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Message par Kentaro 17/3/2012, 16:31

Destin, le 21/08/2010

Situé sur Grand Ocean, juste à la sortie de Reverse Moutain, LongueTown est une île-cité de légende, puisque c'est ici qu'est né Gold Roger, le Seigneur des Pirates. C'est aussi ici qu'il fut exécuté par la marine, ces derniers mots déclenchant la plus grande vague de piraterie de tous les temps. Pour cette raison, la ville est aussi connu comme étant celle "Où tout commence et où tout se termine".

LongueTown est une ville calme, doublé d'une plateforme importante du commerce, en raison de son emplacement stratégique, ainsi qu'une destination touristique très prisé. Bien qu'elle ne soit tenu que par un faible contingent de marine, l'incessant va et vient des navires venant des quatre pour rejoindre leur affectation dote l'île d'une excellent force. Bien qu'il soit de notoriété public que tous les pirates venant sur GrandOcéan mouillent aussi sur l'île, ces derniers ne sont guère importunés tant qu'ils se tiennent à carreau. En effet, les marines présent ont bien mieux à faire que de perdre du temps avec des pirates miteux aux primes dérisoires.

LongueTown est connu pour les multiples services qu'elle offre, que ce soit pour s'acheter un nouveau navire ou refaire une beauté à celui qu'on amène. Ces rues regorgent de magasins en tout genre, alimentation, armurerie, log poses, boutique-souvenirs... Bref, l'endroit permet à tous les équipages de souffler et de s'équiper correctement pour partir d'un bon pied sur GrandOcean.

Le monument le plus important de LongueTown est la place de la potence, où fut exécuté Gold Roger. Haut lieu touristique, plus personne n'y a été exécuté depuis. Il va sans dire que les marines veillent au grain et ne laisseront aucun malappris vandaliser l'endroit.

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Message par Kentaro 17/3/2012, 16:33

Sigurd, le 6/10/2010

-Mazette. Tu vois ce que je vois, Olrik?

Dur à louper. La foule laissait largement la place à l'étrange cortège qui traversait la rue en inspirant autant d'émerveillement que de crainte sur son passage.

-Ah ouais. Quand même.
-Chavais pas que y'avait un cirque en ville, en ce moment. Bah dit donc, ils ont la main lourde sur la promotion, ceux là. Des lions pour faire de la pub? Incroyable! ILS ONT MÊME UN RHINO, LA CLASSE!!!, m'exclamais-je.
-Ainsi qu'un nain. Et plusieurs beaux oiseaux exotiques.
-Beaux, c'est vite dit.
-Pas tous, ok, mais...
-On dirait le croisement entre un paon et un coq, celui là. Très belle traîne. Seulement, comment se fait il qu'il parvienne à voler?
-Aucune idée. Moi, j'me pose une autre question par contre...
-Oui?
-Pourquoi les dresseurs portent-ils les couleurs de la marine?
-Hein? Ah ouais, t'as raison. S'pas normal, ça. Service de propagande, peut être? Ils organisent parfois des démonstrations... moi, c'est en voyant des tireurs d'élite en action durant un festival que j'ai eu l'idée de rejoindre la Marine. Bon, l'a fallu le temps pour que l'idée fasse son chemin, mais...

Accoudé avec moi au parapet, Olrik, un sergent avec lequel j'avais déjà causé à quelques reprises, déplaça son fou juste devant mon cavalier et me mit échec et mat pour la cinquième fois consécutive. Visiblement pas très doué pour ça, je trouvais quand même le jeu sympa pour passer le temps et faire connaissance avec les intermédiaires.

-Ils viennent dans notre direction, non?
-Zut. Kess qu'on fait?
-.....
-Oui, les accueillir, sûrement. En effet. Et comme c'est moi le capitaine, je vais m'y coller.
-On devait pas recevoir d'autres effectifs d'ailleurs, aujourd'hui?
-C'est vrai, mais... ils ne devraient pas arriver avant un moment encore, normalement. A moins qu'ils soient en avance?
-Ca m'a l'air tout à fait possible, Capitaine. L'émissaire qui nous a apporté le Pose est lui aussi arrivé plus tôt que convenu.
-Bon, ben dans ce cas... toi, tu vas la chercher?.
-Qui ça?
-Chercher Evil, bien sûr.
-Evil?
-Euh... j'ai dit Evie. Evie, voyons, Evangeline. Haylor, si tu préfères. Elle n'accepterait jamais un surnom aussi... affectif, mais... bah, je l'aime bien, suffisamment pour l'appeler comme ça quand ça la dérange pas. Dans son dos, donc.
-Oui, oui, ça me pose aucun problème. Mais pourquoi aller la chercher?
-Elle aime bien toujours tout prendre en charge, avoir son mot à dire, ces choses là. Ca la vexerait que j'ai pas au moins essayé d'aller la faire chercher. Tu comprends?
-Ok. Compliqué, tout ça...

Ouais, c'est ça, pauvre pomme. Olrik est bien sympa pour un sous off', mais je sais pas encore si je peux le mettre dans la confidence sans qu'il aille révéler à sa Noire Maîtresse les joyeux qualificatifs que je lui attribue. Faut que j'arrête de laisser ces trucs s'échapper de ma bouche, moi. Pour le moment, je sais que Guido et quelques autres sont clean, mais un seul traître me retirera l'une des rares compensations que m'offre sa présence: une personne à vilipender.

En attendant, je débarquai et me rendis en direction du carnaval des animaux, en prêtant tout particulièrement attention à ce magnifique volatile qui nous avait tapé dans l'oeil peu avant. Le Rhino avait l'air de se tenir calme, et la présence de trois femmes s'affairant à ses cotés d'un air expert suffit à me mettre en confiance. Pis s'il décidait de péter les plombs pour tout saccager, y'aurait suffisamment de cibles entre lui et moi pour que je puisse me mettre à l'abri dans les temps.

Quant aux autres spécimens... hey, moi qui croyais être le seul lion de mer dépourvu de nageoires, ça me fit bien sourire. Autre point à noter, un oiseau plutôt dodu dont mon pendant félin aller s'escrimer quelques minutes à tenter d'en dresser le goût. Bon, mettons que s'il tombe malade en mer, ou qu'il fini mortellement blessé au combat... une petite carcasse pour bibi, et j'devrais me débrouiller de sorte que personne remarquerait. Ou alors, j'aurais cédé bien avant à la tentation en m'enfournant en douce ce charmant piaf. Ca pouvait aussi le faire.

-Hey, salut! C'est bien vous, ceux qu'on attend sur le Tarmac? Je suis Sigurd, son capitaine. Rhaaa... capitaine Sigurd, ça sonne trop bien.

Tout en écoutant la réponse du dresseur interrogé, je jetai un coup d'oeil aux félins, et notai avec satisfaction que pas un seul d'entre eux ne pouvait espérer rivaliser avec moi en matière de classe. Après, y'en avait bien la moitié qui étaient plus imposants que moi, mais aucun d'entre eux n'avait comprit que tout se jouait dans la crinière. Encore que, les muscles et la taille devaient mieux attirer les balles. Tout bénef pour moi si on allait se retrouver comme coéquipiers.

Puis, mon regard se dirigea vers celui qui avait été désigné comme le chef de la troupe. Et allez savoir pourquoi, je ne parvins à dissimuler ce petit sourire qu'en gonflant les joues. Ma grimace, lorsque mes yeux croisèrent le regard du concerné, ne fit que gonfler, gonfler, gonfler, jusqu'à ce que...


MWARHARHARHARHAR!!!


-Nan. Nyahaharf. C'est... Huhuhu. Désolé, je suis un abruti qui vient d'être émerveillé par ces magnifiques animaux, comprenez que j'ai... Pchihihihi... du mal à garder les pieds sur terre. Romfluhuhu... Mais quand même. C'est vous le supérieur... Rholololo, qu'est ce que chuis spirituel... qu'on attendait? Hyûma T'es-Nain-Ka, enfin, Tenaka?

Tiens, je cafouille moins que d'habitude quand je suis explosé de rire. Bon point à noter, ça.

Par contre, j'en reste toujours aussi peu convaincant. Loin d'être disposé à accepter mes excuses, celui qui était effectivement Hyûma se mit à trépigner et gigoter comme une furie, subitement transi de fureur au point de virer rouge et d'émettre diverses nuances de gargouillements dont je n'avais jamais eu connaissance.

Au bout d'une longue, longue dizaine de seconde, son visage abandonna sa délicate teinte rougeâtre pour carrément choisir de s'empourprer.

Croyant qu'il s'étouffait (ce qui était effectivement le cas), je me rapprochai de lui pour essayer de voir comment l'aider... et me redressai aussitôt en le voyant sortir de nulle part une cravache qui frôla ma joue pour venir s'écraser sur mon épaule. Quelques autres coups s'abattirent sur mes rotules, m'incitant à sonner la retraite. Voyant que je m'éloignais bien plus vite que ce que ses petites jambes lui permettaient de parcourir, il choisit de se défendre sur un autre terrain (et sur lequel je ne valais strictement rien): la parole.

-Un petit supérieur, c'est bien ça hein? Et vous ne voulez pas vous permettre un comparatif avec Napoléon, peut être? Parce que j'ai sûrement une tête à m'appeler Nabo-léon, tant qu'à faire de l'esprit?
-Je n'aurais jamais osé penser que...
-Et bien pour votre gouverne, mon cher ahuri notoire, sachez que ce fier Amiral de la marine mesurait à peu près votre taille. Mais aussi que vous n'auriez probablement jamais eu les tripes de lui faire un quelconque commentaire s'il était encore en vie, oh ça non!
-Ben...
-C'est à cause de blondinets déséquilibrés comme vous que les gens un peu moins grands que la moyenne sont aussi bien considérés que des canards chez les cygnes. C'est de la discrimination pure et simple que je ne tolèrerais pas! Des excuses, j'exige des excuses!
-Bien sûr que...
-Comment ça, petit? Et vous croyez que le petit David va se laisser faire par l'énoooorme Goliath sans rien dire, peut être? Non, il faut abattre l'oppresseur!

De la même manière qu'avec la cravache, j'eus du mal à en croire mes yeux quand il sortit un genre de fléau pour passer ses nerfs sur une caisse en bois qui trainait par là (et qui n'y trainerait plus vu son état). A nouveau, Hyûma agita son menaçant gadget dans ma direction, et je reculai encore un peu. L'anecdote sur David et Goliath, eh bien il semblait prêt à la mettre en pratique.

-WOUACHE! Hey, doucement, je voulais pas non plus...

Et personne alentour pour réagir? Ben non. Aucun d'eux ne semblait dérangé outre mesure par cet emportement, et c'est à peine s'ils prirent la précaution de s'éloigner de quelques pas afin de se mettre hors de portée de mon cher collègue. Et moi alors, help!

-C'est toujours simple de se moquer des plus petits que soi, et suivre la méchanceté collective comme un stupide lemming suivant le troupeau au suicide!

Au bout d'un (looong) moment, heureusement, il stoppa sa harangue, estimant peut être qu'il m'avait suffisamment invectivé ou bien (plus probablement) parce qu'il considérait qu'un importun dans mon genre ne valait la peine qu'on se paye une hypertension artérielle.
Vu comment la situation avait prit une tournure imprévue (horrible, horrible retour de bâton. Faudrait que je sois un poil moins spontané, des fois), j'affichais bien malgré moi une grimace contrite que l'on pouvait éventuellement confondre avec un sourire distordu. Le fait que le p'tit nain n'ait pas encore évacué toute sa hargne et menaçait encore par instants de se répandre en récriminations ne me mettait absolument pas en confiance non plus.

-Et, pour vos animaux... euh... vous avez prévu quelque chose de particulier?
-Particulier? J'aurais besoin de quelque chose de particulier peut être? A moins que JE ne sois particulier, c'est ça, blondinet?

J'ai failli rire devant tant de paranoïa. Dame chance soit louée, j'ai tenu.

-Non, non, rien de tout ça, c'est juste qu'on n'a rien de prévu pour les accueillir. Vous faîtes comment, d'habitude? Des cages?
-Jamais de la vie, malheureux! Comme tout autre membre de la marine, ils doivent être libres de circuler librement sur le navire selon leurs besoins.
-Euh... ch'pas sûr que... pourquoi pas, remarque. Mais pour dormir? Imaginez qu'on se mange une tempête, que va t-il leur arriver?
-Mais la même chose que n'importe quel autre soldat de la marine. Vous n'espérez tout de même pas qu'ils logeront sur le pont, n'est ce pas?
-Ben...

Regard perçant du nabot. Et la si charmante façon dont son visage prend de la couleur... ne discutons pas.

-On doit avoir un hangar de libre... par contre, y'aura probablement jamais la place dans les dortoirs. Enfin, j'demanderais à mes intellos d'aménager tout ça. Ca devrait pas être trop dur pour eux de vous faire de la place.
-Que voulez vous dire?
-Rien de particuli... aie! Pas la cravache!
-Je ne suis PAS particulier!
-J'me souviendrais de ça... bon, j'vous fais visiter, ou bien?

Hyûma grommela un petit quelque chose, et il me fallut une bonne minute pour comprendre qu'il préfèrerait nettement que quelqu'un d'autre que moi s'en charge. Je l'avais suffisamment provoqué pour la journée, ou quelque chose comme ça. Ce qui me suggéra aussitôt que cette petite teigne devait être stricte et impossible à satisfaire: car, selon mes bon vieux stéréotypes sur les profils psychologiques, c'est toujours les plus susceptibles qui font le plus de remarques acerbes. Prenez Jadictatrice, par exemple. Ou maman. Ou Evil. Toujours, toujours, toujours.

M'enfin, à vrai dire, j'étais pas mécontent de me débarrasser de lui. Qu'est ce qu'il était lourd, pour un si petit être!



Une demie heure plus tard...



-Y'en a d'autres qui arrivent? Ah, bah zut alors!
-Pourquoi ça?
-Cinq parties foirées d'affilé, cette mauvaise rencontre avec le gnome, ce nuage en forme de saule pleureur, et la présence d'une recette sur la tourte au marcassin dans le journal de s'matin ...tout indique que Pas d'Bol m'a dans le collimateur aujourd'hui. Tout particulièrement la tourte au marcassin. C'est mauvais. Très mauvais.
-Euh... et donc?
-On va éviter de conclure un second incident diplomatique pour la journée. Allez occuper ces lascars, moi j'vais chercher Ev... Haylor.

Et hop, sitôt dit, sitôt fait! Poussant sans ménagement Olrik en lui conseillant quelques excuses bidons sur mon retard, je fis rapidement demi tour et interrogeais deux trois personnes qui ignorèrent tout autant que moi où pouvait se trouver la miss.

-Comment ça, personne ne l'a vue de la journée?
-Apparemment pas. Elle ne s'est pas rendue déjeuner ce matin, ni après. Personne ne l'a vu quitter sa cabine non plus.
-Mmmh... l'est malade, ou bien? Attendez, nan, même quand elle l'a été la dernière fois ça ne l'a pas empêchée de roder partout sur le navire. Bon, c'était qu'une ptite fièvre, mais... les médecins sont au courant?
-Elle ne s'est plainte de rien, et a demandé à ce qu'on la laisse tranquille pour la journée. Veut juste du repos, apparemment. Ce qui veut probablement dire que...
-Ok merci!
-'Ttendez, j'ai pas fini! Capitaine?

Qu'elle ne veuille pas être dérangée... pas grave, chuis le capitaine et c'est important, donc pas de soucis. Comme je l'ai tout à l'heure dit à Olrik, elle était effectivement zélée au point de vouloir fourrer son nez partout. Ptêtre même que j'aurais droit à un remerciement, tiens. Ne serait-ce qu'un "Bien" en réponse à mon annonce.

Et pourtant, nan, je n'eus droit à rien. Pas un mot. Pas une réponse, ni aucun bruit de quelque sorte susceptible de m'indiquer que l'Antre du Diable était actuellement occupé. Ce qui était, quand même, bien bizarre, puisque personne ne l'avait vu nul part, et qu'elle n'était pas du genre à faire des cachoteries.

Doooonc, logiquement...


Pour avoir lu récemment un bouquin policier, je me mis rapidement à envisager qu'un meurtre avait été commit, et que Haylor avait été mise à mort par un bienfaiteur de l'Humani... euh, je veux dire par un infâme meurtrier, bien sûr. Même si la disparition de la miss me serait agréable, je n'en étais pas encore à lui souhaiter le pire.
Le fait que la porte soit fermée de l'intérieur conduirait naturellement les enquêteurs à penser au suicide, et, pour ma part, je n'aurais aucune idée de ce qui aurait bien pu se passer. Me restait plus qu'à ouvrir la porte et constater la casse.

Yeah!

Ou alors, elle était ptêtre juste malade au point de ne plus pouvoir rien faire. Moins drôle, comme scénario. Un malaise d'excès de travail, ça doit bien exister, nan? Allez hop, on tambourine sur la porte, et... pas de réponse!


Alors, j'ai fait ce que n'importe qui d'autre aurait forcément fait à ma place. Après une minute d'hésitation (plutôt de politesse, en fait), chuis entré comme dans un moulin avec mon Super Passe Perso (une clé, mais SPP sonne mieux) qui me permet d'ouvrir toutes les portes du bâtiment. Chais pas qui a conçu ce navire et ses serrures, mais il est très doué.

Poussant délicatement la porte en m'attendant à moitié à ce qu'elle soit piégée, je tâtai le terrain pour finalement l'ouvrir en grand sans pour autant m'aventurer à l'intérieur.

Et là, horreur!

Le cadre auquel je faisais face n'était pas violent. Il était violet. A un point tel que je n'avais jamais vu autant de violet dans ma vie. Jamais vu autant de violets non plus d'ailleurs, avec toutes ces teintes. Mazette. Pour ma part, j'avais juste kustom' ma cabine pour y inclure plus de confort (et disposais ainsi de six manières différentes de me vautrer complètement à l'aise, un des meilleurs scores dans la marine!). Mais là, de la moquette aux rideaux, le résultat aurait été sensiblement le même que si la salle avait été éclairée en lumière tamisée.

Un lit tellement bien fait que je doutais que quelqu'un ait jamais dormi dedans. Des étagères bardées de trucs plus ou moins utilitaires, encadrés par des machins à soieries et même deux trois trucs à pompons qui étaient suffisamment rares pour ne pas faire mauvais goût.

En fait, le grand inculte de l'ornementation que j'étais trouvait la scène dérangeante à vous donner le vertige. Ce que j'ignorais, c'est un Grand Maître de l'Apparat et du Feng-Shui aurait pleuré d'émerveillement en ayant trouvé à sa Voie ce que Gold Roger avait fait pour la piraterie. 'Fin, presque.

Et, parce que la pièce était surchargée de babioles en tout genre soigneusement réparties, je mis un temps fou à réaliser qu'elle était déserte. Le paysage (parce que c'en était carrément un!) était trop distrayant pour qu'on garde le fil de la vision. Un peu comme dans les livres où il faut trouver Charlie, en plus... violet.

Et avec beaucoup plus de détails froufrouteux dans la déco. Quel esprit tordu peut-il réussir l'exploit d'avoir arrangé aussi minutieusement un tel capharnaüm? Avec toutes ces vieilleries, on pourrait faire fortune dans une brocante old-school! Même pas, carrément organiser une vente au enchères! Et tout ça avec un agencement qui fait grand honneur à la longue tradition des jardins à la française, rien que ça.

Perchées sur une étagère, une affreuse bande de poupées en porcelaine me toisait d'un air mauvais et prédateur, offrant une vilaine réminiscence des histoires d'horreur qu'on s'entre racontait quand on était haut comme trois pommes, de là où je viens. Bourrées de froufrous, fort peu articulées et de toute manière trop fragiles pour qu'on puisse les trimballer, c'était tout à fait le genre de jouet qu'il fallait filer à une môme pour la faire évoluer en reine des glaces acerbe et oppressive.
Pendant un moment, je m'amusai à imaginer le genre de parents pompeux tirés tout droit du haut gratin de l'aristocratie qui avaient façonné le monstre qui se tapissait habituellement dans cet antre.




Chuis sûr que sa mère avait une affreuse verrue sur la joue. Hahaha.

Le seul truc qui était dégagé dans tout ce paysage, c'était sans surprise le bureau. Plein de paperasse rangée avec une précision nanométrique. D'une propreté tellement impeccable qu'on pourrait parler de stérilité. Et, posé au milieu, bien mit en évidence par la sombre main de Pad'Bol pour que je puisse le voir, un gros carnet dont j'ai déjà vu plusieurs exemplaires dans différentes boutiques.

Rien d'exceptionnel là dessous, c'est un modèle courant. Sans être un expert du domaine, j'avais du écumer pas mal d'échoppes pour trouver un journal de bord digne d'un Cap'tain Peluche de la marine.

N'emêche que ça restait bizarre.

Evil serait du genre à tenir un journal intime?

MWAHAHA!!! C'est un truc de nana, ça. Totalement à l'opposé de... ah bah nan, c'est une nana aussi, Haylor. Faut croire. 'Fin, c'est avant tout l'incarnation de l'Ordre et du Devoir, et plus particulièrement un bourreau. Le reste n'a pas souvent été à prendre en considération, jusque là.

Le journal. Hum.

Bon, mettons que j'y jette un oeil, allez. Attendez... nan, c'est totalement suicidaire. Si jamais elle découvre que j'ai fait ça, je suis un homme mort (ou une descente de lit des plus confortables, au choix). En plus, chuis sûr que ses pensées même retranscrites par écrit restent trop dangereuses pour que je puisse les appréhender et conserver ma santé mentale en l'état actuel. C'est comme tous ces bouquins sataniques, là. Dans les histoire, le héros finit toujours par se faire corrompre d'une manière ou d'une autre pasqu'il a touché à ces cochonneries. Ca vous susurre des secrets alléchants durant la lecture, et quelques mois plus tard vous finissez sur un bûcher pour avoir profané des cimetières et invoqué deux trois bestioles démoniaques.

Et pourtant... personne à l'horizon. Aucun bruit selon mes oreilles, et je devrais vraisemblablement pouvoir entendre les bruits de pas d'un éventuel trouble fête qui s'approcherait, nan? Doooonc...

-Rhaaa, nan Sigurd, tu dois résister! Encore que, ça serait tellement fun de succomber. M'enfin, s'pas bien. Tu connais pas le concept de vie privée? Imagine tous les trucs compromettants que tu pourrais dégoter! Faut pas! Bon, peut être que ça tournerait à ton avantage, en fait. Sauf que connaissant Pad'Bol, elle m'aura collé un procès bien avant. Sauf si j'lui fait du chantage. Mmmmh... quand même, c'est pas très digne d'un Cap'tain de la Marine. Ni d'un gentleman, dirait Althias. M'enfin, vu comment il est coincé, avec son éthique de paladin monastique... et puis zut. Juste un ptit coup d'oeil? Rhoo, pis non, je ne lirais pas!
-Qu'est-ce que vous ne lirez pas, capitaine?
-Chouette! Merci, vous tombez bien, j'avais justement besoin de quelqu'un pour m'empêcher de faire une énorme gaffe. J'ai failli lire votre journal, et... Euuuuh...

Qu'est ce qu'elle fait là? QU'EST CE QU'ELLE FAIT LA? J'aurais du l'entendre! Dans ce couloir, le parquet grince comme c'est pas permis! C'est injuste! Si j'avais pas cette fichue manie de parler tout seul, je l'aurais entendu arriver!

-Mmmmh...
-Vous étiez où?
-A terre, j'avais quelques visite à rendre.
-Où ça?
-Ca ne vous concerne pas. Et vous, qu'est-ce que vous faîtes ici?
-Venu vous chercher. Et je suis tombé sur... ceci. Donc vous allez croire que j'ai fouiné dedans. Mais j'la connais celle là, c'est justement pour ça que chuis pas tombé dans le piège! Dans ce genre de situations, c'est obligé qu'on se fasse prendre si on fouille dans les affaires des autres. J'y ai pensé, j'ai failli succomber, mais rien touché, rien!
-Vraiment?
-Tout à fait!
-Le contraire m'aurait étonné. Il faut une clé pour ouvrir le cadenas.
-Cadenas?

A y regarder de plus prêt, c'est vrai que y'a l'air d'avoir un mécanisme caché dans cette dorure. La vache, c'est drôlement sophistiqué comme bestiole.

-Ah oui, cadenas.
-Dîtes moi, qu'est-ce que vous faîtes là? Vous espériez fouiner dans mes affaires, peut être?
-Moi? Du tout, j'étais venu pour vous annoncer qu'un groupe de flottants était arrivé et commençait déjà à s'installer, et qu'un autre était sur le point de nous rejoindre.
-Bien.

OUAIS! J'L'AI EU! Je te l'ai arraché, sorcière! Intérieurement, je jubilais. Mon petit sourire aurait pu me trahir, mais Evil était dans mon dos et veillait à ce que je retourne dans le couloir sans toucher à rien qui portait sa marque.

-Et puis, bon... c'est pas comme si vous vouliez faire comme le grand tiers des loups de mer et aller dégoter le méga trésor du roi des pirates, hein? C'est quoi déjà, le Jack Pot? Jack Piece?

Grand silence. N'étant pas des les plus fins, je ne l'interprétai pas tout de suite correctement.

-Comme ils l'appellent tous, déjà? L'or peace? L'orpire? Arf, j'ai jamais été doué pour les histoires de... Haylor? Quelque chose ne va pas?

Aucun doute, ses joues s'étaient empourprées lorsque j'ai parlé d'or peace. Ce qui veut dire que... ce qui veut dire que.... nan, impossible.





SI! JE VIENS DE LE VOIR DANS SES YEUX, L'ÉTINCELLE, LA! Elle s'est trahie!

-Attendez. Incroyable. Vous voulez dire que... j'ai deviné juste? Vous, la plus aigrie et blasée des grattes papelard psychorigides à patte de velours, vous avez le même rêve de richesse démesurée que les plus grands boucaniers du monde, qui rotent et se curent le nez entre deux choppes de bière? Mwarharharharharharharharharharhar.... aaaarh, s'il vous plait, me regardez pas comme ça, c'est hyper flippant.

Ouais, son regard était à nouveau devenu aussi froid et profond que le canon d'une arquebuse pointée droit sur vous. Mais faut voir le coté positif de la chose: elle était tellement vexée que je l'ai percée à jour (tope là, Dame Chance) qu'elle ne remarqua pas que je l'avais qualifiée de gratte papelard psychorigide, ni même que la comparaison était franchement à son désavantage. Du coup, je commençai à vraiment regretter de ne pas avoir été indiscret. Y'aurait des secrets inavouables dissimulés sous cette façade austère?

-Vous l'avez lu, hein?
-Pas du tout, me défendis-je, trouvant la force de répondre en me réfugiant dans l'ombre protectrice de la Justice et de la Vérité. J'ai juste balancé au hasard l'idée la plus débile et improbable que... 'ttendez, nan, c'est pas ce que je voulais dire. On peut la refaire?

Pour le coup, elle me rappela irrésistiblement la petite teigne de tout à l'heure que j'avais si mal accueillie bien malgré moi ('fin, mes rotules étaient encore un poil trop douloureuses pour être compatissantes, mais je comptais bien tenter de rétablir le tir ultérieurement). Sauf qu'au lieu de s'étrangler, elle semblait surtout... préoccupée. Mieux valait en profiter et ne pas lui laisser le temps de sortir à son tour un fouet lester pour pulvériser les alentours.

-Bref, sinon chuis venu vous dire qu'un autre cortège de marins est arrivé et que... vu que ça s'est pas très bien passé avec le premier, ptêtre qu'il vaudrait mieux que vous vous en chargiez. Ou pas.

Pas de réponse, juste un regard. Est-ce que je mentais, est-ce que je mentais pas? Dur à dire, hein!
Eh ben pour cette fois, l'image peu glorieuse qu'elle avait de moi joua en ma faveur: l'idiot du village devenu capitaine grâce au bon vouloir d'un inconscient presque aussi lamentable que ledit idiot était très visiblement trop maladroit pour pouvoir mentir de manière réaliste. Et puis, même si c'était le cas, cet ahuri ne manquerait pas de se trahir sans causer trop de dommage pour autant, ce qui permettrait à Haylor de lui mettre le grappin dessus et acheter son silence en émiettant méthodiquement le peu d'égo qu'il devait lui rester. Aucun problème. Et pourtant...

-Sinon, nos invités ont ramené avec nous toute une troupe d'animaux de combat. Une ménagerie. Des dresseurs. Un rhino, une demie douzaine de lions, des oiseaux de toutes les couleurs, et Hyûma a parlé d'un monstre marin quand il s'est énervé. 'Fin, il a ronchonné un truc à ce sujet, du moins.

Inutile, elle était déjà partie d'un pas vif, après avoir claqué sa porte, en marmonnant l'équivalent maussade de "C'est quoi ce cirque?" entre ses dents. Forcément, y'avait plus urgent sur la planche. Ce qui signifiait donc que ce cher Hyûma venait de m'épargner le prolongement d'une douloureuse entrevue comme j'en avais environ une fois par semaine depuis que ce navire était à mon nom.

Ce cher Hyûma.

C'est décidé, je le récompenserais au centuple! Enfin, s'il parvient à s'en tirer avec Haylor. Que Dame Chance soit avec toi, sacré filou!

Halala... ce cher Hyûma!

Bien plus sympathique que Loromin, qui faisait un retour aussi sobre qu'inattendu dans mon quotidien. Evil s'était chargée d'accueillir Illida Iyanda Snovoskova (ou quelque soit son nom), et je m'étais empressé de rejoindre ce lieutenant (haha, l'a même pas eu de promotion lui) que j'avais déjà croisé.
Et cet ingrat, eh bien vous savez quoi? Il ne s'est même pas souvenu de moi! Bah pour la peine, j'lui accorderais pas plus de place dans ce récit. Et je continuerais à trouver des opportunités de mettre cet homme poisson dans mon assiette.

Entre lui et les volatiles de Hyûma... ouaiche, c'est une bonne cargaison qu'on a là.
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Message par Kentaro 18/3/2012, 10:58

Hyûma, le 16/10/2010

Cela faisait déjà deux bonnes heures que la seconde Haylor et le lieutenant Hyûma étaient enfermés dans la petite salle de réunion du Tarmac. Deux heures que la première tentait de faire entendre raison au second. Haylor n’aimait pas le désordre. Et des animaux en liberté sur son… le navire, ça faisait désordre. Alors que la libre circulation des membres de la marine sur un navire de la marine semblait au contraire on ne peut plus naturel à Hyûma. Tout deux campant sur leur position, le débat n’avançait que peu. Ou plutôt même, pas du tout.

Et la réquisition de Loromin, unique représentant homme-poisson, pour tenter de démêler le nœud du problème, n’avait pas servi à grand-chose. Il y avait pourtant mis beaucoup de bonne volonté, mais les sortilèges de Regard Embrasé, d’Intonation Impérieuse et les hauts scores d’intimidation des deux larrons l’avaient empêché de soutenir l’une ou l’autre position. Après s’être juré mais un peu tard qu’on ne l’y reprendrait plus, Loromin se promit de ne plus jamais s’engager dans un débat sans son Poncho Porte-Bonheur +8 en charisme et son amulette de Boîte de Sardine en Fer Blanc de Résistance aux Manipulation Mentale par la Magie. Finalement, le pauvre homme-poisson s’était muré dans un silence expectatif et attendait que ça se passe.

« Alors quel est, au juste, pour vous, le critère définissant l’accès au droit fondamentaux des marines, je vous prie ? Demandait justement le petit Lieutenant. Le nombre de patte ?
_ Quoi ? Demanda Haylor, interloquée.
_ La mobilité sur les membres postérieurs ? Ajouta Hyûma.
_ Mais non, je… Tenta la seconde du Tarmac.
_ La hauteur au garrot ? La hauteur au garrot !! Alors c’est ça, hein ! Vous voulez mettre les court-pattus en cage ! Vous voulez me mettre en prison, c’est ça ! Parce que je suis si ridiculement petit qu’on risque de me marcher dessus par inadvertance !! C’est de la discrimination ! Je vais porter plainte auprès de la commission contre le racisme, vous flanquer en cour martial, vous… Vous… »

Le petit lieutenant sortit sa cravache et frappa brutalement sur la table, sans parvenir à toucher le bras le plus proche, celui de Loromin en l’occurence, qui avait réagit à temps, grâce à son bracelet du Concile des Fées, qui lui procurait un bonus à la dextérité lors des attaques surprises à l’arme légère. Même si aux yeux du profane, cela ressemblait à un vulgaire bout de ficelle trouvé par terre, cet étonnant objet magique venait une fois de plus de démontrer son incroyable pouvoir.

La crise du nabot se poursuivit pendant encore quelques minutes, tandis que les feuilles posées sur la table volaient en tout sens sous ses coups de cravache, le tout sous le regard fortement désapprobateur mais néanmoins imperturbable d’Haylor.

Une fois la crise passée, elle reprit la parole comme si cette interruption n’avait jamais eu lieu.

« Si je répond "les pouces opposables", vous allez me sortir un régiment de babouins ?
_ J’envisagerai plutôt des orangs-outans, à bien y réfléchir.
_ Le langage.
_ Pardon ?
_ La capacité à communiquer, à se faire comprendre avec autrui, le langage, explicita la seconde en chef du Tarmac.
_ Je rêve ou vous voulez enfermer Igor ? S’insurgea Hyûma.
_ Igor ?
_ Mon second. Impossible que vous l’ayez loupé, il dépasse tout le monde d’une tête et il affiche constamment l’air niais des simples d’esprits.
_ Je vois. Surtout l’air niais, en fait. Mais, s’il est votre second, c’est que vous arrivez sûrement le comprendre, non ?
_ Bien entendu.
_ Ah ! Mais les animaux ne peuvent pas être compris, donc…
_ Erreur ! Les animaux savent se faire comprendre : sinon, je ne pourrai pas recevoir de rapport de mon escadrille.
_ Votre escadrille ?
_ Mes ziozios.
_ Vos ziozios… Evidemment. »

Haylor jeta au petit lieutenant un regard glacial. Ce dernier le le lui rendit avec plusieurs degrés de moins. La situation sembla se figer, alors qu’aucun des deux ne semblait décider à lâcher prise. Elle aurait probablement duré éternellement si Loromin n’était intervenu.

« Et si vous le prouviez ? Proposa timidement l’homme-poisson.
_ Genre, on met ma parole en doute ? Interrogea le petit lieutenant d’un ton suspicieux.
_ Heu… Non, mais…
_ Moi, oui, intervint Haylor.
_ Une démonstration, ça vous irait ?
_ Essayez donc, on ne me dupe pas facilement. »

Le petit lieutenant se laissa choir de sa chaise et s’approcha du hublot de la salle de réunion. Après quelques tentatives infructueuses, il dut admettre que ledit hublot était trop haut pour lui et, dédaignant l’aide de l’homme-poisson, dût faire demi-tour pour traîner sa chaise à proximité. Une fois qu’il eut enfin ouvert la fenêtre, il poussa un long sifflement suraigu.

Le temps que Hyûma ramène sa chaise en face d’Haylor, un étrange volatile aux plumes chamarrées pénétra par l’orifice et se posa sur la table, regardant tout autour de lui, des fois que des graines trainassent. Pis l’oiseau capta le regard désapprobateur de la mégère qui lui faisait face et décida de battre prudemment en retraite auprès de son maître bien-aimé.

« Voilà. Alors, qu’est-ce qu’il vous faut comme preuve ? Vous voulez que je lui demande de compter ?
_ Tour d’amateur, vous l’avez peut-être dressé pour ça.
_ Hé bien, choisissez vous-même le calcul.
_ Vous connaissez l’histoire du cheval qui savait compter ? C’est une histoire qui a intrigué de nombreux scientifiques. C’était un cheval qui pouvait donner la bonne réponse à tout calcul qu’on lui posait, en frappant au sol la réponse. La clé, c’était que le cheval était incapable de résoudre une équation si personne dans la salle n’en connaissait la réponse. En fait, il s’est avéré que le cheval était sensible à l’état émotionnel des personnes qui l’entourait. Il se contentait de frapper le sol jusqu’à ce qu’il "sente" que ses interlocuteurs étaient soulagés ou contents qu’il donne la bonne réponse. Donc un tel test ne rime à rien.
_ Vous devriez mettre des lunettes : c’est un oiseau, pas un cheval.
_ …
_ D’accord, d’accord. Vous savez ce qui se passe sur le pont ?
_ Non.
_ Vous pensez que je le sais ?
_ Non.
_ Que Loromin le sait ?
_ Bien sûr que non.
_ Hé bien demandons donc à mon oiseau : après, on ira voir si c’est vrai, ou si j’ai raconté des cracks. Ça vous va ?
_ Tout à fait. »

Le petit lieutenant se tourna vers le volatile bigarré et se mit à caqueter et siffler sur diverses tonalités. Le piaf tourna la tête sur le côté, et lança un trille aigu.

« Bon, il dit qu’il y a plein de monde et beaucoup d’action.
_ Oooh, ça c’est précis.
_ Minute, hein, j’ai pas dit que ça se ferait en deux coups de cuillère à pot. »

Hyûma reporta son attention sur l’étrange oiseau et reprit son étrange dialogue, à grand renfort de mimiques et de grimaces étranges, tandis que l’oiseau lui répondait dans son langage chantonnant.

« Heu… Finit par lâcher le petit lieutenant.
_ Alors ? S’enquît Haylor, une pointe de triomphe dans la voix.
_ Si j’ai bien compris, les gens sont regroupés autour de cinq pistes et… Ils lancent des sphères sur des genres de bûches posés plus loin…
_ Un Bowling ? Hasarda l’homme-poisson.
_ Ben ça m’en a tout l’air, vu la description.
_ Un bowling sur le pont du Tarmac ? Exulta la seconde du Tarmac. N’importe quoi. Vous venez simplement de prouver que… »

La petite tirade victorieuse d’Haylor fut malheureusement interrompu par l’arrivé inopiné d’un Sergent, qui passa la tête par l’entrebâillement de la porte et héla les occupants de la pièce.

« Excusez-moi de vous interrompre, mais j’ai un message important de la part du Capitaine.
_ Un message ? S’enquit Loromin.
_ Important ? Tiqua Hyûma.
_ De la part du Capitaine ? Cilla Haylor.
_ Heu… Il dit, je cite : " Alors, vous comptez rester enfermer dans ce bureau toute cette magnifique journée ? Venez donc nous rejoindre, on attend plus que vous ! ". Fin de citation.

Un silence dédaigneux accueillit les paroles du capitaine, accompagné d’un double regard qui aurait frigorifié sur place le pauvre Sergent s’il n’avait pas eu le bon sens de reculer de quelques pas.

« Vous rejoindre pour faire quoi ? Demanda Loromin.
_ On organise un tournoi de bowling, pour faire plus ample connaissance, resserrer les liens et tout… Alors, votre réponse ?
_ Un tournoi de bowling ?! S’indigna Haylor.
_ Un tournoi de bowling !? Exulta Hyûma. Ouiiiii ! Yes ! Yes ! YEEEEESSSS ! Gwahaha ! Alors, Haylor ! Vous voyez ! Ce n’était pas des cracks ! Mes gaillards savent communiquer ! Ils sont des marines à part entière ! Exit les cages ! Gwahaha !!
_ Mais comment avez-vous pu organiser un tournoi de bowling ? Demanda Haylor au Sergent d’une voix à geler les enfers.
_ Hé bien, Guido à forer des trous dans des boulets de différents poids, il a fait cirer et lustrer le pont et bricoler des quilles avec des chutes de bois. Du coup… Heu… C’était pas une bonne idée, c’est ça ? »

Haylor garda pour elle les mots qui lui vinrent à l’esprit pour qualifier cette idée, et se résolut à suivre Loromin et Hyûma, qui avaient déjà emboîté le pas au Sergent, l’affaire de la libre-circulation des éléments animaux de l’équipage s’étant visiblement résolu.

Le petit quatuor émergea sur le pont supérieur et fut ébloui un moment par l’éclatant soleil de cette belle journée. Alors que leurs yeux s’habituaient à la luminosité, ils purent saisir les détails de la scène qui se jouaient devant eux.

L’imposant pont du Tarmac avait été effectivement lustré par une dose conséquente de cire, et des parties de bowlings endiablés s’enchaînaient sur les pistes, disputées par des équipes mixtes issues des rangs des titulaires du Tarmac et des renforts récemment arrivés.

Une gueulante particulièrement orageuse permit à Loromin de repérer rapidement sa Capitaine, Illia Ella Vidna : Entre deux lancers, elle s’était subitement interrompue pour pouvoir saisir sur le vif l’essence grisante de la compétition, mais les appels de ses coéquipiers l’avaient empêché de coucher ses impressions sur le papier, l’obligeant à se passer les nerfs sur eux pour avoir oser briser son inspiration.

L’incident amena Hyûma à s’inquiéter des faits et gestes d’Igor, mais il fut bien vite rassuré : le colosse avait très bien saisi le but du jeu, à savoir fracasser tout ce qui se tenait devant avec la grosse balle en fonte. Même si le concept de tours lui était parfaitement étranger, cela ne posait guère de problème car des dresseurs s’occupaient de détourner son attention avec des brochettes le temps que les autres puissent jouer.

Alors que le quatuor s’avança pour rejoindre la foule –avec des idées très hétérogènes quand aux actions qu’ils allaient menés une fois ladite foule atteinte– un puissant rugissement vrilla l’atmosphère et un lion passa à toute vitesse devant eux, rapidement suivit d’un second, plus massif et couturé de cicatrices. Le premier lion parvint à grimper de quelques mètres sur un mât, tandis que le second resta au sol et laboura le support de ses griffes effilés.

« Je croyais que vos animaux étaient sages comme des images ! Tonna une Haylor mécontente.
_ Ah oui, mais là c’est différent. Visiblement, Brutus défend sa place de mâle dominant de la meute.
_ Vous m’aviez assuré que vos animaux ne se bagarraient jamais entre eux, l’accusa la seconde du Tarmac.
_ Exact.
_ Alors c’est quoi, ça ?
_ Ah oui mais non, désolé, le second lion ne fait pas partie de mon équipage.
_ Ne fais… pas… Il n’a quand même pas osé ! Rappelez votre lion immédiatement, je vous prie. »

Aiguillonné par la curiosité, Hyûma héla son fidèle Brutus, et l’incita à laisser tomber et le rejoindre. Puis ce fut au tour d’Haylor d’appeler l’autre lion, d’un « Capitaine Sigurd, puis-je savoir à quoi vous jouer ? » particulièrement acerbe.

Le lion perché se morpha alors en Sigurd, fier capitaine du Tarmac, avant de se laisser tomber au sol et de se rapprocher tout penaud du groupe, sous le regard sévère et inquisiteur de sa seconde, et en prenant soin de laisser le petit Lieutenant entre lui et Brutus.

« Alors, vous vous êtes enfin décidé à venir nous rejoindre ? » Tenta l’homme-lion pour tenter de dévier la tempête qui couvait dans le regard d’Haylor.

Malheureusement pour lui, la tempête ne vint pas d’où il le pensait : Hyûma l’interpella derechef.

« Non mais dis donc ! Je peux savoir de quel droit vous tentez de prendre le contrôle de ma meute !? Ne croyez pas que je vous laisserai saper mon autorité comme ça !
_ Mais pas du tout ! Je voulais seulement faire connaissance avec vos félins et cette brute m’a sauté dessus !
_ Vous ne lui avez pas manqué de respect, au moins ?
_ Manqué de respect ?
_ C’est une meute de Lion. Donc naturellement, il y a un mâle dominant. Vous n’avez pas fait la bêtise de l’ignorer, quand même ?
_ Heu… Oups…
_ Mais c’est pas vrai, vous le faites exprès, hein ?
_ Mais on me dit jamais rien… Alors, que pensez vous de ma petite idée pour tisser des liens entre nos différentes équipes ?
_ Planifier un bowling ? Vous n’aviez vraiment que ça à faire ? Lui reprocha Haylor.
_ Ben ça permet aux groupes de se mélanger et de tisser des liens, c’est plutôt positif, nan ?
_ Et ça faisait diversion pour aller se frotter aux lions…
_ Aussi, oui.
_ Mais, intervint le petit lieutenant, vous n’avez pas… Ch’ai pas, des trucs de capitaine à faire ?
_ Hein ? Comment ça ? C’est Evi qui s’occupe de la paperasse…
_ J’en sais rien moi : on m’a affecté sur le Tarmac pour une mission, pas pour me la couler douce en jouant au bowling.
_ Mais nan, on m’a rien… heuuuu…. Oups ? »

Avant que le petit groupe ne comprenne, le cap’tain Sigurd fonça à toute vitesse dans les entrailles du navire, ne laissant qu’un vague « Un instant, je reviens tout de suite… » en guise d’excuse. Hyûma en profita pour soulager ses joueurs de la surveillance d’Igor, tandis que Vidna venait épancher ses plaintes auprès de son subordonné. Ce fut donc l’état-major du Tarmac au quasi-grand complet qui accueillit le retour de l’homme-lion, qui s’approcha d’eux en tenant une grande enveloppe cirée à la main.

« En fait, si, on a un ordre de mission, je crois. On m’a donné ce pli y’a hier ou avant-hier. Pis je l’ai posé pour faire autre chose pis, hum… ‘fin…
_ Et alors, ça dit quoi ? »

Le cap’tain Sigurd opina du chef et arracha le papier de l’enveloppe. Il en sortit un gros papelard administratif, avec plusieurs signatures de gradés et un sceau tout ce qu’il y a de plus officiel.
Il lu un moment. Une fois arrivé au bout de la lettre, ses yeux sautèrent jusqu’au début de la lettre et il relu une seconde fois. Puis une troisième, tandis qu’un petit sourire venait flotter sur ses lèvres.

« Alors ? Demanda Loromin.
_ Jaaaaackpot ! Rugit l’homme-lion.
_ Une augmentation ? Questionna Vidna.
_ Une promotion ? Proposa Hyûma.
_ Une mutation ? Espéra Haylor.
_ Niouk ? Grogna Igor.
_ On a gagné un aller simple au frais de la princesse pour se la couler douce dans l’estuaire de Kawaguchi pendant deux semaines.
_ Hein ? On nous met au repos, s’étonna Hyûma, incrédule.
_ En fait, non, expliqua le Capitaine. C’est la période de reproduction des Cachalions de Mers, d’énormes cétacés classés espèce protégée par le Gouvernement Mondial. Et comme l’estuaire de Kawaguchi est leur lieu de reproduction privilégié, on va parader là-bas pour dissuader les forbans d’avoir de mauvaises idées. C’est une mission annuelle, et ça fait quinze ans qu’il n’y a jamais d’anicroche. En plus, c’est une île au climat estivale et on arrivera au beau milieu de l’été ; On va se la couler douce pendant deux semaines, CQFD !
_ Mais… Et la surveillance ? Questionna Loromin.
_ Ben on se plantera au beau milieu et on ouvrira bien les yeux.
_ Ça va être suffisant, ça ? Cilla Hyûma.
_ Ton escadrille de reconnaissance nous aidera.
_ Ben tiens, toujours les mêmes qui triment…
_ On termine le tournoi de bowling et en route !»
Kentaro
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