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Siège de Chikara

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Message par ANBU Chikara 3/6/2011, 23:17

Un moineau pépia gaiement, tout en sautillant de la démarche caractéristique des oiseaux. Le sous-bois bruissait de ses bruits habituels, et la lumière jouant entre les feuilles donnait une atmosphère féerique au bosquet. Le petit oiseau plongea plusieurs fois son bec dans la terre meuble, cherchant des graines ou des insectes, puis voleta jusqu'à une branche en bordure de la tache de verdure.
Le bosquet était relativement isolé sur le flanc d’une colline, et protégeait ses occupants du vent étonnamment fort. Le moineau inclina la tête sur le côté, regardant les taches rouges devant lui. La brise, plus forte en dehors du petit bois, amenait à l’oiseau une odeur de fumée. Il ébouriffa ses plumes puis les lissa du bec, gardant toujours les yeux fixes sur les feux plus loin.
Le moineau prit son envol en se laissant tomber de la branche, puis plana le long du flanc de la butte, pour s’arrêter dans un buisson. Il fureta quelques instants puis repartit. Rien a manger. Une ombre soudaine au-dessus de lui le fit frissonner, et il plongea à l’abri d’un arbuste. L’oiseau de proie reprit de l’altitude, toujours à la recherche de son prochain repas. Alors que la panique retombait, le moineau jeta un coup d’œil entre les branchages. Le camp était beaucoup plus proche, désormais.

Une fléchette transperça le moineau de part en part, le clouant au tronc frêle de l’arbuste.

Masque de Fourmi


Dans un autre sous-bois, à quelques kilomètres de là, un homme sursauta violemment, puis passa de sa position allongée dans l’herbe au pied d’un vieux chêne à une position fœtale. Après quelques minutes à haleter bruyamment tout en frissonnant, il parvint à retrouver son calme et le contrôle de son corps. La mémoire de ce qu’il avait vu avant sa ‘’mort’’ lui revint brutalement, et il se mit debout maladroitement.
Quelques étirements plus tard, l’homme, dont le visage était caché par un masque représentant une fourmi, ou à tout le moins un insecte, trottinait droit vers le nord. Au fur et à mesure, son rythme s’accélérait, devenant une foulée de plus en plus rapide tandis que le chakra mobilisé augmentait. Quand il atteint sa vitesse de croisière, il n’était plus qu’une tache brune et floue aux yeux de l’aigle qui chevauchait les vents au-dessus de lui.

Sous le masque, Kiyoshi se mordait la lèvre jusqu’au sang. Qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Une armée, sur le bord de l’océan de l’ouest ! Arasu avait-elle décidé d’attaquer ? Si seulement il avait pu en apprendre plus… Mais la situation le forçait à fuir avec les funestes nouvelles qu’il portait. Chikara aurait le temps de se préparer à repousser l’envahisseur. Car il ne faisait aucun doute que l’incursion visait le village du désert. Seul le royaume de Kuma se trouvait dans cette direction aussi, et personne n’aurait l’audace d’effectuer un tel déplacement de troupes sans prévenir les trois villages. Du moins, personne doté d’intentions pacifiques, s’entend.
Kiyoshi était trop jeune pour connaître la précédente guerre autrement que par des témoignages ou des livres d’histoire. Mais il savait qu’il n’avait pas vraiment envie d’en être. Cela dit, ce n’était pas comme s'il avait le choix. Sa famille avait toujours été animée d’un fort patriotisme, et le lui avait transmis. Il ferait ce qu’il faudrait pour le village, mais ça ne voudrait pas dire qu’il se battrait pour le plaisir. Pas comme certains psychopathes hantant les rangs de l’armée chikarate…

Anbu Fourmi n’en avait pas vu assez pour connaître notamment les forces totales des futurs assaillants ou même d’où ils venaient, ce qui pourrait fournir un indice sur leur puissance. Le vide total, si ce n’était qu’ils allaient subir une attaque et qu’il était repéré. Oh, ils ne connaissaient probablement pas sa position exacte, mais ils étaient parvenus à savoir qu’il utilisait l’esprit d’un moineau comme transporteur. Pire, ils avaient identifié le moineau exactement, et l’avaient tué sans qu’il puisse même retirer son esprit avant le choc.

Tout le monde savait que les spécialistes des jutsus animaliers étaient les ninjas de Nagame. Les pointures continentales, aurait-on pu dire. Mais ça ne prouvait rien, au final. Si ce n’était qu’il était actuellement suivi par trois shinobis capable de soutenir son train. Ils l’avaient déjà retrouvé, et bien plus vite que prévu. Et ils couraient aussi vite que lui. Il accéléra sensiblement, pour se rendre compte que ses suiveurs étaient passés à la même vitesse que lui, mais n’entendaient pas le rattraper tout de suite. Ils souhaitaient probablement le fatiguer pour le tuer plus facilement ensuite. Ou mieux, le capturer vivant pour lui extorquer les informations qu’il possédait.
Evidemment, ils n’y arriveraient pas. Sa main alla de sa poche à sa bouche, déposant une capsule de cyanure sous sa langue. Il irait le plus loin possible, en emporterait le plus possible, puis se suiciderait. Kiyoshi grimaça malgré lui. Même pas la trentaine, et déjà droit au sacrifice…

L’homme au masque de fourmi ralentit à sa vitesse précédente pour économiser ses forces. C’était à cette allure qu’il pourrait courir le plus longtemps. Sans surprise, ses poursuivants ralentirent aussi. Attendant de voir s’il décélèrerait encore un peu plus tard, dévoilant ainsi sa faiblesse. Ils pouvaient toujours rêver !
Cela dit, comme il ne pouvait pas soutenir ce train indéfiniment, il ferait peut-être mieux de les affronter tout de suite. Kiyoshi ne le pensait pas vraiment, mais le fil de ses pensées se dévidait inlassablement. S’il les combattait sur place, en plus de ne pas connaître leur niveau, il serait en infériorité numérique. Au vu de leur vitesse, peu de chances qu’ils soient en dessous de juunin. Ce serait peut-être même des adversaires de son niveau. Autant dire qu’il n’aurait aucune chance.

Ses poursuivants devaient être à cinq cent mètres en arrière. Il fallait qu’il trouve un stratagème pour les semer… Il serait bien allé sous terre s’il avait été doton, mais le katon n’était pas très utile quand il s’agissait de devenir discret. Ou du moins il n’en avait pas entendu parler. Il bifurqua vers le nord-est en diminuant son aura au maximum. Il grimaça quand ses poursuivants répercutèrent le changement de direction. Ils avaient soit un En très étendu, autant que le sien, soit ils arrivaient à lire la minuscule aura caractéristique de la vie. Ou…
Kiyoshi sauta par-dessus un creux du terrain, puis repartit droit vers le nord. Il commençait à se sentir déstabilisé par ses poursuivants inlassables. Au loin, un village commença à se dessiner à l’horizon. Un dilemme, encore. Passer au milieu, contourner ? Masque de Fourmi n’avait pas le temps de tergiverser et de gaspiller ses forces. Il décida de tracer droit au milieu, par la grand-route.

Les deux miliciens à l’entrée abaissèrent leurs hallebardes au ralenti pour le stopper. Lui aussi, en temps que simple civil, aurait eu peur si un homme courant suffisamment vite pour que ses jambes semblent floues lui aurait foncé dessus. Il sauta souplement par-dessus les armes et reprit sa route. Manque de bol, l’artère principale était pleine à craquer de gens et de bêtes. Pile le jour du marché aux bestiaux, comme qui dirait. Pas de chance.
Sans hésitation, Kiyoshi sauta sur un mur et se mit à courir dessus. Plus lentement, puisqu’il ne pouvait se permettre de détruire les habitations en booster ses pas au chakra, mais tout de même à un rythme fort acceptable. Si les autres faisaient le tour, il aurait un peu d’avance, normalement…

A la sortie du village, pas de signe de ses poursuivants. Mais il était trop tôt pour se réjouir, Kiyoshi le savait. Quelques minutes plus tard, une ombre courait parallèlement a lui, à une vingtaine de mètres, tournant délibérément le visage vers lui. Et montrant un masque d’ANBU. Fourmi hocha la tête et se rapprocha de son confrère, tout de même sur ses gardes. De près, il vit que c’était Masque de Lézard.
« Salut, Fourmi. Pourquoi t’es si pressé, un problème ? »
« Une armée sur la côte de la mer de l’ouest. Qui se dirige vers le nord. » Lézard siffla entre ses dents.
« Et bah, ça, c’est de la nouvelle, hein ? »
« Et je suis poursuivi par trois personnes capables de soutenir cette vitesse et d’accélérer, en plus de me suivre à la trace. »
« Ca rigole pas, on dirait. »
« Evidemment que ça rigole pas. » Kiyoshi commençait à être exaspéré. Lézard était si insouciant, alors qu’il était, selon les rumeurs, le membre le plus âgé de l’ANBU. En tout cas, il était sans aucun doute le plus gras. Petit, court sur pattes, il tricotait pour se maintenir à la vitesse de Fourmi, qui ralentissait à peine.
« Bon, comme tu cours plus vite que moi, j’vais te donner un coup de main, okay ? »
« Ca marche. Bonne chance. »
« Moi qui voulais prendre ma retraite après cette mission… »

Oh oui, pauvre, pauvre Lézard. Tout d’un coup, celui-ci disparut dans le sol, dans un nuage de poussière. Son aura était également devenue indétectable. Bon, il était petit, gros, avec de petites jambes arquées, mais il était drôlement bon quand même. Comme quoi… Kiyoshi sentit vaguement un projectile de chakra pulvériser un oiseau loin en altitude, transformant l’aigle qui le surplombait depuis le début en fragments d’os et de plumes qui alla s’éparpiller un peu partout au fil du vent. C’était donc comme ça qu’ils l’avaient suivi…
Fourmi s’en voulut de ne pas y avoir pensé. Il avait un peu perdu les pédales, la surprise et la panique aidant. A mesure qu’il avançait, il perdit ses poursuivants, qui devaient être déstabilisés par la mort de leur informateur ailé et l’irruption soudaine d’un ennemi. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à courir.

Des heures plus tard, dans le désert, Kiyoshi avertit tous les gens qu’il croisait de l’armée en approche. Elle mettrait sans doute encore quelques temps pour arriver, de l’ordre d’une journée pour rester ensemble sans trop étendre les lignes de ravitaillement. Mais la priorité restait d’avertir le Quartier Général. Finalement, en sueur, épuisé, l’homme au masque de Fourmi traversa les portes sous le regard neutre des gardes. Ceux-ci n’étaient qu’une sorte de vitrine, la fin d’un couloir surveillé s’étendant sur tout le désert. Ne perdant pas un instant, il traversa entre les passants, évita quelques gamins braillards, puis entra en trombe dans l’enceinte du quartier général de Chikara, oubliant tout, sauf son but, avertir Kenji Kuroda, le Chikage.

Il arriva et demanda une audience immédiate auprès du Kage, en précisant que les conseillers de celui-ci devaient être prévenus aussi. Le chef suprême du village fut donc alerté dans les plus brefs délais et moins de dix minutes après, tout ce qui avait pu être contacté comme officiers ou conseillers était présent. L’agitation et l'épuisement visibles dont était traversé Fourmi ne laissaient présager rien de bon à l’ensemble des personnes présentes. Chacun avait été convoqué dans la précipitation, sans le moindre détail et l’inquiétude avait commencé à faire surface dans l’esprit de tous. Seul Kiyoshi savait.

Il parla vite et sans bavures, donnant juste les faits et un ordre de grandeur du nombre de têtes marchant sur Chikara. Il expliqua brièvement la mort de son éclaireur, le moineau, avant de mentionner la course-poursuite entre lui et ses assaillants.

« On vient de me prévenir que trois hommes ont été repérés et encerclés, en mauvais état. » Intervint le Kage au moment où il en parlait.
« Ces hommes essayaient de garder une certaine distance avec moi pour me laisser m’essouffler. Ils me suivaient à l’aide d’un aigle. »
« Message reçu. Bon, comme la situation d’urgence l’indique, nous allons appliquer des mesures rapides. » Il regarda le chef de l’Anbu un instant. « Je veux que tous les ninjas membres de l'Anbu en faction au village soient sur le pied de guerre d’ici deux heures. Et masqués. »
« Compris. »
« Juzo, faites rassembler tous les ninjas du village et commencez à préparer un jeu de plans de bataille. » Le tacticien et stratège hors pair des Ogawas acquiesca.
« A vos ordres. »
« Zeshin, je veux un messager en partance pour Gensou et Mahou, ils doivent être prévenus au plus vite, je veux aussi que soient prévenus l’ensemble des ninjas en mission. Si leurs actions peuvent permettre de retarder au maximum l'arrivée de l’armée adverse, qu’ils agissent, en n’oubliant pas de privilégier le retour de chacun ici. »
« Bien, j’y vais. »

Tous furent assignés à diverses tâches, toutes plus importantes les unes que les autres. Tokuma Funamitsu, chef des renseignements, était chargé de découvrir tout ce qui pouvait concerner leur ennemi, leurs méthodes, le degré de leur avancement. Masato Nagao, le directeur de l’académie, d’intensifier l’entraînement des jeunes recrues ainsi que de l’accélérer en promouvant ceux qui étaient presque prêts. Le rapatriement des marchands fut dirigé par le clan Eino, celui des civils en général, par la police de Zenko Nomiko. La totalité des médecins et chirurgiens fut réquisitionnée et placée dans une optique d’hécatombe imminente. Bref, chacun avait son propre rôle.

Ne restaient désormais autour du Kage qu’Idehiro Masumane, chef des forces spéciales, Juzo Ogawa, en pleine réflexion, ainsi qu’une poignée d’Anbus, dont Fourmi. Celui-ci restait sidéré devant le professionnalisme et la rapidité de pensée de son Kage qui, désormais, parlait plans d’attaque avec son stratège favori. Le dialogue entre les deux hommes était complexe. Ils devaient penser à tout en même temps. Le soleil de Chikara avait l’air de frapper plus fort depuis quelques instants et Kiyoshi étouffait. Il aurait voulu que tout ça ne soit jamais arrivé, qu’il nage en plein rêve. Mais là, devant l’énormité de la situation, il devait faire preuve de courage.


Masque de Guêpe


Le désert défilait à toute vitesse sous les pas d’Aiko, mais elle courait sans s’arrêter. Chaque serpent, homme ou autre habitant des sables la regardaient passer sans oser, ou même pouvoir, l’arrêter. Elle réfléchissait tout en courant. Y avait-il un espoir de victoire dans cette guerre ? Elle-même ne le savait pas, la seule chose dont elle était certaine était qu’il fallait qu’elle avertisse Gensou au plus vite. Zeshin avait rapidement fait sa décision pour le messager à envoyer aux autres villages, et avait rapidement saisi qu’un Anbu irait sans doute plus vite, même si ce faisant il perdait en force combative.

C’était donc la jeune femme au masque de guêpe, la plus rapide de tout Chikara qui avait été envoyée. Ses cheveux virevoltaient et semblaient s’échapper, comme si ses pensées souhaitaient s’envoler. Ses muscles fins se contractaient en rythme ; quelques gouttes de sueur coulaient sur son visage ; elle haletait. L’air du désert semblait peu à peu se rafraîchir, et c’est bientôt sur la plaine qu’elle déboucha. Elle s’arrêta quelques instants, regardant à droite et à gauche, ne percevant aucun mouvement. Bien, elle n’avait pas été suivie. Elle courut encore quelques kilomètres supplémentaires avant de se poser dans une auberge non loin de là où elle prit une bonne nuit de repos.

Elle reprit le lendemain le chemin menant à Gensou, avec un rythme plus lent que la veille mais que peu de monde aurait encore pu suivre. Elle exécutait de nombreuses haltes régulières et brèves, seulement pour boire et manger. Son objectif de la journée était d’atteindre la rivière avant la nuit, afin de s’y reposer. À cette allure, elle serait à Gensou en trois jours tout au plus. De là-bas, ils enverraient quelqu’un à Mahou et elle pourrait rentrer aider son village.


Masque de Fourmi


L’organisation du village avait brusquement changé, pratiquement chaque anbu avait été assigné à la direction d’une demi-douzaine de juunin, qui, eux-mêmes avaient sous leurs ordres trois chuunins et une quinzaine de Genins. Ils ne supervisaient que de loin, mais déjà, Fourmi ne se sentait guère à l’aise. Il avait plutôt l’habitude des missions en petit comité, plutôt que de prendre la tête d’un bataillon de guerre. Mais le nombre de Kounins prévu à cet effet était trop faible et l’on avait besoin de gradés. La stratégie de défense avait été établie mais non révélée aux soldats. Ils restaient donc dans l’attente des ordres, sans trop savoir où ils allaient. Les plus gradés entraînaient les autres, ils établissaient des embuscades, jouaient sur leurs atouts et leurs défauts, organisaient des joutes, leurs apprenaient à tenir une garde, improvisaient quelques défis ; tout ce qui pouvait être bénéfique était appliqué, et chacun progressait à une vitesse peu commune.

Kiyoshi les observait d’un œil morne, attendant impatiemment le signal des éclaireurs qui annoncerait l’arrivée de l’armée Nagaméenne. Il discutait, tantôt avec Cheval, tantôt avec Renard, qui, tous deux, avaient un brin plus d’expérience que lui. Très peu cependant dans l’art de la guerre, ils étaient tous trop jeunes pour avoir connu autre chose que de simples missions où l’adversaire ne représentait au maximum qu’une centaine d’hommes à la fois. Ceux qui avançaient sur eux étaient quelques milliers et bien plus que de piètres brigands, des ninjas entraînés, sûrement dans l’optique d’une guerre. Guerre qui était on ne peut plus imminente.

« Quelles sont les nouvelles ? » Demanda Fourmi à Renard, qui, en plus de diriger son régiment était un des éclaireurs qui partaient régulièrement découvrir les nouvelles avancées de l’ennemi.
« Bah… Pas grand chose. Ils continuent d’avancer, toujours assez rapidement. Nos quelques hommes qui s’y sont attaqués ne leurs ont pas causés de nombreuses pertes, mais au moins ils les ralentissent un peu. En ce moment, ils doivent avoir atteint les abords du désert. »
« Combien d’hommes reste-t-il à l’extérieur ? »
« Une vingtaine d’équipes, tout au plus, composées de deux à quatre ninjas. Ainsi que Guêpe, elle est partie avant-hier pour Gensou. »
« Mouais, ça m’a pas l’air terrible… »
« Pour l’instant, nous n’avons subi aucune perte, si ce n'est celle de Lézard, ç’aurait pu être pire. »

L’Anbu Fourmi leva les yeux. Un faucon passait juste au dessus d’eux. Il tenta de prendre contact avec l’animal, pour vérifier que ce n’était pas une tentative d’espionnage de Nagame avant de se concentrer de nouveau sur le bas de la colline. Parmi les ninjas qui s’entraînaient là, combien auraient la chance de survivre à cette guerre ? Aucun peut-être, ou tous, personne ne pouvait prédire ce qui allait se passer. Un coup de vent se fit ressentir, Kiyoshi frissonna, rentrant sa tête dans ses épaules. Il avait un mauvais pressentiment et cela lui donnait mal au cœur.

La nuit était déjà tombée lorsque Fourmi rentra se coucher. Ses affaires avaient été déplacées dans une tente, préparée juste pour l’occasion. Il était ainsi prêt à toute éventualité et directement à son poste. Il dormit mal cette nuit-là, malgré la fatigue. Ses doutes au sujet de la guerre ne l’avaient toujours pas quittés et il se donnait des migraines à force d'y penser. Il sortit de l’espace renfermé de la tente qui l’oppressait. C’est ce moment que choisit Cheval pour arriver.

« Les éclaireurs sont revenus. Ils se sont fait attaquer dans le secteur d’influence de Chikara. Nous sommes en guerre ouverte. »
« Et ? »
« Le Kage veut que nous rentrions nos hommes dans l’enceinte du village. »
« Bon, il faut que j’aille les réveiller, la raison ? »
« Je ne sais pas vraiment, Lézard m’a juste dit qu’on devait passer derrière les murs et ne plus sortir. »

Kiyoshi était déjà inquiet des tournures que prenait l’événement mais là, le regroupement de tous les ninjas au sein du village était pour lui un mystère. L'abri des murs était sensiblement plus utile contre des combattants lambda que contre des ninjas. Il alla chercher chacun des veilleurs surveillant les autres shinobis assoupis en leur dictant de réveiller leurs coéquipiers et de rentrer ensembles à Chikara. Lui-même prit la direction des portes lorsque tous furent sur le chemin.

Il se dirigea vers les locaux du quartier général pour savoir ce qui se passait. Quelle était la nouvelle invention génialissime du sieur Ogawa ? Pourquoi tout ce chambardement alors que toutes les équipes avaient été sommées de garder leurs postes même pas vingt-quatre heures plus tôt ? Une découverte inopinée ? Un changement brutal de stratégie ? L’homme au masque de Fourmi se trouva au milieu de ses confrères en arrivant à l’étage supérieur. Tout le monde voulait savoir ce qui se passait. On se serait cru à la foire tant les piaillement des ninjas étaient ridiculement forts.

Soudain, un grand silence se fit dans la salle. Chaque Ninja présent, quel qu’il soit, s’était tu à l’arrivée de Kuroda. Fourmi, ainsi que tous les autres dans la salle ressentirent un immense soulagement lorsque le Kage prit la parole.

« Chers frères d’armes, depuis cinq minutes, tous les Chikarates qui étaient dans le désert sont désormais sous couverture de l’enceinte du village caché du sable. Et depuis un peu moins de temps que ça, l'équipe de défense a activé le Buryoku no Jutsu. Chikara est désormais entourée de cinq cent mètres de sables mouvants sur lesquels il est impossible de marcher. De plus, une partie des ninjas maîtrisant le fuinjutsu à un niveau honorable est en train de réactiver, réalimenter et renforcer les sceaux protecteurs des murs. »
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Message par Ryu Shimima 25/8/2011, 23:45

- "Purée, ça fait du bien !" lançais-je tout en remuant la queue, accoudé au bar.


C'était une chaude journée, comme presque tous les jours à Chikara. Je venais de m'envoyer une bonne bière, avec ma sœur, qui se contenta d’acquiescer à ma gauche. En fait, c'était elle qui avait insisté pour qu'on passe par le Yakiniku avant de prendre le service, mais ça m'arrangeait bien. Elle commanda deux nouvelles boissons.


- "Bon, tu surveilles l'heure quand même ?" lui demandais-je inquiet, alors que sans m'écouter elle entamait son second verre. "Koko ? Eho ! T'as pas oublié qu'on doit patrouiller, cette après-midi ?" ajoutais-je en lui tirant la queue.

- "Aïe ! Oui, oui... Phrase exacte de M.kounin-pète-rouleaux : "Binôme Shimima, votre prochaine mission, pour ne pas changer, sera de surveiller le secteur Sud-Est numéro 6 du désert, à partir de cette après-midi et jusqu'à demain matin inclus". Secteur ou on ne rencontrera probablement qu’un golem ou un marchand paumés, à l'aube, si on a de la chance." ajouta-t-elle, blasée. "Y'a pas le feu."

- "Au moins, on connaît le coin. Personne ne passe par là l'après-midi, on se trouvera un coin pour faire la sieste. Doit bien être midi, faudrait qu'on se bouge." fis-je en lui lâchant la queue dans une caresse. Elle soupira puis me fis signe qu'elle se rendait aux toilettes, tandis que je buvais tranquillement mon deuxième verre. "C'est ça, va chier !" répliquai-je dans toute ma finesse.


Dans mes pensées, je saluai d'un geste deux civils, habitués du bar, qui venaient d'entrer. Deux connards pas possibles, que je ne pouvais pas blairer. Alors pourquoi je les saluais ? J'ai jamais dit que mon geste était amical, hein... Ils me répondirent par un râle incompréhensif, me gueulant divers insultes en allant s'asseoir à une table.
Quand Kohaku revint, elle semblait enfin s'être résolue à aller bosser. Trois gamins la sifflèrent à la sortie des cabinets, ce qui l'exaspéra. Il faut dire qu'elle était extraordinairement belle : ses longues jambes superbes amenant vite à s'attarder sur sa croupe bien rebondie. Enfin, quand le regard ne se portait pas directement sur sa poitrine fort généreuse, pour remonter vers son visage fin et ses magnifiques yeux ambrés... Et là, il se trouve qu'on détournait difficilement le regard de ces mêmes seins, puisqu'elle venait de se changer au profit d’un décolleté pour le moins captivant. M'enfin de là à siffler une gonzesse qui sort des chiottes... même moi, je n'aurais pas été aussi loin dans la déchéance.


- "La ferme !" répliqua sèchement la paire de nibards ambulante. Je lâchai un grand rôt pour appuyer sa demande.

- "Bon... On est partis ? Le midi, il n'y a que des cons ici. On reviendr..."


Les yeux écarquillés, je me rendis compte que Kohaku venait d'être interrompue par une main au cul d'un des trois siffleurs, que ni elle ni moi n'avions vu venir. Un ninja ? Gonflé le mec, en tous cas ! Elle lui avait chopé le bras avec sa queue, mais il ne lâchait pas sa fesse pour autant. La surprise me passa en voyant ma sœur hors d'elle. Seul moi avais le droit de la toucher : sauf invitation de sa part, de manière fortuite ou lors de banalités (bise), elle ne supportait le contact avec aucun autre homme. Et moi non plus. Lui toucher la queue aurait déjà valu au mec de se faire péter les dents, mais une main au cul sans permission, ça, c'était comme un viol pour elle !
Les éclairs crépitaient déjà autour d'elle, tandis que je joignais les mains pour activer moi aussi le Tekken Denki. Le malheureux, un ado d’environ seize ans, lâcha de suite prise. Trop tard. Kohaku lui retourna le poignet d'un geste vif et ferme de la main droite, puis lui écrabouilla violemment la face contre le comptoir avec la gauche ; bloquant au passage un mouvement de jambe ennemi en frappant derrière le genou avec sa queue. La tête du barman était sympathique à voir : mi amusé par cette énième bagarre dans son établissement, mi contrarié par les dommages éventuels, il se contentait de sourire en se tenant la tête.
Pour ma part, je me demandais qui étaient nos adversaires. Oui, nos, car je voyais déjà les deux autres accourir dans le dos de ma sœur pour aider leur ami. Encore plus jeunes que ce dernier (respectivement deux et cinq ans de moins que lui, à vue de nez) ils semblaient assez contrariés. Comme s’ils se sentaient gênés de devoir intervenir à cause des conneries de leur pote... Rien à foutre, c'était pas mon problème.

Peut-être voulaient-ils se confondre en excuses pour qu'on le laisse partir. Mais… peut-être aussi voulaient-ils simplement libérer l'autre connard par la force. Trop vif et furtif pour être un simple civil innocent (peut-être un voleur ? saletés de bandits), mais trop faible pour un ninja, le premier m'avait suffisamment perturbé pour que je ne prenne pas le risque de les attendre. Je vous avouerai qu'il m'en faut assez peu, en fait, pour ne pas prendre de risque...
Ayant eu largement le temps de charger ma technique, je m'élançai en sautant par dessus ma sœur :

- "Dansu Kyoku no Jutsu !" criai-je pour la forme, en balançant une bouteille de bière vide sur le gosse de droite, que j’estimais aux alentours de quatorze ans.


Surprise, un tabouret le remplaça juste avant l’impact. Mon tabouret préféré, l’enflure ! Ce dernier tomba lourdement au sol, son pied se cassant misérablement. Ca y est, j’avais compris à qui on avait à faire… Gonflé à bloc par cette perte, je balançais un magnifique coup de latte aérien au mioche restant, trop jeune pour esquiver. Puis, me maintenant dans les airs, je me mis à enserrer son cou avec ma queue en le soulevant, jusqu’à décoller ses pieds du sol.
L’observant alors d’un peu plus près, je remarquai une grande ressemblance physique entre celui-ci et l’autre, qui s’était substitué. Sûrement deux frères. Ou était passé le plus grand ? A la place de mon tabouret, logiquement, non ?
Et effectivement, il se trouvait juste à côté de Kohaku, qui en avait profité pour le choper. Le plus vieux des trois gisait déjà sur le bar, la gueule en sang, elle pouvait donc se concentrer sur notre dernier ami. D’un coup de genou dans le ventre, elle l’avait un peu sonné, le tenant désormais d’une main par les cheveux, au dessus du sol. Déterminé cependant, il fit quelques signes et un clone apparut à sa gauche…
Sacrée Koko, trop gentille. Elle l’aurait chopé à la glotte, à ma façon, il aurait pas fait le malin comme ça… ‘faut pas être gentil avec les enfants, c’est pas leur rendre service. Et puis c’est pas drôle.


- "Hep. T’aimes ton frère ?" l’interpellai-je en ramenant le marmot devant moi, toujours suspendu au dessus du sol, mais gigotant de moins en moins pour se débattre. "Il commence à manquer d’air… Et t’as aucune chance de toutes manières ! Que peuvent trois mauvais étudiants de l’académie contre 2 puissants ninjas ?"


Le gamin annula de suite sa technique, les larmes aux yeux. Je ne saurais dire si c’était à force d’être suspendu par les cheveux ou bien le fait de voir son petit frère dans cet état, mais le voilà qui commençait à chialer. N’empêche que c’était lui le plus fort des trois, largement au dessus de celui de seize ans environ ! Il devait être à l’académie depuis un bout de temps.


- "Mais Ryu, t’es cinglé ?! C’est qu’un gosse purée… Il est pas méchant, tu vas pas le tuer quand même ? Lâche-le, il est en train d’étouffer !" m’ordonna ma sœur, horrifiée par mon insensibilité envers les enfants. Elle lâcha elle-même le sien, qui tomba à genou par terre.

- "Je serre même pas ! Il faut bien lui donner une leçon à ce putain d’avorton, sinon il va grandir, et il traitera les femmes comme l’autre…" répliquai-je. A ces mots, Kohaku jeta un regard noir à l’agresseur, toujours inconscient. "Allez t’as raison, je le lâche sinon mon mojo va puer le môme."


Joignant le geste à la parole, je fis un grand mouvement d’avant en arrière et libérai ma proie en fin course, qui alla s’écraser contre le sol derrière moi. Un étudiant ninja… Jeune, certes, mais ça ne le tuerait pas, quand même. Ma sœur se contenta de protester, prétendant que les enfants ne puaient pas : leurs vêtements sentaient juste la lessive adoucissante. Mon cul ! Les mioches puent, c’est tout. Pas d’odorat, ma sœur...
A peu près galant, je payai nos boissons et nous sortîmes ensemble en nous excusant auprès du tavernier, laissant les trois trouble-fêtes à terre. Le barman nous adressa un sourire en nettoyant le sang du plus vieux, tandis que le plus fort de nos étudiants le réveillait doucement. Le plus jeune enfin, chialait abondamment près d’eux, mais il était en bonne forme. Il boitait juste un peu.
Les deux blaireaux de civils que j’avais salués un peu plus tôt ne manqueraient pas de prévenir les autorités de cette énième bagarre, impliquant cette fois-ci des enfants contre des adultes, mais je savais bien que le gérant de l’établissement nous soutiendrait. Il ne supportait pas le harcèlement sexuel, et la casse se résumait à un simple pied de tabouret. Aucun problème à l’horizon, pour ses clients préférés.

En sortant, je pris soin de rabattre ma queue autour de mon énorme taille, ce qui surprit Kohaku. Je lui expliquai en avoir marre d’envoyer chier les marmots qui cherchaient régulièrement à jouer avec, quand ils me voyaient passer.


- "Mon mojo, les enfants ont pas le droit d’y toucher. Et ça marche pour les trois : il y en a un pour lequel ce serait dégueulasse", cette idée la fit rire, "un autre qui électrocute quand je m’en sert, et le dernier, je préfère nettement m’en servir pour les étrangler." Kohaku haussa des épaules. Je repris : "t’es pas d’accord avec moi ? Je trouve ça dégueu, des enfants qui jouent avec ma queue de lion."


En l’observant rire de bon cœur malgré sa gêne vis-à-vis de mon attitude hostile envers les enfants, je me rendis compte que nous marchions à contre-courant. Nous étions presque arrivés à la sortie du village, tandis que la plupart des gens se dirigeaient vers le QG. Je fis part de cette remarque à ma sœur, qui décida d’interroger une jeune kunoichi passant à un mètre d’elle.


- "Ah, vous n’êtes pas au courant ?" nous nargua-t-elle du haut de ses 15 ans (sale gosse). "Il se passe quelque chose de grave apparemment. L’Anbu commence déjà à s’agiter ! Personne ne sait ce qui se passe, mais les rumeurs disent que le Chikage prévoit de faire une annonce. Peut-être est-il malade ? Si ça se trouve, il se désiste…"


Remerciée par Kohaku, elle s’en alla vérifier la rumeur. Koko me regarda en haussant les épaules avec un long soupir, je lui répondis en gonflant d’air mes joues dans une grimace qui voulait tout dire : Rien-A-Branler, du discours de ce vieux con. Si c’était pour entendre des formalités, remerciements et autres consignes de soutenir le Kage suivant, le tout parasité par des banalités en tous genres… On serait aussi bien tous les deux dans une grotte. Et puis on était déjà en retard pour rejoindre notre "poste". Au moins, on apprendrait les principales informations de cette réunion demain au bar, sans fioriture.


Après avoir changé nos vêtements en couleur sable, nous sortîmes donc en vitesse direction Sud-Est, pour rejoindre notre affectation. Au fil de la balade, nous ne croisâmes personne, pas même un Shinobi qui aurait été affecté à la surveillance d’une autre étendue. Mais il n’y avait rien d’inquiétant là-dedans, car les zones de patrouille définies par le QG étaient souvent assez vastes. Et à vrai dire, je m’en battais un peu le zgeg, que les autres soient à leur place ou non.
Inconsciemment, Koko et moi avions pressé le pas graduellement, commençant même à utiliser le Tekken Denki maintenant que nous arrivions à proximité de notre destination. Me jetant un regard emprunt d’excitation quant à "la mission" qui nous attendait, elle attrapa ma main et nous repartîmes sur le même rythme, un sourire aux lèvres. L’un comme l’autre, nous savions que la journée ne faisait que commencer, et qu’on allait enfin pouvoir s’amuser un peu.
La température montait, et tout comme elle je commençais à avoir chaud. La sueur perlait entre ses seins, mais aucun de nous ne ralentissait, trop pressés de commencer. J’en salivai d’avance. Elle avait les yeux rivés sur la grotte ou nous passerions au minimum l’après-midi, tandis que j’avais du mal à détourner les yeux de ma sœur pour regarder où j’allais. L’excitation devenait trop forte…

Et oui, je parle bien d’excitation. Dans les instants qui suivirent, nous arrivâmes à l’entrée de la cavité qui nous servirait d’abri : un énorme rocher muni d’un trou d’environ un mètre cinquante sur un mètre, lui-même légèrement surélevé du sol. Se formait ensuite une pente descendante assez raide, menant à une petite salle souterraine de deux mètres de haut (sans tenir compte des stalactites) pour trois mètres de diamètre. Il y faisait toujours relativement frais, et le fait que l’entrée, verticale et un peu étroite, soit hors d’atteinte de la plupart des serpents, faisait que seuls un scorpion ou deux pouvaient parfois s’y cacher. Cela dit, à force de fréquenter l’endroit, nous savions que ceux de la zone fuyaient les humains.

Arrivés au seuil de la grotte, je tirai sur la main de ma sœur d’un coup sec, ce qui la colla contre moi, puis l’embrassai à pleine bouche, tenant d’ores et déjà son sein gauche dans ma main. Puis d’un geste brutal, je la poussai à l’intérieur de la cavité ou elle manqua de dévaler la pente en trébuchant à l'entrée. Secouée par un petit rire coquin, elle se rattrapa en se collant à la paroi du fond et commença à enlever ses vêtements. Je ne tardai pas à l’y rejoindre… mojo en avant.
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Message par Sonaka 15/9/2011, 01:21

Le scorpion-buffle de chikara ne tirait pas son nom d'une taille disproportionnée pour son espèce, mais simplement du fait qu'il était capable de soulever des agresseurs beaucoup plus gros que lui. Les geckos du coins ne s'essayaient jamais à attaquer cette micro forteresse de front. Au contraire, les coups d'aiguillons ne constituaient pas une véritable menace: le poison de l'insecte ne servait guère qu'à accélérer vaguement la digestion du futur repas.

Par contre, il entrait dans la composition de plusieurs parfums, pour lesquels il faisait office d'ingrédient dont les fabricants manquaient toujours. L'élevage était contraignant, et les prix élevés.

C'est précisément pour cela qu'Heian, chunin de Tsuchi, s'était intéressé au petit animal, et s'affairait maintenant à le coincer. Ce qui n'était pas du tout apprécié par sa coéquipière, inquiète à l'idée de devoir se trimballer un poids mort et moribond jusqu'au campement.

-Arrête de jouer avec ce truc.
-Je fais des provisions, mentit le jeune homme. Avec tout ça, je n'ai aucune envie de tomber à court.
-Boah. Laisse tomber tes poisons. On est trop loin de tout, y'aura personne. Et même si on tombe sur quelqu'un dans ce bac à sable interminable, ils seront morts avant que tes trucs aient fait effet.
-Tu crois ça?
-Hey. Tu te souviens, de cette samourai?
-C'était une shiroi.
-C'était un tas de viande. C'est pas la même chose.

Heian se retint de grogner, préférant reporter son attention sur le vigoureux arachnide qui bandait ses muscles. Un jour, peut être lui annoncerait-il que l'apprentie guerrière qu'elle avait démembré était déjà sous l'effet de son neuroleptique fétiche. Mais pour ça, il lui faudrait déjà attendre que sa partenaire prenne un peu plus confiance en elle.

-Si tu le dis... fais tout de même attention. Les chikarates valent bien n'importe quel samourai, sur le plan physique. Et ne négligent pas leurs jutsu pour autant.
-Que dalle, ils se planquent dans leur désert. Ils sont tout juste bons à mener des guérillas pour empêcher qu'on s'approche de chez eux, et on les coince dans un siège à domicile. Franchement, je ne vois pas ce qu'ils ont de plus que les Kaori.
-A domicile, justement. Le commandant nous a dit de nous méfier.
-On a déjà l'habitude des samourai. Les planqués du déserts sont plus dangereux qu'eux?
-Sûrement pas, c'est vrai.

Et ils présentaient l'avantage de ne pas pouvoir sortir des pouvoirs jusqu'ici inconnus au bataillon. C'étaient des ninjas, comme eux. Heian et sa binôme avaient très bien appris leurs leçons, à l'académie de Tsuchi. Et avaient continué à potasser afin d'être imparables lors de l'examen chunin qu'ils avaient tous deux passés en même temps. Lui seul avait réussi à obtenir le grade, à sa stupéfaction... mais une fois les résultats connus, il n'avait plus la possibilité de se rétracter.
Bah, elle l'avait assez bien pris, après tout. Mais tout de même, il se sentait mal à l'aise vis à vis d'elle, qui le méritait tout autant à son sens.

Peut être même plus. Lui était incapable de se repérer dans le désert, même avec l'ensemble du matériel qui leur avait été fourni. De même, il n'aurait jamais repéré le groupe d'inconnus qui approchait au sud, à deux dunes de là.

-Qu'est ce que c'est?
-Probablement des ninjas, indiqua Juri. Ils n'ont aucun animal avec eux pour trimballer des marchandises, donc exit les marchands.
-Ils ne se promènent pas non plus les mains dans les poches, mais... un groupe de quatre, ça correspond effectivement au profil d'une équipe.
-Ils sont armés?
-Ils se promènent dans le désert. Bien sûr qu'ils sont armés. Et de plus en plus de vagabonds emploient des shuriken, donc ça ne nous mènera pas à grand chose.
-Rapprochons nous doucement, alors.
-Oui... ou non, se reprit Heian. Pas besoin. L'un d'eux porte le blason de chikara sur le dos de sa tunique.
-Bingo.
-Merde, plutôt.

Les Tsuchistes étaient deux. Leurs potentiels adversaires, quatre. Pourtant, Heian ne considéra pas la situation comme leur étant défavorable. Le groupe avait tout l'air d'être composé d'un chunin encadrant trois genin. L'un d'eux était un enfant, peut être un jeune adolescent: il avait un peu de mal à voir, avec cette distance. Un peu derrière lui se trouvaient deux jeunes femmes, pour lesquelles il suffisait d'étudier le code vestimentaire afin de les situer dans l'adolescence. Peut être majeures, cela dit. Mais pas plus. Et le dernier marcheur, celui qui fermait la marche, cognait visiblement dans la trentaine bien entamée. Aucun homme plus jeune que ça n'aurait pu porter cette tunique, et il n'avait pas une tête à avoir plus.

Heian ricana légèrement. Dire qu'on se foutait de lui quand il attendait sa prime afin d'aller faire les soldes... quoi qu'on en dise, ses connaissances sur la mode et les tendances étaient aussi utiles que de pouvoir déterminer le style de combat d'un chikarate en observant la façon dont il marchait ou se grattait les oreilles.

-Chunin ou junin?
-L'un ou l'autre, je n'en sais rien, avoua la jeune femme. Vu sa réserve de chakra, il se situe dans l'entre-deux... ce qui ne veut donc plus rien dire à ce stade. Désolée.
-Tant pis. De toute manière, c'est lui qui va partir d'abord.
-Bien sûr. Pour qui tu me prends?

C'était leur bonne vieille combine, ça. Ils n'étaient pas là pour se battre, ils étaient là pour gagner. Lors d'une embuscade, il leur fallait prendre l'avantage en éliminant le coordinateur d'en face. Peut être même que les genin perdraient les pédales et prendraient la fuite. Mais l'orgueil n'était pas une raison suffisante pour s'autoriser à commettre des erreurs, aussi le chunin décida de ne rien laisser au hasard.

-Une petite gâterie avant de se mettre au boulot?, proposa Heian.
-Vilain tentateur... eh bien, si tu insistes, je ne peux pas refuser, hein?
-Héhé. Ouvre la bouche, gourmande.

Elle s'exécuta, ce qui permit au chunin d'y jeter une pastille de sa composition. Celle-ci contenait les ingrédients conventionnels de nombreux énergisants employés par son clan, c'est à dire du maïs et du miel. A ceux-ci s'ajoutaient des additifs de synthèse, dont l'effet était décuplé par sa note finale: une injection de chakra qui orchestrerait la diffusion de ce cocktail énergétique, afin de permettre à sa coéquipière de conserver une glycémie à la hauteur des efforts qu'elle allait fournir dans les minutes à venir.

-Mmmh... super bonbon.
-Oui, elles me disent toutes ça, plaisanta Heian.
-Arrête de rêver.

Tout en s'approchant discrètement du groupe de chikarates aux cotés de son coéquipier, la jeune femme à la vingtaine bien entamée commença à sentir ses entrailles bouillonner. Ca venait de la tension à l'approche du combat, pas du bonbon. Ils savaient ce qu'ils faisaient, et n'auraient normalement pas à être repérés. Juri en était certaine, elle n'était plus genin que de grade. Même en mission, ses coéquipiers et supérieurs se reposaient bien plus sur elle que sur de jeunes gradés.

Et pourtant... à l'issue de cette guerre, elle participerait à nouveau à un examen. Si elle ne se faisait pas remarquer avant... ce qui n'était décidément pas une mauvaise idée, tiens.

-Quelle position?
-Prédateur.
-Ca me va, sourit-la jeune femme, qui était du même avis.

Il lui fallu quelques minutes pour se placer correctement. Puis elle se prépara. Lentement, elle prit plusieurs longues inspirations. Il lui fallait emplir ses poumons d'air, le mélanger à son chakra, et alors elle pourrait faire usage du Yamazura Kempo, le style de la perdrix blanche. Plus qu'une dizaine de secondes, et...

-Attention, sensei!
-Hein?

L'une des jeunes femmes avait hurlé à la vue d'un varan, qui tenta d'abattre le chunin en le chargeant de tout son poids. La victime avait néanmoins esquivé le coup, et l'animal pestait maintenant sur le gamin de l'équipe, qui l'avait gratifié d'un coup d'arme -une chaîne- sur la nuque. C'était le moment où personne ne savait si le varan allait poursuivre sa tentative de chasse ou décider que ce repas n'en valait pas la peine. Les quatre chikarates étaient donc particulièrement attentifs aux gestes de l'animal.

A cet instant, l'hologramme d'Heian venait de remplir son office. C'était maintenant à elle de frapper. Se propulsant d'une lourde impulsion -ce fichu sable l'empêchait d'avoir de bons appuis-, Juri fit un bond de quinze mètres en avant et décocha un puissant coup de talon dans la clavicule du chunin. Celui-ci hurla de douleur, mais ses bras s'élançèrent à la rencontre de la Nagaméenne, qui préféra se laisser retomber à une dizaine de mètres de là plutôt que de tenter d'expédier son autre jambe dans la mâchoire de l'homme.

Les trois genin étaient totalement pris de cour, et Heian n'allait pas tarder à les prendre de revers. Dommage qu'elle n'ait pas pu éliminer le trentenaire: malgré son os anéanti, le bougre venait d'adopter une posture irréprochable.

Mais elle n'eut pas le temps de s'en vouloir plus longtemps. En un instant, elle fut plongée dans le noir, ce qui n'était pas un genjutsu d'Heian. Un shuriken vint d'ailleurs lui mordre le flanc pour le lui assurer. Juri devina que d'autres avaient été lâchés à l'aveuglette, et décida donc de sortir du brouillard. C'était sûrement un piège, mais...

En effet, il y avait bien une jeune femme (aux cheveux... bleus?) pour l'accueillir à la sortie du brouillard. Celle-ci s'apprêtait à lancer une seconde volée de projectiles, mais avait gardé un kunai en main au cas où. Pourtant, même ainsi armée, la chikarate n'était pas préparée à arrêter une personne qui lui fonçait dessus.

Les deux femmes se percutèrent, et cette confrontation déboucha sur une empoignade. Juri craint un instant un mauvais coup de poignard, mais parvint à désarmer son adversaire avant d'être blessée. Maintenant rassurée, elle décida d'en finir rapidement avec Bleuette. La perdrix allait donc devoir dégainer ses serres, décida la Nagaméenne en montrant les dents.

Mais non. La chikarate venait de permuter. Dans un désert. Comment diable l'avait-elle fait, fallait vraiment sortir de ce bac à sable géant pour le savoir. Il n'y avait que du sable, dans le coin, zut!

Du sable qu'elle dégusta en roulant pour éviter un coup de chaîne donné par le gamin. Ca allait très vite, décidément. Aussi Juri décida de prendre un peu de distance et s'élança plus loin, vers le bas de la dune.

Le guerrière pu durant son bref vol plané -flotté serait plus exact- observer les alentours. Heian s'en tirait probablement mieux qu'elle. Le chunin chikarate, en plus de sa clavicule brisée, était maintenant dangereusement près d'un nuage violacé.

Son compagnon, par contre, se tenait à coté d'un tas de flammes qui avait visiblement grignoté une partie de ses vêtements. Peut être ne s'en tirait-il pas si bien que ça, en fin de compte. Il fallait accélérer.

-Hey, toi!, fit-elle au gamin.

Le Yamazura Kempo ne relevait pas de la branche Nekoka, contrairement à ce qu'on préjugeait souvent, mais du Goken de base. En conséquence, Juri disposait donc aussi de techniques pouvant pulvériser ce qui devait l'être. Et à cet instant, il lui semblait que la perdrix allait devoir se reconvertir en jumbo jet.

Elle laissa le gamin s'approcher, tout en armant son chakra. Il lui faudrait prendre deux impulsions. Bientôt...

Non. Une anomalie se présentait.

Quelque chose venait de se passer du coté d'Heian. Quelque chose de gros qui ne venait pas de son coéquipier.

Une véritable colonne de sable venait de s'élever, et menaçait maintenant les combattants de s'abattre sur eux. Plus précisément, elle se dirigeait vers eux, alternant ses avancées, comme si elle hésitait à qui elle devrait livrer la mort.

Juri se relâcha, et se décida finalement à ne pas employer son jutsu. Maintenant, ils avaient l'avantage.

C'est aussi ce que pensa Heian lorsqu'il vit son adversaire du moment disparaître sous la masse de sable. Et c'est également ce que se dit Sanae, la troisième membre de l'équipe Nagaméenne affectée à cette zone, en relâchant son jutsu.

-Satané désert... je hais ce sable. Mauvais rendement pour mes doton, se plaignit la nouvelle arrivante.
-Ca change de la terre, mais... tu fais toujours de l'aussi bon boulot, commenta Heian, de retour à leurs cotés et affichant un sourire admiratif, malgré son bras droit et son flanc partiellement brûlés.
-Contrairement à vous. Alors comme ça, je vous laisse seuls cinq minutes et vous faîtes n'importe quoi?
-Nous laisser seuls?, répliqua Juri. Ouais, c'est une façon comme une autre de dire que t'es allée pisser. Encore que ça a duré tellement longtemps... tu te trimballerais pas une diarrhée, toi?
-Tais-toi, on en a pas fini avec eux.
-Dans le désert, en plus. J'ai bien envie de savoir comment tu as fait, tiens.
-Bien sûr que s...

Anomalie. Les deux femmes se turent aussitôt, et comprirent en même temps qu'elles couraient un grand danger. L'homme qu'elles venaient d'abattre n'était sûrement pas mort. Un mort ne se vidait pas de son chakra de cette manière. Sauf s'il employait un jutsu particulier. Redoutant le pire, Juri imagina un instant quel jutsu venait d'être employé. Elle avait déjà parcouru des parchemins décrivant une technique katon permettant d'enflammer d'un coup tout son chakra, et même davantage en puisant au delà des réserves normalement disponibles.

Un truc de kamikaze.

Ca n'allait quand même pas leur arriver... hein?

Pourtant, le dôme de sable frémit. Juri reprit sa garde, s'attendant au pire.

Le dôme vola en éclats, balayé par un souffle d'une puissance inouïe. Et ça n'était que le commencement, comprit-elle. Car elle avait déjà vu cette technique redoutable. Pire encore, car la dernière fois qu'elle avait affronté un adepte du Goken des portes, cela lui avait valu un bras en écharpe, ainsi qu'une défaite particulièrement amère à son examen chunin.

Puis vint l'obscurité, et l'horreur de comprendre que son équipe venait de se faire piéger à l'improviste.
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Message par ANBU Chikara 4/2/2012, 00:54

Masque de Fourmi


Finalement, les troupes de Nagame étaient arrivées, d’abord des ninjas clairsemés, puis une véritable forêt en plein désert. Le buryoku no jutsu des sables mouvants semblait pour le moment efficace, les quelques ninjas ayant tenté de l’affronter s’étant rapidement faits tirer à l’abri par leurs camarades. Visiblement, ils avaient déjà compris que le chakra n’aidait pas, dans cette situation.
Restait le problème des oiseaux. Pour le moment, toutes les bestioles volantes survolant le village finissaient en trophées de chasse. Mais elles étaient encore rares, et Kiyoshi ne doutait pas un instant que les ornithologues Nagaméens disposaient d’une tripotée supplémentaire. Enfin, toutes les bestioles volantes… Pour peu qu’un ptit malin là-bas utilise des saloperies d’insectes, ils seraient gros jean comme devant. Il pria un instant que ce ne fut pas le cas.

Bien sûr, c’était le cas. Il serait totalement aberrant que pas un soldat de l’armée Nagaméenne n’utilise d’insectes, pour la reconnaissance, l’assassinat ou il ne savait quoi d’autre. D’ailleurs, l’Anbu se demanda si les sceaux protecteurs de la ville protégeaient aussi contre ce genre d’incursions. Probablement dans une certaine mesure, mais probablement pas aussi bien qu’il serait souhaitable.
Il jeta un regard à sa joyeuse troupe. Six juunins, et d’autres troupes en dessous. De toute façon, Kiyoshi s’était posté en atout pour la défense de leur lopin de murailles. En effet, ils constituaient une troupe de défense qui serait ‘’théoriquement’’ au corps à corps, mais ils passeraient vraisemblablement aussi pas mal de temps à attaquer de loin les ennemis, avant que ceux-ci ne posent pied ou patte ou quoi que ce soit d’autre sur le rempart.
Les gens avaient l’air d’oublier fréquemment qu’à Nagame se trouvaient également les marionnettistes de Tsuchi, censément les plus véhéments de leurs adversaires. Si ceux-ci envoyaient des paquets de marionnettes intuables, la situation deviendrait très difficile à gérer, aussi.

De fait, la guerre lui donnait l’impression d’un énorme nœud de problèmes impossibles à résoudre, et cela lui retournait les tripes.

Une fois toute l’armée de Nagame arrivée, ils établirent un camp, puis s’apprêtèrent pour la nuit. Forcément, ils n’attaqueraient pas immédiatement, préférant laisser leurs soldats se reposer. Ou peut-être qu’ils attaqueraient par surprise, pendant la nuit, dans l’espérance que le Buryoku aurait faibli. Il portait effectivement un coup dur à leur attaque. Chikara était pourvue d’immenses réserves de nourritures, alors qu’eux devaient sûrement subsister sur le désert et les colonnes de ravitaillement qui circulaient.
Restait le Royaume de Kuma. Dur de dire comment il réagirait, étant donné que les rapports avec le village du désert étaient pour le moins neutres. En tout cas, lui ne possédait pas la réponse.

En allant se coucher, car son tour de garde viendrait plus tard, il se dit que seuls de très bons marionnettistes devraient être capables de diriger leur marionnette a plus de cinq cent mètres de distance…

***

Son tour de garde passa, monotone. Le froid nocturne du désert le maintenait éveillé, la menace de l’armée concentré, et ses pensées vagabondaient dans un sens ou dans l’autre. Il lia plus ou moins connaissance, dans la limite de son anonymat forcé, avec les personnes qui partageaient son rôle de sentinelle.
De fait, il n’y eut aucune attaque à déplorer, du moins de leur côté. En face, chez les Nagaméens, la situation était probablement tendue, à cause du risque d’attaques éclair des équipes restées à l’extérieur du village. Kiyoshi espéra qu’ils dormiraient mal.

***


Son tour de garde s’était achevé dans le silence d’un désert à peine troublé par le vent qui soufflait sans interruption. Il était tranquillement retourné dormir, sans difficulté cette fois. Beaucoup trouvaient le tour de garde central le plus fatigant, du fait qu’on devait se lever en pleine nuit puis se recoucher, mais Kiyoshi avait toujours été capable de s’assoupir dans quasiment n’importe quelle situation, et dans n’importe quelle position. La dernière partie n’était pas véritablement un avantage. Il se souvint de la fois où, encore jeune chuunin, il s’était assoupi pendant son tour de garde, debout. Il rougit de honte. Il s’était évidemment fait attraper. Et taper sur les doigts, littéralement. A tous les coups, cette annotation figurait encore dans son dossier. Le chef de la garde de cette mission était un psychopathe mort dans une mission quelques années plus tard, d’ailleurs. A son indifférence la plus totale.
Au réveil, il semblait y avoir plus d’animation dans le camp Nagaméen. La situation actuelle lui revint en mémoire comme un coup de masse après ce petit détour dans les méandres du passé.

En y allant voir de plus près, Fourmi s’aperçut que déjà, Nagame avançait ses pions. Les ninjas Chikarates étaient tous prêts au combat, certains à peine réveillés, et dont les figures assoupies prêtaient à sourire. L’Anbu ne s’amusait qu’à moitié de l’état somnolent des troupes. Il regardait de l’autre côté du désert les combattants qui s’affairaient. Les silhouettes au loin fourmillaient et semblaient en mouvement quasi constant. Peu à peu, les forces ‘’déplaçables’’ de Nagame commencèrent à traverser le désert. Les marionnettistes du Sud étaient entraînés et conduire leurs armes et les diriger de loin ne semblait pas en gêner beaucoup. Il ne fallait pas qu’ils se fassent submerger. Kiyoshi, à mesure que les divers attaquants avançaient, commençait à s’angoisser mortellement. Il détourna le regard et s’adressa à un homme qui passait à côté de lui.

« Alors, vos hommes sont prêts ? » Demanda-t-il en regardant son insigne qui témoignait de son rang.
« Plutôt. La nuit a été dure. Ils sont sur les nerfs. Surtout que ces chiens de bâtards ne devraient pas tarder à… »

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Un vacarme assourdissant provenant de leur gauche se fit entendre. Déjà les marionnettes étaient là. Certaines commençaient déjà à attaquer tandis que d’autres venaient d’arriver. Elles venaient en nombre et se faisaient assaillir par les Chikarates, organisés en groupes d’intervention. Un certain nombre de volatiles, contrôlés par l’ennemi attaquait les shinobis du désert à coups de becs, de serres, quitte à y perdre quelques plumes. Certains ninjas ennemis parvinrent même à faire irruption dans l’enceinte du village. Des essaims d’insectes ravageaient tout ce qu’ils trouvaient. Déjà, Fourmi put apercevoir des cadavres d’alliés au sol. Les attaques étaient rapides, nombreuses, et fusaient de toutes parts.

À la première vague d’assaillants y succéda une autre, puis une troisième et une quatrième. Nagame tentait de faire céder le village du sable le plus vite possible en y envoyant des troupes nombreuses. Mais celles-ci étaient peu entraînées, ainsi, on dénombra plus de victimes chez les combattants du sud -bien que celles-ci ne fussent en majorité que des machines ou des animaux- que chez les Yuukaniens.

D’autres combattants arrivèrent ensuite, mais ils étaient moins nombreux et plus entraînés. Contrairement aux premiers assauts, ces attaquants étaient pour la plupart des combattants en chair et en os, ou qui l’avaient été. En effet, des guerriers cybernétisés étaient présents parmi les autres. Quelques ninjas avaient été amenés ici par de gigantesques marionnettes qui n’avaient pour seul but que le déplacement des troupes non volantes. Du côté Chikarate, tout le monde tentait de supprimer les adversaires. C’étaient des combattants expérimentés qui venaient d’être envoyés et même les Anbus durent prendre part au combat sérieusement. Kiyoshi se démenait, il relevait les plus jeunes tombés à terre, tout en combattant. Peu à peu, les shinobis ennemis arrêtèrent d’affluer et, vers le couchant, un soupir de soulagement fut lâché par l’Anbu au masque de fourmi lorsque le dernier des assaillants pris la fuite.

« Ouh, j’ai bien cru que ça ne finirait jamais. Et ça risque de recommencer demain… » Lança Fourmi à l’attention de Renard qui lui aussi avait combattu.
« Mouais, ça m’étonnerait… Pour l’instant ils nous épuisent, mais ils ne peuvent pas continuer à perdre autant d’hommes. Ils ne pourront gagner cette guerre avec des attaques comme celle d’aujourd’hui. Leurs pertes sont deux fois plus nombreuses que les nôtres. »
« Ils ne se contenterons pas de nous priver de vivres, ils ne peuvent pas ignorer les autres villages de Yuukan, ils attaqueront d’une autre manière, mais ils le feront. »
« Qui vivra verra… » Soupira Renard, un brin pensif.

Fourmi ne répondit pas. De toute façon, qu’y avait-il à répondre ? Renard avait raison. Les autorités de Nagame ne raisonnaient sûrement pas de la même manière que deux Anbus du désert. Qui n’étaient même pas des maîtres de stratégie qui plus est. Fourmi regarda le ciel. Le lendemain allait être sec. Comme d’habitude. Les lendemains étaient souvent secs à Chikara. Ses pensées se brouillèrent. Il émit un profond soupir de lassitude puis fixa son acolyte d’un air navré. Toute cette guerre n’était décidemment pas simple. Mieux vaut parfois ne jamais naître, songea-t-il.

***


La terreur se lisait dans les yeux des habitants de Chikara, alors que le soleil venait à peine de se coucher. Deux jours déjà s’étaient passés depuis la première attaque, mais les quelques batailles ayant eu lieu lors de ces journées avaient été minimes. Fourmi fut réveillé par le cri d’un des guetteurs. Lorsqu’il arriva à l’extrémité du village, il vit que les Nagaméens avançaient à même le sol. Sans que les sables mouvants eussent l’air de les gêner. Fourmi alla demander ce qui se passait et un des Kounins qui s’occupaient de gérer l’armée lui répondit que le Buryoku avait quelques problèmes de fonctionnement. Tout autour du village, les différents chefs de guerre envoyaient leurs hommes repousser les assaillants. Fourmi héla Renard :

« Bon, je pense qu’il faut faire quelque chose. Je vais aller aider au front ! » Dit Fourmi, déterminé.
« D’accord, je vais chercher Cheval et je te rejoint. Au fait, on m’a dit qu’ils avaient l’intention d’envoyer quelques équipes traverser les lignes ennemies pour rejoindre les ninjas à l’extérieur. » Lui signala l’Anbu à masque de renard.
« Ah… Je tenterai peut-être d’en aider à sortir… »
Finalement, les tacticiens hors pair du village se rendirent compte que combattre sur les remparts, en hauteur, était plus avantageux que tenter de percer les lignes adverses. Ils n’avaient pas perdu leur cerveau au cours de la guerre, au moins. Kiyoshi, malgré sa fanfaronnade passée, n’en menait pas large et ne tenait absolument pas à se battre au pied des murailles. Ils seraient pris entre le marteau et l’enclume s’ils ne parvenaient pas à passer, et c’était un danger trop grand à prendre. De plus, avec le buryoku inactif, me valait défendre. Il serait sûrement bientôt de nouveau là pour gêner les efforts des Nagaméens.

Kiyoshi fonça vers les remparts. Les armées de Nagame étaient plus nombreuses que les Chikarates, mais malgré tout, les ninjas du désert attaquaient les marionnettes à plusieurs. Fourmi essaya de trouver un groupe qui avait de grosses difficultés et aperçut une sorte d’humain cybernétisé ravager quelques ninjas qui l’attaquaient. Il ne partit pas par quatre chemins et indiqua aux cinq shinobis restants de s’occuper d’autre chose. Sans hésiter, les jeunes gens, qui devaient être encore Genins, allèrent s’occuper d’un chien-Kan qui avait l’air moins fort que leur précédent adversaire.

Il commença par jauger son adversaire du regard. Toute la peau semblait couverte d’un genre de coque protectrice mais qui restait suffisamment souple pour permettre n’importe quel mouvement. Alors que le bras droit semblait intégralement artificiel, seul l’avant-bras gauche l’était. Quant aux jambes, il ne pouvait pas les voir mais décida d’être méfiant, comme toujours dans un combat potentiellement d’envergure.
Alors qu’ils restaient face à face sans bouger, un animal non identifié passa soudain au milieu d’eux, déclenchant le combat. Ils se précipitèrent l’un sur l’autre, le Nagaméen totalement penché en avant alors que lui restait droit. Il testerait d’abord son adversaire avec du Goken classique puis passerai éventuellement à des techniques plus puissantes s’il l’estimait nécessaire.
Après un premier échange de coup relativement banal de part et d’autre, il haussa le niveau. Il n’utilisait toujours pas l’Art des Dragons de la Mer, de la Terre et de l’Air, son art martial, mais il sentait que son adversaire en gardait également sous le coude, et cela l’inquiétait. De fait, rien que les membres artificiels représentaient une menace conséquente. Il avait vu des marionnettes éjecter des épines empoisonnées, sans même parler d’autres cadeaux encore plus dangereux. Il frissonna en se rappelant le jour précédent : une marionnette avait envoyé son poing à 200 mètres de là. Alors que tout le monde se préparait à l’écraser définitivement, le poing était revenu chargé de kunais et les avait lancés sur tout le monde. Du fait de la surprise, deux shinobis étaient morts.

Mais ce n’était pas le moment de préoccuper de choses qui n’avaient rien à voir avec ce combat. Il n’existait plus que ce combat, le reste autour n’étant qu’une distraction pour lui et son adversaire, et éventuellement un danger mortel. Personne n’était à l’abri d’une attaque en traître, après tout.
La première surprise vint quand, étant parvenu à placer son adversaire dos à lui avec une légère poussée, Kiyoshi encaissa un coup de poing dans l’épaule. Le bras droit avait fait un tour complet, comme s’il n’y avait ni os ni muscle sur son chemin, pour s’écraser sur son visage. Il avait échoué, heureusement.

Les attaques s’enchainaient, chaque shinobi subissant des dégâts minimes et le niveau des échanges augmentant progressivement. Son adversaire n’avait pour le moment pas utilisé de ninjutsu. Quant au genjutsu, restait à prier que ce n’était pas le cas non plus, mais a priori non. Lui-même gardait son affinité, suiton, secrète pour pouvoir surprendre son ennemi. Il y avait toutes les chances pour que celui-ci fasse pareil.
S’il arrivait à dévoiler une plus grande partie du répertoire de son adversaire sans montrer le sien, il pourrait mieux déstabiliser celui-ci et porter le coup fatal, après tout. Et l’autre devait penser la même chose.
L’avant-bras gauche se sépara en deux avant-bras plus fins mais sûrement tout aussi résistant. Au cours de tous les impacts sur les parties de marionnette du Nagaméen, il avait eu l’impression de frapper pour rien, et son vis-à-vis lui en donnait réellement l’impression, sans doute à dessein pour le décourager. Maintenant, il se trouvait face à trois bras. Nul doute que l’autre gardait quelques trucs secrets, mais il était temps qu’il lui fasse comprendre que ce n’était pas parce qu’il s’échauffait précédemment que l’autre avait une chance contre lui.

Il commença par la posture de base du Dragon de la Mer. Son art était décomposé en trois grands ensembles, la Mer, la Terre et le Ciel. Chacun possédait différentes postures et une finalité différente. Alors que la Mer était basée sur l’adaptabilité et la constance, elle pouvait tout de même se déchainer pour écraser l’adversaire. La Terre était considérée comme plutôt défensive mais donnait les coups les plus puissants, globalement. Quant au Ciel, basé sur l’esquive et la rapidité, Kiyoshi l’utilisait peu : presque uniquement pour achever un adversaire en le submergeant d’attaques.
Pour le maître des trois styles, il en existait enfin un quatrième, le Dragon Divin, mais Fourmi n’en aurait vraisemblablement pas besoin.

Ayant repoussé une nouvelle fois les bras aux trajectoires aléatoires de son adversaire, Fourmi se concentra pleinement sur sa technique. Ses bras et ses jambes frappaient de manière régulière la carcasse de bois et de métal. Il jouait de trajectoires courbes d’intensité constante mais qui frappaient à chaque fois en des points différents. Sa régularité mettait son adversaire dans le vent mais sans parvenir à avoir un semblant d’efficacité. Et l’autre n’avait aucun effort à fournir pour se défendre étant donné que sa carlingue lui offrait toute la défense dont il avait besoin.

Soudain, cassant totalement le rythme qu’il s’était imposé jusqu’alors, Fourmi pris de cours son adversaire en plaçant un coup de poing plus fort que les autres pile à la première articulation du bras. Une des deux parties du membre vola et tomba dans le sable. Le cyborg énervé arrêta sa défense passive pour attaquer pleinement son adversaire Chikarate. Il prit le temps de s’éloigner un peu pour jauger son adversaire puis, il sauta bien plus haut que Fourmi l’eut cru capable de le faire et déclencha l’un des multiples pièges dont regorgeait son corps, à savoir, une pluie de kunaïs circulaire dont le rayon d’action était bien trop grand pour qu’on puisse espérer les éviter en courant.

Fourmi prit une longue inspiration et changeant brusquement de posture, il prit celle du Dragon de la terre pour limiter les dégâts. Malgré tous ses efforts, il reçut tout de même de mauvaises coupures et un ou deux kunaïs plantés dans les bras. Anticipant l’atterrissage de son adversaire, il se prépara à user de la puissance des coups de la posture du Dragon de la terre. Le cyborg, lui, pensant avoir occupé son adversaire pour un moment ne fit pas attention à son point de chute et dès qu’il eut touché le sol, se prit un monstrueux coup de poing de la part du Chikarate.

Se relevant tant bien que mal, l’homme machine vint une nouvelle fois percuter le poing de l’Anbu. La vitesse d’exécution du Nagaméen était bien trop lente pour répondre aux assauts de son adversaire qui, malgré l’utilisation de sa posture la plus lente arrivait toujours à placer son coup avant que la carcasse métallique ne se remette sur pied. Au fur et à mesure que Fourmi cognait, quelques morceaux de l’armure corporelle de son adversaire se pliaient légèrement. Pas encore au point de briser mais cela viendrait à l’usure. Restait à savoir si Fourmi tiendrait jusque-là.

De son point de vue, le cyborg se croyait en mauvaise posture mais pas pour autant en danger ; pour le moment. En effet le seul véritable point faible de cette carapace d’acier était sa nuque, et le Chikarate aurait beau frapper sur le reste du corps, il ne briserait rien avant longtemps. Tant que son adversaire continuait ces coups excessivement forts mais imprécis, il ne risquait rien ou presque, c’est dans la finesse que cela devrait se jouer.

Fourmi commença à sentir l’inutilité de sa manœuvre au bout d’un certain moment. Certes, il aurait eu raison de cette armure avec une réserve de Chakra gigantesque et une endurance hors-normes, mais il n’avait ni l’une ni l’autre et changea de tactique afin d’abréger le plus possible le combat. Sentant la force des coups faiblir, l’homme-machine commença par se réjouir, puis il douta. L’Anbu était-il à bout ou bien réfléchissait il a une manière d’agir. Par pur réflexe nerveux, il fit craquer ses vertèbres d’un mouvement sec de la tête. Ce bruit assez sinistre, il faut le dire, fit sorti Fourmi de sa rêverie. Et une intuition le fit trouver la solution.

« C’est bon, boule de fer, ton heure est venue ! » Lança Fourmi pour déstabiliser le cyborg.
« Ça, c’est ce que tu crois, mais ta simple volonté n’y fera rien, insecte du désert. » Répondit l’autre, un soupçon de doute dans la voix.

C’est dans un mouvement d’une rapidité manifeste que Fourmi, reprenant les attaques qu’il avait stoppé moins de deux minutes plus tôt, passa comme un courant d’air derrière la masse ennemie et frappa très exactement dix fois le colosse d’acier à la base du cou. De la surprise mêlée à de la peur put se lire sur le visage du cyborg avant que le dernier souffle de vie ne le quitte et qu’il s’affale de tout son poids contre le sol sableux.

Fourmi fit volte-face pour regarder ce qui se passait autour de lui. Le combat n’avait pas été aisé, loin de là, mais il n’était pas trop épuisé. Les Genins s’occupaient toujours du chien, mais aucun n’avait l’avantage. Il décida de les laisser se débrouiller. À plusieurs ils ne mettraient pas beaucoup de temps à le mettre hors combat. Kiyoshi regarda la scène quelques secondes. Un des genins, utilisa une technique fuuton pour attirer le chien vers un de ses coéquipiers. Le Kan, happé par le vent, tenta quelques mudras mais se prit un coup dans la tempe avant de ne pouvoir rien faire d’autre. Fourmi s’en désintéressa.

Il revint victorieux de trois autres combats, dont l’un, en collaboration avec Cheval qui était arrivé quelques minutes après que les 5 Genins eurent tué le chien. Fourmi repéra quelques groupes de shinobis de Chikara qui tentaient de passer les défenses adverses. Il comprit que c’étaient ceux envoyés en renfort aux extérieurs et leur prêta main forte. Sur les quelques groupes qu’il aida, une demi-douzaine réussit à passer mais le reste se fit refouler et certaines équipes furent salement amochées. Il repéra aussi des shinobis qui tentaient la manœuvre inverse, mais dans ce sens, il était quasiment impossible de franchir le mur Nagaméen.

« Fourmi ! Regarde par-là ! Ils sont en train d’essayer de passer en force. » Lui signala Cheval qui combattait un ninjutsuka doué mais pas très dégourdi.
« J’y vais ! Mais je crains de ne pouvoir retenir tout ce groupe seul. » Lui répondit-t-il tout en s’exécutant.

Cheval regarda son partenaire s’éloigner vers le groupe qui tentait de s’infiltrer. Il prépara un jutsu et le lança sur son adversaire. Puis, il se concentra à nouveau sur Fourmi et s’aperçut, en voyant l’Anbu et d’autres ninjas s’attaquer au petit groupe que c’était en fait une simple feinte et que deux autres groupes se faufilaient entre les rangs. Il voulut aller prévenir Fourmi mais son adversaire lui lança un jutsu d’embrasement qu’il avait camouflé dans une flaque d’eau. Décidément, il fallait qu’il ait l’intention de l’ennuyer celui-là.

À cent mètres de là, Kiyoshi avait bien repéré le petit manège des Nagaméens mais ceux qui se lançaient sur lui l’empêchaient de se rendre à l’encontre. Une masse de soudards l’agressaient au point qu’il ne puisse pas faire un pas. C’était aussi le cas pour les autres ninjas qui étaient venus l’aider. Il observa donc impuissant les groupes de ninjas qui faisaient irruption dans le village. Au bout d’un bon quart d’heure à se débattre, il finit toutefois par se débarrasser de ses assaillants en les projetant en bas du mur d’enceinte. Il allait repartir afin de poursuivre les intrus mais quelque chose retint son attention sur l’uniforme d’un des ennemis à terre. Cousu sur l’uniforme, Kiyoshi avait repéré le blason de Kuma. Il vérifia sur les autres cadavres. Tous étaient de Kuma. C’était une information à la fois terrible et fort intéressante…

Kiyoshi réfléchit quelques secondes puis repartit en direction du village. Plus vite il aurait transmis ces informations aux chefs de guerre, mieux ce serait. Il regarda la bataille pour voir comment ça se passait. Des corps jonchaient le sol sous les pieds des forces en présence. Les armées jointes de Kuma et Nagame dominaient sur quasiment tous les fronts. Leurs forces semblaient illimitées. Heureusement, le jour touchait à sa fin et n’étant pas arrivés aux portes du village, ils repartiraient pour la nuit. Fourmi tourna les talons et rentra au village.

***


« Bien, l’armée adverse a battu en retraite pour la nuit. Selon les informations de nombre de nos soldats, corroborées par l’Anbu Fourmi ici présent, Kuma est sur le champ de bataille et participe à cette guerre aux côtés de Nagame. » Résuma Juzo Ogawa, tacticien de Chikara.

Kiyoshi acquiesça machinalement de la tête, peu habitué aux réunions de ce type. Il écouta attentivement les paroles du Kounin. Celui-ci rajouta qu’une bonne cinquantaine de Nagaméens avaient infiltré le village et que des équipes avaient été envoyées à leur recherche. Fourmi se demanda quelles étaient les véritables raisons qui avaient poussé le gratin prétentieux du village de l’inviter parmi eux. En entendant le discours morne et inutile de sire Ogawa, il se dit qu’ils voulaient juste finir de le déprimer après les tonnes de pertes Chikarates de la journée. Il attendit tout de même que l’auditeur ait fini de déblatérer ses paroles rassurantes comme quoi le Buryoku allait être réactivé dans la nuit pour partir quasiment en courant.

***


« Avis aux Chikarates !! » Firent les haut-parleurs afin que tous entendent la nouvelle. « Le Buryoku no Jutsu étant réactivé, l’accès au désert est de nouveau strictement interdit ! »

L’annonce rassura Kiyoshi qui se rendormit bien assez vite. Pas assez longtemps cependant à son goût. Le jour se leva quelques heures plus tard et il avait l’impression d’avoir eu la tête écrasée par une enclume. Enfin, bon, les combats aériens allaient recommencer et il fallait qu’il soit en première ligne. Sacrée guerre, éreintante et inutile…
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Message par Otarin 9/11/2012, 11:31

Quartier général de Chikara a écrit:
Cher ninja,

Votre présence hors des frontières du village après le lancement du Buryoku no jutsu -en raison de la guerre qui vient de se déclarer entre Chikara et Nagame- vous empêchant de rentrer immédiatement au village, vous êtes assigné aux forces extérieures de Chikara. Vous aurez pour but d’attaquer les forces armées de Nagame avec l’aide d’un autre shinobi. Il s’agira, compte tenu des forces bien supérieures aux vôtres des Nagaméens, de tenter des embuscades, des attaques camouflées, ainsi que d’autres traquenards de votre goût. Nous comptons sur votre prudence pour revenir en vie et vous souhaitons bonne chance par la suite. Un autre message vous parviendra lorsque Chikara aura ôté le jutsu appliqué sur le désert.

P.S. : Ne vous approchez en aucun cas du désert ni n’avancez dessus.

Message à l’attention du Chuunin Otarin Rekaïshi. Une boussole est jointe, elle ne montre en aucun cas le Nord, mais le point de rendez-vous avec votre coéquipier.


Le message ne pouvait pas tomber plus mal. Juste au moment où il allait réussir à débusquer cet abruti de déserteur, Otarin se faisait convier au festin. Boucherie à volonté, pour ainsi dire. Affublé en plus d’un autre gars en mission, ce dont il n’avait pas la moindre envie, il allait devoir traverser la moitié de la forêt pour rencontrer son partenaire. Ras le bol quoi…

Il prit donc direction de l’endroit indiqué par l’objet particulièrement pesant dont son pied droit avait la souvenance. Après s’être pris quelques branches dans la tête, il résolut d’utiliser son dojutsu jusqu’à ce qu’il soit sorti de cette satanée forêt. Enfin, bois devrait il plutôt dire, parce qu’une forêt aussi prêt du désert c’est… possible en fait.

Lorsqu’enfin il déboucha de l’autre côté des arbres, il tomba nez à nez avec une ferme dont il avait quelques mauvais souvenirs. Il y avait dormi une nuit en compagnie de Sheinji et Hayamaru. Enfin, dormi était un bien grand mot car il avait dû subir l’attaque d’une truie de combat, l’odeur d’un fromage explosif, la succion de quelques centaines de sangsues, ainsi que les ronflements de son camarade. Lorsqu’enfin il avait réussi à s’assoupir, il ne put dormir qu’une petite heure avant d’être embauché par le fermier pour retourner sa terre.

« BETTY ! ATTAQUE ! Y A DU MONDE DEHORS ! »

Mince, la cochonne de combat était toujours là. Otarin fit volte-face et démontra qu’on pouvait battre un porc enragé au cent mètres. Il atteint rapidement le bois et grimpa le plus vite qu’il put dans l’arbre le plus proche. L’arbre était déjà habité et il faillit s’excuser du dérangement avant de se rendre compte que cela était totalement débile. Les feuilles d’arbres étaient abondantes et il ne voyait pas la personne en face de lui. Par contre, il avait une vue dégagée sur l’affreuse truie porcine et cochonne par-dessus le marché. Il tenta de lui cracher dessus histoire de faire bon usage mais il ne réussit qu’à se salir son pantalon.

Ils restèrent une bonne demi-heure dans l’arbre, ne tirant pas un mot, chacun attendant que l’autre prenne la parole. Cela n’arriva pas. Ils attendirent de pied ferme que le fermier logeant dans la ferme vienne fermer la gueule de sa truie. Au bout de ces trente minutes d’attente, un campagnard sapé comme un clodo et dégageant une odeur de pourriture infecte daigna venir voir ce qui excitait tant sa Betty, mis à part « du monde dehors ».

« Oué qu’sé que ça ? Descendez voir, elle vous f’ra pas d’mal la Betty.
-Comment peut-on s’en assurer ? Demanda Otarin. Elle est capable de reconnaître les gens qu’elle connaît déjà ?
-Vous la connaissez déjà ? Ben ‘lors normalement n’y a pas de problèmes, mais elle peut aussi n’pas vous aimer.
-C’est le problème de mon compagnon il semblerait. Elle n’a pas du tout l’air de l’aimer, ricana l’autre dont le visage était toujours caché aux yeux du chuunin.
-Je suis sûr qu’elle m’adore, rétorqua Otarin tout en sautant au pied de l’arbre.
-Ça m’étonnerait ! Glissa l’homme de l’arbre juste avant que notre shinobi n’atteigne la terre ferme. »

Et il avait fort probablement raison car l’animal qui s’était un peu calmé au contact de son maître se remit à fulminer et à taper de la patte par terre, avant de se lancer à la poursuite du pauvre blondinet, qui lui, avait tôt fait de presser le pas. De l’autre côté, le fermier puant vit apparaître à ses côtés un autre jeune homme qui paraissait bien malingre et peu en forme. Le fermier fut étonné de reconnaître ces cheveux blanc et noirs forts peu communs.

« Tu m’dis quelque chose gamin, lui dit le fermier en plissant légèrement ses paupières sales.
-C’est tout à fait normal m’sieur Keiyo, nous nous sommes déjà rencontrés.
-C’est bien ce que je me disais. Et votre ami ?
-Oh, là il fait le pitre mais je suis sûr qu’il est très attaché à la race porcine.
-Et vous pensez qu’il s’arrêtera de courir…
-Oh, il y a deux options…
-Et ?
-Vous reste-t-il des mares sur votre terrain monsieur Keiyo ?
-Oui, bien sûr, il y en a une qui n’est pas très loin, par là où est parti votre ami cinglé, expliqua le fermier.
-Ah, et bien la première solution est qu’il tombe dedans.
-Mauvais ça, c’est de la sangsue qui vit là-dedans, dit-il en fronçant les sourcils.
-Oui, je me souviens.
-Et la deuxième solution ?
-Qu’il épuise votre Betty, répondit le garçon.
-Ah, ça me paraît difficile…
-C’est un Kan ? Votre Betty ?
-Oui, oui, je suis un ancien ninja retraité et j’ai gardé avec moi ma vieille amie, pourtant j’ai de plus en plus de mal la contrôler, elle devient aigrie. J’ai du mal à l’arrêter l’animal.
-Ah ça pour sûr, c’est le ninja le plus endurant que je connaisse.
-Je parlais de mon cochon. Vous savez que le cochon est un des animaux les plus endurants sur terre ?
-Alors ce cher Otarin aurait du sang de cochon dans les veines ? C’est une information utile lorsqu’on est affamé dans le désert avec à côté de soi un saucisson ambulant.
-Mais ses chances sont minimes parce que ma Betty est nourrie au fromage, un fromage délicieux. Je vous ai déjà fait goûter mon fromage ?
-Oui, il est très bon. Mais merci, j’ai déjà mangé il y a peu et je suis repu, n’oublia pas de préciser le jeune homme qui n’avait pas oublié les effets dévastateurs du fromage du sieur Keiyo. »

Les deux interlocuteurs s’arrêtèrent de discuter pour voir passer Otarin poursuivit par une masse rose écumant et dérapant tout en grognant. S’il avait compris la langue porcine, le garçon blond n’en aurait couru que plus vite, car son langage était si grossier qu’il est impossible à traduire en aucune langue civilisée. Ils regardèrent le ninja courir jusqu’à la nuit tombée, puis fatigués, ils décidèrent de le laisser en lui adressant un signe compatissant de la main. Toutefois, il ne s’en aperçut pas.

***

Le jour se leva sur la petite ferme. Keiyo n’eut même pas besoin de réveiller ses locataires. L’un d’eux était toujours poursuivit par sa truie et l’autre avait déjà commencé à s’atteler aux travaux du champ. Le vieil homme fut d’ailleurs ravi que la main d’œuvre fût si docile. Il put aller siroter une bière devant le spectacle, assez divertissant, il faut le dire, de son Kan poursuivant un ninja. Au bout d’une heure, le jeune homme aux cheveux blancs et noirs avait fini son travail et il revint chercher une bière dans le frigidaire de Keiyo avant de s’asseoir à côté de lui.

« Vous aviez raison, mon ptit gars ! L’est solide votre ami, pas bien malin, mais solide. D’ailleurs, ça ne vous dirait pas de me le vendre ? J’ai besoin de remplacer mon vieux bœuf pour trainer mon araire…
-Ben, c’est pas que j’ai envie d’être méchant avec vous, c’est qu’il risque de ne pas accepter et je ne suis pas en mesure de le contraindre.
-Ah, je comprends… Bon, j’aurais essayé.
-Bon, vous ne pensez pas qu’on pourrait aller l’aider ?
-Non, on attend encore cinq minutes, si ça se trouve elles solderont l’issue du combat.
-Oui, vous avez raison, il faut lui laisser encore une chance, dit le jeune homme, que l’option enchantait. »

Ils regardèrent donc Otarin courir pendant cinq minutes de plus. Mais rien ne se passa. Keiyo jeta un coup d’œil à son invité qui se leva de sa chaise pour se diriger vers le shinobi qui continuait de courir. Un sourire malicieux s’étira sur son visage pâle et maigre. Le garçon blond repassa trois ou quatre fois devant lui sans lui prêter attention ni même sembler le voir avant que celui aux cheveux blancs et noirs ne tende la jambe en travers du chemin du chuunin. Celui-ci s’étala par terre et tenta de relever la tête pour voir l’auteur du méfait mais une masse rose l’écrasa vigoureusement.

Un quart d’heure plus tard, Otarin avait réussi à se débarrasser de la truie en l’assommant d’un coup de poing. Il se retourna vivement pour voir son adversaire, déjà atteint par une rage folle et vengeresse.

« Du calme Otarin, c’était pour t’éviter de courir encore toute la journée.
-Sheinji ?
-Oui Sheinji, tu as été tellement occupé à échapper à cette pauvre bonne cochonne que tu ne m’as même pas reconnu alors que j’ai été sous ton nez tout ce temps.
-Et tu crois que c’est facile ? T’es un beau salaud tout de même, enflure !
-Si j’étais le seul à te faire des crasses tu pourrais dire que je suis un salaud mais là t’y va pas un peu fort quand même ? Protesta Sheinji.
-Bon, et si tu me racontais pourquoi t’es là ? Proposa Otarin dont la colère s’était tarie dès qu’il avait reconnu son vieux camarade. »

Les deux amis, côte à côte rentrèrent à l’intérieur de la bâtisse. Le garçon blond n’oublia pas toutefois de saluer le fermier qui les regardaient en rigolant et qui dès qu’ils furent hors de sa vue se dépêcha d’aller réveiller sa pauvre bête.

Les deux ninjas quant à eux s’assirent à une table à l’intérieur de la bâtisse pour pouvoir discuter tranquillement. Otarin en sueur et exténué, Sheinji, visiblement pas plus propre et plein de terre. Il avait retourné le champ à la seule force de ses mains et semblait bien sale. Ils se regardèrent dans les yeux et rirent de leur propre situation. Quelques années plus tôt, ils s’étaient trouvés au même endroit, dans la même merde noire et cela leur rappelait des souvenirs. Assez comiques lorsqu’on a du recul. Sheinji commença :

« Comment ça va depuis Nobeoka ?
-Ben rien d’extraordinaire, les missions, les entraînements, la routine quoi…
-J’ai pas grand-chose de plus à narrer que toi… Par contre je suis sûr que tu as profité de ces mois de répit pour me préparer quelques mauvaises blagues ?
-Pas plus que toi, et par pur réflexe, c’est certain. »

Cette phrase déclencha leur hilarité. Ils étaient fatigués et cette fatigue jouait sur leurs nerfs. Tous deux avaient besoin de sommeil. Sheinji parce qu’un rien l’épuisait et son compère parce qu’il avait tout de même couru toute une nuit et une bonne partie de l’après-midi de la veille. Avant d’essayer même de se raconter autre chose, ils s’affalèrent sur la paille qui leur était destinée.

***

Otarin se réveilla dans la soirée, Sheinji était déjà debout et bouquinait un livre qu’il avait trouvé dans tout le fouillis qu’était la baraque de Keiyo. Quand il s’aperçut que son ami était réveillé, il se dessina un de ses sourires si significatifs.

« Toi, tu m’as encore préparé quelque chose !
-Moi ? Non…
-Si si, je le sens…
-Alors vérifie d’abord si tu n’as pas de mine dans ta paillasse.
-C’est fait. Non, c’est autre chose. Je chercherais ça plus tard, pour l’instant j’ai faim.
-Y a rien à manger…
-Je vais voir Keiyo. J’ai plus confiance en lui qu’en toi. »

Aussitôt dit, il changea de pièce et alla quémander à manger à son hôte. Il revint vers Sheinji vert de rage. Un morceau de fromage humant le doux parfum de bouse de vache à la main. Ses yeux lançaient des éclairs et le Chuunin aux cheveux blancs et noirs haussa les épaules d’un air de dire qu’il n’y était pour rien. Le blond, furax mordit un bout dans le fromage verdâtre et se retint de vomir. Il finit son repas du bout des dents.

« Otarin ?
-Je te jure que si tu te moques de moi je te tue…
-Nan ce n’est pas ça, c’est juste qu’en y ayant réfléchi, je me suis dit que ce devait être toi, mon coéquipier qu’on m’a assigné, j’ai tort ?
-Euh… Attend c’est une blague, obligé de m’allier avec un branque comme toi ?
-Oui, il me semble bien. Et c’est cet endroit qui m’a donné l’idée de mon plan pour mener à bien notre tâche.
-Ah ?
-Nous allons faire des affaires avec monsieur Keiyo !
-Nooooooooooonnnnn…
-Si… »

C’était vraiment un séjour désagréable qu’il passait ici. Et il savait comment on marchandait avec le vieux Keiyo. Du moins il croyait savoir. Il laissa cependant à Sheinji le soin de s’occuper du négoce, il préférait se reposer un peu en vue de ce qui les attendait.

Sheinji, de son côté, avait déjà tout son plan en tête et les sempiternels grognements d’Otarin n’y changeraient rien. Il alla donc voir le fermier et commença à discuter avec lui. Il avait aussi réfléchi à la manière de marchander. Sheinji était très calculateur. Il n’y perdrait rien.

« Ah, monsieur Keiyo, je vous cherchais ! Dit-il lorsqu’il aperçut enfin le fermier.
-Et pourquoi donc ? S’étonna ce dernier.
-Nous devons vous quitter bientôt…
-Ah, quel dommage, se renfrogna-t-il, lui qui avait commencé à s’habituer à leur présence.
-Mais avant cela…
-Oui ? Le coupa-t-il, fort intéressé.
-Et bien, j’aimerais vous acheter quelques petites choses…
-Je vous écoute.
-Et bien, mon camarade et moi-même avons besoin de quelques-uns de vos poulets…
-Quelques-uns ?
-Disons, une centaine…
-Ah, ça me parait compliqué, après je ne pourrais plus avoir assez d’œufs…
-Nous vous payerons cher et vous pourrez en racheter.
-Ah, et c’est tout ?
-Non, non… J’ai encore un tas d’autres choses à vous demander…
-Allez-y, l’autorisa le fermier, manifestement peu enthousiaste.
-Votre fromage, j’aurais besoin de vingt kilos de fromage.
-Vous l’aimez donc tant que ça ? Qui commençait à s’inquiéter sérieusement de la santé mentale de son interlocuteur.
-Oui oui, mais bref, passons, il me faudrait des clous, des gros clous, pas des petits clous rabougris, ainsi qu’un marteau pour les planter.
-Oui j’ai et je n’en ai plus l’utilité.
-De la corde, de la ficelle, dit ensuite Sheinji puis, sans attendre l’aval du fermier : et votre charrette !
-Mais, comment je vais faire sans ma charrette ? Je suis vieux et je ne peux plus marcher pendant bien longtemps.
-Vous avez votre cochon qui a, si je ne m’abuse, une bonne endurance.
-Certes…
-De plus, avec l’argent que nous allons vous offrir, vous n’aurez qu’à racheter un jeune bœuf et une charrette.
-Pas faux… Remarqua Keiyo qui commençait à comprendre les avantages qu’il en tirerait. Marché conclu !
-Topez là ! »

Sheinji, trop heureux de conclure son marché d’une telle façon alla voir Otarin qui s’était replongé dans un sommeil profond. Il lui lança un seau d’eau à la figure ce qui failli provoquer un infarctus chez le ninja, fraichement réveillé. Celui-ci, vit à la mine réjouie de son collègue qu’il avait réussi son coup. Il fila préparer ses affaires.

Ils quittèrent Keiyo, sa ferme et sa truie le lendemain matin, frais et dispos… Ils s’approchèrent du désert sur un mille, parcourant la plaine puis, arrivés à un petit bois qui se situait à quelques kilomètres des assaillants du village de Chikara. Les deux chuunins regardèrent quelques instants la bataille au loin puis Sheinji se décida à faire bouger Otarin.

« Otarin, nous allons commencer sans attendre ! Va me chercher du bois !
-Je ne suis pas ton chien, je te rappelle !
-S’il te plait.
-C’est d’accord… »

Otarin revint quelques minutes plus tard, les bras encombrés de branches larges et sèches. Sheinji le regarda avec hébétude, comme s’il venait de commettre une idiotie des plus graves. Otarin posa le bois à terre, se frotta les mains, et regarda son partenaire dans les yeux pour voir si cela lui convenait. Il s’aperçut bien vite que ce n’était pas le cas.

« Qu’est-ce qu’il y a encore ?
-Rien, c’est juste que j’ai l’impression que tu veux faire un feu de camp…
- Ben ce n’est pas le but ?
-Mon pauvre et naïf Otarin, quand je te demande du bois, je veux dire, des troncs. Ramène m’en une vingtaine ici quant à moi je vais travailler là-bas…
-Maieuh !
-Otarin, on travaille ! Lança Sheinji avec un regard assez convaincant il faut l’avouer. »

Le garçon blond traina les pieds, mais finit par aller chercher le bois demandé. Il commença par couper quelques hêtres. Ceux-ci étaient plus faciles à déplacer que les chênes et plus solide que les bouleaux. Il se doutait bien que c’était ce genre d’arbres dont Sheinji avait besoin pour son plan diabolique et douteux. De toute façon, tout ce que faisait Sheinji était douteux, alors, valait mieux ne pas le contrarier lorsque ce qu’il faisait était adressé aux autres. Otarin eut tôt fait d’amasser en fagot les vingt troncs demandés et il appela son compatriote qui arriva presqu’aussitôt. Il lui dit que c’était du bon travail et le fit travailler encore plus.

À dix-neuf heures du soir, alors qu’Otarin avait découpé au sabre toutes les planches que lui avait demandées le coloriste, ce dernier arriva pour lui dire que sa partie du travail était terminée et qu’il venait l’aider. Ils assemblèrent donc ensemble tout ce bois et Otarin commença un peu à comprendre ce que Sheinji avait dans la tête.

« Dis-moi, ce n’est pas un tout petit peu inutile de balancer des poules à la catapulte dans le camp adverse ?
-Si, tout à fait !
-Et ben pourquoi tu veux le faire ?
-Tu m’as demandé si ce n’était pas inutile d’en balancer, je t’ai répondu en toute sincérité, je ne t’ai jamais dit que j’allais le faire…
-Ah, alors à quoi servent ces deux catapultes et toutes les poules que tu as achetées ?
-À balancer des poules dans le camp ennemi.
-Stupide animal, tu te contredis tout le temps…
-Oui, mais pas n’importe quelles poules ! Des poules explosives !
-Ah ?
-Plus exactement des Cocottes-minutes, ce sont les fruits de mon invention.
-Ton imagination est débordante, mais explique-moi comment les faire exploser ?


***

Deux jours étaient passés depuis leur arrivée dans le petit bois, le découpage du bois selon les plans de Sheinji avait été exécuté par les soins du ninja blond, recommencé plusieurs fois, puis, Otarin avait été obligé de rester dans les bois le temps qu’il installe ce qu’il voulait et prépare son « plan ». Au soir du deuxième jour, Sheinji vint le chercher pour lui présenter sa merveille. Ils passèrent d’abord dans la clairière où reposaient tous les poulets. Ils étaient étranges. De leurs becs, sortaient des bouts de ficelle, ils avaient l’air gonflés, et présentaient tous une cicatrice à l’abdomen. Qu’avait-il encore inventé ?

« Voilà, je te présente nos Cocottes-minute, elle sont bourrées de fromage et lorsqu’on allume la mèche, on a cinq minutes avant qu’elles explosent.
-Euh… Je dois rire c’est ça.
-Attends, tu n’as pas tout vu. »

Il amena son compatriote à l’endroit où celui-ci avait travaillé d’arrache-pied pour déplacer le bois, le tailler, etc… Étaient installées deux gigantesques catapultes, pointées toutes deux en directions des bataillons ennemis. Sheinji s’éclaircit, un large sourire pointait sur son visage.

« Je déclare ouvert, le premier -et sans doute le dernier- concours de lancer de Cocottes-minute à la catapulte sur shinobis Nagaméens ! »
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Message par Otarin 11/11/2012, 21:17

1er tir, 4min30.

« Mais c’est qu’elle est mignonne, meuh oui, elle est adorable, mais qu’est-ce qu’elle vient faire sur un champ de bataille la pauvre petite, la gueguerre ce n’est pas pour elle, elle risque de se faire tuer ici, vient avec moi ma petite, tonton va te protéger, t’es ma ptite poulette à moi…
-Eh, ce n’est pas le moment de jouer avec les zozios, repose le par terre et reviens, machin, il existe sûrement des Chikarates là-dedans qui balancent des projectiles un peu moins futiles, non pas que j’interdise aux gamins de s’amuser mais… Tu comprends ?
-Mais tu ne la trouves pas adorable ? Regarde, elle me fait les yeux doux !! Je crois que je vais l’adopter.
-C’est ça, si tu veux, y en a une demi-douzaine d’autres qui se baladent dans le coin à la recherche d’un papa, donc tu les ramasses si tu veux, mais tu reviens illico me lécher le cul pour me faire ton rapport sur le nombre de blessés aujourd’hui ! Dans ma tente dans 10 minutes grand maximum, dès que j’en aurais terminé avec le reste.
-D’accord chef ! Alors mes petites mignonnes, il va falloir vous donner un nom, un joli nom… Tu t’appelleras Boum, car tu es la première à avoir fait chavirer mon cœur !
-À tous les troufions qui sont à portée d’oreille, dites aux lieutenants que je ne vais pas tarder à donner les plans pour la journée de demain ! Dans deux minutes !! »

Et tandis qu’un petit groupe de ninjas allait ramener les divers chefs de guerre de tous les coins du campement, le gros shinobi au visage rieur et à la bouche en cœur se mettait en quête des volatiles caquetants et dodelinant qui avaient atterri dans les alentours.

3min.

Le commandant Shinu était en pleine discussion avec les deux premiers lieutenants, qui venaient d’arriver en réponse à son appel. C’était un homme apprécié de ses troupes, malgré son langage un peu rustre, c’était un homme prudent et intelligent qui n’envoyait pas quelqu’un au front sans avoir rien planifié de concret pour le faire repartir en cas de danger avéré. Il gérait ses hommes d’une main de fer et les dix lieutenants sous son commandement n’avaient en général pas à se plaindre. En outre, même s’il traitait son actuel second comme un gamin -ce qui était sans doute justifié un minimum- il appréciait le gros jeune homme qui savait être présent dans les moments difficiles. Ce jour-là, pourtant, son irruption dans la réunion, à laquelle il était censé participer ne lui plut pas le moins du monde.

« Commandant, je reviens dans deux minutes, je vous dépose mes toutes belles ici, je vais chercher les autres, je n’ai plus de place.
-Les autres ? Revenez ici lieutenant ! Et débarrassez moi de ces poulets, on est en train de parler de l’attaque de demain je vous rappelle ! Lieutenant Tao, ici !! S’énerva le commandant.
-Je reviens commandant, je reviens ! Fit-il en s’éclipsant une seconde fois.
-Mais je vais me le faire moi, il va voir de quel bois je me chauffe ! Cria-t-il, sortant de ses gonds et de la tente par la même occasion.
-Commandant, et nous… ?
-Restez ici, je reviens dans deux minutes maximum ! »

1min30.

Le commandant fulminait, interrompre sa réunion pour une poignée de poulets, il allait voir ce qu’il allait voir. Il repéra le gros ninja qui s’approchait d’un nouveau volatile. D’ailleurs, d’où sortaient-ils tous ceux-là ? Il y en avait au moins deux fois plus que cinq minutes plus tôt, voire trois fois plus. Les soldats de garde ou ceux qui n’étaient pas encore couchés jouaient un peu avec les volatiles, certains donnaient des coups de pied pour observer la réaction, d’autres leurs lançaient des cailloux. Seul le lieutenant Tao, en véritable papa poule essayait de les protéger. Le commandant Shinu accéléra le pas dans la direction de son second.

« Lieutenant Tao, lâchez ce poulet immédiatement !
-Mais commandant, il est mignon n’est-ce pas ?
-Lâchez le, ou je lui bousille sa tronche à coups de pieds au cul, et suivez-moi, nous sommes en réunion, vos écarts de conduite ne sont pas tolérables par temps de guerre ! »

À contrecœur, la tête basse, le lieutenant emboîta le pas de son commandant en ayant reposé à terre sa dernière prise. Pauvre Boum, il allait devoir la relâcher et elle serait sans défense, pauvre Boum, pauvre Boum, pauvre…

BOUM !

La tente de commandement venait de partir en flèche en direction des étoiles, poursuivie par un nuage de fumée verdâtre qui empuantit l’atmosphère, à d’autres endroits du campement, de pareilles volutes étaient visibles. Le commandant resta planté les deux pieds bien droits dans le sol pendant une dizaine de secondes, ébahi par ce qui venait de se passer. Il finit par reprendre ses esprits et rentra dans une colère folle, hurlant sur chaque personne qu’il pouvait croiser, informant quiconque pouvait l’entendre que si on ne lui amenait pas deux brancardiers sur le champ il allait commettre un meurtre.

« Calmez-vous mon commandant, on n’y peut rien, on est en guerre, et une attaque après le couvre-feu n’est pas si étrange que ça. C’est une technique comme une autre.
-Certes, mais mon système de sécurité était infaillible, toute trace d’activité du Chakra est repérée sur un rayon de 500 mètres, de telles bombes n’auraient pas dû pouvoir exploser !
-Sauf…
-Sauf quoi ? Mes hommes sont les meilleurs dans ce domaine, repérer et empêcher les jutsus dans une zone préparée.
-Certes, mon commandant, mais s’il ne s’agissait pas de jutsus ni de Chakra ?
-C’est impossible, une telle explosion et ce nuage gazeux, comment croyez-vous qu’ils auraient introduit ça ici, on aurait forcément repéré les poseurs de bombes.
-Je crois savoir comment… Et j’avoue que si c’est vraiment le cas, je suis sans doute un peu responsable de l’explosion de la tente.
-Oui lieutenant ?
-La voie des airs ! Ils nous ont balancés leurs explosifs par le ciel !
-C’est ça oui ! C’est invraisemblable ce que tu me racontes Tao, toi et tes idées, ils auraient réussi à faire exploser la tente avec autant de précision, parce que je veux bien qu’un explosif arrive par hasard pile dessus, mais le plus gros, mon œil…
-Les poulets mon commandant !
-…
-…
-Les fumiers ! Si je les attrape, je les casse en deux ! »

Ils s’approchèrent un peu plus de la tente, principal lieu des explosions, et observèrent le sauvetage des divers lieutenants présents au moment où la bombe explosait. C’était bien trop long pour qu’il s’agisse d’un sauvetage normal et le commandant piétinait d’impatience.

« Bon, qu’est ce qui se passe ici bordel ! Plus vous mettez de temps à les amener se faire soigner et plus il y a des risques qu’aucun d’entre eux ne survive ! Sacs à merde ! Pourquoi on me refile des brancardiers aussi lents ! S’égosillait Shinu. »

Un des ninjas qui semblait aider les brancardiers vint faire son rapport sur la situation, le commandant devait être tenu au courant.

« Le problème, Monsieur, c’est que le nuage de fumée dégagé par l’explosion semble extrêmement toxique et les premiers brancardiers arrivés sur les lieux ont eu besoin d’être brancardés, du coup on a appelé d’autre brancardiers qui sont allés chercher des masques à gaz, et ça prend un peu de temps. »

Shinu et Tao regardaient avec horreur les dégâts causés par le poulet Boum et sa clique. Il leur fallait trouver les responsables, Shinu, parce que se faire décimer la quasi-totalité de ses lieutenants en une attaque le mettait très mal à l’aise et Tao parce que torturer des animaux le mettait dans une rage monstrueuse.

***

Sept cent mètres plus loin, les deux chuunins de Chikara, installés à l’abri des arbres continuaient à canarder le campement en ne visant jamais le même endroit, si bien que le ciel, désormais quasiment noir du fait de l’heure tardive s’illuminait par endroits dès qu’un des volatiles avait l’envie d’exploser. Le feu d’artifice provoqué par les fumées lumineuses était réjouissant de leur point de vue.

Bien sûr, viser de nuit s’avéra bientôt quasiment impossible, si bien que certaines poules explosèrent assez loin du campement, pour le plus grand malheur d’un fennec qui passait par là et qui, à sa grande surprise, fut un des premiers renards au monde à se faire tuer par un poulet. Les explosions, perturbèrent bien entendu les ninjas Nagaméens, et la plupart ne dormirent pas de la nuit.

Le lendemain, lorsqu’Otarin et Sheinji se réveillèrent après une nuit assez courte, courbatus et fatigués, mais satisfaits de la réussite de leur entreprise, ils jetèrent un œil en direction du campement; le calme était revenu, seules quelques sentinelles faisaient des rondes pour contrer toute nouvelle tentative d’attaque, quelle qu’elle soit. Ce qu’ils ne virent pas cependant, c’était que dans la toute nouvelle tente de commandement, réquisitionnée pour l’occasion, deux officiers avaient travaillé toute la nuit pour localiser le danger, dès qu’il s’était avéré que celui-ci n’était pas venu du village. Et en prenant en compte l’ensemble de la zone touchée par les projectiles explosifs, ils avaient abouti à une approximation assez précise d’où commencer les recherches.

Les deux Chikarates eurent un petit différent au sujet des catapultes, Sheinji voulait les démonter et les embarquer, Otarin essayait de se casser sans rien faire de plus. Finalement, ce fut Sheinji qui eut le dernier mot, ou plutôt qui ralentit tellement les mouvements d’Otarin avec sa technique de couleur que celui-ci ne put rien opposer au tronc de la catapulte qui lui tomba sur la tête. Le chikarate aux cheveux noirs et blancs profita du sommeil imposé à son ami pour démonter pièce par pièce les grandes armes de bois, après avoir allongé son compagnon à l’avant de la charrette.

Le moment où Sheinji déposait les dernières pièces de sa création auprès des autres, fut celui choisi par un petit groupe de Nagaméens pour venir les arrêter. La troupe était dirigée par le commandant Shinu lui-même et c’était à peine s’il retenait son sang-froid. Lorsque le chuunin encore réveillé les vit, il tenta de décamper au plus vite mais fut finalement rattrapé et attaché sur le dos du bœuf. Ils étaient faits.

***

Quelle ne fut pas la surprise d’Otarin quand il se réveilla bâillonné et ligoté, dans une tente de commandement de l’armée de siège. Il aperçut Sheinji à ses côtés et dans un effort de contorsion tenta de lui assener un coup de pied dans la figure, celui-ci ne broncha pas, de toute façon ils devraient ne pas tarder à subir un sort bien pire qu’un simple coup de pied donné avec la force d’un battement d’aile de poulet. Ils attendirent ainsi pendant de longues minutes, avant de voir rentrer le commandant -encore lui- qui revenait du front.

« Alors, vous êtes réveillés ?
-Mmmh, mmh ! Répondirent-ils.
-Mal au crâne c’est ça ? Et mes chers lieutenants, vous ne croyez pas qu’ils ont mal au crâne ? Une petite explosion de poulet suivie d’une intoxication par une substance encore inconnue de nos services.
-Mmmmh, mmmh, mmh !!! S’esclaffèrent les deux compagnons.
-Vous êtes deux drôles d’oiseaux, vous avez essayé de voler de vos propres ailes, mais ça n’a pas l’air d’être une réussite, je vais vous retirer vos bâillons, que je puisse comprendre ce qui vous est venu par la tête et pourquoi vous ne vous êtes pas tirés lorsque vous avez senti que votre petite affaire battait de l’aile. »

Il commença par libérer Sheinji de son entrave buccale, qui ne pipa mot. Otarin fit preuve de beaucoup moins de tact et commença à déballer une foule de jurons plus affreux les uns que les autres. Toutefois, c’était à son voisin qu’il s’adressait et non pas à l’imposant commandant qui leur faisait face.

« À ce que je comprends de ses paroles, c’est par votre faute que nous vous avons pris.
-Pas vraiment, c’est par votre faute que vous nous avez pris, sans vous, aucun de nous deux n’aurait été fautif, ni quoi que ce soit d’autre.
-Vous ne vous attendiez pas à ce que nous venions ?
-À vrai dire, je l’espérais très fort !
-Pourquoi ?
-Et bien pour que vous nous arrêtiez bien entendu, c’est ici le meilleur endroit pour faire profiter Chikara de nos brillantes capacités.
-Peut-être, peut-être pas, quoi qu’il en soit, demain, je vous fais envoyer tous les deux dans l’enceinte de Chikara. Par catapulte. »
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Message par Otarin 1/4/2013, 17:16

C’est un vrai calvaire de tenter d’aider une prostituée de cent kilos à enlever son string à paillettes, c’en est un encore plus grand que de tirer les vers du nez à un certain Kageniwa. Tant pis pour la douceur, il avait martyrisé de pauvres poulets. Tao avait la ferme intention de lui en faire voir de toutes les couleurs. Il n’avait pas encore trouvé la faille dans les défenses psychiques du jeune homme, mais il ne devrait plus tarder. Il avait fait mander quelqu’un qui ne laisserait pas sa santé mentale intacte. Pas un, pas un seul, il les avait tous massacrés avec cette infâme… mixture. Pauvre Boum, la dernière image qu’il avait eue de lui était celle d’un poulet trop mignon, au milieu de ses partenaires.

De son côté, Shinu n’était lui-même pas encore arrivé à extorquer quoi que ce soit à son prisonnier. Celui-ci le fixait, les sourcils froncés, ses yeux bleus plongés dans les siens. Merde. Comment se faisait-il que Chikara ait en réserve de pareils éléments. Un peu trop excentriques pour être vraiment dangereux, mais trop intelligents ou trop forts pour pouvoir en tirer quoi que ce soit. Il regarda Otarin… Le fixa pendant quelques secondes. Ou trop idiots… Il ne savait pas quoi penser de l’excité qu’il avait devant lui. Il avait dû le séparer de l’autre après qu’il eut failli lui planter les dents dans le cuir chevelu. Il avait gardé le plus dangereux et laissé à Tao le soin de cuisiner l’autre.

« De toutes façons, Sheinji parlera le premier. Je ne suis pas franchement bavard et ce n’est qu’une poule mouillée de merde, si vous me laissez le faire parler, il vous dira tout ce que vous voulez savoir !
-Ce ne serait pas plus simple si vous me disiez tout ce que je veux savoir ?
-Je n’ai pas envie d’avoir la figure du traître, quand je rentrerai à Chikara, la tête de cet abruti au bout de ma lame, j’aurais une bonne raison de dire, il a donné des informations à l’ennemi ! »

Idiot, ce mec était vraiment con !

***

« Vous savez, mon gros monsieur, vous aurez beau vous apitoyer sur le sort de ces pauvres animaux, ils ne reviendront pas à la vie. Je vous conseille de les venger en assassinant l’auteur de ce méfait, qui n’est autre que mon très idiot et très con supérieur de mission, Otarin, le mec que votre Commandant Shi-Tzu ne vas pas tarder à expédier par les airs dès qu’il lui aura soufflé ce qui l’intéresse, tuez le avant !
-Le commandant Shinu est venu me voir pour me dire que votre ami avait déjà été balancé dans les airs, et si vous ne nous dites rien, ce sera bientôt votre tour.
-Ce gars est immortel, si vraiment vous l’avez balancé, il reviendra pour anéantir votre campement. Mis à part le cerveau, il ne lui manque rien. »

***

Shinu sortit de sa tente, il fulminait. De son côté, Tao était parti prendre l’air depuis bien dix minutes. Un jeune homme aux yeux verts s’approcha du commandant. Derrière lui, à une dizaine de pas, un boiteux d’une quarantaine d’années traînait derrière lui sa patte folle lentement mais sûrement. Le commandant les avait fait mander après avoir eu vent de leurs qualités respectives.

« Commandant, il va falloir se reconcentrer sur l’attaque du village, commença le jeune homme, les hommes sont désorganisés et la troupe souffre d’un manque de décisions.
-Je suis en train d’extorquer des informations à nos deux otages, vous savez, ceux qui nous ont fait éclater des bombes dans nos têtes et qui ont décimé mon état-major ! Alors tes conseils garde les, merci…
-Je ne faisais que vous faire état de la situation mon commandant.
-Pard’nnez le m’sieur. L’es encore un peu jeune pour savoir… Grogna le boiteux.
-Bon, quels sont les problèmes sur le front ?
-Les hommes semblent attendre que les chikarates leurs tombent dessus, sans ordres, ils ne font pas grand-chose. Nous avons commencé à recadrer tout ça, mais ça risque de prendre un peu de temps pour remotiver les troupes. Seuls les plus jeunes semblent avoir encore l’envie de combattre.
-On ne leur demande plus leur avis à ce stade… S’ils nous abandonnent, s’ils mutinent, ce sera un coup dur pour nous, nous manquons toujours de guerriers, surtout en cas de siège. Quoi qu’il en soit nous allons recadrer tout ça en prévenant les réfractaires que s’ils ne rentrent pas dans le rang, nous saurons nous occuper d’eux.
-M’sieur commandant, si j’puis m’permettre de vous filer un brin d’conseil. Faudrait faire gaff’à pas trop tarder, j’y en ai entendu qu’certains qui voulaient partir plus vite qu’d’autres…
-Entendu, vous, fit-il en désignant du doigt le jeune, vous allez rassembler les soldats les plus fiables et tenter de faire rentrer les autres dans les rangs. Vous pourrez compter sur l’appui du lieutenant chef Tao.
-Et les interrogatoires commandant ? Protesta celui-ci.
-Je reviens sur ma décision, ils sont terminés… Faites préparer les catapultes des otages. Nos oiseaux vont apprendre à voler… Je veux qu’ils soient morts à la nuit tombée, Tao je veux que tu te charges de bien vérifier que les catapultes sont bien en place. Quant à vous, fixant le boiteux dans les yeux, suivez-moi, je vais faire une dernière tentative sur mes otages avant de leur faire pousser des ailes.
-Bien, comm’dant ! »

Tandis que Shinu faisait un nouveau tour par la tente d’Otarin suivi, un peu à la traine par le vétéran, Tao se dirigea vers un groupe d’hommes occupés à fumer un tabac qu’ils avaient trouvé non loin et qui les mettait d’assez bonne humeur. L’un d’eux avait un gobelet en main rempli d’une bière brunâtre aux relents de houblon assez désagréables. Le lieutenant avait déjà goûté ce genre de décoctions ; brassées directement dans les campements, il s’avérait qu’elles avaient un goût de pisse de chien. Les hommes devaient se contenter de boissons bien dégueulasses, pas étonnant de constater le peu de motivations dans les troupes.

« Levez-vous tous, j’ai besoin d’hommes, pour monter des catapultes, ensuite, vous irez vous reposer. Demain, on prépare un nouvel assaut, il faut que vous soyez en pleine forme. D’ailleurs, éteignez moi ces clopes, pas bon pour la santé…
-Holà, le lieutenant Tao joue les durs, allez y voir les gars, ras-le-bol de cette guerre, j’préfère rester ici et me dézinguer la santé plutôt que de r’commencer à m’battre pour finir par me faire buter. Ces Chikarates sont trop en sécurité dans leurs murs, j’veux pas qu’ma carcasse finisse bouffée par les zozios.
-T’as pas le choix, t’es fourré jusqu’au cul dans cette guerre, et tu voudrais pas te retrouver au trou, ou pire, dans la catapulte qu’on s’apprête à monter pour envoyer les otages par le ciel. Ça ferait mal à ton ego, accroché par le couilles à un gros cailloux, parachuté en plein milieu du désert… Et si moi je te fais pas peur, sache que c’est le commandant qui m’a chargé de m’occuper des troufions, et le commandant rigole pas sur les déserteurs… »

L’homme regarda Tao avec un large sourire, qui se détacha peu à peu, le regard de son supérieur n’étant pas celui d’un homme qui souhaitait plaisanter. En plus, les colères de Shinu étaient connues, et, bien qu’il soit respecté pour la justesse de ses décisions, il n’en était pas moins craint pour les mêmes raisons. Le lieutenant fit volte-face et se mit en direction d’un autre petit groupe de bons-à rien. Ceux-ci, ayant suivi la scène de loin, se dépêchèrent d’obtempérer sans faire d’histoires et les catapultes furent montées en quelques minutes sans qu’il y ait eu plus de protestations.

***

Otarin ne remarqua d’abord pas le l’homme qui arriva derrière Shinu, trop occupé à chercher une réplique assez insolente à son goût pour qu’elle put toucher le commandant. Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes, quand ce dernier eut terminé son interrogatoire infructueux, qu’il le remarqua enfin, et uniquement parce que Shinu s’était adressé au vieux ninja.

« J’ai terminé, tu as dix minutes pour en faire ce que tu veux, après on le renvoie d’où il vient… Le ton du militaire était on ne peut plus agacé, d’autant plus en voyant le sourire du vieux barbon s’élargir.
-Bien m’sieur ! J’l’abîm’rai pas trop m’sieur. J’en ai c’nnu des durs à cuire v’ savez, c’est pas un blanc bec comm’ ça qui va m’emp’cher d’faire m’boulot m’sieur.
-J’espère bien, dans dix minutes, je veux te voir sorti de là en direction de l’autre tente si jamais tu arrives à quoi que ce soit. Sinon, on les enverra là-bas plus tôt qu’ils ne l’ont espéré. »

Otarin et le boiteux regardèrent sortir le commandant jusqu’à ce qu’il ait quitté leur champ de vision. À ce moment-là, le regard de son tortionnaire ne fut pas pour plaire au chuunin. Il s’efforça de garder un sourire effronté et de fixer son adversaire droit dans les yeux. L’autre lui rendit son regard, la malice en plus. Pendant plus d’une trentaine de secondes ni l’un, ni l’autre ne dit mot. Puis, sentant sans doute que c’était le meilleur moment pour entamer la discussion, le vieux boiteux l’entama.

« Et ben, n’est dur à cuire ? J’ai jamais échoué à un seul ‘terrogatoire !
-Moi non plus.
-Hun hun, la jeunesse ! Tout dans les muscles, r’en dans la caboche ! Tu t’ rends pas compte du nomb’ de gens q’j’ai tiré les vers du nez. Et quand j’vivais à Chikara, ton pr’cieux v’llage, j’tais meme pas l’meilleur, m’j’ai été élève là-bas ! J’te dis, on peut pas leur mentir, y sav’ tout !
-Faites comme vous voulez, j’ai résisté à leurs subtiles techniques. Leur œil bizarre, même si vous me sortez ça vous n’arriverez à rien. À moins que vous ayez mieux, ma mémoire est inviolable.
-Hunhun… Résisté à l’œil d’la vérité ? J’mexcuse mais j’doute ! Reste plus qu’à y vérifier dans ta c’boche si t’pas menti ! »

Le garçon n’était plus sûr de rien. Il avait en effet réussi une fois à tromper ce dojutsu, mais deux ? Le sien serait-il assez efficace pour recommencer l’exploit de faire illusion ? Et puis, si celui-là avait un stade plus élevé que le précédent ? Il activa quand même ses pupilles, avant que l’autre ait pu demander quoi que ce soit. L’autre fois, il voulait juste vérifier qu’il ne mentait pas. Pour l’occasion c’était une autre affaire, il voulait lui faire dire la vérité.

***

BWAHHHHHHHHHHHHAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!

Forcément, il fallait qu’il gueule celui-là, ils n’avaient pas encore décollé et Sheinji regardait Otarin crier comme un déterré. Il n’y avait qu’une seule chose qui le faisait rire dans la situation à laquelle il était confronté : le fait que son ami y soit confronté lui aussi et que ses nerfs aient lâché avant les siens. De toute façon, il avait un plan pour ne pas clamser en atterrissant, mais il n’était absolument pas certain que cela marche.

« Otarin ?
-OUI ? QU’EST-CE QU’IL Y A ? ON ETOUFFE ICI, JE VEUX PAS MOURIR, LAISSEZ MOI DESCENDRE, TOI ET TES IDEES A LA CON ! SI ON ETAIT MORTS PLUS TOT, ON AURAIT PAS EU A MOURIR MAINTENANT…
-Bien vu… Tu sais que t’as encore plus une tête de con que d’habitude.
-JE SAIS PAS SI TU AVAIS REMARQUE MAIS J’AIME PAS TROP CA ! J’AI LE MAL DE L’AIR !
-Chose étonnante pourtant, il semblerait que tu n’aies encore jamais visité les nuages.
-LA C’EST LE MOMENT OÙ J’AIMERAIS QUE TU TE LA FERMES ET QUE TU MEURES, AVANT DE MOURIR S’IL TE PLAIT, QUE J’AIE PAS À T’ENTENDRE !!!
-Abrégez mes souffrances, s’il vous plait, coupez lui sa putain de langue et faites la lui bouffer ! »

Ils purent encore se déchaîner pendant un long moment avant que dans un excès de bonté -ou bien plus probablement parce que les coupures dans les coupures de ses oreilles s’étaient rouvertes et commençaient à s’infecter, Shinu se dirigea vers le levier qui déclenchait l’activation de la catapulte de Sheinji. Tao, juste sur ses talons, fit de même avec la catapulte d’Otarin.

« Bonne chance, lança Shinu narquois, à l’adresse de sa victime.
-Vous savez bien que je ne vais pas mourir. C’est à vous qu’il faut souhaiter bonne chance.
-Vous n’allez pas mourir ? Je voudrais voir ça… Vous allez atterrir sur la dépouille de votre camarade ? Vous aurez sûrement les os broyés par la pression de l’air, là-haut.
-La dépouille de mon camarade ? Il y a encore moins de chances qu’il clamse que moi, ce type à le cul bordé de nouilles… Et là, je suis poli. »

Sheinji adressa un sourire confiant au commandant. Celui-ci le dévisagea. Comment pouvait-il rester aussi serein alors que c’était la mort qui l’attendait ? Trèves de réflexions, il devait juste être idiot. Au moins autant que l’autre qui glapissait depuis près d’une heure maintenant. Il devait être maudit. Tomber sur les deux pires bouffons de toute l’armée Chikarienne. C’en était heureusement terminé. Il leva la tête, lança un regard à Tao, pour s’apercevoir que celui-ci était en train de s’impatienter. Schlonk. Ca y est, leur petit voyage à travers l’atmosphère pouvait débuter. Schlonk. Et de deux, tout était parfait.

***

Sheinji regardait attentivement l’horizon. À ses côtés, Otarin déversait son dernier repas sur l’immensité sablonneuse qu’ils surplombaient. Il regardait son partenaire avec tant de haine dans les yeux qu’on pouvait bien se demander quelle injure avait commis le jeune homme aux cheveux noirs et blancs pour provoquer une telle furie chez son compagnon vomissant. Puis, avec un peu de recul, le fait qu’ils aient été balancés tous deux par catapulte en direction du désert et de son village pouvait peut être nous en donner une des principales raisons. Le chuunin, tout en regardant son partenaire se vider commença à remuer un peu. D’abord, il était tout à fait fier de la portée de ses catapultes, il avait déjà fait l’expérience de ceci, mais uniquement avec des poulets et il s’avérait que deux chuunins de Chikara volaient au moins aussi bien que des cocottes. Il commença à faire des signes avec ses mains, lentement, puis, il envoya une espèce de voile jaune en direction d’Otarin. Celui-ci commença à ralentir, progressivement, puis à amorcer une descente, très lentement, en direction du sable. Sheinji recommença à agiter se mains une deuxième fois et cette fois-ci, ce fut sur lui-même qu’il envoya son jutsu. Son plan marchait à merveille, ne restait plus que l’atterrissage.

***

L’atterrissage, Otarin fut le premier à y couper. Alors qu’il se voyait descendre tout doucement, le voile projeté par Sheinji disparut alors qu’il se trouvait encore à une dizaine de mètres du sol. Il l’injuria une fois de plus, persuadé que l’autre l’avait fait tomber exprès. Il heurta le sol avec plus ou moins de chance, aucun os n’avait été brisé, fort heureusement, mais sa tête percuta le sol abruptement et le garçon s’évanouit, ayant juste le temps d’apercevoir une silhouette à ses côtés.
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