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La Prison de Standyblue

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La Prison de Standyblue Empty La Prison de Standyblue

Message par Amy Mijako 28/4/2012, 20:03

Amy pénétra avec quelques autres soldats dans l'enceinte de la prison de Standyblue.

L'immense porte de la prison qui empêchait plus l'intérieur de sortir que l'extérieur d'entrer se referma bruyamment derrière elle. Elle résista à l'envie de se retourner et détailla les diverses installations défensives dont elle n'avait eu qu'un léger aperçu à partir du pont du bateau. Plusieurs canons étaient disposés à intervalles réguliers sur les murailles et à l'intérieur, pointant de tous les côtés pour couler aisément les navires qui se risqueraient jusqu'ici. L'immense porte, renforcée de deux grilles semblait pouvoir résister à toutes les explosions et l'on discernait que tous les bâtiments avaient été placés pour faciliter les déplacements et la défense de la prison.

Elle suivit la personne qui la précédait à l'intérieur du complexe. Elle savait déjà qu'il était constitué de plusieurs niveaux, trois si elle ne se trompait pas. Le premier était pour les pirates primés normalement, le second contenait les réserves de poudre et les pirates avec de grosses primes. Quant au dernier niveau il était interdit aux non-officiers. Elle supposait qu'ils y enfermaient des détenus plus spéciaux...

La jeune femme fit une légère moue, l'atmosphère était franchement déprimante. Et elle risquait d'être ici pour un moment, transférée du tarmac ou elle passait du bon temps à cet endroit plutôt sordide, elle regrettait déjà l'incroyable bateau qui avait dû s'arrêter pour réparations, lui apprenant aussi sa mutation. Et le capitaine et tout l'équipage du vaisseau sur lequel elle avait embarqué étaient plutôt dérangés...

Ils vénéraient une sorte d'esprit nommé Aqua Sancta si elle avait bien compris, la discipline était encore pire que celle du Tarmac et elle avait apprécié savoir qu'ils arrivaient. Même si elle était toujours sous les ordres de Way Dak... Celui-i leur faisait d'ailleurs un tour du propriétaire et de leurs nouveaux postes pendant qu'ils seraient ici. Elle sortit de ses pensées quand on leur laissa quartier libre. Evidemment elle n'avait rien écouté de ce qu'avait dit l'officier et maintenant était complètement désemparée... Malheureusement pour elle, il l'aperçut, un rien troublée et du se douter de quelque chose puisqu'il s'avança et la regarda de ses yeux marrons.

-Un problème lieutenante ?

N'ayant absolument pas envie de lui avouer qu'elle ne l'avait pas écouté du début à la fin de son discour (il parait qu'il était plutôt susceptible) elle hocha négativement la tête et tourna les talons espérant rejoindre rapidement les dortoirs. Elle se perdit rapidement dans le dédale de la prison et passa rapidement, jetant un regard aux multiples pirates dans tous les cachots.
Elle erra pendant près de dix minutes avant qu'on la retrouve et qu'on lui indique la sortie avec une air complaisant qu'elle détesta. Arrivée dans leurs quartiers, elle réussit à changer de poste avec un marin (elle était désormais affectée à la surveillance d'un couloir) et s'éclipsa avant qu'il ne lui demande quelle était son affectation. Quelques heures plus tard, elle était en poste et fut bien surprise de voir arriver le capitaine qui s'arrêta près d'elle.

-Capitaine

Celui-ci lui jeta un regard, ne semblant guère avoir envie de parler. Amy garda le silence et attendit soit une réponse soit son départ... Qu'est ce qu'il faisait il surveillait leurs postes ? Auquel cas elle risquait d'avoir quelques ennuis. Tant pis, elle était naviguatrice pas gardienne ! C'était en mer qu'elle servait à quelque chose.

-Mademoiselle Mijako, on m'a dit que vous aviez mangé un fruit du démon
-C'est exact

Il la regarda, un peu gênée et n'aimant pas vraiment parler de ses pouvoirs, Amy ne continua point la conversation.

-Que savez-vous faire ?

Eh bien voilà elle se doutait que cette question allait arriver, elle soupira faiblement et répondit avec une fausse amabilité :

-Imposer ma volonté, je pourrai par exemple vous pousser à danser sur les mains.

Pure invention, elle ne controlait presque pas son fruit et ses pouvoir traitaient plutot de la suggestion que de l'ordre mais au moins le capitaine comprendrait peut-être qu'elle n'avait pas envie d'en parler ?
Elle lui jeta un coup d'oeil, il restait silencieux. Craignant de l'avoir froissé, elle se prépara à diriger la conversation vers une autre direction quand il l'interrompit subitement :

-J'ai appris que vous aviez échangé votre poste de garde de la poudrière avec la surveillance de ce couloir, pourquoi ?
-Euh...
-En prime, vous n'avez rien dit de sa nouvelle affectation à votre camarade !
-C'est que..
-Mais vous voulez détruire cette prison ? Un simple élément perturbateur comme vous et c'est le début de la zizanie et du chaos ! On ne suit d'abord pas son poste, on sème le trouble dans les rangs et on ouvre la porte à un début d'incertitude et d'indiscipline maléfique ! Vous devriez vous purifier dans l'eau ! Ecoutez-moi bon sang !

Amy regarda l'officier qui gesticulait dans tous les sens, elle aurait bien aimé lui dire que la discipline sur son bateau était tellement mauvaise qu'un mousse pourrait se retrouver lieutenant du jour au lendemain et qu'elle n'était pas la cause de tous ces mots mais il ne lui en avait pas laissé le temps, et surtout elle n'aimait pas l'eau (salée) depuis qu'elle avait mangé son fruit du démon... Elle tenta de dévier la conversation :

-Vous avez raison capitaine, pardonnez-moi. Mais avant toute chose, vous devriez surveiller nos défenses, qui sait quand ces pirates pourraient se montrer ? Grâce à vous cette prison va montrer toutes ses capacités mais il faut auparavant la remettre en état d'arrêta tous les pirates.

D'une main anxieuse, elle tapota son fusil à sa ceinture, elle ne savait (presque) pas se défendre, et les renforts qu'ils avaient apporté n'étaient pas énormes.

Ils ne devaient pas dépasser les 750 hommes pour la défense d'une prison qui contenait facilement 400 pirates de bas étage, et qui sait que qui se cachait au niveau 2 et 3...
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Message par Arakasi Hirondawa 12/5/2012, 13:22

«Alors que celui qui n'était alors que le Capitaine Way Dak venait de prendre son poste sur l’île de Standyblue, un événement extraordinaire se produit, ce qui lui donna l'occasion de rentrer encore un peu plus dans la légende...»


*
* *


Un Maudit! Je me retrouve encore à devoir travailler avec un Maudit! Malédiction! Mais cette fois-ci, ça ne se passera pas comme la dernière fois. Dogaku le Démon a eu de la chance. Beaucoup de chance! Mais cette sorcière... Elle est jeune. Elle peut peut-être encore être sauvé... Ce sera long et douloureux pour elle. Mais bon, on n'a rien sans rien...

Claquant des doigts, j'appelais un Feydakin.
«Je retourne au bateau! Si le gouverneur me cherche...»

Repassant la grande porte dans l'autre sens, je surplombais la petite ville.
Standyblue n'était guère plus qu'un roc. Un très ancien volcan avait vu le jour dans l'océan. Dans sa période active, il avait gagné des terres sur la mer. Créant cet îlot. Les parois extérieures du cratères s'était effondré. La prison avait était édifié sur ce qui était auparavant le sommet du volcan. Au dessous d'elle, il y avait d'abord eu un petit village de pêcheur. Aujourd'hui, la ville de Standyblue était une cité-garnison. Les hommes de la garnison habitaient pour la plupart en ville, avec les pêcheurs locaux. De temps à autre, des navires s’arrêtaient se ravitailler ou réparer quelques petites avaries.

Tout en descendant (à pieds, quel scandale!) la route qui serpentait le long de la pente la moins abrupte de la colline, je me demandais pour quelles raisons j'avais été muté à ce poste ingrat.
Quelqu'un m'avais dans le nez dans la marine! Et quelqu'un de très haut placé... Pour me filer un poste à terre! Et en pareille compagnie! Avec une sorcière! Qu'ils soient maudits!


*
* *


«Mr.Stink, appelez mon contact là où vous savez. Et préparez une fiche sur Amy Mikajo!»

J'avais eu cette idée de fiches après avoir eu affaire à Dogaku. Ces fiches devaient répertorier tous les Bannis des Ondes que j'avais eu à fréquenter. Il me serait plus facile de les traquer une fois que je serai Amiral en chef!

Mon second acquiesça et s’apprêta à repartir.

«Oh! Et puis nous emménagerons à la prison! En compagnie des deux tiers de mes Zélotes et de mes Feydakins. Les marins et le reste de mes troupes suffiront à surveiller «Le Fanatique». Le navire ne risque rien ici. Et je préfère voir mes fidèles dans la prison. Ils sont en sous-effectifs ...

Quittant le pont du navire, de mon navire, je descendis voir Alkia.

«Bonne nouvelle ma chérie! On déménage!
-Il y a un hôtel ici? Le même genre qu'a Sapporo?
-Euh... J'ai beaucoup mieux qu'un hôtel! Le gouverneur nous propose gracieusement de nous héberger! Enfin, il nous le proposerait certainement si je le lui avais demandé... On déménage dès ce soir!»


*
* *


«Monsieur le Gouverneur Cuttlefish va se faire un plaisir de vous recevoir Capitaine Dak.
-Grand merci lieutenant!
-Je ne suis que caporal, Capitaine.
-Aucune importance mon ami. Devant le regard bienveillant de notre mère, nous somme tous égaux. L'Aqua Sancta aime pareillement tous ses enfants...

Sur ses belles paroles, je fit un sourire au planton et rentrais avec assurance, prestance et diligence dans le bureau du gouverneur Cuttlefish. Et quel bureau! Un parquet impeccablement ciré! De grandes tapisseries représentant des fonds sous-marins! Dans un coin, sur un plan de travail, une miniature de la prison et de l’île! Et un bureau en noyer! Le grand luxe!
Et tout ce …, cette … pour un vieillard sénile!

Le gouverneur Cuttlefish était loin d’être à la hauteur de son bureau. Il avait dû être un bon marin dans le temps. Il y a quarante ou cinquante ans... Là, c'était un vieux croulant qui bavait sur son uniforme en m'écoutant lui expliquer les raisons de ma présence. Quand j’eus fini, le vieux débris me lança un regard hébété... avant de hocher la tête et de sombrer dans le sommeil... Ben voyons... Que l'Aqua me préserve de devenir comme ce machin...

Profitant du sommeil du vieux, je m'avançai et regardai par la fenêtre. Il y avait vraiment une jolie vu d'ici. Le bureau du gouverneur était situé dans une tour surplombant la cour de la prison. D'ici, et avec une bonne longue-vue, on pouvait voir le port et compter les hommes sur le pont du Fanatique.
Réveillant Cuttlefish, je sortis un ou deux papiers que j'avais préparé au-cas-ou...

«Gouverneur! Gouverneur!» Hurlais-je en secouant l'épaule du vieux débris.

Il finit par se réveiller et j'en profitais pour lui faire signer les deux feuillets que je lui tendais. D'une main tremblante, il parapha les deux documents en me félicitant pour mes bons résultats et me dit qu'il m'offrirait une glace la prochaine fois qu'il descendrait au port... Visiblement, il me prenait pour son fils...

Sur le coup, je m'en fichais pas mal... Il venait de me signer les pleins pouvoirs sur le fort, la prison et la garnison...

-Caporal!
-Mon capitaine?
-Qui est le gouverneur en second ici?
-Le premier officier, le Capitaine Bullfinch.
-Amenez-le moi! Je le recevrai dans ce bureau d'ici deux heures! Mais d'abord, allez me chercher mon second, Mr.Stink. Et emmenez le Gouverneur Cuttlefish au lit!

Tandis que le vieux débarrassait le plancher... Je m'installais dans le fauteuil qu'il venait de quitter. Ce truc était vraiment confortable! On pourrait presque s'y endormir... 'fin, ce n'est pas le moment!
J'ai du pain sur la planche!


*
* *



J'avais convoqué une petite réunion improvisé. Histoire d'installer mon autorité sur le personnel de la prison.
Il y avait devant moi une petite dizaine de personne. Il était arrivé au fur-et-à-mesure. Certains réprimant un hoquet de surprise en me voyant installé à la place de leur gouverneur. Mais je suppose que voir Mr.Stink et cinq de mes Zélotes en demi-cercle derrière moi calma leurs question les plus pressantes...

Le capitaine Bullfinch pénétra le dernier dans la pièce. Grand et large d'épaule, ce devait sans doute être lui qui dirigeait réellement la prison de Standyblue. Il n'allait pas spécialement être ravi de me voir assis sur le siège qu'il devait rêver d'occuper...

«Qu'est ce que sa signifie? Que faites-vous là? Ceci est le siège du gouverneur Cuttlefish!
-Silence soldat! Vous parlerez quand on vous interrogera! Votre avis n'est pas sollicité pour le moment alors gardez le silence!

Bullfinch manqua de s'étrangler.

-Bien, repris-je. Poursuivons... Alors que je venais juste d'...

La porte s'entrouvrit et une autre personne entra dans la pièce...
Des cheveux mauves sous la lumière du soleil, une mine curieuse, un caractère qui déplaisait d'office a Way Dak... En quelques mots, Amy Mikajo, venait d'entrer dans le bureau...

-Excusez-moi. Je ne savais pas qu'il y avait un briefing... Personne ne m'avait prévenu, alors je...

Mais pourquoi faut-il qu'elle soit là... Si je n'avais envoyé personne la chercher, c'est bien parcequ'il y avait une raison. Plusieurs raisons en fait. D'abord, elle est trop jeune. Elle n'y comprendrait rien! Ensuite, elle est corrompue! Je sais qu'elle a fréquentée Dogaku. Il a dû implanté en elle le Malin. Ou du moins renforcer l'emprise du Démon ... Enfin, elle a ingérée un fruit du démon... Qui fait en sorte qu'elle puisse contrôler l'esprit des autres! Cette fille est un danger!


-Si vous avez fini Mademoiselle Mikajo, nous pourrions continuer ce que nous faisions avant que vous nous interrompiez!

Elle marmonna un vague «Désolé» en rougissant et se tassa dans un coin en essayant de se faire la plus discrète possible.

Toi, je vais pas te rater. A la moindre incartade...

«Donc, fis-je, a peine venais-je de prendre pieds sur cette Île que le gouverneur Cuttlefish me convoqua dans ce bureau. C'était un bon soldat et il servit bien le Gouvernement Mondial. Mais aujourd'hui, me dit-il, il était temps pour lui de raccrocher. Mon arrivée lui servit d'occasion et le Gouverneur m'a personnellement fait part de son envie de prendre une retraite bien mérité.»

Ils restent silencieux. Pas de contestations. Jusque là, tout va bien. Et maintenant, la phase décisive.

«En conséquence, l'ex-gouverneur Cuttlefish m'a donc confié la responsabilité du commandement de la prison, tout au long de mon séjour ici»

Bullfinch a envie de m'interrompre, je le sens. Mieux vaux m'en faire un allié. De toutes façons, il ne sera qu'un homme de paille.

«De plus, l'ex-gouverneur Cuttlefish m'a confié une liste d'hommes sur lequel je pouvais me reposer. En conséquence, j'ai décidé d'élever le Capitaine Bullfinch au rang de Responsable des Troupes de Standyblue. Il aura sous son commandement tous les membres de la marine qui ne relève pas de ma responsabilités!»

En clair, son rôle se résumera a attendre sagement dans un coin et à faire ce que je dis. Et si il y a un problème quelque part, je pourrai toujours prétendre que c'est de sa faute!

«Très bien, quelqu'un à des questions?»

Comme il se doit, il n'y en a pas. Parfait!
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Message par Kentaro 12/5/2012, 18:05

Au petit matin, c’est un navire délabré et fortement endommagé qui s’engagea dans la rade de StandyBlue. Ses voiles déchirées battaient au vent, sa coque était brulée et percée en certains endroits, et le bastingage ressemblait principalement à du gruyère bien entamé par des souris.
De toute évidence, il avait passé un très sale quart d’heure.

Le navire se dirigea lentement vers le quai pour s’y amarrer, entre la jonque d’un pêcheur local et un grand et imposant navire de guerre à trois mâts, doté d’une voilure des plus imposantes et de nombreux bancs de rames, répondant au doux nom de « Fanatique ».

L’arrivé du navire ruiné n’était pas passée inaperçue, et il n’avait pas fini sa manœuvre d’amarrage que déjà une colonne de marines étaient descendus de la prison pour accueillir le bâtiment en détresse.

Abrité sur le gaillard arrière de la Lance d’Odin, Akhenaton sentit l’excitation et l’adrénaline le submerger. Son plan était risqué et… et… et risqué.
Tellement de choses pouvaient déraper.

« Je t’arrête tout de suite, intervint brusquement Alberich, à côté de lui.
_ Pardon ?
_ T’as la tête du type qui pense à tout ce qui peut déraper, expliqua le génie. Mes inventions n’en font pas parti, puisque c’est moi qui les ait construites. Si ça foire, ça sera uniquement par ta faute, à cause de ton plan.
_ C’est gentils de me rassurer… Grinça Akhen.
_ Pas de quoi. Pour quinze millions, je peux bien me permettre d’assurer le service après-vente baisse de moral, assura Alberich.
_ Quinze millions !? S’exclama le pirate. Qui c’est qui t’as promis quinze millions ? Et en quel honneur ?
_ Allons, allons, fais pas ton petit malin. Je ne t’aide pas par bonté d’âme, tu sais, rappela l’ingénieur. Mon génie se monnaye.
_ Quinze millions ! Insista Akhenaton.
_ Mon incomparable génie ! Surenchérit Alberich.
_ Mais d’où tu veux que je sorte cette somme !
_ Ta tête est mise à prix, une prison se dresse devant nous… J’ai ma petite idée, perso… fit l’ingénieur.
_ T’oserais pas !
_ Comme tu l’as si bien : ‘D’où tu veux sortir cette somme ?’
_ Ben on a bien l’ambassadeur de trucmuche, là… Tenta Akhen. Il doit bien valoir cette somme en rançon…
_ Tu parles, ils vont te payer pour que tu le gardes !
_ Avoue que c’est ta vengeance pour avoir envoyé ton canon rotatif par le fond ! Railla le pirate.
_ ’faudra vraiment qu’on prenne le temps d’en parler, un de ces quatre, d’ailleurs, vandale ! Naaan, j’me suis en partie rattrapé sur l’amochage de ton navire, riposta Alberich.
_ Et c’est moi le vandale, à part ça ! Ah ben là, c’est sûr qu’il ne paraît plus bien vaillant !
_ Relax, on a tous planifié avec ton navigateur. C’sont que des dommages de structures, ça ne nous empêchera pas de filer en quatrième vitesse, certifia l’ingénieur.
_ Si tout se passe bien, on aura pas besoin de filer en quatrième vitesse ! Appuya Akhenaton.
_ Tu veux rire ? Vu la gueule de ton plan, impossible que ça marche.
_ Plus c’est simple, mieux ça marche.
_ Confonds pas simple et simpliste.
_ T’étais pas sensé me remonter le moral ? Rappela Akhenaton.
_ Seulement concernant mon matériel. »

Les deux meneurs s’interrompirent alors que Gulden montait les rejoindre.

« Tout est paré, chef ! Annonça le contremaître.
_ Je vais rejoindre Elias pour me préparer, répondit Akhenaton. Tu tiens à l’œil le capitaine de l’OTAN.
_ Pas de soucis, j’en fais mon affaire, assura Gulden.
_ Je vais rejoindre l’ambassadeur, annonça Alberich.
_ Je peux savoir pourquoi ?
_ Parce que je trouve ce gentilhomme affable et de bonne compagnie et que je voudrais approfondir notre saine relation par une franche discussion d’autant que ce monsieur apprécie mon génie à sa juste valeur, lui, rétorqua l’ingénieur.
_ Genre j’vais y croire. Gulden, va mettre le monsieur sous bonne garde ! Ordonna Akhenaton.
_ Très bien, très bien, avoua finalement Alberich. J’vais le briefer pour qu’il ne te lâche pas pour au moins quinze millions. Plus si Elias est bien côté, lui aussi.
_ T’es pas sérieux !? Releva Akhenaton. On se fait passer pour un navire de l’OTAN, on est sensé appartenir au Gouvernement Mondial, on ne peut pas réclamer les primes !
_ Tututut ! C’est la garde de monsieur l’ambassadeur, constitué de mes gars, sous mes ordres, qui a pleinement contribué à ta capture. Tous les lauriers reviennent donc à un membre extérieur des forces gouvernementales, chargé fort opportunément d’assurer la défense du navire de l’OTAN et qui peut légitimement réclamer la prime en échange du service rendu.
_ Grippe-sous.
_ T’as une idée de combien ça va me couter, un navire de guerre blindé ? Il me faut des fonds ! Se justifia Alberich.
_ Et s’ils refusent de payer la prime ? Voulut savoir Akhenaton.
_ Ils font une croix sur le criminel, c’est évident, non ?
_ Tu ferais foirer mon plan pour des considérations bassement matérielles !! S’indigna le pirate.
_ Je te rappelle que t’as pas de quoi me payer les inventions fournies, hein… Allez, à plus. Je t’apporterais des oranges, ajouta le génie en s’éloignant.
_ Hilarant ! Gulden, tu surveilleras aussi l’ambassadeur, pas question qu’il nous mette des bâtons dans les roues. Et bien entendu, ne perd pas de vue non plus notre petit génie.
_ Heu… Je vais faire de mon mieux… » Répondit Gulden avec une petite appréhension.

*
* *


Alberich était descendu au niveau de la cale, dans « l’arrière-salle » de l’atelier, franchissant le sas. Car c’est là qu’il avait installé la cloche de plongé, en surpression, où stationnaient paisiblement le Nautileon et le Rhinocéros – après la crise qu’avait fait Akhen quand il avait appris qu’on allait encore trouer son beau bateau, Al et Gulden avait trouvé le nom tout à fait approprié.

L’ingénieur salua les membres de son équipe et se tourna vers Al, en train de lire une imposante compilation de notice et schéma de fonctionnement.

« Alors, au point ?
_ C’est un peu compliqué mais…
_ Tatata ! Après un stage pratique de deux heures avec moi, tu ne peux qu’être au point, tu pilotera cette merveille au poil. ça vaut mieux, le prix d’ami n’inclut pas la garantie, hein…
_ Certes, mais…
_ Pas d’inquiétude, le Rhinocéros vous acheminera au où il faut, aussi vite que vos gars pourront vous y emmener.
_ Ah ben…
_ En cas de pépin, j’emmènerai les renforts avec le Nautileon. Aucun souci, si le plan d’Akhen fonctionne, tout ira comme sur des roulettes.
_ Sauf que…
_ Je vous enverrai quelqu’un dès qu’on en saura un peu plus sur les plans de cette baraque. On est là pour opérer une extraction discrète, pas occasionné une émeute générale, pas vrai.
_ Certes, mais…
_ Pas de soucis, j’ai confiance. T’es bien le seul capable de te servir de ta cervelle et de tes dix doigts sur ce rafiot. »

Avant que le pauvre Al ne puisse en placer une sur ses interrogations, Alberich s’engouffra dans sa petite cabine privée, attrapa rapidement quelques affaires, et fila prestement sur le pont pour le débarquement.

*
* *

Quelques minutes plus tard et le faux « Grayock » était enfin amarré au quai. La planche fut jeté en travers du bastingage et le vrai capitaine du vrai Grayock descendit, sous la bonne garde de Gulden. Il était accompagné d’une demi-douzaine de Jarl désigné en marines, de l’ambassadeur du Gojura, Alberich et un de ses gardes, et enfin venait Akhen et Elias, couverts de fers, encadrés par deux autres gardes de l’ingénieur.

« Qu’est-ce tu fiches là, Alberich ? Glissa Akhenaton à voix basse. Tu vas te faire repérer !
_ T’inquiètes, tu te doutes bien que j’ai tout prévu, rétorqua l’ingénieur. Regarde : camouflage ! »

Alberich attrapa quelque chose dans sa sacoche et fit quelques gestes avant de se retourner vers le capitaine pirate. Il avait enfilé un pastiche qui prenait la forme de grosses lunettes noires avec un nez de clown et des sourcils broussailleux qui lui couvrait la moitié du front.

« Tadaaa ! Ingénieux ! Hein ?
_ Mais… Mais…
_ Je sais, je sais… Mais c’est normal : je suis un génie.
_ Mais tout le monde va voir que t’es déguisé, abruti ! Explosa Akhenaton.
_ Oui, mais tout le monde va se focaliser sur le pastiche et pas sur mon visage, expliqua Alberich. Y’en a pas un qui sera capable de me décrire après notre rencontre, alors quant à faire le lien avec mon avis de recherche… Pis ils se douteront jamais qu’un pirate tente d’infiltrer leur prison en leur livrant un pirate.
_ J’hallucine… Génial ou taré, l’avenir nous le dira… »

Les deux pirates se turent tandis qu’ils approchaient du cordon de marines sur le quai. Lorsque le petit groupe fut à dix pas, les militaires se séparèrent en deux haies d’honneurs, et se mirent à déclamer des chœurs assourdissant en canon. Et au centre de cette haie se pavanait un homme, l’œil brillant et l’air arrogant, qui avançait comme si le monde lui appartenait. Ou tout du moins, la prison.
Il était suivi d’un grand officier au visage sardonique et impeccablement engoncé dans un fringuant uniforme de marine, un autre officier plus replet au visage de bouledogue et d’une gamine qui jetait des regards empreints de curiosité tant au groupe nouvellement arrivé qu’à la double haie d’honneur.

Alberich ne comprenait pas un mot de l’horrible galimatias que chantaient les marines (un obscur cantique rythmé au son de « Ah quoi »), mais ç’avait visiblement l’air de plaire à l’espèce de gourou-roi-du-monde. Soudainement, celui-ci leva théâtralement les bras en l’air et claqua des doigts, imposant le silence.

« Oh vous, étrangers, clama Way Dak, qui avez souffert tant d’épreuves, l’Aqua vous a conduit en ce sanctuaire qu’Elle a bénie de Sa grâce afin que tous y goûte le repos tant mérité ! Soyez les bienvenues à AquaRepurgatoris, où les païens et les mécréants reçoivent juste châtiment tandis que les Bénies et les Fidèles reçoivent Sa bénédiction et Sa protection !
Moi, Way Dak, Grand Prophète et Champion Divin de l’Aqua, vous salue et vous assure tout mon soutien si vous vous pliez à Ses préceptes. »

Le prélude à l’introduction du grand discours de bienvenue de Way Dak à sa première fournée de fidèles en laissa plus d’un pantois. Devant tant de prestance et de grandiloquence, rares étaient ceux qui savaient comment réagir, et encore moins quoi répondre.
Malheureusement, Gulden faisait partie de cette forte petite minorité. Il avait avalé tellement d’opéra et de pièces de théâtres qu’il n’était pas à ça prêt. Comme il le disait toujours : dans la marine, conduit-toi en marine.
C’est donc sur le même ton et avec la même emphase qu’il répondit sans se démonter à son interlocuteur, profitant du fait que celui-ci reprenait une grande goulée d’air pour poursuivre son discours.

« Salut, ô noble Way Dak, Grand Prophète et Champion Divin de l’Aqua. Béni soit-elle pour avoir guidée notre navire en ces lieux. Moi, Gudul, Vice-Capitaine du Grayock et Pèlerin en Quête de la Lumière, demande humblement à votre seigneurie l’autorisation de demeurer céans jusqu’avoir restauré l’intégrité de notre frêle esquif. Nous requérons en outre votre ineffable sagesse afin de dispenser à deux infâmes rebuts des mers le châtiment qui sied à leurs sombres exactions. »

Pour une fois, ce fut à Way Dak d’en avoir le sifflet coupé. Bien loin de s’emporter contre le maudit qui avait osé l’interrompre dans sa tirade, il sentit tout au contraire une douce euphorie l’envahir. L’Aqua lui envoyait un signe ! Elle approuvait sa prise de contrôle de la prison !
Le prophète se racla la gorge pour répondre comme il se le devait à ce futur converti :

« Enchanté, m’sieur Gudul, le prit de vitesse la gamine. Moi, c’est Amy, lui c’est Stink et l’autre là, c’est Bullfinch. Dites, c’est vraiment un clown, le type, là ?
_ Non, non, c’est un camouflage, répondit Alberich. Je suis ici incognito, afin d’escorter monseigneur Law de Vilicie, ambassadeur du Gros-Jura.
_ Gojura ! !
_ Dites donc, mademoiselle Mikajo, gronda Way Dak, je peux savoir où on vous a appris à couper la parole à un supérieur !
_ Mais vous l’aviez pas encore reprise…
_ Bon, hé bien puisque nous en avons visiblement fini avec les présentations, décida l’ingénieur – au grand dam de Way Dak qui aurait bien voulu pouvoir terminer le petit speech qu’il avait travaillé – on pourrait peut-être passer aux choses importantes ?
_ Très bien, alors concernant la réparation de votre navire, commença le dénommé Stink, soyez assuré que…
_ Ah mais nan, je ne parle pas de ça, intervint Alberich. Parlons affaire : c’est l’heure de passer à la caisse !
_ Hein ? Mais c’est quoi cette histoire ? Releva brusquement Way Dak.
_ Nous avons capturé au péril de notre vie deux puissants pirates primés, donc on veut les sous, expliqua posément l’ingénieur. C’est plutôt simple, pas vrai ?
_ En vertu du règlement, répliqua sèchement Stink, les primes ne sont pas autorisés pour le personnel du Gouvernement Mondial, et à plus forte raison les membres de la marine !
_ Tututut, rétorqua Alberich. Law de Vilicie, Chevalier de l'Ordre du rorqual-poulpe…
_ Pourpre !
_ … ci-présent a assuré au travers de sa garde personnelle, que je représente, l’épique défense du navire ainsi que la capture de ces deux criminelles. Et il estime mériter une petite compensation pour ses efforts et avoir mis sa vie en danger.
_ Ça paraît logique, approuva Amy.
_ Mademoiselle Mijako, on ne vous a rien demandé ! Répliqua automatiquement Way Dak.
_ Et j’… hum, nous en voulons pour vingt millions de Berrys, ajouta Alberich.
_ Et à vous non plus ! Commença à s’impatienter le prophète.
_ Excusez-moi, intervint alors Akhenaton, mais vous ne devriez pas commencer par nous mettre en lieu sûr avant de discutailler business ? Je vous rappelle qu’on est deux dangereux pirates, hein !
_ SILENCE !! Beugla Way Dak. Vous allez me laisser en placer une, à la fin ? C’est moi l’chef, je vous rappelle ! »

Tout le monde, même le chœur en arrière-plan sonore, la boucla momentanément. Way Dak put donc tranquillement prendre une décision.
La souillure ambiante des pirates et de la Maudite n’était de toute évidence pas propice à une tentative de conversion, si habilement menée soit-elle. Il lui fallait donc séparer le bon grain de l’ivraie avant de pouvoir commencer à vanter les bienfaits de l’Aqua auprès de ce Vice-Capitaine en quête de vérité.

« Mademoiselle Mijako ! Conduisez ces deux pirates dans leurs nouveaux quartiers !
_ Où ça ?
_ Hé bien en prison, évidemment !
_ J’avais bien compris, mais où ? Je vous rappelle que je ne la connais pas, la prison, moi…
_ Boulet ! Commandant Bullfinch, accompagnez-là.
_ Je viens aussi, déclara Alberich. En tant qu’émissaire du Local Pourpre, je tiens à m’assurer du bon convoyage des prisonniers jusqu’à ce qu’ils soient mis sous les verrous ! Pis j’ai toujours rêvé de visiter une prison… Vous me ferez le tour du propriétaire ?
_ Hein ? Mais… Commença Gulden.
_ Pas d’inquiétude, mon brave, déclara Way Dak. Je me porte garant de la sécurité de nos hôtes. Quant à vous et votre capitaine, ainsi que l’honorable diplomate, suivez-moi, nous serons plus à l’aise dans mon bureau pour discuter plus amplement de l’Aqua.
_ Et des vingt millions, Gudul ! Oubliez pas les vingt millions ! »

Le petit attroupement se sépara donc en deux : Amy, Bullfinch, Alberich et deux de ses gardes escortant les prisonniers, accompagné d’un cordon de marines, s’en furent vers les profondeurs de la prison, tandis que Way Dak et Stink escortaient les officiels du Grayock dans les quartiers administratifs.

Akhenaton ravala un sourire satisfait : pour l’instant, tout se passait plus ou moins comme prévu. Les Jarls s’étaient mêlés aux marines et repèreraient les lieux, aidant Alberich a dressé un plan fiable de la prison pour permettre aux submersibles de venir le tirer de sa cellule. Le repérage était primordial : si l’une des machines foreuses se plantait de cellule, la prison se retrouveraient avec une émeute sous les bras, déclencherait l’état d’urgence, et là, ça serait la misère pour filer en douce.
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Message par Amy Mijako 13/5/2012, 21:35

Amy avait assiste avec un déplaisir évident a la prise de contrôle sans aucun problème. Le voila gouverneur ! N’importe quoi ! Et pourquoi pas amiral tant qu’on y était ? D’ici deux semaines, même les prisonniers allaient commencer à vénérer son aqua sancta et tout partirait en vrille.

En plus elle était furieuse contre elle même, elle avait oublié de refaire ses réserves de papier peint et la cellule dans laquelle elle allait loger plusieurs jours (gardons espoir) était tout simplement horrible. Si elle ne pouvait même pas la transformer un peu, c’était tout simplement de la torture. Elle aurait été mieux traitée avec les prisonniers.

C’est à tout cela qu’elle pensait durant cette première nuit dans la prison. Et puis malgré le fait qu’il avait mis ses pantins a tous les postes importants et qu’il devenait de plus en plus insupportable, narcissique et imbu de lui même, il était son supérieur. Elle était donc bien obligée de ravaler ses commentaires et d’attendre pour pouvoir le jeter de son piédestal. Voila quelque chose qui lui ferait plaisir !

-S’il pouvait simplement glisser en se levant et s’assommer pour deux ou trois semaines ce serait parfait.
Voila en somme ce dont elle rêvait.


* * *


Pour interrompre les mornes journées épuisantes avec tous ces fanatiques, il n’y avait pas beaucoup de solutions : rejoindre leurs rangs (hors de question) ou réussir à les éviter. Sauf que chaque fois qu’elle avait tente de s’écarter, cela lui était retombé dessus. La première fois la remontrance et le discours de Way, la seconde celui-ci avait pris le contrôle de la prison.

Heureusement, la possibilité improbable numéro 3 arriva bel et bien : l’arrivée d’un bâtiment en détresse avec des prisonniers. Presque aussi rapidement que quand elle allait faire ses courses toute une matinée, elle courut aux quais qui était déjà aux mains de Way et sa clique. Il était partout ce démon !

D’ailleurs il se pavanait comme s’il était le nombril du monde, et la chorale de la prison avait besoin de cours de rattrapage !

« Oh vous, étrangers, clama Way Dak, qui avez souffert tant d’épreuves, l’Aqua vous a conduit en ce sanctuaire qu’Elle a bénie de Sa grâce afin que tous y goûte le repos tant mérité ! Soyez les bienvenues à AquaRepurgatoris, où les païens et les mécréants reçoivent juste châtiment tandis que les Bénies et les Fidèles reçoivent Sa bénédiction et Sa protection !

Moi, Way Dak, Grand Prophète et Champion Divin de l’Aqua, vous salue et vous assure tout mon soutien si vous vous pliez à Ses préceptes. »

Il prenait ses grands airs maintenant ! L’assemblée devant lui était médusée, elle se demanda si c’était de stupéfaction, d’incompréhension ou simplement devant un tel quota de bêtise. Rien qu’à lui seul le capitaine élevait de plusieurs points la moyenne mondiale.

Elle n’écouta pas la suie et contempla les dommages relativement superflus du bâtiment, il avait l’air en plus mauvais état de loin que de près, la plupart des dommages étant bénins, on aurait presque pu croire qu’elles avaient été faites manuellement…

Par contre, elle du concentrer son attention sur l’autre bonhomme qui parlait comme le capitaine. Mauvais ca ! S’ils s’entendaient, elle était foutue et la prison avec. Elle prit rapidement la parole pour les interrompre.

La conversation continua pour s’envenimer, Way considérant qu’il ne devait pas payer les prisonniers alors que l’ambassadeur truc machin oui. Lui il lui plaisait : il était attache a sa bourse, ne succombait pas au cote obscur de Way et puis il était marrant, surtout le postiche. Par contre elle trouvait qu’il devait avoir un air de ressemblance avec quelqu’un derrière son déguisement mais elle n’aurait su dire qui…

« Mademoiselle Mijako ! Conduisez ces deux pirates dans leurs nouveaux quartiers !

Ben voila, c’était pour elle les corvées. En plus comment elle allait pouvoir mener deux Dan-ge-reux pirates dans leurs cellules avec ses petits bras de poulet ? Il l’avait bien regardée ? Heureusement, Bullfrinch (lui c’est un boulet mais bon, il pourrait toujours arrêter les pirates), le gars sympa et deux gardes l’accompagnaient.



* * *


Un peu plus tard, on retrouve Amy en train de discuter amicalement avec les deux pirates qui se révélaient des personnes charmantes (plus que le capitaine) et Alberich. Les deux gardes restant prudemment à l’arrière.

-La c’est la cantine, c’est infect mais on peut toujours s’introduire en douce pour piquer quelque chose de comestible. Dit-elle
-On a droit a quelque chose de correct nous ? Demanda l’un des pirates ?
-La même chose que les soldats, c’est tout dire…
-Et la qu’est ce que c’est ?
-Les appartements du gouverneur, ou plutôt du capitaine pour le moment.
-Il est gouverneur ?
-Non plutôt despote !
-Mais il est despote et capitaine, ou despote et gouverneur ?
-Despote tout court, on peut aussi ajouter dérangé et fanatique d’après moi. Mais que ca reste entre nous ou je vais encore passer en cour martiale pour non respect envers mes supérieurs !

La conversation dura sur ce ton jusqu'à la prison. La, les deux pirates prirent un air plus anxieux. Elle les comprenait, passer ses jours enfermes, avec Way comme chef de la prison et la nourriture des soldats. Beaucoup auraient demande a être pendus pour moins que cela.

Espérant les détourner un peu de leur morosité (elle les aimait bien quand même, elle tenterait peut être de leur apporter une ou deux pommes piquées en cuisine qu’ils ne meurent pas de faim), elle leur montra la poudriere et declara :

-Si quelqu’un avait le malheur (ou la bonne idée car ca me permettrait d’être mutée ailleurs) d’y percer le moindre trou ou de la faire sauter, c’est la moitie de la prison qui est engloutie ou qui explose. En bref on en a besoin mais c’est l’un de ses gros points faibles, le capitaine réfléchit a un emplacement plus intéressant pour stocker la poudre.
-Intéressant !
-Oui mais il a du mal à trouver un endroit assez grand et protégé, mis a part ses appartements…
-Non, je disais que c’était intéressant. On peut entrer ?
- Non, je n’ai pas les clés. Mais j’aimerais bien y aller aussi… non non je ne veux pas faire tout sauter !



* * *



-Voilà votre nouveau chez vous. Je sais, c’est petit, mal éclairé, dur, tout en pierre et trèsssss moche mais il faudra vous y faire. En y repensant je suis persuadée que ma propre chambre est une ancienne cellule !
-Je pensais avoir droit à une cellule personnelle.
-J’ai pense qu’avoir de la compagnie vous plairait. Vous en voulez une chacun ? Ou une déjà occupée pour faire de nouvelles rencontres ?
-Non sans façon, celle-ci est très bien.
-Ravie d’avoir pu vous trouver une cellule qui vous convienne.
.
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Message par Akhen 13/5/2012, 22:16

Bureau 23, fonctionnaire Schwarzhoff à votre service Madame que puis-je pour vous ? Demanda sur un ton monocorde le Marine posté derrière le dit bureau. Bureau qui était le seul ouvert à cette heure de la journée, les autres prenant leur pose déjeuner. Pourquoi, c'était le responsable du bureau 23 qui restait et pas celui du 1 ou du 12 ? Mystère. Schwarzhoff avait passé les deux premières journées à réfléchir à la question avant de conclure que c'était absurde, que c'était l'administration. Et que l'administration c'est absurde point.
Tout en enregistrant et en tamponnant le paquet à remettre à un détenu, le fonctionnaire se faisait la remarque que finalement être gardien de prison, c'avait beau être la planque c'était quand même vachement lassant comme boulot. Alors évidemment on tournait, mais les phases où il était de sortie à scruter l'horizon dans les tours de guet étaient tout aussi rares que celles où il patrouillait en ville.
Et puis fallait le préciser, c'était peut-être moins risqué que d'opérer sur des navires de guerre mais quand ça l'était on y restait souvent. Les mutineries de prisonniers étaient des événements aussi rares qu'explosifs, et Scharzhoff n'avait largement pas le niveau pour lutter contre la majorité des monstres enfermés ici. Alors pour passer le temps il écrivait, ses pensées, son quotidien, les histoires des prisonniers, tout et vraiment n'importe quoi. D'ailleurs il se replongeait en se moment même dans ses pensées lorsqu'une voie amusée lui fit lever la tête :
« Vous dormez vraiment ou vous faites semblant ?
Le Marine se retrouva soudainement en face d'une jolie frimousse aux yeux verts rieurs, auréolée de cheveux auburn. Allons bon, pour une fois qu'il avait une jolie cliente, il devait commencer par se ridiculiser. C'était tout lui ça. Sans néanmoins se démonter il lui fit signe qui lui accordait son attention... tout en essayant de comprendre comment elle avait pu entrer aussi silencieusement.

L'inconnue rosit légèrement avant de déclarer :
« En fait je viens rendre visite à mon fiancé...
Évidemment, ce sont toujours les mêmes qui ont de la chance, soupira le fonctionnaire avant de demander le nom du veinard, un sourcil levé, dans une incarnation parfaite du fonctionnaire blasé. Ce métier allait prendre son âme un jour il en était sûr.
«Sire S., dans le quartier Haute Sécurité.
-Et qui dois-je annoncer ?
-Eley, il comprendra.
-Ah je suis navré mademoiselle Eley mais c'est impossible, ce prisonnier ne peut pas recevoir de visite, si cher à son cœur soient ses visiteurs.
-Peut-être mais moi je peux.
Schwarzhoff releva soudainement la tête, inquiet du ton qu'avait pris son interlocutrice. Il avait eu l'impression qu'elle le menaçait. Ridicule. Elle n'oserait pas donner des ordres à un militaire. A moins que... Regardant la jolie demoiselle dans les yeux, le fonctionnaire ne put que noter l'indéniable confiance en soi qui émanait d'elle. Il nota également le sac qui reposait sur son épaule.
Jamais elle ne pourrait entrer dans la prison avec ça, et elle le savait certainement.
Pourtant elle déposa une feuille sur son bureau et se dirigea vers la double porte. Se levant brutalement, le Marine tenta de l'arrêter, invoquant l'administration, tant haïe :
« Attendez, vous n'avez même pas de badge !
Seul le claquement de la double porte lui répondit. Jetant un coup d'œil à la missive qu'avait bien daigné lui laisser la jeune femme, Schwarzhoff constata que son intuition se confirmait, et ça c'était pas bon du tout.
Le Cypher Pol était de retour à Standyblue.

*
**
3 heures plus tôt, quelle part dans standyblue.

« Et maintenant on fait quoi ? S'interrogea Ethan alors que son capitaine fouillait la cellule de fond en comble.
-Regarde si on peut bouger ce lit superposé, là.
-Il est accroché au mur, mais c'est de vielles attaches.
-Tu peux les détruire ? Demanda Akhenaton en commençant à remplir d'eau une vielle bassine en bois qu'il avait trouvé dans le placard.
-Ouais mais ça faire un boucan pas possible.
-On s'en tape, vas-y.

Effectivement, moins de deux minutes après qu'Ethan ait commencé à secouer le lit comme un prunier, pendant que son capitaine après avoir posé la bassine sur le sol, se suspendait à l'étage et pesait de tous son poids, un gardien furieux, accouru en beuglant :
« C'est pas bientôt fini ce bordel ? Qu'est ce que vous foutez ?
-Ben rien, on déplace juste le lit pour profiter du soleil.
-Vous vous foutez de ma gueule ?
-Ben non chef. Répondit Akhenaton, incarnation de la candeur.

Voyant qu'il ne pourrait rien en tirer, le gardien repartit en grommelant non sans avoir juger qu'il ne pourrait rien faire avec ce lit, la porte comme la fenêtre étant bien trop solide pour pouvoir les défoncer avec un bélier en bois.

« Et maintenant on fait quoi ? Demanda à nouveau Ethan avec un sourire.
-On attend. Le renseigna le jeune capitaine en s'asseyant dans un coin de la cellule, l’œil rivé sur le récipient dont la surface se calmait lentement.

Une heure plus tard, l'eau dans la bassine commença à se rider doucement. Akhenaton se leva d'un bond, et commença à balader le lit en long et en travers de la cellule en prenant soin de lui faire heurter les murs et le sol régulièrement, produisant ainsi une série de grondements sourds.
Rebelote, le même gardien fit irruption dans le couloir en brandissant son poing d'un air menaçant.
« Nan mais là tu te moques de moi, gamin ! T'aimes tellement ta cellule que ça, hein ? Bah t'y resteras cloitré jusqu'à demain soir. J'espère que t'as fait des réserves de graisse avant de venir.
-Et, chef, je peux continuer ? Nan parce que mon ami et moi on n'est pas d'accord sur la position du lit. 'fallait pas mettre des lits superposés aussi.
-J'ai jamais vu des gus comme vous, les nouveaux. Tu fais ce que tu veux, mais je dois revenir encore une fois, c'est pendant une semaine que toi et ton pote vous mangerez pas.

Une fois le gardien parti, Akhenaton se tourna avec un grand sourire vers Ethan qui avait observé toute la scène, perplexe.
« Ils arrivent. Dit-il en montrant la bassine dont l'eau se ridait de plus en plus, à intervalle régulier.
-Le Rhinocéros ? Demanda Ethan, interloqué.
-Oui et je les guide avec les bruits ! Albérich est en soutien avec le Nautileon et capte aussi les ondes provoqués par le lit, et il aide Al à préciser ses mesures.

Pendant l'heure qui suivit, Akhenaton plaça plusieurs verres d'eau aux différents coins de la salle pour pourvoir guider plus précisément l'engin, tandis qu'Ethan continuait de taper à intervalle régulier sur le sol avec le lit d'abord, puis en sautant ou avec une chaise ou une table. Il faisait à intervalle suffisamment faible pour ne pas alerter le gardien, et le quartier haute sécurité où on les avait mis était vide pour le moment.
Petit à petit l'eau dans les récipients tremblait de plus en plus, et soudain, elle commença à vaciller dangereusement. Le capitaine fit signe à son Jarl et les deux entreprirent de dégager le passage, avant de s'emparer du lit et de balader frénétiquement d'un bout à l'autre de la cellule dans un fracas épouvantable. C'est donc une cacophonie épouvantable que le Rhinocéros fit son apparition dans la cellule. Les deux prisonniers eurent à peine le temps de parler qu'Al était sorti en trombe, avait largué une espèce de toile de la couleur du sol, et à trois ils avaient repoussé l'engin dans son trou avant qu'Al y rentre à nouveau. Puis soufflant comme des bœufs les deux enfants de Camarr tirèrent le lit superposé au dessus du trou et de la toile camouflant complétement l'orifice béant qui se trouvait là une trentaine de secondes auparavant.
Cette fois-ci leur sympathique gardien n’accourut pas en hurlant, bien qu'il en eut envie. Il marcha tranquillement jusqu'à eux, puis sans élever la voix, leur fit comprendre qu'ils en avaient pour 7 jours. Il fit les vérifications d'usage, ne trouva rien à signaler et repartit sans manquer de promettre de doubler la mise s'ils recommençaient.

Une fois leur geôlier parti, le lit dégagé, Al, Gulden et Elias débarqué, la petite équipe entreprit de passer à la phase 2 du plan : on prend Sire S et on dégage.
Se servant d'un acide de sa composition Al commença à dissoudre une partie de la plaque de métal qui protégeait la serrure, ainsi que les nombreux verrous et autres joyeusetés qui bardaient la lourde porte d'acier. Son capitaine s'attaqua ensuite à la porte au moyen de son nécessaire de crochetage personnel gentiment ramené par l'équipe à bord du Nautileon. Une vingtaine de minutes plus tard, alors qu'il ne restait plus qu'Ethan dans la cellule, le capitaine grogna de joie en entendant un clic de plus belle augure. Il fit signe à Ethan et puis se cramponnant aux barreaux de la pote désormais libre de coulisser sur ses gonds, il hurla en appelant le gardien.
Ce dernier arriva en courant, plus que lassé par ce duo maléfique. Il pensait que ce poste serait une bonne planque, deux prisonniers ce n'était rien comparés à ce que surveillaient certains de ses collègues, mais ces deux-là faisaient plus de boucan qu'un bataillon de Marines éméchés. Lorsqu'il arriva devant leur cellule, le plus jeune, celui avec les cheveux ridiculement longs lui faisait face, en se tenant aux barreaux, tandis que son compère était allongé par terre, l'air visiblement sonné.
Lorsqu'il demanda ce qu'il s'était passé, le gamin lui expliqua qu'il s'était cogné la tête contre l'un des montants du lit et qu'il pissait le sang, et qu'il fallait l'emmener à l'infirmerie le plus vite possible. S'approchant un peu, le gardien ne put pas bien voir, et il dut se pencher en avant pour regarder si l'homme allongé sur le sol était vraiment touché à ce point. Mais en y regardant de plus près il n'avait rien. Au moment où il se redressait et allait objecté qu'il était simplement sonné, Akhenton lui envoya brutalement la porte dans la figure et le garde s'effondra dans un hoquet de surprise. Akhenaton bondit, le ramena à l'intérieur, lui arracha son badge et le donna à Al pour qu'il puisse le modifier en badge du cypher pol au nom de Gulden.

Une dizaine de minutes plus tard, le garde était planqué sous une couverture, le Rhinocéros invisible, Ethan et Akhenaton sages comme des images assis chacun sur leur lit et Gulden et Elias dans le couloir près à commencer leur infiltration.

*
**

Eley était contente, sa mission s'annonçait bien. Elle avait trouvé une sympathique petite lieutenante au détour d'un couloir, qui fut bien contente de l'emmener jusqu'à sa cible par qu'elle puisse l'interroger en toute sérénité. Elle n'avait pas eu besoin d'user de ses charmes ou quoi que ce soit d'autre et mieux que ça elle avait accepté sans sourciller le fait qu'elle n'avait pas de badge, la discrétion étant pour elle un motif suffisant.
Le duo s'installa donc dans la cellule du prévenu, qui fut fort surpris de ce manquement à l'ordre judicaire qui imposait la présence d'un défenseur ou tout du point d'un officiel du service juridique lors d'un interrogatoire. Puis il parut tout de suite moins tranquille lorsqu'il comprit que la jeune et plutôt jolie fille qui l’interrogeait faisait partie du CP.

L'interrogatoire dura sans interruption pendant une vingtaine de minutes, lorsque quelque chose attira l'attention de l'officier de la Marine qui assistait à l'entretien. Un visage familier venait de s’arrêter devant la cellule.
« Ah mais Capitaine Gudul que faites-vous ici, vous avez l'air en forme en plus.
-Ah euh, bonjour jeune fille mais vous devez confondre mon nom est Gulden et je viens interroger le...
-Ah excusez-moi, mais vous ressemblez beaucoup à un capitaine du navire de l'OTAN qui avait été attaqué ces derniers temps, c'est votre frère ? S'acharna la jeune fille, au grand dam du quartier-maître, qui n'en revenait pas de son manque de chance.
-Non c'est mon cousin. Rétorqua sèchement son interlocuteur. Excusez-moi mais je suis venu interroger le prisonnier, dans un interrogatoire croisé avec le forban que voici. Continua-t-il en montrant Elias du pouce et en tapotant son badge.
-Mais on ne m'a prévenue. Objecta l'officier en montrant le minuscule escargophone qui pendant à sa ceinture.
-Mmh, oui c'est normal, si on prévient le prisonnier on doit s'encombrer de fonctionnaires, et puis ce genre d'interrogatoires en dehors d'un tribunal, n'est pas vraiment... légal, vous me comprenez ? Expliqua la pirate en se souvenant d'un vieux bouquin sur le droit des pirates trouvé par hasard dans la bibliothèque du Vieux.
-Ah oui je comprend. Sourit Amy pour qui les paroles d'Elée revenait en mémoire.
-Merci. Sourit en retour Gulden en pénétrant dans la cellule, avant de froncer les sourcils. Qui est cette jeune personne ? Demanda-t-il en pointant Elée du doigt.
-Ah c'est...
-Sa fiancée ! Termina la jeune agente, ignorant le regard surpris du lieutenant. La jeune -pseudo- civile sentait bien que quelque chose clochait, on l'aurait mis au courant, si un autre agent avait été dépêché. Et même si elle ne connaissait pas tous ses collègues, elle se doutait au vu de la réaction de la jeune Marine que celui-là était un escroc, peut-être même ce fameux capitaine Gudul dont ele avait parlé, même si elle ne voyait pas vraiment l’intérêt qu'avait un capitaine d'un vaisseaux de L'OTAN à se faire passer pour un agent du CP. Elle décida de renter dans leur jeu, ne pouvant rien prouver pour l'instant.

Tandis que Gulden confirmait avec Elias qu'ils étaient bien en présence de leur cible, Amy se demandait à quoi tout cela rimait. Qu'il y ait des rivalités entre CP se tenait, mais de là à mentir. Ou alors elle avait dit ça pour tromper l'aveugle. A bien y réfléchir cette hypothèse était la plus probable.

Ayant terminé les vérifications d'usage, Gulden décida de rapatrier tout ce petit monde jusqu'à la cellule, où l'on se débarrasserait de la Marine. Quant à la fiancée, elle serait un moyen de pression appréciable sur leur prisonnier, qui deviendrait sûrement très coopératif.
Gulden annonça donc au lieutenant Mijako qu'il avait besoin d'en savoir plus sur l'organisation d'origine du prisonnier, et que pour ça il avait besoin de rencontrer le capitaine pirate Akhenaton, qui en connaissait un rayon sur eux, d'apres les informations du CP.
Par chance Amy connaissait la localisation de la cellule, et donc Gulden n'eut pas à demander son chemin à un Marine qui passait comme il avait du le faire à l'aller. Néanmoins il se méfiait suffisament de la Marine pour marcher un pas derrière elle, tandis qu'Elias suivait tout ce petit monde. Relié par une menotte au poignet de Gulden il coinçait ainsi les prisonniers entre le mur et sa laisse de fer.

Grâce à la présence du lieutenant Mijako le convoi passa les obstacles qui le menait au deuxième quartier haute sécurité sans encombres, la lieutenante accomplissant meme des détours pour ne pas risquer de croiser Way ou un de ses affreux sous fifres qu'elle détestait tant, facilitant ainsi sans le savoir la tache des Pirates.

Une bonne dizaine de minutes plus tard le groupe arriva enfin en vu de la cellule. Gulden accéléra légèrement afin de laisser moins de marge à Amy et pour qu'elle ne puisse pas constater le mauvais état de la porte et le gardien étendu sous une couverture. La lieutenant sourit à Éthan qui se redressa sur son lit en les entendant arrier et à Akhenaton, qui, assis sur une chaise, lui rendit son sourire.
Elle fouilla son trousseau et finit par trouver la bonne clé, tandis que l'agent Gulden se plaçait à sa droite et le curieux aveugle à sa gauche.

Ce n'est qu'en ouvrant la porte et en pénétrant d'un pas dans la cellule, qu'elle remarqua l'état de la porte et du sol. Alors en bonne Marine entrainée elle lâcha la bride à ses soupçons, qui jaillirent, la submergèrent, se transformant en certitudes. Portant la main à sa ceinture elle allair s'emparer de son escargophone et donne l'alerte, quand un mouvement attira son attention.
En voulant donner l'alerte elle avait détourné le regard de ce qui se passait devant elle. Erreur fatale, car le jeune et pourtant si charmant capitaine pirate fonçait vers elle, armé du pied de chaise qu'il avait détaché avant son arrivée dans la cellule.
Voyant qu'il était trop tard pour tenter de parer le coup, Amy eut un réflexe typiquement féminin: elle ferme les yeux. Et elle hurla.
"Arrêtez!"
Coupé net dans son élan, son agresseur s'immobilisa tandis que le temps semblait se figer tout au tour de la Marine. Celle-ci, telle un sculpteur au milieu de ses créations, porta la main à sa ceinture, décrocha enfin son escargophone et pressa sur le bouton d'urgence frénétiquement. Ce dernier pris une belle couleur rouge et se mis à gueuler, accompagné rapidement par d'autres escargophones. L'alarme était donnée. Les forces de sécurité mettraient un peu de temps à s'organiser et à répérer d'où venait l'alarme, mais une fois ceci fait rien ne pourra plus entraver la lourde marche de la Justice!

Reprenant le premier ses esprits, Akhenaton ne pût méditer ses sombres pensées et assomma proprement Amy, qui s'effondra dans un petit cri. Aussitôt tout le monde parut se réveiller et réagit rapidement. Le plan B existait pour une fois et les quelques minutes qui restaient avant l'arrivée de la Marine allaient faire la différence entre la réussite et l'échec de cette opération ainsi qu'accessoirement, leur vie et leur mort.
Akhenaton donna quelques ordres brefs et les prisonniers furent conduits à l'intérieur du Rhinocéros, tandis que les Pirates pédaleurs déchargeaient du matériel, puis repoussèrent l'engin dans le trou afin qu'il puisse creuser un tunnel de sortie, opération longue et bruyante.
La possibilité de pousser l'engin en arrière avait été repoussée, trop fatiguante et pas assez sûre.

Afin de pouvoir s'enfuir un commando devait gagner assez de temps pour permettre au Rhinocéros de creuser suffisamment pour être inatteniable. Le commando devrait ensuite ramper dans la galerie et rejoindre le submersible.
Le bruit de l'alarme couvrant le vacarme du rostre foreur.
Le commando composé du capitaine, de Gulden, d'Ethan et d'Elias s'équipa, chacun retrouvant avec bonheur ses armes de prédilection.
Leurs chances de réussites étaient minces, mais ils disposaient de deux avantages: l'effet de surprise, les Marines ne sachant pas à quoi s'attendre et d'un otage en la personne d'Amy, qui pour l'instant reposait inconsciente dans les bras d'Ethan.
Les quatre hommes courraient nerveusement vers leur premier objectif, bien déterminé la carte de la surprise jusqu'au bout.



Dernière édition par Akhen le 7/8/2012, 17:42, édité 2 fois

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Message par Arakasi Hirondawa 16/6/2012, 21:09

Standyblue, quelques dizaines de minutes avant l'évasion...

-Très bien monsieur Alebertstein, sachez que j'ai été ravi d'avoir cette conversation avec vous. Il est tellement rare de nos jours de trouver des hommes avec de l'esprit capable de soutenir une discussion. Bien sur, l'Aqua Sancta est une religion beaucoup plus complexe que ce que dont je viens de vous parler. Mais un homme tel que vous, un brillant comptable, en saisira aisément les nuances.
-Vous ne croyez pas si bien dire, fit Alebertstein -alias Alberich- en se lissant le pastiche. J'ai également beaucoup apprécié notre conversation sur cette nouvelle religion pleine de promesse. Maintenant pardonnez-moi, mais ne pourrions nous pas parler argent? Après tout, c'est bien pour cela que je vous avez sollicité une audience. Quand le versement aura-t-il lieu? Nous préférerions ne pas nous attarder vous comprenez? Non pas que votre compagnie me déplaise mais...
-Ne vous inquiétez pas, le rassura Way Dak, tout aura lieu en temps et en heure. J'aurai juste deux-trois petits points administratifs à régler, mais cela sera vite fait. J'ai justement quelques affaires à régler en ville et je m'occuperai personnellement du chargement de votre récompense dans votre navire. En attendant, ne souhaiteriez vous pas vous reposer de votre périple? Je devrai pouvoir vous trouver quelque chose de convenable, dans les quartiers des visiteurs naturellement, plaisanta Way Dak.






*
* *



Quelques instants plus tard...

Cet homme n'aura jamais l'or du Gouvernement Mondial! Capturer un impie ne mérite nulle autre récompense que celle du plaisir d'avoir débarrassé le monde d'une créature du mal! Je trouverai un moyen de ne pas lui octroyer sa récompense. Peut-être qu'en lui expliquant la Très Sainte Doctrine de l'Aqua Sancta.... Hum... Oui, j'arriverai sans doute à faire en sorte qu'il fasse un don à mes œuvres... Don qui sera d'une valeur équivalente à celle de la récompense... Tout compte fait, cette «mission» dans ce lieu perdu pourrait tourner à mon avantage... Je contrôle une forteresse, je vais percevoir le montant de la récompense et je sens en cet endroit un terreau fertile pour les idées de l'Aqua. Il est temps pour moi de commencer à convertir les habitants de Standyblue en la foi de l'Aqua Sancta. Qu'ils le veuillent ou non...

Mais pour l'instant, j'ai d'autres affaires à régler. Si j'en crois les notes de mon prédécesseur, il attendait une importante cargaison -non officielle-qui aurait du arriver par le navire chargé de faire la liaison avec Marie-Joie. Quel que soit ce mystérieux chargement, il ne peut être que bénéfique à la cause de l'Aqua ! Si je peut prouver que le précédent gouverneur se mêlait à des trafics illégaux, ma nomination en tant que gouverneur ne sera que plus légitime !







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* *
Deux Zélotes poussèrent la lourde porte de l’entrepôt qui pivota en grinçant, arrachant un froncement de sourcils à Way Dak. Visiblement, les quais n'étaient pas très fréquentés et l'entretient des entrepôts laissait à désirer. Le vieux gouverneur n'était plus en état de diriger le pénitencier et ses dépendances. Cet entrepôt appartenait au Gouvernement Mondial, au même titre que la prison !
Tandis que ses fidèles allumaient quelques torches, Way songeait à toute les tâches qu'ils devrait accomplir. Il dirigeait l’île au nom de l'Aqua Sancta désormais. Un temple devrait donc être bâtît en Son nom. La population de ce lieu ne devrait pas être difficile à convertir. Pour la majorité des pêcheurs, ils étaient déjà bien conscient de la toute-puissance de l'Aqua.
Mais avant, il lui faudrait supprimer la souillure qui corrompait cette île. Il lui faudrait se débarrasser des pirates. De tous les Maudits, sans exception, y compris d'....






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* *
Amy Mikajo, complètement inconsciente, reposait pour l'instant dans les bras d'Ethan, le jarl se dirigeant, avec son capitaine et ses camarades, vers l'objectif qu'ils s'étaient fixés: libérer tous les prisonniers du second niveau...






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* *

C'était donc ça, cette mystérieuse cargaison ! Quelle scandale ! Quelle hérésie ! Osé lui faire ça ! A lui !

Après quelques minutes de recherche dans l’entrepôt, qui au demeurant était presque vide -hormis quelques vieux barils de poudre recouvert de poussière- j'avais enfin trouvé la cargaison que les notes de mon prédécesseur évoquaient.
Une fois le gigantesque conteneur ouvert et les sacs de protection éventré, j’eus la surprise de voir de mes yeux un Miracle de l'Aqua !

Dans la caisse se tenait un... Une... Une création divine. Le guerrier de l'Aqua envoyé sur l'océan !
C'était un miracle.
J'avais devant les yeux une merveille.
Nul doute que c'était un signe. Son signe ! J'étais sur la bonne voie. Avec ce fabuleux guerrier à mes cotés, plus rien ne pourrait m’empêcher de vaincre !

Il se reposait fièrement, allongé dans son caisson, tout de bois et d'acier.
Près de trois mètres de haut pour un de large, des mains puissantes, aptes à manier le glaive de la justice, recouverte par des gantelet de mailles. Des épaules robustes et des bras musculeux pour asséner des coups puissants. Son visage ainsi que son torse était entièrement recouvert par des plaques de métal. Le heaume que portait le Guerrier de l'Aqua étant pour sa part percé en de nombreux endroits, sans doute pour que ce Combattant Divin puisse s’oxygéner.

C'était le protecteur de tout les Fidèles de l'Aqua, Celui qui manierait la Lame de l'Aqua, qui soutiendrait mes paroles de paix et de vérité et qui apporterait le courroux de l'Aqua Sancta sur tout les Maudits, les Impies et les Démons ! Tremble Dogaku car tes jours sont comptés ! Tremblez tous car voici venu le temps de l'Aqua Sancta et de son Envoyé Vengeur ! Mes rêves les plus pieux s'étaient réalisés !
Par les Mille Bénis des Eaux de la très sainte Aqua Sancta ! Il était magnifique.

« A genoux ! » M'exclamais-je à l'attention de mes fidèles présent dans l’entrepôt.
« A genoux et remercions l'Aqua de la grâce qu'elle nous fait en nous envoyant son Bras Vengeurs ! Place au Porteur de Lumière ! Debout Guerrier Ondin ! Lève-toi et montre-nous la voie de l'épée !

Tandis que la dizaine de Zélote qui m'accompagnait était en plein prière, j'attendais que se dresse parmi les Hommes l'envoyé divin.

Il ne se leva pas.

Discrètement, je m'approchais pour voir ce qui n'allait pas. Peut-être n'avait il pas entendu mon appel...

Toujours rien.

Bon...

Décidant d'agir, je tapotais délicatement l'armure du Divin Envoyée. Devant le manque de réaction manifeste de celui-ci, j'ordonnais à mes fidèles de prier plus fort et avec plus de conviction. Peut-être l’Etre sentait-il le manque de foi de certains de mes fidèles ? Je m'étais montré laxiste sur les obligations religieuses de certains ces temps-ci...

J'osais alors me pencher au vers le fond de la caisse, venant d'apercevoir un tas de feuille volante. Peut-être y-avait-il un message ?



Cher ami,
Voici comme convenu le prototype expérimental de mon U-Marine. J'apprécierai que tu me le garde quelque temps. Selon le haut-commandement, il ne « répond plus aux attentes des troupes ». C'est à dire que je me suis convenablement fait blousé par le lobbying de l'autre projet complètement inepte de robot piloté à distance, pompeusement nommé « Umelaute » ! Une belle bande d'enfoiré !
Quoi qu'il en soit, ce prototype aurait du être détruit. Je te demandes donc de me faire une faveur et de le conserver le temps que je reviennes en grâce auprès des huiles... Je …


S’ensuivait de nombreuses pages ou l'auteur, visiblement un quelconque inventeur, demandait des nouvelles de l'ancien gouverneur. Bref, rien d'intéressant.

Demandant à mes fidèles de sortir, j'examinais plus attentivement la … machine … (puisqu'il semblait bien que ce n'était pas le Poing de l'Aqua...). Effectivement, on pouvait constater sur la plaque pectorale de l'U-Marine ce qui ressemblait à une poignée. Tirant dessus, la plaque pivota, laissant passer une ouverture juste assez large pour un homme de taille moyenne. Je me glissais alors dans l'ouverture.

Curieusement, l'intérieur de la machine n'était pas si étroit. Au milieu des diverses pédales, leviers et autres instruments, il y avait même la place pour le siège du conducteur. M'y installant, je constatais que, grâce aux multiples trous percés dans l'acier protégeant la tête du prototype, je pouvais voir à l'extérieur.

Par l'Aqua ! Cette machine est une bénédiction des Flots ! Grâce à elle, l'Aqua Sancta atteindra une puissance inégalée sur tout les océans du monde !

Je tirais au hasard sur l'un des leviers et aussitôt, le bras droit de la machine se tendit vers le plafond. Saisissant le levier opposé au précédent, j'accomplis la même manœuvre, pour le même résultat sur le bras gauche.
Finalement, le fonctionnement de l'U-Marine n'avait pas l'air bien compliqué...






*
* *
Les cellules des prisonniers du premier niveau furent atteintes en un rien de temps et leurs occupants libérés sans que le commando n'ait rencontré de réelle résistance. Akhenaton sourit. La surprise avait été la meilleure arme de son groupe. Les quelques membres du personnels pénitentiaire qui avait tentés de résister étaient trop désorganisés pour constituer une réelle menace. Ils n'étaient pas de taille face à des pirates déterminés et armés.
Mais le jeune capitaine corsaire ne s'y trompa pas. Désormais, le temps jouait contre lui. A partir de maintenant, il lui faudrait tenir le temps que son véhicule sous-terrain soit près à repartir. Et pour cela, il lui faudrait des alliés autrement plus redoutable que les petites frappes qu'étaient les détenus du premier niveau.

« A l'armurerie ! »
Hurla-t-il pour couvrir le vacarme qu'engendrait la soudaine libération de trafiquants, voleurs, assassins et contrebandiers en tout genre.
« Délivrez le maximum de prisonniers ! A nous la liberté ! »

Tandis que la horde se jetait en direction de l'armurerie de la prison ou raflait des armes auprès des gardes déjà mis hors de combat, Akhenaton regarda ses camarades et son otage qui reposait, toujours inconsciente, dans les bras musclé d'Ethan. Au fond de lui, il espérait ne pas avoir tapé trop fort, la lieutenante lui était plutôt sympathique.

« Au second niveau, vite ! »






*
* *
L'U-Machine se redressa avec quelques grincements et, péniblement contrôlée par Way Dak qui se rendait compte des difficultés de contrôler une machine de se gabarit, entreprit de sortir de l’entrepôt.
Cela ne se fit pas sans mal.
D'abord, son propriétaire autoproclamé avait une vision plus que limité. Et surtout, Way Dak, Prophète de l'Aqua Sancta, Messie et Sauveur de l'Humanité (enfin, pas de toute l'humanité bien sur...) était occupé à … réfléchir !

U-Machine. Trop banal comme nom. Il faudrait quelque chose qui impressionne plus la population. Qui fasse frémir les Impies ! Un nom impressionnant ! Quelque chose digne d'entrer dans l'histoire et dans la Livre Saint de l'Aqua... Quelque chose comme Le Guerrier Océanique. Voilà, c'est marquant, ça parle. C'est évocateur ! Mais ça ne va pas tout à fait. C'est quand même moi qui contrôle la machine ! Hmhmm... La Machine de Way Dak ? Non, idée indigne de moi... La Main de l'Aqua ? Oui, pas mal, je sens que je me rapproche du but... La Main du Prophète ? C'est très évocateur, mais pas assez belliqueux... Le Poing de l'Aqua ! Oui, voilà qui est bien ! A moins que … Le Poing du Prophète ! Un nom parfait ! Évocateur ! Terrifiant !
Le Poing du Prophète ! Voilà en plus un nom promettant d'excellent discours. « Je vous ais tendu la Main Rédemptrice de l'Aqua ! Mais vous l'avez refusez infidèles ! Vous avez abandonnez l'idée de paix ! Tremblez car voici que s'avance le Poing du Prophète!!!







*
* *


Akhenaton rengaina d'un geste son épée, éteignant d'un même coup les flammes qui s'étaient révéler bien utile pour convaincre le trio de garde contrôlant l'accès au second niveau de se rendre beaucoup plus vite.
Après tout, un homme qui vient de défoncer une porte à coup d'épée enflammée tout en détenant en otage un officier de la marine, ça limite quand même sérieusement les possibilités de résistance... Surtout que l'homme en question leur avait promis la vie sauve s'ils se rendaient sans plus de résistance. Alors bon... Les gardiens n'avaient hésités qu'un instant avant de jeter leurs armes au sol quand la massive porte de chêne renforcée d'acier avait volé en éclat.

Ligotant et bâillonnant les membres de la marine, le jeune capitaine pirate se tourna vers ses équipiers :

«Donnez-moi les clés des cellules ! Elias, tu t'occupera d’assommer ces trois-là pendant que je vais libérer les autres. Ethan, reste ici avec la fille et Elias. Gulden, tu m'accompagnes».

Achevant sa tache, le jeune homme et son compagnon se dirigèrent vers l'étroit et sombre tunnel conduisant aux cellules du deuxième niveau.






*
* *
Devant la quasi-totalité des habitants des Sapporo réunit pour l'occasion, Way Dak descendit majestueusement du Poing du Prophète.
Toujours aussi majestueusement, et entouré d'une bonne partie de sa garde d'honneur, il se dirigea à grand pas vers la mairie de Standyblue.
Au milieu de tout ce faste, un escargophone résonna. La capitaine du Fanatique se retourna, furieux de voir que quelqu'un recevait un appel au beau milieu de son défilé improvisé. Ce fut donc surpris qu'il accepta l'appel que lui tendez Mr.Stink.

-Way Dak. Qu'y a-t-il ?
-Ce sont les prisonniers Très-Saint-Prophète ! Ils s'échappent !
-Et bien rattrapez-les ?!
-C'est une émeute ! Ils se sont emparés de la plus grande partie du bâtiment des prisonniers !
-Et bien, contenez-les dans la cour mes braves. Je vous envoie Mr.Stink et des renforts. Exécution !
-Oui Prophète.

« Mr.Stink. Tenez-vous prêts. Il y a une émeute dans la prison. Pour l'instant, les Impies ne contrôlent que le bâtiment principal, et partiellement. Je compte sur vous pour faire le nécessaire. Allez chercher des renforts au Fanatique. Ne laissez que les marins à bord. Revenez ici immédiatement après »

Le second salua et fila immédiatement, main sur la garde de son sabre et bicorne en colonne, tandis que son supérieur pénétrait dans le bâtiment.

« Capitaine Way Dak, fit un chauve, légèrement enrobée et la cinquantaine bien tassé.
-C'est Gouverneur Way Dak bourgmestre, mais je vous pardonne votre erreur. L'Aqua est généreuse...
-Merci, Gouverneur. On m'a dit que vous auriez des questions à me poser...
-Exact. Combien y-a-t-il d'habitants sur cette île ?
-Standyblue compte, pénitencier exclue, 264 habitations et 1056 habitants... Gouverneur, rajouta le bonhomme en voyant que Way Dak le foudroyait du regard.
-Bien. Je veux tous les hommes valide en age de porter les armes équipés et sur cette place dans 30 minutes. Annoncez la nouvelle à vos concitoyens mon brave.
-Mais... Je... Vous... Il...
-Pas de protestation. L’île passe sous loi martiale et sous mon autorité directe ! C'est un ordre du Gouvernement Mondial... Et il ne tolérera aucune trahison ! »

« Les hommes devront se soumettre à l'autorité de mon second, Mr.Stink. Oh ! Et il a reçu l'ordre d’abattre immédiatement les récalcitrants... »
Fit froidement Way Dak en repartant aussi sec en direction du Poing du Prophète.
Rapidement, le Prophète grimpa à bord de sa machine et qu'il mit pesamment en marche en direction de la prison...





*
* *


Alberich, plus connu à Standyblue sous le nom d'Alebertstein, était inquiet. Rien ne semblait se passer comme prévu. Il n'avais toujours pas d'or. Et ça, ce n'était pas bon pour la multitude d'idée et de projet qui n'attendaient qu'un petit coup de pouce financier pour ce concrétiser...
Mais le plus grave immédiatement, c'était l'émeute. Elle avait gagné tout le bâtiment des prisonniers. Les mutins étaient en possessions d'armes et assaillaient les gardiens qui revenaient juste de l'effet de surprise.
Autour de la porte, qui était ouverte, un petit groupe d'homme -des Zélotes et des Feydakins- contenaient assez facilement les prisonniers désorganisés qui tentaient de s'emparer de la porte.
Il était hors de question qu'il quitte cette île sans son or.
Il devait trouver un moyen.
Réfléchissant profondément, le génial-génie se remit à tourner en rond.






*
* *
Quand il arriva aux portes de la prison, Way Dak était profondément énervé. Concrètement, il avait envie de faire payer très très cher aux prisonniers leur tentative d'évasion... Oui, une exécution en place publique. Avec un privation de leur eau. Voilà. Et de grands feux de joie. Parfait !
Derrière le heaume du Poing du Prophète, un sourire lui échappa à la vue d'une demi-douzaine de Zélotes qui venaient de retourner un des canons de la muraille. La bouche-à-feu pointait désormais vers la porte du bâtiment que contrôlait les pirates.
Alkia étant à l'abri dans la tour du gouverneur, dans sa tour, Way Dak accentua son sourire qui devenait désormais vaguement malsain, voire inquiétant.
Le Messie fit en sorte que son Poing grimpe les escaliers menant à la muraille... et au canon !

Le Prophète de l'Aqua Sancta éclata de rire avant de hurler un « FEU ! » au canonnier.

La suite de son rire se perdit dans le bruit de tonnerre de la détonation.
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Message par Amy Mijako 6/7/2012, 23:23

Après s'être faite assommer (méchants pirates en fait !), Amy était restée dans les vapes assez longtemps. Lorsqu'elle se réveilla, elle ne savait plus du tout où elle était. Toujours semi-inconsciente, elle sentait des bras fort la porter et son cerveau toujours à moitié déconnecté de la réalité inventa un scénario implausible pour expliquer cette situation :
Elle avait été mutée à la prison et en arrivant Way avait formenté un complot visant à prendre le contrôle de toute l'île (jusque là c'est vrai) mais comme elle était un problème il l'avait mise aux arrêts. Après un combat long et inégal face aux sbires de l'illuminé capitaine elle s'était faite enfermer.

Mais un beau et preux aventurier passait par là, il était arrivé, avait botté les fesses de Way et l'avait sauvée et maintenant était en train de l'emmener à son bateau d'où ils commenceraient une croisière vers des contrées lointaines encore inexplorées..
.
C'est à ce moment là qu'elle se souvint des pirates, qu'elle avait donné l'alerte et que l'horrible mal de crâne qu'elle avait était (ainsi qu'une énorme bosse) était dû aux pirates. Elle entrouvrit un oeil pour savoir qui la portait et le referma aussitôt. C'était un pirate et pas un marine. Ne sachant pas combien de temps elle était restée inconsciente elle préféra continuer à jouer l'assommée avant e trouver un moment propice pour filer.

Autour d'elle, une foule hétéroclite de petits pirates, ceux du niveau 1 comprit-elle, s'étaient armés avec les armes des gardes qui s'étaient rendus, surpassés par le nombre et l'effet de surprise et avançaient en vociférant vers la sortie de la prison. Elle remarqua de les pirates qui s'y étaient introduits allaient, eux, vers le niveau 2. Logique, s'ils étaient venus en prison volontairement c'était pour libérer quelqu'un, par pour apporter des oranges à un détenu ou provoquer une émeute pour le plaisir.

Soudain, une explosion retentit suivie d'un rire dément. Way ne devait pas être loin... Sauf qu'il tirait au canon par la porte d'entrée alors qu'il y avait encore plein de soldats à l'intérieur ! Quel crétin. Elle était persuadée qu'il les dirait martyrs pour sa cause et refusait catégoriquement qu'on écrive quelque chose comme cela sur sa tombe. Qu'elle ait une tombe tout court en fait.

Elle remarqua qu'ils se séparaient, trois gardes allaient être ligotés et musclor la gardait toujours mais les deux autres continuaient avec les clés. S'ils libéraient les prisonniers du niveau deux, cela allait faire mal. Elle gigota légèrement attirant vers elle le regard d'Ethan et en profita pour lui ordonner :

-"Lâche moi !"
Ce qu'il fit sans trop savoir pourquoi. Elle ramassa d'un geste souple un fusil que les gardes avaient lâché et le pointa vers l'entrejambe du pirate.
-Maintenant recule ! Et pas de geste brusque! Et toi là (en indiquant Elias) détache les soldats si tu ne veux pas que ton ami perde quelque chose de très précieux.
-Fais ce qu'elle dit, s'il te plait...
-Mais...
-Détache les ! Tout de suite !
-Elias ! Elle n'a pas l'air de plaisanter !
-J'ai mal à la tête à cause de vous ! Bien sur que je ne plaisante pas.
-On a tapé trop fort ?
-A ton avis ?
-Euh...
-Bon tu les détaches ? Sinon...
-Détache les Elias !
-D'accord ! D'accord... Mais le capitaine va pas être content...

Son pouvoir aidant à les convaincre de suivre ses ordres, les soldats furent vite détachés et maintenant que la situation s'était retournée, ils faisaient les fiers en tenant en joue les deux pirates. Amy savait que le reste des pirates risquait de repasser par ici s'ils étaient repoussés par Way donc sa priorité était de les empêcher de chercher de l'aide auprès des prisonniers du niveau deux. Laissant là les pirates et marines, elle partit d'un pas vif à la poursuite d'Akhenaton.

Sauf qu'elle avait oublié qu'entre l'étage un et deux, il y avait un véritable labyrinthe de galeries. On lui avait dit comment trouver rapidement les escaliers mais elle avait oublié.

-Je fais comment moi ? Bon tant pis, à l'instinct.

Et comme son instinct a toujours été très développé, elle se retrouva après deux embranchements devant un cul de sac. Elle voulut revenir sur ses pas mais bifurqua mal et se perdit plusieurs longues minutes dans les couloirs avant de revenir enfin dans la salle de garde où la regardaient d'un air d'incompréhension les cinq personnes présentes. Comme si elle avait besoin qu'ils se demandent ce qu'elle faisait encore là.

Un des gardes intervint :

-Vous êtes perdue ?
-Non non ! Je... oui...
-Suivez-moi alors !

Il la précéda bravement dans les couloirs en la plantant courageusement là une fois arrivé au niveau 2 préférant ne pas mettre sa vie en jeu face à ces détenus dangereux. Moins rassurée maintenant qu'elle était seule, elle avança rapidement.

Elle comprit rapidement que Akhenaton avait jugé utile de libérer les premiers prisonniers qu'il avait trouvé. Elle passait donc de deux adversaire à une petite dizaine de pirates méchants, puissants et assez intelligents pour être partis continuer à libérer leurs compagnons d'infortune. Toujours aussi douée pour suivre une piste, elle prit un mauvais embranchement avant d'arriver devant la salle de contrôle du niveau.

-Ouaiss ! J'suis trop forte !
-Pas si vite mademoiselle...

Amy se retourna et vit un des anciens détenus, un espèce de bossu tout maigre avec des bras très long et un air malade... Elle avait l'impression que si elle lui soufflait dessus il allait tomber. Il semblait tout de même confiant et c'était un détenu du niveau deux donc elle se méfia :

-Si vous vous rendez gentiment et vous laissez ligoter il ne vous sera fait aucun mal. Mais si vous résistez... Je devrais abîmer ce joli visage ! dit-il en sortant un long couteau.
Elle se demanda en un éclair où il l'avait trouvé mais jugea rapidement la question sans importance. La menace par contre était réelle.

-Lâchez ce couteau ! Vous pourriez blesser quelqu'un !

Un instant il sembla désorienté mais il secoua la tête et reprit avec un sourire dément :

-Depuis le temps que je n'ai pas pu couper quelqu'un, je vais enfin pouvoir...

Il s'effondra avec un bruit sourd. Elle sourit à son sauveur avant de grimacer... C'était Akhenaton et quatre nouveaux gars bien musclés et son homme de main qui avait suivi avec lui. Rapidement, elle entra dans la salle et voulut activer la sécurité en cas d'émeute : de grandes portes d'acier se refermant tous les dix mètres pour bloquer toute circulation dans le couloirs mais elle fut étreinte et soulevée dans les airs avant d'avoir pu appuyer sur le bouton d'urgence.

Elle battit des pieds et tenta d'y échapper mais elle n'y arrivait pas, elle pensa alors l'ordonner au gars mais une main épaisse vint l'empêcher de crier rendant toute action inutile...

-Bon sang, comment ont-ils pu se faire avoir ? demanda Akhen
-C'est pas bien grave, les soldats vont encore se débiner dès qu'on va arriver et après on s'échappe en vitesse. Plus important, on en fait quoi d'elle ?
-Je pense que la réassommer et la ligoter en prime cette fois sera suffisant.
-On la garde comme otage ou on l'enferme ?
-Elle est plus douée qu'elle n'en a l'air, on la garde, sinon elle serait capable de s'évader et d'aider à nouveau les autres soldats.
Après Amy sentit de nouveau un méchant coup de pied de chaise et tout redevint noir.
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Message par Kentaro 11/7/2012, 16:58

L’ascenseur émotionnel. Définition : "lorsque qu’un individu passe d’un état de joie et de félicité extrême à un état de déprime et de tristesse en l’espace d’une fraction de seconde".

Un état de joie et de félicité extrême peut survenir par bien des façons. Tel que la vue d’une immense armure mechanoïde, animée par le fleuron de la technologie de la marine, dirigeant au doigt et à l’œil la manœuvre d’attaque de la marine pour reprendre les portes de la prison, à grands coups de canons, de prêches enflammées et de fanatiques explosifs.

Accoudé à la fenêtre du bureau du directeur, Albertstein, alias Alberich le génial génie, était aux premières loges pour voir la « chose » en action. Les yeux brillants d’extase, la bouche béante et bavante, la langue pendante, aveugle au reste du monde, il était tout à fait dans un état de joie et de félicité extrême.
Et pour cause : sa tête s’emplissait d’images sulfureuses et de fantasmes dépravés. Des mousquéchiqueteurs sous chaque bras pour la puissance de feux ! Un casque à tête de mort pour avoir grave la classe ! Un bouclier en acier galvanisé pour la protection ! Un truc bidule à déterminer pour la destruction massive ! Faire flamboyer les yeux et… Oooooh mais regarder comment cette chose se déplace !!!

Au diable l’avarice, les priorités de l’ingénieur venait de prendre un virage à quatre-vingt-dix degrés. Cette machine, il la voulait ! Avec cinq, dix, quinze reproductions de cet acabit amélioré par ses soins et l’argent ne serait plus jamais un problème… Oui ! Même la fameuse île-usine sidérurgique de Razpelk serait à porté de mains ! Avec ces installations, il pourrait enfin se mettre à voir les choses en grand et inonder le monde d’armes et d’artefacts toujours plus puissants et révolutionnaires !
Un siècle nouveau de lumières et de technologies novatrices allait se lever !

Mais pour ça, il lui fallait mettre la main sur cette chose !! Quel qu’en soit le prix !

Le petit ingénieur se glissa hors du bureau du directeur et se faufila à toute vitesse entre les émeutiers, les poches de résistances de la marine et les prisonniers qui n’avaient rien demandé à personne et souhaitaient simplement que tout se termine. Il ne lui fallut que quelques minutes pour retrouver Akhen, planqué dans l’une des salles de commandes du niveau 1.

« Dis ! Dis ! Dis ! T’as vu ce qui se passe dehors ?! S’époumona Alberich en entrant en coup de vent dans la salle.
_ M’en parle pas, grommela le capitaine pirate, les yeux rivés sur les écrans de contrôle. Ces furieux vont finir par prendre le contrôle des portes et s’engouffrer dans la prison !
_ Akheeeen ?
_ Oui ?
_ Il me la faut, cette machine. »

Pendant deux secondes, le pauvre capitaine resta coi, à fixer bêtement l’ingénieur en clignant des yeux, abasourdis.

« Heu… On parle bien du mastoc d’acier, au beau milieu de la ligne de la marine, celle-là même qui est en train d’enfoncer nos émeutiers ? Vérifia à tout hasard Akhen.
_ Tout à fait ! Approuva vivement Alberich en hochant vigoureusement la tête. Elle est classe, non ? Quel esthétisme fonctionnel… Ooooh, je la veux, je la veux, je la veux !! Akhen ! Rapporte-là moi.
_ Oublie.
_ C’est le paiement pour mes services. Je la veux, décida l’ingénieur.
_ Heu…
_ Il nous faut un plan. Allez, au boulot ! » S’exclama Alberich en se frottant les mains avec enthousiasme.

Avant qu’il n’ait pu commencer la supervision du Super-plan-d’attaque-pour-récupérer-le-mecha, Akhen l’attrapa illico par le bras avant de l’entraîner dans un coin de la salle. Après s’être assuré d’un discret coup d’œil circulaire que personne n’était à portée d’oreilles hormis son équipage, le capitaine chuchota à voix basse.

« Alors écoute, vieux : y’a qu’un seul plan, c’est celui pour filer d’ici en douce ! Ces ahuris de prisonniers me prennent pour leur sauveur, mais je n’ai pas l’intention de conduire l’émeute très longtemps. Je leur concocte un pseudo-plan qui aura juste pour effet de foutre le boxon et d’attirer leur attention ailleurs, et dès qu’ils ne font plus gaffe, nous on file par les sous-sols sans se faire voir et basta.
_ Quoi !?
_ Tu vas pas me dire que tu te soucies de ce qui peut arriver à ces abrutis de prisonniers ?
_ Mais on ne peut pas filer sans avoir capturé le mécha ! Comment je l’étudie, sans ça ?
_ Mais tête de mule ! C’est le mécha ma diversion pour me soustraire à la surveillance des prisonniers et filer sans qu’ils s’en aperçoivent ! Evidemment qu’on le capturera pas ! Sinon on ne pourra pas filer : tous les prisonniers voudront venir et y’aura pas assez de place sur mon navire ! »

Envolé la joie et la félicité, passage à la tristesse et à la déprime noire en l’espace d’une fraction de seconde. Alberich n’en revenait pas. Fallait-il que ce stupide capitaine soit un philistin de pure souche pour tenir des propos aussi insensé ? C’était typiquement le genre d’homme à ne pas reconnaître le graal, même si ce dernier venait le tabasser en personne. Incroyable. Pitoyable.
Et pourtant, c’était la dure réalité.

Estomaqué, tout son enthousiasme irrémédiablement envolé, Alberich sombra dans un morne mutisme. Comprenant que la conversation était terminé – et se félicitant d’avoir eu le dernier mot – Akhen fit signe à son lieutenant de s’occuper de l’ingénieur pendant que lui-même se replongeait dans l’étude du rapport de force et de la meilleur façon de pigeonner tant les prisonniers que la marine pour filer à leur nez et à leur barbe à tous.

Gulden guida l’ingénieur quasi-catatonique jusqu’au mur, contre lequel ce dernier se laissa choir en maudissant tous ces béotiens qui faisaient si souvent régressé la science. Bande de barbares nihilistes rétrogrades !

Un grognement de douleur retentit à côté de lui, tandis qu’Amy reprenait douloureusement conscience.

« Oooh, ma tête… » Grommela la marine en se frottant le crâne où s’épanouissait une seconde bosse.

C’est alors qu’elle s’aperçut de la présence de son voisin.

« Oh ! Le type au postiche !
_ Mmh ? Hé, mais t’es la fille du ponton !
_ Alors vous aussi, ils vous ont fait prisonnier ?
_ Non, c’est juste qu’ils ne veulent pas m’écouter…
_ Vous écouter ?
_ Je voulais absolument qu’ils m’aident à bloquer l’énorme Mécha dehors qui guide l’assaut au son d’une ode liturgique dément, mais Akhen ne veut rien savoir, il ne pense qu’à sauver ses miches en toute discrétion. Hmpf ! L’ingrat ! On m’y reprendra à aider les gens ! »

Amy digéra l’information. Un mécha… Un robot géant ? Chantant des cantiques religieuses démentes ? Non… L’abominable Way Dak avait trouvé une machine de cauchemar et s’apprêtait à déferler sur la prison ! La situation était catastrophique.
En plus, cet imbécile iconoclaste allait se faire berner par le chef des pirates qui projetait de filer à l’anglaise. Si cela arrivait, la prison serait la risée du monde – ou au moins de la marine – et les responsables de l’affaire, y compris elle, seraient envoyés sur des voies de garages et terminé l’ascension hiérarchique.
Pire ! Si ça se trouvait, elle se verrait définitivement et irrémédiablement assigné à l’équipage du gourou illuminé, forcé de l’accompagner dans son exil… Non, non, non ! C’était trop horrible à imaginer !

Mais qu’est-ce que pouvait faire une pauvre petite lieutenante toute seule pour régler la situation ?
Toute seule…
Pas sûr !

« Heu… Dites, monsieur le postiche.
_ Albertstein.
_ C’est votre vrai nom ?
_ Bien sûr que non : je suis là incognito, je vous rappelle.
_ Oui, bon… Vous êtes pirate ?
_ Non, je suis qu’un humble ingénieur. Le meilleur qu’est jamais connu le monde, soit dit en passant.
_ Pourquoi tous ceux que je rencontre ont la folie des grandeurs ? Ecoutez, le gouvernement vous serait très reconnaissant si vous assistiez les marines – les vrais – à reprendre le contrôle de la situation !
_ Les vrais ?
_ Ceux qui ne font pas partie de la secte de l’autre illuminé.
_ çui qui commande le robot ?
_ Tout à fait.
_ Aha. Et reconnaissant à quel point ?
_ Oh, je suis certaine qu’on vous laissera librement piocher dans le butin de guerre de cette bataille, si nous l’emportions.
_ L’Armure Ambulante en fait partie ?
_ Evidemment ! On stoppe le mécha, on remet les pirates en cage, on retire son commandement à Way Dak et tout rentre dans l’ordre.
_ Ohoh ! Je suis votre homme.
_ La meilleure solution serait de faire s’affronter la bande de ce Akhen contre les forces des fanatiques. Pis de tirer nos marrons du feu ensuite. Mais pour ça, il faudrait empêcher ce pirate de filer en douce… Vous avez une idée ?
_ Bien évidemment : je suis un génie. »

Alberich se releva, tirant Amy par le bras, avant de réquisitionner l’un des Jarls.

« Toi, suis-moi !
_ Hé, un instant, intervint Akhen en se détournant des écrans. Je peux savoir ce que tu fais ?
_ Cet officier sait où se trouve l’argent, expliqua Alberich. Puisque tu ne veux pas me donner mon mécha, il faut bien que j’aille chercher l’argent.
« À moins que tu ais changé d’avis ? Tenta l’ingénieur, une lueur d’espoir dans les yeux.
_ Nan. C’est bon, vas-y. »

Quelques minutes plus tard et le trio se retrouvait dans l’un des couloirs désert de la citadelle, le Jarl surveillant constamment la prisonnière qui caracolait en tête avec l’ingénieur.

« Amy, chuchota Alberich, on ne pourra rien faire tant que ce type sera là. Dégomme-le !
_ Hein ? ça va pas la tête, répondit la marine sur le même ton. Il fait trois fois ma taille, il est bardé d’armes et il a l’air pas commode du tout. Qu’est-ce que tu veux je fasse ?
_ Hé, c’est toi la militaire !
_ Ben oui, mais…
_ Si une marine mortellement dangereuse et surentraînée ne peut rien faire, tu te doutes bien que ce n’est pas un cérébral comme moi qui va tenter le coup, hein…
_ Mortellement dangereuse ? Surentraînée ? Moi ?? Hum… Bon, je vais essayer un truc ! »

Amy se retourna subitement et, pointant l’une des lumières du plafond, hurla « tombe ! ». Le néon se décrocha incidemment et se fracassa sur le crâne du solide gaillard, qui s’effondra net.

« Et voilà le travail, se félicita Amy en récupérant le fusil du Jarl.
_ Trop fort ! Approuva Alberich. C’était de la prémonition ? »

Un grondement rauque les fit sursauter, tandis que le Jarl à la tête dure se relevait, mais heureusement, quelques coups de crosses supplémentaires suffirent à l’assommer.

« Bon. Et maintenant ? Voulut savoir Amy.
_ On trouve la poudrière ! Annonça Alberich.
_ Pourquoi faire ?
_ C’est une surprise. Fais-moi confiance, ça sera génial !
_ Tu peux m’expliquer ? Demanda la détentrice du pouvoir de la coercition.
_ Bien entendu, approuva l’ingénieur. Akhen compte repartir d’ici en se faufilant dans les galeries creusées avec le Rhinocéros. Quelques bâtons de dynamites soigneusement minutés et on fait s’effondrer les galeries. Akhen ne pourra pas faire revenir le Rhinocéros en douce sans que les prisonniers s’en aperçoivent, donc il n’aura pas le choix, il lui faudra filer par la grande porte, celle-là même qui est tenu par l’Armure fanatique. Donc ils devront s’affronter.
_ ça creuse des galeries, les rhinocéros ?? Ok, je n’ai pas tout compris mais ça m’a l’air bien comme plan. On trouve un marine et il nous guide jusqu’à la poudrière la plus proche !
_ Tu ES un marine.
_ Un marine avec le sens de l’orientation, je voulais dire… »

Le duo se remit en route, tandis que l’ingénieur se remettait à réfléchir. Le navire d’Akhen ne voudrait sûrement pas repartir sans son vaillant capitaine. Il fallait donc qu’il l’évacue après avoir mis la main sur l’armure, au nez et à la barbe des marines… Un plan B se mit à germer dans son esprit.
Après tout, n'était-il pas génial ?
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Message par Akhen 1/9/2012, 18:31

Récurer un canon, le charger, tout vérifier, souffler un coup, tout re-vérifier, passer au suivant, recommencer, vérifier un canon aléatoirement dans ceux déjà prêts, passer au suivant, vérifier un des canons du voisin, recommencer le cycle entier. Ce mode opératoire, défini par Al pour minimiser les probabilités d'accidents et de long feu, Harry le connaissait par cœur. En tant que meneur d'un des deux escadrons de canonniers, il devait faire en sorte que tout le monde le respecte à la lettre. Et pour cela rien de tel qu'un isolement complet, rien ne devait les déranger et leur faire perdre le fil de leur cycle ou de leur vérification. Alors pourquoi diable des pas raisonnaient-ils dans l'escalier qui montait au pont supérieur ?
« Harry ?
-Qu'est-ce tu veux ?
-Y a un officiel de la ville qui poireaute sur le quai, il dit qu'il y a une rébellion dans la prison et qu'ils ont besoin de toutes les lames et les fusils disponibles.
-On est réquisitionnés pour aller tuer les copains en gros ?
-Ouais c'est ça. Tu veux que je lui fasse comprendre qu'il est pas au bon endroit ?
-Hmmm. Nan vaut mieux pas. Ca facilitera pas la tâche du capitaine. J'y vais. Je prend la moitié des Jarls et quinze combattants. Dis-leur de s'habiller convenablement.
-T'es sur que tu veux pas laisser ça à un jarl ?
-Non je préfère y aller, Gulden m'a bien briefé. Je gafferai pas. Et détache deux arquebuses on les emmène.

Une vingtaine de minutes plus tard un contingent d'une quarantaine de faux soldats de l'OTAN descendit du navire et suivant l'envoyé de la garnison, prirent position dans un bâtiment jouxtant la prison. Ils étaient chargés de surveiller les alentours et d'abattre tout ceux qui tenteraient de s'enfuir.

***

Schwarzhoff jura, une rébellion manquait plus que ça. Il allait devoir prendre les mesures d'urgence dans ces cas, et tout seul en plus. Il recruta deux gars qui passaient par là, et, ensemble, ils commencèrent à empiler des sacs de sables dans les box d’accueil. Puis ils créèrent une sorte de check point devant la porte qui donnait sur la porte. Avec tous ses sacs de sables, des dizaines de tireurs pouvaient s'installer ici et tenir en respect plusieurs vagues d'assaillants.
Schwarzhoff espérait qu'ils ne serviraient jamais, il ne tenait pas à voir son lieu de travail principal variolé par les balles.

C'était bien la poisse, ça une insurrection...

Portant machinalement son regard sur le plan de la prison affiché derrière lui, il constata que les rebelles auraient du chemin à faire s'ils voulaient s'échapper. La prison était en effet construite en 8 droit sur une avancée de terre sur l'océan. La première partie, en forme de carré, était dédiée à la prison. Au centre du carré trônait une cour où les prisonniers pouvaient se promener et s'alimenter. Les murs extérieurs de la prison donnaient droit sur la falaise, nul ne pouvait s'échapper par là.

La deuxième en forme de U s'encastrait dans le carré pour former la cour principale de la prison, celle où s'entrainaient les gardes et où faisaient rage les combats principaux. Les deux murs adjacents à la prison contenait les baraquements -à l'ouest- et les bâtiments utilitaires -à l'est. De plus sous le côté ouest était placé les entrepôts et le port souterrain. Le dernier mur, qui venait fermer le carré du bas était un gigantesque bâtiment dans lequel trônait une deuxième caserne t tout ce qu'il fallait pour soutenir un siège, même si les deux forces venaient des deux côtés à la fois. Des miradors venaient compléter le tout.

Face à une telle organisation, même si les pirates parvenaient à gagner le combat dans la cour, il leur faudrait monter à l'assaut d'une structure remplie de Marines, puis s'enfuir dans la ville pour atteindre la mer, ce que la brigade bourgeoise ferait tout pour empêcher. Pour une fois, Schwarzhoff était plutôt satisfait : il avait choisi le bon camp.


***

« Ok et un encore ici. Il fera s'effondrer la galerie sur elle-même.
-Mais cela ne risque-t-il pas d'étouffer l'explosion ?
-Pas en prenant en compte le laps de temps nécessaire à la roche pour se scinder. On veut créer une onde de choc. Mais tu as raison, on va rajouter encore un baril. Décida Alberich en empoignant un nouveau baril de poudre et en le jetant dans le trou qu'ils avaient creusé. Amy le réceptionna et compléta la pile. Puis elle s’extraya du dit trou avant d'y déposer une mèche lente et de se mettre à l'abri en compagnie d'Alberich.

Lorsque, quelques minutes plus, une explosion dantesque secoua les murs de la prison, les deux comparses se sourirent puis d'un commun accord se séparèrent, unis par leur désir de sortir d'ici rapidement, non sans avoir manipulé et trahi pour remplir leurs objectifs principaux- calmer la rébellion sans bain de sang pour l'une, engranger un maximum de Berrys et de nouvelles opportunités d'inventions pour l'autre.


***


Al était tellement concentré sur son ouvrage : tracer une galerie la plus droite possible, qu'il fut surpris par la forte secousse qui traversa le Rhinocéros. Momentanément déséquilibre, il reprit ses esprits le plus vite possible, tous ses sens tendus vers d’éventuels indices des conséquences ou des causes de ce qui venait de se passer.

Il fut donc le premier à entendre le grondement sourd qui venait de derrière eux. Guidé par son instinct, il hurla à ses compagnons d'accélérer, les exhortant à donner tout ce qu'ils avaient. En effet derrière eux une véritable avalanche de pierre les poursuivaient. La secousse avait fait s'effondrer sur elle-même les galeries creusées auparavant et l'onde de choc compressive se propageait le long de la tranchée souterraine. Le Rhinocéros, bien que cuirassé, ne pourrait pas résister bien longtemps si le plafond s’écroulait sur lui. Ils devaient donc avancer le plus vite et le plus loin possible en priant pour que l'onde de choc perde rapidement de sa puissance. Au bout d'une course poursuite qui leur sembla durer des heures, la roche qu'il venait de forer, frémis, trembla mais ne s'effondra pas. Ils étaient tirés d'affaire. Néanmoins ce tremblement de terre aux causes encore indéterminées avait réduits tous leurs efforts à néant : la galerie qui les reliait à l'ancienne cellule d'Akhenaton n'était plus qu'un amas infranchissable de rochers. Jamais leur capitaine de pourrait les rejoindre par ce biais.
Al avait du mal à l'admettre mais il ne pouvait rien faire pour lui désormais et il pouvait seulement espérer que son capitaine trouve un autre moyen de s'extraire de cet enfer et qu'il sache qu'il ne pouvait plus compter sur cette sortie.

Soupirant un grand coup, le navigateur donna l'ordre de se remettre en route, souhaitant bonne chance au capitaine aux cheveux d'ébène et se préparant mentalement au cas où le commando ne rentrerait pas. Il devrait alors commander, seul ou presque, un équipage décapité... Refusant de s'étendre sur cette éventualité, Al reporta son attention sur ce qu'il avait devant lui et la meilleure manière de rejoindre au plus vite La Lance D’Odin, pour y mettre en place le système d'extraction de l'équipage de StandyBlue.

***

« Ethan ! Ethan ! Eh, mon vieux réveille-toi, c'est pas le moment de pioncer. Je sais bien que t'as pris une lampe sur le coin du casque, mais quand même...
-Arrête capitaine, tu vois bien qu'il est sonné. Objecta Gulden.
-Ah il reprend ses esprits. Je savais bien qu'il avait le crane solide. Reprit Akhenaton.
-Capitaine ? Demanda le Jarl à terre, encore engourdi par les coups qu'il avait reçu.
-Alors ? L'interrogea laconiquement l'interpellé.
-Ben c'est la prisonnière, elle m'a fait tomber la lampe dessus avant de m'achever à coup de crosse.
-Hein, Amy a fait ça ?
-Oui et le savant l'a bien aidé. Rajouta Ethan.
-Il faut les retrouver ! S'exclama Gulden, hors de lui.
-Et comment veux-tu faire, hein ? Ils sont partis depuis longtemps. Et on ne sait pas du tout où ils sont. Répliqua, blasé, Akhenaton, en s'adossant au mur voisin.
-Et les escaméras de surveillance ? Proposa Ethan.
-Tu prends Alberich pour une nouille ? Il les aura éviter, nan le plus important est de se préparer à réagir. Et surtout à comment sortir d'ici. On a une évasion sur les bras, pas le temps de s'occuper des magouilles d'un inventeur et d'un officier esseulé. Gulden occupe toi de motiver les hommes, il faut qu'ils se préparent à une sortie.
-Mais ça grouille de Marines dehors. Et puis il y a cette chose dehors. C'est complètement dingue j'ai jamais vu ça. Rétorqua le quartier-maître.
-Ouais ben justement on va bien voir comment elle se comporte. Ethan prend un poste d'observation, je veux tout savoir sur ses points faibles. Commanda Akhenaton.

Quelques minutes plus tard, alors que le capitaine analysait ce que lui montraient les escarméras, il fut soudainement soufflé contre un mur. Alentour toute la salle vibrait et ses occupants gisaient, désorientés. Elias, peut-être un peu habitué à se retrouver à terre sans signe précurseur, demanda derechef :
« Qu'est ce que c'est ? Qu'est ce que vous voyez ?
-Rien ! Ca venait du nulle part. C'est peut-être un coup de l'étrange machine... Paniqua un prisonnier fraichement libéré.
-Vous billez pas les mecs, c'est juste Alberich et Amy qui mettent le feu aux poudres... Ricana Akhenaton sarcastique.

-Hein ? Mais pourquoi ? Demanda l'aveugle, surpris.
-Comme ça toute retraite avec le Rhinocéros est impossible. Les galeries viennent probablement de s'effondrer. Ils vont s'en sortir. Enfin j'espère pour ses couilles, parce que sinon il va s'en souvenir.
Résultat : on va être obligé de passer par la porte principale et de dézinguer la machine et ce charognard passera derrière.
-Mais comment vous le savez ?
-Parce que si c'était lui, c'est ce que j'aurais fait.
-On va peut-être envoyer un mec vérifier, non ?
Akhenaton approuva de la tête, avant de se rendre compte de l'absurdité de son geste. Alors seulement il donna l'ordre suggéré.

Le messager revint un court laps de temps après, confirmant l'intuition du meneur de la rébellion. Il était temps de tenir un conseil de guerre.
Gulden revint rapidement, accompagné d'Ethan.
« Bon alors on fait quoi ? On attaque de front ?
-Pas sans un minimum de préparations. Alberich et les marines n'attendent que ça. On va d'abord foncer au troisième étage chercher des renforts. Puis on avisera. M'est avis qu'on peut se tirer par les toits.


***


Envoyant des émissaires partout la prison, Akhenaton compta ses troupes. La chance étant avec eux, ils avaient libéré un équipage de pirate quasiment au complet -l'état-major restant au troisième étage. De plus une compagnie entière de déserteurs attendait son passage en cours martiale.
Décidant que les pirates seraient les plus surs pour l'épauler lors son assaut du 3e étage il les réquisitionna. Puis il ordonna à Ethan et Gulden de former de petites escouades avec un ou deux déserteurs et une dizaine de petites frappes. Le capitaine espérait ainsi juguler la rage et la témérité des moins expérimentés par la discipline et le flegme des anciens guerriers. Il pouvait également compter sur la cruauté des Marines pour impressionner et calmer les ardeurs dans un second temps. Ce groupe devait tenir le rez de chaussée et mettre les Marines suffisamment mal à l'aise pour les empêcher de faire ce qu'ils voulaient et de dérouler leur petit plan de contre insurrection.

Quelques minutes plus tard dans une cellule du premier étage.
« Ok, on enchaine par roulement décroissant. Numéro 1 tu fais feu, puis le n°2 compte jusqu'à 9 avant d'y aller, puis le n°3 jusqu'à 7 et ainsi de suite. Une fois que ça vous amène en dessous de zéro vous reprenez crescendo jusqu'à 10. Après vous changez tout. Compris les gars ?

Le trio acquiesça , concentré. Ils n'avaient jamais tiré dans ce genre de conditions. S'ils étaient là c'était pour des meurtres passionnels, des viols, des règlements de compte, c'est qu'ils étaient des bandits de grands chemin, des ladres ou des escrocs, pas pour avoir fait la guerre. Mais le Destin leur offrait une chance de tout recommencer à zéro et ils n'allaient pas la laisser passer.

Au dehors les Marines s'organisaient. De petits groupes d'assaut, à l'abri derrière de larges boucliers, progressaient prudemment vers la prison, dont la porte gisait, défoncée. D'autres prenaient position sur les toits et dans les miradors et couvraient leurs camarades. Au milieu de ce souk organisé, le Prophète. Son armure aimantait régulièrement les tirs des rebelles, tirs qui ricochaient sans même érafler le blindage du Poing du Prophète.
Du haut de son poste d'observation, Ethan jurait. Impossible à abattre à distance puis à récupérer au moyen d'une sortie, Le Poing serait difficile à neutraliser. Il avait d'abord envisagé de tuer son occupant puis de le sécuriser. Mais ce serait difficile avec les forces dont il disposait actuellement. Il ne restait plus qu'à attendre l'aide des prisonniers du troisième niveau pour débloquer la situation.


*
**

Précédé par deux fugitifs armés de fusils, Akhenaton gravissait les degrés de l'escalier central quatre à quatre. Derrière lui une meute grondant d'une fureur difficilement contenue le suivait comme son ombre. Les hommes de la Lance D'Odin avaient en effet réussis à libérer et à armer deux grosses centaines de prisonniers. Accompagné d'Elias et d'une cinquantaine de ces captifs, le capitaine et désormais instigateur de la rébellion tentait de se frayer un chemin vers le 3e étage, tandis que Gulden galvanisait les troupes et les guidaient dans leurs tentatives de couper l'accès au troisième étage et de se frayer un chemin à l'extérieur.

Ils n'avaient pas rencontré de résistance féroces à l'intérieur pour l'instant, mais un groupe d'élite en provenance du Fanatique, le navire commandé par l'espèce de dingue qui les avaient accueillis, avait été aperçu traversant la cour sous le feu des pirates avant de rejoindre le Rez de Chaussée, que la Rébellion essayait de contrôler à tout prix. Il était malheureusement probable qu'ils avaient réussi, par quelque passage ou escalier annexe à renforcer les gardes du niveau trois -où se trouvait les prisonniers les plus dangereux et donc les plus intéressants pour la Rébellion en cours. Ils devaient se préparer au pire.

Le groupe arrivant en haut de l'escalier, Akhenaton se plaqua contre le mur, juste à côté de la lourde porte de chêne renforcée de barreaux d'acier. Elias vint se placer derrière lui tandis qu'un groupe de tireur s'installa sur le palier, près à couvrir la charge de leurs camarades, accroupis derrière eux.

Après s'être assuré par forces signes que ses compagnons étaient prêts, Akhenaton enflamma son sabre et entrepris de découper les battants et la serrure de la porte. L'ouvrage était long et difficile, mais les tirs de barrage des marines situés derrière la porte s’écrasaient contre la large surface impénétrable par de tels moyens. Une fois la porte sur le point de basculer Akhenaton s'écarta et donna un grand coup de fourreau dedans avant de plonger à couvert. Basculant lentement vers l'avant, l'ouvrage révéla dans sa chute un couloir sombre au bout duquel attendaient plusieurs rangs de Marines, qui firent docilement feu dans encadrement avant même que la porte n'ait touchée le sol.
Quand la poussière retomba tous les rebelles étaient à terre, presque tous bien vivants, seule une poignée avait été touché par quelques marines ayant mal ajusté leur tir à mi-hauteur. Les tireurs s'accroupirent alors et délivrèrent un tir de couverture, galvanisés par la réussite de cette ruse toute simple.
Derrière eux une sourde clameur se leva, couvrant progressivement le bruit des détonations, dans un féroce appel au Sang. La meute déchainée monta à l'assaut.

En face les rangs hésitèrent, tremblèrent devant une telle manifestation de rage, puis suivant l'exemple de quelques fanatiques, ils dégainèrent et s'élancèrent bien décidés à opposer la discipline à la haine, la justice à la soif de vengeance, le contrôle au déchainement des passions.

Motivé malgré lui par ses camarades, Akhenaton se lança moins prudemment qu'il l'aurait voulu dans la bataille. Dégainant son sabre et sa dague longue, le capitaine pesta en constatant que la charge n'avait pas démoralisé ses adversaires et qu'une vraie escarmouche s'annonçait. Il se concentra uniquement sur ce qu'il avait devant lui, seules comptaient désormais son épée et celle de l'adversaire.

M. Stink surfait sur la vague de violence avec aisance, tailladant tout ce qui se présentait devant lui. A ses côtés les Zélés Zélotes affrontaient sans rompre la meute hurlante.
Après quelques minutes d'un furieux combat, le front de la bataille se stabilisa au milieu du premier couloir, loin encore de l'objectif des assaillants : les cellules des prisonniers.
En première ligne, Akhenaton para un coup vicieux de hallebarde avec son fourreau et sa lame croisés, puis rompant, il passa sous la garde de son adversaire pour lui asséner un coup de coude bien senti. Déséquilibré, ce dernier chuta au sol et fut efficacement achevé par un des combattants.

Se retrouvant soudainement face à deux combattants, le jeune capitaine lança son couteau, manœuvre qui surprit le premier, dont le triceps était à présent ornementé d'un pommeau surnageant dans une mare de sang. Puis reculant légèrement face aux assauts rageurs des Marines, Akhen para les coups en guettant une ouverture du côté du blessé. Deux pas derrière lui, Elias se débarrassa de son adversaire avec une dextérité incroyable pour un aveugle. L'ancien contrebandier se battait en première ligne comme si de rien n'était. Réagissant à l'appel de son nouveau capitaine, il vola à son secours, et à deux ils repoussèrent leurs assaillants et purent enfin s'en libérer.

Akhen profita d'une accalmie dans le rythme saccadé de l'affrontement pour regarder autour de lui. Il était au creux d'un demi-cercle défensif, instinctivement formé par les pirates, qui perdaient pied à pied du terrain. Préoccupé par cette mauvaise nouvelle, il ne vit qu'au dernier moment la lame qui fondait sur lui. Se jetant en arrière, il réussit à l'éviter de justesse, mais engagea le duel qui suivit avec un désavantage certain. C'était sans compter sur Elias, qui vint encore une fois le tirer de ce mauvais pas et le curieux homme au bicorne en colonne rompit plusieurs fois, prudent. Les choses s'équilibrèrent quand un deuxième Marine s'interposa, détournant Elias du combat de son capitaine.
Akhenaton releva la tête et constata qu'un cercle s'était formé autour des quatre combattants. Tout le monde observait le duel, qui déterminerait sans doute l'issu de l'escarmouche entière.

Motivé tout autant par ce constat que par la peur de mourir en public, embroché par un énergumène endimanché, le jeune homme tourna autour de son adversaire, essayant de se rappeler toutes les feintes, parades et autres techniques qu'il connaissait. Son style atypique lui procurait un léger avantage, mais l'officier en face de lui semblait être sacrément compétent. Lui laissant l'initiative, Akhenaton resta en garde, gardant bien en vu le deuxième militaire qui pouvait toujours lui faire un coup en traître.

Sans signe précurseur, l’Exécuteur se fendit et, de profil, projeta son bras droit vers la tête de son adversaire. Ce dernier dévia la lame en pestant contre la rapidité du bretteur, qui profitant du fait que son adversaire n'ait pas contre attaqué, ayant eu déjà toutes les peines du monde à écarter les 10 pouces d'acier vrombissant contre son visage, se replaçait et porta cette fois un violent coup de taille. Arrêtant le coup avec son fourreau, Akhenaton vit ici l'occasion de contre attaquer avec sa propre lame. Mais s'il le faisait il pouvait certes mettre à terre son adversaire, mais il se rapprocherait de lui et exposait son flanc gauche à un coup de poignet vicieux qui lui transpercerait le flanc. Ne voulant pas risquer la mort dans ce duel, même si la satisfaction qu'il ressentirait en abattant ce chien de fanatique serait immense, le jeune homme rompit et recula, inquiété par la lueur démente qui brulait dans les yeux du Marine, qui lui n'hésiterait pas à prendre des risques. Le corsaire tenta de dominer son adversaire pendant plusieurs minutes, sortant même sa main gauche à plusieurs reprises, mais sans succès.

De son côté, Elias n'avait pas plus de chance. Son adversaire était un bretteur correct, extrêmement silencieux dans le brouhaha ambiant.

Comprenant qu'ils ne pourraient vaincre leurs opposants dans ce duel improvisé et que la bataille allait reprendre, et que ce ne serait surement pas en leur faveur, le meneur des insurgés cria le signal convenu à l'aveugle qui portant la main à sa ceinture hurla un grand coup et balança un fumigène au sol. Courant comme des dératés jusqu'à l'escalier tandis que certains de leurs camarades s'élançaient pour les couvrir, les rebelles se replièrent la queue entre les jambes. L'assaut sur le 3e étage avait échoué, contrecarré par les lames de L'Aqua.

***

Épuisé et désespéré, Akhenaton envoya ses hommes se reposer et boucler d'accès au troisième étage. Puis il rejoignit la salle d'observation, où une surprise l'attendait :
« Oh mais qui revient vers nous ? Alors Alberich t'as pas réussi à te tirer d'ici discrètement ?
-Non, mais pas du tout, c'est le lieutenant Mijako qui m'a pris en otage, elle m'a obligé à l'aider, je vous jure. Et puis je suis pas un homme de guerre, moi, c'est vous qui n'avez pas su garder l'otage.
-TU OSES NOUS INCOMBER LA FAUTE DE L'EXPLOSION ? Hurla Ethan hors de lui.
-Allons Messieurs du calme. Nous venons d'échouer à prendre le troisième étage et nous avons besoin d'Alberich plus que jamais. Tempéra Akhenaton.
-Et moi j'ai besoin de cette exo-armure ! » S'exclama Albérich
Avant d'ajouter : « Et j'ai un plan... »


***


Amy carra les épaules et inspirant un grand coup, courut sous le feu se mettre à l'abri. S'arrêtant une première fois derrière un bouclier d'une équipe d'assaut, elle fut reconnue immédiatement.
« Lieutenant Mijako, vous êtes vivante ! On n'y croyait plus.
-J'ai réussi à m'échapper Sergent. Vous savez ce qui va se passer ensuite ?
-Le gouverneur Dak a stipulé que si par hasard vous aviez la bonté de vous souvenir de nous, vous seriez bien gentille de prendre le commandement d'une brigade réquisitionnée et de coordonner leur action. Je cite, hein.
-Toujours aussi aimable celui-là. C'est lui dans l'armure ?
-Oui. Il paraissait complètement dément. Je crois qu'il se croit invulnérable. Soupira le Sergent.
-Compris, je vais veiller sur lui. Bonne chance Sergent.
-Vous aussi mon lieutenant. Serguei, escorte le lieutenant jusqu'à la porte des baraquements.
Sur ces mots, le Sergent couru en zig-zag vers le groupe d'assaut le plus proche avant de reprendre sa progression vers les murs.

Enfin arrivée en lieu sûr, la lieutenant regarda autour d'elle et décida d'installer son PC dans le grand bâtiment qui donnait sur l'entrée du complexe carcéral et donc sur l’accueil, les baraquements etc. Elle constata avec plaisir que des hommes de la Milice bourgeoise avaient déjà eu la bonne idée de s'y installer et d'y préparer un poste de commandement secondaire opérationnel avec cartes glanées auprès de la Marine, un hub d'escargophones et suffisamment d'hommes expérimentés.
Prenant le commandement de toute cette petite troupe, Amy posta des guetteurs à toutes les fenêtres et s'assit dans la salle des transmission, regardant d'un œil absent le commandant de sa section appeler les différentes brigades et annoter une carte de la ville. Ceci fait il punaisa sa carte au mur. Puis il essaya bien de s'entretenir avec le lieutenant mais c'était peine perdue, celui-ci était plongé dans ses pensées, traumatisé par ce qu'elle venait de vivre.

Et dire que cette rébellion avait été déclenchée par des pirates qu'elle avait elle-même mis en prison. Maintenant qu'elle y réfléchissait elle était sure que tout cela faisait parti d'un plan complexe, qu'elle avait malencontreusement fait échouer. Le but de tout ceci était probablement l’enlèvement de Sire S., le prisonnier spécial. Et vu que l'agent qui l'avait emmené se battait désormais les armes à la main du côté de la rébellion, on pouvait en déduire qu'il n'était pas plus agent du CP que cet affreux Way Dak. Et puis il ressemblait fortement au capitaine Gudul.
Donc pour résumer on avait des pirates qui s'étaient échappés de leur cellule grâce à des complices à l'extérieur. Soudoyant le capitaine Gudul, ils s'étaient évadés et avaient profité de l'occasion pour s'emparer d'un prisonnier qui les intéressait. Puis ils cherchaient à s'échapper en profitant du chaos créé par une rébellion massive des prisonniers.

Mais alors où étaient passés le prisonnier et la véritable agent du CP ?
Cela ne tenait pas, ils étaient forcément déjà évacués. Peut-être par ce rhinocéros dont lui avait parlé Alberich. Ce qui signifiait que les pirates avaient déjà un plan complexe quand ils sont arrivés sur l'île. Et qu'ils comptaient s'enfuir avec le rhinocéros. Mais ils n'avaient pas eu l'occasion de parler à leurs éventuels contacts sur l'île, et une telle opération ne s'improvisait pas. Par conséquent tout cela avait été planifié avant l'entrée des pirates en prison.
De là en découlait une conclusion terrifiante par sa simplicité : les pirates avaient choisis d'aller en prison. Cela faisait parti du plan. Un plan conçu pour s'emparer du prisonnier et l'exfiltrer.

Néanmoins cela n'expliquait pas comment les pirates comptaient sortir de l'île une fois évadés. Sans doute en utilisant le même moyen que pour leur arrivé : le navire de l'OTAN. Mais comment comptaient-ils s'en emparer à 5 ou 6, en admettant qu'ils survivent tous à l'opération. Peut-être bénéficiaient-ils de l'aide d'Alberich. Non trop compliqué, pas assez sûr...

Soudainement, Amy se rendit compte qu'elle s'était levée et qu'elle faisait maintenant le tour de la table en marmonnant. Rougissant, elle coula un regard au commandant de son escadron, qui ne réagit pas plongé dans ses cartes. Les autres hommes présents dans la pièce guettaient au fenêtre ou pensaient des blessures qu'ils avaient reçus Dieu sait-où.
Reprenant son raisonnement, Amy envisageait sérieusement que le navire de l'OTAN soit d'une manière ou d'une autre tombé aux mains de l'ennemi. Mais comment ? Les pirates disposaient-ils de complices ici, à Standyblue, impossible !
Alors cela signifiait que le navire était sous leur contrôle avant même son accostage au port.

Reconnaissant enfin cette vérité comme une évidence, Amy déroula son raisonnement. Les pirates avaient attaqués un navire de l'OTAN, s'en étaient emparé et avaient livré deux d'entre eux, établissant ainsi une tête de pont dans la prison. Puis ils les avaient libérés et s'étaient emparés de l'objectif de toute cette machination : un prisonnier. Mais avant de pouvoir se replier ils avaient été surpris et avaient déclenchés cette rébellion.

Satisfaite d'avoir compris la situation dans son intégralité, Amy pris soudainement conscience que le navire de l'OTAN était probablement bourré de pirates près à les attaquer dans le dos. Pire ils avaient peut-être été réquisitionnés dans la milice bourgeoise et étaient maintenant infiltrés, près à se retourner dès que le vent changerait de sens.
Abordant le commandant de son escadron, la panique bien en évidence sur son visage, elle l'interrogea nerveusement :
« Dites-moi, vous qui tenez les cartes, le navire de l'OTAN est-il toujours à quai ? Et combien de ses hommes ont-ils engagés dans la milice bourgeoise ?
-Oui il est toujours là. Et une cinquantaine de ses hommes ont pris les armes pour venir nous donner un coup de main. Mais qu'avez-vous lieutenant, vous êtes toute pâle ?
-Vous savez où ils sont ? Je vous en prie, ces hommes sont de dangereux pirates. Ils vont causer des dommages irrémédiables si nous ne les arrêtons pas sur le champ. Donc vous savez où ils sont ? Répéta Amy
-Doucement lieutenant, évidemment que je sais où ils sont, d'ailleurs...
-Où ? Le coupa Amy
-Oh, mais un peu partout dans ce bâtiment, mademoiselle, un peu autour de vous, aussi... Annonça Harry avec un grand sourire.

Amy se retourna brutalement, autour d'elle les hommes qui paraissaient si occupés à veiller sur la sécurité des civils la fixaient, désormais un petit sourire vissé sur leur lèvres et un pistolet dirigé vers elle dans leurs mains.

« Lieutenant Mijako vous êtes notre prisonnière, n'essayez pas de vous échapper, plus de la moitié des hommes ici ont du coton dans les oreilles et vous abattront au moindre doute sur vos intentions. Nous allons rester calmement ici. Et vous allez me donner votre escargophone.

Au bord de la crise de larme, désespérée de se retrouver encore une fois aux mains de forbans, Amy porta la main à son ceinturon pour y détacher son arme de service et son escargophone, mais ce dernier resta introuvable.
« Je... Je, je ne l'ai plus. On me l'a pris ou il a du tomber, je vous jure. Je, je vous jure que c'est la vérité. J'essaye pas de vous entuber... Pitié... »

Entendant le dernier mot, prononcé avec tant de désespoir et de résignation, Harry se laissa attendrir un peu et décida de la croire. Il la fit s'asseoir dans un coin et attendit, espérant de tout cœur de voir jaillir de la mêlée son capitaine.


***


« Par les toits, hein ? C'est de la folie, ils vont nous tirer comme des lapins.
-Pas si on les aveugle, regarde ! » Déclara Alberich en dévoilant soudainement une sacoche pleine à craquer de petites boules grises.
-C'est pas des mites, tu sais... Ironisa Gulden, dubitatif.
-C'est ça moquez-vous, moquez-vous... Et profitez-en car dans moins de dix minutes vous vous prosternerez devant mon génie. Philistins !
-Bon, tu nous expliques, parce que c'est pas comme si on était à découvert là. S'impatienta Ethan qui jetait fréquemment derrière la cheminée qui les protégeait pour observer la cour et les tireurs marines.
-Doucement. Alors messieurs qu'est ce qu'on veut nous ? » Harangua Alberich.
-S'évader. Et vite avant que les autres se redent comptent qu'on les abandonnent. Répondit Akhenaton, un brin impatient, fusillant du regard l'orateur.
-Et pour cela on va passer par les toits. Vous voyez ce toit en face de nous. Enfin non, vu que là on est à l'abri, enfin pas grave. Donc là on est à l'ouest du bâtiment prison et en face de nous se trouve les baraquements. Et si on arrive sur le toit de ceux ci, on peut se glisser dans un soupirail et rejoindre le mur d'entrée à l'abri et de là on passe par une fenêtre et à nous la liberté ! Exposa l'inventeur.
-Brillant, mais comment fait-on tout ça sans se faire plomber ? On court en zig-zag ? Demanda Elias d'un ton las.
-On utilise ceci : des fumigènes de l'armée. Je les ai chouravé quand je suis allé négocier ma prime.
-De mieux en mieux, dès qu'ils vont les voir ils vont mitrailler à l'aveuglette dedans et on se fera découper quand même. Reprit Gulden.
-Pas si on lance partout...
-Qu'est ce que tu veux dire ? Demanda Akhenaton, qui commençait à comprendre.
-On les inonde de fumigènes. On en balance la moitié dans la cour et un peu sur le toit et on garde le reste pour plus tard. Et là...
-...ils vont paniquer et tirer partout comme des malades et avec un peu de chance... compléta Akhen.
-... les insurgés feront une sortie et ça élargira la diversion. Conclut Alberich
-Ok, c'est jouable. Décida le capitaine. Mais ça n'explique pas comment on fait pour franchir le vide.
-Avec ça ! Sourit Alberich en sortant un objet oblong des ombres.
-Un lance-harpon ? S'étouffa Ethan. Tu veux qu'on joue aux funambules ?
-Juste une personne... Attendez vous avez tous un passé de voleurs derrière vous. Vous savez forcément faire ça non ? S'étonna Alberich devant les regards dubitatifs de ses camarades.
-Je rêve où il vient de confondre voleur et saltimbanque, là ? Fit mine de s'interroger Ethan.
-Allons, les voleurs sont aussi des équilibristes de haut-vol, des montes en l'air, des acrobates de la débrouille. Vous n'avez jamais utilisé un cirque comme couverture ou pour monter un de vos coups ? pff, votre vie devait être bien morne. S'enflamma le génie.
- Je te rappelle qu'on habitait dans un quartier de miséreux, donc on avait pas trop les moyens pour ce genre de folie. Souffla Gulden.
-Bon allez je le fais, ton truc. Se décida Akhenaton. En plus il y a des fumigènes, je verrais pas le sol. Je flipperais pas.
-Sûr, tu verras même pas tes genoux avec ces machins alors comment tu vas faire pour suivre la corde. S'inquiéta Elias, un rien sarcastique.
-Je la sentirais. Et puis j'aurais la deuxième corde en soutien. Le rassura son capitaine.
-Quelle deuxième corde ?
-Eh bien celle qui va me permettre de fabriquer le pont de singe. Comment vous allez traverser, vous, hein, sinon ? N'est-ce pas Alberich ?Expliqua le futur funambule.
-Hein ? Oui Akhen, oui. Marmonna ce dernier, accaparé qu'il était avec son lance harpon.
Ok on est prêt. Gulden tu tires sur la cheminée et tu plantes le harpon, puis tu fixes la corde à celle-ci. Dit-il en tapotant celle qu'il avait derrière lui. Dès que c'est fait et qu'Akhen est attaché, je les enfume et c'est parti.

Sitôt dit, sitôt fait. Les fumigènes explosèrent au bon endroit, plongeant la cour dans un chaos sonore indescriptible. La plupart des sous-officier paniquèrent et donnèrent l'ordre de tirer droit devant eux, fauchant les quelques pirates qui avaient vu là une occasion de surprendre les Marines. Mais globalement observèrent les pirates sur le toit chacun resta bien à sa place derrière son couvert, persuadé que c'était l'autre qui les avait lancé et qu'il préparait un mauvais tour.

Laissant derrière eux un soupirail embroché par la lame d'orobeum, le commando s'infiltra dans les bâtiments de la Marine, longeant les murs et accomplissant de petits détours. Ils auraient pu prendre à revers nombre de tireurs embusqués et surprendre les troupes dans la cour, donnant un gros coup de pouce à leurs alliés de circonstance, mais ils s'y refusèrent conscients de l'urgence de la situation.
A
u bout de quelques minutes particulièrement stressantes ils arrivèrent en vue de la rue. Une fenêtre grillagée leur barrait l'accès à la liberté, sans compter le fait qu'ils étaient à plus de dix mètres du sol. Dieu merci il n'y avait pas de douves, sans doute pour faciliter la reprise de la prison en cas d'insurrection particulièrement importante. Jetant un petit coup d'oeil pour observer les forces en présence, Ethan reconnut un visage parmi ceux qui guettaient du bâtiment en face.
« Capitaine, nos gars sont là !
-Quoi, comment ça ?
-Ben regardez, on a une dizaine de cannoniers qui montent la garde l'air de rien. Y en a même un qui discute avec un Marine. Décrivit Ethan.
-Parfait, ça va nous faciliter les choses. Dis-leur avec un miroir d'attirer le maximum de gens à l'autre bout de la ville dans 10 minutes. Pendant ce temps, Gulden fait plsuieurs corde avec ces draps et Alberich ira balancer à mon signal des fumigènes un peu partout. On scie cette grille, on descend en rappel et on prend nos jambes à nos cous, couverts par Harry et ses hommes.

Dix minutes plus tard, dans le PC du lieutenant Mijako :
« Bon vous avez bien compris lieutenant ? Vous appelez toutes les brigades bourgeoises et vous leur dites qu'un groupe de prisonniers c'est échappé et qu'ils se dirigent vers les montagnes. Les forces doivent donc se redéployer pour les intercepter ici, ici et ici. Énonça Harry tout en pointant des zones sur la carte murale
Ne vous inquiétez pas je vous aiderai. »

Harry se montra ensuite à la fenêtre et fit le signal convenu. Les fumigènes allaient être lancés.

Dans une petite cellule de la caserne donnant sur la cour, Alberich sortit le petit escargophone de sa poche. Il l'avait piqué à Amy et comptait bien l'utiliser pour retourner la situation à son avantage. Trouvant le numéro du gouverneur Dak, le génie vérifia que personne ne l'écouta et appela.
« Allo ?
-Allo gouverneur Dak, ici l'aide de camp du lieutenant Mijako, des pirates aussi s'échappent par l'aile ouest. On a besoin de forces dissuasives pour les ramener au bercail, je suis sûr que s'ils s’aperçoivent qu'ils sont pris en chasse par un tel justicier ils se rendront d'eux même.
-Par l'aile ouest, vous dites ? Merci mon brave, l'Aqua se souviendra de vous.

Satisfait, Alberich largua le reste de ses fumigènes, inondant une nouvelle fois la cour et la rue qui longeait la porte de la prison. Puis il rejoignit Akhenaton qui sciait les barreaux de la grille, puis descendit en rappel la façade et rasa les murs en direction de la Lance D'Odin.

Harry plissa les yeux essayant de distinguer quelque chose à travers lui. Soudain un gars à côté de lui s'exclama :
« Ca y est je les vois ! J'ai vu 5 ombres passer en courant.
-Ok, c'est surement eux. Attendez c'est quoi ça ? Merde, le taré dans sa boîte en ferraille les poursuit. Et en plus il a toute une tripotée de Marines avec lui. Comment on va faire ? Réfléchit Harry avant de retrouver l'inspiration et agripper Amy par le bras pour l’amener juste à côté de lui.
« Vous connaissez cet officier ? Celui qui vient juste de sortir de la fumée et qui tire en l'air.
-Oui c'est le sergent Serguei ? Qu'est ce que vous voulez lui faire, c'est un brave homme !
-Moi, rien, mais vous vous allez l'appeler et lui ordonner de se dérouter pour intercepter les pirates qui ont forcé le barrage ici, et n'hésitez pas à vous servir de votre pouvoir au besoin.
-Mais il ne va pas laisser le gouverneur sans protection. Objecta Amy.
-Il ne va pas le faire car nous prenons sa place. Ricana Harry.
-Si vous croyez que je vais envoyer mon supérieur à la mort... Tuez moi plutôt !
-Allons lieutenant ne soyez pas si catégorique, je vous promet qu'on ne le tuera pas. On veut juste négocier notre départ.

Poussant à fond les manettes de son engin, Way Dak trépignait à l'idée de rattraper et de convertir ces infidèles à l'Aqua. Ils courraient certes plus vite que lui mais lui il ne se fatiguait jamais, il ne renonçait jamais, et ses vaillants Marines non plus. D'ailleurs pourquoi Diable était-ce le lieutenant Mijako qui courait derrière lui désormais ?
Way Dak réfléchit un moment et décida que les réguliers étaient surement en train de les contourner. Encore une affaire rondement menée !

Mais le meneur de l'Aqua commença à douter en voyant poindre à l'horizon les gréements du navire de l'OTAN, ils voulaient surement s'emparer du navire! Poussant encore sur les manettes, Way Dak accéléra la cadence de marche du Poing de L'Aqua qui gagna alors continuellement du terrain sur ses proies.
Mais les fuyards impies ne paniquaient pas, au contraire, ils semblaient reprendre confiance au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient du navire et de ses canons. Canons qui étaient d'ailleurs pointés droit sur lui. Sur le pont, une forêts de fusils le tenait également en joue, lui et ses vaillants Marines.

Qu'importe, le Poing du Prophète écraserait tout ces sales traîtres. De toute façon il avait toujours pensé qu'on ne pouvait pas faire confiance à des mercenaires.
Ce serait surement du suicide pour les troupes massées derrière lui, mais ce serait dans la gloire de l'Aqua et puis une maudite de moins dans ce monde, morte pour l'Aqua en plus, cela ne pouvait pas être négatif.
Déterminé, Way hurla dans son micro l'ordre d'attaque immédiat, avant de charger dans un fracas métallique... Et de s'arrêter une dizaine de pas plus tard, constatant que personne de le suivait.

Contrarié, Way pesta contre ses maudits qui décidément ne méritait pas la moindre considération. Il allait leur montrer comment se battait un haut membre de L'Aqua si c'est qu'ils voulaient. C'est alors qu'il remarqua que l'inventeur avait saisi un mégaphone et s’apprêtait à lui parler. Peut-être que ce fou pensait qu'il allait se rendre.
"Gouverneur, vous êtes foutu, rendez-vous! Nos hommes tiennent le lieutenant Mijako et nos bouches à feu auront raison de votre blindage. Mais nous vous laissons une chance de vous en sortir: si vous acceptez de nous céder un bras de votre exo armure et que vous nous jurer de nous laisser partir, alors vous aurez la vie sauve et le lieutenant Mijako aussi. Et vous pourrez mater l'insurrection qui se répand dans vos prisons. Réflechissez bien Gouv...
-TARTUFE! CHIEN IMPIE! C'EST TOUT RÉFLÉCHI! JE VAIS T'EMPOIGNER ET T’ÉCRABOUILLER, VERMINE!

Une fois c'est mots prononcés, plongé dans un état proche de la démence, Way Dak appuya sur tous les boutons en même temps, espérant déclencher le feu divin sur cet imposteur qui osait transiger avec l'Aqua.

Voyant l'U-Marine saisit d'étranges convulsions, Al craignit une mauvaise surprise et ordonna laconiquement d'abattre la chose:
"Feu!"

Des dizaines de détonations lui firent écho, ainsi que deux lourdes secousses, indiquant que les pièces de 12 avaient elles aussi répondu à son appel.
Mais alors que tous ses projectiles mortels fondaient sur lui, Way finissait son petit tour des boutons et autres poignées et le Poing de L'Aqua vrombit et s'envola, de puissants turbo-propulseurs sous ses pieds le transportant en sécurité vers une destination inconnue tandis que son propriétaire, surpris hurlait des injures à ses assaillants.

Un grand silence salua cette disparition inattendue. Mais les cris des Marines se rapprochaient de plus en plus, et les pirates devaient disparaître et vite, et tant pis pour Alberich.

Amy ne se fit pas prier pour dissuader les Marines d'intervenir, usant de son pouvoir pour persuader un groupe de feydakins que, non vraiment, cela ne valait pas la peine de se faire sauter sur le pont du navire.

C'est ainsi que l'équipage de la Lance D'Odin parvint à s'extraire des geôles de Standyblue et à y exfiltrer un prisonnier de grande valeur, le tout sans tout autre dommage que le poids de centaines de morts sur la conscience.



Akhen
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