche. L'opération menée de concert par Gulden et Al avait été un succès. Les marins prenaient un repos bien mérités tandis que les soldats montaient la garde, l'île presque tropical dans laquelle ils se trouvaient dégageait une impression d'hostilité et de danger presque palpable.

Un peu plus loin.

Samuel posa son fusil à terre et se gratta le nez. Tout en observant le campement il se faisait la réflexion que cette fois c'était le jackpot. Un arrivage d'hommes vaillants et frais, ça faisait un bail que cela n'avait pas eu lieu! Les trois feux de camp éclairant correctement le camp des pirates, et la lune placée en face de lui aidant, il se mit à compter ses futures victimes. 1,2...
86,87...
Soudain un mouvement attira son attention.
Mais ce n'était que mon ombre, se rassura t-il intérieurement.
88, 89.
Mon ombre?
Devant moi?
Alors que les seules sources de lumières se trouvaient loin devant. Y avait comme qui dirait un problème.

Le corps inanimé de Samuel tomba lourdement au sol, recouvert par l'ombre du pirate porteur de torche. Akhenaton sourit. Ainsi ils n'étaient pas seuls ici. Lissant nerveusement ses cheveux en réfléchissant, le capitaine aperçu du coin de l'œil son ombre l'imiter.
Son ombre?
Il comprit trop tard, lui, Al, et dix de ses hommes furent assommés et enfermés dans le repère des habitants de l'île.

*
* *
En cage, ils étaient en cage.
Et au vu des cris, ils n'étaient pas les seuls.
« Sang de couleuvre!
-Sang de pastèque
-Libérez-nous immédiatement!
-C'est de la discrimination.
-Tout ça parce que je suis petit!
-Tout ça parce que je suis différent! Et bleu.
-Ça va se finir comme ça!
-On va vous trainer en justice, héhéhé.

Akhen
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Message par Akhen 31/3/2012, 16:49

Akhenaton

Le 25/02/2012. (Post Jarawak. Introduction Standyblue.)

Elias émergeait progressivement de la douce torpeur qui l'enveloppait depuis plusieurs jours. On avait cessé de lui administré les calmants qui l'avaient maintenu hébété et impuissant. L'équipage de La Lance d'Odin n'avait en effet pas voulu s'encombrer d'un aveugle à garder alors que dehors on avait une flotte entière de Marines à éviter, Marines bien déterminés à vous coffrer. Naviguant sans cap ni but précis les pirates avaient pansé leurs plaies et pleuré leurs morts pendant plusieurs jours, rendant à Davy Back les corps de ceux tombés sur le navire ou non loin. Ne pouvant se permettre une telle inactivité dans une période de crise comme celle-là, la forteresse ne retiendrait que peu de temps le petit lieutenant de la Marine qui devait désormais surement avoir fait du capitaine pirate son ennemi personnel, Akhenaton s'enferma avec quelques Jarls et Al dans ses quartiers pour analyser la situation et réfléchir à un plan d'action.
Pendant ce temps là Gulden était chargé de sonder le cœur et le moral des troupes. Sa petite enquête porta rapidement ses fruits et révéla que les hommes étaient partagés entre leur désespoir de leur situation de pirates apatrides sans terre d’attache, et leur haine envers les responsables de cette situation : les Aigles d'Airain. Il décida donc la représentation exceptionnelle de sa nouvelle création : la première partie de la trilogie de la Lance D'Odin ou comment les braves guerriers triomphèrent de leur ennemi juré : les Aigles d'Airain. La première partie contenait le prologue, la fuite des braves hors de Camarr, et leurs démêlés avec la Marine, suite à la prime que leurs ennemis jurés avaient fait mettre sur la tête des meilleurs d'entre eux. Gulden avaient passé tout son temps libre depuis la fuite de Jarawak à écrire la pièce et à la répéter en compagnie de quelques jarls motivés principalement par le désir de remonter le moral de leurs camarades.
Pour l'occasion, même les taupes habituelles sortirent humer l'air de la surface. Elias fut réveillé et accepté enfin dans l'équipage comme membre à l'essai, contraint et forcé, et le capitaine et son équipe de stratège firent une apparition remarquée quelques minutes avant le début de la pièce. L'immense majorité de l'équipage était assise entre tailleur sur le pont supérieur, dégagé pour l'occasion, face au soleil couchant qui inondait le public de ses rayons rouges bienveillants. Le navire voguant vers le dit astre, même l'équipage de quart et l'homme à la barre pouvaient profiter du spectacle tout en gardant un œil sur l'horizon et le cap à suivre. Alors que les derniers retardataires et le capitaine s'installaient au milieu du parterre des forbans, le prologue, Gulden, déguisé en officier de la Marine avec des fripes chapardées sur Jarawak, rejoua le nettoyage de Camarr, en amochant au passage le prestige et les honorables représentants de cette institution quasiment millénaire. Alors qu'un des jarls, mimant le grand maître des Aigles allait intervenir, Gulden demanda le silence et présenta officiellement, avec l'aval du capitaine, Elias, nouveau membre honoraire de la grande famille de la Lance D'Odin et se réjouit que ce vaillant combattant et stratège, qui bien qu'aveugle, commencerait sa nouvelle vie par un rappel de « ce qui était notre raison d'être, notre liant, notre mythologie commune : notre haine contre les Aigles d'Airain. Encore déboussolé par les récents événements, plongé dans l'inconnu et dans un environnement qu'il ne connaissait pas, l'aveugle se leva et remercia ses nouveaux compagnons, ajoutant à la surprise générale qu'il connaissait les Aigles, ayant déjà eu l'occasion de travailler avec eux et qu'effectivement, il ne connaissait pas de pires forbans. Alors que Gulden faisait signe au jarl d'enchaîner et que l'attention de l'assistance se reportait sur les acteurs, Akhenaton et Ethan échangèrent un regard entendu, prévoyant sans un mot d'interroger Elias, une fois la représentation terminée.
Peu après la tombée de la nuit alors que des torches éclairaient la scène, et que Gulden et la petite troupe saluait sous les acclamations d'un public enthousiaste, l'état major se retira avec l'aveugle bien déterminé à en apprendre plus sur son passé.


Quelques minutes plus tard, les trois hommes débouchaient dans une salle uniquement éclairé par deux bougies et une lampe-tempête qui, accrochée au plafond, se balançait au gré du roulis. Mais même ces faibles lueurs ne pouvaient cacher la fonction de la pièce, et sa double fonction. Servant principalement de chambre à coucher et de lieu de repos du maître du navire, elle accueillait aussi les réunions au sommet et les autres considérations tactiques paniquées de la part des membres d'équipages. La séparation était nettement marquée par une ligne de bouquins qu'il fallait enjambé pour passer dans la partie privée de la pièce. Le capitaine avait en effet embarqué toute la collection du Vieux, et la feuilletait au gré de ses envies même si le principal utilisateur restait Gulden qui dévorait les romans et les pièces qu'il trouvait éparpillés ça et là. Alors que capitaine faisait chauffer du café en prévision de la fraicheur nocturne de cette partie de l'océan et surtout de la longue nuit de veille qui les attendait, Ethan commença à cuisiner en douceur leur nouvel ami :
« Alors comme ça tu as travaillé avec les Aigles D'Airain ?
-Ah, je me doutais que cette information allait vous intéresser, sourit l'aveugle. Il existait effectivement une association entre les Aigles d'Airain et la famille Squesh. Ils nous fournissaient des infos, des cibles, des acheteurs et même parfois des hommes pour réaliser nos coups. Ça marchait bien.
-Et que leur est-il arrivé, vous pensez que les enquêteurs de la Marine pourront faire le lien ? Demanda Akhenaton en s'asseyant et en servant le café.
-Ecoutez, c'est pas impossible. Réfléchit Elias tendit qu'Ethan le guidait vers son verre. Une des dernières nouvelles qui est tombée avant la débâcle et notre capture par une horde de traître fût que notre contact avec les Aigles avait été capturé et emprisonné à Sandyblue, où...
L'aveugle fut interrompu par la porte, qui s'ouvrit en dévoilant un Gulden visiblement fatigué et fier de lui. Il s'assit en se servant un verre, et exhorta son nouveau camarade à continuer, tandis qu'Ethan lui résumai rapidement le contenu de la conversation.
Se tournant vers on capitaine alors que l'aveugle reprenait son souffle, le quartier-maître l'interrogea :
« Tu penses qu'il a là une opportunité ?
-Évidemment, c'est une occasion unique de mettre la main sur un complice de nos ennemis. Ce là ne se reproduira sans doute jamais. »

Les quatre hommes discutèrent jusqu'à tard dans la nuit, même après l'arrivée de Al, qui supervisait le dernier quart.
Lorsque les premiers rayons du soleil éclairèrent timidement le pont de la Lance D'Odin, la première étape du plan était établie : trouver un navire de l'OTAN.


Quelques jours plus tard, Akhenaton s’entraînait au sabre avec Elias sur le pont de son navire. Elias avait été un escrimeur patenté avant sa maladie et sa cécité et son ouïe exacerbée lui permettait d'infliger de sévères revers au capitaine. Alors que le fourreau d'Akhen rebondissait encore une fois contre le pont et que le morceau d'épar qui servait d'épée à son adversaire lui chatouillait les côtes, la vigie annonçait que le navire de l'OTAN visé était en vue à l'horizon.
Akhenaton regarda le soleil et sourit. La trajectoire et les précisions d'Al avaient été parfaites, ils couperaient la route du Grayock au bon moment.
Envoyant un marin chercher Al et un autre mobiliser l'équipage qui se reposait avant l'abordage, Akhenaton sentait l'adrénaline monter doucement.
Al arriva en courant, ses lorgnons de travers et un sextant à la main. Procédant à quelques mesures rapides, il fit mettre en panne en lançant les ancres à des endroits précis du navire. Quelques marins chevronnés sourirent à leurs homologues inexpérimentés, devinant que le navigateur leur avait préparé un combat naval peu orthodoxe.
En effet quelques minutes plus tard, un appel de détresse était lancé de La Lance d'Odin indiquant que ses occupants, suite à l'action de rats particulièrement coriaces avaient désespérément besoin de vivres. Seul navire dans les parages et ayant qui plus est sa cale pleine, comme tout navire de transport civil qui se respecte, le Grayock se porterait sans aucun doute au secours des sinistrés malchanceux.

En effet un message positif leur fut retourné quelques minutes plus tard ainsi qu'une demande de position, ce que s'empressa de transmettre l'opérateur du navire concerné.

Quelques heures plus tard, le navire de l'OTAN Grayock, lourdement renforcé par les équipements d'Alberich s'approchait de La Lance D'Odin, apparemment en panne. Jetant l'ancre à côté du navire immobilisé, de manière à se retrouver flan à flan avec lui, l'équipage du navire commença à remonter de leurs cales ballots de nourriture et caisses de biscuits, sous l’œil attentif des soldats chargés de protéger les passagers et des gardes d'Alberich, qui moustéchiqueteur au poing, surveillaient la manœuvre d'un œil suspicieux. Prenant tout le monde par surprise, deux jarls relevèrent l'ancre arrière, faisant pivoter le navire, qui présentait désormais son rostre au flanc du Grayock. Sur le pont de ce dernier, l'équipage, interloqué par cette manœuvre, ne réagit pas, à l'exception d'un petit homme élégant qui glapit d'indignation. Il avait en effet aperçu les fusils dans les huniers qui les visaient et les hommes en armes qui se pressaient sur le pont du navire sous disant en danger. Sentant le coup fourré, le capitaine sonna l'alarme et les Marines accoururent sur le pont supérieur près à défendre leur navire. Sprintant jusqu'aux canons rotatifs, deux membres de la garde d'Alberich s'y postèrent près à ravager les flancs du navire apparemment hostile.
Face aux réactions imprévues de leur cible, les pirates hésitèrent à lancer l'attaque. Et chacun put observer un messager cavaler vers le château avant, et disparaître, avalé par les escaliers, puis revenir quelques secondes plus tard avant de s'adresser à celui qui semblait être le capitaine du navire.
Ce dernier hocha la tête puis, escaladant efficacement les cordages, se retrouva perché sur un hunier. Élevant la voix, il s'adressa aux occupants du Grayock, leur racontant , comment alors qu'il était un fier capitaine de son pays natal, une île loin vers le ponant, sa fiancée avait été emprisonnée par un vieux fonctionnaire et emmenée à la prison de Sandyblue. Pour la délivrer il avait donc besoin d'un navire de l'OTAN, il leur proposait donc un marché : le capitaine et tous les passagers rejoignaient le navire, qui serait grimé en navire de l'Organisation, tandis que le véritable navire repartait en sens inverse mené par un officier subalterne. Ainsi le temps que le véritable navire rejoigne son port d'attache l'infiltration et la libération de la prisonnière concernée serait terminée depuis longtemps.
De l'autre côté une vive agitation sembla régner, tous les passagers convergèrent vers le commandant de bord, hurlant leur approbation et argumentant à qui mieux mieux, que c'était bien plus sûr, que c'était le devoir de la compagnie que d'assurer la sécurité de leurs usagers par tous les moyens, que les canons rotatifs étaient dans la ligne de tir de ses curieuses arquebuses rotatives elles aussi et à même d'abattre le servant en quelques slaves. Vaincu par tant de récriminations et après avoir averti ses passagers que c'était surement une ruse et qu'ils allaient tous être pris en otage s'ils acceptaient, le commandant donna le cap à suivre à ses hommes et s'en alla la mort dans l'âme sur le navire adverse. Le déménagement pris quelque temps, Alberich surveillant le transfert de son Nautileon comme s'il était plus fragile qu'un nouveau né, tandis que les hommes d'Akhenaton amenaient à bord du Grayock les informations exigées par le capitaine. Les Marines étaient maintenant en possession des plans du navire et de la composition exacte de l'équipage, tout ceci étant vérifié par le capitaine de Grayock.
Ceci fait, les passerelles entre les deux bâtiments furent coupées et la Lance D'Odin commença une lente marche arrière, profitant du vent latéral et d'une ancre jetée à tribord.
*
**

Akhenaton souriait, tout s'était passé sans la moindre anicroche, l'équipage semblait même avoir gagné un inventeur de renom, qui, harponné par Al dès qu'il avait posé le pied sur le pont travaillait déjà à améliorer son beau navire. Il ne restait plus que quelques gêneurs à éliminer et tout serait pour le mieux. Et c'est avec une moue amusée que le capitaine activa la trappe qui obstruait le canon caché dans l’éperon et après visé soigneusement la réserve de poudre, toujours au même endroit, fit ricocher son boulet sur la mer, boulet qui pénétra selon un angle improbable dans la coque du Grayock passant sous les protections et le blindage qui arrêtaient les boulets conventionnels. Le Grayock explosa dans un fracas de fin du monde, mettant fin aux illusions de son capitaine.

Akhen
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