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Pacte avec le Junkyo et Découverte d'Arasu

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Oboro
ANBU Mahou
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Pacte avec le Junkyo et Découverte d'Arasu Empty Pacte avec le Junkyo et Découverte d'Arasu

Message par ANBU Mahou 17/6/2011, 14:54

Masque de Babouin

Kôsuke descendit de l’arbre dans lequel il s’était perché en quatrième vitesse. Il commença à courir à peine après avoir touché terre. Le village de Mahou se trouvait à environ cinq cent mètres de son emplacement et il n’avait plus beaucoup de temps. Surtout que l’intrus repéré courait plus vite que lui. Il fallait à tout prix l’arrêter avant qu’il n’atteigne les murs de Mahou et ne disparaisse.

Il replaça son masque sur son visage peu avant d’accélérer véritablement, celui-ci ayant glissé un peu, sauta par dessus quelques branches avec aisance et traversa le bois en évitant à plusieurs reprises des troncs ou animaux qui passaient par là. Il croisa Loup qui lui aussi courait dans la même direction.

« Quelqu’un se dirige à pleine vitesse en direction du village. » lança Babouin.
« J’ai vu, passe à droite, je vais à gauche. Je n’aime pas ça. »
« Moi non plus, surtout qu’il vient de la route menant au Junkyô. »

Ils se séparèrent de nouveau, chacun partant de son côté pour mieux se rabattre sur la cible. Avant d’attaquer, Babouin regarda un instant l’ennemi. Il avait décéléré. Il put l’observer un peu mieux et…

« Loup ! Arrête-toi ! Ne l’attaque pas ! » hurla Babouin.

L’agressif Anbu Loup n’eut pas le temps de réfléchir aux interdictions de son collègue et arriva de plein fouet dans un homme qui portait un masque en forme de tête de Limace. Celui-ci fit volte face et envoya un direct dans le ventre du Mahousard. Babouin décida d’arrêter là le conflit en agrippant Loup par les épaules.

« Mais vous êtes des malades ? C’est comme ça qu’on accueille un étranger ? »
« Et c’est comme ça qu’on arrive chez des gens ? »
« Quand on a un message aussi important que le mien, oui. »
« Et comment veux tu, bougre de limace, qu’on sache que tu es porteur de nouvelles, c’est pas écrit sur ton front, non ? »
« Vous ne pourriez pas m’accompagner jusqu’au Mahoukage plutôt ? J’ai un message important du Kage de Gensou ! »
« Pas tout de suite, vociféra Loup qui venait de se remettre du coup de poing qu’il venait de recevoir, je vais d’abord te fouiller, mon lascard ! »
« C’est comme ça qu’on traite les ambassadeurs à Mahou ? »
« C’est comme ça qu’on traite les gens suspects… Babouin, va prévenir le Kage qu’il a une visite… »

Babouin partit. Il ne doutait pas que Loup serait capable de maîtriser le messager. Après tout, son avertissement était la raison pour laquelle Loup avait été touché…Quelle pouvait donc être la si importante nouvelle qu’apportait Limace ? Qu’est ce qui pouvait arriver à Gensou en ce moment ? Toutes ces questions taraudaient Kôsuke qui courrait prévenir Ken Nagotory. Il écarta quelques passants d’un revers de la main et entra en nage chez le Kage, après avoir salué de la tête l’Anbu de faction –Lapin- et avoir toqué à la porte. Ce dernier s’arrêta dans sa lecture et jeta un œil par dessus son livre.

« Loup et moi-même venons de réceptionner un prétendu émissaire de Gensou. Il est apparemment porteur d’une grave nouvelle. »
« Ah, et de quoi s’agit-t-il ? »
« Je ne sais pas, Loup est avec lui et le conduira jusqu’ici s’il ne s’avère pas dangereux. Ils ne devraient pas tarder à arriver. »

Loup et Limace entrèrent dans la pièce alors que les deux hommes se regardaient depuis cinq bonnes minutes. Kôsuke en avait profité pour regarder autour de lui, en catimini. Le bureau était toujours aussi magnifique que sous le précédent Kage, mais dégageait une impression totalement différente. Le laissez-aller qui suintait littéralement de Hakodate semblait ici remplacé par un sérieux et une volonté sans failles. Le Kage avait posé sa lecture et était prêt à écouter le Gensouard. Il avait un air sérieux et regardait assez froidement l’Anbu qui se tenait devant lui. Il semblait paré à affronter n’importe quelle nouvelle.

« Nagame est entrée en guerre avec Chikara, ces derniers demandent l’aide de Mahou et de Gensou en rappelant aux Kages les alliances faites entre les villages. »

Ken Nagotory avait l’air pensif tout à coup. Il avait les yeux dans le vague sans plus porter attention ni à Limace, ni à aucun des deux Anbus Mahousards présents. Soudain, après quelques minutes de réflexion, il releva la tête vers l’homme des marais et lui dit qu’il n’avait plus besoin de lui et qu’il pouvait rentrer à Gensou.

« Bon, vous, allez me chercher Akira Tenaka. » Dit-il en s’adressant à Loup.
« J’y vais… »
« Et vous… Tenez, cette liste contient tous les noms de l’Etat major du village, je les veux tous ici dans une demi-heure. »

Babouin prit la feuille et sortit tout en lisant les noms. Que de grosses têtes du village, des conseillers, plus ou moins habituels. Des gens pas forcément appréciables, mais bon, il s’y ferait. Et puis, ce n’était pas leur parler cinq minutes qui allait le déranger. Kôsuke fit donc le tour du Quartier Général puis du village en transmettant le message du Mahoukage à tout ceux qui figuraient sur son papier. Une demi-heure plus tard, il était revenu et laissa le Mahoukage et ses conseillers à leurs occupations pour aller parler avec Loup.

« Alors, tu as réussi à entendre quelque chose de plus ? » Kôsuke était mortellement curieux de savoir ce qui allait se passer.
« Non, quand je suis sorti chercher la Tenaka, seul Limace était un peu furieux de se voir traiter de la sorte. » Forcément, se faire démettre aussi immédiatement n’aurait fait plaisir à aucun émissaire, aussi peu dotés de fierté soient-ils.
« Que penses tu des décisions qu’ils vont prendre ? »
« Mon avis sur ce qui va se passer ? Ben… J’dirais que Nagotory ne va pas vouloir y aller tout d’abord, mais qu’il ne peut pas se résoudre à laisser Chikara dans la mouise. »
« Ouais, c’est ce que je me disais. Après, il ne va peut-être pas prendre de risques. »
« Sûr. D’autant plus que les progressistes n’ont pas l’avantage dans l’administration. Je ne suis même pas certain qu’il en ait convoqué un seul. »
« Effectivement... »

***

Les démarches ainsi que la guerre déclarée à Chikara avaient été annoncées dans tout le village. Déjà les éditions spéciales commençaient à pulluler. Babouin avait un sourire au coin de la bouche. Loup et lui avaient eu raison lorsqu’ils parlaient d’aider Chikara le moins possible. Moins de la moitié des troupes étaient destinée à venir en renfort aux armées du désert.

Lui, marchait en direction de Takaku tandis que l’armée, envoyée au village caché du sable, faisait route par le Sud pour éviter les contreforts Tôshins. Il cheminait en compagnie de Loup ainsi que d’un Kounin, chargé des pourparlers. Ce dernier se trouvait renfrogné, et passablement mécontent de se trouver en la seule compagnie de deux Anbus qui ne se lassaient pas de le railler.

« Allez, te vexe pas, c’est quand même pas mal, comme poste, Kounin. Bon, j’avoue que ce n’est pas aussi prestigieux qu’Anbu, mais quand même. » piaffait Loup.

Le chemin entre Mahou et le Junkyô se révélait très long pour Hidetoshi Aoki, émissaire du Mahoukage auprès des dirigeant du Junkyô pour y être la voix de Mahou en ces temps de guerre. En vérité, l’envoi d’Aoki au Junkyô cachait une autre mission, celle des deux Anbus, ils avaient pour ordre de découvrir ce qui se tramait là-bas. Le sérieux du Kounin était toujours présent, mais il commençait à perdre patience. Les deux lascars qui l’accompagnaient étaient franchement énervants. Mais Loup et Kôsuke ne voulaient pas s’arrêter. C’était par trop jouissif, de quoi illuminer n’importe quelle journée.

« Vous ne pourriez pas vous la fermer ? »
« Vous ne pourriez pas vous la fermer, s’il vous plait, c’est plus correct. »

Babouin et Loup s’amusaient comme des petits fous. Le voyage qui aurait dû s’avérer morne et ennuyant était en fait assez comique pour les deux porteurs de masques. Bien entendu, dès leur arrivée, ils devraient se fondre dans la foule et disparaître.

***

Une semaine plus tard, Kôsuke vagabondait toujours dans le Junkyô, sans avoir trouvé de pistes vraiment fiables. Il n’avait pas vu Loup depuis qu’ils s’étaient séparés au début de leur séjour et n’avait plus eu de nouvelles du Kounin depuis plus de trois jours. Il nageait en plein brouillard, sans savoir où il allait. La seule once de piste qu’il possédait était un nom, Hamiyastu Nomakade, qui pestait et jurait aux assemblées régulières à l’encontre des trois villages. De plus, il semblait être suivi par beaucoup de monde. Malheureusement, pas moyen d’en obtenir plus sur lui. Il sortit dans la plaine pour se défouler. Il était un brin énervé. Remettant son masque, puis désactivant son Henge, il fit quelques foulées avant de remarquer qu’un homme adossé à un arbre le regardait.

« Hé, qu’est ce que vous faites là ? » commença-t-il.
« Pas grand chose de plus que toi, Babouin. »
« Loup ! Aha, je désespérais de te revoir… Alors, du nouveau ? A part que tu es facile à identifier ? »
« C’est un Henge, petit malin. Un courant politique un peu louche, mais rien de plus, et toi ? »
« Le nom d’un homme : Hamiyatsu Nomakade, un politicien. »
« Ah ? Faudra que je cherche un peu là dessus. Au fait… »
« Oui ? »
« Une lettre de Mahou pour toi. »
« Et le messager ? »
« La messagère, Biche, une nouvelle, elle te remplace. »
« Pourquoi ? »
« L’expérience, sûrement… »

Il quitta Loup pour parcourir la missive, qui n’était ni longue ni précise. Elle disait juste qu’on l’attendait aux abords des montagnes, afin de régler quelques problèmes. Pourquoi fallait-il que ce soit lui, il se le demandait. Juste au moment où il allait peut être découvrir quelque chose, on le changeait de poste ! Les voies du QG étaient décidément impénétrables… Il partit donc ranger ses quelques affaires pour se retrouver devant une succulente femme au masque de biche en petite tenue…

« Euh, excusez-moi, je reviendrai plus tard… »
« Oh, pardon, je m’installais. » fit-elle au travers de la porte.
« Ce… Ce n’est rien. » Babouin rougissait derrière son masque et s’en voulait terriblement. Il n’aurait pas du détourner le regard aussi vite…
« Vous pouvez entrer ! » lança-t-elle quelques instants plus tard.

Kôsuke passa la porte une seconde fois. Cette fois-ci, la jeune femme avait revêtu une chemise de soie, laissant dépasser cependant ses courbes généreuses ainsi qu’un pantalon moulant, très sexy et très à la mode. Dans quelle misère s’était-il fourré ? Il essaya de ne plus y penser et alla chercher ses affaires. Quelques vêtements de rechange, un sac et quelques ustensiles et il avait tout. C’était bien peu, comparé à la garde robe de mademoiselle, qui n’avait pas emporté un sac mais bien trois grosses valises, au minimum. Le tout sous fuin, probablement.

« Alors, vous… C’est vous qui me remplacez ? »
« Oui, j’ai avoué que je n’avais pas encore assez d’expérience pour ce genre de travail alors qu’une petite mission d’espionnage en ville, ça me convient mieux… »
« Taisez-vous, les murs ont des oreilles ! »
« Pas chez moi, j’ai amélioré la pièce de façon à ce que nul ne puisse entrer ni entendre ce qui se dit ici sans mon accord. »
« Mais j’ai pu entrer. »
« C’est que j’en avait décidé ainsi… »

On sentait la malice dans chacune des paroles de la femme, qui jouait de tours de séduction et autres sur l’Anbu qui se tenait devant elle. Ce qui marchait à merveille tant l’homme avait envie d’elle, sans même pouvoir apercevoir son visage. Excellent espion, des méthodes particulières, mais efficaces. Le sang de Kôsuke bouillonnait.

« Bon, je vais devoir y aller… » Un soupçon de regret se laissait entendre.
« Et bien, à une prochaine fois, sans doute. »
« Au revoir. »

Babouin se détourna, renvoya ses affaires à Mahou, rangea son parchemin d’invocation et commença à se diriger vers le village. Il avait fallu presque trois jours à l’aller, mais là, c’était plus important. Ces trois jours, ce n’était pas du Junkyô au village qu’il allait devoir les employer, mais de la Cité Etat aux montagnes, à l’endroit même où on l’attendait. Il avançait donc par grandes étapes, ne ménageant que très peu ses efforts, et ne faisant des pauses que pour dormir et manger. À chaque fois qu’il pensait à Biche, cela remuait ses hormones et le rendait malade. Il s’efforçait donc de se concentrer sur son objectif, plutôt que de s’affairer sur ses histoires de cœur. Enfin, de cœur…

« Allez, Kô, tu sais bien que ce n’est pas possible. » pensait-il tout haut.

À l’aube du troisième jour de trajet, il aperçut les montagnes, au loin. Il les atteindrait avant la nuit. Il devait avoir dépassé le village depuis deux bonnes heures et continuait de courir à un rythme soutenu. Il avait une assez bonne forme physique et entretenait son effort par le mental. Enfin, au soleil couchant, il arriva jusqu’à l’armée. Armée qui n’avançait plus.

« Que se passe-t-il ? » Demanda-t-il à un ninja qui passait par là.
« Boh, on est censés s’étaler sur toute la longueur des montagnes pour pouvoir tenir un siège… »
« Contre qui ? »
« Ca, faut demander aux autorités… Akira Tenaka est dans la tente que vous voyez là-bas, la grande blanche avec l’étendard. C’est elle qui dirige les armées. Le Kage est venu il y a deux jours mais est reparti aussitôt, et seuls les gradés savent vraiment ce qui se passe. »

Kôsuke remercia l’homme avant de se diriger vers la tente. Il entendit quelques voix puis entra sans attendre l’autorisation. Demander la permission à une Kounin ? Pouah… Il se présenta donc au chef des armées pour lui demander un compte rendu et savoir la raison pour laquelle il avait été appelé.

« Nous avons découvert qui avait introduit Nagame dans le Yuukan. »
« Et ? »
« Arasu… La ville se trouve juste dans ces montagnes, de l’autre côté du fleuve. »
« Et pourquoi suis-je là ? »
« Il faut voir avec votre chef, je ne suis pas Anbu moi… » Son ton narquois laissait sous-entendre qu’elle trouvait le terme amusant.

Il tourna le dos sans même la remercier de ces informations, puis alla trouver un collègue se trouvant non loin pour lui demander où se trouvait le chef. Où plutôt, la chef, la responsable des Anbus sur le front. Si tant était qu’il s’agissait véritablement d’une femme et non d’un homme se faisant passer pour telle. La jeune femme se trouvait non loin de là. Dans une autre tente, plus à l’abri des regards. Elle accueillit Babouin assez chaleureusement, il faut le dire. Celui-ci lui demanda pour quelle raison il avait été convoqué ici, alors que sa mission commençait enfin à avancer.

« Nous avons besoin d’espions dans le secteur. Entre Arasu et les Toshins, personne ne peut prédire ce qui va se passer. »
« Et pourquoi moi ? Biche fait parfaitement l’affaire… »
« Parce qu’elle est plus efficace en ville qu’ici. »
« C’est tout ? »
« Non, tu es affecté à la section Nord-Ouest. »
« Combien d’Anbus sur le coup ? »
« Une dizaine… »

Kôsuke fit donc marche vers le Nord-Ouest, parlant de temps à autres avec les Anbus qu’il croisait. Il apprit, par ces discussions, que des commandos avaient vu le jour à Mahou, pas mal de suspects, susceptibles d’être infiltrés dans le village avaient été arrêtés et incarcérés après vérification. Et Nagotory semblait pousser l’action le plus possible afin de délivrer le village des attaques kamikazes.

Il prit donc son poste en temps qu’espion, et observait un silence presque constant. Rien ni personne ne semblait traverser la plaine. C’était lassant à force. Être constamment seul à attendre un événement qui ne vient pas… Soit, leurs adversaires étaient d'une discrétion sans bornes, soit ils étions vraiment nuls en tant qu'espions soit... Arasu ne tentait rien en la présence des armées.

Cependant, sans doute à bout ou tentant de passer quand même, Babouin repéra deux chariots bien entourés. Des ninjas sûrement. Il fila ventre à terre prévenir la haute administration guerrière. Les deux femmes, toujours à se quereller pour des bêtises s'interrompirent le temps que l'Anbu ne leur révèle ce qu'il venait de voir.

« Bien, ce sont les premier qu’on intercepte. Je t’avais dit que tu faisais bien ton boulot, Babouin. » ricana le Chef de l’Anbu, plus à l’attention de la Kounin que de l’Anbu.
« C’est intéressant… Mais à quoi va-t-il nous servir ? Il aurait dû le suivre à la trace plutôt que de venir nous prévenir… »
« Ou pas, des chariots aussi bien gardés pour un seul Anbu, ils pourraient réussir… »

Il fut donc décidé, après moult chamailleries de la part des deux vipères que ce serait l'armée qui s'occuperait des chariots. Ils ne devaient en aucun cas atteindre l'armée Nagaméenne. Babouin ouvrit la bouche pour suggérer une surveillance accrue d'Arasu. Au lieu de détruire les chariots après qu'il aient passé le fleuve, pourquoi ne pas les stopper avant?

« Bien. Nous allons prendre les mesures qui s’imposent. Il faut bloquer la chaîne de ravitaillement. » dit la Kounin.
« D’accord, j’envoie tout de suite mes hommes détruire les ponts du fleuve Daki… Sauf si vous avez mieux à proposer ? » demanda la responsable des Anbus.
« Mauvaise idée, il vaut mieux faire déplacer des soldats... »
« Bien entendu, dès que Madame dit quelque chose, c’est bien. » taquina-t-elle.
« Oui. »
« Qui a dit de détruire les ponts, hein ? »
« Alors qu’est ce qu’on doit faire ? » Demanda Babouin
« Et bien, les Anbus, rien du tout. Nous allons envoyer l'armée régulière pour s'en occuper. Après tout, la zone doit être bien défendue. »

Quelques heures plus tard, les ponts explosaient effectivement. Babouin put entendre le vacarme des explosions du campement, où il se reposait. Cela l'avait d'ailleurs réveillé en sursaut.

La journée passa, puis la nuit. Le lendemain, on pouvait voir l’armée adverse se préparer, pensant sans doute à une attaque. Ils ne se doutaient guère que le seul but de Mahou était de les garder là ? En effet, les intentions de l’état-major avaient été annoncées dans le campement. Babouin se détourna pour retourner dans la tente des Anbus. Une connaissance l’y attendait.

« Loup ! Qu’est ce que tu fais là ? »
« Ben, Biche s’est révélée très efficace… »
« Et ? »
« Un pacte de non-agression a été signé entre Mahou et le Junkyô, de même pour Gensou. »
« Bien, l’issue de la guerre semble être favorable… »
« Ne va pas trop vite en besogne, nous ne nous sommes même pas encore battus et les informations que nous possédons sur nos ennemis sont plus que lacunaires… »
« Mais nous combattons à domicile, et à moins que les samouraïs décident de bouger, nous n’avons rien à craindre dans le Yuukan. »
« Ouais mais ne te détends pas trop, ça me gênerait de trouver ton cadavre au détour d’un chemin ? »
« Vraiment ? » fit Kôsuke, surpris de cette déclaration d’amitié.
« Oui. Imagine si c’est quelqu’un comme Lynx qui prend ta relève ? Cela dit, si c’était quelqu’un comme Biche, je deviendrais tenté de t’éliminer discrètement… »
« Ptit comique, va ! »

De fait, le temps passait tranquillement, même si les missions incessantes auxquelles Kôsuke était affecté commençaient à lui peser. Il se passait rarement quelques minutes sans qu’une estafette porteuse d’un rapport ne pénètre dans la tente d’Akira Tenaka, qui tirait des plans et examinait des cartes à longueur de journée. Assise dans un canapé. Y’avait pas à dire, disait-il souvent à Loup avec un petit sourire que celui-ci entendait, Kounin, c’est pas facile…
En effet, il y avait tellement de travail, avec les armées ennemies qui tentaient de s'infiltrer pour soutirer des informations, et tester la situation sur le territoire même de Mahou, que tous les ninjas qui avaient été convoqués dans cette armée de campagne, y compris les genins, devaient chasser des infiltrés. Genins qui étaient parfois même sans la moindre supervision, ce qui était dire à quel point le Mahoukage n'avait pas voulu gaspiller ses forces.
Le principal soucis se trouvait dans les villages limitrophes de la zone "chaude". Chaude, c'était sûr. Des bandes armées vadrouillaient, pour la plupart des brigands équipés par l'Ennemi, parfois même chapeautés par des ninjas. Sans compter des groupes de samouraïs Toshins qui erraient dans le coin, testant les forces en présence, et rapportant toutes les informations possibles. Ne pouvant pas se défendre par eux-mêmes, les villages du coin se laissaient totalement faire par la moindre personne dotée d'un embryon de talent au combat faisant irruption chez eux. Nagotory avait bien compris la situation. L'armée devait aider ces villages dans la mesure du possible, et empêcher les forces Nagaméennes ou Araséennes de squatter, pour ainsi dire, un bled. Le kage espérait bien qu'en les bichonnant, il les ferait tomber dans son escarcelle, agrandissant alors la zone d'influence du village.
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Pacte avec le Junkyo et Découverte d'Arasu Empty Re: Pacte avec le Junkyo et Découverte d'Arasu

Message par Oboro 5/7/2011, 23:19

-Euh… zut. Docteur Fujibayashi? J’ai nettoyé la plaie, j’ai désinfecté correctement, j’ai raccommodé tout comme il faut, et le pansement est parfaitement posé. Mais il saigne tellement que ça ne tient pas, cette marogne. Je fais quoi, du coup?
-Comment ça, « je fais quoi »?, s’inquiéta mon cobaye pourtant volontaire.
-Ne vous en faîtes pas, tout va bien se passer.
-Bin…
-Meuh si, tout ira très bien. Docteur? A l’aide?
-A l’aide? D’où ça que vous appelez à l’aide?
-Eh oh, du calme, sinon je vous fais une piqure qui coagulera le problème. Vous aimez probablement pas les piqures, je me trompe?
-Pas vraiment, non.
-‘Tite nature. C’est juste que je pense que c’est pas nécessaire, et donc pour pas gâcher du matos… mais qu’est ce qu’il fiche, il drague les autres nanas ou quoi? C’est pas parce qu’elles deviennent infirmières qu’elles sont obligées de faire du pied aux médocs, zut.

Héééé ouais. Les choses étant ce qu’elles sont, la guerre faisait des blessés. Face à cette clientèle particulière, les médecins du village avaient à arbitrer entre deux solutions: les soins au chakra, et la bonne vieille méthode traditionnelle, faisant usage de scies, de sueur et de trépanation. ‘Fin, c’est du moins ce qu’expliquaient les gentils soigneurs quand ils voulaient dissuader les gens de se faire amocher. Quasiment tous pratiquaient les deux méthodes, mais on arrivait à trouver des extrémistes dans un sens comme dans l’autre, qui pouvaient aller jusqu’à ne pas se blairer les uns les autres.

Mais cette petite guéguerre interne n’avait plus trop d’importance quand on en arrivait au stade où, de toute manière, y’avait plus assez de soigneurs d’une école comme de l’autre pour arriver à gérer la masse grandissante d’éraflés à retaper. Même si peu de monde ici avait connu la guerre précédente, celle-ci n’était pas assez loin pour que la profession médicale oublie ce genre de trucs. D’où la volonté de certain d’organiser tant que c’était encore gérable des sessions de rattrapage pour ceux qui voulaient remonter un peu le niveau des premiers soins qu’on leur avait montré à l’académie. Ils auraient forcément à réquisitionner des amateurs ultérieurement, donc autant les lustrer un peu à l’avance.

Et c’est ainsi qu’Oboro Muromachi, future meilleure guerrière de son clan (meuh si, on y croit), se dit qu’il lui serait très instructif de recevoir une rapide formation d’infirmière de campagne pendant le trajet. Parce que oui, là je grognais parce que mon patient n’en faisait qu’à sa tête et refusait d’arrêter de saigner, mais je trouvais mine de rien l’idée de me la jouer médico en herbe particulièrement bottante.

Ca aidait à tuer le temps pendant les haltes, en plus. Ou à faire autre chose que de se râper les nerfs en se demandant si on en serait à nourrir les insectes la semaine prochaine. Bon pour la motivation, et montrer qu’on en a, aussi.

Et maintenant qu’on commençait à recevoir quelques entrées grâce aux maladresses des premières échauffourées… m’enfin, c’est pas en changeant des pansements sur des bobos mineurs que j’allais avoir l’occasion de sauver un junin renommé qui me prouverait son éternelle gratitude en faisant de moi sa méga-élève adorée.
Et qu’il arrête de geindre, l’autre blaireau, ça me donne juste envie de lui caler suffisamment de compresses dans la gorge pour étouffer ses plaintes. Il n’avait même pas perdu un demi-litre de sang qu’il se voyait déjà mort. Et ça n’était pas comme s’il était entre de mauvaises mains: j’étais très calme, pour une bleue qui ne savait pas entièrement ce qu’elle faisait.

-Ah, docteur, vous tombez bien! Votre…
-Quand ça gicle trop, comment on fait?, demandai-je.
-De quoi donc? Oh. Fais-moi voir ça, tu veux.

Le médecin-chunin acheva délicatement de retirer ce qui s’enlevait déjà, observa un instant la blessure, et effectua un jutsu de diagnostic basique pour vérifier que rien de particulier ne lui avait échappé. Puis passa un petit coup de chakra ni vu ni connu. Tant que y’avait peu de blessés, il pouvait se faciliter la vie sans remords, après tout.

-Ca n’était rien. Et maintenant c’est comme neuf. Reposez vous quelques heures, et vous serez bon pour la suite.
-C’était quoi, y’avait un genre de poison anticoagulant?
-Ca ferait une belle excuse… bien essayé, mais non. Ca vient de toi.
-Hurmf. Ouais, ok.
-Tu n’as pas le coup de main, c’est tout.
-Pas d’lézard. Ca viendra. Faut juste laisser le temps d’apprendre.
-Plus tôt que tu ne le crois, même. On vient de te demander pour une mission. Tu pourras servir d’aide au toubib de l’équipe, ça te fera les griffes… ou lui demander si tu peux, en tout cas. Mais en général, personne ne refuse un coup de main.
-Plus de travaux pratiques? Sympa!
-Du calme. Tu n’espères quand même pas que quelqu’un va se faire blesser, tout de même?
-Comment? Bien sûr que non. Enfin… un petit peu, mais pas quelque chose de grave, comme ça je pourrais tester à nouveau, oui. Genre… non, pas besoin de me regarder comme ça, vous comprenez ce que je veux dire. Je souhaite pas de mal à qui que ce soit, bien sûr. Juste avoir l’occasion de… rhoo, et puis il y aura un autre médecin, donc ça ne pourra pas mal se passer. Je me trompe?

Et avec un peu de chance, je pourrais apprendre deux trois nouveaux trucs en l’observant. Tout bon.

-Laisse tomber. Bref. Je ne sais pas si vous vous connaissez déjà. Oboro, Kalem?
-Nan, grogna une voix située… derrière le nombril de Mr Fujibayashi??

Rendue curieuse par ce numéro de ventriloquisme (un adepte du genjutsu qui adore jouer au malin, peut être?), je regardais aux alentours, au cas où. Rien. A part un truc qui dépassait entre les pattes du docteur. Je fis le tour pour mieux comprendre, et m’accroupis pour faire face à face avec ce qui était probablement Kalem.

-‘Lut, fit-il simplement.
-Euh… salut.

Eh ben pour une rencontre, c’est clair que j’en voyais pas tous les jours, des bonshommes comme ça. On a un… truc. Petit. Machin. Bizarre. Un nain. Petit mais vraiment rien de mignon, là. Plutôt du type gobelinoïde. Genre son nez n’est même pas à hauteur de mon nombril, par contre. Et encore, il est trop bas pour que je puisse vraiment évaluer.

Mais s’il est médecin, c’est qu’il en a dans le ciboulot, non? Alors faisons lui une fleur et tendons lui la main, allez. Ca doit pas être facile pour lui, en plus. Ne serait-ce que parce que les tables d’opération sont trop hautes. A votre avis, il pratique depuis une estrade, ou on le porte?

-Dis, je me demande…
-Ah nan, j’ai pas signé pour faire la parlotte. D’ailleurs, t’es qui, toi?
-Muromachi, genin en approche de promotion et infirmière en formation.
-Assistante pour cette mission, donc.
-Exactem... enfin, seulement pour administrer les soins, sinon je suis aussi une opérationnelle à part entière. Quand même. Mais si tu as besoin d’aide pour quoi que ce soit, n’hésite pas, surtout.
-C’est ça.

Haha, genre s’il faut lui attraper quelque chose sur une étag… aaaargh, nan, commence pas. On a dit qu’on lui faisait une fleur. Pas de blagues stupides. C’est dur quand on est grand, c’est pire quand on est petit. Surtout aussi petit. Sois gentille avec lui. Gen-tille. Pousse même à adorable, tiens, ça fera pas de mal.

-Bon, j’ai pas que ça à faire, renifla le nabot l’honorable médecin. Qu’on torche cette mission et je retourne à mes oignons. Me fait chier, cette putain de guerre. On peut jamais être tranquille, et y’a que des emmerdeurs partout. Mais où va le monde?
-Allez, c’est un pacifiste en plus. Il le mérite. Sois adorable. Si tu veux, alors ok. On commence par quoi? Où? Faut faire quoi? Je t’apporte un truc?
-Toutes ces questions… pcheuh, gorille.
-Alors, alors?
-Faire silence. Suivre gentiment le Kalem. Trouver le chunin. Pas trop dur?
-A m’va!

Eh ben j’avais raison, à force d’être discriminé pour sa taille, il est devenu bougon tout plein, le minus pauvre chou. Pas grave, je suis sûre qu’il se fera plus engageant si on lui montre qu’il peut nous faire confiance. Continue! Même si pour le moment, continuer signifiait seulement suivre le médecin (qui trainait des trainait des pattes en plus d’avoir les gambettes sensiblement plus courtes que la moyenne) en affichant un sourire rayonnant. Ma bonne humeur finirait par l’emporter.

Et mon sourire doubla de volume lorsque, cinq minutes plus tard, Kalem me pointa du doigt celui qui serait le seul gradé de la mission. Un type que je n’avais jamais vu. La question est: comment avais-je fait pour ne jamais le voir? Il était large comme un rhino!

Mazette de mastoc qu’il était, ce mec… ou truc… ou quelle que soit la dénomination de ce miracle de la nature. D’où est-ce que j’en avais jamais entendu parler? Il avait la carrure pour être connu dans tout mahou, et aurait même du avoir de la notoriété dans tout le yuukan! Au moins dans les cercles d’haltérophiles, de lutteurs poids lourds et de Wondermen hyperprotéinés. Même sans un gramme de graisse, il avait de quoi faire un tabac chez les sumos. Ou chez Godzilla, pour ce que j’en savais. Juste, é-norme.

On m’apprendrait ultérieurement que ça faisait deux mètres des orteils aux oreilles, pour un poids qui aurait fait hurler de rire ma balance. Oubliant totalement le gnome très distingué membre de l’ordre médical que j’accompagnais, j’accélérais la cadence pour parvenir au plus vite jusqu’au chef d’équipe. Mr Muscle.

-Myaaaaa!
-Euh… bonjour?
-Ca oui, bon jour. Toi. Comment tu t’appelles?, demandai-je avec un empressement qui ne suffisait pas à dissimuler des kilomètres d’admiration ébahie.
-Pardon? Je suis Hisoka Kaneda. Pourquoi ça?
-Oboro Muromachi. Enchantée. Vraiment. Mais alors vraiment, hein. On va être sur la même mission. Ca va méga bien se passer. J’ai hâte. Et donc, tu es chunin?
-Euh… oui.
-Tu sors d’où? Un clan de ninjas? Ils en font d’autres, des comme toi? T’es méga baraqué, c’est super impressionnant. Dans le bon, hein, je trouve ça carrément extra. Mais comment t’as fait pour… wouah! Mon frangin serait dingue d’être aussi balèze. T’as des astuces?
-Je préfèrerais que tu m’expliques d’abord ce qu’il se passe, hasarda Hulkinator.
-Les gros nuls du QG nous on collé une mission, écourta le court-sur-pattes Kalem, membre honoraire de la très respectable profession médicale. Ca a visiblement rapport avec les ravitaillements des crétins d’en face. Comme s’ils étaient pas capables de se ravitailler eux-mêmes, grogna t-il avant de se replonger dans le seul truc qui l’intéressait vraiment en ce moment, son livre sur les quatre-vingt sept différents types de strabisme divergeant du Dodo de trait.
-Oooh non. Toi. Qu’est ce que tu fais là?
-Un autre gorille, ben voyons. A ton avis, dugland, c’est un camp de vacances?
-Tiens, vous vous connaissez? Mince, vous vous entendez pas? Moi j’vous trouve tous les deux très bien, hein! Bon, Hisoka fait clairement parti de la catégorie des incroyables surhommes, mais… médecin, ça fait partie des métiers les plus renommés qui soient, tant dans le monde académique qu’aux yeux des profanes, en fait. Donc en fin de compte, Kalem aussi est extra!
-Attends, j’ai mieux pour toi, le nain. Une autre idée: ne commence pas, tout simplement.
-Ouais, mais si c’est pas moi qui le fait, c’est pas un ours de ton…
-Donne-moi la lettre et je ne te parlerais plus. Marché conclu?

L’Homme se pencha sur la brève notice de mission, tandis que la crevette notre pur concentré de bouillon intellectuel se replongea dans son ouvrage. Et moi, j’attendais patiemment, observant gentiment mes deux coéquipiers décidément bien intéressants.

Pour le chunin, la tâche n’annonçait rien de trop compliqué, ni de trop contraignant, à première vue. Aucune indication n’avait été donnée quant à l’exécution de la mission, ce qu’il interpréta comme une liberté totale qu’on lui laissait sur sa part du terrain. Dont il ignorait malheureusement la superficie, tout en la devinant pas bien large. On lui fournissait un matériel particulier, également. A voir, donc, ça devenait suspect. Mais heureusement, à l’exception de deux groupes de ninjas qui se chargeraient de faire une diversion à un demi-kilomètre de là, il n’aurait à se soucier de rien concernant les environs de l’objectif. Au-delà de ce spectre, par contre, ça allait visiblement bien bouger, vu les autres effectifs mobilisés. Et malgré ça, on allait lui poser de la résistance, visiblement. Tant mieux, ça commençait à le démanger, depuis le temps. Mais en fait, c’était surtout le caractère immédiat de la mission qui ressortait vraiment du document. Tout bénef pour lui. Encore que des détails supplémentaires allaient lui être donnés oralement par un kunin dans quelques minutes, ce qui pouvait donc changer la donne. Curieux du reste des effectifs mis à sa disposition, il commença à parcourir la liste des genin lui étant assignés, pour mieux être interrompu par ma voix.

-Attends… ce truc, là. C’est…
-Oui?, s’enquit le géant, regardant son croc avec curiosité.
-C’EST UNE… UNE ARME!? MAIS ON DIRAIT LA COLONNE VERTEBRALE D’UN PACHYDERME! Genre tu distribues des marrons avec ça? J’croyais que c’était un mannequin d’entrainement ou un truc de décor, au début! Mais alors… et tu le transportes même pas dans un parchemin?
-En fait, cela provient d’un fossile de…
-Hu?
-En fait, non. Moi, je n’ai absolument rien dis. Toi, tu n’as absolument rien entendu. Aide-moi plutôt à trouver le reste de l’équipe.
-Bien sûr, sans tarder. Y’a qui d’autre?

Il m’énonça rapidement leurs noms, puis s’apprêta à aller demander à un junin des environs s’il les connaissait. Mais le plus simple, c’était encore de s’adresser à la ronde. Profitant du fait que mon nouveau chef d’équipe occupait facilement l’espace visuel (sans compter que les gens conservaient spontanément une certaine distance de sécurité vis-à-vis de ses muscles), je lui demandai de s’avancer un peu et commençai à lever les bras pour bien nous signaler.

-Saaalut tout le monde! Hey, pour l’équipe Hisoka, c’est ici que ça se passe! Il nous manqueuuuh… comment ils s’appellent déjà? Truc-dans-l’mur et Hirondawa? Si vous nous voyez, on vous attend!
-On est là, indiqua en trottinant celui qui serait le seul garçon normalement proportionné du groupe, un jeune brin assez fin. Je suis Arakasi.
-Et moi Hrungnir Thrudgelmir. Mais ne vous en faîtes pas, mon nom est assez souvent écorché, précisa un autre type qui donnait l’image d’un Hisoka en plus hirsute et paradoxalement beaucoup plus serein (une impression. Ou un genre d’aura. Peut être aussi les cheveux blancs qui feraient vieux sage. Dans ces eaux là, quoi. Pis zut, cherchez pas).
-Semblerait qu’on ait une équipe de géants, commenta Arakasi, trop occupé à regarder en haut pour apercevoir Kalem.

Heureusement, ledit Kalem était totalement absorbé par son livre du moment et ne releva pas l’affront. Faut dire qu’il était actuellement du mauvais coté d’Hisoka, dont il avait rapidement évalué la circonférence via quelques astuces trigonométriques, pour en conclure que ça suffisait à amputer sérieusement le champ de vision de bien moins petit que lui.

-Simple curiosité, continua l’Hirondawa, vous êtes tous du genre taijutsu, non?
-Oui, sourit le patron.
-Arts martiaux pour ma part... donc oui.
-Idem. En gros.
-Évidemment. Vous en avez l’allure, tous les trois. Enfin, surtout vous deux, précisa t-il à destination de Hulk et de Tarzan. Pour toi… c’est les armes.
-Ca ne te pose pas de problème, j’espère?, grinça le chunin.
-Euh… bien sûr que non. Ca n’est juste pas ma tasse de t… mais je n’ai rien contre!
-Mwouais.
-Rhooo, s’pas grave, au contraire. Chacun sa popotte et on se complètera très bien. Alors, c’est quoi ton truc, à toi?
-Plus tard, m’indiqua Hisoka. On verra ça en cours de route. Ils veulent qu'on parte tout de suite et qu'on finisse le plus tôt possible. Trois, quatre, peut être cinq heures pour finir le boulot. On a seulement un briefing pour l’ensemble des groupes qui va être donné par un kunin, puis nous pourrons y aller. S’il vous manque de l’équipement, passez d’abord voir les magasiniers. Pour ma part, j'ai déjà tout ce qu'il me faut.
-Mmmh… ça m’ferait pas de mal, tiens. C’est où?
-Vers le centre du campement, intervint Arak’. Je peux te montrer, il faut aussi que j’y aille.
-Ca marche.
-Ils ont un paquet spécial à nous confier, se souvint Hisoka, donc précisez bien que vous êtes affectés à la mission des ponts.
-Mission des ponts. Nous y veillerons, indiqua Thrudgelmir avec un grand quelque chose de solennel et l’intention de rapporter lui-même ce paquet, étant donné qu’il aurait les mains libres, sans équipement autre que son corps (sûrement très velu, façon Yéti. Ca me rappelle un taijutsu de type lutte utilisant le chakra pour amplifier la violence des émanations corporelles, ça. On aurait un pratiquant supplémentaire, ici? J’veux même pas savoir, en fait).
-Okay, on y va. Kalem, je me charge de la pharmacie, t’en fais pas. Tu veux qu'on te rapporte quelque chose d'autre en particulier? Faut demander un format particulier, genre pour enfant, aussi?
-Hein, quoi? Nan, j'ai besoin de rien tant qu'on me laisse tranquille.
-Je ne pense pas que l'on sera tranquille, vous savez, hasarda diplomatiquement Hrungnir. Pas si l'on est aussi nombreux. Cela veut dire que l’ennemi ne sera pas en reste.
-M'en fiche!
-Laissez-le piquer sa crise. S'il le faut, on se servira de lui et de ses bestioles comme projectiles de dépannage ou comme rations d'urgence, cala fermement Hisoka. Ca n’est pas un problème.

Et en plus il a le sens de l'humour! Plutôt pince-sans-rire, mais toujours sympa. La mission s'annonçait bien, décidément.

C’est donc accompagnée et guidée par Hirondawa et Thruddlenur (ou truc du genre, j’finirais par y arriver) que nous traversâmes le campement, jetant parfois un coup d’œil à un Anbu fugace, commentant l’état de telle ou telle bande s’affairant dans un coin, et reniflant avec envie les odeurs qui s’échappaient d’un petit réfectoire improvisé (Fujibayashi venait pas juste de m’expliquer que le ventre creux, c’était mauvais pour les missions, d’ailleurs?). Non, visiblement, mes deux compères n’avaient pas si faim que ça. J’avais peut être passé trop de temps à l’infirmerie, ce matin. Faudrait que j’essaie de grappiller un truc avant le départ, quand même.
Mais pour le moment, fallait faire les courses. Nous n’étions pas seuls, et les magasiniers étaient débordés. Pas assez nombreux, accessoirement. Hrungnir effectua au plus tôt la requête du chunin, en passant commande pour la mission. Voyant que nous n’avions pas trop le temps, le type nous fit une fleur en nous laissant nous servir, pendant qu’il allait lui-même chercher le cadeau.

-Costaud comme stock, dis donc. Heureusement qu'il a dis qu'il nous faisait confiance, parce que c'est une vraie cave aux trésors, waow. Vous avez déjà vu des kunai de cette taille, vous?
-Nous ne devons prendre que ce qui nous sera nécessaire, me rappela le bœuf aux cheveux blancs.
-Oui, oui. J'ai pas dis autre chose.
-Tu l'as juste pensé très fort, t’en fais pas. Et on va rajouter, seulement ce qui est strictement nécessaire, persifla Arakasi, qui me voyait quand même venir.
-C’est bon, je blaguais, ouaiche. Exagère pas non plus. Et commence pas à m’chercher, sinon tu m’trouveras.

C’est dangereux, de brusquer une mahousarde. Mon compagnon le sentit à ma façon de râler, et décida de garder sa langue dans sa poche en attendant le retour du fournisseur, tout en cherchant du regard quelques carreaux qui pourraient venir grossir son stock. Tout en m’aidant à rassembler quelques petits trucs qui manquaient à la trousse à pharmacie, l’épais Taidoka cherchait un moyen, une phrase susceptible de faire retomber la pression. Etrangement, ce fut Hirondawa, resté trop longtemps seul avec ses pensées pessimistes, qui brisa le silence.

-Dîtes, je me demandais. Je ne sais pas vous, mais moi, cette histoire... ça ne me dit rien qui vaille. Je veux dire, la guerre, tout ça... vous le sentez comment, tous les deux?
-Ca ne fait plaisir à personne, c’est sûr, avança Min’Hisoka. Malheureusement, quand les évènements nous imposent de prendre acte…
-Mwouais. Franchement, je sais pas. Avant, c’était contre Chikara et Gensou. Maintenant, on est alliés, et donc on s’aide, mais… ce sont les villages d’une autre région qui nous attaquent? Ca finira jamais, à ce train là. Les shinobi se battent, et tout le pays trinque.
-Ce ne sont pas vraiment de nouveaux ennemis, vous savez.
-Je sais. Mais ça ne change pas ce que je veux dire.

Tu parles d'un sujet de conversation. Dans le genre dépressif et larmoyant, ça marche bien, ouais. Mais on était pas à un enterrement (et je ne tenais d’ailleurs pas à en faire partie), donc la morosité n'était pas de mise de moi. Me tenant soigneusement à l'écart de ces considérations, je me mis donc à lisser amoureusement mes cheveux, les rassemblant en trois mèches que je commençai à natter. Ca allait sûrement secouer, alors autant aller directement au plus pratique. Par politesse ou par hasard (ou par crainte que je leur demande un coup de main s'ils me rappelaient leur existence), mes deux compères attendirent que je finisse pour me demander mon avis sur la mission que l’on allait mener. Avis était assez pragmatique et pas du tout axé macro.

-A priori, ça ne devrait pas être plus dangereux qu'une mission normale, mais après... suffit que quelque chose tourne mal pour que la pseudo affaire de rang C tourne au cauchemard de junin. Un truc pas prévu, un gradé qui se plante, et boom. Plus de genin, plus d’Obo, plus d’tête, juste un joli tas de pulpe qui sert de trophée au guruk d’en face. Choueeette. Motivée pour y aller, là, vraiment.
-Vous n’avez pas besoin de vous laisser abattre, m’adressa un Rhumgnir rassurant (et vouvoyant, tiens, j’avais pas fait gaffe). Nous sommes coéquipiers. Arakasi, moi-même et toute l’équipe seront aussi là pour vous protéger.
-Mmmh… c'est chou, ça, merci. Ben si t'en as l'occasion, hésite surtout pas. C'est pas moi qui vais vous en empêcher, héhé. Tiens, passe moi ça, au passage.
-Eh bien… euh… merci. Je crois. Mais je ne voulais pas dire ça. Plutôt que…
-C'est pas non plus ce à quoi je pensais, repris Hirondawa. Tout le monde veille sur tout le monde, c’est mieux, non?
-Tout à fait.
-On peut faire ça comme ça, ouaip. C’est pas comme si j’avais prévu autre chose de base, mais c’est toujours bien de poser ça en bloc.
-Entièrement d’accord. Valable pour tout le groupe.
-Encore que… Hisoka, je crois pas qu'il ait besoin qu'on le protège. Vous croyez qu'il a un jutsu genre rage de berzerk ou un truc du même calibre qui s’active quand il est en difficulté? Chuis sûre qu’il peut péter les plombes et raser des granges, lui.
-Euh... c'est bien possible, de ce que j'ai vu.
-Si tu veux vraiment le savoir, mieux vaudrait tout de même lui demander, suggéra Hruntlir. Cela restera la meilleure façon de l'apprendre.
-D’ailleurs… et toi, Rungis? T'as des coups spéciaux, ou une histoire particulière qui se cachent sous tous ces muscles? Ou bien c'est juste beaucoup de soupe et d’épinards?

Abandonné dans la forêt dès son plus jeune âge en raison de sa chevelure maudite, il fut recueilli par un clan d'orang outang guerriers qui lui enseignèrent l'art du sambo en plus de tout ce qu'un homme a à connaître (à part peut être l'esthétisme capillaire. Les cheveux blancs, ça rend juste terriblement mal). Fort d'un lien particulier avec la nature et l'haltérophilie, il n'aura eu aucun mal à rejoindre l'armée mahousarde qui...

-Une histoire? Non, pas vraiment.
-Rhoo, tout le monde a une histoire. Et t’as un air qui donne envie de t’appeler Aragorn, en plus. Tiens, par exemple: ces muscles rivalisant avec ceux de notre chunin, ils sortent d’où?
-Boh. Majoritairement de la pratique des arts martiaux, vous savez. Il n’y a pas de secret.
-Arts martiaux? Quel genre?
-Les arts martiaux du Roi-Démon, lâcha t-il avec le plus grand sérieux du monde, là où d'autres se seraient effondrés de rire à la troisième syllabe.

Ah ouich, tout de même. C’est toujours pas l’Akai errant des Toshin qui finit sa vie comme Hori sensationnel, mais c’est un début qui mérite du développement. Arakasi, rendu curieux par la dénomination bien ronflante de cette pratique martiale, se mit lui aussi à poser quelques questions, ce qui nous permit d’en apprendre un peu plus sur la technique et comment le genin était entré à son contact.

-Tu vois, y'en avait quand même, des choses chouettes à raconter. Et toi, Arakasi?
-Non, désolé. Je n'ai rien d'intéressant à dire, pour ma part. Et aucune envie de raconter quoi que ce soit pour le moment. Je préfère me concentrer sur la mission à venir, mentit-il.
-Beuh... ok, alors. On va pas te forcer, bien sûr.

Je n’arrivais pas encore à savoir si je le sentais ou pas, lui. Il se la joue crétin distant et ténébreux, ou bien c'est juste par timidité? Mouais. Bénéfice du doute en attendant confirmation.

-Voilà pour vous, fit le magasinier, de retour avec une petite dizaine de sacs-caisses-trucs indescriptibles à lanières qui n’étaient pas vraiment lourds, mais assez encombrants pour une seule personne. Ramenez ça aux autres, ça n’est pas juste pour vous.
-Compris.
-Merci, au revoir!
-C’est ça. Revenez entiers et on se reverra.

Merci, c’était pas spécialement ce que j’avais envie d’entendre, et ça avait du enterrer encore un peu plus l’humeur d’Arak’, s’il était toutefois sensible à ça comme moi. Heureusement, Hrungnir (j’y arrive enfin!) amarra les deux tiers des boîtes à ses bras et son torse, un spectacle digne d’Hisoka qui me fit oublier le reste.

-On va devoir se trimballer ces trucs, se chagrina Hirondawa. Même à la guerre, on a un job de clampin?
-Ca fait longtemps que je n’ai plus de job de clampin, moi, lui soufflai-je. Enfin, plus trop souvent.
-Quand bien même une tâche est ingrate, s’il faut quelqu’un pour l’accomplir, alors c’est qu’elle est importante. Vous ne pensez pas?, adressa Thrudgelmir (J’Y ARRIVE, EXTRA!!!) à son nouveau compère.
-Encore que le type a dit qu’on devait ramener ça aux autres. Reste à savoir combien on en gardera, et qui va la porter.
-Hisoka transporte déjà son évideur de baleine... vu qu'on a un médecin et que j'ai envie de m'exercer, je prendrais la belle trousse de soin. Pour le reste...

Arakasi peinait un peu, mais n’en montra rien. Moi? Eh bien, avec cette formidable compagnie qui je n’avais guère plus que des sacoches de projectiles pour Arakasi et moi-même à transporter, Hrungnir ayant décliné la proposition. En plus de l’épaisse sacoche à pharmacie, qui n’était pas si encombrante et était (normalement) assez robuste. Conçue pour, en toute logique.

-Hey, vachement chouette de votre part, annonçai-je sur la fin du retour. J’pourrais vous réquisitionner pour les prochaines soldes de Takaoka, aussi?
-Peut être pas, souffla Arakasi, dont les bras commençaient à s’étirer.

Oboro
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Message par Hyûma 10/7/2011, 16:12

Après avoir proprement dévalisé la redoute du camp –tout du moins l’auraient-ils fait si Arakasi et Hrungnir n’avaient pas tempéré l’ardeur enthousiaste d’Oboro – le trio de genin repartit d’un bon pas vers la tente de commandement, où devaient les attendre Kalem et Hisoka.

Tandis qu’ils se frayaient un chemin entre les tentes, la foule, les râteliers d’armes, les mannequins d’entraînements, et tout ce millier de choses qui fourmillent dans un camp de shinobi portés sur les nerfs par l’attente, le trio passa devant l’une des tente-réfectoires, d’où s’échappait une forte odeur de râmen (LE plat facile à préparer en toute circonstance, s’il fallait en croire les cuisiniers. De fait, peu importe l’heure, il y en avait toujours des portions de prêtes pour les affamés occasionnels : éclaireurs fraichement rentré de missions, renforts débarqués au terme d’une éreintante marche forcée ou tout simplement gamin en pleine croissance doté d’un appétit d‘ogre et ayant un petit creux…). C’est à ce moment-là que l’estomac d’Oboro se rappela à son bon souvenir, lui rappelant qu’à jouer les infirmières motivées, elle en avait sauté son dernier repas.

« Nous ignorons combien de temps nous demandera cette mission, ne croyez-vous pas que nous devrions emmener de quoi pouvoir nous restaurer ? proposa presqu’innocemment Hrungnir.
_ Je ne suis pas sûr que… commençât Arakasi.
_ Mais si, c’est une excellente idée ! Soutînt illico Oboro. Ça serait dommage de tomber en hypoglycémie à la fin de la mission parce qu’on a rien prévu, hein.
_ Mais…
_ Fais-moi confiance. Pis c’est un médecin qui me l’a dit, ‘faut toujours avoir le ventre plein en mission.
_ Alors c’est décidé. » Approuva Hrungnir.

Les trois genins se dirigèrent jusqu’au réfectoire, déposant leur barda à l’entrée. Tandis qu’Oboro se jetait discrètement sur la nourriture et qu’Arakasi tentait d’estimer combien de ration standard pouvait remplir l’estomac d’un ogre comme Hisoka, Hrungnir aperçut attablé non loin une tête familière, et abandonna un instant ses comparses pour aller le saluer.

Le type en question était grand, dépassant Hrungnir de plusieurs centimètres, mais à l’inverse, tout en finesse, presque maigre. Son imposante tignasse rousse se repérait à des kilomètres, et il portait le sempiternel kimono gris à motif fleuri de son école.
Répondant au doux nom de Reijiro (certes, ça n’a rien de doux, mais c’est l’expression en vigueur quand même.), le grand escogriffe était le meilleur élève de l’école du Phoenix Ascendant, et, accessoirement, le triple champion successif du tournoi annuel des 7 Dôjos – un évènement organisé, comme son nom l’indique, par les 7 Grands Dojos d’Arts Martiaux et conviant toutes les écoles du village, dont les représentants s’affrontent dans la joie et la bonne humeur.
Hrungnir connaissait la plupart des participants du tournoi – Car si n’importe quel shinobi sait cogner (et beaucoup savent le faire très bien, même), ne restreindre son panel qu’à ça, ça concerne déjà moins de monde. Si on ajoute le fait de s’assujettir à une philosophie générale et à une ferme autodiscipline, ainsi que la volonté de dédier sa vie à son art au point de le maîtriser puis de se surpasser pour pousser son développement encore plus loin, alors non, il n’y a plus qu’un cercle très restreint de personnes, et le tournoi permet d’en faire rapidement le tour – mais Reijiro était plus qu’une simple connaissance, c’était véritablement un ami. Il semblait superficiel et impulsif, mais quand on le connaissait, on se rendait compte que c’était surtout une façade.
En outre, c’était Reijiro qui avait éliminé Hrungnir du tournoi respectivement en quart et seizième de final ces deux dernières années... Point de départ d’une saine rivalité entre les deux adeptes. D’ailleurs, Hrungnir s’était entraîné comme un dingue en prévision de son troisième tournoi, et dès la guerre finie, il avait bien l’intention de battre son record personnel, ainsi que Reijiro par la même occasion.

Alors qu’il s’approchait, son rival leva la tête et s’aperçut de sa présence.

« Hé ! En voilà une surprise ! S’étonna Reijiro. Qu’est-ce que tu fiches ici ? Ton oncle t’a finalement embarqué dans l’aventure ?
_ Impossible de rester les bras croisés quand Mahou est en danger, répondit Hrungnir.
_ Tu l’as dit ! Approuva son ami. Pis c’est une excellente occasion de voir ce qu’on vaut ! Enfin, tu tombes à pic : je n’arrive pas à me dégotter d’adversaires d’entraînement valable dans le coin. Les gradés ont trop à faire, et les autres genins sont trop mous du genou.
_ Ou alors, tu es tout simplement trop fort pour la majorité d’entre eux, et le reste sait que le combat dégénérerait, et que vous finiriez par vous blessez mutuellement.
_ Si on ne se donne pas à fond, on ne peut pas progresser ! Asséna Reijiro.
_ Passons. Je suis désolé, mais je dois décliner ton offre, s’excusa Hrungnir. Je vais partir en mission.
_ Intéressant.
_ Comment ça ?
_ Ça bouge de partout, tout autour de nous. Il y a de plus en plus d’équipes qui quittent le camp en mission. Bien plus que ces derniers jours. Et ça continue d’aller crescendo, t’as bien vu le nombre de gars sur le départ ?
« Et ce matin, maître Shinobu et sa clique sont parti pour le secteur de Bokusô, contester l’un des villages qui sert de base avancée à Arasu. Et puis, les jumeaux Tadasuke sont revenus hier, l’un d’eux était blessé : ils ont menés des actions de harcèlement, à l’ouest, près des rives du fleuve. Quant à la clique du Dojo Meihwa, la globalité de leur effectif a été assignée aux équipes de renforts pour le village Fusuma. Ça chauffe pas mal, par là-bas, Arasu semble bien décidé à le reprendre.
_ Et Hjalprek est parti en milieu de matinée avec d’autres junins pour bloquer la route de Shinsen. Ils s’attendent à confronté à des adversaires conséquents par là-bas, renchérit Hrungnir.
_ Ouais… Quant à moi, j’ai joué les messagers entre différents points toute la nuit et une partie de la journée. Et je peux te dire que ça chauffe de partout, en ce moment ! J’me demande bien ce qui se passe, mais la guerre vient de gagner un cran ou deux, niveau activité.
« Mais le truc, c’est que nos forces s’éparpillent, là : on a ouvert le front dans presque toutes les directions. Sauf qu’on est pas Arasu : on est implanté nulle part, on a pas de position de replis définies, ni de réelles places fortes fortifiées dans les parages… Et on a pas des masses d’appuis à attendre des alentours. On ne l’emportera pas dans une guerre d’usure, moi, j’dis.
_ Fais confiance à notre état-major, le rabroua gentiment Hrungnir. Ils sont bien plus au fait de la situation actuelle et poursuivent sûrement un plan.
_ Epuiser toutes nos forces en vain ?
_ Ce n’est qu’une supposition, prévint Hrungnir, mais je soupçonne que ce sont comme des feintes lors d’un combat. Mahou semble attaquer partout, mais un seul de ses mouvements est une véritable attaque. Mais grâce à ces feintes, Arasu ne pourra pas anticiper la véritable attaque, quand bien même sait-elle qu’elle arrive.
_ Pfff… Un truc de tordus, ça… maugréa Reijiro. ‘Manœuvrer plus vite que l’adversaire pour attaquer ses points faibles, ça, c’est une tactique victorieuse qui a fait ses preuves.
_ Une guerre, ça n’est pas tout à fait un simple combat.
_ Mais les même principes s’y appliquent, non ? Ou l’analogie des feintes, c’est du foin ?
_ Nous le serons bien assez tôt, je pense.
_ Ouaiche… Allez, bonne chance pour ta mission. Pis rectifie c’te bon dieu de garde basse, où tu vas encore te faire laminer.
_ Si tu crois que j’ai attendu ton conseil pour m’y mettre. Sitôt la guerre finie, je te ravirai ta couronne de champion.
_ Ouais, c’est ça, gloussa Reijiro. C’est dix ans trop tôt, si tu veux mon avis. Mais on peut se faire un duel d’entraînement quand tu veux !»

Hrungnir salua son compagnon et retourna auprès de ses camarades. Oboro avait dégotté de quoi se restaurer rapidement et avait retrouvé son habituel entrain –quoiqu’excitation eût peut-être plus convenu – et Arakasi avait finalement décidé qu’un ogre égalait trois comme lui, et embarqué les rations en conséquences.

« Où t’étais passé ? Demanda joyeusement la demoiselle à son approche.
_ Désolé, je discutais avec un ami.
_ T’as des amis, toi ? Zut, je te voyais bien plus en ermite retiré au fin fond de la forêt…
_ D’après lui, c’est toute l’armée qui bouge, en ce moment. Quoiqu’il se passe, le plan de bataille est en marche. Notre mission renferme vraisemblablement plus d’importance que prévu.
_ On devrait peut-être y aller, s’inquiéta Arakasi. On va être en retard et rater le briefing…
_ Bah, notre chunin nous en fera sûrement un résumé, si c’est le cas. »

Le trio abandonna donc le réfectoire, Oboro portant la trousse médical et quelques sacoches, suivit de Hrungnir et Arakasi chargés comme des mules à la hauteur de leur capacité respective. Ils arrivèrent enfin aux abords de la tente de commandement, et n’eurent aucun mal à repérer leur chunin, aisément repérable dans la foule avec sa demi-tête de plus.

Ils furent accueillit par les vitupérations du nabot, qui avait horreur d’attendre, selon ses dires. Son humeur ne s’arrangea guère lorsqu’Hisoka lui tendit la trousse à pharmacie en lui demandant de vérifier qu’il n’y manquait rien, mais ses récriminations baissèrent rapidement d’un ton tandis qu’il grommelait et marmottait dans sa barbe.

« Sommes-nous en retard ? S’enquit Hrungnir.
_ Non, répondit le chunin. Une autre équipe est en train de se faire briefer. Ils ne devraient pas tarder à sortir. »

Comme de juste, l’imposant rabat de la tente s’entrouvrit, laissant passer une cohorte de shinobi aux visages graves, tendus, mais à la démarche décidée. Quoi qu’on ait pu leur dire, il était évident qu’ils avaient conscience des enjeux et ferait tout pour réussir leur mission.

Le petit groupe pénétra donc dans la tête de commandement, sur les pas de leur colossal chunin équipé de sa lame baroque, suivit d’autres shinobis talonnant docilement leur propre leader.
La tente, circulaire, était immense, digne des plus grands chapiteaux de cirques. Ce qui aurait du tenir de scène central était occupé par une grande table qui croulait littéralement sous des montagnes de cartes différentes. Au-delà, par derrière, se trouvait la section tactique d’état-major, épaulé par des équipes de la logistique, du renseignement et quelques agents de liaisons. Tout ce beau monde s’agitait dans tous les sens, vérifiant et revérifiant les rapports, multipliant les ordres et les directives, griffonnant et ratifiant de la paperasse à qui mieux-mieux, dans un concert de bruissements, de pas feutrés et de murmures inaudibles depuis la position du petit contingent de shinobi. Un va-et-vient continu d’estafettes ne faisait que rajouter au remue-ménage.

Devant la table, des dizaines et des dizaines de chaises étaient alignées. Il n’y avait ‘que’ trois équipes : ce qui totalisait tout de même une bonne vingtaine de shinobis au bas mot. Et pourtant, ils n’occupaient qu’une portion ridicule des places disponibles, ce qui ne faisait que renforcer l’impression d’immensité de la tente.

Le groupe prit son mal en patience, tant bien que mal. Les trois chefs d’escouades, assis au premier rang, échangeaient quelques vagues considérations tactiques à voix basses (en fait, Hisoka se contentait de vagues grognements approbatifs, pour donner le change : la tactique, ce n’était vraiment pas sa tasse de thé). Du côté de la troupe du colosse, Oboro papotait tranquillement avec Hrungnir et Arakasi, tandis que Kalem s’était replongé dans la lecture de son bouquin sans plus se soucier du monde extérieur, qui pouvait bien crever la gueule ouverte pour ce que ça l’intéressait.

L’effectif présent n’échappait à personne : vingt shinobis pour une seule et même mission trahissaient un truc d’envergure. Toute proportion gardée, certes, au vu de la majorité des genins présents, mais tout de même. On n’était pas là pour la cueillette aux champignons.

Du charivari de l’autre côté de la pièce s’avança une petite femme replète. Ses cernes évidents et ses yeux rougis indiquaient qu’elle n’a pas fermée l’œil depuis un bout de temps. Pourtant, elle continuait à bouger avec énergie, et ses mouvements ainsi que son regard était toujours alertes.
Akira Tenaka, leader des kunins de Mahou, en charge de la protection de la cité et coordinatrice suprême de l’armée sur le front. La big boss, quoi.
Elle esquissa un sourire las à l’encontre du groupe – elle enchaînait les briefings en continue depuis les premières lueurs de l’aurore –, tout en attrapant l’une des cartes de la pile de la table.

« Alors voici Genzô. Notre junin Tetsuzan… Et donc vous devez être Hisoka, commença-t-elle en dévisageant les trois leaders.
_ C’est cela, Akira, répondit Tetsuzan.
_ Bien, reprit elle en haussant la voix. Votre mission est simple : vous aurez en charge la destruction du pont d’Hitome, à une vingtaine de kilomètres d’ici. Et je n’irai pas par quatre chemins : sa destruction est vitale, en ce qui nous concerne. Peu importe le prix à payer, vous devrez le raser.
« En temps ordinaire, le pont et ses alentours bénéficient d’une solide protection, par une forte présence des Arasuites dans le secteur. A la suite de nos dernières manœuvres, nous sommes parvenus à éloigner, engager et fixer le gros des troupes de protections. En outre, nous avons orienté la direction de leur renfort pour les en écarter. Le pont d’Hitome se retrouve donc avec son seul poste de garde pour assurer sa sécurité, soit relativement sans défense : une telle occasion n’est pas prête de se reproduire.
« Je le répète : sa destruction est primordial. Nous jouons gros sur ce coup, et nous ne pouvons nous permettre d’échouer. Mettez-y vos vies s’il le faut, mais rasez-le.
« D’un point de vue tactique, vous arriverez depuis le nord en direction du pont. Les groupes de Tetsuzan et de Genzô auront ensemble pour tâche de s’approcher ‘furtivement’, de façon à être détecté et engagé par le gros du dispositif de défense encore en place, sans avoir à quitter le sous-bois. Au fil du combat, les deux groupes devront se séparer progressivement, le plus naturellement possible : l’un vers l’est, l’autre vers l’ouest. Le groupe d’Hisoka se faufilera alors dans la brèche et assaillira le pont.
« Néanmoins, ne perdez pas de temps à vaincre les gardiens qui y seront encore présent : la priorité est avant tout le pont. J’ignore quel sera l’effectif encore présent après la diversion de Tetsuzan et Genzô, mais s’il est trop important, occupez-le et fixez le front de façon à pouvoir miner le pont. En cas de pépin, Tetsuzan et Genzô tâcheront de vous assister en renfort dans la mesure de leurs propres moyens.
« Nous ignorons la nature des forces en présence, mais il est à peu près certain que la garde des ponts est sous la responsabilité direct de l’un des 4 Piliers d’Arasu. Outre les soudards de la cité, il est donc probable que vous y rencontreriez un second couteau des Daijizokus ainsi que son escorte. Hordes de fanatiques, déserteurs, chimères ou durs à cuir : soyez paré à toutes éventualités.
« Venons-en au question pratique, maintenant. Vous êtes passé prendre les parchemins explosifs à l’arsenal ? »

Un hoquet de surprise retentit, tandis qu’Oboro sursautait violemment en jetant plus que lâchant le paquet qu’elle tenait. Galanterie oblige, Hrungnir ramassa la sacoche, et fit mine de la rendre à la demoiselle, qui fit semblant de ne pas s’en apercevoir pendant qu’elle bafouillait quelques excuses à la cantonade pour l’interruption. Le genin eût la délicatesse de ne rien dire –Oboro n’avait elle pas déjà signalé que lui et Arakasi était les mieux placés pour jouer les coolies ? – mais Kalem ne se priva de faire souligner haut et fort la maladresse de sa comparse.

« Tu parles d’une veine ! On va se coltiner une espèce d’autruche avec deux mains gauches !
_ C’était juste un moment d’inattention, se défendit l’autruche en question.
_ Génial, la reine des maladroites ! Et tu veux m’assister pour les soins ? Tu vas achever les blessés, oui !
_ Silence, derrière ! Mugit Hisoka.
_ Ça n’a rien à voir avec mes compétences, se défendit Oboro, je…
_ Parce que t’as peur des explosifs, peut-être ? Railla le nain.
_ Pas du tout !!
_ Doskop, nous sommes en plein briefing. » Rappela Hrungnir.

Réflexe stupide s’il en était : la vilaine caboche du nabot était particulièrement imperméable à la raison.

« Pis quelqu’un peut me dire pourquoi on s’encombre d’une potiche ?
_ Pardon ?
_ Au moins ça fera jolie dans le paysage ! Tu sais faire la cuisine, au moins ? Ou t’es aussi maladroite que pour porter un sac ?
_ Dis-donc voir…
_ Calmez-vous, tous les deux, nous… essaya de placer Hrungnir.
_ Ouais, j’m’en doutais ! Retourne prendre soin de tes ongles dans ton salon de coiffure et laisse donc les vrais shinobis travailler ! Si on compte faire les boutiques, on te rappellera !»

Pressentant à quelques signes extérieurs qu’Oboro n’allait pas tarder à exploser, Hrungnir tenta désespérément de mettre en garde Kalem.

« Doskop, vous ne devriez pas…
_ Bwahaha ! Ça va être folklo de miner le pont si tu… »

Personne ne sut jamais si quoi, la tirade du nain se terminant dans un borborygme étranglé alors qu’Oboro pivotait d’un bloc, soulevant le nabot par le col avant de le balancer au loin dans un hurlement excédé.
Hrungnir eût juste le temps de tendre le bras pour attraper le gnome volant au passage, lui évitant d’aller fracasser les armoires alentours et de répandre leurs précieuses paperasses aux quatre vents.

« Ça suffit tout les deux, insista Hrungnir. Vous perturbez la…
_ Hé ! Elle m’a attaquée ! S'écria Kalem, toujours suspendu dans les airs. C’est une traîtresse à la solde d’Arasu ! Une espionne ! Il faut… »

La suite des élucubrations du nain furent noyés sous un grondement rauque, lequel, du reste, avait commencé bien plus tôt en montant crescendo, mais trop bas pour être perçu par les protagonistes. Avant qu’ils ne comprennent d’où il provenait, Hisoka se retourna d’un geste et abattit de toute sa puissance son énorme hachoir préhistorique, atomisant la chaise derrière lui et pulvérisant les voisines, projetant de la poussière et des débris tout autour, y compris le pauvre Arakasi qui n’avait rien demandé à personne.

« Vous allez la bouclez, oui ?!! » Rugit le chunin si fort qu’on dut l’entendre jusqu’à l’autre bout du camp.

L’impressionnante démonstration de force avait néanmoins produit son petit effet, coupant le sifflet à toute l’assemblée (ce qui, dans le cas de Kalem, signifiait simplement qu’il s’était mis à grommeler dans sa barbe. Le silence devait lui être un concept aussi étranger que complètement chimérique…).
Les trois genins reprirent piteusement leur place, c'est-à-dire trois rangées derrière Hisoka puisque les sièges intermédiaires n’étaient plus que souvenirs, puis un raclement insistant de la kunin acheva de mettre un point final à la digression.

« Je crois comprendre que vous avez les explosifs. Bien.
« La faille d’Hitome est distante de presque trente mètres à cet endroit du fleuve, et la berge s’élève à trois mètres au-dessus des flots. Le pont d’Hitome est un petit bijou d’architecture, comme vous le constaterez. Fait de pierre et large de cinq bons mètres, il a été conçu pour supporter le trafic intense entre le Nord et le Sud.
« Il est soutenu par quatre jeux de piliers, répartis tout son long. Chaque jeu étant lui-même composé de quatre piliers secondaires. Ceux-ci s’inclinent en leur sommet et forment une clef de voûte qui soutient le tablier du pont. Cette structure permet de répartir les forces entre les piliers secondaires, ce qui signifie qu’en détruire un seul n’affectera guère la solidité de l’ensemble. Ni deux, s’ils sont disposés en diagonale.
« De la même manière, détruire seulement un jeu affaiblira le pont mais ne suffira pas à le rendre impraticable. En outre, nous ne souhaitons pas qu’il puisse être restauré facilement. Détruire seulement les deux premiers jeux entraînerait l’effondrement du parti du tablier, mais de l’autre moitié du pont jusqu’à la rive, il n’est pas bien difficile de bricoler quelque chose de solide, ce qui ne convient donc pas. Par ailleurs, alterner pilier détruit et intact n’affaiblira pas suffisamment le pont non plus pour arriver à notre objectif.
« Pour être clair, il va vous falloir poser deux à trois parchemins sur chaque jeu de piliers, et ce, sur au moins trois des quatre. L’échec n’est pas tolérable.
« Pour terminer, le timing. Nous avons coordonné votre assaut pour qu’il se déroule en simultanée de celui des autres ponts du fleuve. Notre objectif final étant de briser les lignes de ravitaillement en direction de Nagame. Il suffit qu’un seul pont tienne, et notre entreprise sera un échec : Arasu y massera ses forces et réduira drastiquement notre marge de manœuvres. Le danger de cette opération réside donc dans sa durée : lorsque l’assaut commencera sur les ponts, l’état-major ennemi comprendra très vite notre stratégie et déploiera rapidement des renforts en conséquence. S’ils arrivent avant que vous n’ayez fait sauter le pont, vos chances s’amenuiseront d’autant.
« Vous savez tout. Tetsuzan vous communiquera les fréquences d’équipes et de groupes à utiliser avec vos radios. Je vous souhaite bonne chance. »

Sur un dernier sourire fatigué mais bienveillant, la kunin se retira et se fondit de nouveaux dans la masse du centre névralgique, prenant note des dernières évolutions de la situation et préparant les mesures à adopter pour s’y adapter.

L’escadron de shinobis abandonna la tente de commandement et se retrouva dehors. Les trois chefs d’escouades se mirent rapidement au point : il fut décidé que le groupe de Tetsuzan et Genzô progresserait en avant-garde, et que celui d’Hisoka fermerait la marche.
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Message par Arakasi Hirondawa 16/7/2011, 16:22

« Groupe 1 à groupe 2, objectif atteints. Je répète, objectif atteints. »

La radio coupa immédiatement après la transmission. A peine une minute avant, le groupe 2 avait émis le même message. Les deux escouades commandées par Tetsuzan et Genzô avaient remplis leurs objectifs.
Le groupe 3, non mentionnés au cas ou la liaison radio aurait été interceptée se mit en marche. Les autres équipes avaient engagés l’ennemi et ils devaient profités de la diversion.

***

-J'en ai marre de marcher, protesta à haute voix Kalem.

Le petit bonhomme était sans conteste celui qui souffrait le plus de cette marche nocturne. Les autres Mahousard suivaient plutôt bien le rythme imposé par Hisoka. La marche était rapide, certes, mais à la portée d'un genin lambda bien entrainé.
Seulement voilà, Kalem n'était pas un genin lambda...

-Tu fais comment d'habitude? l'interrogea Oboro.
-Je marche pas, j'ai un poney.
-C'est super ça, comment ...
-Il vaut rien son poney, il est débile, feignant et il passe son temps à dormir, les coupa le chuunin, et maintenant silence! On se rapproche et il y a peut être des guetteurs.
Immédiatement, la tension redevient palpable, ce qu'ils faisaient ce soir était dangereux. Ce fut donc dans un silence presque parfait, les marmottements de Kalem n'étant après tout guère audible, que le quintet poursuivi sa route.

***

Jusque là, tout allait relativement bien, ils n’étaient plus qu’à quelques kilomètres du pont et le commando n’avait pas eu le moindre problème. Ils n’avaient rencontré aucun Araséen et à vrai dire, personne ne s’en plaignait. C’était après tout le signe que les deux autres équipes avaient remplis leurs rôles de leurres.
Brusquement, Kalem trébucha sur une racine et s’effondra bruyamment. Le genin se releva avec force jurons et en maudissant les « trucs complètement débile qui se foutaient dans ses pieds ».
Un cri résonna et une bande d’Araséen déboula aux pas de charge. Dans son malheur, le genin avait attiré une patrouille ennemie. Le petit groupe de Mahousard n’eu que le temps de se dissimuler derrière des buissons avant que ne surgissent cinq hommes, dont un sergent pointant une arbalète en direction de l’épais buisson qui protégeait les shinobis.

-Sortez de là ! Hurla-t-il à la cantonade.
-D’accord, Fit Hrungnir en avançant d’un pas sous les regards consternés de ces camarades. Venez m’affrontez, je vous attends !

Hisoka grogna tout en agrippant le manche de son énorme battoir.

-Bon, on va faire simple, je vais l’aider. Arakasi et Oboro, vous vérifiez qu’il n’y en ait pas qui s’échappent.
-Et moi, j’fais quoi ?
-Tu la boucle et tu essayes de te faire oublier ! Si on est grillé, c’est par ta faute !
-Rholala ! Si tu crois que j’ai fais exprès !
-Rendez-vous ! Je n’hésiterai pas à tirer ! Commanda le chef du détachement en braquant son arbalète sur le genin aux cheveux blancs, toujours impassible.
-On y va à trois, un, …
-Attention !
-Deux …
-Laisse tomber Kol, tire lui dessus merde ! Chipote pas, ce gars à l’air bizarre ! Il se rendra pas vivant !
-TROIS ! Rugit Hisoka en chargeant hors des buissons tandis que les trois genins s’en écartaient pour ne pas risquer un projectile perdu.

L’Araséen voulu appuyer sur la gâchette, il n’en eut pas le temps, il fut projeté dans les airs et lâcha son arme. Hrungnir venait de donner un violent coup de poing … dans le vide ! Abasourdis, la patrouille n’eu guère le temps de se ressaisir du choc psychologique de voir son chef mis hors combat sans même être touché qu’Hisoka était déjà sur eux.

D’un seul mouvement, le colossal Mahousard dégaina son arme et se jeta sur son adversaire le plus proche. Le croc fendit l’air et fut paré in-extremis par l’hallebarde que venait de dresser l’Araséen. Le chuunin écarta l’arme de son ennemi d’un ample revers et envoya le marteau qui lui servait de poing dans la poitrine de son vis-à-vis. Le craquement de plusieurs os se fit entendre et l’homme s’écroula, le torse défoncé, une expression de surprise sur le visage.

Hrungnir devait au même moment faire face à deux adversaires. Un petit armé d’une hallebarde et un grand épéiste barbu. Individuellement, le genin n’aurait eu aucun mal à se débarrasser de ses adversaires. Toutefois, les deux individus combattaient en équipe et le jeune homme était contraint à la défensive. Il ne pouvait s’approcher de l’hallebardier sans se trouver sous la menace du glaive du barbu et le premier maintenait le Mahousard à distance du second. Le genin était obligé d’esquiver en permanence.

Heureusement pour lui, ça ne dura pas, Hisoka se jetant dans la bataille une fois son duel achevé. Il suffit d’une seconde pour permettre au chuunin pour saisir une opportunité et immédiatement après le croc termina sa course dans les cotes de l’épéiste, l’ouvrant en deux comme un poisson qu’on écaille. Saisissant sa chance, le genin alla au contact. La longueur de son arme joua cette fois en défaveur de l’Araséen qui ne put éviter le magistral coup de poing du spécialiste en arts martiaux. Pour la deuxième fois en quelque minutes, un craquement retentit et l’homme s’écroula, inanimé.

Le dernier membre de la patrouille, jusqu’alors persuadé que la réputation des ninjas était largement surfaite, s’enfuit en voyant la tournure que prenait les événements. Oboro le prit en chasse, couteau à la main. La jeune femme était sur le point de le rattraper quand l’homme s’écroula subitement, un carreau d’arbalète dans le dos.

-Hé ! Il était à moi ! S’écria la kunoichi en voyant Arakasi sortir du buisson, son arbalète à deux coups à la main.
-Ca n’a rien d’un jeu, rétorqua le jeune homme. On ne compte pas celui qui en aura eu le plus. Celui là, fit-il en désignant le cadavre, aurait put s’enfuir et tout faire capoter.
-Il ne serait pas aller loin de toute façon, j’étais juste derrière…
-Et lui, on en fait quoi ? Fit Hrungnir en désignant le chef de patrouille. Mon coup l’a juste assommé…
Sans un mot, Hisoka s’avança, prit l’homme des mains de Hrungnir et lui brisa la nuque sous le regard réprobateur du genin. Puis, il traina le corps dans un buisson et, aidé par les genins, en fit de même avec les autres Araséens. Le commando camoufla rapidement les corps derrières des fourrés, récupéra un Kalem protestant qu’ « on aurait quand même put l’interroger » et se remit en route.

***
-Et là, on fait quoi ? Demanda Hrungnir à Hisoka.

Les deux hommes faisaient une avant garde de choc, le reste du groupe suivait quelques mètres derrières, mais ils étaient confrontés à un grave problème. Un groupe d’ennemis montaient la garde, à coté d'un brasero et à proximité d’un petit campement de tente, devant un pont. Devant le pont qu'ils devaient détruire plus exactement, et cela avait le don d'exaspérer Hisoka.

- On recule et on réfléchit à un moyen de faire péter au plus vite ce foutu pont ! Et merde!

***

-Bah, en même temps, il fallait se douter qu'il en resterait quand certainement pour garder le pont, philosopha Arakasi, quand il fut au courant du problème. Ce n'est pas parce que se sont nos adversaires qu'ils sont forcément débiles.
-Tu le prends vachement bien quand même, fit Oboro.
-S'énerver ne servirait à rien. Ce qu'il faut, c'est trouver une solution. Et rapidement de préférence.
-Bon, on va faire simple. Arakasi, Hrungnir et moi on s'occupe de ceux là, pendant ce temps, vous deux, vous allez poser les explosifs.

La proposition du chuunin souleva une tempête de réaction négative. Kalem arguant "qu'avec des chuunins pareils, la raclée était pour bientôt", Oboro qu'il était hors de question qu'elle "touche à ces saletés d'explosifs, mais qu'elle échangerait bien sa place avec celle de Hrungnir" et Arakasi "qu'il avait peut être une meilleure idée".
Le genin s'accroupit et modela une représentation miniature du pont et de ses environs après y être allés jeter un bref regard.

- C'est sympa ça, c'est quoi, un genjutsu? demanda Oboro.
Tandis que le genin acquiescait, Hisoka ne put retenir un grognement dubitatif sur l'utilité de ce qu'il considérait comme "des machins de sournois"
-Désolé, persifla Arakasi, mais Mahou n'à visiblement pas filés des hormones de croissances à tous les membres des dernières générations, alors ceux qui n'en ont pas eu de débrouille autrement ... fit-il en se référant à la taille de trois de ses coéquipiers.
-C'est bizarre, dit le colosse, mais j'en connais un qui en aurait bien eu besoin...
-Crétin sans cervelle, protesta la voix de Kalem derrière les jambes d'Hisoka. En tout cas, une chose est sure, le développement de ton cerveau est inversement proportionnel à celui de tes muscles.
-Et donc, fit Hrungnir pour couper court à la dispute naissante, vous proposez quoi ?
- Bon, je pensais que comme notre but principal est la destruction du pont, on se moque des gardes c'est ça...
-Et donc ... ?
-Donc il suffit que quelques uns d'entre nous descendent le courant jusqu'au pont, posent les explosifs et le tour est joué !
-C'est sournois, mais ça peut fonctionner, fit Hisoka. Mais que ce soit clair entre nous, je n'aime pas ça.
-Génial, s'enthousiasma Oboro, on à LE plan, faut juste trouver les braves qui iront se trimballer à moitié nu dans la flotte, poser les machins en espérant qu'ils ne leurs péteront pas à la figure avant, et qui réussiront à revenir avant que le pont ne s'écroule sur eux. Ne comptaient pas sur moi en tout cas, c’est du travail pour des grands garçons comme vous tout ça ...
-Avoue que ça t'arranges vachement bien sur le coup pas vrai ...?
-Voyons Arakasi, comment peux tu avoir une idée pareille !
-Je serais incapable de coller les parchos au pont, je me débrouille mal avec mon chakra, confessa Hrungnir. Désolé, mais il faudra que ce soit l'un de vous.
-N'y pensez même pas, je suis médecin, vous aurez besoin de moi pour soigner celui qui ira se ramasser une hypothermie, un rhume carabiné et tout ce qui va avec ...
-Parfait, fit Hisoka. Arakasi, c'est donc toi qui iras.
-Euh, vous êtes chuunin, donc naturellement plus qualifié pour ça ...
-En tant que plus haut gradé dans cette expédition, c'est à moi qu'il revient la tache d'organiser, de gérer ...
- Mouais ... Belle excuse là aussi. C'est bon, j'irai.
- Pas la peine ça ne marchera pas, fit Kalem. Je m'explique, reprit-il. Pendant le briefing, on nous à dit que chaque pilier du pont reposait sur quatre sous-piliers, donc même en démolissant un de ces sous-piliers, le poids se répartira sur les trois autres restants. Le pont sera fragilisé, mais pas détruit. En fait, il n'y a qu'une solution. Il faut faire sauter la partie du pont entre les sous-piliers et la route. Mais ça nécessite de placer les explosifs plus haut.
- Vous n'écoutez donc jamais ! S’insurgea le petit être devant le silence atterré de ces compagnons. Qu’est ce que vous feriez si je n’étais pas là !
-Personnellement, je m'en porterai beaucoup mieux ...
- Qu'est ce que je disais, avec des chuunins pareils !
-J’accompagnerai Arakasi, fit Hrungnir. Je l’aiderai à grimper et je le couvrirai pendant qu’il placera les explosifs.
-Parfait ! On remercie les garçons pour leur dévouement et on y va !

Les cinq Mahousards remontèrent la rivière sur plus d’une centaine de mètres pour arriver à l’ endroit propice. Là, Arakasi et Hrungnir enlevèrent leur haut pour être plus à l’aise durant leur nage. Le dernier laissant ainsi voir une impressionnante série de muscles saillant et des tablettes de chocolat digne d’une statue antique sous un sifflement admiratif d’Oboro.

-Tes cheveux, fit soudain remarquer Seol à Hrungnir. Ils sont trop facilement visibles, surtout la nuit. Camoufle-les.
-Je veux bien mais avec quoi ?
-Je peux te prêter ça si tu veux, fit Oboro en lui tendant un pot de cirage. Je l’avais récupérée à l’intendance du camp mais bon …

Le genin se teignit les cheveux en noir, puis se cira le torse et le dos. Arakasi en fit de même, puis quand ils jugèrent le résultat satisfaisant, Arakasi rangea son arbalète dans un étui imperméable, récupéra les parchemins explosifs et les deux hommes se glissèrent dans l’eau froide…

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Message par Oboro 24/7/2011, 18:05





-Ca a l’air froid…
-Je confirme, ça l’est, me fit Hisoka en s'enfournant une bonne rasade d’eau fraiche.
-Pas très glop, tout ça. Ils auraient pas pu marcher dessus, dans ce cas?
-Ben voyons. Parce que tu sais faire ça, toi, peut être?
-Non. Enfin, oui. Enfin… juste un peu. Pas suffisamment pour pouvoir y aller, anticipais-je.
-Et voilà, s'amusa le géant. Donc à la nage. Ca les fera nager plus vite, en plus. T'en fais pas, ils iront bien.
-Mmmh... et pendant ce temps, nous, on se tourne les pouces? Aaaarh.

Je dis pas qu’on doit prendre d’assaut leur camp en s’y présentant avec le sourire, loin de là. Mais juste attendre… enfin, c’est cent fois mieux que de prendre la flotte. Elle est sûrement gelée, j’ai pas de quoi me changer, et je suis la seule nana de l’équipe. Très mauvais, tout ça.

-Je ne suis pas venue jusqu'ici pour m'ennuyer, enfin... bon.
-Personnellement, j'adorerais pouvoir m'ennuyer ici. Pas toi? C'est quelque chose qu'on n'arrive pas assez à faire, ces derniers temps. D'autres ninjas sont présents dans le camp d'en face. Et même sans eux, ils sont beaucoup trop nombreux pour nous, tu les as vu. Je ne tiens pas du tout à avoir des ennuis. Ils viendront tous seuls, de toute manière.
-Je sais, oui... mais quand même.
-Tiens toi tranquille. Tu auras beaucoup d'autres occasions d'avoir des ennuis dans les jours à venir, je n'en doute pas.
-On ferait peut être mieux de se tenir prêts à agir s’il leur arrive un pépin, suggérais-je tout de même en espérant en avis favorable.
-Bien sûr. J'étais en train de me demander comment nous allions faire, justement.
-Ah, fis-je, déçue de m'être fait griller l'initiative. Et donc?
-Eh bien... je n'ai pas vraiment encore trouvé d'idée, mais d'ici à ce qu'on soit en position, ça sera sûrement fait. Sinon, nous improviserons.
-En position?
-Devant le pont. Le meilleur endroit pour attirer l'attention.
-Ca me va, okay. On y va, donc?
-On va tout de même laisser quelqu'un ici pour prévenir nos deux gaillards à leur retour, annonça Hisoka avec bonne humeur. Kalem, tu te planques, tu te fais tout petit, et tu ne dis plus un mot.
-Hurm?, lui répondit le barbu sans lever le nez de son bouquin.
-Laisse tomber.

Plutôt que d'expliquer les détails au médecin, le chunin trouva mille fois plus simple de le soulever par les épaules (je ne pus retenir un énième babillage admiratif) pour le fourrer sous un buisson assez ample pour couvrir son nouvel habitant. Kalem ne broncha pas (pas plus que d'habitude, du moins), et ne fit qu'une légère modification à la position qui lui avait été imposée, afin de bénéficier d'un minimum de lumière pour éclairer sa lecture.

Le chef d'équipe se dit alors qu'il pouvait y aller... mais un petit quelque chose le retint. En fin de compte, mieux valait s'assurer que le rat de bibliothèque remplirait bien son office, aussi préféra-t-il le briefer un peu pour s'assurer qu'il réfléchirait.

Une minute plus tard, c'est mon attention qu'il peina à capter.

-Oboro, tu m'écoutes?
-Oui, bien sûr. Enfin... non, pas tellement. J'étais en train de me demander, mais je ne sais pas... t’as vu, là bas? C’est marrant.
-Quoi donc? Je ne te suis pas du tout.
-Ca, là bas. Un barrage. Naturel.
-Ca existe?
-Vu qu’il y a des castors dans la région, ça m’a l’air très possible, oui.
-Bon, très bien. Et alors?
-Le problème, c’est que ça ferait également un bon point pour quelqu’un qui voudrait canarder les flancs du pont. Dans le genre d’Arakasi et Hrungnir, quoi. Et si c’est le cas, ça la fichera mal. Tu veux que j’aille vérifier?
-D'accord, laisse moi voir, fit Hisoka en se laissant le temps de réfléchir. Vérifier, oui. Seule, non. Attends un instant.

Et c’est alors que notre incroyable chunin me fit découvrir son animal de compagnie, qui était bien évidemment à sa hauteur. Un ours, forcément. Un gros tas de barbaque musculaire digne du plus violent des omnivores, des griffes bien larges-pour-mieux-te-déchiqueter-mon-enfant, et des mâchoires rappelant affreusement un casse noisette modèle cage thoracique.

C'est clair, y'a pas à jaquer, je préférais largement celui qui se trouve dans ma chambre. Enfin, se trouvait dans ma chambre. C'est pas comme si j'avais gardé ma collection de... 'fin... mauvais sujet, oubliez.

-Il est… euh… il est dangereux?
-Bien sûr. C’est le but.
-Mmmgh, oui. Je voulais dire, si je m’approche, il m’attaque?
-Bien sûr que non, Oboro. Tu ferais mieux de ne pas te limiter aux apparences. Pas vrai, Mikaijin?

Okay. Donc c’est entre moi et grosse peluche que ça se passe. Mikaijin? Ca veut dire "J'aime-manger-les-humains" dans une autre langue, nan?

Eh bien nan, en vérité c'était encore mille fois pire que ça. Mikaijin, ça voulait dire "Gros Barbare". Ou "Mec Sauvage". Juste ce qu'il fallait pour me rassurer, bien sûr.

-Y'a vraiment, vraiment aucun risque, hein?
-Tu as peur?
-Pas particulièrement, quand on considère que je suis à coté de trois cent kilos bien armés.
-Regarde, je peux lui faire ce que je veux, sans problème.
-Parce qu'il a passé un pacte avec toi.

Je me demande comment il a conclu ce pacte, d'ailleurs. Dans une région du nord, y'a des lois qui font payer une amende de mille ryos aux mecs qui se bagarrent avec les ours de la localité. Hisoka aurait fait un match de catch avec sa peluche pour la dompter, lui aussi? Je suis sûre qu'il en aurait été capable, en tout cas.

-Oboro, tu n'as rien à craindre. Tu peux venir le toucher, toi aussi. Viens, essaie.
-S'il ne me fait rien, ça sera juste parce que tu seras là, lui dis-je tout en obtempérant.
-Alors?
-Bin...
-Oui?
-C'est vraiment tout doux et tout pelucheux et...

C'est presque aussi bien que mon ours en pel... euh bien sûr, oui. Oubliez ça, j'ai dis.

-Bon, constata Hisoka. Ca a l'air d'aller mieux.
-J'imagine que ça va le faire, d'accord. Peut être même totalement, ouais. Bon. A tout de suite, je fais vite et on vous rattrape. Oui?
-Très bien, répondit le chunin en nous regardant nous éloigner. En attendant, il me reste encore à... bon. Ben quand faut y aller, faut y aller.

Hisoka lança un regard au buisson duquel sortaient régulièrement des grogneries depuis quelques minutes. Lui fallait-il vraiment quelqu'un pour l'assister dans la distraction des gardes du pont?

Malheureusement, oui, se dit-il en tirant le chieur de là.


*
* *

Ca n’était vraiment pas pratique. Alors que les flancs des ponts étaient sporadiquement illuminés par leurs gardiens, la rivière était, elle, plongée dans l'obscurité. Les genin devaient progresser lentement, afin de ne pas se cogner contre une branche flottante, un haut fond ou un piège du genre. Hrungnir avait déjà failli rester coincé à trois reprises, en empêtrant son kimono dans des trucs qui ne lui avaient rien rappelé de connu. Non, décidément, les vêtements amples ne faisaient absolument pas parti du meilleur équipement qu’un nageur pouvait dégoter. Arakasi avait déjà du faire machine arrière pour l’aider à se dégager d’un paquet de… bonne question. Il faisait trop noir pour savoir. Et maintenant, alors qu’ils étaient repartis au même rythme, l’illusionniste avait recommencé à distancer le combattant.

Faut dire que c’était encore le combattant qui se trimballait le stock d’explosifs. Forcément, ça ne facilitait pas la nage, si l’on considérait que le genin avait joint ses bras aux lanières de la caisse afin de s’assurer qu’il ne perdrait pas la cargaison.

Tiens donc. Qu’est ce que c’était, ce truc?

-Euh… Arakasi?

Une ombre géante passa juste à coté de son coéquipier, sans qu’il ne s’aperçoive de rien. L’Hirondawa n’entendit pas ses paroles, et continua au même rythme. Pourtant, Hrungnir n’essaya pas de reprendre plus fort: à hausser la voix, ils risquaient de se faire repérer. Et il n’était plus vraiment sûr d’avoir vu quoi que ce soit. Ca devait être quelque chose de vachement gros, pour qu’il ait pu le voir malgré l’obscurité, quand bien même ses yeux s’étaient acclimatés. Ou bien avait-il rêvé? Là où ils étaient, l’eau n’était pas trop profonde. Pouvait pas y’avoir de gros machin, sous la flotte.

Malgré cela, le genin se décida à accélérer sensiblement la cadence, et tant pis pour les égratignures qu’il récolterait. Malheureusement pour lui, avec le fatras qu’il portait, le rendement de cet effort supplémentaire était bien dérisoire.

*
* *

Une poignée de minutes plus tard, j'étais déjà aux alentours de l'édifice naval, en train de m'affairer le plus silencieusement possible à jouer les bucheronnes. Moi qui me méfiais de l'ours, au début... eh bien on peut dire que ça n'a pas duré. En ce moment même, il était chargé de surveiller mes arrières, et je lui avais adressé suffisamment de papouilles sur le trajet pour qu'il tienne de tout son coeur à me garder en vie. Mikaijin adorait qu'on lui grattouille le ventre et les oreilles, ce qu'Hisoka ne lui faisait décidément pas assez à son goût. Dommage pour moi que je ne puisse pas parler l'ours et donc être mise au courant, mais l'animal le fit psychiquement comprendre à son associé humain. Que ces deux là soient liés, j'avais entendu dire que c'était possible, mais ça m'était totalement sorti du crâne.

-Et c’est ainsi que nous venons à nouveau de prouver la supériorité de la hache sur le sabre, annonçais-je en finissant d’ajuster mon tas de bois. Pas vrai, Mimi?

Nous étions maintenant rapprochés du barrage, mais j’avais décidé, avant de m’aventurer dessus, de me concocter un petit tas de bois qui me ferait office de cible pour une permutation si une mauvaise surprise m’attendait sur le barrage. L’ours, y’avait clairement aucune chance qu’il passe dessus et pas au travers, donc je le chargeais de surveiller ma bouée de sauvetage. Comme ça, en plus, j’aurais vraiment un coin sûr où atterrir: c’est pas comme si cette peluche était capable de se faire menacer par grand-chose.

-Mais s’il arrive un problème, tu grognes… ou rugis… ou braies ou miaules ou ce que tu veux, je sais pas ce que font les ours. Pas besoin de t’inquiéter, ils penseront sûrement que c’est un ours. Ca te va?

Grognement enthousiaste de l'intéressé, que je gratifiai d'une dernière toutouille sur les flancs avant de m'écarter.

-Ok, Mimi. Et t'en fais pas pour moi, au moindre problème je permute ici avant de me faire carabosser quoi que ce soit. A tout de suite, donc!

Signe affirmatif de l'adorable animal. C'est vachement chouette, une invoc', en fait. Devrais demander à Hisoka quelques conseils, tiens.

*
* *

Pendant ce temps, en aval du fleuve, les deux extrêmes métriques de notre équipe progressaient silencieusement dans l'obscurité, longeant le fleuve par l'un de ces minuscules sentiers de terre battue généralement juste assez large pour qu'on n'ait que 60% de chances de tomber dès lors qu'on marchait à deux de front. Sans compter que celui-ci était particulièrement peu pratiqué, et donc quasiment pas entretenu: on avait souvent de mauvaises surprises quand on posait le pied sans réfléchir, et dans l'obscurité, c'était très facile à faire. Rajoutez à cela les charmants pièges posés par les araséens, et vous comprendrez pourquoi notre petit médecin s'était maintenant reconvertit en ferrailleur chargé de repérer et neutraliser les divers pièges disséminés ça et là sur son chemin. Contrairement au commun des mortels, il avait la taille parfaite pour ne pas être pris au dépourvu par des chausses-trappes. Malgré ça, sa bonne humeur était telle qu'Hisoka parvenait encore à regretter sa présence.

-Rmnurf-gnongnongnon-haalk-pssh-zbrmfleuh-#%$£><§!"-tseuh!, répéta Kalem dans sa barbe pour la quatre-vingt centième fois depuis une minute.
-Ben voyons.
-Arrête toi là, chuchu. Y'a encore un de ces trucs. Un piège à ours. Le mec qui a fait ça devait savoir que t'allais venir, décidément. Dommage que ta peluche soit partie dans l'autre sens, ça lui fait les pieds, au mec qui s'est donné tant de mal pour nous raccourcir les jambes.
-Mikaijin n'a pas eu ce problème, en effet... Oboro a failli, par contre, mais elle l'a vu à temps. Ils vont bien.
-J'en ai absolument rien à foutre, tu sais?, déclara le nain en activant le piège à l'aide d'une grosse caillasse qu'Hisoka lui tendit.
-...
-Et essaie de le prendre plus lourd, le prochain. J'ai pas encore eu assez de mal à porter celui-ci, chuis sûr que tu peux faire mieux.
-...
-Quoi, t'as perdu ta langue, maintenant? J't'ai vexé, peut être? Gros machin veut pleurer?
-Kalem.
-Oui?
-Tais-toi, intima simplement Hisoka. Arrête de grincer dès qu'un insecte te marche dessus.
-Hurmf? Y'a pas de raison que... hurmf. Bon, d'accord, si tu le veux.

Hisoka poussa un soupir de soulagement, et pu enfin profiter de son bref moment de calme avant que les ennuis ne commencent (parce qu'il sentait bien que, chanceux comme il était, quelque chose allait se passer. Après, que ça soit un tyrannosaure qui surgisse de nul part ou un morbak flairant la bonne occaz' de ruiner sa journée, l'avenir seul le lui dirait). Le calme fut bref, néanmoins. Visiblement, son coéquipier était tellement habitué à ronchonner qu'il ne s'en rendait même plus compte. Alors, le chunin prit sur lui, et commença à se concentrer sur le chapelet bouddhiste qu'il portait au cou, à la recherche de relaxation.



Et écarta rapidement de son esprit la petite voix qui lui suggérait d'étrangler Kalem avec ledit chapelet.

*
* *

Cette fois, il en était sûr: quelque chose venait de passer près de lui. Tout près de lui. Ou alors il devenait particulièrement parano, dans l’obscurité. Son pied avait touché quelque chose… un bout de bois, un poisson? Peut être un gros poisson, alors? A moins que ça ne soit une pieuvre, un homard, une murène ou une méduse géante postée ici par les araséens. On lui avait déjà raconté que les invocations aquatiques, si elles étaient rarement utiles, pouvaient pourtant valoir leur pesant d'or lorsque employées dans la bonne situation.

-Dis, Hrungnir?
-Oui?
-C’est normal, un requin dans une rivière?

Arakasi se retenait à grand peine de hurler sa terreur, pour ne pas avertir les gardes de sa présence. Son coéquipier, lui, mit un instant à comprendre avant de se retourner.

Et là, il le vit: un gouffre de chair cerclée d'incisives suraffutées qui se dirigeait droit sur lui. Tant bien que mal, le genin parvint à employer le souffle du démon, son coup de poing à air comprimé. Bien que partiellement ratée du fait qu’il se maintenait à la surface de l’eau et non au sol (et qu'il était maintenant sujet à un coup de flippe à vous en fissurer les molaires), l’attaque fut suffisante pour désarçonner l’animal, qui se détourna de lui un instant. Peut être pour reprendre ses esprits, et reconsidérer son plan d’attaque?

Arakasi, plus proche du pont que son coéquipier, constituait une cible prioritaire, et serait probablement plus appétissant. Ou plus facile à engloutir, selon. Même s’il n’avait pas les explosifs sur lui, le poseur de bombes abandonna sa brasse méthodique pour patauger de toutes ses forces en direction du pont. Alors qu’il n’était plus qu’à une dizaine de mètres des pieds de l’édifice, il se sentit violemment balancé vers le coté, et fut en tout cas puissamment désorienté. Tant bien que mal, il parvint pourtant à s'écraser miraculeusement la paroi de pierre, fit totalement abstraction de la douleur et condensa son chakra de manière à escalader jusqu'à une altitude sécurisée.

Frénétiquement, il encocha alors un carreau à la hâte, et pointa son arme en direction de la rivière. Hrungnir avait visiblement été rejeté en amont par l'animal, car il semblait décidément bien éloigné du pont, maintenant. En ce qui concernait le monstrueux poisson, par contre, plus rien du tout. Pour le moment.

Le sniper ne baissa pas sa garde pour autant: Thrudgelmir lui avait solennellement garanti qu'il veillerait à ce que rien ne lui arrive au cour de la mission, et Arakasi s'était engagé à lui rendre la pareille. Il comptait bien s'y tenir, et redoubla de vigilance tandis que son compagnon reprit son avancée.

Malgré cela, il fut totalement impuissant lorsque le grotesque machin carnivore se jeta gueule béante sur son coéquipier.

*
* *

Oh mon dieu. Oh mon dieu. Ohmondieuohmondieuohmondieu.

Ca, pour trouver des emmerdes, j’en avais trouvé. Au début, ça se présentait comme du sucre sur nougatine, pourtant. Ma première rencontre avait eu lieu dans d'excellentes conditions: une adorable boule de poils toute chouchoute, trop occupée à somnoler ou rêvasser pour faire attention à moi. Lorsque je me penchais pour tenter de l'écarter doucement de mon chemin, la bestiole m'adressa un coup de griffes dans les bottes et se fit la malle illico presto.

Comme quoi, j’en étais pas encore à avoir trente millions d’amis. Pas grave, Mimi la peluche était là pour me remonter le moral, et m’attendait bien sagement sur la berge. Alors je ne m’offusquai pas de cette entrevue, et poussai l’exploration un peu plus loin. Et là, bingo. Ou plutôt, saligaud. Aucun ninja ne se planquait ici, et personne n'en profita pour m'assaillir par surprise. C'aurait été prévisible, pourtant. Mais qui aurait cru que sous ce tas de bois se trouveraient un paquet de parchemins explosifs? Pas moi, et pourtant je commençais à en voir partout, aujourd'hui.

Heureusement, je ne criai pas trop fort, je ne perdis pas trop l'équilibre, et je ne me fis pas trop mal aux fesses en tombant. Du tout. Pour me carapater en vitesse sans me relever, là par contre, j'avais soufflé tous les meilleurs chronos jamais établis par une genin mahousarde.

Et maintenant, je réalisai en accéléré que je venais de naviguer dans un champ de mort, soigneusement disposé par des mecs qui voulaient ruser d'éventuels saboteurs. Que j'ai encore tous mes membres, c'était un miracle.

Un affreux putain d'miracle que j'allais devoir réitérer, logiquement. Parce que ces trucs n'étaient pas juste là pour empêcher les castors de vivre tranquilles, ça aurait causé trop de problèmes avec la SPA. Non non non. A mon avis, ils faisaient péter le barrage quand ils le voulaient, et ça avait probablement lieu au moment où des apprentis crapauds étaient repérés dans la rivière. Un peu dans le genre de Hrungnir et Arakasi, qui étaient partis faire les zouaves avec la nitro. Si ça se trouve, ça leur péterait à la gueule au moment où ils seraient embarqués par des tonnes de bois soigneusement affutés par les rongeurs bénévoles? Ou alors, les araséens avaient planqué des bidules tranchants dans le barrage. Ou j'ne sais quoi de tout aussi rapeux pour notre affaire.

En tout cas, j'étais maintenant à cinq mètres du sceau, les nerfs en pelote, et le regard posé à ma droite, où se trouvait un deuxième parchemin du même acabit.

Parce que c'était vraiment une ruche à merde, ce tas de bois. Pourtant, le déminage, c'est un truc de spécialiste, chier, pas un machin à me confier.

Et c'est maintenant que sa posa la question. Qu'est ce que j'allais faire? Retourner voir les autres à toute berzingue était terriblement tentant, et j'eus même du mal à me retenir de ne pas partir tout de suite sur ça. Mais vu que nos deux tritons devaient déjà être en place ou tout comme, le temps que j'arrive, ça aurait déjà sauté si ça avait à le faire.

Donc j'allais devoir neutraliser les sceaux. Bwah. Pourquoi pas, vu comme c'était déjà l'asmeuk, j'étais plus à ça près. Et puis, un chunin m'avait déjà montré comment on faisait, donc c'est pas comme si j'étais vraiment désarmée et partante avec zéro chances de réussite, hein? Ca avait juste eu lieu y'a une dizaine de mois et j'avais essayé sur des modèles bidons, mais ça n'était que des détails, hein? Quand au fait qu'une mauvaise injection de chakra puisse me faire sauter le truc en pleine gueule, ça ne fit rien d'autre que de m'éloigner encore un peu des explosifs.

Pourtant, j'allais bel et bien devoir faire un truc, vu que Mimi n'avait sûrement pas passé son diplôme de démineur.

'Ttendez. 'Ttendez. J'ai raté un truc. Ca va me revenir. Un instant, ça va me revenir. Alors, ça revient, oui? J'l'ai sur le bout de la langue, je veux que...

Oui! Je suis totalement conne! Suffit d'amocher le sceau, bien sûr. Comment ais-je pu ne pas penser à ça tout de suite, voyons? Tu deviens vraiment tartignole, ma pauvre Obo'. C'est pourtant facile, là. Et à ma portée, j'avais tout l'outillage pour. Haches, poignards, kunai, shuriken obèses...

Sauf que j'avais aussi entendu parler de sceaux qui te pétaient à la gueule quand tu choisissait l'option violence... wurch. Alors quoi, zut? Bon, si j'en suis qu'au stade de réflexion, je peux au moins me retirer de quelques mètres... dizaines de mètres, éventuellement.

Problème. Si ça pouvait sauter dès lors que les deux genin seraient repérés, je n'avais plus le temps.

Rhaaa, mais nan! J'ai pas signé pour ça, du tout, du tout!

*
* *

Kalem en avait déjà marre, de ce trajet. Qui était le pauvre con qui avait eu l'idée de mettre un arbre au beau milieu de ce sentier? Déjà que le balourd qui l'accompagnait était plus large que le petit passage qu'ils empruntaient, mais si en plus il devait jouer les équilibristes pour continuer, ça le ferait vraiment pas.

Enfin, le plus marrant serait de voir Hisoka faire de même, après tout. Il perdrait forcément ses appuis, dévalerait la pente, remorquerait quelques arbres au passage et finirait dans la riv...

Ou alors il parviendrait aussi bien que lui à contourner précautionneusement l'arbre. Putain de gorille hypertrophié totalement abusé. Mais d'où est-ce qu'il sort, enfin?

Et putain de machin à poils répugnant qui venait de se mettre sur son chemin.

-Qu’est ce que c’est que cette merde?
-Un animal, répondit son coéquipier en plissant les yeux. Petit. Ca ressemble à… un castor. Oboro a dit qu'on pouvait en croiser.
-Oh? C'était pourtant dans l'autre sens, le barrage, nan? C'est la nénette qui t'as envoyé, petit? Tire-toi de là, cochonnerie!
-C'est un castor, pas un cochon. Encore que, les deux animaux ont un point commun... ils te ressemblent beaucoup. Surtout de profil.
-Psch. Nan mais regarde-moi cette bestiole comment elle se dresse sur les pattes arrières! On dirait qu’il vient faire un câlin. Haha, c'est ça. Viens là, allez, ouais, j'vais te botter le cul et tu nous laisseras tranquilles.
-Mmmh, fit Hisoka, caressant l'idée d'en faire de même avec Kalem.
-Petit petit, viens voir papa, viens. J'ai pas de matraque, mais mon pied pourra très bien... tiens, c’est marrant. On dirait qu’il compose des mudras.

Grand silence dans la nuit noire.

Cinq secondes de flottement plus tard, les deux ninjas comprirent au même moment ce que leurs bonnes vieilles habitudes de Yuukaniens avaient totalement éclipsé. Dans le sud, copiner avec les animaux pour lyncher les troufions d’en face était la norme dans de nombreux clans de ninjas. On se vantait bien plus facilement des exploits de jaguar-kan que du supra-katon familial, ce qui était assez rare, chez nous. Mais pas inexistant.

Et c’est à cet instant que la moitié des arbres alentours leur déboulèrent dessus.

Oboro
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Message par Kalem 28/7/2011, 12:47

Kalem et Hisoka restèrent sidérés un moment devant les arbres qui leurs tombaient dessus à pleine vitesse. Puis, le colosse attrapa une pierre de la taille de son partenaire et la déposa sur le chemin des troncs. Sans se retourner, il tâtonna pour en trouver une seconde afin de stopper les quelques arbres qui n’allaient pas tarder à leur tomber sur le râble. Machinalement, au lieu d’attraper le deuxième rocher situé non loin de lui, ce fut un énergumène d’un mètre cinquante qu’il plaça devant lui.

« Tu l’as fait exprès, grommela le nain à l’attention de son partenaire surdimensionné.
-Je te jure que non, dixième de portion !
-On dit demi-portion !!!
-Non, étant donné la différence de taille entre toi et moi, dixième de portion convient très bien.
-Je suis sur que tes hormones de croissance t’on détruit la santé !!
-Parce que tes livres t’ont peut être aidé à te développer musculairement ? Railla le géant tout en plaçant une deuxième pierre à environ un mètre de la première, la roche en question faisant le double de la taille de la première.
-Mes livres sont sains, moi môssieur !
-Et bien, s’ils sont aussi saints que tu te plais à le dire, prie pour ne pas crever et pose ton cul derrière ce caillou !
-J’ai dit sain, pas saint ! Ce mec n’est pas tout à fait sain d’esprit…
-Je suis plus saint d’esprit que toi ! J’ai mon accréditation de moine, moi ! »

Kalem se demanda si c’était une plaisanterie fumeuse de son acolyte ou s’il était vraiment con. Lorsqu’il s’était recroquevillé derrière le rocher, il restait encore une vingtaine de mètres à dévaler aux arbres fous. Il jeta un regard à Hisoka. Le géant non plus ne bougeait pas. Il attendait patiemment que les arbres ne frappent. Rien.

« J’imagine que cette loutre à annulé son jutsu mokuton au moment où elle à vu qu’on s’était protégés… Dit le colosse en se retournant pour regarder ce qui se passait.
-C’est ce qu’on appelle un castor, et un kan en plus. Les castors font des barrages, pas les loutres.
-À propos, maintenant qu’on s’est fait griller. Autant observer les autres, voir comment ils se débrouillent.
-C’est ça, et risquer de se faire décapiter par une lame en levant la tête, non merci !
-C’est moi le plus gradé, c’est moi qui décide ! Au moins, essaie de voir où est Oboro. »

Le petit médecin se retourna vers l’endroit où la kunoïchi devait se trouver et força ses yeux en râlant à voix haute qu’on y voyait rien à cause du manque de luminosité. Hisoka, qui lui tentait de voir où en étaient les Genins avec le pont, lui signala que, les ténèbres, la nuit, c’était normal. Au bout de deux minutes d’observation, le nain grimaçant repéra la masse gigantesque de Mikaijin, puis, la silhouette féminine mais surdimensionnée de la jeune fille qui restait cependant loin du niveau des deux autres géants de l'équipe.

« Hey, monsieur Berserk ! Mes yeux surdéveloppés me signalent que la grande perche se situe actuellement sur Castor-Les-Terrasses !
-Hey, Nain Bécile ! Tu m’appelles encore une fois comme ça, je te castre ! Sinon, tu peux traduire, avorton ?
-Pfff, aucune connaissance littéraire et aucune imagination ! Je dirais rien de plus ! Ne pas reconnaître que ma citation de Feist était trop bien placée… Je quitte la mission sur le champ et vais signaler aux chefs que tu es un analphabète incorrigible !
-Tu restes ici, tu me dis qui c’est Feist, et tu me traduit le message…
-Pour Feist, oublie purement et simplement ce que j’ai dit. Sinon, Oboro Muromachin est sur le barrage en train de s’agiter comme si elle venait de trouver une nouvelle chorégraphie de danse classique.
-Arakasi et Hrungnir…
-À tes souhaits.
-Ta gueule ! Arakasi et Hrungnir n’ont toujours pas atteint le pont et se débattent dans l’eau contre un truc que je n’arrive pas à voir.
-Et ben on n’est pas dans la merde ! »

***

La seule personne de la gent féminine était bel et bien sur Castor-Les-Terrasses, mais elle n’avait en aucun cas inventé une nouvelle danse sur le barrage en plein milieu du lac. Quoique -étant donné le nombre de cygnes présents- elle aurait aisément pu en trouver une. Mais non, Son agitation était plus due à un complexe douteux et à une phobie destructrice envers les parchemins destructeurs qui étaient placés sur le barrage destructible.

« Allez ma pauv’ Obo, te décourage pas ! Marmonna-t-elle, les lèvres tremblantes. »

Elle avait pris ses distances avec les parchemins à désactiver et attrapé un couteau de lancer à sa ceinture. Au pire, il lui restait sa solution de repli. À savoir le bois débité posé aux côtés de Mikaijin. Elle tenta de se concentrer sur autre chose que sa tâche mais elle n’arrivait pas à faire fuir la terreur qui la prenait alors qu’elle allait désactiver les parchemins. Elle avait repéré le parchemin censé activer les autres et se contentait de viser celui là.

Durant de longues minutes la Kunoïchi patienta le couteau à la main, puis, finalement décidée que plus elle mettrait de temps à agir, plus les parchemins auraient une chance d’exploser, elle lança le couteau dans la direction voulue. Celui-ci atteint à peu près la cible correctement mais aucune explosion ne se produisit. Ouf. Sa peau étant sauvée, elle s’apprêtait à partir lorsqu’elle s’arrêta pour regarder la mignonne petite créature qui se tenait devant elle.

« Oh, comme tu es mignon ! C’est ta maison ? Désolée de l’avoir un peu cabossée, mais ne t’inquiète pas, je m’en vais. »

Elle observa encore une minute de plus le castor et remarqua que sa patte avant semblait tenir quelque chose. À y regarder de plus près, Oboro faillit s’évanouir. Mais sa terreur fut telle qu’elle resta pétrifiée. Le castor tenait un parchemin explosif dans sa main/patte/chose/etc… Il le posa sur le barrage, puis s’éclipsa rapidement. Il était trop tard pour la jeune fille de le désactiver et, sortant de sa torpeur, elle sauta dans l’eau juste avant que le barrage n’explose.

La gigantesque ninja se trouva tout de même submergée par les bouts du barrage soufflés par l’explosion, l’un deux vint lui percuter la tête et l’assommer. Mikaijin, qui ne voulait en aucun cas perdre la jeune kunoïchi sauta à sa suite. Sa fourrure inondée l’alourdit un peu mais au bout de quelques mouvements un peu patauds, il atteint le corps inanimé de celle qui le poupougnait si tendrement. Oboro, sous le poids de l’ours, faillit se noyer une première fois, mais, réveillée, elle remonta la tête hors de l’eau et s’agrippa aux longs poils du dos de l’ours, qui gémit et la hissa un peu pour avoir une position confortable avant de se laisser dériver vers le pont sous les flots retenus préalablement par le barrage.

***

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHH ! »

Oboro n’était pas la seule à avoir commencé à paniquer, Arakasi, d’habitude si serein, venait de voir son coéquipier de presque deux mètres se faire avaler par un requin aux dents acérées. Et lui qui s’était promis de le sauver coûte que coûte. Il attendit quelques secondes avant de se rendre compte que, sur le pont, trois paires d’yeux l’observaient. L’arbalétrier ne perdit pas son temps en réflexions inutiles et se délesta de ses armes. Il plongea en eaux troubles, évitant un carreau d’arbalète, pour tenter d’aller ouvrir le ventre de ce pachyderme/ mammifère/ volatile/ amphibien ? Il ne savait pas, mais il se doutait bien que ce devait être une espèce dans le genre. Il avait laissé les trois gardes qui l’avaient repéré sur le pont et pataugeait désormais dans la rivière. Il était maintenant depuis deux bonnes minutes en apnée sous l’eau et économisait ses mouvements au maximum. Soudain, une ombre s’approcha. Il pris son courage à deux poings, qu’il plaça tous deux devant lui et…

« Glop, gloup, loup ! (J’ai fait fuir le requin !) Lui hurla Hrungnir qui venait de réapparaître à ses yeux.
-Glip, lglap ? (Comment tu as fait ?) Demanda-t-il.
-Ahhglapp blop, blop !!! (J’ai réussi à lui donner un coup de poing je crois !!!)
-Lip lip lip… Olep lop lap! (Pour le moment je pense… Mais bravo !) »

Soudain, une terrible explosion retentit au dessus d’eux et ils remontèrent à la surface. Ils se regardèrent dans les yeux interloqués et regardèrent autour d’eux avant d’entendre un grand splash.

« Qu’est ce que c’est ? Demanda Arakasi qui avait repris un mode de communication normal.
-Je ne sais pas, ça venait de là-bas fit Hrungnir qui n’avait pas l’air de s’en préoccuper plus que ça.
-Ah, il me semble avoir aperçu un ours sautant dans l’eau.
-Ce ne serait pas étonnant, après le squale, l’ours… Et il y aurait un castor qe ça ne m’étonnerais pas.
-Pourquoi un castor ?
-Ce qui vient juste d’exploser était un barrage.
-Ah, ceci explique cela, je ne l’avais pas vu donc bon… Un barrage ?!
-Ben, ouaip, tu sens les remous de l’eau ?
-Euh, mais on va se faire emporter…
-Ne t’inquiètes pas, et puis j’ai toujours les parchemins c’est l’essentiel, fit Hrungnir en détachant le sac de son dos. »

C’est ce moment que choisirent les eaux contenues derrière le barrage pour submerger les deux Genins qui furent envoyés plus vite qu’ils ne l’auraient espéré, sur les piliers du pont. Ils furent escortés par divers copeaux de bois, vestiges de Castor-Les-Terrasses, qui avait failli être le tombeau de la kunoïchi. Par ailleurs celle-ci ne tarda pas à les rattraper. Elle leur fit signe que la peluche sur laquelle elle était montée n’était pas dangereuse et fit signe à Mikaijin de s’agripper quelque part. Ils se retrouvèrent donc tous les quatre sous le pont, à l’abri des gardes qui étaient dessus, mais sans aucun moyen de le faire péter.

***

La mascotte de l’équipe était posée délicatement sur les épaules du colosse et lui talonnait régulièrement les côtes pour le faire avancer. Hisoka s’était décidé. Plus il agirait vite, moins les ennemis auraient de chance de rappliquer. Il avait donc pris, de mauvaise grâce bien entendu, le nain babillant sur ses épaules et courrait désormais en direction du pont. Toute prudence avait été abandonnée.

« Allez, plus vite, ils vont encore faire une connerie ! Grommela le délicat bonhomme posé sur ses épaules…
-Ta gueule Kalem, puis de toute façons, je fais confiance à Mikaijin et Hrungnir.
-Pourquoi Hrungnir ?
-C’est le plus grand et il a ses attaques du roi-démon.
-Comment ça ? Je pensais que seuls les nains dans les histoires pouvaient apprendre les techniques du roi des monts.
-Il t’impressionne ?
-Non, il vole un patrimoine destiné à la lignée de Thôrin. Enfoiré !
-Tu es vraiment impossible, larve d’asticot!
-L’asticot est une larve, abruti ! »

Kalem recommença à ronchonner dans sa barbe, qu’il avait par ailleurs bien fournie. Il donna encore quelques coups de pieds à la montagne de muscles qui se trouvait sous ses fesses mais Hisoka n’avait pas l’air d’en être gêné, exaspéré peut être, mais pas gêné. Ils arrivèrent près du pont et se firent rapidement repérer par les trois gardes postés dessus qui commencèrent à pointer leurs arbalètes sur le colosse et son cavalier. Kalem profita d’un instant d’hésitation pour sauter en bas d’Hisoka. Ce dernier regarda dans l’eau. Il ne vit que divers morceaux de bois qui flottaient sans apercevoir ses alliés.

« Vous êtes où ? Kalem et moi sommes en position devant le pont, grogna Hisoka dans son talkie tout en évitant un carreau.
-En bien mauvaise positon, jura Kalem tout en se remettant l’épaule qu’il s’était démise en atterrissant du dos du géant.
-Ben, on est tous les quatre sous le pont, répondit la voix d’Arakasi.
-Je vous conseille de faire attention, il y a une ombre qui se dirige vers vous, signala le colosse.
-T’aurais pas du leur dire, ce serait bien fait pour eux… Fit Kalem.
-Ca doit être le requin ! Mais de toute façon, on a plus de parchos, signala Arakasi.
-Quel requin ? Demanda Kalem en se réveillant.
-Ben, celui qui nous a attaqués tout à l’heure… »

Le nain éclata d’un rire sinistre. Se tordant littéralement en deux. Sous le regard de ses compagnons, il était pris d’un fou rire à en alerter le tout Arasu. Les trois carreaux qui atterrirent juste sous ses yeux ainsi qu’Hisoka le firent taire.

« Ta gueule Kalem, qu’est ce que tu as ? Encore cinq centimètres et il te touchaient.
-Un… Un requin, dans une rivière… Il n’y survivrait pas dix minutes. Et même un Kan ne tiendrait au maximum que vingt… Vous vous êtes faits berner les gars… Dit-il dans le boitier à l’attention des habitants du sous pont. »

Sur ce, Hisoka poussa le nain en délire un peu plus loin et s’avança vers le pont. Il fit signe à Mikaijin de venir avec lui et le nounours s’exécuta. Tous s’étaient tus, mis à part Kalem qui continuait de piailler. Les trois gardes visèrent Hisoka et l’un d’eux l’atteint au flanc tandis qu’un quatrième qui s’était caché s’enfuyait chercher du renfort. Il ne put pas partir bien loin. Le carreau d’Arakasi lui traversa la poitrine. Voyant son compagnon mourir sous ses yeux, un des gardes tenta de prendre sa suite mais il fut bloqué par un Hrungnir trempé des pieds à la tête.

« Bon, je ne sais pas ce que fous ce requin, mais il va falloir se débarrasser des gardes, et accessoirement du pont qu’est en dessous d’eux… Kalem, si tu pouvais me soigner rapidement ce serait bien… »
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Message par Oboro 4/9/2011, 00:21

Aussitôt, nous commençâmes à nager le plus vite possible vers le pied du pont, ce qui ne m'empêcha absolument pas de faire part de ma bonne humeur à mes coéquipiers. L'édifice en bois avait pété, j'avais été draguée par la flotte jusqu'à eux, et...

-MAIS QU'EST CE QUE JE FOUS LA? AVEC VOUS DEUX?
-Silence, ils vont nous repérer, fit l'Hirondawa.
-Le barrage a explosé. Je peux hurler autant que je veux, ils savent qu'on est là. Tu crois que c'était pas un piège, et qu'ils ont mis des parchos pour ruiner l'écosystème du Yuukan en plombant tous les castors?
-Je pense également qu'ils savent que nous sommes là, intervint Hrungnir. Ce requin n'est pas normal.
-Requoi?, tremblais-je.
-Un requin, expliqua Arak'. Nous avons eu une petite frayeur à l'instant... et je ne pense pas que notre répit dure bien longtemps.
-C'est sûrement une illusion, indiqua Hrungnir. Il n'avait pas un comportement ordinaire. Un animal sauvage n'aurait pas agit ainsi. Et un animal dressé pour tuer aurait déjà fini son travail.

Je fis volte face, et scrutais les eaux environnantes, m'attendait presque à voir surgir de nul part un aileron ou un gouffre de chair et de dents.

-'Ttendez, 'ttendez, 'ttendez. On est dans le grand bassin avec un putain de requin?
-Probablement pas, selon moi.
-Et Kalem a dit qu'un requin ne pouvait pas tenir bien longtemps en eau douce.
-Mais Kalem est plus con que mes gaudes et a eu un problème avec un Kan, si j'ai bien compris sa marmotte au talkie tout à l'heure. Et si y'en a un, peut y'en avoir deux.
-Ca resterait un animal. Ca ne tiendrait pas ici.
-C'est un Kan. Pour ce que j'en sais, il pourrait très bien se démerder sur la terre ferme en rampant comme un serpent avec des nageoires pour se tracter, et utiliser je ne sais quelle merde au chakra pour respirer de l'air, modifier ses branchies ou créer sa propre flotte.

Arakasi imagina un instant un requin flottant dans un cylindre d'eau lévitant au dessus du sol, et redoubla d'appréhension pour la suite des évènements. Hrungnir se contenta d'accélérer à son tour le rythme de sa brasse, en tentant de réfléchir calmement à ce que l'on allait faire, maintenant.

-On se tire de là. La flotte. Des requins. On n'a rien à foutre ici, en plus.
-On est très bien placés pour attaquer les piliers, au contraire, objecta Arakasi.
-Ouais, sauf qu'à moins de pouvoir trucider un requin... et même si c'était le cas, tiens. Hrungnir, tu te sentirais de flinguer les trois jeux de piliers avec tes gros bras?
-Mmmmh, répondit mystérieusement l'artiste, en réfléchissant sérieusement à la question tout en ne relevant pas l'insultant titre de "gros bras". Je ne sais pas.
-Bin voyons, et moi je peux déclencher des séismes en piétinant le sol.
-Je pourrais essayer d'attaquer trois piliers, marmonna Hrungnir en essayant d'évaluer la chose. Sans le requin...
-Taaaaah tah tah. C'est la merde, on se tire de là.
-Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, commença Arak'.
-J'AI DIS QU'ON SE TIRAIT DE LA, POINT BARRE. C'est un requin, 'bruti, on ne peut rien faire!

Et sur ce, je me dis en route, rapidement suivie par mes deux coéquipiers. L'illusionniste ne se priva pourtant pas d'essayer de me convaincre de faire machine arrière, après quelques minutes de nage.

-On aurait pu se réfugier en hauteur, sur le pilier...
-Jusqu'à griller tout notre chakra en prières. Magnifique.
-J'essaie de trouver des idées, je te signale! Hisoka nous a fait venir ici, pas pour rien. Aide-moi, plutôt que de tout rejeter en bloc.
-Idées à chier. Se mettre à l'abri et sauver tes miches, ça ne t'aidera pas?
-C'est ça, voyons. Ecoute, je comprends que tout le monde soit sur les nerfs, avec tout ça, mais... tu pourrais arrêter de jouer aux petits chefs?
-Aux quoi? Mais quel con! J'essaie d'être sympa avec toi depuis le début, et... petits chefs? Alors que tu te la joues crétin ténébreux en non stop? D'accord, dans ce cas, soit super stylé et va buter ce requin avec ton dojutsu, allez!

Arakasi ne répondit pas, et se contenta de prendre en main son arbalète. Il se détourna alors de moi, et visa un peu au dessus de l'épaule de Hrungnir, déjà de retour sur la berge, en direction d'un éclaireur qui s'en prenait à notre chunin. Celui-ci avait déjà neutralisé deux agresseurs, et le dernier fut coincé par Trudgelmir, arrivé à temps. Il n'essaya même pas de partir.

Et là, j'eus l'occasion de m'illustrer pour la seconde fois en grosse potiche durant une escarmouche, ce qui n'améliora en rien ma disposition. Me restait juste à fermer ma gueule, tout en essayant de ne pas prêter attention au regard d'Arakasi qui rangeait son arme.

Maintenant sorti de l'eau et au calme, Hrungnir tenta vainement de purger ses cheveux, et abandonna après avoir secoué sa touffe. Pour ma part, c'était un essorage méthodique qui s'imposait: je devais avoir plus d'un kilo de flotte de remorqué par les capillaires. Sans compter les fringues... avec effet T-shirt mouillé. Super mission, me répétais-je en lorgnant rapidement sur mes coéquipiers dont les regards allaient sûrement... Arak', grillé, Hisoka, grillé. C'est ça, détourne le regard vers ton ours et fais l'innocent. Chef d'équipe, hein?

'Tain, c'est même pas la guerre, c'est un trip commando catastrophe à se chier dessus. Et nous on pisse la flotte.

-C'est bon, la girafe a fini sa toilette?

Kalem, bien sûr. Pendant une fraction de seconde, je ressentis une terrible envie de l'agripper sauvagement pour l'embarquer et lui faire faire la parlotte avec les poissons. Mais ce soir, je n'avais même plus la patience requise pour mettre en place des châtiments originaux. Aussi me contentais-je de lui débouler dessus pour lui laminer méthodiquement la tronche, après l'avoir empoigné dans les règles de l'art. Crève, le nain!

Arakasi, qui était le plus proche, tenta d'intervenir. Mauvais pour sa poire, car il faisait lui aussi partie de ma liste noire, et reçut un vilain coup dans la mâchoire. Hisoka s'en tira à bien meilleur compte lorsqu'il m'écrabouilla à l'écart: il n'était pas la cible de mes torgnoles, n'ayant pas une seule fois été vache avec moi, et son physique lui assura rapidement la suprématie.

-Mais enfin, à quoi tu joues?
-Thaa! A quoi eux ils jouent, plutôt. Kalem et Arakasi. Les pets de rose arrogants comme ça, j'arrive pas à les blairer bien longtemps, désolée. J'essaie d'être sympa avec ces deux emmerdeurs, et c'est comme ça qu'ils me remercient. Bin okay, ils veulent jouer, ils prennent plein pot. S'ils peuvent pas suivre, fallait pas faire les malins.
-Personne ici ne pense du mal de vous, essaya Hrungnir. Essayez de vous cal...
-Ah non, ça n'est pas moi le problème! J'ai pas à me calmer. Eux ils ont à fermer leurs gueules et arrêter leurs conneries.
-Je n'ai pourtant rien dis, se défendit l'illusionniste.
-C'est ça, t'es un adorable petit bichon. Quoi d'autre, Kalem ne fait que des compliments, aussi? Gros plouc, ramène toi!
-Je n'ai réellement rien...
-Dans tous les cas, tu n'as pas à attaquer tes coéquipiers, Oboro.

Kalem, qui avait du mal à émerger, parvint enfin à réinstaller l'ordre dans son esprit. Et, miracle, ne dit absolument rien cette fois. Il était davantage curieux et surpris, en l’occurrence. Seule sa mère lui sautait dessus comme ça, habituellement. Que quelqu'un d'autre s'en charge... même sans la traditionnelle batte de base-ball (que j'aurais bien voulu avoir)... eh bien, ça lui faisait bizarre.

-Aussi cons soient-ils, c'est ça? Bah merde pour la déontologie des ninjas. Je mérite un blâme? Vas-y. Mais quitte à le faire, autant qu'on me laisse lui faire bouffer sa barbe et m'assurer que...

'Ttendez, ça coince. Je viens de dire quoi, là? Colle moi un blâme, je m'en cire les orteils? Au contraire, ça serait la merde, si j'avais un truc pareil dans mon dossier. Ce qui me fit considérer mes coéquipiers d'un tout autre oeil. Arakasi en particulier, ce qui lui fit penser que j'allais lui foncer dessus une seconde fois.

-Putain. Hirondawa, viens là.
-Je ne sais pas... pourquoi ça?
-Parce que je te le demande, voilà. Je suis une rageuse, ouais. T'as un coté merdeux imbuvable, vrai aussi. Mais je fais toujours des tirs de sommation avant d'exploser qui de droit. Donc ça cloche. Et on sait qu'on a un castor illusionniste qui fait la samba dans les parages. A + B, tu calcules?
-Hum. Donc tu penses à...

Le genin hésita un instant, puis obtempéra. Même si son niveau n'était pas mirobolant, il faisait parti du club select des genin pouvant employer les kai à un niveau convenable, voire même effectuer de légers diagnostics sur un cerveau. Il n'avait pas l'habitude d'en effectuer sur d'autres personnes, mais en l’occurrence, ça lui sembla étrangement facile.

-Alors? Je suis sous hypnose avec agressivité décuplée, ou bien Kalem est juste le champion toutes catégories des...
-Genjutsu, indiqua Arakasi. Plein de chakra.
-Très bien vu, s'exclama un voix, exagérément impressionnée.

Nous nous retournâmes tous d'un coup, en direction de l'arbre qui venait de parler. Le pauvre tronc distordu servait de support à un énième mirage, au travers duquel notre interlocuteur s'exprimait. Un genre d'homme semblant calqué sous l'écorce de l'arbre, dont la bouche entra rapidement en mouvement. Très joli, selon mon coéquipier.

-C'était sacrément rapide, pour le coup... j'ai maintenant l'impression d'avoir jeté de l'argent par la fenêtre. Enfin, du chakra.
-Qui êtes-vous?, demanda Hisoka en étendant machinalement son Shushuryoku (technique de concentration) fétiche pour percevoir un éventuel intrus.
-Vous avez déjà fait connaissance avec mon compagnon, le charmant rongeur illusionniste. Je vous parle via l'un de ses gadgets. C'est assez pratique, je trouve.
-Que voulez-vous?, demanda Hrungnir.
-C'est plutôt à moi...
-Des gardes tout autour de nous!, cria notre chunin, qui s'attendait à ce genre de supercherie.

Il n'y eut que trois secondes de latence. Les trois bonhommes qui s'approchaient en douce d'Hisoka firent la connaissance de ses poings, et reculèrent illico en comprenant la mauvaise affaire. Hrungnir, qui avait été identifié comme une menace du fait de sa carrure, intercepta de justesse une hache qui s'élançait à la rencontre de son visage. Arakasi et moi étions encore trop proches pour que quelqu'un se hasarde à nous attaquer tous les deux, et Kalem, assis par terre, passa carrément inaperçu dans l'obscurité, ce dont il profita pour exploser la cheville d'un mec alentour à l'aide d'un belle branche.

-Même les attaques surprises ne marchent pas sur vous? Décidément, décidément... je vais devoir y mettre davantage d'huile de coude, dans ce cas.

Nos lascars se retirèrent juste à temps pour laisser le temps à des flammes de prendre le relai. Tout s'embrasa puissamment en un instant. Nous étions maintenant encerclés par un incendie généralisé du décor. On ne pouvait grimper à aucun arbre sans faire fondre ses baskets, et probablement bien plus. Coincés.

-C'est plutôt inquiétant.
-Inquiétant? Hrungnir, on va griller comme des lapins à la broche! Ca m'a l'air un poil plus extrême qu'inquiétant.
-Ca ne serait pas un autre genjutsu?
-J'ai trop chaud pour que ça me fasse comme les arbres, commenta le docteur.
-Vous êtes trempés, tous les trois. Vous pouvez essayer de passer à travers si vous vous dépêchez, fit notre chef d'équipe.
-Ca ne me semble pas une bonne idée...
-Et vous deux?
-J'imagine que je pourrais lancer Kalem au delà de tout ça...

Hisoka chercha maintenant un moyen de passer, lui. Balancer des éclats de granit, ça éteindrait des flammes? Avec un bloc de granit de l'autre coté, il aurait pu permuter, donc un mur pourrait...

-Laissez tomber. C'est encore un genjutsu, annonça Arakasi après quelques expérimentations.
-Ca reste brulant, commentais-je. C'est pas de l'hologramme, ça. Du mental?
-Un peu des deux. Un mélange particulièrement bien fichu. Tu touches l'hologramme, et le mental agit au contact. Assez élaboré, comme mélange.
-Donc plus facile à dézinguer, compris-je. Parfait. Tu peux gérer?
-Si t'as de quoi donner un coup de main, hésite pas.

Mon dieu... comment lâchait-on les vagues, déjà? Très mauvais, tout ça. Mais moins mauvais que Hrungnir et Hisoka qui n'essayèrent même pas de nous prêter main forte. Kalem non plus, d'ailleurs. Soit ils ne pouvaient vraiment rien, soit leur niveau ne leur inspirait pas confiance.

Arakasi et moi (m'enfin Arakasi principalement) fîmes donc le gros du boulot. Les flammes étaient toujours là, pourtant. Et elles crépitaient trop fort pour être innocentes.

-Ca brule toujours?
-Je préfère me dire que ça chauffe très fort, répondit l'expert. Courrez, ça devrait suffire.

Effectivement, ce fut particulièrement désagréable, mais pas vraiment douloureux. Mais surtout, très avantageux pour la suite des évènements. Castor-Kan et son éleveur avaient voulu nous coincer pour gagner du temps, histoire de laisser à ses renforts le temps de rappliquer. En nous voyant nous extirper des flammes, les gardes environnants décidèrent de se replier jusqu'au pont, qui serait plus facile à défendre.

Qu'à cela ne tienne, nous annonça Hisoka. S'ils nous attendaient de pied ferme, il était préférable pour nous qu'on ne leur laisse pas le temps de s'organiser. Il avait un putain d'illusionniste à écraser, et ça le motivait, mine de rien.

De mon coté, j'avais bien envie de botter des culs, maintenant. Ca allait chier grave.

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Message par Arakasi Hirondawa 11/9/2011, 17:45

Il y en a qui allait en bouffer. Il suffisait juste de regarder le visage d’Hisoka pour voir qu’il n’était pas de très bonne humeur. Et un colosse de plus de deux mètres, dépassant largement le quintal, en colère et muni d’un grand croc en guise d’arme, ça a quand même un large potentiel destructeur. D’ailleurs, à bien observer le visage d’Oboro, la genin semblait être à peu près dans les mêmes dispositions d’esprit et ne se gênerait pas pour filer un coup de main à son ainé dans la destruction systématique du prochain visage d’Araséen qui croiserait son chemin.

En plus, dans son cas, le genjutsu était toujours actif et Arakasi se sentit obligé de lui proposé son aide, ne serait ce que dans l’optique de protéger ses dents.
- Euh … Oboro, même si tu sais que tu l'as, tu es toujours sous l'effet du genjutsu. Je peux te le retirer en vitesse, lui glissa-t’il.
-Laisse le moi. Je sais que je l'ai, je vais me contrôler avec vous. L'autre clampin, par contre...
-Tu vas prendre des risques inutiles, avec ça.
-Vérifie plutôt si Kalem n'en a pas un, lui aussi.
-Il en a pas besoins, il est suffisamment irascible comme ça…

La genin acquiesça et fit craquer ses poings. L’illusionniste essaya de frotter discrètement sa mâchoire. Pas si discrètement que ça puisqu’un léger sourire vint flotter sur le visage de la jeune femme.
Contrarié, le genin remonta d’un cran la colonne jusqu’à se trouver cote à cote avec Hrungnir, juste derrière Kalem. Hisoka, qui menait la marche, s’arrêta brusquement à la limite de la zone non éclairée par les feux des Araséens et manqua de se faire percuter par Kalem, qui râla comme d’habitude.
-Kalem ta gueule ! Bon, Hrungnir, tu te s’en capable de démolir ce pont ?
-Pas complètement. Mais ne pourriez-vous pas le détruire vous-même ?
- Non, je vais me farcir la tapette… Et Mikaijin va bouffer du castor ce soir, pas vrai mon grand ?

Un grondement se fit entendre et l’ours s’avança en sortant lentement d’un énorme roncier.

-Mimi, s’exclama joyeusement Oboro ! Ca va mon grand ? Tu es la depuis longtemps ?
-Il est apprivoisé ? Demanda Arakasi en reculant prudemment derrière Hrungnir.
-Il n’est pas apprivoisé ! C’est l’invocation d’Hisoka et il m’adore ! Pas vrai Mimi ! Fit la seule représentante féminine du groupe en s’agenouillant et en caressant et câlinant l’ours.
-Peuh… Mon singe est beaucoup mieux. Il est beaucoup plus intéressant et intelligent que ce tas de puce. Ce truc est aussi con que son maitre !
-Tu redis encore du mal de mon Mimi et je t’envoie au milieu de ça, fit-elle en désignant les Araséens.

Kalem recula précipitamment et percuta la jambe d’Hisoka, lequel le souleva par le col et colla sa tête contre la vilaine face barbue du nabot malgré ses piaillements pathétiques et l’agitation de ses petites jambes dans le vide.
- Ecoute-moi bien Doskop ! Je t’ai suffisamment entendu. Alors tu vas la fermer jusqu’à la fin de cette foutue mission et faire tout ton possible pour nous aider ! C’est clair Doskop !
Le gnome hocha la tête, plusieurs fois, rapidement et silencieusement. Jusqu’à ce que le colosse le repose au sol.
-Parfait ! Bon, Hrungnir : le pont. Arakasi et Oboro : les gardes. Je prends la tapette et Mikaijin le castor. Kalem : tu nous suis et tu la boucle.

Oboro acquiesça et vérifia que son chignon était convenablement noué. Une fois satisfaite, elle prit en main ses couteaux de lancer et lança un « Qu’est ce qu’on attend pour y aller ? Le dégel ! ». Sans attendre de réponse elle sortit la première des fourrés et se campa devant les Araséens. Le reste des Mahousards du groupe la rejoignit rapidement et se mit en position de combat.

En face d’eux se tenait plus d’une quinzaine d’homme, dans des tenues ressemblant à des uniformes brun striés de vert. Tous portaient un banal casque de fer sans nasal. En revanche, leurs armements différaient : quelques-uns portaient des rondaches et des épées courtes. Mais on pouvait aussi voir un nunchaku, un homme avec deux sabres et d’autres armes tout aussi hétéroclites telle qu’une hallebarde ou encore un estramaçon. Tous tenaient leurs armes fermement et avaient l’air de savoir s’en servir.

Légèrement en retrait se tenait un homme à l’allure banale, d’âge moyen, une rapière au coté, si ce n’est que c’était lui dont le visage était apparut sur l’arbre.
-Tiens, fit le shinobi d’Arasu, nos invités surprises sont enfin arrivés. Bienvenue messieurs. Et mademoiselle, rajouta t’il en apercevant Oboro. Veuillez m’excuser si je ne peut pas vous parler plus longuement mais l’aube va bientôt se lever et je vais devoir prendre congé. Quel gâchis, reprit’ il en détaillant plus longuement la kunoichi.
-J’vais te crever connard !
-Allons, allons… quels vocabulaire pour une si jolie jeune femme. Gardes, seul le grand rouquin est dangereux, les autres sont largement à votre portés. Surtout à quatre contre un, fit-il avec un mauvais sourire.

A ces mots, les soldats s’avancèrent en se déployant lentement en demi-cercle, évitant soigneusement Hisoka. Plusieurs d’entre eux se dirigèrent vers Hrungnir, armes en main. Lequel ne bougea pas et se contenta d’attendre. Décontenancé par l’apathie du shinobi, ses adversaires avancèrent encore plus lentement. Quand ils ne furent plus qu’à une demi-douzaine de mètre, Hrungnir leva son pied droit. A ce signal, Arakasi tira sur l’homme qui faisait face à son camarade. Quand il s’effondra, un carreau dans le ventre, profitant de la brèche ouverte par l’arbalétrier Hrungnir rabattit son pied sur le sol dans un bruit de tonnerre… et se retrouva dans le dos de ses adversaires grâce à un « Pas du Démon ». Puis, il accéléra en direction du pont dans le but de détruire le plus de piliers possible.
Le ninja adverse essaya de l’intercepter mais fut bloqué par Hisoka qui grogna un « Toi, t’est pour moi » et tenta de lui balancer un grand coup de hachoir que l’autre esquiva assez facilement.

Pendant ce temps, la majeure partie des Araséens se dirigèrent vers Oboro et Arakasi, ayant reconnut dans l’arbalétrier une des plus grandes menaces potentielles, tant que son arbalète était chargé ! D’ailleurs l’un deux s’en rendit compte en recevant un projectile dans le ventre.
-Arakasi, essaye d’éviter le ventre, ils ne meurent pas de suite !
-Si tu crois que c’est facile ! Riposta le genin. C’est la plus grosse cible. Et surtout ne te gêne pas pour nous aider !
-Ah mais pas du tout, moi je suis médecin. Je soigne, je ne blesse pas !

En entendant ces mots, deux soldats se dirigèrent vers Kalem, un sourire aux lèvres à la pensée d’affronter un adversaire si peu redoutable.
-Hého ! Z’avez pas compris ! Je ne suis pas une menace, allez aider les autres !
-Bouge pas le nain, ce sera vite fait…
- « Le nain » ! Attends un peu crétin, ça va être ta fête, je vais te refaire le portrait, fit-il en ramassant une grosse caillasse et en reculant de quelques pas... Le temps d’invoquer un babouin roux avec une lance à la main.

*
* *

La kunoichi avait déjà terrassée un Araséen à l’aide d’un redoutable combo « coup de genoux dans les partis et coup de couteau dans le ventre » Mais elle se trouvait maintenant en difficulté sous les coups de deux adversaires, réduite dans un rôle qu’elle n’aimait pas et qu’elle pratiquait mal : la défensive !
-OBORO, VIENS M’AIDER !
-ALORS MONSIEUR J’ME LA PETE, ON A BESOIN D’AIDE ?
-ILS ONT DES BOUCLIERS !
-ET ALORS ? TU VOIS PAS QUE JE SUIS OCCUPE !
- BAISSE-TOI !

Par réflexe, la jeune femme lui obéit et se jeta au sol. Son adversaire direct eu la surprise de voir pousser sur son torse un bouquet de plume blanche, seuls reste d’un carreau enfoncé jusqu’à l’empennage dans sa poitrine !
Roulant sur le coté pour éviter un coup de sabre, Oboro se releva en souplesse et lança une de ses hachettes dans la jambe d’un épéiste armé d’un bouclier. Sous la douleur, l’homme baissa sa garde et l’Hirondawa eu l’occasion de faire chanter encore une fois les cordes de son arbalète.
-Merci.
-De rien, tu me revaudras ça !
-Et celui d’avant, il ne compte pas ?

*
* *

Pour la sixième fois, Hrungnir utilisa sa technique du « Poing du Démon » sur la pile du pont. Après avoir mystifié ses poursuivants en quittant le champ de bataille si rapidement (en faisant fi de tous ses instincts nordiques batailleurs et de son sens de l’honneur), il s’était laissé tombé du parapet (quatre mètres, quasiment rien…) et avait démolis le premier support du pont. Puis, il avait rejoint l’autre pile et avait ré-entamé son travail de démolition. Après ce sixième coup, la pile explosa avec violence et des débris tombèrent dans l’eau. L’un d’eux faillit même heurter Hrungnir, mais le genin baissa la tête juste à temps.
Sans plus attendre, le Mahousard retourna à l’eau et, les muscles emplis d’acide lactique, commença à nager vers le prochain pilier.

*
* *

Seol enrageait. Son adversaire n’était pas particulièrement rapide, ni habile, mais le chuunin ne l’avait pas encore touché. Contrairement à son adversaire qui l’avait déjà blessé aux jambes et à l’épaule. Dans son esprit Mikaijin lui fit comprendre, si le terme convenait tant la relation entre l’homme et la bête était particulière, qu’il avait débusqué le castor. Seol se re-concentra sur son combat juste à temps pour parer le coup de rapière qui aurait du lui transpercer le bras après son revers. Curieux, il aurait pensé que cette taffiolle serait moins fortes que ça à l’épée. Mais il s’en sortait plutôt bien, pour un genjustuka…

*
* *

Il faut bien l’avouer, en cas de combat, Kalem était un vrai poids mort. De quoi faire se retourner des générations d’ancêtres Kopa dans leurs tombes. Heureusement pour lui, Kassos, son singe, se débrouillait plus que bien. Le babouin n’avait encore touché aucun de ses adversaires, mais il n’avait pas non plus était blessé. Ce qui n’était déjà pas si mal, si on considérait qu’il devait aussi protéger Kalem…

*
* *

Il utilise un genjutsu ! C’était la seule solution qui venait à l’esprit du chef d’équipe. Un truc sournois qui devait modifier sa perception du temps ou un truc comme ça. Lentement, un plan se fit jour dans l’esprit du chuunin. Pendant que son ennemi multipliait les esquives devant la soudaine multiplication des attaques du Mahousard, Hisoka commença à rassembler son chakra…

*
* *

Hrungnir respira un grand coup. Il se pensait capable de démolir seul deux jeux de piliers mais il avait surestimé ses forces. Finalement, un jeu et demi devrait suffire. Cette fois-ci, il était vraiment épuisé. Péniblement, il entreprit de retourner à la nage prévenir ses compagnons qu’il aurait besoin de leur aide.
Sur le cours d’eau, un mince filet de brouillard commençait à s’élever.

*
* *

A force d’esquives et d’assauts, le chuunin et son homologue s’étaient quelques peu éloignés du principal lieu du combat et honnêtement, cela avantageait le Mahousard qui n’avait plus à craindre d’attaque dans le dos. Tandis qu’une couche de granit lui servait de seconde peau grâce au Kakôgan Gaihi (épiderme de granit), Hisoka se jeta sur l’Araséen, et cassa la distance entre eux. La rapière se brisa telle du verre sur le granit qui recouvrait sa peau et le shinobi se retrouva sur son adversaire qui tenta maladroitement de se dégager. Alors que le ninja d’Arasu essayait de se saisir d’un kunai dans un étui à la ceinture, le colossal moine lui expédia un magistral coup de poing granitique dans la mâchoire. La tête de son vis-à-vis parti brusquement en arrière et céda avec un craquement sec.

*
* *

Pendant ce temps, les trois genins chargeaient d’affronter les gardes étaient en difficultés : Oboro, cernée, avait du se contraindre à rejoindre Kalem qui maintenait tant bien que mal ses adversaires à distances (enfin, le singe protégeait Kalem qui lançait les cailloux qu’il ramassait par terre…)

Arakasi n’avait presque plus de munition pour son arbalète et balançait désormais kunaïs et senbons, le tout en essayant de manœuvrer pour toujours disposer d’une voie de sortie. Mais il venait d’être acculé à la berge et pataugeait déjà dans quelques centimètres d’eau.
Le genin n’eut pas d’autres solutions que de lancer un genjutsu pour se tirer d’affaire. Le « flash », un simple éclair aveuglant, était tout ce qu’il y a de plus basique mais il suffit à épuiser un peu plus les maigres réserves de chakra du jeune homme. Profitant de l’aveuglement momentané des gardes, Arakasi se faufila entre deux d’entre eux, ne récoltant qu’une blessure à la cuisse, et réussi à rejoindre le gnome, Oboro et le singe, envoyant au passage un de ses précieux projectiles dans le dos d’un Araséen.
-Dites-donc, vous croyez qu’il est trop tard pour se rendre ? souffla-t’il, moqueur.
-Pas besoin ! Tu vois pas qu’on gagne ? répliqua Oboro.
- C’est ça ouais, je ne vois pas Hrungnir et Hisoka est invisible…
-Ils vont arriver ! Hisoka ne va faire qu’une bouchée de l’autre.
-En attendant, je n’ai pas envie d’avoir pour épitaphe « Mort pour l’Alliance Shinobi à Hitome. », avec une jolie médaille à titre posthume. Et ça, c’est la version positive de l’histoire …
-Pessimiste va… Et la négative, c’est quoi ?
-Pas de tombe ni de médaille car notre camp à perdu la guerre parce qu’on à pas été foutu de démolir ce pont…

*
* *

La brume atteignait désormais les hanches d’Hisoka Kaneda quand il rejoignit le champ de bataille. Il lui suffit d’un seul regard pour s’aviser que la situation était critique. Les genins étaient dos-à-dos (du moins autant que leurs différences de taille le rendait possible…), cernés, au milieu d’un vaste espace encombré de kunaïs, de couteaux et de hachettes fichés au sol, mais aussi de corps d’Araséens. Sous les piétinements des combattants, la terre spongieuse du bord de rivière s’était transformée en boue collante.
Les gardes hésitèrent un instant en apercevant le chuunin. S’il était là, c’est que leur chef était hors du coup. Ils faillirent flancher et se replier, le moral au plus bas, mais se ressaisirent et reprirent leur avance.

-Excusez du retard, mais ça à était plus long que prévu, fit Hrungnir en se hissant sur la berge à la force de ses bras.

C’en fut trop pour les gardes. Le fait de voir deux colosses se rajoutaient aux forces ennemis, de savoir que leur ninja était mort, comme tant de leurs équipiers, leur fila un vilain coup au moral. Lentement, sans quitter les Mahousards du regard, ils reculèrent en direction des bois.

-Eh ben, z’en avez mis du temps !, leur lança acerbement Oboro.
-Plus compliqué que prévu, dirent à l’unisson Hisoka et Hrungnir.
-Pas trop tôt, je suis vidé moi, fit Arakasi en se laissant tomber par terre.
-Relève-toi, on ne laisse pas une blessure dans de la boue, ça risque de s’infecter, protesta Kalem tandis que son singe disparaissait. Fais voir, je suis médecin je te dis. Après, je regarderais Hisoka.
-Pas la peine, c’est une égratignure…
-Crétin sans cervelle Médecin-guéris-blessure-toi-comprendre-moi ? railla le nain.
-Où est Mikaijin ? Il va bien ?, coupa Oboro.
-Il a eu le castor, commenta sobrement le chuunin. C’est bon Kalem ?
-Deux minutes… Ca y est, ont peu rentrés à la maison.
-Pas encore, je n’ai pas pu détruire tout le pont.
-Fait chié, et tes gros muscles, c’est que de la gonflette ?
-Kalem tu la boucles ou je laisse Oboro de faire manger ta barbe ! Bon, on y va, décida le chef d’équipe.

Ils retraversèrent ce qui ressemblait de plus en plus à un charnier, Arakasi et Oboro récupérant au passage leurs carreaux, hachettes et couteaux favoris.
-Dites donc, vous trouvez pas que le brouillard s’épaissit vachement vite dans le coin ?, constata la jeune femme. Il y a deux minutes il m’arrivait aux hanches et maintenant il est plus haut qu’Hisoka.
-Microclimat local certainement, on y voit quasiment plus rien, et ça étouffe sacrément bien le son.
-Bon, je vais vous attendre ici, fit Arakasi quand ils arrivèrent à l’entrée du pont, vous me reprendrez en passant.
-Petite nature…
-On verra ça au retour ma grande…

*
* *

Téhold, l’homme à l’estramaçon, enleva son casque et se passa la main dans les cheveux.
-Les gars, faut y retourner.
-Putain Téhold t’est dingue ! Moi j’y retourne pas, fit un homme.
-Tu sais ce qui nous arrivera si y démolissent le pont, ELLE nous étripera si elle le sait. Putain mec, j’ai une femme et deux filles, ELLE n’hésitera pas à les tuer aussi… On a pas le choix ! On va profiter de ce putain de brouillard pour aller les crever par derrière ! Ils nous entendrons même pas venir.

*
* *

-Bon, Oboro, Kalem et Hrungnir, allez terminer l’autre poteau. Je commence celui là, fit-il en attrapant son croc en prévision d’un Katana no Gokô (aura du sabre).
-Pourquoi moi, j’veux pas aller avec Oboro, elle à le même sourire que maman quand elle va me taper…
-Parce que je ne te veux pas avec moi. Vu Doskop.

*
* *

Arakasi faisait les cent pas dans la brume, l’arbalète à la main. Vaguement inquiet, il lui avait semblé entendre un cliquetis d’acier. Il secoua la tête en soupirant, la bataille l’avait troublé, il avait du rêver.

*
* *

-Eh ben Hrungnir, ta fais du bon boulot. Ce truc ne tient plus que par miracle. Je ne vais même pas avoir besoin d’utiliser le Ganseki. Même Kalem pourrait faire tomber ça… Enfin bon…

La jeune femme pris son Onaga, le fit tournoyer une fois ou deux pour s’échauffer et l’expédia droit dans le pilier. Dans le même mouvement, elle attrapa son second Onaga et l’envoya rejoindre le premier. Dans un immense craquement, le bois et le fer gémirent et cédèrent, expédiant le reste du poteau et une autre partie du pont dans la rivière.
-Parfait, plus qu’un…, fit la kunoichi, récupérant ses armes.

Oboro jaugea du regard la distance la séparant du prochain pilier, et hocha pensivement la tête « Hmmm, là par contre, je vais devoir utiliser le ganseki… »

Pendant une vingtaine de seconde, la genin essaya d’atteindre l’état de concentration nécessaire au lancer de shuriken géant sous ganseki… Armant son bras, elle expédia l’arme dans le reste de fondation du pont, de l’autre coté. Le vrombissement de l’Onaga cessa dans un grand bruit de fer tordu quand le shuriken se crasha dans l’autre pile, démolissant ce qu’il en restait et le précipitant dans la rivière…

-Et voilà, annonça fièrement la genin, apparemment pas plus perturbé que ça par sa sortit du « mode Ganseki » malgré un léger titubement. Y manque plus qu’à rejoindre Hisoka et on rentre…

*
**

Hisoka brandit son arme et l’abattit pour la quatrième fois. Un instant, il avait pensé entendre du bruit là ou se situait Arakasi… Reprenant son souffle, il retoucha le fil de son arme, histoire de s’assurer que l’os ne s’était pas ébréché malgré sa technique de renforcement. Satisfait, il en réexpédia un grand coup et aperçut les trois genins qui le rejoignaient tandis que le pont s’abimait dans la rivière dans un grand fracas, complètement détruit…

*
* *

-C’est l’putain d’bâtard d’arbalétrier. Ce crevard à réussi à buter Téhold…

Le cadavre de l’épéiste, un carreau dans la gorge, reposait à proximité du corps d’Arakasi. Le genin n’avait pas était assez prompt à réagir, le brouillard lui ayant caché les Araséens, et l’avait payé cash, l’estramaçon l’avait ouvert en une diagonale qui partait de l’épaule gauche et qui se terminait à la hanche droite.
L’homme qui venait de parler le retourna d’un coup de pied et la face du genin se retrouva maculé de boue. Au même moment, le pont termina de s’effondrer et l’homme jura.

-Bordel ! Ca aura servi à rien au final ! Bon les gars, je sais pas ce que vous comptez faire, mais moi j’ai un cousin à Heiki, et j’ai bien envie d’aller le rejoindre. Le coin va vite devenir invivable pour nous ici…

*
* *

-Et voilà, on à fini ! Encore une mission réglée en deux coups de cuillère à pot par la grande Oboro Muromachi ! C’était tranquille finalement ! Pas de casse, à part le pont et les autres bouffons bien sur, et on rendre à la maison ! Allez Hirondawa, on se motive pour rentrer, même moi je commence à fatiguer !
Toute à sa joie d’avoir accompli sa première grande mission, la jeune femme manqua trébucher sur le corps de l’arbalétrier et fut donc la première à le découvrir…

-KALEM !!! ARRIVE ET GROUILLE !
-Quoi ? Qu’est ce qu’il y a encore ? Et arrête de bramer j’aime pas ça…
-Oh bordel ! reprit le nain en s’agenouillant. Bordel de merde. Dégagez ! lança-t’il à Hrungnir et Hisoka qui s’approchaient de l’illusionniste. J’ai besoin de lumière ! Ne le bougez pas ! hurla-t’il de nouveau. Pas tant que je ne l’ai pas Analysé ! Que tous ceux qui n’ont pas de compétence en matière médicale dégagent ! Et apportez-moi de la lumière ! Et des couvertures aussi !

Hrungnir revint avec une lampe de torche et tout un tas de couverture de survie tandis qu’Hisoka restait à l’écart, totalement inutile pour une fois…

-Doucement Oboro, on le retourne doucement. Pose-le. Voilà, c’est ça, sur les couvertures. Parfait. Il à eu de la chance, la blessure est superficielle. Ce qui m’emmerde, c’est le sang. La plaie n’est pas profonde, les côtes ont plutôt l’air d’avoir plutôt bien encaissées le coup mais il à perdu trop de sang ! En utilisant tout mon chakra, je devrais pouvoir ralentir voir arrêter l’hémorragie et refermer vite fait la plaie, mais ce sera juste... Il lui faut un spécialiste et d’urgence ! HISOKA ! ICI ! VITE !

Le chuunin accouru, l’air fatigué.

-Il faut le transporter au camp et le plus rapidement possible. Si on y parvient rapidement, il à une petite chance. Tu va le porter dans tes bras. Amène-toi crétin, t’a pas compris ! Tu le portes comme un bébé, vu ! fit-il en essuyant ses mains tachés de sang dans l’herbe humide. Et enveloppe-le dans les couvertures, il faudrait pas non plus qu’il crève de froid !

Délicatement, le chuunin prit le corps du genin des bras d’Oboro tandis que Hrungnir soulevait Kalem avec un grognement pour le placer sur ses épaules.

-Désolé Docteur, mais je vais vous porter, nous irons plus vite comme ça…


Dernière édition par Arakasi Hirondawa le 26/11/2011, 00:14, édité 1 fois
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Message par Oboro 17/9/2011, 23:03

Eh ben voilà. Une seule mission, et j'étais déjà crevée. D'accord, c'est pas comme si ça n'aurait pas pu mieux se passer. En fait, ça aurait carrément pu se passer cent fois mieux. Se faire torcher par un castor, c'est pas le genre de trucs dont on veut se vanter, même pour rigoler. J'espère juste que mes coéquipiers vont pas ébruiter l'affaire, sans quoi...

Je crois bien que j'allais devoir leur rendre une petite visite au préalable.

Heureusement, ça s'était bien terminé. On avait retapé tous nos bobos, et les choses étant encore calmes, on avait eu droit à un peu de repos. Alors forcément, j'en profitai pour me promener un peu dans le camp. Observer deux trois trucs. Me réserver certains machins. Rendre quelques visites. Et même avoir de chouettes surprises. Voire des moins chouettes.

En l’occurrence, tout commença par un tas de caisses qui vola en éclat, envoyant des sacs de couchage un peu partout aux alentours. L'un d'eux s'accrocha à la corne principale du fauteur de troubles, et c'est tel un porte étendard aux couleurs de Morphée que le coupable me déboula dessus, manquant de peu de m'éventrer pour finalement aller s'enfoncer dans un arbre trop solide pour lui.

C'était gros. Ca avait la subtilité d'un marteau-piqueur. C'était musclé et cuirassé. Et ça sentait particulièrement -excessivement- mauvais. Mais pas aussi mauvais que mon humeur: car quiconque s'essayait à jouer avec mes nerfs avant que j'ai pu m'enfiler mon café du matin s'exposait à de terribles représailles. La veille, j'avais failli décrocher la mâchoire d'un pête sec d'Hirondawa: je me sentais bien de réitérer l'exploit sur une nouvelle victime.

-Bordel de fiel de chiottes de putain d'BESTIOLE! Je manque de me faire étriper par un putain d'CASTOR, je flirte avec un requin, je suis hantée par un margay et sa dresseuse DÉBILE, et maintenant c'est un RHINO qui vient jouer à guezguette avec MA pomme? Chierie d'sale bête. T'as la peau dure, HEIN? Ben on va voir si c'est AUSSI le cas au niveau des couil...
-Oulà, calme!
-Ouais, dîtes à votre bartoufard de se calmer, il est dangereux! Et ça me donne envie d'être encore plus dangereuse!
-Toi aussi, du calme, Obo', demanda une autre dresseuse, de mon âge, tout en s'affairant sur l'animal.

Ils se faisaient rares, ou étaient du moins peu répandus, mais les ninjas opérant depuis le dos d'une monture existaient, mine de rien. Certains s'entraînaient juste ce qu'il fallait pour pouvoir se défendre depuis le dos de l'animal lorsqu'on les attaquait en plein trajet dans la cambrousse. D'autres poussaient le délire un peu plus loin, et parvenaient à se la jouer infiltration en chevauchant des bestioles plus ou moins absurdes.

Et qu'un abruti se soit décidé à adopter un rhino pour faire le job... bin c'était pas le truc le plus débile que j'aurais l'occasion de voir, malheureusement.

-Voilà. Tout doux, Myrtille.
-Ton rhino s'appelle...?
-C'est pas le mien, mais c'est son nom.
-Truc débile. Fallait l'appeler Bulldozer, tant qu'à faire.
-Bah écoute, ma fille, t'as ptêtre un faible pour le BTP, mais c'est pas le cas de tout le monde, hein.
-Juggernaut? Ümlaut? Desctructor? Il a un petit coté Hrungnir, vu de profil. Les cornes et les cheveux blancs, sûrement. Ptêtre les oreilles, aussi.
-Laisse tomber. Mmmmh... tu veux un café?
-Uh, t'en as? J'aurais pas à faire la queue au mess? Sérieuse? Ouais! T'es toute pardonnée, tu peux même relâcher Myrtille et l'appeler Noisette ou Brindille si ça te chante!

On avait une armée. Ça demandait de la logistique. Ce qui supposait d'avoir de la force motrice pour se trimballer tout ça, quand bien même cela n'empêcherait pas les équipes dispersées d'ensuite devoir faire leurs petits trajets. Et pour se trimballer tout ça, nos amis les éleveurs de sacs à poils (ou à plumes, écailles, cuirs et autres feuillus) se chargeaient de la besace.

Et tant qu'ils y étaient, comme me l'expliqua un peu plus tard la jeune brune en me tendant une grosse tasse (caaafééé, enfin!), ils pouvaient bien se charger des montures de guerre de leurs collègues. D'où le rhino qui paissait allègrement au milieu des dodos et chevaux de trait qu'ils entretenaient.

-T'es de mauvais poil, toi. Un truc qui va pas?
-Mauvaise nuit. J'avais une mission, et même si c'était chouette et que ça s'est bien... ou pas trop trop mal... euh... ouais, mettons que c'est passé, quoi.
-L'histoire des ponts?
-Voilà.
-On vous a entendu jusqu'ici.
-Et ils étaient nettement mieux gardés que ce à quoi on s'attendait. D'ailleurs, un avertissement, des fois que. Les kan. Souviens-toi des kan. Ne regarde plus jamais aucun animal de la même manière. Deviens paranoïaque et méfie toi du premier pigeon venu. Même des insectes.
-T'es tombée sur Azuchi?
-Nan. Sur un genre de castor antropophage. C'était cent fois pire.

La miss qui était maintenant en train de pleurer de rire s'appelait Saejuchi, c'est à dire Sae' pour un peu tout le monde. Et son amour de l'odeur de foin et du crottin de cheval remontait à très loin. Quand elle était môme, elle avait un jour troqué sa Barbie-Kunoïchi (édition collector, avec lime à ongle empoisonnée et broche à cheveux vorpale) pour une écurie de petits poneys richement peuplée d'adorables mustangs, qu'une petite fille pouvait coiffer des heures durant (et quand on commençait à utiliser les accessoires... dîtes vous juste que c'est une drogue au même titre que le chocolat et le Yuuka Cola, ce truc).

Depuis ce jour, et après avoir harcelé non-stop ses parents des mois durant comme seule une adorable petite fille pouvait le faire, elle enchaîna les séances d'équitation jusqu'à vider son argent de poche, après quoi elle dut renflouer ses fonds en travaillant au sein d'un clan d'éleveurs de renom. Ce qu'elle faisait encore là maintenant tout de suite.

Comme quoi y'en a qui savent ce qu'ils veulent. Ou qui sont coincés dans leur trip pour toute la vie, à voir. Au moins, elle n'a jamais rêvé d'être vétérinaire, c'est déjà ça. M'enfin, on a tous des idées bizarres, quand on est hauts comme trois pommes.

-Dis, Sae'. T'as réussi à attraper Ko'? Ca fait un bail qu'on la voit plus, celle là.
-Nan. J'imagine que maintenant qu'elle est chunin... je crois qu'elle se fait séquestrer par un kunin, ou quelque chose comme ça. Un genre de moine-illusionniste-je-sais-pas-quoi.
-Hoho. Du charme, tu penses?
-J'espère pas. Le mec a du se faire retaper la tronche au harpon, pour avoir ses cicatrices. Et il lui manque un bras. N'essaie même pas d'imaginer.
-Hum... bon, on devra faire sans notre nécromancienne préférée, alors. Tu deviens quoi, toi?

Petit échange de banalités... mais surtout, un sourire en demi coin qu'elle ne parvenait pas à ranger. Oooh, ça ne pouvait dire qu'un seul truc, concernant c'te cocote. L'avait un gros truc sous le coude. Crache le morceau, allez. J'te lâcherais pas, mémère.

-Okay, okay, me pousse pas.
-Donc?
-Ouais... quoi qu'en fait, suis-moi, ça sera plus simple.

Retour vers les enclos, un peu trop près de Myrtille d'ailleurs... qui allait tâter de ma hache s'il continuait à me dévisager comme ça. Mais non, nous ne nous sommes pas attardées sur son cas, et avons poursuivi notre chemin jusqu'à une harde de dodos géants.

-Et donc?
-L'est à moi!

Aaah. Donc elle voulait me montrer son nouveau jouet sur lequel elle lorgnait depuis des lustres. Le spécimen pointé du doigt était un pur sang chikarate, davantage taillé pour l'endurance malgré sa faible corpulence. Et il portait suffisamment d'accessoires à priori seulement décoratifs pour qu'on l'appelle Indiana Jones (un chapeau, un lasso et une veste en cuir?). Et maintenant, elle attendait que je lui donne une réponse enthousiaste comme quoi c'était trop top méga classe.


Ben voyons.


J'ai même pas eu à faire semblant, pour le coup... les accessoires, les plumes, le bec, ça le rendait tout simplement...

-Il est a-do-ra-ble. Avec les plumes comme ça, c'est...
-Un super oreiller?
-Ben ça...

Sans un mot de plus, je me collai doucement contre l'animal, et me laissai progressivement tomber sur lui. Pwuhuhu. C'était marrant. C'était tout doux. Et surtout, ça sentait mille fois mieux que le rhino. Un quelque chose qui faisait penser à du shampooing citron. Bien accordé avec la couleur.
Et les secondes passèrent, sans que j'ai la moindre envie de lâcher l'animal.

-Tu veux essayer?
-Euh... 'têtre pas, non, déclarais-je en me décollant de l'animal. Tu sais, la dernière fois que j'ai essayé avec un de tes chevaux...
-Ouais, mais c'est pas un chevaux, c'est un dodo.
-On dit un cheval.
-Et on ne change pas de sujet.

-Bin...
-Hey, Oboro. Tu n'as pas à avoir peur, il est tout gentil.
-Mmmunch. Sûre?
-Mais oui. Pas vrai, coco?

Coco, qui jusqu'ici picorait ses graines tout en me tendant la tête pour m'inviter à le grattouiller abondamment (j'me gênais, tiens), s'autorisa à prendre quelques gorgées dans l'abreuvoir avant de répondre:

-Bien sûr que oui, poulette. Tu ne risqueras rien à t'aventurer dans les landes aux cotés d'un charmant coyote bien rusé dans mon genre. No prob', partenaire, quand tu veux!

Aaaah... 'kay, s'ils le prennent comme ça. Que le dodo parle, c'était inattendu. Qu'il adopte le registre d'un cow-boy accoudé à son zinc favori, ça allait un cran plus loin dans le délire.

Forcément, je m'écartai encore davantage du bestiau, surprise, et tirai ma vieille copine à part.

-Je croyais que t'avais enfin une monture bien à toi?
-Ben quand j'aurais les sous pour, j'en aurais une, ouais. Mais comme ça coûte super cher à garder et entretenir, que mes parents refusent de m'avancer quoi que ce soit et qu'un genin peut toujours se brosser pour obtenir un prêt suffisant...
-Mwouais...
-Donc j'ai opté pour l'option invoc', forcément.
-Mmmh... et ça vaut le coup?
-Bin c'est sympa, ouais. Pas la même chose qu'on dodo normal, mais... bah viens voir, tu verras!

Sans me prévenir, Sae' me tira de force jusqu'à l'animal, et me mis littéralement le pied à l'étrier. Fallait dire que je ne résistais qu'à moitié, puisque le dodo dont on parlait atteignait l'impressionnant score de 1,2 Mikaijin (qui serait, à compter de ce jour, la nouvelle échelle de l'adorable). Fallait aussi dire qu'elle avait beau être fine comme une allumette, elle pouvait soulever bien plus de trucs que moi, qui atteignais pourtant l'honorable score de 0,6 Hisoka (qui serait, à compter de ce jour... tah, devinez donc, tiens).

-Alors? Qu'est ce que tu en dis?
-C'est... humch... je veux descendre.
-Confortable?
-Ah ça...
-Tout doux?
-Yup.
-Pelucheux à souhait?
-J'ai dis que je voulais descendre... rhoo, pis t'sais bien que c'est plus fort que moi, ça se fait pas d'en profiter.
-Mais t'as envie de monter dessus, aussi, non?
-Mmmmmphrrouiménonméchante, articulais-je douloureusement en m’aplatissant contre la nuque du volatile.
-Ca sent bon l'hormone mâle et la testostérone, demanda à son tour l'oiseau, pour que tu te frottes à moi comme ça? J'ai rien contre les humaines, m'enfin c'est un peu prématuré, partenaire.
-Aaaah ça, sûrement pas, gros poulet, fis-je en sursautant d'un coup.
-Il blague, il blague.
-J'aime pas son humour.
-Mais il n'est pas sérieux, voyons.


Sae' posa sa main sur le bec du piaf, et le guida jusqu'à un second enclos bénéficiant d'un peu plus d'espace. Jusque là, je parvins à faire avec les cahots de la déambulation du truc sans attraper le mal de mer. Par contre, je pris quelques instants pour réfléchir à comment j'avais atterri sur ce dodo. J'avais rien demandé, rien voulu, et..?

-On y est! A partir de maintenant, installe toi bien en selle, charmante caval...
-Change de registre, vicieux coco. Sinon je te fais la même chose que ce qu'a risqué ton copain le rhinobourrin.
-Tiens donc, et?
-Couic les roudoudounes. D'un coup, comme ça, fis-je en mimant le geste en l'air. Tchac.
-Gasp... tu veux dire les...
-A la hache. Tu vires soprano pour le restant de tes jours, et bye bye la descendance.
-Naaaah, n'en dis pas plus, malheureuse... okay, okay, si tu le prends comme ça, promis. Plus de blagues salaces, mam'zelle, message reçu. Mais pas touche aux... aux...
-Roudoudounes, hein?
-Ouais, ouais.

-Bien. Je pense qu'on peut y'aller, maintenant, en effet.

Doucement, le dodo abandonna Sae et commença à faire un tour. Sans se presser, tout lentement. Ouais, jusque là c'était fastoche, tout le monde pouvait le faire. Surtout une kunoichi entraînée à gérer son équilibre à coups de poutres et de piliers dans le sol, non? C'était limite ennuyeux, en fait.

-Bon, ça se passe bien.
-Faut dire que jusque là, y'a pas grand chose qu'il se passe, commentais-je.
-Booon, tu veux qu'on essaie quelques exercices, pour t'apprendre quelques notions?
-Oulà... qu'est ce que j'aurais à faire?
-Toi, tu t'accroches. Moi, je fais le reste. Ca te va?
-Euh...
-Méfie toi. C'est toi qui fais le plus dur, poulette.
-Hein?
-Tout à fait.
-Sae', j'veux descendre...
-Trop tard pour toi, ma donzelle.


Il commença à s'élancer... vers une barrière? Comme s'il voulait sauter. Et il le fit, m'arrachant un grand cri de frayeur. Après un rétropédalage éclair, il bifurqua sur la gauche, et..

-Ralentis!
-Ouais, ouais, j'vais y penser. J'voulais juste te montrer ce qu'on pouvait faire pour s'amuser un peu. Même si c'est pas une cylindrée à douze chevaux, il en a sous le capot, le dodo.
-Tu vas trop vite. Ca secoue trop, là, je vais... hey coco, je veux pas tomber, alors tu... MALADE DÉBILE TARÉ CONNARD STOOOOOOP!

Ce con jouait avec moi, et s'éclatait maintenant à taper une pointe de vitesse (ou du moins ce qui m'en semblait une, parce qu'en plus il se retenait), histoire de jouer au poker avec mes tripes, qui n'appréciaient absolument pas: je flippais grave des intestins. Mais même si la grosse autruche jouait au malin, ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que, sentant mes fesses partir en l'air, j'allais abandonner les rennes et m'amarrer à quelque chose de beaucoup plus sûr: sa gorge.
Et maintenant, le dodo géant avait une kunoichi sous acides qui enserrait sa jugulaire dans un headlock alimenté par l'énergie du désespoir.

Inutile de préciser que la suite fut excessivement galochée, et qu'on manqua de peu de réitérer l'exploit de Myrtille.


Quelques (très bordéliques) minutes plus tard...


-Alors, ça te tente?
-De quoi?
-On fait de la promo, en quelque sorte. Pour toute la durée de la guerre, les nouveaux clients bénéficient de quatre mois d'invocation à la carte, sans abonnement.

A la carte? Sans abonnement? De quoi ça cause, tout ça? J'avais entendu dire que les invoc's avaient des systèmes bizarres, mais comme je n'ai jamais eu l'occasion d'en voir...

-Ca marche comment, cette histoire?
-Bin... viens là, toi, me fit Sae en m'emmenant à distance. En fait, ces dodos sont d'affreux chacals. Ils ont un deal tordu pour leurs clients: si tu leur transmets pas suffisamment de chakra sur un mois, t'as une pénalité.
-Ils veulent des sacrifices humains?
-Nan, y'a que des dragons pour demander ça, voyons. Les dodos sont plus futés: ils demandent du fric. Deux ryos pour chaque unité de chakra non consommée, qu'ils disent. On ne sait même pas ce que ça veut dire, une unité de chakra. Et ils bloquent le contrat tant que tu n'as pas payé, en faisant courir les intérêts après seulement deux jours de retard.
-Unités de quoi?
-Rhooo... bon. La plupart des invocations fonctionnent à la carte. Tu veux l'appeler, tu le fais, tu lâches ton chakra. Mais ces oiseaux, ils veulent une garantie minimale. En termes d'utilisation. Peut importe pour quoi faire, mais t'as un quota de chakra à leur transmettre, quand tu pactises avec eux.
-En gros ils t'incitent à exploser ton forfait.
-Ton forfait en chakra, ouais. Sinon c'est ton compte en banque qui morfle. T'imagines bien ce que préfèrent mes parents. "Le chakra ça repousse, les ryos ça se débourse, jeune fille!"
-Donc tu les invoques tous les soirs pour faire un tour?
-En gros. Faut bien y mettre ce qu'il faut, hein?
-Comme si ça t'arrangeait pas, une petite cavalcade avant d'aller pioncer...
-Ca va, rhooo. Oui, j'me fais plaisir, et alors?


D'un autre coté, les parents radins, je connaissais aussi: toutes mes armes sans exception provenaient d'un astucieux mélange de low-cost et de système D. Mes haches? Équipement de surplus. Les Onagas? Pas pour rien que les bords étaient contondants, ça coutait moins cher à entretenir. Parce que chez les géniteurs, c'est très facile de vouloir élever une machine à gagner, mais alors pour bien la sponsoriser, que dalle. "Si tu arrêtais de tout débourser en vêtements, tu pourrais t'offrir ce que tu veux", que ça rétorquait. Bin voyons. Et la collection de lingerie de mère, elle n'a absolument rien couté, bien sûr?

-Bref. Une fois qu'on respecte leur petite magouille, ces dodos sont tout à fait réglos. Ils vadrouillent dans le pays depuis longtemps, et connaissent bien la géo'. Pour le transport, c'est top. Si t'as besoin de trimballer quelque chose, ils peuvent jouer les gros bras. Ils n'aiment pas trop se battre, mais certains acceptent de mettre la main à la pâte quand on le leur demande. Z'ont pas de techniques de combat, par contre, donc ne compte pas sur eux pour attaquer du trop lourd. Et...
-Et?
-Et ils ont un chouette système de parrainage qui fait que si je parviens à te convaincre de les pactiser, je gagne trois mois d'invocation sans quota, qui s'utilisent automatiquement quand j'en ai besoin.
-Aaaah. Pas innocente, hein?
-C'est totalement accessoire, voyons.
-Bien sûr. Totalement.

Pendant ce temps, Dodo géant parvint à nous rejoindre. Il avait eu besoin d'une longue dizaine de minutes pour récupérer un rythme cardiaque normal (sous-oxygéné jusque là), et d'encore un peu de temps pour réussir à passer la porte de l'enclot. Il avait beau pouvoir user de chakra pour permettre à ses plumes de se passer de doigts, cela lui demandait encore de soigneusement s'appliquer.

-Et donc, la poulette. Tu me veux, ou pas?
-Je sais pas encore, vilain coco. Parait que t'es un grippe-sous, en fait.
-Mais non, c'est que des bobards, voyons. Le parchemin est un contrat comme un autre, et nous prenons soin d'indiquer où sont les petits caractères. Nous les écrivons même en rouge, partenaire.
-Mais commeje te l'ai dis précédemment, t'as une période test où tu peux librement les invoquer et décider si tu contractualises pour de bon pour si tu déclines. Offre spéciale pour la guerre.
-En gros je ne perds rien à essayer pendant quatre mois, c'est ça?
-Ou jusqu'à ce que cette guerre se termine. Et t'en fais pas, c'est safe: je lui ai refilé huit gombos à manger pour le faire parler: au troisième, il devient incapable de mentir tellement il aime ça. Ils veulent juste se faire de la pub, pas arnaquer les gens. Pas encore, du moins.
-Eh bien je suppose que dans ce cas, si ça ne mange pas de pain...
-Si, si. Ils aiment bien le pain.
-S'pas ça que je voulais dire, 'bécile.
-Trop facile, hihi.
-Et ils sont tous comme lui?
-Bien sûr que non. Tu peux en demander des plus sympas, si tu veux. Et plus dociles.
-Mwouais... alors ça m'va. Faut signer où?
-Je vais lui demander ça.. et oublie pas de m'indiquer comme marraine, hein?

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Message par Arakasi Hirondawa 22/10/2011, 15:11

Hôpital de campagne. Campement de l’Armée Mahousarde. Fin d’après-midi.


Arakasi ouvrit les yeux. Allongé sur le dos, il pouvait sentir un traversin sous sa nuque. Les yeux rivés sur le plafond, de la toile au plafond, le genin était moite. Il sentait une compresse humide sur son front. Le jeune homme n’aurait put dire s’il avait chaud ou froid, pour l’instant il frissonnait malgré le drap blanc qui lui couvrait le corps presque jusqu’au menton. L’instant d’avant il suait à grosses gouttes. Il ferma les yeux durant quelques secondes. Il se sentait las. Fatigué. Tous ses muscles lui faisaient mal. Tous. C’était pire que l’épreuve de taijutsu au… Non, en fait, il n’avait jamais connu pire.

Le genin essaya de tourner la tête. Il entendait des bruits à ses cotés. Des bruits de pas, des bruissements de drap, des conversations à mi-voix. Impossible de bouger. Sa tête était calée par un second oreiller.
Epuisé, Arakasi ferma les yeux, il se rendormit presque aussitôt.

*
* *

Quand il ré-ouvrit les yeux, le jeune homme comprit que la nuit était tombé. La lumière n’était pas pareille, elle était plus … artificielle…, moins lumineuse, plus tamisée en fait…
« Ne bougez-pas » fit une voix : féminine, posée, calme, rassurante…
« Il vous faut manger » repris la voix. « Attendez un instant, je reviens. » Arakasi sentit un léger déplacement d’air, la voix s’éloignait. Elle revint quelques instants plus tard, accompagné d’une odeur de bouillon. Malgré lui, le jeune homme entendit son ventre gargouiller. Une paire de main le souleva, plutôt délicatement, et le genin se trouva adossé contre la tête de lit, le traversin bien callé au milieu du dos.

Devant lui se tenait une jeune femme, de quelques années de plus que lui certainement. Un visage plutôt ovale et assez fin, des yeux noisette, une mèche de cheveux châtain clair balayait son front, s’étant échappé de la charlotte qui les retenait. Et surtout, plus important pour le jeune homme, elle tenait entre ses mains un bol de bouillon.

L’Hirondawa jeta un œil sur sa gauche, il ne pouvait tourner la tête, celle-ci étant bloquée par une espèce de corset. Néanmoins, il put apercevoir plusieurs autres lits d’hôpital, le plus proche de lui étant occupé par un grand brulé. Visiblement, il avait était relégué dans la section « Soins sérieux » de la section médicale de Mahou. Voyant qu’on lui parlé, Arakasi reporta son attention sur son interlocutrice.
-Ouvrez la bouche, il faut que vous mangiez.
-Je peu me nourrir seul, protesta faiblement le genin. Je ne suis pas infirme.
-Ce n’est pas passé loin, à dix centimètre près et vous ne seriez même pas dans ce lit…Et maintenant évitez de parler et ouvrez la bouche.
L’Hirondawa obtempéra et se retrouva avec une cuillère à soupe pleine de bouillon dans la bouche. Il avala difficilement les premières fois, puis de plus en plus facilement, jusqu’à ce qu’on lui dise qu’il n’y en avait plus. Sans surprise, le genin s’aperçut qu’il avait encore faim. Le bouillon étant certes bon, mais ce n’était pas de la nourriture qui vous collait au corps.
-Je repasserai d’ici une heure, fit la soignante. Le docteur à dit qu’il vous faut manger peu, mais souvent.

Le genin se résigna à attendre encore une heure avant d’avaler à nouveau quoique ce soit. Pour passer le temps, il essaya de voir s’il connaissait quelqu’un dans la salle, espérant sincèrement que non mais ne voulant pas être le seul de l’équipe à nécessité des soins important dans un sursaut d’orgueil mal placé. Il ne reconnut personne et sombra peu à peu dans un état mi-éveillé mi-somnolent pour n’en sortir qu’à la visite de « son » aide soignante qui revint avec (encore !) un bol de bouillon. Après avoir de nouveau était nourri à a cuillère (comme un bébé … ou un oisillon, songea-t-il. Mi-figue mi-raisin.), un homme arriva, d’âge moyen. L’infirmier enleva le drap et Arakasi frissonna. Il avait un gigantesque bandage allant de son épaule gauche à sa hanche droite que l’homme enleva, laissant voir une longue plaie.

-Désolé, s’excusa l’aide-soignante. Les médecins n’ont pas assez de chakra pour tout le monde. Pour vous, on à du procéder manuellement.
-Pas entièrement, la corrigea l’infirmier. En fait on à du ré-ouvrir pour arranger le plus de chose possible avec l’aide d’un shinobi-médecin, puis nous avons refermé avec un médecin traditionnel. Vous aurez une belle balafre, mais vous êtes en vie.
-Y a-t’il eu d’autres blessés ?, s’inquiéta le genin.
-Ici, c’est pas ce qui manque ! Mais dans ton équipe – celle d’Hitome c’est ça – rien de grave. Le chuunin à eu droit à quelques points, la jeune fille n’à eu que des coupures superficielles et les deux autres rien. Un coup de bol selon moi étant donné les renseignements dont on dispose. Beaucoup trop de blessés grave ou de pertes, c’est pas bon pour nous ! Et pour toi non plus d’ailleurs, rajouta-t-il. On va te garder que quelques jours, la moitié de ce qu’il faudrait ! Tu sors dans deux jours alors repose toi le plus possible ici et ne force pas trop dehors. Vous les genins, vous avez toujours tendances à trop tirer sur la corde, apprenez à connaitre vos limites.
L’infirmier termina de nouer le bandage, arrachant un petit grognement de douleur au genin. Puis il passa au patient suivant, celui qui s’était fait rôtir par un Araséen amateur de katon.

*
* *

Arakasi quitta l’hôpital le surlendemain, vaguement déçu de ne pas avoir au de visite de ses coéquipiers, et heureux d’avoir eu le droit de manger seul les deux derniers jours et d’avoir eu de la viande la veille. Comme quoi…

Le soleil brillait sans pourtant réchauffer l’atmosphère. Du fait du piétinement continuel des hommes, le sol avait la consistance de la terre battue, plus une fleur ni un brin d’herbe ne poussait. Le genin hésita, un morceau de papier à la main. Il avait été relogé, mais ne savait trop où aller. Comme c’était un début d’après-midi, il décida de se promener dans le camp.

Le camp de base de l’armée Mahousarde ressemblait à une véritable petite ville dont l’hôpital de campagne et le QG constituaient le centre. Tout autour venait les tentes réservées aux briefings, aux réserves, à l’armement, puis les casernements des shinobis. Un dernier cercle était utilisé par les Mahousards comme zone d’entrainement et Arakasi se dirigea tout naturellement vers cet endroit.
Son épaule le lançait toujours malgré les soins qu’il avait reçus. Bien qu’on lui ait demandé de ne pas forcer, le genin envoya un minuscule genjutsu sur la zone douloureuse. Une technique qu’il avait mise au point dès son deuxième jour d’hospitalisation. En fait, dès qu’on lui avait refusé des antidouleurs… Cela insensibiliserait les nerfs pendant une petite heure et lui permettrait de bouger son bras à peu près normalement.

« Et toi ! Oui, le gars en noir ! »
Arakasi se retourna, surpris qu’on apostrophe ainsi.
« Tu t’entraine avec nous ? »
Le genin fixa ses yeux verts sur les deux shinobis qui l’appelaient. Un jeune garçon et une jeune fille. Tous deux de taille moyenne, blonds et long pour la fille et plus court pour l’autre, le bandeau du village sur le front. A peu près son âge, jugea Arakasi, voire un peu moins. Ils semblaient partager un lien de parenté, une vague ressemblance au niveau de la forme de la mâchoire.
« Alors ? Au fait, je m’appelle Shintare. Tout le monde m’appelle Shin’. Et elle, c’est ma sœur, Kynje 
- Mais tout le monde à part Shin’ m’appelle Kyn’. Et toi, c’est comment ? 
- Arakasi. Mais je ne pourrai pas m’entrainer avec nous. 
- Pourquoi, t’as peur de lutter contre le plus redoutable duo de taijutsuka de Mahou ?, se moqua la jeune femme.
- Laisse-le, il a pas envie, on trouvera quelqu’un d’autre… 
- Je suis blessé. 
- T’en à pas l’air ! Chochotte va !, continua Kyn’.
-Kynje arrête ! Peut être qu’il est vraiment blessé, la réprimanda son frère.
-Lui ? Ça m’étonnerait qu’il ait déjà fait une mission intéressante…
Sans quitter sa contradictrice des yeux et avec un sourire narquois, Arakasi délaça sa chemise, exposant son bandage à la vue des deux autres genins. Ca devait être des genins. Personne à part des genins n’était aussi insistant que ça…
-Ça te suffit comme blessure ?, fit aigrement le genjutsuka. J’aurai put avoir plus mais le type d’en face est mort trop tôt !
-Putain la vache ! fit la genin. Tu t’ais fais ça ou ? C’est douloureux ? continua-t’elle malgré le coup de coude de son frère.
-Oui, à Hitome et on va éviter d’en parler, répliqua sèchement l’Hirondawa. Maintenant si vous voulez m’aider à trouver ma tente, fit-il en leur montrant son papier.
-Facile !, s’exclama la fratrie d’une même voix. Elle est juste à coté de la notre, repris Shin’. Tu vas au bout de l’allée est c’est la deuxième à droite. J’espère qu’on se verra souvent.
-C’est possible, fit le genin en se dirigeant dans la direction indiqué. La poisse.

*
* *

Arakasi se laissa lourdement tomber sur un étroit lit de camp dont les lattes grincèrent bruyamment. Il avait choisi le seul des quatre sans affaires dessus. Le seul aussi qui n’était pas défait. Précautionneusement, il enleva sa chemise et la plia soigneusement avant de s’allonger sur sa couche. Essayant de toute force d’oublier la balafre qui lui zébrait le torse, l’illusionniste tenta de s’endormir.

*
* *

La cantine du campement Mahousard était bondé. En même temps, dehors, il pleuvait des cordes. Les shinobis avaient beau être soi-disant des supers-soldats capable d'encaisser sans broncher des décharges de jutsus Katon, et bien... quand il pleut, même des supers-soldats voulaient manger au sec!

Arakasi se faufila entre deux kunoichis qui discutaient chiffons et étranglements avant de s'asseoir à coté d'un grand ninja barbu qui avalait ses ramens plus vite qu'un dodo affamé depuis trois jours (mais un gros dodo, et qui fait du bruit en mangeant...)
Il souffla sur ses ramens, histoire de les refroidir, et se mit à manger. Il était temps. Après une séance de rééducation avec Toriko, un affreux tortionnaire soi-disant censé aider les combattants à récupérer, un bol de ramens chauds, c'était quand même le minimum...

-C'est toi Hirondawa?
-Mhmhm... fit négligemment le genin, toujours concentré sur son bol.
-Ce n'est pas une façon de répondre à un supérieur! On dit oui monsieur et non pas “mhmhm”, repris une voix curieusement juvénile.

Pour la première fois, Arakasi daigna lever les yeux sur son “supérieur”. Le supérieur en question n'était qu'un gamin. De quelques années plus jeunes que lui. D'une quinzaine d'année peut être. Encore un petit génie, hé ben...

-Qu'est ce qu'il y a monsieur? Vous êtes venu me souhaiter un prompt rétablissement? Et bien si c'est le cas je vous remercie monsieur. Répondit le genin, ironique.
-Pas vraiment, fit le chuunin, absolument pas désarçonné par l'attitude de l’illusionniste. Voilà ton bon pour le service. Tu reprends demain...
-Avec tout le respect que je vous dois, monsieur. Je crois que je ne vais pas pouvoir l'accepter. Vous voyez, j'ai ici, fit le genin en tapotant une de ses poches, un papier m'imposant de ne pas reprendre le service avant encore trois jours.
-Je suis pas au courant. Et de toute façon il n'est plus valable!
-Bon, ben s'il n'est plus valable alors, j'ai plus qu'à me préparer pour demain, fit Arakasi en souriant crânement et en récupérant le papier que lui tendait le gamin. Merci monsieur.

Le chuunin, un débutant certainement, hocha la tête et fila. Tout fier d'avoir fait la preuve de son autorité.

Sans un mot de plus, Arakasi retourna à ses ramens et froissa le papier que son “supérieur” lui avait donné. C'est décidé, il ne reprendrai pas demain, mais dans trois jours, comme prévu. Un papier s'était perdu dans les méandres de l'administration, et tant pis pour le jeune chuunin...
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Message par Arakasi Hirondawa 9/11/2011, 22:57

Arakasi se leva en soupirant. Il avait très mal dormi. Son épaule l'avait fait souffrir une partie de la nuit et, quand il avait enfin réussi à trouver le sommeil, il avait fallu qu'il se lève quelques instants après. La nuit avait était courte. Très courte. La convocation à la tente du Q.G était prévu bien avant l'aube. En baillant, le genin sortit de la tente.

Dehors, accroupie à coté de l'ouverture, une de ses colocataires fumait. Les tentes étaient mixte. Cela ne dérangeait pas plus que ça l’arbalétrier. Ils étaient tous des soldats ici. Seuls les planqués avaient le temps de songer à autres choses qu'au fait de passer une journée de plus hors des combats. Le genin avait tout essayé pour éviter d’être affecter à des missions sur les zones d'affrontements. Malgré sa blessure, il n'avait pas put être dispensé ou réformé ou quoi que ce soit... Dommage, revoir Mahou lui aurait fait plaisir. Et dans l'armée Mahousarde, pas moyen d'aborder la question des permissions.

Tranquillement, le genin prit la direction des cantines. Histoire de voir s'il pouvait avaler un truc avant le début du briefing.

-Hé ! Hirondawa !

Arakasi se retourna, histoire de voir ce que sa camarade de chambré lui voulait.

-Qu'est ce qu'il y a?
-Bonne chance, c'est tout.
-Merci, je vais en avoir besoin...
-Tu veux une clope? Avant chaque mission, fumer un coup, ça me détends...
-Non, je te remercie... Je vais devoir y aller. On m'attends...





*
* *



Une trentaine de shinobis et de kunoichis de tout âges occupaient le hall d'un immense chapiteau au centre du campement de l'armée Mahousarde. La plupart d'entre eux s'étaient regroupés par petits groupes, par affinités et discutaient à mi-voix. Les autres essayaient de récupérer un maximum de minutes de sommeil.

-Rholala, ils pourraient au moins être à l'heure ! Protesta Oboro.
-Bien sur ma grande... D'ailleurs tu as souvent eu le «privilège» de gérer une armée pareille, c'est bien connu que Miss Muromachi est une tacticienne de génie... Rétorqua un Arakasi, sarcastique, assis dans un coin.
-Toi, continu comme ça et tu vas t'en prendre une...

Sagement, le genin décida de cesser tout commentaire, il avait déjà fait la connaissance de la droite d'Oboro et sa mâchoire s'en souvenait encore... Son ex-coéquipière n'était pas du matin. Pas aujourd'hui en tout cas. Faut dire que ce lever avant l'aurore, pour poireauter plus de vingt minutes dans une tente très sommairement chauffée en aurait énervée plus d'une...

-Tiens, Kalem, qu'est ce que tu fais là? Demanda-t-il pendant qu'Oboro s'enfilait coup sur coup une, deux puis trois tasses de café qui avaient étaient offertes aux ninjas. Histoire d'en dé-zombifier certains avant le briefing.

Le genin barbu et acariâtre était assis, où plutôt perché, sur un tabouret et lisait un énorme bouquin à la couverture de cuir.

-D'après toi, je cueille des fleurs ? Sombre crétin ! Je suis là parce que j'ai pas eu le choix ! Apparemment, je suis un médecin si compétent que je doive participer à chaque mission que ce foutu état-major organise !
-Ben, sur le coté médecin compétent, je suis quand même sacrément mal placé pour te critiquer, fit Arakasi dans une pâle tentative d'humour en tapotant très légèrement son épaule gauche. Merci au fait... Et à toi aussi Oboro, ajouta-t-il après une courte pause.
-La prochaine foi évites ! J'aime pas rafistoler les gens !
-De rien... Tu m'en dois deux !
-Pas du tout ! Et...

Arakasi fut interrompu par la sortie des précédents occupants de la grande tente. Les plus jeunes, les novices, discutaient entre-eux de façon enthousiastes, les autres avaient l'air maussades quand ce n'étaient pas carrément pessimiste.

-C'est à nous, fit-il en se levant et en entrant dans la tente principale à la suite d'une petite kunoichi trapue.

Sur l'estrade les attendaient la même kunin que la dernière fois, Akira Tenaka. L'actuelle dirigeante des troupes Mahousardes se saisit d'une fiche de note et n'attendit pas que le silence gagne les rangs des combattants assemblés devant elle.

-Bon, on va faire simple ! Selon nos informations, la ligne de front des Araséens commence à manquer de vivres, d'armements, d'un peu de tout. Les stratèges ennemies ont donc décidés l'envoi massif de matériel. Nous ne savons pas où passeront les convois de ravitaillements, ni quand exactement. Mais la situation sur le front Araséen est critique. Nous allons provoquer une diversion, des feintes d'attaques. Vous devez vous infiltrez derrière les lignes ennemis et détruire ces convois. Prenez des vivres pour plusieurs jours. Détruisez un maximum de convois et arrangez-vous pour vous replier. Ce que vous allez faire s'apparente à du camping en milieu très hostile. Rappelez-vous bien ceci: Plus vous détruirez de convoi, plus vite nous pourrons enfoncer leurs fronts et plus de vies nous épargnerons !

La kunin s’arrêta un instant pour reprendre son souffle, se redressa et but un verre d'eau tout en saisissant un paquet de fiches.

-Parfait, les listes des groupes sont sur ces papiers, les jounins responsables vont venir les récupérer et je vais brièvement m'entretenir en privé avec eux pendant quelques minutes. Les autres peuvent sortir. Immédiatement ! Conclut-elle en constatant que les plus jeunes parmi les Mahousards hésitaient à quitter la pièce.

Le chapiteau se vida lentement tandis que seul restaient les gradés. Quelques instants plus tard, ces derniers sortirent à leurs tours. Tenant chacun à la main une carte et une courte liste de nom. Sans attendre, ils appelèrent leurs coéquipiers et partirent aux pas de courses, leurs subordonnés sur les talons.

Devant la tente qui servait de Quartier Général, il ne restait plus qu'Oboro, Kalem, Arakasi, un ado chauve enveloppé dans un grand manteau noir et leurs jounin: Ryosuke Sôma !

«Bonjour à tous et toute. Bon, fit-il en regardant la seule représentante féminine du groupe. Je suppose que tu es Oboro Muromachi ?»

La kunoichi acquiesça et le jounin se pencha sur sa liste, plissant les yeux pour mieux voir.

-Je connais déjà Arakasi Hirondawa. Par contre qui est Kalem Dostop ? C'est toi ? Fit-il en se retournant vers le garçon en manteau noir.
-Hrmglmlmelemrh... Nan ça peut pas être lui ! Puisque je suis Kalem Doskop ! Protesta le petit Mahousard en insistant lourdement sur son nom. Doskop et pas Destop ou je ne sais quoi ! C'est quand même pas compliqué !
-Oh, pardon. C'était mal écrit sur le papier, excusez-moi... Alors donc tu es...
-Ceel. Je suis Black Ceel... C'est ma première mission d'importance !
-Parfait, on va pouvoir se mettre en route, fit le genjutsuka en commençant tranquillement à marcher en direction des tentes de l'intendance. Je serai votre jounin responsable durant cette mission: Ryosuke Sôma.

Les quartiers de l'intendance était situé à l'autre bout du camp et comme le jounin ne paraissait pas spécialement pressé d'y arriver, les genins mirent un certain temps pour s'y rendre.

Voyant que Kalem s'était replongé dans son bouquin et qu'il était donc inutile de même songer à essayer d'y parler, ne connaissant pas Black Ceel qu'elle avait de toutes façon commencer à cataloguer comme «brun (ici chauve)-ténébreux-silencieux-autoritaire-emmerdant au possible...», Oboro se tourna vers un autre emmerdeur brun autoritaire, mais qu'elle connaissait au moins.

-Euh... Arakasi, il fait quoi notre bloc de glace? Fit-elle en désignant du menton le jounin qui les précédaient. Pour le taijutsu, il à l'air cramé... Tu le connais d'où?
-Lui? Il est moine je crois. C'est un génie niveau genjutsus. Il sait tout faire! Il n'en a pas l'air comme ça, mais c'est sans doute un des gars les plus dangereux que je connaisse...
-Beuh... Il doit pas arriver à 0,2 sur l'échelle d'Hisoka... Dans le style moine, il est plus du genre moineau, voire moinillon. Hisoka est plus... enfin moins... tu vois le truc quoi...
-N’empêche, il est jounin. Ce qui montre encore une fois la supériorité du genjutsu sur le taï' pur et dur...
-Certainement pas! Et réponds, tu le connais d'où?
-Une mission il y a quelques temps, il fallait aider des brigands à se dépêtrer de paysans agressifs...
-Attends attends attends... T'as du inverser paysans et brigands...
-Non, je sais ce que je raconte! Ça fait partie du sale boulot... On se contrefiche de la veuve et de l'orphelin...Puis on à eu affaire à des Tonshins... On a fini par s'en tirer, mais avec des pertes au niveau des brigands, et de légers blessés par chez nous... Vers la fin, Ryo est...
-C'est qui lui?
-Le jounin, Ryosuke... Vers la fin, il a eu les nerfs qui ont quelques peu lâchés... Mais on à réussi à se débarrasser des samouraïs...
-Et il nous le refile pour une mission hyper sensible... On n'est pas vernis... On part même carrément avec un sacré handicap.
-Ce sera juste un changement de perspective, moins bourrin quoi. Enfin, j'imagine que quand on n'a pas l'habitude, la subtilité, ça peut être dérangeant...
-C'est pas ça, c'est juste que s'il est nul niveau physique et qu'il a les nerfs fragile...
-Pour être complet, je crois qu'il a des problèmes de vues et qu'il se fatigue vite... Ah, et je suppose qu'il est cardiaque. Mais ça, j'en suis moins sur pour le coup.
-...


*
* *


-Bonjour, le QG nous a affirmé que vous pourriez nous fournir ceci... Fit-le moine
-En plus, il est gentil...
-Vous êtes le jounin? Grouillez-vous, les autres sont déjà partis. Vos paquetages sont prêts... Fit l'intendant en désignant un tas de sacs, tous ayant l'air plus énormes les uns que les autres.

Péniblement, Ryosuke entrepris de soulever son barda, imité en cela par Oboro et Ceel, qui le firent avec beaucoup plus de facilité que lui. Arakasi essaya de faire porter au maximum le poids sur son épaule droite pour soulager au maximum la gauche, blessée. Après un regard dégoûté (si ce n'est haineux) au sien, Kalem se contenta de le traîner derrière lui en maugréant dans sa barbe.

Le petit groupe, plus chargé qu'une troupe de dodo de traits, commença à avancer péniblement … jusqu'à derrière la tente la plus proche où ils se délestèrent de leurs fardeaux, le jounin en premier !

-Ne prenez que le nécessaire, on va pas se charger de tout ça...

Tandis que Kalem foutait purement et simplement un coup de pied dans son sac, bien décidé à ne pas emporter ne serait-ce «qu'un foutu gramme de ce que contient ce rassemblement inutile de saloperie en tout genre», les trois autres genins se mirent en tête de fouiller les leurs et de «faire leurs courses» comme le signala joyeusement Oboro.

-Et Kalem, il y a des sortes de bandages ! Tu es sur de ne rien vouloir prendre?
-Nan, j'ai tout ce qu'il me faut !
-Et ça, qu'est ce que c'e.... HAAA ! Hurla-t-elle en balançant son sac dans une direction et en reculant précipitamment dans le sens opposé.
-Qu'est ce qu'il y a? Fit le jounin, surpris.
-Pastouchedangerattention parchemins explosifs !!!
-Pff, c'est bon, ça va pas te péter à la tronche, fit Ceel.
-On peut jamais en être sur, fit la genin en restant à distance, par précaution.
-C'est bon, je vais te les prendre, proposa Arakasi.
-Nan, aucun risque, personne ne portera ces cochonneries, on détruira les convois à la main, ce sera moins dangereux...
-Très peu pour moi merci, fit l'arbalétrier en récupérant quand même les explosifs.
-On peut y aller ! J'ai pas envie de rester là toute la journée ! Fit Ceel, tout de go. Je m'emmerde !
-Moi ça me va, de rester là. Je suis obligez de participer à cette mission?
-Allons-y, fit Ryosuke, les autres ont déjà du partir.
-Ou alors vous me déposez avant de partir et vous me récupérez au retour?

Sans prêter attention aux jérémiades du plus petit des membres de leur équipe, les shinobis se mirent en route.
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Message par Kalem 20/11/2011, 13:57

Les équipes de ninjas avançaient dans la plaine à vive allure. Les ponts reliant Arasu à la plaine ayant été détruits la veille, les chariots de ravitaillements qu’ils devaient débusquer avaient deux ou trois jours d’avance sur eux, mais ils allaient bien moins vite à cause de leur chargement et ne pouvaient sans doute voyager que de jour par mesure de confort.

Cachés dans un petit bois, à moins de vingt kilomètres de la rivière, cinq ninjas patientaient, regardant les Mahousards faire cap sur Chikara. Un homme de taille moyenne, aux cheveux bruns et qui semblait être le chef s’adressa aux autres d’une voix forte :

« C’est maintenant l’heure de sortir les chariots et de reprendre la route. S’il y a bien un endroit où ils ne penseront pas à chercher, c’est derrière eux. Et nous aurons tôt fait de les contourner arrivés près du désert. »

Trois d’entre eux partirent s’occuper de sortir les chariots du bois. Il y en avait trois, conduits chacun par deux très grands dodos dirigés par des civils. La troupe de ninja avait pour ordre de les protéger et d’assurer leur arrivée à bon port.

Une heure plus tard, le petit groupe était reparti, les trois chariots en position en triangle. À l’avant du groupe, un géant malingre au dos courbé portant un arc presque aussi gigantesque que lui défendait le premier chariot. C‘était un grand gaillard qui semblait très musclé qui était assigné à la garde du deuxième. Celui qui protégeait le troisième chariot était apparemment le plus jeune du groupe. Mis à part le chef d’équipe, une autre personne restait à ses côtés. Il s’agissait d’une femme avec une croix rouge sur la joue droite. La petite équipe avançait doucement mais sûrement, guidés par l’homme à l’arc.

***

Kalem commençait à apprécier le Jounin qui dirigeait la mission. Celui-ci avançait à un rythme assez lent pour que Kalem puisse suivre. Surtout que Morah était resté à Mahou et qu’il éprouvait de grosses difficultés à avancer vite. Heureusement, Ryosuke Soma avait l’air assez peu pressé et semblait plus apprécier le paysage que se concentrer sur la mission. Ce qui faisait fulminer leur seule coéquipière féminine qui en avait ras-le-bol de la douce passivité du moine. Arakasi, lui semblait muré dans ses pensées, imperméable aux accès de colère d’Oboro. Quant à Ceel, il faisait nettement savoir toute les vingt minutes qu’avancer à la vitesse d’une tortue estropiée ne lui plaisait pas du tout. Il n’était toutefois pas agressif, il disait juste ce qu’il pensait de tout le monde et surtout de leur chef.

La balance aurait donc pu être stable entre les deux camps, avec Oboro et Ceel d’un côté et Ryosuke et Kalem de l’autre. Cependant, Arakasi se trouvant redevable envers Kalem, ce que le nabot n’aimait pas du tout, faisait peser légèrement son poids en faveur du médecin. C’est donc à une allure fort raisonnable que le groupe avançait, Arakasi en tête et Kalem fermant la marche aux côtés du moine.

Le nain avait entreprit de raconter en détails le dernier livre qu’il avait lu, à savoir, « la médecine microscopique » qui traitait de tous les virus, bactéries ou autres à échelle nanométrique et développait l’opposition entre médecine traditionnelle ou shinobienne à ce sujet. Le Soma ne trouvait rien à redire à cette conversation car elle lui permettait de ne pas ouvrir la bouche.

Oboro, elle, pour se changer les idées, entreprit de discuter avec Arakasi qui semblait borné à rester sérieux. Toutefois, ils réussirent à avoir une conversation presque normale dès lors que l’arbalétrier répondit à une boutade de la kunoïchi par une remarque cynique qui fit vitupérer Oboro contre lui. La jeune femme avait un orgueil presque aussi grand que ne l’était son estime de soi. Les deux personnages, bien que se considérant chacun de leur côté comme rivaux depuis la mission catastrophe aux ponts, semblaient avoir une affection l’un pour l’autre que l’on remarquait dès l’instant où on les entendait discuter : On aurait dit un vieux couple et c’en était presque drôle.

Le dernier luron de la bande, n’appréciant pas du tout le moine et le nain qui trainaient à l’arrière tentait plutôt de se rapprocher des deux autres. Il semblait réfléchir au meilleur moyen de les aborder tout en gardant son air de solitaire sûr de lui en toute occasion. Il triturait machinalement sa chevalière tout en essayant de trouver le plan qui lui paraisse le mieux agencé pour s’intégrer discrètement dans cette équipe de fous. Soudain, regardant plus en avant alors qu’Arakasi avait lâché son rôle d’éclaireur un moment pour opposer quelques répliques cinglantes à sa coéquipière, Ceel remarqua plus loin dans la plaine un petit groupe qui semblait avancer à faible allure. Il les voyait à peine mais la taille ne pouvait en aucun cas contrefaire sa théorie. Il en profita pour se trouver une excuse.

« Regardez ! Il y a du monde devant.
-Ce serait ceux qu’on poursuit ? demanda Arakasi redevenu le plus sérieux du monde.
-Impossible, ils se seraient fait chopper par les autres équipes qui nous ont devancées, rétorqua Oboro.
-C’est donc une de ces équipes.
-Non, ils semblent trop nombreux pour n’être que trois, dit Ceel après analyse.
-On ferait bien d’en référer à notre Jounin, non ? Reprit Oboro.
-C’est une mauvaise idée, on agit avant qu’il mette son veto, proposa Ceel.
-Pour qui tu te prends ? On est censés attendre les ordres, gronda Arakasi. »

La majorité l’emportant, ils se retournèrent et allèrent à la rencontre des deux retardataires. Oboro prit la parole pour rendre compte à ses partenaires ce qu’ils avaient découvert. Ryosuke prit le temps de réfléchir un peu à la situation. Et Kalem, sans le montrer, fit de même. Puis, le Jounin prit la parole pour expliquer son plan.

« Nous allons commencer par vérifier ce qu’est et ce que fait ce groupe ensuite nous aviserons en fonction de la réponse, mais si possible on évite une éventuelle rixe et on parlemente calmement.
-Et voilà, râla Ceel, quant on s’en remet à une autorité incompétente, on n’arrive qu’à ce genre de chose.
-Arrête tes conneries, le prévint Kalem, on ne parle pas ainsi de ses supérieurs… Même s’il m’arrive de le faire, je n’accepte pas qu’on dénigre quelqu’un qui essaie de fuir une putain de mission pourrie…
-Je suis juste franc demi-portion, je dis ce que je pense !
-Ralahla, faut tout leur apprendre. Sache que la franchise ne consiste pas à dire tout ce que l’on pense mais à penser tout ce que l’on dit !
-Bon arrêtez de vous battre vous deux, les reprit Oboro.
-C’est beau de ta part de dire ça quand tu emmerdes le pauvre Arakasi tout le temps, lui répondit Kalem.
-Je vais l’étrangl… »

Sa voix fut coupée soudainement, mais elle agita encore les lèvres un moment avant de se rendre compte que plus aucun son ne sortait. Kalem se fendit d’un large sourire ironique à son attention. Elle lui adressa un regard haineux qui aurait pu transpercer du roc. Cependant, les défenses mentales du petit médecin étaient plus solides que du roc, il n’avait strictement rien à faire des intentions meurtrières de sa comparse à son égard. Il s’éclaircit alors la gorge pour prendre part à l’élaboration du plan.

« J’ai ici un petit sérum qui permet d’améliorer la vue durant une dizaine de minutes. Ce pourrait être un plus pour repérer l’ennemi.
-Pourquoi pas, approuva le Soma.
-Je pense qu’étant donné qu’Arakasi est le plus grand de nous tous, il serait préférable que ce soit lui qui prenne le sérum… Proposa Ceel.
-Arakasi, le plus grand ? Je fais au moins dix centimètres de plus que lui !! S’indigna la seule représentante féminine du groupe qui avait récupéré sa voix.
-Très bien, alors ce sera toi qui seras mon cobaye, miss, glissa Kalem.
-Ton cobaye ?
-Oui, la mixture n’en est qu’à un stade très primaire.
-Tu veux dire qu’elle n’a jamais été testée ?!! S’affola-t-elle.
-Nan, mais faut un début à tout !
-Je refuse !
-C’est essentiel pour la réussite de la mission, si tu ne veux pas, nous dirons que c’est à cause de ton échec que la mission a été foutue en l’air.
-C’est hors de question que l’on m’injecte une potion magique dont on ne connait même pas les effets.
-C’est bon, je le ferais, intervint Arakasi, mais si jamais il m’arrive un truc, tu pourras aller pleurer dans les bras de ta mère pour atténuer la souffrance Kalem !
-Aller dans les bras de ma mère, même pas en rêve, je préfèrerais me couper un à un les orteils plutôt que d’aller me faire torturer de la sorte !!
-Bon, donne-moi ce truc !
-T’es pressé ?
-Oui, qu’on en finisse. »

Le médecin activa un parchemin qui fit apparaître sa malle de médecin. Et le terme malle n’est pas exagéré. Le petit bonhomme avait une telle quantité d’antidotes, de remèdes et de médicaments, qu’une trousse ne suffisait pas. Il plongea donc à l’intérieur et fouilla pendant bien deux bonnes minutes avant de ressortir, armé d’une seringue dont la pointe fit reculer Oboro. Il s’approcha d’Arakasi qui s’efforçait de rester de marbre et lui planta l’aiguillon là où il put, c’est-à-dire au niveau des fesses, ce qui était de loin le plus pratique. L’arbalétrier poussa un petit cri et se retourna vers le médecin, furibond. Cependant, il eut de plus en plus de mal à le voir à mesure que sa vue se modifiait.

« Merde, mais qu’est ce qui m’arrive ?
-Regarde au loin ! Conseilla Kalem
-Ah, je vois le groupe comme si je vous voyais vous, c’est comme des jumelles.
-Nan, c’est mieux que des jumelles. Qu’est-ce que tu vois.
-Ce sont trois chariots accompagnés de huit personnes, seuls trois semblent être civils, les autres doivent protéger le convoi.
-Comment ça se fait qu’ils ne se soient pas fait avoir par les autres équipes ? Demanda Oboro perplexe.
-Je pense qu’ils ont du se cacher en prévoyant le coup. Mais ils n’ont pas prévu qu’on serait aussi lents, ironisa Ceel qui avait déjà réfléchi sur la possibilité que ce soient des ennemis.
-Bon, je vois un archer, un balourd, un assez jeune, et deux autres personnes au milieu du groupe, une femme avec une croix rouge et un homme.
-Je prends le balourd, fit Oboro excitée.
-Du calme, la réfréna Ryosuke, on a dit pas de combat.
-Mais ce n’est pas possible autrement, fit remarquer Ceel.
-Si, bien sûr.
-Ben alors, on n’a qu’à se décider de qui on va affronter si jamais les négociations ne durent pas longtemps. Je pense affronter l’archer, décida Arakasi.
-Ben moi le jeune alors, choisit Ceel.
-Je vous les laisse, et je vous couvre si jamais j’y parviens, dit Kalem.
-Nan, tu participes microbe, grogna Oboro toujours pas remise de la tentative de Kalem de l’empoisonner.
-Alors je prends la femme !
-Arrêtez, on ne prend personne, on s’arrange pour ne pas se mettre joyeusement sur la figure, non ? »

Trois d’entre eux le regardèrent un peu dépités, mais Kalem était aux anges, c’était, semble-t-il, la seule personne qu’il était capable d’apprécier, ses décisions collant parfaitement avec la philosophie du nabot, ne rien faire, sauf en cas d’urgence. Ils se concertèrent donc pour un plan pour se faire repérer le moins vite possible et pouvoir parlementer. C’est alors qu’Arakasi intervint.

« Excuse-moi Kalem, mais cette vision est super pour voir loin, mais j’ai absolument pas du tout l’envie de rester comme ça toute ma vie.
-Ben pourquoi ?
-Parce que l’inconvénient c’est que je ne peux absolument pas voir correctement à moins de cinq cent mètres d’ici !! S’énerva le Genin.
-Ah, oui, il faut que je pense à régler ce léger détail, mais t’inquiète, les effets durent de dix à trente minutes selon les personnes, étant donné que les anticorps rejettent plus ou moins rapidement la bactérie que j’ai injectée.
-Tu m’as foutu une bactérie dans le corps ?
-Oui, mais c’est rien… Sauf…
-Sauf ?
-Dis-moi, Arakasi, serais-tu atteint du virus du sida par le plus grand des hasards ? »
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Message par Ryosuke 22/1/2012, 22:25

Note préalable pour Arak': désolé, c'est exactement et exclusivement ce que je t'ai envoyé par mp, pas de surplus aujourd'hui, à priori xD



Le petit monde des ninjas avait son charmant lot de personnalités, rumina le moine en redécouvrant les joies du travail en équipe. Quand on était membre d'un groupe, on y apportait souvent sa patte, sans même s'en rendre compte.

Prenez Kalem, par exemple. Son caractère de cochon synergisait à merveille avec la mauvaise humeur des autres, qu'il décuplait, et ses inventions farfelues apportaient leur lots de désagréments cachés derrière des expérimentations foireuses aux allures de fausses bonnes idées.
Dans un autre registre, considérez Muromachi. Une brute violente et émotive pour qui cogner sur les gens était une réaction parfaitement naturelle et spontanée.

-Comment ça, l'arbat' a le VIH? C'est quoi c'genre d'info, ça sort de ton cul?
-Je dis juste que si son corps ne peut pas retraiter mon injection, eh beh...
-Oooh putain... donc tu veux dire que l'autre...
-Ca peut pas être ta potion qui fait ça, plutôt?, demanda le concerné qui paressait plus calme qu'il ne l'était.
-Dégage de là!

Arakasi recula, de très mauvaise humeur, mais garda son calme. Il fit de son mieux pour, en tout cas. C'était la deuxième fois en deux semaines qu'il se faisait attaquer par sa coéquipière: cette fois, elle venait de lui coller quelque chose à mi chemin entre une gifle et une poussée. L'arbalétrier se jura que si -ou plutôt, que quand- la troisième fois arriverait, il lui ferait regretter furieusement ses actes.

-Bon. Qu'est ce qui te prend, cette fois?
-Ce qui me prend, baltringue, c'est que t'as très bien pu nous refiler ta merde quand tu t'es fais ouvrir le bide, pissé le sang, et qu'on t'a récup'. Kalem, moi et Hisoka, rien que ça!

Amusant la vitesse avec laquelle certaines personnes se souvenaient de ce qui les concernait, grommela l'illusionniste. Elle avait raison. Et quand il s'était fait soigner au camp...

Eh bien, on ne lui avait rien dit, en fait. Il avait pourtant passé la batterie de test règlementaires. La potion de Kalem foirait peut être, tout simplement? C'est ce qu'il lui demanda, sans prêter attention à la genin qui tentait maintenant de s'éloigner Ceel. Le sabreur s'était rapproché, soucieux d'empêcher ses coéquipiers de s'entre-déchirer avant même que le gros de la mission ne débute.

Interpelé, le petit médecin réfléchit longuement, avant de répondre:

-Attends... maintenant que j'y pense, j'ai fais une analyse à ce moment, histoire de vérifier si ton système immunitaire luttait contre un poison ou autre... tu saignais beaucoup, et avec de l'anticoagulant t'aurais fini au cimetière. 'Fin, j'aurais du te rabibocher avec beaucoup plus de matos, quoi.
-Donc je n'ai rien?
-Fausse alerte, ouais.

Arakasi était vaguement soulagé... mais préféra quand même s'éloigner de la kunoichi qui revenait à la charge.

-Crétin, réfléchis un peu avant de balancer des conneries pareilles!

Pour autant, elle se contenta de maudire l'apothicaire en grommelant, sans bouger davantage. L'arbalétrier essaya alors de faire le point sur sa situation, maintenant qu'il avait ingéré la potion bizarre du nain.

Il avait l'impression d'avoir des jumelles à puissance réglable scotchées au visage.
Malgré cela, il s'était accoutumé à sa nouvelle vision, et pouvait pratiquement se déplacer normalement malgré l'effet zoom qui l'affectait: tant qu'il n'avait pas à lacer ses bottes ou manger à la cuiller, tout irait bien. En tout cas, il se sentait prêt à faire des merveilles avec son arbalète... et peut être même avec ses genjutsu, dont il pourrait repérer et corriger les bavures à distance avec minutie. A son niveau, ça n'était pas tant envoyer son chakra particulièrement loin que de le faire proprement, qui posait problème. Par contre, il était cloué à la longue portée pour le temps que ça durerait.

Et à ce propos...

-Je n'en sais strictement rien, lui répondit Kalem. Quand j'ai essayé ma formule, je me suis basé sur un dosage adapté à ma morphologie: rapport poids-taille, dimensions... etc. Et même chose durant les tests précédents sur des cobayes. Sauf qu'avec toi...
-Oui, moi quoi?
-Ben visiblement, le ratio n'est pas le même chez les animaux que chez les hommes. Aucune idée de quand les effets s'estamperont. Faudra que je recalcule tout ça... sûrement des effets de seuil.
-...
-Si tu veux, je peux te bricoler un antidote en urgence... mais je ne promets rien.
-Je crois que je ne vais pas prendre le risque, merci.

Arakasi poussa un soupir. La réponse ne lui plaisait pas, mais tout finirait par s'arranger durant son sommeil. De même, le processus d'élimination de la potion de Kalem n'était pas celui qu'il avait envisagé. Cela, il ne devait le savoir que deux jours plus tard, lorsque son cobaye lui ferait part, inquiet, de l'inoffensive couleur noir ébène que prendrait ses urines.

-Bon, incident clôt, coupa le junin. Arakasi, tu te sens capable de continuer?

Dans toute cette agitation, il y en avait bien un qui ne se sentait pas à sa place.

Jusque là, il s'était contenté de les regarder en réfléchissant. S'il avait fallu empêcher une bagarre entre ses coéquipiers, ou poser davantage de questions à Kalem pour clarifier le problème, il l'aurait fait. Mais maintenant...

Rien que ça lui avait indiqué qu'il allait passer une très mauvaise semaine, à la tête d'une équipe formée d'empoisonneurs d'oxygène qui rebondissaient les uns sur les autres pour geindre et se chamailler. Rien qu'avec ça, il sentait déjà que le plan qu'il avait mitonné au fil de la journée allait être dur à réaliser.
Pour autant, il retint un soupir, et désigna du doigt le groupe de combattants qui conduisait les trois charrettes, à plusieurs kilomètres de là en contrebas de la colline.

-Avec ce que nous a dit Arakasi, nous savons maintenant que ce sont nos ninjas. Reste à voir s'ils sont disposés à parlementer.
-Euh... pas sûre que ça va être facile. J'les vois plus nous coller des taloches à vue, là.
-On les approche lentement et visiblement. Un ou deux d'entre nous vont à leur rencontre tandis que les autres restent en retrait, prêts à intervenir s'ils présentent des... difficultés.
-Et s'ils refusent, on fait quoi?, demanda Muromachi.
-Et quand ils refuseront, on fera quoi?, précisa Ceel.
-On évite une éventuelle rixe et on se retire pour le moment.
-Mieux vaut que vous leur débouliez dessus, non?
-Que ON leur déboule dessus, nabot.
-C'est ce que j'ai dis, grande chieuse!
Je veux dire, quitte à être à portée, comme on a deux-trois combattants de corps à corps...
-Je préfère leur montrer qu'on peut jouer franc-jeu quand on le veut, répondit le junin. Et leur faire comprendre que l'on reste ouvert à un compromis ultérieur.
-Sauf que c'est mé-ga dangereux pour nous. On leur offre nos tronches, là.
-Pas si vous restez avec moi.
-J'ai un doute, objecta Kalem. Le défensif, ça n'est pas dans les cordes de grand monde ici, donc en ce qui te concerne... junin ou pas, tu peux protéger la retraite de tout le monde?

S'il avait voulu mentir, il l'aurait fait. Mais il ne l'envisagea même pas, pour une bonne raison: ils le faisaient réfléchir en pointant du doigt les défauts de sa manoeuvre. Comme il allait s'essayer à la diplomatie, quelque chose de très peu en vogue chez les ninjas, autant prendre la température de ses coéquipiers. Ceux-ci attendaient une réponse à la dernière question posée.

Et son silence signifiait clairement non.

-Dans ce cas, c'est mort, à l'unanimité.
-Pour autant, c'est pas au junin, de prendre les décisions?, objecta le médecin.
-On va dire que sa voix compte double. Encore que pour ma fraise, j'lui collerais un demi-vote, mais j'vous sens pas chaud.
-Arakasi, comme t'es le seul à le connaître, qu'est ce que tu en dis?

L'Hirondawa n'apprécia pas particulièrement être prit à parti comme ça: tous les regards se dirigèrent vers lui. Ceux du moine, en particulier, qu'il allait devoir décevoir, malheureusement.

-Eh bien... j'aimerais que cette idée soit mise en place et réussisse, mais... non. Effectivement, on prendrait pas mal de risques à jouer à ça. Et, honnêtement... je ne pense pas que cela puisse marcher.
-Bon. Dans ce cas, nous allons chercher un autre moyen de régler ça sans heurt.

Même Kalem le lâcha, sur ce coup.

-Ouais, c'est ça, on leur demande avec le sourire, on leur offre des fleurs, tu leur fais un tour de magie, et ils accepteront sûrement!
-Ca ne me semble pas non plus très réaliste, reprit Arakasi à contrecoeur. Vu la situation, ils ne nous écouteront pas. Et... euh... on perd déjà du temps, non?

Le junin tenta vainement d'exposer un second plan qu'il avait préparé entretemps. Sans autre résultat que de braquer toujours un peu plus ses coéquipiers.

-Bordel, on est en guerre et on a un hippie en guise de junin? Allo la terre? Guerre! Ca fait plaisir à personne, mais faut se salir les mains. Soit t'assumes et tu gères, soit t'as pas de couilles et tu dégages, coco.
-Oboro, calme, intima Arakasi. Tu parles à un gradé, là.
-Gradé mon c... bon. Désolée, mais... mwouais. T'es VRAIMENT sûr qu'il est junin, bordel?
-Je t'assure qu'il est très bon...
-Pas possible. Ca pue le piston. Obligé. Soma, c'est un conseiller du village, non?
-Bin euh...
-Te fous pas de moi, c'est le cas.


Autorité.
Visiblement, le junin en manquait cruellement. Ceel et Muromachi n'avaient clairement pas la moindre envie d'écouter ses instructions. Kalem était bien parti pour lui correspondre, mais n'était pas assez dingue pour apprécier ses manoeuvres tordues. Tant pis. Jusque là, il avait majoritairement compté sur Arakasi pour le suivre, mais visiblement, tous étaient trop raisonnables pour l'écouter.
Mauvaise interaction, tout ça.
Le problème, c'était que son ancien coéquipier se faisait trop facilement distraire et entraîner par l'entrain des va-t'en guerre.

-Si personne n'est intéressé, je prends l'archer, fit l'Hirondawa en se joignant au petit groupe qui reprit sa discussion antérieure.
-Vous vous débrouillez comme vous voulez, je prends la femme.
-Uh? Pourquoi ça?
-La croix rouge qu'elle a sur la joue, expliqua Kalem, c'est pour indiquer un médecin, non? Comme en plus c'est une femme, j'ai pas grand chose à craindre.
-Tu veux que je te montre, si les nénettes sont nazes?
-Mais toi t'es une brute, c'est pas pareil.
-Quoi? Vas-y, répète un peu pour voir, barboteux!

-En tout cas, j'ai pas grand chose à craindre. A tout casser, elle utilise des poisons en plus des soins. J'ai de quoi gérer, niveau antidotes.
-Elle n'a pas l'air commode, indiqua Ceel.
-Et il ne faut pas se fier à l'apparence d'un ninja pour en déduire son répertoire, prévint Arakasi.
-Ca dépend. Assez souvent, ça marche.
-Ouais. Regardez Brutasse, elle a le physique du tai...
-Kalem, on aura une petite discussion, tout à l'heure.
-Tu crois que tu m'fais peur? Un jour, je te présenterais ma mère, tu vas voir.
-Bordel, ça veut dire quoi, ça? Sûrement pas!

-Ceel, tu prends le gros tas de muscles, ou c'est Obo' qui le fait?
-Faîtes comme vous voulez, glissa le concerné sans trop d'intérêt.
-Hey, choisissez pas pour moi! J'ai pas envie de me farcir des bleus, bordel.
-Mon petit doigt me dit que le type au centre bricole du ninjutsu.
-Huhu. Tous tes doigts sont petits, Kalem.
-Va chier, lampadaire!
-Grmphl.

-Je peux te laisser l'archer, si tu veux? Oboro?
-Ouaip, là je suis contente, merci bonhomme!
-Dans ce cas, je prends l'homme du milieu.
-Celui qui fait du ninjutsu?
-On a aucune moyen de savoir si c'est le cas, objecta Arakasi.
-Il a le profil pour, insista Kalem. J'ai ausculté suffisamment de ninjas pour apprendre ça.
-J'ai du mal à y croire... enfin, si tu le dis... eh bien je vais faire semblant d'y croire un peu.
-Quoi qu'en fait, je suis pas sûr de vouloir prendre la soignante, se dit Kalem. Kassos devrait battre plus facilement un type qui fait du nin... ou un archer.
-C'est mort pour l'archer, l'est réservé, coco.
-Dans mon état, je me vois mal affronter un taijutsu. Et c'est ta potion qui en est la cause, donc...
-Quoi? L'est très bien, ma potion, c'est toi qu'a pas la bonne taille, crétin!
-Dixit le nain, railla la kunoichi.
-Dixit la girafe hypertrophiée...

Les genin firent durer la joyeuse discussion encore un moment, sans se rendre compte du temps qui passait. Déjà un quart d'heure, étant donné qu'ils s'interrompaient pour changer la composition des duels, écouter les deux têtes brulées s'insulter, scruter attentivement leurs cibles en quête d'indices, et empêcher Muromachi et Kalem de s'étriper l'un l'autre: Kassos, le singe-guerrier du médecin, avait déjà été invoqué, ce qui ne facilitait en rien la manoeuvre.

-Donc, maintenant que Kalem accepte finalement de combattre la croix-rouge...
-La soignante!
-... il reste gros tas de muscle, et le bonhomme élancé, résuma enfin Arakasi en médiateur improvisé. A partager entre Ceel et notre junin. Ceel, qu'est ce que tu en dis?
-Sans avis.
-Bon, dans ce cas...

Arakasi se tourna en direction du rocher, sur lequel s'était installé le junin après sa déception initiale. Il lui faisait un peu de peine, à la tête d'une équipe qu'il était incapable de tenir en place. La dernière fois, la composition de l'équipe lui était bien plus favorable: Thessar s'était révélé sévèrement plus dingue que Kalem, mais uniquement dans le bon, et ne posait aucune difficulté. Yan et lui même n'avaient aucun problème avec l'autorité, et il était inutile de leur en mettre plein la vue pour les faire coopérer. Et quant à Hyûma Sakkaku... il était plus du genre à tirer au flanc qu'à torpiller l'autorité du junin.

Le genin s'en voulu un peu. Peut être tenterait-il de se rattraper en refaisant pencher la balance de son coté, ultérieurement. Kalem devrait pouvoir les suivre sans trop de problème. D'un autre coté, l'Hirondawa ne s'inquiétait pas trop: à la première escarmouche, il s'attendait à ce que le junin se démarque suffisamment pour impressionner ses coéquipiers.

La suite se passerait bien. Il n'y avait plus qu'un unique problème à régler.

Un gros problème, cela dit.

-Euh... où est Soma?

Ils venaient de perdre leur junin.

Même si personne ne regretta véritablement son absence, vu son peu de participation pertinente jusque là... sa disparition était...



De mauvais augure?



Non.



Ils n'imaginaient même pas ce qui se préparait.

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Message par Ryosuke 25/1/2012, 01:45

Mes excuses Arak', toujours rien de neuf. Troisième quart, la suite demain ou dans deux jours...



Cela se passait à plusieurs kilomètres de là. Les combattants Nagaméens avançaient prudemment, conscients du danger qu'ils encouraient. Certes, leur position était avantageuse, loin derrière les lignes du front virtuel, où les escarmouches étaient réellement susceptibles de moucheter sur le terrain. Un vrai petit jeu de positionnement qui tirait violemment sur les nerfs, et où les combattants n'agissaient que quand ils étaient sûrs -ou du moins, convaincus- de remporter leurs combats de la manière la plus brève et violente qui soit.

Pour autant, on n'assignait que rarement cinq ninjas expérimentés à un transport quand tout était sûr.

Trois d'entre eux conduisaient les chariots, tout en restant attentifs à leurs environs. Chacun de ces ninjas était parfaitement formé à la conduite d'attelages de Dodos rutilants, emblèmes des écuries de Kusa et dopés pour l'occasion par de l'avoine et du mais spécialement modifiés par les maîtres apothicaires du village de la roche. Elles n'en avaient pas l'air, mais ces adorables boules de poils étaient, sinon des tueurs, au moins des monstres d'endurance capables de tracter un cadavre de rhinocéros des heures durant en plein désert.

Les deux autres partageaient leur temps entre la surveillance des alentours, la prospection de pièges et d'adversaires embusqués, et les conversations banales et distraites qui leur permettait de passer le temps.
Quand bien même leur mission était "importante" (au même titre que toutes les autres, avaient-ils remarqué), faire preuve d'une vigilance soutenue sur une longue durée était exténuant, et ces ninjas n'étaient pas moins paresseux que de bons mahousards.

Mais même le plus distrait d'entre eux ne pouvait pas rater le moine en bure carmin et indigo qui trainait devant eux.

Accessoirement, il puait le chakra.

-Bonjour, hasarda le mirage d'une voix de rouille, sursautante et saccadée. Vous avez un instant?

L'image était brouillée et lamentable, du niveau typique d'un chunin actif depuis des lustres, qui aurait vaguement maîtrisé le jutsu pour passer son diplôme, et ne s'en serait servit qu'une fois par trimestre depuis. Le moine avait eut affaire à un nombre non négligeable d'entre eux, et eut l'idée à l'une de ces occasions. Le plus dur fut de s'entraîner assidument à créer LE modèle de Clone Bidon™, parfaite moyenne de médiocrité de la classe basse des non-illusionnistes du Yuukan.

Là, Soma visait clairement la vase au fond du panier d'osier. Mais avec ça, il faisait ce qu'il voulait sans se cataloguer membre du top 50 des gendoka du pays.

-Je suis venu vous faire une proposition, et j'aimerais beaucoup que l'on parvienne à un accord. Au nom de mon équipe de mahou.

Les Nagaméens le considérèrent étrangement un instant. Trois d'entre eux s'armèrent instinctivement, et au moins deux du lot -pas forcément les même- armèrent leur chakra. Pour autant, il ne se déplacèrent pas.

-Allez-y toujours.
-Bien. Mon équipe et moi-même avons reçu pour ordre d'empêcher vos convois de passer, comme vous deviez vous y attendre. Et je compte bien faire en sorte de ne pas échouer. Nous pourrions nous battre, mais... je préfèrerais que l'on trouve un compromis.
-Pourquoi ça?
-Je ne pense pas pouvoir réussir à intercepter et détruire l'ensemble de vos caravanes. De votre coté, je doute que vous soyez certains de pouvoir acheminer l'ensemble de vos ravitaillements dans les conditions actuelles. Dans ce genre de situation, chacun s'imagine être plus fort ou plus rusé que le groupe d'en face, et agit en conséquence... ce qui est impossible. Je n'ai pas envie de mourir ici, m'en voudrais qu'un membre de mon équipe en fasse de même, et préfèrerais que vous vous en tiriez vous aussi à bon compte.

Il avait beau s'être pas mal renseigné sur le sujet, Soma était naturellement doué pour le mensonge, un outil dont il usait massivement mais sans abus. Ca n'était même pas lié à son apparence ou à sa voix. C'était plus qu'on le flairait vraiment ainsi.

Étrangement, c'était un talent qui se révélait presque aussi utile lorsqu'on disait une vérité que les interlocuteurs du moment n'étaient pas disposés à accepter. Et dans tout ce qu'il venait de dire jusque là, le moine était réellement sincère.

-Sur une autre échelle, je pense que votre armée a besoin de ces chariots pour tenir le coup. Ils contiennent des vivres, de l'eau, des fournitures médicales et... plusieurs caisses de tabac et alcools forts qui seront probablement revendues en dessous de table. Vous avez au moins un contrebandier dans votre groupe.

Soma savait très bien de quoi il parlait: il avait rapidement fait l'inventaire en main propre juste avant de préparer sa petite intervention. Les Nagaméens ne réagirent que très peu à cette annonce, exception faîte de l'unique femme du groupe, celle marquée d'une croix rouge sur la joue et arbitrairement désignée "infirmière" par Kalem, qui sourit largement. C'était la huitième fois qu'un de ses paquets se faisait repérer en l'espace d'un mois. Certains de ses coéquipiers récurrents passaient toujours sur ses magouilles, et les autres ne la soupçonnaient généralement pas, mais que cela soit un ennemi qui se charge de dénoncer la cargaison...

Elle abandonna le mahousard du regard, l'espace de quelques secondes, pour sonder deux de ses coéquipiers qui feraient de suite le lien. Oui, à la tête qu'ils faisaient, elle allait encore se faire râler dessus pendant plusieurs jours.

-Merci de l'info, répondit ironiquement l'un des concernés. On surveillera, à l'avenir.
-L'état major essaie de traquer les petites contrebandes du genre, plaisanta la fautive... normalement, vous toucheriez une prime de 200 ryos, mais je doute qu'ils acceptent.
-Bref, c'est quoi, votre deal?, questionna un autre, plus droit au but.
-Vos chariots. Vous en transportez trois par trajet: en y allant largement, je dirais que trois chariots vous permettront de pouvoir poursuivre votre avancée en prolongeant votre avantage, que deux vous mettront sur un pied d'égalité avec nous, et qu'un seul vous suffira pour tenir le coup durant une retraite.

Les shinobi envisagèrent rapidement la chose. Le bilan du moine était réducteur, mais le raccourci n'était pas forcément loin de la réalité, si l'on considérait ses chiffres comme des moyennes de l'ensemble des caravanes. Une chose était sûre en tout cas, c'était que leur état major avait volontairement divisé les convois afin d'éviter de tout perdre d'un coup: séparés et dispersés, les convois étaient bien plus facile à gérer à la façon traditionnelle des ninjas. En conséquence, ils s'attendaient parfaitement à ce que des compensations s'opèrent entre les pertes de ceux qui tomberaient sur les plus gros contingents de mahou, et ceux qui parviendraient à filer doux en écrasant une moindre résistance.

Gardez ce point en tête, parce qu'il était à la base du plan B du moine. Ou plus exactement, du plan A bis.

Pour les Nagaméens, l'important restait toutefois d'acheminer le plus grand nombre de convois possible.

-Nous sommes en guerre, et vous attaquez le Yuukan. Je pense que forcer votre retraite et vous laisser partir serait raisonnable... mais vous n'accepterez pas aussi facilement, et avez pour le moment une bonne marge de manœuvre pour marchander.
-Où voulez-vous en venir?

Le Nagaméen avait plus ou moins saisit la chose, mais n'était pas sûr de ce que voulait faire passer le mahousard.

-Je vous propose de faire en sorte que mon équipe vous laisse passer tranquillement, sur la zone que nous devons couvrir, et que nous fassions de notre mieux pour dévier les autres équipes de notre armée qui pourraient s'intéresser à cette zone. Pas de coups fourrés, et l'on vous soutien en cas de besoin... sans bien sûr nous en prendre directement aux nôtres.
En échange, je souhaite que vous réduisiez le nombre de chariots que vous escortez lors de chaque trajet. Un serait l'idéal, mais je devine qu'en cas d'accord, vous alternerez entre un et deux convois par trajet.
Maintenant, si cela ne vous convient pas, vous pouvez me demander toutes les clarifications que vous souhaitez, et poser vos conditions comme vous l'entendez. Garanties incluses.

Sans compter qu'il avait déjà réfléchi à plusieurs manières de tenir son équipe occupée si jamais les Nagaméens acceptaient de jouer franc jeu dans son scénario. Dans le même temps, même s'ils tentaient de le doubler, il avait ses joker.
Un sournois qui mettait ses magouilles au service du bien-être collectif, ça donnait souvent des choses étranges et compliquées, songea le moine. Tant pis, il apprécierait le spectacle seul.

-Bien sûr. Et qu'est ce qu'on y gagne?
-Vous y gagnez la certitude de pouvoir faire passer un nombre minimum de chariots, c'est à dire potentiellement plus que si toutes vos caravanes étaient arrêtées. Et vous vous épargnez le risque d'une embuscade lors de ces traversées. Personne ne sera blessé dans toute cette affaire.

Ben voyons. Les cinq ninjas se consultèrent sommairement, en restant sur leur garde, mais cela ne fut que pour s'assurer qu'ils étaient tous bel et bien du même avis. Le mahousard leur avait peut être expliqué qu'ils n'avaient aucune raison de se croire capables de défendre leurs chariots, mais ça ne les avançait pas à grand chose. Et même si cela sonnait vrai, ils avaient trop de chances de se faire piéger pour accepter quelque chose de ce genre.

Qu'est-ce que lui et son équipe avaient à y gagner? Economie d'efforts et de risques, sûrement, mais ça ne s'arrêtait sûrement pas à cela, contrairement à ce que le moine avançait.

-Votre réponse?

Mr Ninjutsu -tel que décrit par Kalem- se contenta de lever la main, en réponse aux paroles que lui avait transmis imperceptiblement l'armoire à glace en parallèle de leur concertation. Si ça n'avait pas été fait par genjutsu, le moine n'aurait rien perçu de suspect. Et au même instant, un essaim de lianes cinglantes jaillit du terrain entourant le chariot pour se propulser en avant, fouettant l'air de leurs mouvements vifs et désordonnés. Elles traversèrent le mirage sans s'arrêter, et continuèrent leur route jusqu'à bifurquer d'un coup en direction des arbres.

Le moine regarda sa seconde copie, nettement plus élaborée se faire traverser de part en part pour les végétaux qui se déplaçaient tantôt à l'air libre, tantôt en creusant des sillons terreux. Visiblement, c'était loupé pour la transaction.

Et le chakra qui l'entourait... suggérait futon de manière non équivoque.

-Bon. Mon prisme de phase n'aura pas servit à rien, au moins. Mokuton, n'est-ce pas?

Cette copie, contrairement à la première, correspondait bien davantage à ce que le moine pouvait faire quand il voulait du bon. Suffisamment bon, d'ailleurs, pour qu'un jutsu de détection la confonde avec un original. Soma cru comprendre que c'était le nindoka qui faisait également office de pisteur, mais était bien incapable d'en discerner le fonctionnement. Il se retira donc tranquillement, laissant son double les distraire encore quelques instants.

C'était délicat, de parlementer. Les ninjas n'étaient absolument pas formés à ce genre d'évènements. Ils passaient en grade dès lors qu'ils avaient assez de coffre et de succès au compteur, mais cela ne semblait pas si difficile que ça, pour le moine. Au moins en ce qui concernait les missions réussies: dans la plupart des situations qu'il avait traversé, tout se réglait rapidement quand on trouvait la bonne opportunité. Sans compter qu'avec le système de rang, les missions étaient habituellement à l'avantage des ninjas, sauf mauvaise surprise.

-Dans ce cas, nous allons commencer par nous affronter de manière... conventionnelle. Pour autant, ma proposition tient toujours. Si, lors d'un des trajets suivants, vous vous avancez avec un seul chariot dans votre convoi, je considérerais que vous êtes prêts à accepter un accord.

La copie était désormais enlacée par les lianes, qui s'étaient recouvertes d'épines entretemps. Pour autant, elles continuaient de passer au travers. Les Nagaméens échangèrent des invectives, mais Ryosuke était trop loin pour les entendre, maintenant. Il ne se priva pas d'augmenter le volume de son propre mirage, toutefois.

-Pour l'instant... regardez donc au dessus de vous. Et quittez très rapidement les lieux.

Les Nagaméens obtempérèrent avec précaution, gardant malgré tout un oeil sur le moine... et leurs alentours.

Mais l'instant suivant, ils ne se soucièrent plus le moins du monde de ce qui pouvait les entourer.

Trois boules de feu aussi larges que leurs convois s'approchaient rapidement d'eux, effectuant régulièrement des cercles pour recadrer leur trajectoires, dans un genre de sinistres météores à têtes chercheuses.
Les shinobis eurent à peine le temps de détacher les dodos et de s'élancer loin de leurs cargaisons que les amas de braises et de cendres effectuèrent un ultime virage et fracassèrent les convois de bois. Au même instant, trois parchemins explosifs rugirent de concert, placés un peu plus tôt par le moine lors de son examen de douane.

-Vous venez de perdre trois chariots. Un de plus que si vous aviez accepté mon offre. Deux de plus que si vous aviez étés convaincants. Mais vous êtes toujours en vie. En conséquence, je vous souhaite sincèrement de ne pas commettre d'erreur, termina le moine en effritant progressivement son image le plus théâtralement du monde.

Bon. Avec ça, les Nagaméens devaient maintenant le prendre mille fois plus au sérieux que n'importe quel mahousard.

Sans compter sur le fait que s'ils parvenaient à intercepter plusieurs convois d'affilé, les défenseurs seraient nettement plus susceptibles d'accepter son offre. L'intimidation avait commencé.

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Message par Ryosuke 29/1/2012, 02:00

Intéressons-nous maintenant au sort des genin, laissés dans l'ignorance totale des agissements de leur supposé chef d'équipe.
Ceci arriva quelques minutes avant que Soma ne prenne contact avec la faction adverse.

-Putain mais merde, quoi! Arak', ton junin est du genre à aller bouder quand il est contrarié, ou quoi?
-Eh bien..., commença l'Hirondawa, ne sachant plus comment couvrir son supérieur.


"Mes excuses pour le retard... nous allons pouvoir reprendre les détails de notre organisation à venir, depuis le départ. "


Les genin sursautèrent à l'annonce soudaine. La voix s'était élevée de nul part et de partout à la fois, sans aucune origine discernable. Chacun reconnut l'intonation paisible et traînante de leur chef d'équipe, qui les avait abandonné sans leur fournir aucune raison de faire quoi que ce soit.

Lorsqu'ils s'en rendirent compte, ce ne fut pas beau à voir. Ils avaient d'abord scruté les environs, puis imaginé qu'il ne tarderait pas à revenir après une hypothétique pause pipi ("s'il a pas de boules, on peut aussi supposer qu'il a une petite vessie?"). Kalem fut le premier à avancer le plus gênant: le moine aurait mal prit le fait d'être ignoré, et serait trop vexé pour daigner continuer pour le moment.
Alternative: il souhaitait faire cavalier seul.
Autre possibilité, moins sympathique mais trop probable pour qu'ils soient tranquilles: quelqu'un venait de le liquider pendant qu'il était à l'écart, et rodait maintenant autour d'eux. Cette hypothèse les avait longuement retenu de se disperser quelques minutes pour quadriller la zone à sa recherche.
Pas fous, les genin.

En tout cas, il ne leur avait donné aucun signe de vie depuis sa disparition.

Jusqu'à maintenant.

"Notre mission doit durer cinq jours. En plus de nous, une trentaine de ninjas ont été affectés à l'interception des convois de ravitaillement. Pendant ce temps, le corps de l'armée principale..."

-Euh... chouette blabla, mais... il va nous raconter tout ce qu'on sait déjà?
-Je crois que c'est du pré-enregistré, expliqua Arakasi qui trouva enfin la source du chakra.

Il ne savait pas s'il devait être flatté ou se sentir perdant lors d'une mise à l'épreuve, mais c'était sur lui que le moine avait décidé d'apposer son chakra. Et le genin ne s'était rendu compte de rien jusqu'au déclenchement du... jutsu, ou peu importe comment s'appelait la manipulation.

-Et l'activation, c'est un minuteur, sur mot magique, ou bien..?
-Il a décidé de l'activer lui même. Manuel, compléta l'illusionniste en sondant le jutsu.
-Ca veut dire qu'il traîne pas trop loin, n'est ce pas?
-Fichu tordu, attend qu'on te débusque et tu vas bouffer de l'hectopascal à la louche...

-Euh... normalement oui, Kalem. J'imagine.
-Je crois qu'il arrive maintenant à l'essentiel, interrompit Ceel.

"Je viens d'obtenir confirmation par un de nos éclaireurs du fonctionnement des Nagaméens. Un même convoi est escorté par plusieurs équipes, qui se relaient tout du long de la traversée en faisant des allez-retours sur un territoire délimité. Imaginez qu'un convoi est escorté du point 1 au point 2 par une équipe A. Une fois arrivée à destination, l'équipe A confie les chariots à une équipe B, qui se chargera de l'escorter pour la suite du voyage. Pendant ce temps, l'équipe A retourne à son point de départ, où un nouvel assemblage de transports attend d'être escorté.

Tout ceci a été probablement fait pour familiariser les équipes avec une tranche de terrain spécifique: ils ne sont pas dans leur pays, contrairement à nous.

Pour cette raison, nous ne devrions normalement rencontrer que les mêmes ninjas dans cette zone. En conséquence, je vous conseille de ne pas tuer nos adversaires lorsque vous embusquerez leurs chariots. Ils tenteront de les défendre, et vous montreront leurs jutsu, méthodes, expertises et faiblesses à ces occasions. Plus nous auront d'information sur une même équipe, plus nous pourront agir facilement. La réciproque est vraie, mais nous sommes dans une situation où nous avons l'avantage de l'initiative. Et deux illusionnistes dans l'équipe pour brouiller mes informations que nous leur offrirons. Chaque échange, chaque contact sera à notre bénéfice.

En parallèle, d'autres équipes de Nagaméens arpentent le terrain, sans escorter de caravanes. Eux, ils servent de troupes mobiles chargées de traquer et d'éliminer... nous.


Tiens. Ca, les genin n'en avaient pas entendu parler. Probablement parce que seul le junin s'était vu offrir un genre de petit talisman, sous couvert d'une innocente paire de chaussettes, qui lui permettait d'être contacté à tout instant par l'équipe d'éclaireurs infiltrés, qui se démenaient pour obtenir la moindre bribe d'information.

"Je vous propose d'accélérer légèrement les choses. Pour simplifier la tâche de nos coéquipiers, nous allons nous charger de ces troupes mobiles. D'abord les inciter à s'intéresser à nous, puis à perdre du temps à notre recherche. En cas de rencontre, les mettre sous pression et les décourager en les submergeant. Idéalement, leur donner assez d'arguments pour les inciter à appeler des renforts, et les rediriger n'importe où. Plus vous serez efficaces pour arrêter les ravitaillements, plus longtemps ils seront convaincus que l'on en vaut la peine. Bien sûr, cela signifie que nous serons très occupés, avec peu de temps pour récupérer."

Ceel et Arakasi restèrent silencieux, méditant sombrement sur les conséquences d'une telle action. Kalem et Muromachi, au contraire, ouvrèrent la bouche en signe de protestation, et cherchèrent du regard un signe du junin, n'importe quoi susceptible d'entrer en contact avec lui, et de lui faire savoir quelle haute estime ils avaient de lui et de sa mère sur plusieurs générations.

"En ce qui concerne les trois chariots que nous avons vu tout à l'heure, je suis actuellement en train de m'en occuper."


La voix marqua une énième pause, qui paru pourtant clairement anormale dans l'ensemble. Les mahousards crurent un instant que le moine avait raté sa manipulation... à l'exception d'Arakasi, qui pouvait lire dans le coeur du jutsu. Ce dernier hésitait uniquement entre deux versions possibles.

"Puisque vous souhaitez, à l'unanimité, recourir à la force... je viens de leur déclarer l'ouverture des hostilités".


Au loin retentit une explosion fracassante: le moine venait d'échouer sa transaction relatée ci-dessus. Du haut de leur promontoire, les quatre mahousards firent volte face, dirigeant leur regard vers l'emplacement des chariots qu'ils avaient longuement souhaité attaquer.

Tout ça n'était plus qu'un tas de toiles incendiées, désormais. Et, au dessus des trois sphères incendiaires qui s'étaient abattues sur le convoi Nagaméen, un long dragon serpentin, constitué de braises et de cendres, flottait mollement à la cime des arbres, probablement la cause de cette exaction. L'animal ne resta en l'air qu'une dizaine de secondes au total, mais la vision de ce monstre volant perdura longtemps dans l'esprit des spectateurs des deux villages.

"Voilà pour la présentation. Préparez vous, je pense que nous avons entre quatre et cinq heures avant qu'ils ne reviennent à la tête d'un autre convoi. Je vous rejoindrais pour de bon lorsqu'il s'agira de jouer à cache-cache... commencez à nous aménager le plus grand nombre possible de cachettes en attendant. D'ici là, je vais tenter de leurs envoyer encore quelques invitations, puis vous contacterais."

Même s'il trouvait ce plan très mauvais et bourré de failles, Arakasi ne put s'empêcher de sourire devant la création du moine. Les trois autres, au contraire... Kalem flairait un bordel monstrueux à venir, Ceel sentit bien qu'il avait pioché la mauvaise équipe sur cette affaire, et Muromachi... employa des mots tels que nous ne les retranscrirons sûrement pas.

L'Hirondawa n'était pas destiné à s'en arrêter là, pourtant. Trois minutes après que la conversation des genin soit terminée, il découvrit pourquoi le moine avait choisi d'en faire la balise de son jutsu.

C'était probablement parce qu'il n'y avait pas qu'un seul jutsu. Le genin entendit un second message, calibré pour émerger après le premier et uniquement si le ninja n'était pas occupé par un de ses coéquipiers.

La voix du junin émergea clairement dans le silence du bosquet où ils se planquaient. Etrangement, ses coéquipiers ne remarquèrent rien, et un rapide examen lui permit de comprendre que le son n'était perceptible qu'autour de sa tête... ou quelque chose du genre.

"Et maintenant que j'ai motivé les autres à mettre les bouchées doubles, voilà un petit complément pour toi, Arakasi."


Le genin fut ainsi mit au courant du plan du junin, tel qu'il avait été expliqué aux Nagaméens, ainsi que du marché qu'il prévoyait de passer avec eux. De même, il apprit quels avaient étés les déplacement que le moine avait prévu de faire pour les rejoindre et s'éloigner d'eux.

Au contraire, il regretta de ne pas avoir été mit au courant de ce que le moine avait prévu sur le long terme, et comment il occuperait sa journée d'ici à ce qu'il rejoigne le gros de l'équipe.

"Dernier point... vous me retrouverez dans la petite clairière en contrebas du ravin. Le carré H-16 sur la carte. Tu les préviendras vers dix-huit heures, je préfèrerais rester seul avant cela. Ne vous préoccupez pas du repas, je me charge de tout. Dis leur que je t'ai envoyé un clone pour te transmettre le message, et qu'il a disparu une fois sa mission accomplie.
Pour finir... bon courage, j'imagine."

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Message par Arakasi Hirondawa 15/2/2012, 00:21

«-Tu es sur que ça va Arakasi, tu as l'air bizarre?
-Merci Ceel, je réfléchissais, c'est tout.
-C'est peut être un contrecoup de la potion. Tu es sur de ne pas vouloir un antidote de fortune?
-Surtout pas Kalem, je commence à piger le fonctionnement.»

Le genin était perdu dans ses pensées. Ryosuke l'avait chargé d'une responsabilité supplémentaire.

En attendant, il l'a facile. Ce n'est pas lui qui doit gérer Oboro et les deux hurluberlus... En plus, il ne me l'a pas affirmé officiellement. Ce qui complique le truc. Si j'ai l'air de prendre le commandement, sur que ça va la vexer et qu'elle fera tout pour saper le plan.
Bon courage … Mouais, je vais en avoir besoin...!


«-Le mieux serait de se séparer en équipe de deux, vous ne pensez pas? Fit Oboro.
-J'y réfléchissais aussi, fit Ceel.
-Je veux Ceel!
-Pourquoi moi?
-Plus aimable et marche moins vite!
-Oboro?
-M'en fou...
-C'est flatteur ça...
-De toutes façons, les coupa Arakasi, il est hors de question que l'on se sépare. Au cas ou vous l'auriez oublié, il y a des ninjas hostiles dans les environs. Et ce genre de feu de joie, fit-il en désignant le reste des chariots, à du les attirer comme la lumière attire les papillons...
-Rholala, le rabat-joie!
-Et s'ils nous retrouvent tous les quatre, demanda Ceel.
-Prédatorobo s'en chargera! Elle cogne tout ce qui ne porte pas de bandeau Mahousard Et parfois même ce qui en porte ...
-On leur balance Kalem dans les pattes. Pour le coup, ça les fera fuir...
-Ils vaux mieux qu'ils nous retrouvent tous les quatre, plutôt que par groupe de deux. Déjà, on aura une chance supplémentaire de survie.
-Parles pour toi, Oboro veut ma mort...
-Voyons Kalem! Qu'est ce qui te fait dire ça ...
-Et quand vous aurez fini, on pourra y aller, fit Ceel.


*
* *

Les genins avaient (enfin!) décidés de se diriger vers une zone boisée, au sud-est de leur carte. On la percevait comme une petite colline, qui s'élevait en pente douce avant de redescendre. Ce n'était pas le point le plus élevé de la zone qui leur avait confié, mais cela serait suffisant pour pouvoir guetter les environs. De plus, la végétation rendait le camouflage et la dissimulation aisé pour un petit groupe expérimenté.

-Y m'énerve! ragea Oboro en marchant à grands pas, ouvrant la voie avec l'arbalétrier. J'comprends vraiment pas pourquoi on doit se préparer à se terrer comme des lapins! On devrait leur rentrer dedans en profitant de l'effet de surprise! Une embuscade rondement mené et après on en parle plus! Fini! Kapout!
-Excellente idée, railla Arakasi. Et après, ils enverraient une autre équipe plus puissante sur lequel nous n'aurions aucune information.
-Parce que là, on a des informations?!
-Nous? Non. Mais Ryosuke certainement. Tu n'a pas vu ce qui est arrivé à leurs chariots? Il n'aurait pas fait ça sans récupérer quelques infos.
-T'est optimiste là? Déjà que je me demande comment il a fait pour faire sauter les chariots...
-Bof, ça, c'est la base. Il s'est rendu invisible, a infiltré leur camp et à du miner leurs chariots 'fin j'imagine. L'enfance de l'art quoi...
-Mais oui, bien sur... Prétentieux... Il peut vraiment se rendre invisible?
-Oui, ce n'est pas très difficile pour lui. Et puis je ne suis pas prétentieux, réaliste. Mais chacun sa spécialité. Toi, c'est l'assaut frontal et le corps-a-corps. Les genjustsukas sont juste plus subtil! C'est comme cette connerie de planques...
-Tu viens de dire que c'est une bonne idée!
-Oui, c'est pas mal. Mais pour moi, c'est inutile. Alors pour notre juunin, n'en parlons même pas... Les planques, c'est essentiellement pour vous...
-Tu peut te rendre invisible? Fit la kunoichi, pour le coup intéressée.
-Non. J'en suis incapable... Je fais dans un autre style. Comment dire? Je me « fonds» dans l'environnement. Ouais, c'est le terme.
-Tu me montres?
-Pourquoi faire?
-Beuh, j'sais pas. J'pensais que ça t'aurais plu de me faire une démonstration. Mais si tu veux pas, j'comprends hein...
-Bon, si tu insistes... Mais pas plus de quelques secondes. Parce que bon...

Arakasi s'éloigna de quelques mètres et s'accroupit parmi les branchages. Il inspira profondément une ou deux fois et se concentra... Avant de se volatiliser!
Enfin, il n'avait pas vraiment disparu. Il avait juste était remplacé par un rocher couvert de mousse qui trônait fièrement dans le sous-bois.

-Arakasi a disparu! cria Kalem, ne le voyant plus avec Oboro.
-Mais non, fit le genjutsuka en arrêtant sa démonstration. Je montrais quelque chose à Oboro!
-Ah ouais, super. Très drôle... Dépêchez vous, on a quand même du boulot!
-Dis-donc, nain de jardin, rappelles moi qui est devant et qui est à l'arrière ici! Alors au lieu d'utiliser ta grande bouche, sert toi plutôt de tes petites jambes hein?

Le plus petit des genins marmonna une flopée de grossièretés qui s'interrompirent, ou du moins diminuèrent fortement, quand Oboro le regarda méchamment.


*
* *



Dans une région reculée de Yuukan, il y a des centaines d'années, un tremblement de terre se produisit, modifiant la géographie locale et faisant s'écrouler une partie d'une paroi rocheuse. Le temps et l'érosion firent leur œuvre. Et beaucoup, beaucoup plus tard....

-«P'TAIN D'BORDEL D'POURRITURE D'FIEL DE CHIOTTES C'EST QUOI CETTE MEEEEEEEEEEEEEE...» fit Oboro.

La kunoichi était tombé dans un précipice. Elle avait voulu voir ce qu'il y avait après l'amas de pierraille qui se trouvait devant les genins et que ceux-ci s’entêtaient à vouloir contourner. «Le plus simple serait de l'escalader» avait-elle dit. Les autres n'avaient put que la suivre dans son escalade. La jeune femme était arrivé la première en haut et avait fait le pas de trop.

Elle avait dévalée la pente et ...

-Kalem?!
-Même pas en rêve, elle s'y est mise toute seule, elle en ressort toute seule!
-Ceel alors??
-J'irai certainement pas la chercher dans ça!
-VOUS ÊTES DES MECS OU QUOI? RAMENEZ VOS MICHES PRESTO, J'VAIS SUREMENT PAS CREVER LA!

«Là», c'était un tas de ronces, de genêts, d'orties et de plantes urticantes en tout genres, qui reposaient bien tranquillement au fond de l'éboulis. Malheureusement pour elle, c'était justement là-dedans qu'Oboro était tombée. D'une certaine manière, ils avaient amorti sa chute et lui avaient épargné de s’abîmer sur la caillasse alentour. Pour autant, la kunoichi était lacérée de nombreuses entrailles qui, bien qu'inoffensives, était particulièrement désagréables.

-C'est bon, j'y vais, fit Arakasi.

Le jeune homme descendit lentement et précautionneusement le tas de rocher et s'approcha de la kunoichi, empêtrée dans les ronces comme un papillon dans une toile d’araignée.
Après s’être échiné à libérer les membres de sa camarade à coups de dagues, Arakasi laissa finalement Oboro achever de se libérer. Celle-ci exprima sa colère à coup de hachettes sur le taillis pendant de nombreuses minutes, s'arrêtant parfois pour pester avant de reprendre de plus belle, pendant que l'Hirondawa reprenait son souffle, assis sur un rocher.

-Ça y est, tu t'es assez défoulée?
-Nan.
-...
- Mais on peut y aller, ouais.

Oboro avait beau être couverte d'égratignures, cela ne l’empêcha nullement de gravir l'éboulis en sens inverse avec facilité, au contraire d'Arakasi. Celui-ci peinait, handicapé par son épaule et la fatigue. Voyant cela, la jeune femme ralentit sensiblement le rythme et aida le genin. Aussi bien dans les passages les plus difficiles que pour des obstacles triviaux.

-Ca va, merci. Pas besoin de...
-Arakasi?
-Hum?
-Je veux, déclara-t-elle simplement. Ok?


*
* *


-Et ben, enfin!
-Kalem arrêtes, c'est pas le moment, le coupa Arakasi, légèrement irrité. Si tu n'as rien d'utile à dire, tu la boucles!

Oboro se retint de hurler sur le médecin, agréablement surprise que l'illusionniste prenne sa défense. Kalem non plus ne répondit rien: de ce qu'il avait put voir jusque là, Arakasi ne s'énervait habituellement pas. Aussi resta-t-il silencieux, préférant ne pas éveiller la bête, et s'affaira auprès de la genin pour lui apporter quelques soins. La peur et l'adrénaline avaient terminé leur effet, et celle-ci commençait maintenant à ressentir une douleur dont elle se serait bien passée.

-Nous non plus, nous n'avons pas perdu notre temps, fit Ceel. Regardes, là haut, il y a une faille dans le rocher. Je suis monter voir, et la fissure s'élargit en une sorte de boyau de deux-trois mètres de larges. Elle se prolonge sur une demi-douzaine de mètre peut-être. Ça ferait une planque idéale. De là-haut, on serait quasiment invisible. Même si on ne verrait pas grand-chose des alentours.

-C'est bon, retenez bien l'emplacement. On reviendra ici si on ne trouve pas autres choses. Et maintenant, on se dépêche. Il nous faudrait diversifier les planques...


*
* *


-Stop, décréta Kalem. Hors de question que je fasse un pas de plus!

Après une marche plus qu'exténuante pour lui, les autres ayant l'air de tenir le coup assez bien -Oboro et Arakasi malgré leur aventure précédente- le médecin n’arrêtait pas de pester et de râler de façon de plus en plus audible. Choses qui avaient le don de pousser ses coéquipiers à bout.

-Tu continus à marcher où je te fous mon pieds là où je penses!
-Niet girafonne! Tu me portes où je m’assois!

Ceel et Arakasi soupirèrent à l'unisson. Au contraire, la kunoichi jeta un regard haineux au nain. Elle s'avança en direction du genin, une lueur meurtrière dans les yeux. Kalem recula précipitamment, anticipant ce qui allait lui arriver. En faisant cela, il trébucha et s'écrasa au sol.
Oboro se pencha et le saisit par le col. Le relevant jusqu'à se trouver nez-a-nez avec lui.

-Tu vas faire quoi le gnome?
-Rien. Je ne fais plus rien faire! J'ai trouvé la cache, vous vous arrangez entre vous pour l'aménagez...
-Ah bon? Et elle est où cette cachette? Vas-y mon «grand» explique...
-Là! Exulta fièrement Kalem en pointant du doigt … un roncier!
-Ça?! Fit Oboro en le laissant tomber sur ... fondement … C'est un buisson ça!

Pas exactement. En fait, le terme de roncier était plus proche de la vérité que celui de buisson. Et quel roncier! Des épines de plus de vingt centimètre, pointues comme des poignards! Un buisson épineux dense, aux feuilles épaisses. Des fruits rouges charnues étaient visible entre les longues épines. Le roncier était beau, certes, et énorme aussi. Mais il ne méritait certainement pas le terme de cachette...

-Oui! Exulta le genin. Ça a l'air d'un buisson! Ça ressemble à un buisson! Tout le monde pense que c'est un buisson! Les ennemis aussi penseront qu'il s'agit d'un buisson! Mais ce n'est pas un buisson!
-Tiens, c'est vrai, persifla Oboro. Maintenant que tu le dis, c'est vrai que ça ressemble plutôt à un dragon dans un magasin de porcelaine! Mais la différence est minime hein...
-Et gnagnagna...
-Euh... Kalem, tu pourrai expliquer?
-Il faudra bien, sinon madame-paire-d'échasses comprendra pas...
-Explique!
-Bon, facile. Alors qu'Oboro tentait de … Hum, bon. Tout-à-l'heure, en étant plus près du sol, j'ai pu voir qu'il il y avait une cavité sous les piquants... Donc en modifiant un petit peu l'intérieur... En enlevant quelques ronces et en camouflant l'entrée, ça devrait passer! Fit le petit genin, tout content de sa démonstration.

Ceel se pencha et regarda à l'emplacement que désignait Kalem.

-Il a raison. Bon, on s'y met?
-On est obligé? protesta Oboro.
-Tu as une meilleure idée? Non! Bon, alors on prends ça, trancha Arakasi.


*
* *


Pendant près de toute l'après-midi, tous les genins se relayèrent afin d'élargir, améliorer, camoufler leur «nid douillet», ne s'interrompant que pour râler quand ils se piquaient (Oboro), en avaient marre d’être à genoux (Ceel), étaient fatigués et aller faire le guet (Arakasi grâce aux derniers restes de sa vision «longue-vue»).
Enfin, tous les genins sauf Kalem qui affirmait qu'il «avait déjà trouvé l'abri et qu'il n'allait pas tout faire! Nanmého!».


*
* *


-Ça y est! On a fini! S'exclama Kalem.
-ON a fini! Toi …
-Chacun ses capacités!
-T'aurais était parfait pourtant! T'aurais pas eu besoin de te baisser...
-Girafonne!
-Nabot!
-On fait quoi? Demanda Ceel à Arakasi.
-On va aller rejoindre le juunin.
-Excellente idée! Fit Oboro, en changeant de victime. Parce que tu sais où il est! J'ai deux mots à lui dire! Et quelques coups de pieds à lui filer à un endroit où il les sentira...
-Il est en zone H-16 sur la carte, lâcha calmement le genin.
-Comment tu sais ça?
-Un de ses clones m'a envoyé un message.
-*Dis-donc, t'en as beaucoup d'autres des infos en réserves comme ça ...?
-Tu aurais pu nous en informer avant, fit Ceel.
-Ça n'aurai rien changer. On y vas? Parce que c'est pas a coté...


*
* *


-Je pars en éclaireur, fit Oboro.
-Tu as vraiment de l'énergie à perdre, commenta Kalem.
-Et tes oignons! De toutes façons, j'en ai marre de marcher...
-C'est sur que faire l'éclaireur à la nage, c'est beaucoup plus pratique... A moins que tu ne saches voler...?

Pour une fois, la kunoichi ne pris même pas la peine de répondre, choses qui surpris ses coéquipiers.
Au lieu de ça, elle farfouilla dans ses affaires et en sortit un parchemin.
-Tu vas faire quoi avec ça? Demanda Arakasi, intéressé.
-C'est un parchemin d'invocation. Offre spécial guerre. Pour moi, c'est un clan du dodo. Et des dodos de compét', pas un de ces gros poulets d'élevage...
-Donc tu vas utiliser ce parchemin pour appeler des dodos? fit Ceel.
-Un seul. 'fin je crois. Si il y en a plusieurs, tant mieux... Allez, viens! commença à s'énerver la jeune femme.

Et dans une explosion de fumée des plus bel effet de effet (du classique, mais toujours efficace pour attirer le client), un dodo apparut.
Des plumes soigneusement lissées et nettoyées, un bec et des ergots resplendissants,... Tout semblait indiqué le dodo en très bon état. Pour fidéliser le client, le clan de l'animal avait décidé de jouer sur la qualité...

-Wouhaou! Coucou toi! Hey, salut mon grand! C'est quoi ton p'tit nom?
-Je tiens à préciser que je n’apprécie pas du tout le ton sur lequel vous me parlez ma petite dame! Le fait de m'avoir invoqué ne vous donne nullement le droit de me parler de façon si cavalière! Et j'apprécierai que vous me vouvoyez. Nous n'avons pas gardé les cochons ensemble comme vous dites..
-'tiens, Oboro à gardé des cochons dans sa jeunesse...
-Très bien, quel est votre nom? Oh auguste dodo...
-Je me nomme Kakout. Et inutile de prendre ce ton condescendant avec moi. Ça ne marche pas...
-Kakout! Hé Oboro, en plus d'un foutu caractère, ton poulet à un nom pourri... s'exclama Kalem, hilare.
-Sachez, jeune homme. Que je ne suis pas un poulet, fit le dodo,l'air mortellement offensé.
-Non. Tu n'est pas un poulet. Tu te rapproches plus du gabarit de la dinde, fit le nain.

Arakasi inspira profondément, plusieurs fois. Il était plus qu'en colère. Il avait essayé de ne pas le montrer, mais il n'en pouvait plus. Tout avait commencé quand le juunin lui avait refilé le bébé, gérer le groupe (surtout Kalem et Oboro) s'avérait plus qu'épuisant. Ordinairement, ça aurait était dans ses cordes. Mais là, il était exténué et à cran. Et ça commençait à se ressentir dans son comportement.

«Oboro, tu t'arranges avec ton dodo. Kalem, tu te tais. Ceel, tu arrêtes de rigoler.» dit Arakasi, poussé à bout, en prenant les deux derniers genins et en commençant à partir. «J'en ai marre. On dégage!»


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Message par Oboro 8/7/2012, 00:45

L’équipe de genin était sur le retour, leur journée de dur labeur approchant de sa fin. De fait, tous bénéficiaient d’un moral que l’on avait rarement vu aussi bas au premier jour d’une mission en extérieur.
Et ça n’avait rien à voir avec le fait qu’ils soient coincés en milieu ennemi, ni même à cause de l’oppressante température ambiante qui les faisait tous suer à des degrés divers. Non, seul leur chef d’équipe, qui leur avait fait la mauvaise surprise de faire cavalier seul, animait leur rancune.

Et en son absence, ils la déversaient sur le premier exutoire qui daignait se présenter à eux. D’où la piètre cohésion qui animait l’équipe. Celle-ci progressait tant bien que mal dans un pan de colline effondrée, difficilement praticable mais à l’abri des observateurs potentiels. Si Muromachi et Ceel s’en sortaient bien, le médecin du groupe avait souvent besoin d’aide pour les passages délicats. Son mètre vingt ne l’aidaient pas beaucoup, ici.

Quand à Arakasi, qui avait de facto prit la tête du groupe en l’absence du junin, sa récente blessure à l’épaule le rendait peu capable de suivre le rythme des autres. Aussi avait-il été installé sur l’unique monture de l’équipe, un dodo invoqué par la jeune femme, qui semblait se mouvoir avec une aisance que les autres considéraient tout bonnement criminelle.

-Caillasse à la noix, gronchonna Kalem comme il savait si bien le faire.
-On peut faire une pause, si vous le voulez, proposa l'Hirondawa, que le dodo transportait le plus délicatement du monde dans l'amas rocheux.
-Que dalle, on est bons, grogna la Muromachi. T'inquiète.
-Obo', fait gaffe à la prise, tu vas te rompre le cou si tu ne ralentis p...
-EH MEEEEEEEERRR...

Elle n'avait pratiquement pas bougé. Néanmoins...

La guerrière venait de se casser un ongle. Un drame. Inesthétique et douloureux à souhait.
Une goutte d'eau de plus dans le « grand vase de chiasse » qu'avait été cette journée, hurla-t-elle.

Heureusement, Oboro avait toujours une lime dans sa sacoche. Question de bon sens.
On n'imaginait pas le nombre de milliers d'heures que consacrait une femme à se soucier de l'état de ses ongles. Pour autant, jamais il n'a été fait mention d'un homme qui complimentait ses conquêtes sur la beauté de leur vernis.

Comme si ça allait les empêcher de continuer.

-Hey les mecs, je viens de découvrir un truc, s'écria Kalem. Obourinne est une fille, en fait!

Pour le médecin, cas exemplaire de grincheux courts sur patte, ça n’était qu’une pique parmi d’autres pour se distraire dans leur interminable avancée dans les collines.

Mais Arakasi eut des regrets en prévoyant la réaction de sa coéquipière: il aurait du étrangler ses coéquipiers un peu plus tôt, en fait. Les deux turbulents étaient à cran, et en étaient désormais davantage à se passer les nerfs sur l'autre qu'à se taquiner bêtement.

Et effectivement, Kalem venait de taper dans un nid de guêpes.

-RÉPÈTE MOI CA, TAS D'JUFFLE!
-Avec plaisir. Ceel, Arak', je peux?
-Bon sang, intervint le chef de fortune du groupe. Oboro...
-Hey, c'est lui!
-Ca n'est pas ce que je veux dire.

On n'aurait su dire si la voix de l'Hirondawa était impérieuse où suppliante. Un peu des deux, sûrement. C'est pourquoi la jeune femme accepta d'opter pour la diplomatie. Où quelques chose comme ça.

-Kalem. On va faire un deal. Parce que sinon, je sais que ça va virer rouge. Donc, JE ne dis plus rien sur toi, ta gueule de porcin avachi, ton caractère aussi merdique que les chiottes d'un vieux fazkul arraché...
-Fazkul...?
-Laisse moi continuer. Toi, en retour, tu me FOUS la paix. Au début, j'étais toute gentille, mais comme t'es visiblement aussi con que moi, c'est kaput.

Une vraie bande de mômes.
Arakasi ne leur trouvait plus aucune qualité susceptible de les récupérer. Peut être allait-il abandonner, après tout. Ils attireraient l’attention d’éventuels ennemis, se feraient tous éliminer, et lui rentrerait en paix au campement. Maintenant que la zone cahoteuse avait été passée, il se laissa silencieusement glisser du dodo, en prenant garde à ne pas endolorir son bras mutilé. L’animal, ou plus exactement l’invocation, se rapprocha docilement de sa maîtresse, sans toutefois l’interrompre ou sa distraire dans sa crise de nerfs.

-Sinon, je sens que je vais t'engoncer les dents, t'arracher les yeux, couper tes tétons, t'étrangler avec cette putain de lime à ongles, pour enfin te faire bouffer la barbe par le trou du...
-C'est ça, oui on a compris, j'dis plus rien et trêve de noël hivernale pour le moment. Voilà, c'est bon. Tous gentils, pas grogner, pas mordre, et on va insister sur le pas couper tétons, poursuivi Kalem en revenant à un langage primaire, accessible même aux personnes susceptibles de dépression nerveuse.
-Bon.
-Donc, maintenant... caca boudin fini?
-Ouais. Je crois.
-...
-...
-Vraiment?
-Ouais, ouais. Okay.
-…
-On peut reprendre ?, hasarda un Arakasi blasé, pour qui la scène semblait s’être déjà passée mille fois.

Le médecin continua à la regarder un moment, hésitant. Il s'efforçait de la jauger du regard, tandis qu'elle regagnait le dos de sa monture. La genin était encore maladroite avec l’animal, mais sa grande taille se révélait bien pratique dans ce genre d’occasions. Kalem laissa échapper un soupir plaintif en la voyant souffler, au repos sur sa monture.

-...
-Mmmh?
-Tu me fais une place?, se décida-t-il enfin.

Les petites jambes de Kalem souffraient tout autant que celles de des coéquipiers, si ça n'était plus. Et tout le monde savait apprécier les énormes bestioles à plumes à leur juste valeur, même si pour des raisons différentes. Seul Ceel semblait encaisser. Contrairement à sa coéquipière de meilleure carrure, il s'était économisé tout le long de la journée.

-Mwouais, okay. Grimpe derrière.

S’il ne s’était pas sentit aussi las, Arakasi, dont l’humeur se faisait de plus en plus massacrante, aurait probablement adressé un commentaire moitié sarcastique moitié reconnaissant aux deux ennemis pour cette trêve. Il se contenta d’exprimer des remerciements d’une voix faible, et attendit quelques dizaines de minutes que la piste se fasse entièrement plate pour se plonger une énième fois dans sa carte. Après tout ce temps, il lui fallait s’assurer qu’ils étaient bel et bien là où le moine leur avait donné rendez-vous.

-On arrive bientôt?, lui demanda finalement Kalem d’un ton redevenu grincheux.
-Aucune idée, supporta Arak’. Attends un peu.
-File moi la carte, j’vais te dire ça.
-Non Obo’, je sais lire une carte, merci.
-Ouais ouais, maiiiis...
-J'imagine que la miss sait tout mieux faire que les autres, déclara soudainement Ceel, désormais agacé lui aussi.
-Tiens il cause maintenant, çui-là. Ça te pose un problème?
-Parce qu'en plus tu le penses sérieusement?, questionna Kalem par simple curiosité.
-Nan, bien sûr que nan, mais les ploucs qui font ce genre de comm's se traînent souvent un complexe d'infériorité, alors quand ils te pètent dessus...
-Bien sûr. Tu veux vérifier ça?

Arakasi crut à une très mauvaise blague. A peine le conflit Kalem-Oboro se résorbait-il que Ceel mettait à son tour de l'huile sur le feu? Au diable!
Il ouvrit la bouche, mais la referma après quelques secondes. Laissant ses paroles de conciliation s'étouffer dans sa gorge, il souhaita silencieusement à ses coéquipiers de s'entretuer pour qu'il puisse tout simplement avoir la paix. Peut être même se joindrait-il aux hurlements s'ils lui tapaient suffisamment sur les nerfs.

Voyant qu'il n'interviendrait pas, ce fut étrangement Muromachi qui mit un terme à la énième dispute naissante. Douceur, diplomatie et subtilité furent comme à leur habitude totalement exclues du champ des négociations.



-STOP! On ne va pas recommencer les mecs, merde, calmez-vous avec vos grosses paluches.
-Genre c'est notre faute?
-Elle était comme ça à la dernière mission aussi...

-On n’a que deux ennemis communs, et ça n’est pas parce qu’ils ne sont pas là qu’on doit se foutre sur la gueule les uns les autres. Et ces ennemis sont 1) les chacals Nagaméens qu’on a pas du tout envie de croiser pour le moment, et 2) ce putain d’andouille de Soma à la con qu'on trucidera à vue. Pas autre chose.

Kalem renchérit d'un grognement, et rajouta quelques qualificatifs peu gratifiants pour faire bonne mesure. Les deux autres attendirent un instant qu'elle finisse sa tirade et leur expose sa proposition, mais rien ne vint. Elle ne parvint à conclure son intervention qu'en détournant le regard, gênée, pendant qu'un silence s'installait.

-A ce propos, oussk'il se planque, le junin?, lâcha Kalem.
-Il s'appelle Ryosuke..., essaya vaguement Arakasi.
-Ryo, quoi. C'est plus court.
-Soma à la con, pour ma part, indiqua Oboro.

Nouveau silence. Les genin ne progressaient pas le moins du monde, ni dans leur discussion, ni dans leur marche. Ils savaient maintenant où ils étaient, mais n'avaient aucune indication claire quand à la position du junin. Ne leur restait plus qu'à attendre, tuer le temps, s'ennuyer longuement, et...

-Bon, donc comme j'en ai parlé plus tôt… quelqu’un voit une objection à ce que je le tue sur place quand il se pointera?, demanda Muromachi.
-Oui, déclarèrent Kalem et Arakasi en même temps.
-Quoi? Vendus! Même Kalem? Et pourquoi pas?
-C’est le seul junin que j’ai jamais vu parle de fuir un combat, alors euh… il peut pas être complètement si con que ça, se défendit le médecin.
-C’est ça, ton argument béton?
-On a besoin d’un chef d’équipe, parce que je nous vois mal passer une seconde journée comme celle là, asséna l’illusionniste en aparté.
-Oh.

Ca n'était pas faux. Lorsque les genin n'avaient pas étés en plein travaux manuels, ils s'étaient retrouvés largement confus, à tourner en rond ou à rester sur place sans faire grand chose d'autre que perdre du temps.

-D’ailleurs… oui, continua l’Hirondawa. Je propose qu’on se mette d’accord dès maintenant sur la conduite à adopter face à lui.
-Ce qui veut dire?
-Que tu ne vas pas lui éclater unilatéralement la gueule comme une furie, clarifia Kalem. J’ai jamais participé à une fuite organisée, ça ressemble à quoi, Arak’?
-Genre je suis du type à faire ça à tout bout de champ?
-Je crois qu'il me reste des traces de ton poing sur la joue, oui, glissa Arakasi pour faire taire la jeune femme, désormais renfrognée et rougissante. Plus fatiguant qu’un combat, Kalem. Surtout quand tu dois escorter une trentaine de personnes. J’te raconterais plus tard, si tu veux.
-Ah ça il faut, carrément!

Vexée d'être ainsi rappelée à l'ordre, Muromachi se recula jusqu'à s'installer sur une souche d'arbre relativement peu mousseuse, les bras croisés. Kalem mit lui aussi pied à terre, tendis que le dodo, qui ne se sentait nullement concerné par tout cela, sortit un calepin pour prendre des notes sur sa clientèle. Alors qu'Arakasi abandonnait espoir de déterminer leur position avec précision -aucun repère parmi les arbres-, la genin retenta sa chance après quelques minutes.

-Vous êtes sûrs qu'on peut pas se débarrasser de lui, l'ignorer de but en blanc ou bien juste...
-Oboro, on en est au quatrième long silence prolongé parce qu'aucun de nous n'est fichu de prendre les rennes. Je bataille pour arriver à un truc depuis le début, mais vous m'aidez en rien. On, a, besoin, je dis bien besoin, de lui.
-Rhooo...
-Pis si tu l’assommes, on ne pourra pas passer notre humeur sur lui.
-Je croyais que vous ne vouliez pas lui pourrir la gueule?
-T'inquiètes qu'on va le pourrir, pardi, rigola Kalem. Avec une chieuse aussi mesquine que toi et mon génie du mal, il va payer la moindre de mes courbatures, oh que ouais. Mais pas à ta façon. J'ai un plan qui déchire, et pas qu'un peu. Harcèlement généralisé à retardement.
-Oh oh, ça sonne bien mieux maintenant. Et c'est quoi ça?
-Approchez vous, je vais vous faire un dessin en même temps. Plusieurs schémas, en fait. C'est assez compliqué, mais j'ai pu expérimenter mes théories sur un surveillant de l'académie y'a trois ans, et il semble que la troisième loi de Hudson afférente au cycle de reproduction clandestin de la termite chikaratte permette d'affecter drastiquement l'état mental et physique d'un...
-Attends un peu avant les dessins, je crois. Arak', fais lui de la place. Et... Ceel..?
-...
-Tu ramènes ton cul, ou bien..?
-...
-Ou pas, okay, marmonna-t-elle. Je crois pas qu'on puisse lui faire confiance les mecs, vaut mieux le laisser hors de ça.
-Tu penses qu'il pourrait vendre la mèche?
, questionna le médecin court-sur pattes.
-Nan, ça serait plutôt Araka-chéri, ça.
-Mmmh?, demanda le concerné, vaguement curieux et toujours plus blasé.
-T'as l'air de bien l'aimer, le junin, mine de rien.
-Je quoi?
-C'est vrai, renchérit Kalem. Toujours à le défendre.
-Vous passez votre temps à pester. Je remet juste un peu d'ordre et de vérit...
-Tu lui lèches les bottes, ouais.
-Si c'est pas autre chose...
-Bin voyons, et puis quoi d'autre?
-Ca c'est à toi de nous le dire.
-Et c'est qui qui se l'était jouée groupie émerveillée devant l'autre chunin, Hisoka?
-Rien à voir, c'était un Homme, un vrai, avec des biscotos d'ours et un fémur de T-Rex comme massue. Pas des chiffes molles dans votre genre.
-Et maintenant on connait le genre de mec d'Obo, chouette...
-Rigole, mais c'est sûrement le cas en plus. Bourrine de chikaratte refoulée.
-Kalem, Arak', je vous souhaite de crever joyeusement dans la semaine, merci.
M'enfin bon. Kalem, je propose que tu m'expliques d'abord ton idée, et que seulement ensuite on inclue Arak' dans le coup... si ça en vaut la peine.
-Hey, protesta ce dernier, j'en ai aussi plein le dos que vous de cette hist... attendez, qu'est ce que je fiche? Faîtes ce que vous voulez, ça ne me concerne en rien.

Et pourtant...

Oui. Il était curieux. Et envisagea presque de faire du forcing, quelques minutes plus tard, lorsqu'ils lui annoncèrent que quoi qu'ils feraient, il ne serait aucunement convié à la fête.



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Message par Arakasi Hirondawa 26/7/2012, 22:18

« On arrive » fit un Arakasi vaguement blasé. « H 16. C'est ici. »

-J'vois rien moi. Il nous a planté là. Sur de sur...
-J'aurai agis de même à sa place.
-Et après, ça s'étonne de pas être dans le coup
, persifla Oboro.

L'Hirondawa s’apprêtait à riposter quand un toussotement l'interrompit.

-C'est bon, on peut y aller ?

Ryosuke Soma venait d’apparaître soudainement, comme s'il sortait du néant, ce qui était certainement le cas si l'on connaissait les qualités qu'avait le jounin pour apparaître -et disparaître- grâce à l'art des tromperies.

-Morvache ! C'est que maintenant que la petite fleur apparaît !
-Petite fleur ?
-Jounin de mes deux ! hurla Kalem. Aussi mou qu'une grenouille des marais dotée d'un cerveau de chikarate !

Le nain saisit une pierre d'une taille plus que respectable et la lança -ou essaya- sur le moine. Lequel esquiva aisément.
Jugeant l'idée bonne, Oboro prit une de ses hachettes et la projeta sur le malheureux chef d'équipe … qui eut la bonne idée de se baisser, laissant l'arme se perdre dans un buisson.

Trouvant suspecte la façon dont le moine esquivait les projectiles, en fait trouvant même suspect le fait qu'il puisse les esquiver, Arakasi testa mentalement le jounin. Comme il le supposait, ce n'était qu'une illusion. Très bien faites, très réaliste, mais Ryosuke avait encore une fois trouvé le moyen d'éviter les problèmes...

L'air de rien, Arakasi sonda le plus subtilement possible les alentours. Le jounin n'avait pas particulièrement cherché à se faire discret et le jeune homme le localisa rapidement, caché derrière un fourré à quelques mètres de là.

Arakasi réfléchit un instant. Il fallait vraiment qu'il parle avec le jounin. Si possible sans les trois autres … Spontanément, le seul mot qui lui venait à l'esprit était « imbéciles »... Oui, c'est ça. Il lui fallait se débarrasser -du moins pour un temps- de ses coéquipiers.

Le genin s'adossa à un rocher, comme s'il attendait qu'Oboro et Kalem finissent de se défouler, avant d'activer un genjutsu de sa composition. De toutes façons, ses camarades ne lui prêtaient pas grandes attention, leur fausser compagnie serait facile.

La théorie était plutôt simple et suivait le même principe que pour un henge. Une fine couche de chakra l'enveloppait, puis se mettait à vibrer à une certaine fréquence, déconcentrant l’œil humain. En quelque sorte, Arakasi Hirondawa devenait … insignifiant. L’œil ne « captait » plus le genin et l'attention de l'observateur lambda ne s'y fixait plus. Le tout pour un coup en chakra minime

Un genjutsu bien pratique pour les filatures, ou plus prosaïquement pour repasser prendre une portion de ramen à la cantine mahousarde.

Profitant de son insignifiance -pour changer-, Arakasi se glissa derrière un buisson, désactiva son jutsu et créa un clone pour se substituer à lui.
Le genin prit quelques secondes pour savourer son succès. Un coup de maître. Dont personne ne saurait jamais rien évidemment puisqu'il était genjutsuka et que cela manquait cruellement d'effet pyrotechnique... A moins qu'aucun des membres ne reviennent en vie de cette mission, ce qui semblait quand même nettement plus réaliste au vu du désordre qui régnait dans cette « équipe »...

Le genin rampa sur quelques mètres, avant de se relever et de rejoindre son supérieur.

-Je dois dire que j'apprécie moyennement ce coup-là Ryosuke..., fit-il à mi-voix.

Contrairement à ce qu'Arakasi avait espéré, le jounin ne sursauta pas. Bon, le genin n'avait pas voulu être spécialement discret, mais quand même...

*
* *

Arakasi et Ryosuke s'étaient expliqués, le jounin s'était excusé et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Enfin, en théorie...
Pour faire plus simple, Ryosuke avait promis de se racheter.

Quand les deux mahousards regagnèrent le reste de la troupe, Kalem et Oboro semblaient s’être calmé. Disons qu'il ne lançaient plus de projectiles sur le clone du jounin.
En revanche, l'arrivée des deux hommes provoqua une volée d'insulte plus ou moins imagées à leur égards.

A l'aide d'un second jutsu, Arakasi s'isola complètement. Il n'avait pas vraiment besoin -ni envie d'ailleurs- d'entendre les récriminations des râleurs du groupe.
Assez mesquinement, il n'étendit pas le genjutusu au jounin. Après tout, Ryosuke était suffisamment grand pour s'occuper de lui -à défaut de pouvoir gérer un groupe- et il l'avait bien mérité.

Devant lui, la discussion était animé.
Oboro n’arrêtait pas de gesticuler, montrant frénétiquement Ceel, Kalem et Arakasi. Si le chauve paraissait s'en foutre complètement, le nain manquait d'arracher sa barbe à chaque fois que la kunoichi s'emportait.

Quand le genjutstuka désactiva sa technique, tout était beaucoup plus calme. Et pour cause ! Ryosuke venait de proposer de continuer la discussion autour d'un repas.
Les estomacs des genins se rappelèrent bruyamment aux souvenirs de ces derniers.
Après une journée à crapahuter dans la cambrousse, ils étaient tous affamés. Le dicton affirme que la vengeance était un plat qui se mangeait froid, mais chaud ou froid, ils auraient tous avalés n'importe quoi d’à-peu-près comestible. Et le jounin venait de leur promettre un véritable festin.

Oboro et Kalem suivirent le jounin bon gré mal gré jusqu'à son campement, mais cela ne les empêcha pas de continuer à se chamailler à mi-voix.
Arakasi les rejoignit et interrompit la « conversation »

-Et vous avez prévu quoi pour la suite ? Le lynchage a coup de pierre, ça avait quand même l'air un peu improvisé...
-Rien. Collabo de genjutsuka...

Sans se départir de son calme et oubliant l'insulte -de la part de Kalem, il avait entendu nettement pire- le genin revient à la charge.

-Mmmh... donc vous voulez dire que vous n'allez rien faire pour le moment?
-Absolument, déclara Kalem. La vengeance est un plat qui se mange froid, et tout vient à point à qui sait attendre. Donc on attend.
-Attendre quoi?
-C'est ça, le truc, se plaignit Oboro. Il n'en a aucune idée. Looser de raz d'bitume.
-Il faut l'occasion en or pour lui tomber dessus. Pas à la première possibilité, chieuse.
-De toute manière, chuis trop crevée ce soir pour atomiser qui que ce soit.
-Ouais, ouais, on trouvera le bon moment. Exactement.
-Hum. De préférence quand on ne sera pas à portée des Nagaméens..?, suggéra Arakasi.
-N'importe où quand il le faudra, râla Kalem.
-Tu comptes nous faire tuer?, lâcha l'Hirondawa en riant jaune.
-Meuh nan, au pire je rafistolerais avec des trucs en moins. Ça vous manquera pas.
-Tu crois vraiment que..

Arakasi se tut, ils venaient d'atteindre le campement que le jounin avait aménagé. C'était plutôt ... impressionnant. La mousse sur le sol avait l'air confortable à souhait et une marmite mijotait à feu doux au dessus des flammes. Il en fit d'ailleurs la remarque à ses compagnons.

-Ouais, fit la jeune femme, bon bah démerdez-vous, moi je me casse, les cocos.
-Tu vas où?
-Se faire tuer par une brigade Nagaméenne, comme ça on aura la paix?, siffla Kalem.
-Un brin de toilette, blaireau. Vous êtes peut être des formols crades et barbus, mais moi j'ai lourdé du change et du savon dans ma magote.
-Ouais, c'est ça. Bin t'en fais pas, on viendra pas t'espionner, bourrine de mes deux.
-Fais attention?, suggéra Arak'.
-T'es un amour, merci. T'en fais pas, maman, je reste dans l'coin.

L'Hirondawa ne répliqua pas et se contenta de rejoindre Ryo ainsi que Ceel, qui venait déjà de se voir servir une portion.
L'Hirondawa songea que -décidément- ceux qui en faisaient le moins étaient servis les premiers, et s'approcha derechef de la gamelle qu'on lui tendait. Pour avoir déjà eu affaire à la cuisine du moine lors d'une précédente mission, il n'avait aucune envie de prendre le risque de rater un service et une occasion de se remplir le ventre.

*
* *

-Ch'est très bon, ch'est même exchéllent fit Kalem, la bouche pleine.
-J'aime beaucoup les épines de sapin, là...
-C'est du romarin...
-Et ce truc?
-Des prunes.
-Avec de l'anguille!?
-Ça ne te plaît pas?
-Si, mais... justement...
-C'est n'importe quoi, commenta Oboro désormais de retour.
-T'as changé de coupe de cheveux en combien de temps, toi?
-Trucs de kunoichi, cherche pas.


Kalem s'étrangla a moitié à la vue de la nouvelle coupe de cheveux de la demoiselle. Ses cheveux noir ébène étaient désormais d'un blond presque dorée !
-J'ai toujours pensé que t'était à moitié blonde de toute façon... Tsss, c'est bien un truc de gonzesse ça...
-...
-Bon sang, z'êtes vraiment des blaireaux. Pas comme ça que vous allez vous trouver des copines. Sauf Ceel, mais il se fera larguer en moins d'un mo... trois semaines, plutôt., conclut la kunoichi en tendant une assiette au moine qui se fit un plaisir de la remplir généreusement.
-Au moins, Ryo sait faire un truc utile LUI, il cuisine !,ajouta-t-elle.

Oui, pourquoi pas. On imaginait d'un junin qu'il soit capable d'infiltrer des campements samouraï fortifiés à l'extrême, éventuellement de sauver le monde d'un fléau mineur si l'occasion s'en présentait, alors préparer un vrai petit repas en territoire disputé... était simplement un peu plus élaboré que d'installer un campement derrière les lignes ennemies. Ça se tenait.

A défaut d'avoir mit la main sur un jutsu qui lui apporterait le journal et les pantoufles tous les matins, comme l'avait prédit un obscur touffu turbulent, le moine en avait appris un qui lui permettait d'accélérer la cuisson. Entres autres, remarqua Ceel en inspectant le bol que lui tendait le junin.
Et "autres" était constitué de quelque chose d'extrêmement suspect.

-Hors de question que je touche à cela.

Bien sûr. Ceel était un ninja dans le genre stylé et ténébreux. Ces gaillards là avaient le chic pour repérer quelque chose qui clochait dans leurs gamelles. C'est du moins ce qu'expliqua Muromachi pour se moquer de lui, sans pour autant rester tranquille: le moine était tordu, c'était définitivement vrai.

-Bin pourquoi, t'as peur qu'il veuille t'empoisonner?
-Je n'ai pas peur.
-Ben voyons. C'est ta mère qui fait tous tes repas, s'ça?
-J'en suis sûr.
-UEUH?
-Je confirme, avança Kalem, médecin et surtout pharmacien à ses heures.
-Du poison?
-Tchah, même pas! Encore mieux que ça, du dokujutsu.
-Du quoi?
-Techniques de poisons, Obo', souffla Arakasi.

-Quuaaaa?! 'Ttends, 'ttends, pose moi cette vase de suite, toi...

Arakasi n'obéit pas, mais il s'en fallut de peut. Pour autant, tous ses sens étaient maintenant en alerte. Parcouru d'un frisson, le genin illusionniste sonda immédiatement les alentours, à la recherche d'un genjutsu ou de quoi que ce soit. Si on avait empoisonné leur nourriture, alors ce moine était-il le bon?

Rien de particulier ne lui apparut, même en affinant. Ce moine était bien réel, du moins. Car maintenant qu'il s'était frotté à la patte de ses illusions, il lui était bien plus simple de les déceler. Il savait à quels signes être attentif.

-Qu'est ce qui vous prend?, questionna le moine.
-Nan, toi plutôt. C'est quoi cette affaire?
-Commence pas à monter sur tes grands chevaux, Obourrine. Il m'a montré son truc, c'est pas du poison, c'est de la diététique, glissa Kalem.
-Je n'essayais bien sûr pas de vous empoisonner, expliqua tranquillement le junin sans faire le moindre geste. Simplement de cuisiner. Les techniques que j'emploie ne sont pas nocives, et n'ont rien à voir avec des poisons, mais... comment dire? Le dokujutsu permet entre autres de décupler l'effet d'une substance. Considérez ceci comme un jutsu médical destiné à vous permettre de reprendre des forces. J'améliore l'effet de la nourriture.

Ah ouais, quand même, se dirent les genin. Ça n'était pas exactement la réponse à laquelle ils s'attendaient.

-C'est du sérieux, cette affaire?
-Je ne vous en ai pas parlé, parce que je débute dans le domaine que depuis quelques mois. Pas assez pour être assuré d'obtenir des résultats significatifs à chaque fois. Et c'est la première fois qu'on se braque comme ça devant moi. Surtout pour une simple affaire de cuisine...

*
* *

Terminant son assiette, Kalem laissa échapper un petit rot de satisfaction.
-Oups ! 'Scusez. Bon, et ben maintenant dodo !
-Qui prends le premier tour de garde ?, dit Ceel. Je suis volontaire.
-Pas la peine, je m'en occupe, fit précipitamment Arakasi. Je te réveillerai plus tard pour la relève.

En fait, le genin ne faisait que modérément confiance à Ceel pour assurer un tour de garde correct. D'abord ce n'était qu'un bleu. Ensuite il ne pouvait pas le saquer. Et enfin, il tenait à profiter au maximum de son temps de sommeil. S'il prenait le premier tour, il aurait le reste de la nuit pour récupérer, ce qui compte tenu de son état d'épuisement ne serait pas du luxe...

*
* *

Contrairement aux prévisions les plus pessimistes du genjutsuka, il ne se passa rien pendant son tour de garde. Ah, si ! Oboro ronflait...

Vers le milieu de la nuit, Ryosuke le relaya.
Le moine était pourtant pourvu d'une vue désastreuse, mais pour veiller dans le noir, la vue n'était qu'un sens superflu, surtout quand on sait utiliser son chakra.

*
* *

Arakasi se réveilla en sursaut, la main du moine lui secouant l'épaule. A ses cotés, Oboro et Ceel était déjà debout, leurs armes à la main. Le genin comprit instantanément que quelque chose n'allait pas.

-Qu'est ce qu'il y a ?
-Intrus.

Le genin resta allongé sur le sol et chargea son arbalète.

-Où ?
-Environ 300 mètres, sud – sud-ouest, lui répondit Oboro.
-Il est seul. On va le massacrer, fit le genin chauve d'un ton qu'Arakasi trouva excessivement confiant.

-Allez à sa rencontre, tous les deux, fit le jounin en désignant Ceel et Oboro.

Les deux guerriers démarrèrent en trombe, le moine n'ayant que le temps de leurs plaquer une balise fluorescente rouge sous forme de genjutsu sur leur adversaire ainsi que de lancer un autre jutsu sur les deux mahousards.

Pour le coup, Arakasi eut du mal. D'après ses analyses, le genjutsu permettait d'éclairer la zone autour des deux genins, et il ne devait être visible que par eux. Or, il l'avait percé avec une facilité surprenante. D'ordinaire, les techniques du jounin étaient plus retorses...

-Ryo... pourquoi avoir les avoir illuminé?
-Hum? Pour qu'ils avancent plus vite, bien sûr.
-Mais...

-Maintenant, ils sont eux aussi visibles et d'excellentes cibles, non?

Oboro allait aussi vite qu'elle pouvait, compte tenu des circonstances. La genin était plutôt lente, estimaient habituellement ses coéquipiers. Mais Arakasi, qui avait jusque là pu la voir en action, révisa totalement son jugement lorsqu'il la vit s'éloigner jusqu'à être en dehors de sa zone d'éclairage.

Forcément, il ne l'avait vue qu'en combat. Là, les ninjas n'opéraient pas tant sur des vitesses de déplacement astronomiques, que sur des pointes d'accélérations détonantes. C'étaient ces dernières qui prenaient de cours leurs adversaires, faisant l'objet de surenchères immodérées en vue de décrocher l'avantage.
Un point que la genin avait partiellement délaissé. Du fait d'un désintérêt et d'une inaptitude à peu près équivalentes.

Au contraire, piquer un sprint dans une course poursuite relevait bien plus de sa compétence. Certes, le terrain boisé ne lui permettait en rien d'atteindre ce qu'elle pouvait faire sur une piste, mais elle partageait cet handicap avec sa proie. Avec un avantage: elle avait l'habitude de la course dans un tel environnement, et savait adapter sa démarche.

Sans compter qu'elle disposait du jutsu du moine pour éclairer ses environs, là où le Nagaméen se frayait un chemin dans l'obscurité...

Au bout de quelques minutes effrénées, elle avait avalé la distance comme si de rien n'était, et avait encore suffisamment de souffle en réserve pour tripler l'exercice.

Ç'aurait du être un véritable jeu d'enfant.
Si seulement tout c'était passé comme prévu.

Oboro ne s'en rendit même pas compte sur le coup. Ceel, laissé derrière par la guerrière, ralentit progressivement sa cadence, inconsciemment. Aux abords du campement, les trois ninjas virent exactement la même chose, et perdirent espoir.


Deux sphères.
Le moine n'avait pas prévu ça. Deux sphères étaient maintenant visibles, et elles s'étaient séparées à la première fourche venue. Pour semer ses poursuivants, le shinobi -ou l'un de ses coéquipiers- avait tout simplement dupliqué le signal. En en créant un second, il prenait de cours ses adversaires, qui perdaient leur cible. A une telle distance, dans l'obscurité, la manœuvre était aussi simple qu'efficace.


Et pourtant...

Il aurait pu en créer davantage. Le moine serait intuitivement parti sur quelque chose comme ça. Deux, trois, et monter jusqu'à cinq doublons pour avoir la paix. Dans la panique, en créer un maximum aurait été plus naturel: le traqué s'était donné la peine de réfléchir jusqu'ici afin de trouver sa bonne idée, et prolonger la réflexion lui faisait perdre un temps précieux.
Mais Ryosuke devina rapidement pourquoi il ne l'avait pas fait, et fronça les sourcils. Il envisageait parfaitement la suite, et prit les devants en composant une nouvelle vague de chakra. Celle-ci fusa sur toute la distance, portant ses mots aux oreilles de ses coéquipiers.

Oubliez le, revenez vers nous. Il veut vous séparer pour vous abattre. On ne sait pas s'il est seul.

Ceel mit un instant avant de s'arrêter. Il avait été sur le point d'intimer à sa coéquipière de suivre la sphère de gauche, pendant qu'il prenait la droite. Quant à la guerrière, elle continua sur encore plusieurs dizaines de mètres, déterminée à...
A faire quoi, en fait?

Bon.

Après réflexion, elle ralentit le rythme, puis s'arrêta finalement. D'accord, comprit-elle en retournant vers Ceel. Malgré sa respiration haletante, elle trouva -naturellement- la force de rugir un juron que l'on entendit sur des kilomètres.

Ce à quoi un long rire moqueur répondit galamment. Il n'en fallut pas plus à la genin pour répliquer, excédée, dans une longue harangue révoltée.

A une poignée de kilomètres plus loin, Soma questionna Arakasi du regard, choqué. Oui, ces insultes existaient réellement, lui expliqua son confrère.
La plupart, du moins.


*
* *


Oboro enrageait. Elle tenait presque le fuyard avant qu'il ne la feinte ! Quelques instants de plus et...
'foiré de rusé !
Mais ce qui énervait le plus la blonde kunoichi, c'était d'avoir manquer se faire avoir ! Il n'y aurait eu qu'elle, elle aurai coursé ce shinobi jusqu'à Arasu.
Intérieurement, la guerrière reconnu que courir lui avait fait du bien... Et ça aurait été encore mieux si elle avait pu se défouler sur l'Araséen.
Marmonnant un énième juron, la jeune femme fit demi-tour et repris la direction du campement à petite foulée.

*
* *

Quand Oboro Muromachi atteignit le camp, celui-ci était déjà plié. Ceel et Kalem attendait dans un coin que les deux genjutsukas finissent de palabrer. N'ayant pas envie de s'approcher des deux genins, la miss se dirigea tout naturellement vers les deux soi-disant « dirigeants » de l'expédition.

« - … montagnes. L'affrontement direct est impossible. Ils n'auraient qu'à nous fixer et à appeler des renforts. Il faut se déplacer en permanence. Mais ils vont vouloir essayer de nous suivre...
-Il faudra utiliser des clones en feintes, fit le jounin. C'est tout à fait dans mes cordes.
-Je pourrai décourager les poursuites. Ou tout au moins vérifier qu'ils ne nous suivent pas de trop près. Si je reste près des clones, ça brouillera les pistes...
-Je resterai avec Arakasi, fit la kunoichi en s'intégrant à le discussion. Comme ça si en plus je peu en choper un... »

Les deux hommes lui jetèrent un regard horrifié, juste avant de lui répondre des « Surtout pas ! » « Très très mauvaise idée » « Pas assez discrète » « Jamais de la vie !!! » et autres « C'est pas un travail pour taijutsuka ! ».

Devant cet afflux de réponse négative, la jeune femme partit bouder dans son coin en réprimant quelques remarques bien saignantes. S'adossant à un arbre, Oboro laissa quand même traîner ses oreilles, histoire de voir ce que le spécialise en coup tordue et son associé préparaient.

« -… en laissant juste suinter des résidus de chakra, de façon à ce qu'ils croient à une tentative de camouflage.
-Des pièges ? Comme pour l'escorte des brigands ? 
-Pas vraiment le temps. Ceux là sont plus redoutables que des paysans cornaqués par un groupe de samouraï.
-Il vous faudra avancer le plus vite possible. Et essayer d'avoir un maximum d'information sur leurs forces et faiblesses...
-Ils ont un plan bien précis. Cette façon qu'ils ont eu d'envoyer un des leurs à découvert... Ils s'attendaient à ce qu'on le découvre.
-Ils s'attendaient à ce qu'on les poursuivent. Pour moi, l'homme n'était pas à fond...
-Ils ont aussi tester notre discipline... Son rire à la fin était une provocation. Pour voir si nos genins tenaient les rangs, compléta Ryosuke.
-Kalem va poser problème, fit Arakasi en baissant la voix. C'est un handicap. Et Oboro est trop instable. Mais pour moi elle est fiable, contrairement à Ceel.
-Autre chose sur les genins ?
-Une belle bande de casse-couille, mais la gamine tient le coup en combat. Du moins, elle a tenu à Hitome... La situation était différente. C'était plus simple à gérer. N'hésites pas à pousser une gueulante pour te faire obéir. J'ai essayé autrement. Rien à faire...
-Hmhmhmhm... Fais attention, ils sont parfaitement rodés. Leur tactique est au point et ils agissent de concert. C'est sans doute un groupe de traque ou d'embuscade. Sois discret.
-Merci. Autre chose ?
-Le groupe d'escorte à un traqueur. Il a repéré mon leurre assez rapidement. Et il l'a éliminé très rapidement. Ils sont sur leurs gardes.
-Une jonction des deux groupes est-elle possible ?
-Peut-être. Si c'est le cas, ce sera certainement trop lourd pour nous...
-Bien. Rien d'autres ? Dans ce cas, j'y vais, fit Arakasi. Je resterai a un-deux kilomètres derrière vous. »

Machinalement, le genin vérifia que son arbalète était bien chargé.
Son arme à la main, le genjutsuka fila dans les sous-bois. Disparaissant rapidement à la vue de ses coéquipiers.

Ryosuke se retourna vers le petit groupe et lança le signal du départ. Assez curieusement, cela se fit dans le calme et en silence.

*
* *

Arakasi se faisait de plus en plus nerveux. Cela faisait près de vingt minutes que les mahousards étaient partis. Et il n'avait toujours rien repéré.
Il était peu probable qu'il n'y ait pas de poursuite, pas après l'épisode des chariots.
L'Hirondawa affina ses sens et tendit son chakra. Dans ces conditions, en terrains inconnus et de nuit, il devenait impossible de se fier à la vue. Aussi il utilisait son ouï. Et son cerveau.
Le genin se tendit. Une chouette venait de hululer. Difficile de différencier les bruits naturels de la forêt des autres, de ceux émis par l'Homme.
Tout ceci était très … stressant. Et usant pour les nerfs.
Malgré tout, le jeune homme se força a réfléchir.

A quoi était destiné la tentative de tout-à-l'heure ?
Les surprendre ? Peu probable.
Définir les forces et faiblesses du groupe ? Peut-être.
Voir qui était les combattants du groupe ? Qui étaient les stratèges ? Quels effectifs était à leurs dispositions ?
Possible.

Le genin fronça les sourcils. Quelque chose n'allait pas.
Leur adversaire n'avait fait qu'un clonage. Pourquoi un et pas trois ou cinq ?
Le mahousard essaya de se mettre à la place du stratège adverse.
De quoi avait-il besoin ?
D'information.
Il avait besoin d'information.
Le renseignement était la priorité absolue en cas de guerre.

Tout s’emboîta.
Ils avaient besoins d'informations.
Ils avaient envoyés l'un des leurs vers le campement adverse.
Celui-ci se faisait repéré. Entraînant deux ennemis à sa poursuite.
Il essayait de diviser ses poursuivants.
Diviser pour mieux régner.
Diviser pour capturer et obtenir des informations.
Il était isolé.

Tout ses sens en alerte, l'Hirondawa sonda le terrain tout autour de lui. Étendant son chakra le plus loin possible.

Rien.

S'était-il trompé dans son raisonnement ?

Le jeune homme rassembla son chakra et, à l'imitation du jounin, tenta d'expédier un message a Ryosuke.

Il ne vit pas l'homme qui sortait de terre derrière lui.
Il ne vit pas non plus la matraque qui s’abattit sur l'arrière de son crâne.

*
* *

Les mains liés, Arakasi fut suspendu à une branche de sapin. Seule la pointe de ses pieds touchaient le sol. Ses vêtements lui avaient étaient arrachés, le laissant nu comme un vers, un bandeau sur les yeux, les bras levés, le corps exposé à la bise. Toute dignité arrachée, l'air vif provoquant un contraste entre la pâleur de son torse et la longue zébrure violette qu'était sa cicatrice, le jeune était à la merci de ses geôliers.

Le coup le prit à l'improviste. Le cueillant au niveau du thorax, le dos nus du genin percuta le tronc de l'arbre avec force. Sous la violence du choc, la peau se déchira. Laissant suinter un peu de sang. Le jeune homme laissa échapper un gémissement étouffé. Arakasi n’eut pas le temps de reprendre son souffle. Le second coup le pris lui aussi au dépourvu. Le poing de son bourreau lui écrasa la mâchoire, encore et encore. Sous les impacts, la tête du Mahousard heurta violemment et à plusieurs reprise le conifère. Les frappes s’enchaînèrent, martelant pendant ce qu'il lui semblait des heures le moindre bout de peau. Le genin heurtant tour à tour l'écorce rugueuse du sapin et les poings de son persécuteur.
Au bout d'une éternité, la douleur cessa. Ne revenant qu'occasionnellement quand son tortionnaire touchait un point particulièrement sensible. Le genin se contentait de se laisser battre comme plâtre, n'étant à peine maintenu suspendu que grâce aux liens lui entaillant les poignées.
Tandis qu'un filet de sueur, de sang, de larmes et de résine collante tout ensemble mêlé lui descendait le long des côtes, le jeune homme perdit connaissance.

*
* *

Il fut réveillé par une douleur lui vrillant le cerveau. La vague de souffrance le submergea, et le genin hurla à s'en casser les cordes vocales. Le bandeau lui cachant les yeux avait glissé, laissant une aveuglante lumière lui ravager les rétines. Entendant un bruit, Arakasi essaya d'ouvrir ses yeux, collés par des larmes. La douleur reflua avant de revenir, plus forte. Si forte. Tellement forte qu'il replongea dans l’inconscience.

*
* *

«De l'eau?» Fit une voix, sèche, mais indubitablement féminine.
Le genin essaya de répondre, mais il ne réussit qu'a émettre un faible coassement et se contenta de hocher la tête.
«Tu en veux?» Repris la voix en lui en déversant sur les cheveux «C'est facile. Je vais te poser une question et tu vas me répondre. Si ça me convient, tu auras à boire. C'est compris?» Le jeune homme acquiesça. Passant sa langue sur ses lèvres gercés pour tenter de les humidifier et de récupérer un maximum du précieux liquide, il entendit son interrogatrice demander:
«Bien, combien êtes vous?»
Le genin resta silencieux, se raidissant en prévision des coups qui n'allaient pas tarder à pleuvoir.
«Tant pis, puisque tu ne veut pas répondre... Tu vois, mes méthodes diffèrent sensiblement de celle de mon camarade. Elles sont, ... plus douces. En quelques sortes...»
Arakasi sentit une main se poser presque délicatement sur son torse. Pendant quelques secondes, il ne sentit rien. Puis il hurla et se tordit de douleur. Jamais il n'avait connu une plus grande souffrance. La où sa peau avait été en contact avec la paume de la main de la femme, quelque chose le brûlait. Des lances de souffrance lui transperçaient la poitrine. Chacune étant plus dure à supporter que la précédente. Puis, tout cessa brusquement. Le genin aspira goulûment de grandes goulées d'air. Sa cage thoracique lui faisant mal à chaque inspiration.
«Bon, je vais répéter. Combien êtes vous?»
Le Mahousard gémit tandis qu'elle lui redressait la tête, chaque mouvement étant une torture. «Réponds!»
Une nouvelle flèche de douleur lui traversa la poitrine et le genin s'entendit répondre dans un souffle: «Cinq»
«Bien. Regarde. Pour chaque bonne réponse, je vais te récompenser.»
Fit sa tortionnaire pendant qu'une légère sensation de plaisir se diffusait dans son corps endolori, dissipant le sentiment de honte qui commençait à l'envahir.
«Pour chaque bonne réponse, tu y auras droit. N'essaie même pas de me mentir. Je le saurais. Et dans ce cas...»
Le plaisir se dissipa et la douleur revint. Rendu encore plus forte à cause du contraste avec le bref contentement qu'il avait ressentit.



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Message par Ryosuke 17/8/2012, 16:15

Il n'avait pas prévu ça. Pas comme ça.

Le junin fut immédiatement mit au courant de la mauvaise rencontre d'Arakasi. En dehors des signaux délivrés à intervalles réguliers qu'il devait échanger avec son coéquipier, le genin lui avait adressé un ultime message avant de perdre connaissance, par le biais d'un genjusu dans la lignée de ceux que lui même avait employé la veille. Et le fait que le message soit complètement vide avait incité le moine à ne pas hésiter bien longtemps avant de réagir derechef.

Avec précaution, les mahousards avaient rapidement rebroussé chemin, en direction de l'équipe de diversion que supervisait l'Hirondawa. Sans guide, les mirages s'étaient complètement déréglés, et leurs copies erraient maladroitement ça et là, parfois même au travers d'une souche d'arbre, distordus par endroits.

Et ils ne retrouvèrent aucune trace du genin. Avec un mauvais pressentiment, ils prolongèrent les fouilles quelques minutes, à la recherche de n'importe quoi qui aurait pu témoigner d'un combat. Ils parvinrent enfin à trouver des marques indiquant le passage d'un groupe de personnes, et purent déduire l'enlèvement de leur compagnon à la lecture des sillons terreux. Il s’était effondré à terre, puis avait probablement été soulevé par un de ses agresseurs.

Arakasi, comme le craignait le moine, avait été immédiatement neutralisé. Il était pourtant censé se cacher. Ce qui signifiait que les Nagaméens pouvaient maintenant débusquer les genjutsu, et agir assez rapidement pour surprendre un illusionniste. Un grand pas en avant par rapport à la menace que présentait le groupe sur lequel ils étaient tombés. En général, un ninja dont les mirages étaient sujets à des épluchages minutieux s'en rendait rapidement compte. Et leur coéquipier n’en n’avait visiblement pas eu le temps, ici.

Le genin était donc hors-jeu. Et Soma allait devoir arbitrer.

Privilégier la survie de son équipe et risquer de compromettre la mission, ou bien sacrifier Arakasi pour procéder à la suite comme convenu. A première vue, la vie d'un ninja était bien dérisoire si on la comparait à l'impact qu'aurait l'absence d'une dizaine de convois de ravitaillements sur l'armée Nagaméenne. Le problème était vite tranché.

D'un autre coté, Arakasi avait été présent au briefing. Il connaissait le nombre total d'équipes, leur localisation, la durée de la mission, leurs objectifs ainsi que les points de ralliement et signaux auxquels ils se devaient d'être attentifs en cas d'urgence. Entre autres. Cela constituait autant d'informations qui pourraient permettre aux Nagaméens de se protéger de ces opérations, et même d'infliger de sérieux revers à l'armée mahousarde s'ils s'en donnaient la peine. La perte de cinq escouades constituerait une sacrée épine dans le pied de la Kunin en charge de l'armée, d'autant plus si elle s’en retrouvait affectée dans ses prises de décision futures. Et la nouvelle se répandrait forcément dans le campement, ce qui ne manquerait pas d'intimider et de démoraliser leurs ennemis.

Bien sûr, on pouvait s'attendre à ce que le genin résiste à toute tentative d'extorsion d'information, voire mette fin à ses jours dans le cas où il ne pourrait résister plus longtemps. C’était une situation parfaitement commune, la dernière guerre ayant d’ailleurs vu se développer un certain nombre de jutsu suicidaires. Les prisonniers kamikazes avaient laissé leurs marques dans l’imaginaire des ninjas de l’époque, qui s’étaient bien gardés de diffuser ces techniques en temps de paix.

Car on pouvait rêver, aussi. C'était un genin, c'était un jeune homme, et leur génération n'avait rien de foudres de guerres nationalistes, galvanisés à l'idée de servir leur village jusqu'à leur dernier souffle s'il le fallait. Et le moine ne souhaitait à personne de nourrir et mettre à exécution ce genre de projets.

-Ceel, Oboro, vous rejoignez l'équipe de Tsurubara, et vous les prévenez de ce qui s'est passé. Kalem, avec moi: on va le récupérer.

Soma releva la tête, satisfait. Il avait trouvé un bon prétexte pour partir à la recherche de son coéquipier. Il n'aurait donc pas à se couvrir davantage, comme il aurait été prêt à le faire si nécessaire. Après tout, il lui était impensable de ne pas aller chercher l'Hirondawa. S'il s'efforçait d'administrer un minimum de souffrance à ses opposants, qu'il répugnait à qualifier d'ennemis, ça n'était sûrement pas pour infliger quoi que ce soit à un de ses coéquipiers, quand bien même ils n'avaient rien d'amis.

-Pourquoi lui?, demanda Muromachi.
-Pourquoi moi, ouais?
-Il est... possible qu'Arakasi ait besoin d'être soigné.
-Et avant ça, il faudra d'abord l'embarquer. Les genjutsu, ça suffit pour gérer ça?
-Mieux que nos autres options.
-Quelles options?
-Précisément. Des idées?

Sans qu'ils ne s'en soient rendu compte, la mécanique du groupe s'était instantanément resserrée à l'ordre hiérarchique des choses, qui n'était pas laissé au hasard en dépit de l’charnement qu’avaient mis les genin à dénigrer leur responsable. Malgré sa réserve et sa discrétion, Ryosuke faisait ce qu'il avait à faire. De ce qu'il avait pu constater, les équipes n'avaient généralement pas réellement besoin de meneur pour les opérations de routine. Pas de lui, en tout cas. Elles étaient alors moins efficaces, voire même diablement dispersées comme ce fut le cas ici, mais cela fonctionnait. Plus ou moins.

Au contraire, dans ce genre de situations... il ne savait pas encore précisément pourquoi, mais l'incertitude des autres les rendaient bien plus à même de suivre docilement ses orientations. Même lorsqu’elles tranchaient totalement avec leurs habitudes à eux.

-Mwouais. Pas faux, accepta Muromachi. Okay alors, va pour les illusions.
-Comment ça, t'es d'accord avec lui? J'ai pas envie d'y aller! Si un pigeon s'est fait choper par les mecs d'en face, j'vais pas lui sauver les plumes. J'ai une tête d'ornithophile, moi?
-Vaut mieux que je vienne avec vous, décida finalement Oboro. Kalem est un cloutard court sur pattes qui va traîner comme un dingue. Et je ne sais pas encore si toi, t'as les tripes et les épaules pour gérer ça, mine de rien. J'vous laisse pas Arak' comme ça, que dalle.
-Non. Je n'envoie pas Ceel seul. Trop dangereux sans binôme. Et il faut qu'une autre équipe soit informée.
-Je vais avec Ceel, Oboro va avec toi, décida aussitôt Kalem. Tout le monde est content, et on ne prend aucun risque. Là, ça va?
-Eventuellement, envisagea le junin. Mais pour les soins?
-Je pourrais... enfin... une infirmière, ça fera l'affaire?, demanda la jeune femme en hésitant.
-A toi de me le dire. Infirmière?

Quand bien même il avait déjà eut affaire à plusieurs exemples, dont un particulièrement barbu qui se trémoussait face à lui, le moine n'était pas très enclin à confier les affaires médicales à quelqu'un de trop peu expérimenté. Et parmi les docteurs en règle, il résumait bien rapidement ceci à l'âge.

Ca lui était parfaitement naturel de questionner les aptitudes des autres. Il savait composer avec les aptitudes des autres, malgré une certaine lenteur dans la recherche d’information. Mais maintenant qu’ils n’avaient plus de temps à perdre, tout était bien plus simple. On venait juste de lui reprocher d'être trop jeune pour un junin, après tout. Et pas assez impressionnant.

-Je... je vais gérer, pas de soucis. 'Fin,devrait pas. De toute manière, s'ils l'ont bourlingué, Kalem pourra pas le requinquer, et je devrais pouvoir le patcher suffisamment pour qu'il tienne le chemin... je crois.
-Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Kalem, ton avis?
-Je l'ai vu faire, elle est très bonne, affirma le nain qui aurait pu la vanter des heures durant en toute mauvaise foi, tant que cela lui épargnait les ennuis. Elle est excellente.
-Mmmh... si tu le dis. Ceel, Kalem, vous saurez vous débrouiller?

Bien que réticent, le moine n'hésita pas longtemps. Il vérifia simplement que les deux genin soient aptes à aller chercher leurs renforts, les briefa en détail sur ce qu'il attendait d'eux, et leur fit faire le tour des milles et unes idées qu'ils ne devaient pas avoir s'ils voulaient rentrer entiers.

Ne voulant pas devoir composer avec d’autres difficultés, il s'efforça d'être aussi exhaustif que possible sur les fausses bonnes idées qu’ils pourraient avoir en cour de route. A juste titre, à en croire les réactions de ses subordonnés.

-Putain, s’énerva la délaissée, pas de temps à perdre, il a peut être des emmerdes là de suite. Si tout est ok, on fonce, maintenant.
-Ceel, Kalem?
-Oui, oui, répondit ce dernier. C'est Ceel le con, pas moi.
-Bonne chance, alors.
-C'est ça, ouais. Bon débarras.



*
* *


Cela ne prit que quelques laborieuses dizaines de minutes. Sans trop de mal, les deux mahousards avaient réussi à retrouver et suivre la piste des Nagaméens. Malgré l'obscurité, les ninjas parvenaient à déceler dans la végétation les marques qui trahissaient le passage de leurs cibles. Toutefois, ils progressaient infiniment moins vite que ceux qu'ils traquaient. Jamais ils ne pourraient les rattraper. Pour autant, ils finiraient bien par découvrir leur campement, à un moment ou à un autre. Les deux ninjas avaient tout leur temps, et ne comptaient sûrement pas abandonner leur chasse. Restait juste à ne pas traîner.

Oboro était sifflée par son compagnon. Le moine ridicule qui leur avait fait un non-lieu diplomatique de premier choix en abandonnant son équipe la veille était décidément... trop étrange pour elle. Dix minutes plus tôt, il avait agit avec une assurance absolue, et avait été celui qui avait interrogé et mit en cause les aptitudes de ses coéquipiers.

Les siennes également. Elle avait eu à se justifier. Et l'avait fait laborieusement, mal à l'aise du fait de... l'autorité du junin? Bien sûr que non, elle était inexistante. Probablement plus la nécessité de réagir vite et bien. Lui seul avait été capable de le faire.

Et maintenant, il se trainait derrière elle, à bout de souffle et prêt à rendre l’âme. Ils avaient fait l'ascension d'une colline à un pas soutenu, et ça l'avait sensiblement éreinté. Lorsqu'ils dévalèrent le sentier descendant, elle se laissa porter par la pente, récupérant de la montée. Lui au contraire n'avait pas cette habitude, et ne fit que s'épuiser un peu plus.

Et après seulement trois minutes à trotter le long de la piste désormais plate, Ryosuke était tout simplement achevé. Craignant d'avoir une seconde personne à secourir, elle lui imposa une pause, furieuse.

-Humrf. Heureusement que t'y es pas allé avec Kalem. A vous deux, vous auriez traîné comme des hippos dans leur vase.
-...
-Quoi, t’as rien à répondre, en plus?
-Pas vraiment, haleta le concerné. Qu’est ce que tu voudrais que je te dise?
-Tu te fous de ma gueule? Sérieusement?
-…
-PUTAIN MAIS T'ES JUNIN, TU SAIS COURIR OU PAS?
-…
-JE DOIS ME FARCIR UN BLAIREAU EMMORPHINE ALORS QU’ARAK SE FAIT CREVER PENDANT CE TEMPS? BORDEL, TU SORS D’OU!?
-Ne crie pas, merci.
-JE NE CRIE PAS, JE HURLE!!!
-Je te préviens...
-AH! GENRE TU ME PRÉVIENS, COMME SI T'AVAIS QUHHHHHH HHHHH HHHHH HHHH HHHHHH HHHHHHHHHH, HHHHHHHHHHHHHHH!!!
-C'est toi qui vois, d'accord, grommela le moine en lui assignant un genjutsu.
-HHHH HHHHHHHHHH HHHHHH!!!! HHHHHHHHHHHHH???
-Non, je ne t'entends pas. Ca ne sert à rien.
-HH, HH, HH, HHHHHH!?!?
-Calme toi et je te rendrais la parole.
-Hhhh... hhh? Hh?
-Tu pourrais nous faire repérer, en plus, à ce rythme. Ca n’est vraiment pas une bonne idée.
-................

Insonorisée. Ryosuke regarda sa partenaire s'efforcer de hurler, sans succès. Ses lèvres étaient distendues, sa gorge s'empourpra légèrement sous l'effort, mais pas un mot ne s'échappa de sa bouche. Déformés et assourdis par le chakra du moine, ils périssaient avant même de s’élever en dehors de ses poumons. Frustrée, elle faillit gesticuler frénétiquement, mais refusa finalement de s'abaisser à cela. Après quelques instants, elle porta une main à son visage en essayant une dernière fois de cracher quelques mots. Rien n'en sortant, elle fut contrainte d'abandonner.

-Bon. Fais moi signe quand tu voudras parler.

Oboro cru halluciner. Elle n'allait sûrement pas rester comme ça. C'était impensable. Elle protesta à nouveau, sans succès. Alors elle tenta de distordre elle même le jutsu du moine. S’en rendant compte, ce dernier veilla bien à ce qu'elle puisse constater à quel point c'était inutile. Un peu avant qu'elle ne songe à abandonner, il eut la délicatesse de la libérer. Il n’avait pas besoin d’abattre son moral déjà bien entamé.

Retrouvant sa liberté, Muromachi ouvrit la bouche pour vociférer à nouveau, mais le junin la prévint d'un regard: il réagirait au quart de tour.

-N'empêche que c'est galère, avec toi, finit-elle par grommeler.
-Je sais. Tu aurais peut être préféré Kalem? Ou Ceel?
-Eh ben justement... 'ttends, euh... non.
-Tu te débrouillerais mieux seule?
-Hum, broncha la jeune femme.
-Nous sommes donc d'accord.
-Mais t'es quand même trop lent.
-Je t'ai dis que je sais. Et que je n'y peux rien.

Il ne lui faisait pas peur. Des tours de passe-passe n'allaient sûrement pas suffire à cela. En fait, il faisait plutôt... pitié. Son front affichait déjà plusieurs filets de sueur qu’il épongeait religieusement, et il semblait avoir du mal à reprendre convenablement son souffle.

-Euh... ça va? Tu respires?
-Bien sûr...
-Bon, okay, j'ai compris. Grimpe.
-Pardon?
-Le dodo, expliqua-t-elle en invoquant l'animal. Il va te porter, ça ira plus vite.

Le moine frémit quelques instants. La dernière fois qu'il était monté sur le dos d'une de ces ridicules peluches à plumes, sa mission avait prit une tournure indescriptible. Il n'était pas sûr de vouloir renouveler l'expérience.

-Vas y, il ne mord pas.

Il contourna l'arrière de l'animal, suspicieux. Il finirait juché dessus, ça n'était qu'une question de minutes. Mais avant d'entreprendre l'escalade du volatile, Ryosuke posa sa main sur un tronc d'arbre adjacent, le désignant ainsi à sa coéquipière. Empoignant sa hache sans dire un mot, celle-ci frappa trois grands coups sur l'écorce, créant des fentes que le junin surligna avec un de ses artifices habituels.

C'était un repère. Car ils n'étaient que les pisteurs, et l'avant garde des secours. Les renforts n'allaient pas tarder à les rejoindre.


*
* *

-Et donc... vous voulez dire que Soma a encore tout foiré, c'est bien ça?
-Combien de fois il va nous faire répéter, ce pecnot? Ca lui plait?, adressa Kalem à son coéquipier. On s'est crevé de fatigue toute une journée en freelance, et un balourd de notre équipe s'est finalement fait choper par les Nagaméens après qu’on se soit réunis. D'après Ryo, ils vont tenter de lui faire cracher tout ce qu'il sait sur notre mission, nos positions et tout le tintouin, plutôt que de le tuer tout de suite, ce qui aurait facilité la vie de tout le monde. Si vous voulez mon avis, Arak' va tout leur cracher de suite, d'ailleurs, donc ils n'auront pas besoin de lui et ils le tueront quand même. Comme quoi on va vraiment se faire chier pour rien.

Le médecin ne se sentait pas à l’aise, face à cet interlocuteur. Il portait un kimono d’opérette, peut être cérémonial, peut être pour l’apparat, qui n’avait pas grand-chose à faire dans les vallons chaotiques où se déroulaient leurs affaires. Son accoutrement de clown ostentatoire ne l’empêchait pourtant pas de s’adresser à lui d’un ton qui mariait l’impérieux et le condescendant en un quelque chose d’insupportable : s’il n’avait pas été son supérieur et son sauveur, Kalem lui aurait fait avaler sa tignasse rousse.
C’était peut être ça, aussi. Kalem n’aimait pas les roux. Ni les blonds. Ni les bruns. Et encore moins les chikarattes, ou tout ce qui respirait trop fort près de ses livres.
Mais ce qui le dérangeait par-dessus tout, c’était la bizarrerie maniaque avec laquelle l’un de ses yeux bondissait furieusement d’un point à un autre, comme s’il appliquait son trop-plein d’énergie à examiner minutieusement chaque détail du nabot et qu’il ne cessait d’en découvrait de nouveaux à chaque instant. L’œil pourpre qui le reluquait de la sorte avait tout l’air d’un dojutsu, ce qui parachevait le sentiment de malaise du médecin.

-Il a laissé un genin seul en arrière pour couvrir toute l'équipe, alors même qu'il se savait pourchassé?, se désola le junin aux yeux vairons.
-Tout le monde a pas les méninges de Kassos pour assurer ses arrières.
-Et il a renvoyé le seul médecin de l'équipe au lieu de l'inclure dans l'avant-garde des secours pour soutenir leur autonomie?
-... le seul médecin... il cause de moi, le bougre?
-...
-Ah nan mais il a une très bonne infirmière, j'avais pas du tout besoin de rester avec eux, hein. Diagnostic de pro', vous pouvez me faire confiance. Ils sont très bien tous les deux, comme ils sont.
-Mmmh. Disposez pour le moment. Je vais y réfléchir quelques instants.

Kado Tsurubara, le junin en charge de l'équipe auprès de laquelle s'étaient précipités Ceel et Kalem, se sentit soudainement accablé par une infinie lassitude. Et l'amabilité de son interlocuteur n'arrangeait en rien son mal de crâne. Bien sûr, quelqu'un qui comparait Ryosuke Soma à un dromadaire chikaratte ne pouvait pas lui être complètement antipathique, mais il n'avait pas l'habitude de laisser les gens l'insulter sans leur retourner la politesse, au travers de quelques claques mentales bien senties.

Résistant à la tentation de s'enfiler une énième pilule d'antidépresseurs, le junin incita une fois encore Kalem à préciser son récit, afin d'avoir une idée claire de la situation qu'il devrait colmater.

-Et vous voulez que je détache une partie de mon équipe pour venir à votre secours?
-Apparemment, c'était surtout un certain "Kototsuchi Kiruya", qui l'intéressait dans les renforts, déclara Ceel. Mais notre chef d’équipe a demandé deux-trois ninjas expérimentés dans les secours.
-Evidemment. Pourquoi se gêner, hein?, ricana faiblement Kado. Ca sera tout, vous pouvez vous retirez.

Ca n'était pas pour rien, que Soma avait été assigné à la tête d'une équipe de genin. Trop jeunes et trop inexpérimentés, beaucoup de junin se retrouvaient malgré tout en charge d'équipes sans grands moyens tant qu'ils n'avaient pas fait leurs preuves. La plupart du temps, ils parvenaient tout de même à s'entourer de chunin de leur connaissance, créant alors une cellule autour d'eux qu'ils mobilisaient à leur convenance.
Celui-ci, pourtant, ne semblait pas bénéficier de tels contacts dans ses petits papiers. Et il n'éprouvait pas la moindre gêne à requérir les agents de ses ainés quand le besoin s'en faisait sentir. Ce qui n'était pas du tout pour plaire au principal concerné.

Quant à Kiruya, ce n'était pas moins que le plus fidèle collaborateur de Kado. Les années en avait principalement fait un vieil ami, mais il restait avant tout un formidable atout qui savait profiter aux déplacements de n'importe quelle équipe. Spécialiste des ninjutsu exotiques, ses techniques élémentaires pouvaient tout aussi bien doubler durablement la vitesse de tout un groupe, qu’obliger un obstacle à bondir spontanément en dehors de leur chemin, avant de reprendre sagement sa place.
Pas étonnant que quelqu'un souhaitait le lui emprunter pour un sauvetage. Tout le monde essayait de lui dérober son éclaireur attitré, et coéquipier de la première heure.

-Bon donc j'dois y aller, nan?, demanda l'éclaireur en question.
-Ca dépend. Pas vraiment, techniquement. Comme ça ne tient qu'à moi, et que je suis sûr de pouvoir trouver un bon prétexte...
-Et les deux genin, t'en feras quoi?
-Eh bien, je me demandais... on ne peut pas leur effacer la mémoire?
-Pas vraiment, non, lui répondit sérieusement son acolyte.
-Tu en es sûr? Diable. Alors c'est ennuyeux. Et pourtant...
-On a pas été assignés comme renforts de son équipe, des fois que?, lui rappela Kiruya. T'es obligé d'intervenir, cherche pas.
-Je sais, je sais...


Chacune des six équipes disposait d'au moins un binôme sur lequel s'appuyer en cas de difficultés. Situé sur un territoire central de la zone d'opération, et à la tête de l'équipe la moins bien dotée, Ryosuke disposait de deux soutiens. Le moine avait tout naturellement redirigé ses genin sur la trace du plus proche d’entre eux. Et si Tsurubara en était parfaitement informé, sa réticence restait telle qu'il allait sciemment traîner des pieds pour s'exécuter. Le jeune moine n’avait pas le bagage requit pour être junin, et ne survivrait à sa mission qu'en vivant à ses crochets. Lui n'avait jamais eu ce genre de faveurs.

-Mais je n'ai pas mérité ça...
-Allez, pleure pas mon grand. C'est la vie.
-Je veux dire, tout était si facile jusque là. Douze transports et leurs escortes anéantis sans la moindre bavure... ça ne pouvait pas durer?
-C’est plus facile pour nous, on a l’habitude. Pense aux recrues, ils débutent.
-On ne débute pas au grade junin…
-Eh, tu te souviens notre première mission après ta promotion, quand on a passé une semaine coincés dans cette grotte?
-Pas vraiment, non.
-A manger de la mousse et des champignons pour survivre sur les derniers jours?
-…
-Alors?
-Moins fort, quelqu’un pourrait t’entendre.
-Ouais, exactement.
Alors arrête de faire le grincheux, y’a les deux autres qui se ramènent.

Par les deux autres, le chunin signifiait Ceel et Kalem, venus entendre sa décision après s’être rapidement rincé la glotte. Tsurubara les considéra un instant, méfiant. Etrangement, à aucun moment ils n’avaient eu l’air si motivés que ça à imposer l’envoi de renforts, quand bien même c’étaient leurs coéquipiers qui avaient des ennuis. Le nabot barbu passait son temps à pester, et l’autre n’avait pratiquement pas parlé, laissé son irritant partenaire faire l’essentiel de la conversation.

Ils lui tapaient sur les nerfs. Tous. Ils passaient leurs temps à lui mettre des bâtons dans les roues alors même que ses ambitions propres exigeaient un sans-faute permanent.
Alors qu’au contraire, la hiérarchie était rarement réceptive aux bonnes actions. Sauver les œufs d’une autre équipe lui bénéficierait peu, à fortiori si ses subordonnés prenaient des risques inutiles.
Il lui fallait donc changer un peu la donne. Aller au devant des choses. Et prendre des initiatives judicieuses.

-Kiruya... il va falloir que vous y alliez, j'imagine. Quant à vous deux, tenez-vous près. Jusqu’à nouvel ordre, vous êtes sous mon autorité.
-C’est ça. Pas moyen d’être pénard un moment, hein?

Les deux genin disparurent en grommelant, chacun à son tour. Alors que Kado adressait un regard assassin à leurs épaules, son partenaire récupéra son attention. Il n’avait pas spécialement envie que les deux rescapés de l’équipe catastrophe subissent l’un des genjutsu colérique de son bouledogue préféré, aussi parla-t-il rapidement.

-Oh oh, « vous y alliez »? A qui tu penses?
-J’imagine qu’il va falloir envoyer du monde… mettons que si j’envoie trois personnes… mais alors, comment j’arrêterais les convois, moi? Oh, les deux genin de Soma, oui. Bon, dans ce cas, allez-y à trois, décida-t-il en indiquant à un chunin et un genin de sa propre équipe de se préparer.
-Trois personnes pour le sauvetage, cinq ici pour les caravanes… ça devrait le faire, d’accord.
-Non. Il est hors de question que vous vous cantonniez uniquement à un simple sauvetage. Si je vous envoie, je veux de bien meilleurs résultats. Quelque chose qui nous sera utile.
-Dans le genre?
-Neutraliser l'équipe de traqueurs détachés par les Nagaméens, décida capricieusement le junin. Par exemple. Voilà quelque chose qui devrait faire l'affaire. Vous avez carte blanche pour me réserver une bonne surprise, mais interdiction d’en faire moins.
-A cinq contre dix?
-Soma est déjà sur place. Je suis sûr qu’il fera un très bon appât pour votre intervention.
-Ah! Parce qu'en plus on sera quatre contre dix?
-Bon... Nazara viendra aussi avec vous. Je me débrouillerais pour les caravanes.
-Chouette, j'vais devoir surveiller mes arrières maintenant!
-Kiruya, facilite-moi le boulot, veux-tu?

-Je plaisante, gros, déstresse...
-Retournez leur aussi le médecin. Le nabot barbu insupportable, là. Karem.
-Kalem. Il fera l'affaire?
-Je suis convaincu que non. Il est absolument hors de question que j'envoie Fujibayashi, en tout cas. Et puis, ce nain... je n'ai pas envie de l'avoir dans les pattes, il parle constamment dans sa barbe. Avec un peu de chance, les Nagaméens se chargeront de lui.
-Donc c'est moi qui me le tape?
-Tu peux lui taper dessus, s'il t'énerve toi aussi.
-C’est ça, j’y penserais, mentit le chunin. Autre chose?
-Oui, une dernière chose. Ecoute-moi bien.
-Mmmh?
-A la tête d'un tel effectif, Soma va sûrement vous proposer un plan à la noix. Quelque chose de ridiculement détourné et paranoïaque, au prétexte d’être prudent. Techniquement, il est junin, donc tu devrais l'écouter, mais...
-Je crois que je vais me boucher les oreilles.
-Je te donne l'ordre de n'en faire qu'à ta tête. Ne prenez pas de risque, laissez-le s’en charger. Et faîtes le ménage s'il le faut. Je veux quelque chose de simple et efficace. Si vraiment, dans le pire des cas, vous avez des problèmes, réglez le problème et revenez ici sans Soma. Vous pouvez aussi bien tuer cet Arakasi s’il n’est pas possible de s’en approcher, je m’en fiche.
-J'ai rien entendu!
-Arrête ça. Si vous réussissez, la hiérarchie pourrait apprécier.
-J'ai rien entendu! Et j’ferais sûrement rien de tout ça!
-Il m'énerve...



*
* *


Déjà trois heures s'étaient écoulées depuis que les deux ninjas remontaient laborieusement la piste, en permanence sur le qui-vive. Muromachi sentait qu'elle n'allait pas tarder à craquer. Le moine avait eu raison: ils mettraient bien plusieurs heures avant de retrouver les Nagaméens. N'importe quoi pouvait arriver à Arakasi durant ce temps. Et à force d'imaginer les diverses épreuves que traversait l'illusionniste, son malaise ne faisait que s'amplifier.

Elle allait devenir folle, si elle continuait comme ça. Oboro avait déjà avalé toutes ses rations énergétiques pour soulager ses nerfs, et sa faim venait tout juste d'en finir avec ses ongles. Maintenant lassée de tripoter machinalement ses cheveux, elle commençait à en faire de même avec le plumage du dodo, qui n'allait pas tarder à s'énerver à son tour tant il en avait plein les pattes. Les ninjas lui faisaient emprunter des sentiers qu'aucun cheval n'aurait pu supporter, et la veille lui avait été tout aussi agréable.

Il ne restait qu'une façon de tuer le temps pour la genin. Ryosuke. Ce qui ne l'enchantait aucunement. Elle n'avait pas vraiment envie de parler au moine, en fait. Ou de parler tout court. Le moine n'avait d'ailleurs pas l'air d'être porté sur les badineries, et elle ne savait pas encore si elle pouvait ou non le sentir.
Mais elle s'agita tellement qu'il finit par la questionner de lui même. Attentif à ses alentours, le jeune homme n’avait eut aucune chance de rater le trop-plein d’énergie de sa coéquipière trépignante.

-Quelque chose ne va pas?
-Uh? Tu lis dans les pensées, en plus?
-J’aimerais bien savoir pourquoi vous me dîtes tous ça.
Ca se voit, c'est tout. Alors?

Elle le jaugea un instant du regard. Est-ce qu'il disait la vérité? Ca n'était pas la première fois qu'un adepte du genjutsu lui donnait l'impression de sonder ses neurones, avec ses vils tentacules de sournois malintentionné. Avec ces tordus, elle ne parvenait jamais à être sûre de grand chose. Et même si celui qui la côtoyait paraissait globalement inoffensif, elle préférait le garder à l’œil. Un moine trop propre, c’était toujours suspect. Surtout quand il touchait au genjutsu.

Car Soma n'était pas le premier illusionniste étrange qu'elle avait croisé. Avant lui, il y avait notamment eu quelqu’un qui lui avait déjà fait de mauvaises surprises. L’Hirondawa.

-Ben je me demandais... tu crois que ça ira? Je veux dire, Arakasi, on va le sauver?
-Ils ne vont probablement pas le tue...
-... ouais?
-...je veux dire, corrigea-t-il en voyant Oboro grimacer, il est en vie, bien sûr. Ils l'ont prit pour obtenir des informations. Et ils vont le garder pour faire pression. Comme otage ou comme monnaie d'échange. Ils ne risqueront donc pas de le mettre en trop mauvais... disons qu'il s'en tirera.
-Donc il est mort, c'est ça?
-Je viens de te dire que non, justement.
-Tu viens de me vomir du pipeau, bonhomme.

Il ne comptait pas répliquer, et préféra donc détourner le regard en direction du sentier qu’ils empruntaient. Les deux ninjas s'interrompirent à la vue d'un fil qui pendait, au travers d'un amas de branchages. Cette fois-ci, c'était un piège à base de cordages et de collets que les Nagaméens avaient mis en place. Moins effrayant que les pièges à ours et les explosifs disséminés auparavant, mais toujours dignes d'intérêt. Au cours de son escapade solitaire, le moine avait pu constater qu'ils n'avaient pas été les seuls à préparer la zone pour les jours à venir. Parmi les traquenards installés dans les collines, le plus impressionnant découvert par Ryosuke ne visait rien de moins que l'inoculation d'un virus à ses victimes, avec pour arrière pensée sa diffusion à toute une équipe lors d'un rassemblement ultérieur.

Un nouveau genre de piège à retardement qui lui avait fait prendre conscience des extrémités auxquelles recourraient des ninjas en guerre.

-C'est moins chou que les fosses mortelles, ce truc. Mais ils se donnent du mal, quand même. Bricolos de carton.
-On dirait bien...
-Bof. Pourraient faire mieux, passent leur temps à se chier dessus là. Si ces baltringues foirent autant avec Arak', on sera tranquilles.
-...
-D'ailleurs, à ce propos. Tu le connais depuis combien de temps, Arak'? Il parlait pas mal de toi.
-Seulement une mission. On ne s’est jamais croisé.
-Mmmh... zarb’. Vous avez l'air trop copains, pourtant. Il s'est passé un truc de spécial, entre vous deux, pour que vous fricotiez comme ça?
-Je ne pense pas. Pourquoi ça?
-Pipeau, y’a forcément eu un truc. Il se comporte comme si t'étais un pacha. « Pro-mirage-super-junin » par ci, « sournois-subtil-tralala » par là, « génie du genjutsu, il sait tout faire, un des gars les plus dangereux que je connais » à toutes les sauces… t'as un fanboy, c’est clair.
-Il a vraiment dit ça?
-Mot pour mot, copier-coller.
-Eh bien… quelle mouche l’a piqué?
-D’ailleurs, vous avez vraiment tenu tête à un paquet de samourais? Avec trois illusionnistes? Et une vingtaine de gus à protéger? J’ose même pas imaginer quel scénar' tordu à pu couvrir tout ça. C'étaient des baltringues armés de kikoup's, les Toshin?
-Rien de spécial, éluda Ryosuke. Juste assez de distractions pour s’en dégager.
-Raconte toujours?
-Ca serait... assez long à expliquer.
-Vu que tu n’as rien d’autre à dire, c’est pas un problème. Chuis sûre que ça va t'entraîner, de raconter ta vie. Allez, crache tes secrets, moinillon!
-Rien de spécial, répéta le junin.
-Hmmm?

Ne souhaitant rien rajouter à cela, Soma se contenta de progresser sans répondre. Le silence se réinstalla tandis qu’ils longeaient la lisière d'un bosquet, contournant la piste afin d'éviter de s'exposer à ciel ouvert. Sans piège des Nagaméens pour les distraire, ils continuaient leur avancée, sans savoir jusqu'à où et quand diable la piste les menerait. L'humeur de Muromachi s'en ressentait d'autant plus que son coéquipier ne prenait même plus la peine d'ouvrir la bouche ou de faire un geste pour lui désigner les arbres à marquer. Maintenant que leur mécanique était rodée, les deux ninjas choisissaient globalement les mêmes repères, et il suffisait à la jeune femme d'attendre que Ryosuke illumine un emplacement pour avoir confirmation du marquage.
Pour autant, jouer les sous-mains face à un donneur d'ordres glacial et silencieux lui tapait sur les nerfs.

-Si je te fais chier, tu me le dis, hein, s’assombrit Oboro.

Il ne comprit pas immédiatement pourquoi la kunoichi, joviale cinq minutes plus tôt, affichait maintenant la ferme intention de surpasser tous les Kalem de la terre. Pour le moment, il avait simplement considéré qu'il s'agissait là d'un caprice proprement féminin face à un moine insensible à toute influence, mais...

Un dernier regard vers sa coéquipière frétillante de tension lui confirma ce qu'il avait jusque-là préféré ignorer: il allait devoir mettre en place la cellule de crise, elle déraillait complètement.

En mission, il n'était pas rare que le moral d'une équipe soit soumis à rude épreuve, de la même manière qu'une cohésion de groupe désastreuse pouvait transformer une opération de routine en un long jallonement d'obstacles douloureux. Pour arranger ses affaires, c'était tristement au junin qu'incombait la tâche de gérer tout ça. Et en l'occurence, c'était sa genin qui commençait à flancher sérieusement, et à passer sa frustation sur le reste de l'équipe... juste lui pour le moment.
Pour régler le problème, chacun y allait de sa petite recette, certains s'efforçant de copiner avec tout le monde pour faciliter les tacles taquins, d'autre soignant leur présence inspirante pour galvaniser leurs troupes. Une variante diablement plus agréable consistait tout bonnement à tyranniser son prochain pour le faire rentrer dans les clous, mais il était alors possible que les choses tournent mal si un aspirant déserteur séjournait dans le groupe.

Rien de tout ça n'avait jamais franchement inspiré Soma. Il n'avait qu'à attendre.
Ca lui passerait. Et il n'en tenait cure. Le blabla social n'était pas dans ses attributions. Il s'était toujours contenté de maintenir sur les rails des équipes de joyeux lurons sacrément idiots. Le problème, c'était qu'ils avaient tous disparu maintenant qu'il était junin, pour être remplacés par des durs à cuire d'opérette qui rivalisaient de mordant pour se mettre en avant. Il n'allait sûrement pas faire la police en plus de la garde d'enfants qu'il assurait déjà.

Et de son coté, Muromachi commençait maintenant à parler toute seule en martellant du pied tout ce qui se trouvait sur son chemin. Il s'imaginait qu'elle finirait par en faire de même avec lui, à ce train là. En bon illusionniste consciencieux, il envisagea d'abord de la laisser avec un clone jusqu'à réaliser son propre état, mais se souvint qu'il avait déjà employé ce truc un peu plus tôt. Elle le remarquerait vite, et s'énerverait d'autant plus.

Alors, laborieusement et à contrecoeur, Ryosuke prit sur lui de s'engager dans une conversation mondaine avec une étrangère. Une peine dont il se passait systématiquement en temps normal. Dénué de charisme et incapable de bavarder négligement, le jeune homme avait jusqu'à ce jour géré les coéquipiers en quête de réconfort à grands coups de banalités bien tournées, qui faisaient office de sages paroles. Pour les grandes occasions, il avait dans son sac des réflexions qui distrayaient aisément la fibre philosophique de ses sujets. Et sa capacité à écouter et supporter patiemment les plus longs tissus d'aneries faisaient globalement de lui un thérapiste fort honorable.

Mais quelque chose lui disait que sa patiente du jour était peu à même d'apprécier son approche "assistante sociale". Il lui donnait plutôt l'impression d'être une de ces groupies lectrices d'horoscopes et de courrier du coeur, qui partageait sa vie entre les cabines d'essayage et les salons de coiffures quand elle ne courrait pas après les dernières sorties et les sulfureuses frasques de telle ou telle personnalité en vogue.

Rien de franchement bien motivant.
Mais il allait devoir parler, et s'en mordait déjà les doigts. Il n'avait jamais signé pour ça. Et il ne voyait même pas par quoi commencer. A mieux y réfléchir, il se dit qu'elle avait l'air de faire une fixation sur l'Hirondawa, et tenta de s'orienter sur ce sujet. S'il disait du bien de lui, il se ferait bien voir, non?


Alors il tenta le coup, cherchant désespérément quelles étaient les qualités plus ou moins subtilement affichées par le genin illusionniste. Sympathique, volontaire et réfléchi, il n'hésitait pas à participer aux planifications, et délivrait bien souvent de bonnes suggestions. Moins discret que le moine, il appréciait le calme de sa compagnie et pouvait tout aussi bien interagir avec les perturbateurs pour les calmer. Ses techniques manquaient sérieusement d'envergure et de diversité, mais il avait déjà assez de bagage pour être chunin ou mener une équipe mieux que lui-même. L'aider à progresser était presque gratifiant, en fait.
Et ce d'autant plus il était également un adepte des genjutsu, ce qui suffisait souvent à rassembler ces éternels opprimés sous la même bannière de paisibles individus humiliés dans un monde de brutes belliqueuses. Ils avaient globalement la même approche pour contourner les ennuis, plutôt que de leur rentrer dedans tête baissée.
Autant de raisons pour lesquelles ils s'entendaient bien, probablement. Il venait de répondre à la question posée précédemment, et rajouta quelques anecdotes de sa mission précédente pour illustrer ses propos.


Pas trop mécontent de son monolgue, finalement. Muromachi semblait apprécier la moindre parcelle de discussion et vira immédiatement de bord, ce qui le soulagea également. Peut être qu'il n'était pas si mauvais, après tout. Restait à savoir pourquoi sa coéquipière pouffait stupidement de rire en le regardant d'un air moqueur et proprement insupportable.

-Tu veux lui faire ta déclaration toi, hein? J’le savais, que les moines étaient tous des gitons... vous cachez trop mal votre jeu, avec la démarche en canard.
-…

Et il continuerait de ses mordre les mains, en fin de compte. Plus jamais il ne parlerait. Franchement, à quoi bon? A cet instant, Ryosuke se jura de laisser le monde entier s'effondrer, tandis qu'il vaquerait paisiblement à ses affaires. On n'insultait pas quelqu'un qui faisait des efforts.

-Rhooo, j’plaisante.
-Bien sûr.
-Allez...
-On continue.
-‘Ttends, t’es vexé?
-Non. Avec le nombre de fois que j’ai entendu quelque chose du genre…
-Mmmh. Mauvaise blague, hein?, demanda la genin. Ok, je retiens.
-Merci, déclara inutilement le moine, sans rien en penser.
-Mais maintenant qu’on en parle, je me demande si Arak’ ne préfère pas les mecs, lui. J’ai pas pu tester le décolleté, mais il semble pas jouer les taupes à strabisme face à une belle paire de lolos. D’ailleurs, il s’entendait drôlement bien avec Hrungnir-aux-pecs-de-rêve…
-Si tu le dis. Ca ne m’empêchera pas de lui parler normalement…

La jeune femme ne lui prêta pas immédiatement attention, occupée à laisser son imagination vagabonder entre les souvenirs du genin au corps de rêve, et ses propres lubies personnelles qui intégraient Hrungnir dans diverses scènes, en compagnie de l’Hirondawa qui le rejoignait, le torse à l'air et un sourire improbable aux lèvres. Si la scène aurait pu l'amuser en d'autres circonstances, elle la camisola consciencieusement pour le moment, mal choisi.

-Bon, tant mieux, se reprit-elle. Ca le rendrait insupportable qu'on le lui dise, mais moi aussi, j'aime bien Arak'. Il est cool, quand il fait pas son coincé ou sa chochotte.
-Hum.
-Enfin, euh… quand je dis que j'aime bien Arak', je veux dire... je l'aime bien, quoi. Commence pas à… euh… t’imaginer des… trucs, coco. Tu lis dans les pensées, ou pas, au fait?
-Je vois.
-Bon. Tant mieux. Tu... vois, tricota la genin. Super.
-...
-...
-Autre chose?
-Merde, mais parle un peu, zut! Si je fais toute la discut' en solo, c'est normal que je sorte que des conneries!
-Désolé.
-Rhooo, mais t'as pas à t'excuser, c'est juste que... hurmfg... bon, okay, t'as un problème. Autiste? Enfance difficile? T'as été brutalisé à l'école? Ton hamster s'est enfuit?
-...
-...?
-Non.

Réponse monosyllabique, releva la genin. Décidément, elle avait affaire à un larron solidement réservé. A elle de voir si elle allait pouvoir le décoincer ou pas.

-Bon... euh... dis-moi plutôt, comment un leader aux talents aussi évidents que toi est devenu junin? Y'a un truc que j'ai raté dans le glossaire du "Passer chunin en 10 missions"?
-Je ne sais pas… peut être.
-Waw. Tu sais vra~ai~iment pas tenir une discut’, toi, hein?
-…
-Toi et moi, ça va carrément pas être facile, coco.

Ryosuke se raidit, mal à l’aise. Il venait de sentir quelque chose d’extrêmement désagréable se dresser droit devant eux. Ca n’était pas un pressentiment, mais quelque chose de bien plus malveillant. A force d’être traqués, les illusionnistes savaient reconnaître quand des défenses étaient érigées à leur attention.
Pour autant, il ne parvenait pas encore à comprendre précisément ce à quoi il avait affaire. Hors de question de s’avancer davantage, en tout cas. Ils étaient arrivés.

-On s’arrête là, déclara le moine. Ils sont juste devant.
-Oooh. Okay, ça va chier. Tu nous planques, on fait le tour, on trouve Arak’, on monte un plan rapido et on l’embarque?
-Si on y va maintenant, ils sauront rapidement qu’on est là. Ne t’avance pas.
-J’ai senti un truc, ouais. Un genre de champ, ou une barrière… c’est pas du futon, ça? Mais comme j’ai un planqué professionnel à coté de moi, y’a pas d’prob, nan? Je reste près de toi, te bile pas.
-Pas comme ça. Il va me falloir un peu de temps pour trouver comment aller là-dedans. Et je ne tiens pas spécialement à ce qu’on intervienne seuls. Les autres sont en route, ils devraient bientôt être là.
-Donc on attend le plus possible qu’ils crèvent Arak’ avant de se bouger? On s’assoie pour une autre séance camping, tant qu’à faire?
-Bien sur que non. D’abord, tu me laisses comprendre ça. Après, on s’approchera doucement, sans rien tenter.
-Les chances qu'on nous tende un piège?, demanda la genin.
-Tout à fait possible. Je n'ai pas envoyé Kalem et Ceel pour rien.

La genin s’interrompit, et regarda le moine s’affairer face à l’invisible obstacle qu’elle n’avait pratiquement pas sentit. Elle aurait voulu continuer, mais voyait bien que ça n’était plus le moment de se distraire en monopolisant l’attention de son coéquipier. Aussi attendit-elle quelques minutes, en silence. Regarder Ryosuke isoler et décortiquer une partie du champ d’influence des Nagaméens occupa agréablement sa curiosité. Elle devina une partie de ses actions, et se fit expliquer le reste lorsque la manœuvre lorsque son coéquipier ne risqua plus de se faire repérer.

Puis vint l’interminable période de réflexion, durant laquelle se moine se perdit en conjonctures personnelles pour déterminer quelle serait la meilleure manière d’analyser son échantillon. Tout ce qui tenait des affinités n’était pas son fort, et malgré un honorable bagage théorique, Ryosuke se trouvait ici en terrain inconnu, sans recettes préconçues pour mener ses recherches. Il essaya brièvement de vulgariser ce qu’il faisait à Muromachi, mais le peu d’expérience de la jeune femme contraint très rapidement les deux ninjas au silence. Alors que le junin se focalisant bientôt uniquement sur sa tâche, Oboro, désoeuvrée, recommença à se ronger les sangs, progressivement. Ca n’est que lorsqu’elle se rendit compte qu’elle se mâchonnait profondément les lèvres qu’elle se leva, fit le tour de leur position à plusieurs reprises, et s’écrasa dans un coin, en compagnie de leurs affaires. Ses affaires, plutôt. Contrairement aux sceaux du moine, elle transportait encore un bon vieux sac à dos.
Machinalement, elle s’empara de sa carte, avec la très vague idée de regarder les images pour s’occuper, et pourquoi pas observer le terrain et déceler un quelconque avantage qu’ils pourraient exploiter.

-Hey. Soma.
-Mmmh?
-On a un campement, pas trop loin. Une planque qu'on a aménagée, pendant la journée. Tu crois qu'on pourrait..?
-Absolument. Excellente idée, même.
-On fonce vers l'abri une fois Arak' dans nos filets?
-Non. On attend les renforts. Mais ça restera utile.
-‘Tain, ça va prendre des plombes…

Ryosuke
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Message par Ryosuke 17/11/2012, 04:11

Il était l’un des meilleurs éclaireurs détachés par la kunin dans cette mission. Et si son ami, coéquipier et supérieur s’était assuré de le garder auprès de lui, ça n’était pas pour rien. Nombre de ninjas étaient meilleurs que Kiruya dès qu’il s’agissait de survivre seul et intouchable au-delà des lignes ennemies. Mais nul ne pouvait assurer aussi bien que lui une mobilité exceptionnelle à toute une troupe. Et lorsqu’un chunin aguerri dans son genre se retrouvait face à face avec le jeune Soma…

Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer à quel point ses talents allaient être bien employés.

-Euh… et donc on le récupère comment, Arak’?, insista Muromachi en s’approchant prudemment des deux gradés qui délibéraient depuis plusieurs minutes.
-Ils ont un champ de force…
-Un quoi?
-Un En, corrigea le chunin. Si on entre sur leur territoire, ils le sauront.
-Eh? Et on a pas moyen de contrer ça?
-Moi, oui, indiqua le moine. Par contre…
-Moi sûrement pas. Et pour notre illusionniste… elle n’en a pas l’air sure.
-On a vu ça tous les deux, corrigea Soma. Elle n’y arrivera pas. Il va falloir qu’on y aille tous ensemble, ou leur imposer une distraction.
-Y aller ensemble, pourquoi pas… Ryosuke, c'est ça ton nom?
-Mmmmh.
-Une distraction, c'est-à-dire?, questionna-t-il alors, amusé par la réaction du jeune homme qu'il tutoyait. Tu penses à quelque chose en particulier?
-Je ne sais pas encore. Mais leur champ nécessite de l’attention. Ils la relâcheront en partie quand ils seront face à des ennuis… ou penseront nous tenir. Vous pourrez alors vous inviter sur place.

Le chunin fut surpris de la proposition à peine déguisée par ces termes. D’habitude, c’était lui qui jouait les cobayes et les leurres en matière de mauvaises surprises. Systématiquement. Mais si le tableau changeait légèrement, il devenait celui qui allait devoir faire en sorte que les Nagaméens s’avèrent incapables de s’extirper de l’assaut nourri de son équipe.

Un changement de rôle intéressant.

-L’autre possibilité, c’est que je les empêche directement de percevoir quoi que ce soit, compléta l’illusionniste.
-C’est faisable?
-C’est beaucoup plus facile. Si j’arrive assez près, je les isolerais de leur propre champ. Sans problème.
-Faut déjà arriver assez près, hein?
-Quelque chose comme ça. Mais cela devrait aller. Et de votre coté?
-Eh bien, j’imagine que si tu vas récupérer discrètement ton pote, ils vont se rendre compte qu’il a disparu. Et ils ne vous laisseront pas faire. Avec ou sans En de leur part, on peut vous évacuer rapidement, surtout si vous êtes juste deux… ou alors les ralentir suffisamment pendant qu’ils vous pourchassent, puis les clouer assez longtemps pour qu’on se fasse tous la malle.

Le chunin tira machinalement sur sa cigarette, relâchant des cercles de fumée dans l’air en ayant l’air d’alimenter sa réflexion. C'était à peu près le moment où il pourrait satisfaire à la requête de Kado Tsurabara, son junin référent, qui souhaitait écraser proprement les Nagaméens au lieu de s'en tenir à un simple sauvetage.

Il s'amusa presque de voir le moine s'éloigner de lui, comme s'il ressentait ces sombres pensées. C'était tout simplement le tabac qui l'incommodait. Sa coéquipière au contraire n'en sembla pas gênée le moins du monde, et se contenta d'écouter en silence.

-Une préférence?
-Ahah, on me laisse le choix en plus?, se réjouit le grand roux. Vu qu’ils vont très sûrement vous tendre un piège, ils seront bien préparés… mais on peut toujours les prendre par surprise.
-Et c’est risqué?
-Je ne crois pas qu’on risque grand-chose, nous. Je gère. Et toi?
-J’imagine que ça suffira.
-Hun hun? T'sûr?
-Ca fonctionnera.

Tous deux étaient franchement sceptiques quant à la capacité de l’autre de s’en tirer indemne : tandis que Soma allait s’exposer au grand jour face à des adversaires susceptibles de le tailler en pièces à la moindre erreur, l’autre allait devoir les retenir assez longtemps une fois la diversion passée. Ils allaient entreprendre quelque chose de particulièrement dangereux. Et chacun surestimait très probablement son aptitude à se tirer des embuches dans lesquelles ils allaient se jeter.

Mais surtout, ils savaient qu’ils étaient les mieux placés pour cela, et avaient déjà largement l'habitude de pareilles situations.

-Et dernière chose… qu’est ce qu’on fait de notre petite miss joker, là?
-Joker?
-Ma belle, t’imagines bien qu’avec ta force de frappe, on peut faire quelque chose de super, non? C’est pas toi, l’adorable Gansekiste dont on m’a parlé ?
-Ah, ça, c’est un truc que j’aime entendre! T’as entendu ça, Soma? Lui il sait parler aux filles!
-Bon, faudra juste veiller à ce que Nazara te pulvérise pas dans la foulée, mais…
-Euh… Soma, à l’aide?
-Nazara?, s'enquit l'illusionniste, prévenant.
-La blonde, là. On l'appelle Nazouillarde, aussi. Ou Nazote Liquide quand elle foire ses hyoton un peu trop près de l'équipe... m'enfin, tu sais, les blizzards c'est pas top pour viser juste.
-Du ninjutsu? Des dommages collatéraux?
-Bon, puisque nous nous sommes décidés…
-Nan, nan, j’veux pas, j’veux pas!
-Vous êtes sûr que Muromachi n'aura pas de problème?, insista Ryosuke.
-Bien sûr que nan.
-Mmmh...
-On a l'habitude des pépins.
-Hein? Comment ça?
-J'ai fais ce que j'ai pu...



*
* *


Même à ce jour, le moine parvenait encore à s’émerveiller de l’efficacité de ses artifices. Enveloppé tel qu’il l’était sous ses illusions, il passa au milieu d’une harde de chevaux sans attirer leur attention, manquant presque de se faire renverser par l’un d’entre eux qui venait tout juste de se relever.

Et de la même manière, il s’engagea impunément au sein du périmètre particulièrement sensible des Nagaméens. Selon l’illusionniste du chunin, c’étaient non pas un mais deux d’entre eux qui étaient affiliés à ce champ ; cela signifiait qu’il devait avoir les deux à sa portée s’il voulait pouvoir couvrir l’approche de ses secouristes.

Et donc, qu’il allait devoir être en plein milieu du tas. C’allait donc être Muromachi qui se chargerait d’extirper l’Hirondawa. Ca n’était pas plus mal, le junin l’ayant au passage chargée de lui apporter les premiers soins s’il y avait lieu d’être.

Elle devait être quelque part sur sa gauche. Il n’en était pas bien sûr : le camouflage dont il l’avait dotée était indépendant, et s’il ne connaissait pas si bien son propre chakra, il aurait très bien pu la perdre de vue. En ce qui la concernait, elle se sentait étouffer sous les diverses couches qui l’enveloppaient.
Et se mouvoir dans une forêt quand on ne voyait pas où trainaient ses membres était terriblement inconfortable, quand on n’en avait pas l’habitude. Finalement, elle abandonna et s’amarra docilement à son coéquipier, posant une main sur son épaule afin de juste suivre le mouvement.

Les deux mahousards sentirent leurs coeurs accélérer au fur et à mesure qu'ils s'approchaient du campement Nagaméen. Ils avaient une certaine idée de ce qu'ils allaient y retrouver, mais...

En vérité, non.

Ils ne s'attendaient certainement pas à découvrir leur coéquipier en un aussi triste état. La chair à vif en plusieurs endroits, le crane et l’épiderme rasés par régions, le mahousard était méconnaissable.

La veille, l’illusionniste avait proposé un marché aux Nagaméens. Ca n'était certes pas la même équipe, mais ils s'étaient rencontrés. Pacifiste, fondamentalement non violent, ou aussi peu que possible. Pas un d’entre eux n’avait souffert de leur contact.

Et ceci lui paraissait diaboliquement disproportionné par rapport à toute la bonne volonté dont il avait fait preuve.

Mal à l’aise, il s’empressa de traverser le campement pour rejoindre Arakasi. Personne d’autre n’était là. En apparence, du moins. Prenant soin de se couvrir d’une illusion supplémentaire pour les couvrir, Ryosuke recouvrit délicatement le corps nu du captif, qu’Oboro tenta alors de soutenir. Ses yeux étaient ouverts, mais il ne réagit nullement à leur contact.

-On peut t'aider, peut être?

Oui. Tout se déroulait aussi mal que prévu, en effet. Le junin n’eut qu’à se retourner pour faire face au comité d’accueil qu’on lui avait réservé.


*
* *


-On peut y’aller?
–Non. On attend.

Ligne concave. Chaque ninja était distant des autres d’environ sept mètres. Chacun connaissait les aptitudes de ses collègues, et tous avaient l’habitude d’opérer à une certaine distance ; en conséquence, leur junin les avait habitués à adopter cette formation pour que leurs techniques ne se court-circuitent pas les unes les autres.
Habituellement, c’était un déluge de chaos qui s’abattait sur la zone visée. Et ils allaient à nouveau en avoir besoin.

Tout ce qu’ils attendaient pour agir n’était rien d’autre qu‘un signe de l’illusionniste, indiquant que le champ de couverture des Nagaméens était saboté. Ils ne savaient pas encore à quoi s’attendre, mais le moine leur avait garanti quelque chose d’évident. Et tous se dirent qu’en effet, un globe incandescent visible sur des kilomètres à la ronde était un signal suffisamment parlant.

Lentement, il se prépara à employer ses jutsu sur l'ensemble du groupe. Tout d’abord, matérialiser la bulle d'air qui l'accompagnerait tout le long de leur progression. La suroxygénation artificielle qui y régnait avait rompu les mâchoires de plusieurs scientifiques, mais il était avéré que personne ne s’essoufflait à ses cotés.

Dans la même veine, il façonna une seconde aire d'influence, à dominante suiton. Dans l'eau, un corps perdait un sixième de son poids. Certain avaient conçu des jutsu permettant de déporter cette propriété en milieu aérobie. Si le jutsu était régulièrement employé pour créer des barrières à cinétique affaiblie, permettait ainsi de créer de véritables murs freinant la progression de tout projectile, sa version personnelle permettait à lui comme à ses coéquipiers de se sentir extraordinairement légers, et d’évoluer comme tels dans l’espace.

Tous se mirent en route immédiatement, propulsés par les soutiens de leur éclaireur. Ils dévalèrent la pente à une vitesse prodigieuse, le sol lui-même semblant s’affaisser pour amortir leur chute. Lorsqu’un amas de buisson s’écarta poliment de leur chemin, ils savaient déjà qu’ils n’avaient guère qu’à courir en ligne droite pour atteindre leur but.


*
* *


Pour le coup, Ryosuke n’avait guère d’autres options que d’attendre que la cavalerie arrive. Et son interlocutrice s'en était bien sûr rendu compte. Réticent à l’idée d’abandonner Arakasi, il ne le quitta pas pour autant. Son camouflage s’était affaissé, comme prévu. Pas celui de Muromachi, qui devait bien sagement attendre auprès du captif que les autres arrivent avant de le bouger.

Si leur adversaires pouvaient repérer des ninjas sur un aussi vaste terrain, il y avait fort à parier qu’ils soient capables de percer les artifices du junin, à si faible distance. Il n’avait pas vraiment envie de leur donner raison d’essayer.

Il fallait juste les tenir occupés un moment.

-Je suis venu simplement récupérer mon coéquipier. Nous allons nous retirer sans heurt.
-Hoho. C'est un ordre? Ou bien peut être une demande? Vous savez, tant qu'on ne se met pas à genou, moi les suppliques...

Le sourire carnassier qu'elle lui adressa n'était pas la marque d'un sadisme mal placé, mais une provocation bien en règle. Et puis, le jeune homme faisait tout de même pitié, de son point de vue.
Elle attendait une réaction épidermique du jeune homme, qui prendrait probablement la fuite compte tenu des informations données par Hirondawa. Prête à réagir, elle concentra son chakra aux alentours du junin: elle avait réussi à le débusquer une fois grâce à ses propres contremesures relevant du genjutsu, et se tenait sur le qui-vive pour réitérer la manoeuvre au moment où il tenterait de se fausser. Car elle pouvait faire bien mieux que simplement repérer un fantôme.

Si elle agissait précisément lors de la mise en place du camouflage, elle pourrait durablement handicaper le ninja, lui refusant l'usage de tout genjutsu matériel durant une vingtaine de secondes. Et elle savait qu'une telle fenêtre d'action équivaudrait purement à la défaite de son adversaire, compte tenu de la situation.

C'était une question de timing, ni plus ni moins. Une manoeuvre usuellement hasardeuse, mais qui, dans ce genre de situations, permettait de décrocher des victoires triviales sans faire le moindre sacrifice.

Sentant bien qu'il ne tenait qu'à elle d'attraper la victoire qui se tenait à portée de main, elle commença à effectuer ses mudras.

Et ce fut à peu près à ce moment que sa tête fut cinglée d'une large arête sanglante, lardant son visage de sa pommette gauche à la base de sa mâchoire. Le coup mordit son crâne en profondeur, sans pouvoir toutefois la décapiter proprement. La joue déchiquetée, elle s'effondra sourdement, hurlant à la mort.


Les Nagaméens n'en crurent pas leurs yeux. Ryosuke non plus, en vérité.

Muromachi et ses hachettes se prêtaient bien plus volontiers que Soma aux emportements viscéraux. Ce qu’il n’aurait jamais pu envisager.
Face au spectacle d'un coéquipier mutilé de la sorte, elle avait tout simplement foncé dans le tas pour asséner un coup aussi puissant qu'elle le pouvait.

Il n'avait pas non plus envisagé que cela les sauverait. Car la tortionnaire de l'Hirondawa n'était pas morte, mais grièvement blessée. C'était un poids mort que ses partenaires allaient tenter de protéger. Deux à trois d'entre eux devraient rester pour la couvrir.

A fortiori s'il profitait lui même de l'opportunité créée par la genin. Qu'il valait mieux inciter à revenir, d'ailleurs.

"On décampe, Oboro. Attrape Arakasi et reste près de moi. Maintenant".

Elle ne bougea pas. Pendant quelques trop longues secondes, il resta immobile, à la scruter. Même s'il ne la voyait pas, il renforçait drastiquement son camouflage qui avait manqué de s’effriter lors de l’attaque. Et son dos se raidit lorsqu'il devina que la guerrière s'apprêtait à foncer dans le tas, alors qu'elle était déjà bien trop éloignée de lui.
Quelques pas de plus, et il serait obligé de suivre le mouvement afin de la garder au sein de son champ d'influence. Si elle réapparaîssait maintenant, elle était morte.

Le moine fut donc presque soulagé de voir se dresser un rideau de flammes pour la séparer des Nagaméens. L'un d'entre eux avait visiblement jugé pertinent de protéger la leur avant de passer à l'offensive. Tandis que Soma donnait un petit coup de pouce à l'incendie pour déborder en delà de tout ce qui aurait arrangé leurs adversaires, Muromachi se dirigea donc vers l'Hirondawa, qu'elle ceintura de son mieux avec ses bras.

Le moine disparu alors dans une explosion fracassante, à la manière d'un volcan, répandant une pluie de flamme et de fumées sur toute la zone. Et prit ses jambes à son cou, à la suite de ses coéquipiers qui le distancèrent rapidement.

Car les Nagaméens n'allaient sûrement pas s'en arrêter là. Deux d'entre eux, qui avaient déjà commencé à le contourner alors même qu'il discutait encore avec la tortionnaire, étaient déjà à portée de sabre lorsqu’il s’évapora.


*
* *


Une fois à portée de leurs adversaires, il ne resta à Kiruya qu’à regarder ses compagnons prendre le relai. Il se borna tout simplement à lancer dans le tas le premier jutsu qu’il avait apprit. Quand il n’avait pas encore, à ses débuts, les moyens de dépasser les limites du possible, l’autre option était tout simplement d’empêtrer ses poursuivants dans des nuages pâteux relevant du futon.

L’espace de quelque secondes, la densité de l’air virevolta considérablement dans le campement.

Quelques secondes plus tard, la zone fut immergée sous une avalanche qui tenait de la pluie de neige. Le choc fut aussi vif que brutal.

D’un autre coté, l’énorme raz de marée qui leur vint en retour fut renvoyé l’incita à maoeuvrer encore un peu davantage les siens. Leur illusionniste intervint à temps, activant ses genjutsu mentaux pour donner à chacun le temps de décider de la marche à suivre.

Pour la petite équipe, le temps sembla pratiquement se figer. Au contraire, c’était leur vitesse de réaction qui surpassait ponctuellement l’entendement. Il ne leur suffit que de quelques communications mentales pour s’accorder, et tous bondirent d’un même mouvement lorsque leur perception revint progressivement à un rythme plus proche de la réalité. Les projectiles qui venaient à leur rencontre leur paraissaient toutefois encore bien assez lents pour qu’ils puissent les éviter sans perdre de vitesse.

Malheureusement, percevoir au ralenti ne les privait pas pour autant d’une mauvaise surprise. Lorsque le sol explosa sous leur pieds, le lien psychique qui les unissait vola brusquement en éclats.

Le chunin eut à peine le temps de discerner la large marionnette s’extirper des gravats que déjà, deux Nagaméens assaillaient sa coéquipière. Le genjutsu fut relancé de justesse, permettant à cette dernière de réagit à temps pour les rejoindre.

Lui, déjà, projetait son jutsu sur trois autres shinobi qui s’éloignaient d’eux. Il effectua encore quelques mudras pour les ramener à lui, la terre à leurs pieds devenant brièvement un tapis roulant contre lequel ils ne pouvaient résister.

S’il les incluait dans son total, cela signifiait qu’ils avaient réussi à retenir sept d’entre eux. Un assez bon score.

Le problème, c’est qu’il ignorait si c’étaient deux, quatre ou cinq Nagaméens qui s’étaient élancés à la poursuite de ses juniors. Et ça, ça n’était pas une bonne nouvelle.


*
* *


De leur coté, la situation semblait vraiment mauvaise. Ils n’étaient plus encerclés comme auparavant, mais l’unique adversaire qu’Oboro avait tenté d’affronter lui aurait probablement arraché les bras si le moine ne l’avait pas redirigé un peu plus loin, à la dernière seconde.

Pire encore, ils n’arrivaient jamais à conserver le peu d’avance que les distractions de l’illusionniste leur procuraient désespérément. Lorsqu’ils avaient de la chance, ils distançaient leurs poursuivants d’une cinquantaine de mètres. Quand ça n’était pas le cas, ils se mordaient les doigts de voir les Nagaméens à cinq mètres sur leurs talons, dardant leur chakra dans tous les sens à leur recherche.

Ils étaient sous couvert, et invisibles, mais ça ne leur suffisait visiblement pas du tout pour s’isoler durablement. Elle entendit Ryosuke grogner de mécontentement lorsqu’ils ignorèrent son dernier leurre, et s’en alarma: normalement, elle ne l’entendait absolument pas, avec ses genjutsu.
C’était presque comme s’il ne parvenait pas à les établir.

Et la seule idée de devoir se frotter une nouvelle fois à celui qu’elle surnommait mentalement le démembreur ne l’enchantait pas le moins du monde.

Elle allait péter les plombs. Abandonner Arakasi, assommer Soma pour qu’il fasse office d’appât, et…

Oboro hurla, surprise. Elle avait une idée. Quelque chose qui aurait pu marcher. Mais ils n'avaient pas le temps. Et elle ne l'aimait pas du tout, cette idée.

A nouveau, le moine la surprit. Elle n'avait rien dit, mais avec une douceur improbable, il la fit ralentir et l'invita à continuer.

-Tu as une idée?
-Hein?
-Tu as une idée, déclara-t-il.
-Oui, mais...
-Propose toujours.
-Euh... je pourrais essayer de nous faire décamper d'ici en vitesse. Avec mon goken... mais...

Si un illusionniste pouvait s'éclipser facilement, une gansekiste n'était pas en reste. Ses accélérations fulgurantes devaient être à même de les propulser en dehors du champ d'action actuel des Nagaméens. L'idée ne lui plaisait toutefois pas du tout, car si elle se hasardait à cela, elle en ressortirait à peine moins vulnérable qu'Arakasi.

Et si d'autres ennuis devaient arriver, cela signifiait s'en remettre totalement au junin. Ryosuke.
Elle se demanda un instant si elle pouvait lui faire confiance, alors qu'il l'encourageait à détailler son idée. Et les cris des Nagaméens résonnaient parmi les arbres, signe que leur réseau s'étendait encore davantage.

-Okay. Soma, planque nous un moment.
-Donc c'est un oui?
-Et attrape Arak', je vais pas pouvoir me charger de lui.
-Bien sûr.
-Et ferme la. Silence. Calme. VIDE. CONCENTRATION. PUTAIN, MAIS QU'EST CE QUE JE FAIS LA?!?
-C'est comme ça que tu te calmes..?

Elle ne répondit pas. Dans le même temps, Ryosuke sentit l'atmosphère se gorger progressivement de chakra, à un rythme qui ne semblait faire qu'accélérer jusqu'à atteindre des niveaux improbables. Ce qui signifiait qu'en plus d'être à l'arrêt, ils n'allaient pas tarder à baliser leur position malgré tout les efforts qu’il mettait dans leur camouflage.
Sa position était relativement désagréable, mais il s'acquitta de sa tâche de son mieux.

-Okay, j'y suis presque. Tu peux maintenir un camouflage quoi qu'il arrive, non? Tout à l'heure, quand j'ai frappé l'autre pouf'... c'était du bon.
-Pas quoi qu'il arrive, non. J'ai eu de la chance. Ca n'est normalement pas le cas.
-Eh bien en tout cas, ça serait une très bonne idée de recommencer.
-Laisse moi quelques secondes, alors. Ils vont rappliquer, je leur laisse des leurres.

Elle passa derrière ses coéquipiers, toujours au bord de la crise. Si elle ne criait pas, c'était uniquement parce qu'elle serrait les dents, encore tendue à l'idée de devoir employer son ganseki. Il lui était déjà arrivé plusieurs fois de glisser d'une préparation à une ouverture par accident, et ça n'était pas vraiment le meilleur moment pour se planter de la sorte.
Oubliant toute forme de délicatesse, Oboro attrapa les jeunes hommes par les flancs, les ceinturant chacun d'un bras. Ca n'allait décidément pas être élégant, mais ainsi, elle était sûre de ne perdre personne en cours de route.

Il lui faudrait par contre veiller à ne pas leur broyer les côtes... cela demandait un doigté qu'elle n'était pas sûre d'avoir.

-T'es ok?
-Non, je n'ai pas fini.
-Quand tu veux.
-Dans quelle direction est notre cache?
-Par là, désigna-t-elle en pointant du nez sa trajectoire.
-Va un peu plus sur la gauche, alors. Et quant à moi... tu peux y aller.

Muromachi laissa alors tout son chakra basculer dans le premier verrou, libérant la prodigieuse vague de chakra qu'on lui connaissait. Et souleva ses partenaires sans le moindre effort, en poids plumes qu'ils étaient. Sans attendre, elle commença aussitôt sa fulgurante échappée vers l'abri.

La première manoeuvre de l'illusionniste entra alors en jeu. Lorsque la première porte était en attente d'ouverture, le chakra qui s'en dégageait pouvait encore être dissimulé. Mais à présent, c'était la saturation qu'avait choisi d'employer le moine. Les Nagaméens ne sentirent pas pas une vague d'énergie, mais plusieurs, largement plus diffuses qu'en temps normal. Pire encore, celles-ci se dispersèrent dans toutes les directions, fugaces, pour disparaître après une poignée de secondes et réapparaître bien plus loin.

Les mahousards parcoururent ainsi un demi kilomètre, ce qui n'était pas tant que cela... mais ils l'effectuèrent en une dizaine de secondes. Sur un terrain boisé et ascendant, qui plus est. Oboro avait retrouvé un des points de repères que l'équipe avait relevé auparavant, pour mieux s'orienter, et affiné sa trajectoire en conséquence. Ils venaient de se décaler radicalement de la piste sur laquelle avaient été orientés leurs poursuivants.
Elle ignorait si le moine avait réussi à employer ses artifices durant la cavalcade: il n'avait pas l'air d'être convaincu de pouvoir les dissimuler correctement dans ces conditions. Mais compte tenu des enjambées spectaculaires qu'avait effectué la gansekiste, en s'efforçant de ne poser le pied que sur de la roche et des souches d'arbres...

Ils étaient tirés d'affaire, probablement.

Encore que, décida-t-elle, temporairement à l'abri résumait mieux leur situation.
Oboro avait fini sa course sur un flanc de colline, et s'était plus ou moins écrasée dans un tas de buissons où personne ne se serait normalement aventuré. Arakasi était dans un état pitoyable, quand bien même elle avait fait le maximum pour ménager ses passagers. En ce qui la concernait, elle était plus que vidée: même avec l'habitude, n'ouvrir qu'une seule porte était bien plus éreintant que l'usage d'une multitude de taijutsu en succession.

Le moine lui murmura quelque chose d'un ton bienveillant, mais elle n'y comprit rien. Sa tête et ses oreilles bouillonnaient, submergées par les vertiges qui l'envahissaient.

Ils attendirent tous deux, la peur au ventre pour l’une, les nerfs en pelote pour l’autre. Malgré l'incommensurable effort qu'elle venait de fournir, la jeune femme s'efforçait de ne pas haleter, à grand peine. Les ridicules couinements étranglés qu'elle laissait échapper l'auraient fait rougir de honte si elle n'avait pas été focalisée sur leurs poursuivants. De son coté, le moine avait mal encaissé le choc à l'arrêt, bien qu'il s'efforçait de multiplier les genjutsu pour assurer leur protection.

Au bout de plusieurs longues minutes, ils n'entendirent absolument plus rien. La tension qui les avait habité jusque là se dénouait peu à peu. Ryosuke ferma les yeux, se rendant enfin compte de sa fatigue. Sa nuit avait été écourtée, après tout. Et il avait beaucoup trop couru.

Muromachi, qui gisait jusque là sur le sol, en sueur, se tourna légèrement dans sa direction, en faisant attention aux branchages. Sa voix était plus rauque que tout ce qu'elle avait jamais entendu, mais elle n'allait pas trop mal.

-Õ~õ~õ~õ~õ~h p~u~u~u~t~a~i~n.
-Mmmh?
-On l'a fait. J'ai absolument aucune idée de comment...
-On dirait, réalisa-t-il lentement. J'imagine que c'est fini. En tout cas... bien joué, c'était une très bonne manœuvre.
-Et Arak'?
-Ca a l'air d'aller. Il dort encore... et c'est probablement mieux comme ça.

Les deux ninjas regardèrent leur coéquipier d'un air apitoyé. Malgré le voile illusoire et le haut de kimono dont l'avait recouvert le moine, Oboro limita l'expérience à quelques secondes, la poitrine serrée. Soma, au contraire, pu apprécier dans ses détails le travail effectué par les Nagaméens.
Un tortionnaire efficace se devait de garder ses hôtes en bon état, et ceux qui avaient traité leur coéquipier ne dérogeaient pas à la règle. Même si c'était la première fois qu'il voyait de telles meurtrissures, il reconnut sans mal la trace de guérisons qui avaient été appliquées sur ses larges plaies lacérées. Ainsi que les innombrables marques qui défiguraient son corps, et les brisures indescriptibles qui écaillaient ses ongles et les contours de son visage. Sa peau avait été vastement ravagée par il ne savait quels outils, et les écorchures qui le recouvraient demanderaient une attention toute particulière lors des soins.

Il nettoierait plus tard les flots de sang et de boue qui le maculaient... mais ne savait absolument pas comment il allait dompter Arakasi lui même. Il ne pouvait qu'imaginer quel serait le comportement de son compagnon une fois éveillé, mais se savait très loin du compte.

Et se savoir responsable de son sort ne facilitait pas le tableau. Le moine devrait visiblement réviser son approche, quand bien même cela le déprimait.


Quelques minutes plus tard, sa coéquipière commença à s'inquiéter de son silence. Elle détestait déjà être dans un tel état d'incapacité, et n'avait aucunement envie d'être sans protection en plus de cela. Le junin n'avait pas intérêt à s'évanouir ou à perdre la tête maintenant qu'elle avait joué son rôle.

-Mmmh... Soma?
-Oui, oui. Comment tu vas?
-Je suis vannée. Com~plè~te~ment. Morte. Ka-put.
-J'imagine bien. Pas de problème. Repose-toi, je me charge du reste.
-Bien. Donc tu penses que tu vas pouvoir t'occuper d'Arakasi et de moi jusqu'à l'abri? Il ne peut pas bouger, et... oulah, mes fesses... moi non plus, en fait.

Ce qui laissait donc le frêle junin comme seul apte à les transporter jusqu'à l'abri. Si elle ne doutait plus du tout de son aptitude à les nurser d'ici l'arrivée des secours, elle le voyait très mal effectuer le trajet avec les Nagaméens dans les parages.

Ils ne savaient pas encore exactement ce qu’il était arrivé à l’autre équipe…

Ca serait donc à elle de soutenir l'Hirondawa. Ou au moins de se transporter elle même. Car il était hors de question que le moine effectue plusieurs allez-retours, abandonnant l'un d'entre eux dans la foulée.

Ils allaient devoir attendre un long moment avant de pouvoir rejoindre une position plus confortable, semblait-il.
D'un autre coté, elle était tellement exténuée qu'elle aurait pu s'assoupir sur un lit de rocailles s'il le fallait. Et l'Hirondawa, dont Soma commençait à prendre soin, n'était pas si mal installé.

-J'vais avoir besoin de sucre, pour récupérer. Beaucoup. J'ai pas embarqué de Yuuka’ pour aider, en plus... tah. Y'aurait moyen que tu nous fasses une tarte, super cuisto? Je tuerais pour de la noix de coco...
-Non. Je n'ai pas de quoi faire ça.
-Pas marrant. Un truc avec du chocolat, alors?
-Pas de chocolat non plus, traîna le moine.
-Rien de rien?

Il ne chercha pas à répondre. Ca n’était vraiment pas le moment. Elle se répéta donc, le frappant mollement du genou pour forcer le contact.

-C’est n’importe quoi.
-Le sucre après le gansek’, c’est pas n’importe quoi. J’dirais plutôt que mitonner des ragouts de truc machins à l’abricot et aux épinards, ça c’est nawak…
-C’est du Dokujutsu. Ca a une valeur reconnue.
-Et mon cul, il a une valeur reconnue lui!?

-Mmmmph… je ne fais pas dans les desserts, de toute manière.
-Quoi?
-Et ça demanderait beaucoup trop de matériel, d’ailleurs. Je transporte déjà bien assez de choses dans mes manches, commenta-t-il en commençant à tripoter ses sceaux. Pour le sucre, j'ai des dattes... ou du maïs, selon.
-Putain, y'a pas un mec dans cette équipe qui sait parler aux filles... bande de blaireaux, une tarte, merde! T'as du raisin?
-Les dattes contiennent plus de sucre...
-J'aime pas, alors aboule le muscat.

-Tiens donc... ça n'est pas toi qui te plaignais de l'inutilité d'un repas en pleine mission?
-Miam... euh. Mettons que t'aurais pu faire plus simple que ton... truc aux anguilles.
-Comme une tarte à la noix de coco? Ca n'est pas dans mes rations de survie, en général.

Muromachi laissa échapper un juron, surprise. Elle n'en était pas encore sûre, mais il était possible que le moine ait le sens de l'humour, après tout.

Mais en sentant Arakasi remuer à coté d’elle… non, elle n’avait finalement pas du tout envie de rire.

Ryosuke
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Pacte avec le Junkyo et Découverte d'Arasu Empty Re: Pacte avec le Junkyo et Découverte d'Arasu

Message par Ryosuke 27/12/2012, 20:43

-Nan mais allez, genre j'en pète deux et y'en a trois qui se pointent? Bande de graillons, attendre que je vous drage les...
-Vous êtes où? Moi j'ai rien.
-En haut, du coté de la rocaille. D5.
-Y'a de la rocaille partout, banane.
-RHAAA MAIS CHIERIE D'TRUC!
-Euh... Obo'?
-BON CHUIS OCCUPEE, T'ATTENDS!

Distraite par son micro, la genin n'avait pas envisagé pouvoir se faire attaquer par surprise au détour d'un buisson, et avait esquivé l'attaque en se jetant maladroitement en arrière. Rien de surprenant: jusque là, les marionnettes tueuses n'avaient fait preuve que d'un panel tactique très limité, le seul concept d'esquive étant déjà difficile à appréhender pour la plupart d'entre elles. Elles se contentaient d'errer dans les collines, tout simplement.

-Dégage dégage dégage dégage!
-Euh...
-'Tain crève crève c'est carrément... DÉ-GA-GE!
-...

Muromachi galopa aussi vite qu'elle pu en arrière, tandis que l'automate de terreur qui l'avait percutée se jetait sur elle. Avec une vitesse aussi ahurissante que la maladresse de ses mouvements, le pantin s'écrasa sur sa proie, prête à déchiqueter la genin. D'un coup de pied, Oboro tenta d'éjecter la lourde carcasse de chair et d'ébène cerclée d'acier, sans succès. Le bras hérissé de piques du presque mort vivant s'abattit lourdement, au contraire, broyant dans un craquement sourd le morceau de roche qu'elle avait prise pour la genin.
Abrutie par la douleur autant que par la folie de ses constructeurs, la créature lâcha un long braillement torturé avant de relever le bras, prête à frapper une nouvelle fois.

Et dans une aussi mauvaise posture, face à un tel adversaire, Oboro poussa un long hurlement terrifié en tentant d'invoquer du secours. Étrangement, l'être mécanique se détourna d'elle, reportant son attention vers une nouvelle proie qu'elle seule pouvait voir. Deux secondes plus tard, l'être mécanique fut fauché net par la charge vigoureuse d'un Dodo, qui continua sa course sur une vingtaine de mètres avant de disparaître dans un nuage de fumée.

Le coeur battant à tout allure, la genin se releva en toute hâte, se félicitant d'avoir proposé un tel deal avec les volatiles deux jours plus tôt. La boule de feu version invocation, comme elle avait dit. Un peu gourmand, mais radical.

Mieux valait penser à ça qu'à ce qui lui serait arrivé si l'automate l'avait...

-Ca va?, reprit le micro.
-Pro... pro... problème plié, ouais.
-T'es sûre que ça va?
-Nan. Du tout. Mais je te dis que ouais, putain.
-Je t'ai entendu hurler.
-Avec un truc aussi horrible, bien sûr, ducon! Ramène tes miches illico, on est seuls là!
-Et vous êtes où?
-D.5.
-Dessin?
-D5. D comme dans tes notes à l'aca, et 5 le nombre de neurones que t'as de connectés. REGARDE TA CARTE PUTAIN!
-Ca va, ça va, pas besoin de crier.
-GROUILLE Y'EN A D'AUTRES!

Oboro avait a moitié tort: l'un des deux pantins qui se traînaient dans la montée était effectivement un nouveau venu, mais l'autre n'était que celui qui venait d'être projeté par sa dernière attaque. Le choc qu'il venait de subir aurait à coup sûr brisé n'importe quel ninja... et celui-ci revenait à la charge, plus frénétique que jamais. Même en sachant ses arrières surveillés, Muromachi ne put s'empêcher d'y jeter un oeil, juste pour vérifier. Ca avait été franchement limite, juste avant. Et même s'ils restaient un peu lents, elle prit bien soin de mettre une grande distance entre elle et ces choses.

Par principe, elle adressa une volée de poignards aux deux arrivants. En pure perte: mêmes les muscles à vifs des pantins semblaient suffisamment résistants pour résister à ces attaques. Elle avait eu l'occasion d'en constater la raison: son junin, qui insistait pour que l'on récupère les dépouilles de ces pauvres êtres pour les enterrer décemment, avait laissé le médecin du bord pratiquer de rapides autopsies, ne serait-ce que pour les débarrasser de leurs prothèses inhumaines.
A cette occasion, ils avaient pu remarquer que les outils de sape des Nagaméens étaient bien plus élaborées qu'une simple mise en boîte des moribonds récupérés ça et là sur les théâtres de combat. Sous les muscles humains se trouvait davantage de mécanique, aussi absurde que cela puisse paraître.

-Ok, dans ce cas moi j'me casse, hein. Eeeet...

Oboro gorgea ses jambes de chakra, prête à bondir en cas de problème. Avec cette garantie, elle s'avança vers ses deux adversaires désorientés, armes à la main. Elle évita l'attaque du premier pantin, qui manque de trébucher en abattant son membre alourdi, et se décala encore un peu davantage sur sa gauche, alignant ainsi ses deux adversaires pour qu'ils s'entravent mutuellement. Le coup qu'elle asséna au plus proche le fit vaciller en mordant ses chairs, mais elle le déséquilibra surtout assez pour qu'il se renverse à moitié sur l'autre.

Finalement, c'était même plus simple de les affronter par groupes de deux, se dit-elle. Repérant sur sa gauche un rocher luisant d'un éclat bleuté clairement surnaturel, elle s'y dirigea progressivement, tenant en respect ses adversaires en ce faisant. Pourtant, en les voyant accélérer, elle leur fit tâter un peu de ses haches pour reprendre de l'avance, trottinant jusqu'à son piège.

-Okay, venez là...
-Tu me parles?, répondit le micro.
-T'es où toi?
-J'arrive...
-On va finir sans toi. Eeeet.... HOP!

Relâchant la pression, Oboro bondit et s'éleva dans les airs, selon une diagonale qui échappa totalement à la piètre mobilité de ses malheureux adversaires. Les deux machines, confuses, martelèrent à mort un rocher à coté duquel était apparu le parchemin explosif, sans réaliser l'artifice. Bien maîtrisé, le sceau eut la délicatesse d'attendre que la jeune femme s'éloigne d'une bonne vingtaine de mètres avant de détonner silencieusement, émettant un simple pop à la limite du comique en explosant mortellement les deux pantins.

Avec précaution, la jeune guerrière s'approcha du lieu de l'explosion, sans plus s'inquiéter. Tant qu'elle restait attentive et ne se mettait pas en mauvaise situation, elle ne risquait pas grand chose. Les volutes de fumée s'estompèrent d'ailleurs d'eux-même pour lui garantir une bonne visibilité sur les restes de ses deux adversaires: ils ne bougeaient plus que très faiblement, et sûrement pas assez pour l'empêcher de les achever.

Ce qu'elle s'empressa de faire proprement, tranchant d'un coup net le point vital le plus exposé de chacun des deux pantins. Ca n'était même plus si fatiguant, désormais. Presque une routine.

Bien rapidement, une gerbe de lumière s'enflamma sur sa droite. Un rapide coup d'oeil dans cette direction lui fit remarquer l'approche de deux autres errants reconstitués, ce qui l'étonna une nouvelle fois. Jusque là, ces choses erraient aléatoirement dans la campagne, seules et sans but, leur nombre s'accumulant lentement au travers de l'action de la poignée d'équipes Nagaméennes affectées à cette oeuvre. Une ou deux à tout casser, qu'on lui avait dit. Son équipe avait beau avoir disséminé plusieurs genjutsu dans toute la zone pour les y rassembler, ils se présentaient maintenant bien plus vite que ces derniers jours.

Ca n'est d'ailleurs qu'après que leur masse soit devenue suffisamment importante qu'on les avait remarqué. Un peu tardivement: les Nagaméens étaient déjà retournés discrètement chez eux, et les mauvaises rencontres s'étaient faîtes assez nombreuses pour que trois équipes de mahousards soient affectées exclusivement à la purge des automates. En soi, ils n'étaient pas dangereux pour l'armée. Mais plusieurs escarmouches bien parties avaient étés renversées par la présence d'un Nagaméen capable d'exploiter ces marionnettes errantes. Les bleus en avaient eu assez, et leur état major aussi.

Restait à savoir pourquoi ils en ramenaient autant d'un coup. Jusque là, ils avaient surtout eu l'impression de perdre leur temps à les chercher dans la nature. Ils ne s'agglutinaient pas comme ça, normalement.

-M'enfin c'est sympa de nous faciliter le boulot, les mecs. T'as même pas de protect', ça va être rapide. Et toi... beh. Ca viendra, tête d'oeuf.

La genin s'approcha précautionneusement du pantin au visage encagé, prête à frapper. Elle eu la bonne surprise de voir ses cibles lui tourner subitement le dos, et en profita pour frapper de toutes ses forces la nuque de l'autre, aussi découverte que dépecée. Loin d'être décapitée, pourtant, la bête fit aussitôt volte face pour empoigner la genin, qui se dégagea laborieusement de son emprise en abandonnant son arme dans la plaie béante.
L'avant bras endolori malgré ses brassières renforcées, elle mit le plus de distance possible entre elle et les marionnettes, n'armant l'un de ses shuriken géants que lorsqu'elle fut certaine d'avoir mis assez de distance entre eux. Ils avaient beau avoir des réflexes fulgurants, ils n'esquivaient généralement pas.

Arrivant tous deux vers elle en ligne droite, ils furent violemment renversés par l'Onaga qu'elle leur adressa... sans succès.

Oboro lâcha quelques jurons en voyant les pantins se relever une nouvelle fois. Pour gagner encore un peu de temps, elle invoqua à nouveau un Dodo, pointant du doigt les cibles à abattre en guise d'ultime mudra pour orienter la charge immédiate de l'animal. Cette fois, pourtant, l'oiseau préféra disparaître prématurément, probablement pour éviter de se faire blesser par les passagers qu'il risquait d'emporter.
Un curieux spectacle se présenta alors à elle: cette fois, les écorchés étaient en lutte l'un avec l'autre, et se martelaient mutuellement avec une violence inouie. Ca aussi, elle ne l'avait jamais vu. Mais elle en devina très facilement l'origine, d'autant plus que ça l'avantageait totalement. Désormais, faire face à plusieurs de ces choses serait un véritable jeu d'enfant.

Avec une telle opportunité, la genin s'approcha prudemment des deux errants, trop distraits pour lui prêter attention. Elle attendit encore une vingtaine de secondes avant de finalement s'introduire dans leur empoignade et leur délivrer à chacun des frappes décisives, bondissant une nouvelle fois pour se replier avant de finalement les achever.

Quelques petits coups de botte dans les carcasses défigurées des deux moribonds lui indiqua que ça n'était pas encore fini, aussi s'efforça-t-elle de conclure en assénant un ultime coup sur l'intuable.

Là, c'était fini.

Presque à bout de souffle, Oboro déposa l'une de ses armes pour se mettre la main au coeur. Pas encore assez rassurée pour se défaire de la seconde, elle attendit encore une bonne trentaine de secondes. Comme pour lui confirmer qu'elle avait le champ libre, le long silence de la nature fut troublé par le son d'une mouche tournant en rond.

A ce signal, la jeune femme se laissa tomber à terre, sans la moindre considération pour son chignon tressé en bouton floral, écrasé contre la roche. Pouuurquoi est-ce que j'me fatigue encore à écrire ça? Personne n'a jamais rien eu à faire qu'Oboro ait une coupe différente à chaque RP ~~
Elle laissa même échapper un sourire en voyant la mouche lui tourner autour, et se retourna lascivement, encore un peu éreintée. Elle était pratiquement sûre que son coéquipier avait de l'humour, en fin de compte. Maintenant que le combat était fini, ce dernier relâcha d'ailleurs ses protections pour réapparaître à la vue de sa subordonnée.

-Bon, bon. Chouette, j'commençais à manquer d'air. C'est pas tout, mais crapahuter dans tous les sens c'est quand même pas terrible. Ravitaillement, j'veux une pause!, déclara Muromachi à haute voix. Muscat, steplait.
-Déjà?
-Mauvaise réponse, Soma. Quand une jolie fille te dit qu'elle veut boire un verre avec toi, tu dois répondre "Avec plaisir", voyons.
-Je n'en aurais plus assez pour la prochaine mission, indiqua simplement le moine en infusant progressivement du chakra dans sa gourde.
-Euh... sérieux?
-Je t'avais prévenu. Les dattes, c'est quand même mieux.
-Nan, les dattes c'est dégueu. M'enfin comme c'a pas l'air d'être un coin à vignerons ici... bah, ton truc marcherait aussi sur du Yuuka, nan?
-Aucune idée. Du Yuuquoi?
-Eh? Pitié. J'veux bien croire que t'es un moine, mais... tu connais pas le Yuuka Cola?
-Et alors?
-Mais t'as raté ta vie, coco! Ca veut dire que t'es jamais allé dans ou bar ou dans une supérette? Nan mais sérieux?
-...
-C'est une blague, hein?
-...
-Euh... t'es vexé? Dis un truc, quoi! J'veux dire, c'est pas grave en soi, mais... et puis t'es un moine, mais...


Pour la genin, le fait de pouvoir reprendre ses forces après une simple pause d'un quart d'heure était un miracle dont elle ne se lassait pas. Bien sûr, il était nécessaire de les multiplier régulièrement, et ça n'était jamais suffisant après les épreuves les plus exigeantes. Pour autant, c'était totalement appréciable. Surtout quand le jus de raisin était aussi bon, le moine employant systématiquement quelques artifices pour que l'arôme de ses ingrédients compense largement l'idée d'ingurgiter de plein gré des dokujutsu.
C'était d'autant plus agréable que le junin avait le chic pour éviter les situations difficiles. Si ça avait été possible, le bougre aurait carrément tenté de marchander avec les pantins, devinait-elle.

En ce qui concernait Ryosuke, il peinait encore à suivre les déplacements brusqués de son bras armé, même si ceux-ci se faisaient par à coups suffisamment espacés pour qu'il ait le temps de la rattraper. Jusque là, le duo se complétait bien: elle passait devant et attirait l'attention le plus naturellement du monde, pendant que l'illusionniste oeuvrait à son aise en gardant un oeil sur son équipe pour intervenir en cas de danger.

Face aux automates, il n'avait même plus besoin de faire usage de subtilité. Jusque là, il se contentait d'émettre des doubles et de brouiller la vision des tourmentés, pour qu'ils trébuchent et égarent leurs attaques dans le décor. A deux reprises, il avait dissimulé son agente, anticipant un mauvais coup qui n'avait jamais eu lieu.

Restait quand même ces étranges pauses, durant lesquelles il ne savait pas trop quoi répondre aux piques de la jeune femme. Pas du tout les mêmes centres d'intérêts, ni les mêmes tempéraments, et encore moins la même volubilité. Et pourtant, il essayait. Laborieusement.

-Bon. A part ça, ça va aller?
-Hein?
-Pas trop secouée? Fatiguée?
-Nan, nan, ça va. Je comprends pas tout ce qu'il se passe par moments, mais c'est assez chouette en fait.
-"Chouette"? Comment ça, "chouette"?
-De casser du zombi, voyons!
-Ce sont des gens...

-Bien sûr, je blague. Je parle d'avoir un illu' sournois en arrière plan qui vous facilite la boulot. Genre quand ils se mettent à regarder derrière ou à taper à coté... ou même l'un sur l'autre, là j'étais pliée. Ca fait bizarre, mais ça cartonne.
-Même pour quelqu'un qui n'atteint que 0,2 sur l'échelle de l'Hisoka?, grogna le moine en se souvenant du désagréable colosse.
-Nan mais ça c'était une blague, voyons. Faut pas le prendre mal.
-Pourquoi est-ce que je le prendrais mal?
-Et puis... Hisoka c'est pas pareil. Lui, il a la classe. Toi, t'es chouette.
-C'est toujours censé être un compliment?
-Tu saurais que oui, si tu parlais plus souvent aux jolies filles, j'te dis.


En effet, il n'était pas sûr d'être à l'aise avec ces discussions. Heureusement, le coéquipier qu'ils avaient branché sur le micro d'Oboro, était assez bavard pour les interrompre régulièrement.

-Eh, j'viens d'en croiser deux!
-Croiser comment?, demanda la genin.
-Bin je suis tombé sur une impasse façon précipice, donc j'ai sauté, et ils étaient en bas. Y'en a bien un qui a tenté de me frapper avec son bras... pic... truc, quoi, mais ça a rebondit, alors j'en ai pris un pour taper sur l'autre.

Rebondit. Sur sa tête, probablement. Comme à peu près tout.

Forcément, un ninja capable de résister à tout et n'importe quoi pouvait parfaitement se promener tout seul dans la nature. Le moine n'avait pas trop apprécié l'idée, mais en voyant le chunin faire sa démonstration fétiche à base de pièges à ours, il avait décidé de laisser couler.

-Et t'en as fait quoi?
-Bin comme Soma a dit que c'était ok pour incinérer les corps, un petit katon pour achever le boulot. Normal, quoi.
-Il les as brulés vif?, questionna Ryo d'un ton las.
-Tu les as brulés vif?
-Euh... euh... nan. Nan, bien sûr que...
-Il les a brulés vifs, confirma Oboro en grimaçant.
-......, se lamenta le moine.
-Mais nan, j'vous dis que... j'en ai peut être brûlé un, mais l'autre s'était...
-'Tain, mec, tu gères que dalle.
-C'était de la légitime défense!
-Un chunin de 14 ans, c'est pas crédible, bordel. T'es pas censé être increvable, hors jutsu?
-Ouais mais nan mais...

Le moine se massa les tempes, désespéré. Ca n'était seulement pas des monstres gardés en vie par douleur et médication, c'était avant tout des mahousards ou des civils qui méritaient encore une mort propre pour en finir une bonne fois pour toutes. Et pour une raison qui lui échappait, Ryosuke avait la très vague idée que le bûcher était tout sauf une fin brève et indolore.

A nouveau, le moine abandonna tout effort de participer à la discussion. Le regard distant, il se promena vaguement, ne prêtant plus la moindre attention à Oboro qui rabrouait méthodiquement le junior, avec des mots qui auraient incité sa mère à porter plainte si elle les avait entendu. Au moins, il avait réussi à persuader ses coéquipiers d'oublier la prime pour capture de spécimen vivants. C'était déjà ça. Eux mêmes n'avaient de toute manière pas la moindre envie d'avoir à transporter des machines de mort dans leurs bagages. La faune et la flore étaient déjà bien assez dangereux comme ça.

Paisiblement, le moine s'installa ainsi aux coté d'une fleur aux pétales rose bonbon, urticants à la manière d'une ortie et assez vénéneuse pour qu'ils aient prit le soin d'emporter un antidote dans la trousse de soins de Muromachi. Une longue minute plus tard, Ryosuke se rendit compte qu'il commençait à s'assoupir. Si tel était le cas, mieux valait quitter la zone pour la journée. Ils en avaient déjà fait bien assez comme ça.

Et leur journée n'était en rien terminée. Lorsqu'il se tourna vers la genin, il vit qu'elle était en prise avec un nouvel automate. Et que ledit pantin, bien plus élaboré que ses prédécesseurs, était en train d'effectuer des mudras de très mauvais augure.

Comment diable avait ignoré cela?

Les restes de genjutsu qu'il perçu en l'air lui laissèrent une désagréable impression, mais il eut sa réponse. Jusque là, ça n'était pas facile.
Là, ça allait être bien plus dur.

La tempête qui s'ensuivit fut assez forte pour le faire décoller sur plusieurs mètres, lui qui était pourtant éloigné. Oboro, elle, fut carrément propulsée sur une distance trois fois plus grande, et son atterrissage fut encore plus douloureux que celui du moine. Ryosuke eut un très mauvais pressentiment en voyant l'automate Nagaméen, à l'ouvrage bien plus travaillé que ses pairs, fondre sur lui par bonds successifs.

Agile, en plus du reste. Celui-là avait été diablement plus discret que les autres dans son approche. Pire encore, il avait conservé les jutsu de son vivant, ce qui n'était accordé qu'aux dépouilles des Nagaméens ravivés de la sorte. Et en plus, la machine de mort venait d'identifier le point fort de leur équipe, lui-même. Il s'éloigna de son mieux, ce qui ne lui fit gagner que quelques secondes sur son agresseur fulgurant. Devinant que son camouflage serait vite percé à jour avec un adversaire pratiquement allongé sur lui, le moine composa la plus forte détonation qu'il lui était possible de produire en pareille situation, avec un résultat à moitié espéré et parfaitement réalisé.

Craignant une contrattaque à la hauteur de la déflagration, le pantin avait bondit en arrière, faisant usage de chakra pour se mettre en sureté à trente mètres de là. Une sacré détente. Et un heureux constat pour le junin.

Contrairement aux autres, ce pantin là avait un instinct de survie très bien développés. Tous les atouts du jeune Soma allaient ainsi pouvoir être employés à fond.

-Oh chierie d'putain d'bordel de pourriture de fiel...
-Oboro, tu peux te lever?
-... de chiottes de merde de sagouin d'raclure...
-Je vois.

Il n'entendit pas la suite des mantras de sa coéquipière, pas plus qu'il ne pouvait la voir maintenant qu'il l'avait rendue aussi indécelable que lui. Ryosuke l'avait rejointe précipitamment et agrippée par la ceinture pour lui procurer les mêmes avantages que lui, et s'efforçait maintenant de la guider sur le sol inégal de la colline. Contrairement à lui, elle n'avait pas encore l'habitude de se déplacer sans pouvoir voir où elle posait ses pieds. Confuse et désorientée, elle se calma légèrement en voyant la solide momie d'acier regarder fixement le ciel, en direction de leurs doubles suspendus dans l'air et de la large boule de feu qui se formait à leur niveau.

-Le problème, c'est que si je la lance, il va vite voir que c'est une fausse, lâcha sombrement le moine en regrettant la boule de feu.
-Et si tu le rates?
-Elle touchera le décor. C'est une boule de feu. Ca devrait créer un incendie.
-Mais tu peux simuler un incendie, non?
-Plus maintenant. On est trop loin. Si je fais ça, je perds notre filtre. Donc je ne fais rien.
-Ah. Pas cool, là. Plan B?
-Ganseki?, hasarda le moine sans y croire.
-Probablement pas. J'ai craché trop de chakra aujourd'hui. Les Dodos, en fait.
-...
-...
-Je m'en doutais.
-Désolée...
-Ca n'est pas grave. On va trouver quelque chose. Calme toi et réfléchis.
-Réfléchir?
-Calme toi, alors. Ca va bien se passer. La boule de feu est visible de loin, et Buro va la voir. Il sait très bien que je ne suis pas katon. Il va comprendre.

Ah non, s'emporta Muromachi. Si leurs chances de s'en sortir confortablement dépendaient du chunin prépubère, la genin ne donnait pas cher de leur peau.

Oboro profita de son invisibilité pour se mâchonner les ongles, nerveuse. Elle tremblait, et le moine en avait forcément conscience. Pour se soulager, elle jeta un autre regard en direction du cyborg qui venait de les attaquer. Avec la boule de feu du faux Ryosuke qui avait maintenant triplé de volume, il était totalement sur le qui vive, prêt à bondir dans n'importe quelle direction en réponse à l'attaque du ninja. Elle devinait aussi qu'il envisageait de bondir directement sur lui en espérant interrompre le jutsu ; pourtant, s'il ne l'avait pas encore fait, c'est qu'il n'allait pas le faire du tout. Il avait perdu trop de temps.

Mais le pire dans cette affaire, c'est que ça n'était que du vent. Puisqu'il utilisait la même catégorie d'illusions que Soma, il finirait tôt ou tard par se rendre compte de la supercherie. A cet instant, il serait parfaitement armé pour pouvoir les retrouver: après tout, il avait bien réussi à prendre le junin par surprise un peu plus tôt en l'isolant d'elle et de ses appels à l'aide.

-Euh... Soma?
-...
-Junin? Ryosuke?
-Qu'est ce qu'il y a?
-Tu devrais regarder l'autre clampin, là. Ca risque de pas... du tout gérer, là.

Ses yeux se dirigèrent vers ce qu'Oboro pointait, et il comprit. Maintenant, l'automate effectuait des mudras. A la boule de feu, il allait répondre en lançant un jutsu. Et en effet, l'énorme distorsion qui résulta de sa vague d'air balaya instantanément ses mirages. Malgré ses traits inhumains, les deux mahousards parvinrent parfaitement à lire le langage corporel du pantin, qui réalisa l'artifice et...

-A plat ventre, souffla Oboro en forçant son coéquipier à suivre le mouvement.

Tous deux avaient sentit le chakra du pantin darder dans toutes les directions, à leur recherche, et vu avec horreur l'automate se tourner vers eux en réalisant où ils se trouvaient. Mais seule Muromachi, qui avait déjà fait de mauvaises rencontres avec des adeptes du futon, savait que le simple fait de se plaquer au sol protégeait de la plupart de ces attaques. Dans le genre de la large vague d'air tranchante qui déchiqueta le décor alentour, entaillant dangereusement la végétation avant de poursuivre son chemin au dessus d'eux.

-C'est la meeerde.
-Tu as Buro?
-Il me parle, ouais. Il dit que des conneries, aussi. Il arrive.
-Dis lui de rentrer.
-Nhein??

Voyant que le moine ne répondait pas, elle obtempéra, mal à l'aise. Une fois cela fait, elle réalisa avec horreur que le moine s'était relevé, mais surtout qu'elle pouvait maintenant le voir, lui... et elle même. Plus de camouflage. Et si Soma laissait tomber l'idée de jouer à cache cache, elle ne savait plus vraiment à quoi s'attendre. A contrecoeur, elle s'élança à sa suite, surveillant attentivement leur adversaire.

Lui-même intrigué par cette nouvelle approche, le Nagaméen ne leur sauta pas immédiatement dessus. Il s'approcha légèrement, les contournant très vaguement pour améliorer son placement, mais surtout afin de les laisser s'aventurer en terrain découvert, hors buissons. Il les avait observé une bonne demie-heure avant d'attaquer, aujourd'hui. Ca n'était pas normal. Et ça n'était pas une illusion non plus, il en était assuré. A quoi s'attendre, alors?

-Euh... Soma tu fais quoi, là?
-Je propose qu'on essaie.
-Et just pour rire, fais moi savoir c'est qui exactement, ce "on"?
-D'accord, que tu essaies.
-J'aime pas du tout l'idée, coco.

Et malgré cela, la genin lui passa devant, armes à la main, relativement peu inquiète et sans la moindre hésitation. Ils faisaient face à quelque chose de visiblement bien assez rusé et réactif pour que leurs manoeuvres usuelles aient la moindre chance de fonctionner. Dans le même temps, il était trop facile d'envisager que la Nagaméen était au moins aussi résistant que les êtres torturés qu'ils avaient croisé jusque là.

Au moins, elle avait pu voir qu'il comptait méchamment sur l'effet de surprise et les artifices pour opérer. En l’occurrence, Oboro avait en soutien une véritable machine à percer les genjutsu: comme l'écorché n'avait pas réussi à la massacrer tout à l'heure, elle savait globalement qu'elle tenait parfaitement la route en face à face.

Son coéquipier, lui, n'y avait pas du tout songé. A son sens, ils étaient assez mal parti, mais le moine avait tout de même son idée sur la question. La boule de feu dans les airs, c'était un assez bon concept, se dit-il alors.

L'espace d'une dizaine de secondes, Ryosuke prit le risque de se désintéresser du combat pour préparer son genjutsu: dans un concert tonitruant d'étincelles et de gaz effusifs, une trainée de rubans roses et cyans s'éleva dans les airs, à la manière d'une fusée de détresse absolument immanquable. Le curieux échafaudage coloré se figea un instant en l'air, avant de redescendre paresseusement sur quelques mètres.

-Euh... et c'était quoi, ça? J'aime beaucoup le fuschia, ouais.

Soma était maintenant trop éloigné d'elle pour l'entendre. Au contraire, l'autre était juste à portée. Juste avant qu'ils n'entrent en contact, Muromachi se décala vicieusement sur la droite, invisible, laissant l'automate aux prises avec un double d'elle-même créé par le moine. Il lui rentra dedans, mais réalisa l'artifice bien assez vite pour pouvoir encaisser le choc en diagonale, l'arme de la genin rippant le long de son avant bras d'acier dans un sinistre crissement métallique. Avant qu'elle n'ait le temps d'abattre sa deuxième hache, l'autre s'était déjà retiré dans un buisson, disparaissant à la vue des mahousards pour mieux les prendre de court.

Leur manœuvre avait échouée, mais ils avaient au moins eu l'avantage pendant l'échange. Et ça, leur adversaire l'avait aussi remarqué. Mieux valait les isoler. Aussi leur composa-t-il l'un de ses plus beaux genjutsu pour y parvenir.

Aux yeux des deux mahousards, ce fut comme si une éclipse ingurgita voracement l'astre solaire. En l'espace d'une vingtaine de secondes, un épais brouillard violacé s'immisça sur toute la zone du combat, entravant brusquement la vue de chacun des deux ninjas qui ne purent progressivement plus voir ni le ciel, ni l’artifice coloré du junin, ni leur vis à vis. Lorsque l'effet sembla se stabiliser, Soma n'était guère capable d'apercevoir quoi que ce soit au delà de quatre mètres, et seulement six en essayant d'y remédier avec ses propres recettes. Il eut toutefois un sacré mouvement de recul en voyant fondre sur lui trois copies factices de son adversaire, qui le submergèrent rapidement.

C'était des fantasmes, rien de plus ; du même genre que ses propres illusions, elles ne valaient guère que du vent. Mais le chakra permettait d'en faire bien plus que ça. A chaque contact prolongé avec les chimères, le moine constatait clairement une réduction de son champ de vision, et commençait à percevoir un léger malaise qu'il attribua en partie à ses sens totalement floutés dans cet environnement. Il n'avait pas mal, il n'était pas remué ; et pourtant, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas été dans une situation aussi désagréable et dangereuse.

Perdu dans ce brouillard, Ryosuke devina que le créateur du genjutsu ne se souciait pour le moment pas de lui, mais bien de sa coéquipière: s'il avait voulu l'attaquer, ç'aurait sûrement déjà été fait depuis bien longtemps. Il soupçonna vaguement que le jutsu était susceptible de s'affaiblir en cas d'interférence, ou qu'il n'était qu'une vaste distraction qui déboucherait sur un retour brutal à la réalité dont saurait largement profiter son adversaire. Il ne s'y attarda pas vraiment: il était bien trop occupé à se mordre les doigts de n'avoir toujours pas réussi à éliminer ce jutsu.

Et pourtant, il sentait bien que ça n'allait pas tarder. Maintenant qu'il avait finir par attraper le coup de main, il parvenait à évaporer les copies du Nagaméen avant même qu'elle ne commencent à bouger. La purée de pois commença bien vite à perdre en vigueur, et il parvint enfin à entendre le vacarme du combat qui avait lieu à une vingtaine de mètre de là. Malgré le fracas des lourds membres du pantin et des haches de la genin, c'était surtout les rugissements énervés de cette dernière qui retentissaient.

Au contraire, elle poussa un soupir satisfait en voyant son adversaire faire volte face pour frapper une cible qui n'existait pas. Cette fois, la fente qu'elle asséna violemment à la nuque de la machine manqua de la faucher, la désarçonnant au point de lui laisser le champ libre pour prolonger l'assaut.
Une nouvelle fois, ses coups ricochèrent sur la carapace blindée du cyborg sans l’esquinter ; pour autant, la chose était pleinement sensible à la violence des chocs, et se retrouva assez désarçonnée pour recourir à un genjutsu.

Privée de toute visibilité, la guerrière se replia rapidement, commençant ses mudras tandis qu'en arrière, le junin achevait déjà de dissoudre l'illusion. Quand Oboro pointa finalement le pantin du doigt, elle invoqua un autre Dodo, prêt à charger à bout portant. Lâchant une exclamation ravie, elle regarda l'animal tracter sa victime sur une dizaine de mètres, jusqu'à un tas de rocailles. Ne perdant pas une seconde, elle lui adressa un Onaga dans la foulée.

L'étoile traversa le Nagaméen de part en part, ce qui inquiéta immédiatement Ryosuke, en retrait. Lui flairait le mirage. Sondant rapidement les environs, le moine adressa un avertissement à sa coéquipière -une simple traînée rouge dans l'air- pour lui indiquer de faire attention.

Elle eut tout juste le temps de lever la tête que la lourde machine débarquait à ses côtés, délivrant une vaste onde de choc qui renversa jusqu'au moine en arrière plan. Ignorant complètement la combattante, c'est vers lui que l'éliminateur se dirigea. En quelques impulsions, il raccourcit la trop maigre distance les séparant, et libéra une ultime taillade futon avant de l'agripper.

Lorsqu'elle reprit ses esprits dix secondes plus tard, Oboro aurait très sûrement paniqué si le moine ne lui avait pas adressé une petite indication via l'un de ses genjutsu. "Je ne suis pas blessé". A en croire la quantité de sang qui s'écoulait de l'énorme entaille causée par le jutsu, ça n'était pas tellement le cas. Elle devina qu'il avait du trouver un moyen ou en autre d'encaisser ou d'éviter l'attaque avant de se faire tomber dessus, et qu'il avait décidé de faire le mort.

Pour faire bonne mesure, son adversaire secoua un peu le moine, qui affina son illusion en conséquence: une abondante giclée d'hémoglobine s'épancha sur le sol lorsqu'il lui enfonça la poitrine. Maintenant à terre, virtuellement dévasté et quand même assez engourdi, le junin n'avait plus grand chose à faire.

L'automate se pencha sur sa proie, presque curieux. Soma avait vu juste: en feignant d'être dans un état critique, leur adversaire allait baisser sa garde à ses cotés. Et ce d'autant plus qu'il le savait globalement assez inoffensif. Abandonnant toute méfiance, il le souleva d'ailleurs en lui enlaçant le torse, d'une seule main, pour l'exhiber en direction de Muromachi.
Ryosuke n'avait pas vraiment prévu que le Nagaméen auquel on avait donné un second corps ferait usage de lui comme d'un leurre pour piéger sa coéquipière, mais ça l'arrangeait tout aussi bien: elle était au courant de son artifice, et réagissait avec la prudence qu'il convenait. Ils continuaient de gagner du temps. Déjà cinq minutes depuis qu'il avait tiré la sonnette d'alarme.

Ca devait être suffisant, se dit-il d'ailleurs.

A cet instant, des cris retentirent en contrebas de la colline. Deux voix d'hommes, l'une particulièrement puissance, l'autre grave et mesurée, et qui se forçait visiblement à hausser le ton. Pour leur répondre, l'illusionniste leur adressa la voix de sa coéquipière, plus expressive que la sienne, avec une puissance et une portée artificiellement décuplées par ses genjutsu. La réaction des secours ne se fit pas attendre, et plusieurs détonations retentirent suite à leur approche à grande vitesse.

Pressentant une action expéditive du pantin, le moine prit bien soin de permuter hors de sa portée, à raison: l'encagé réagit tardivement, mais le mouvement qu'il esquissa aurait tout à fait pu lui être adressé.

Muromachi se réjouit en reconnaissant instantanément les deux guerriers du groupe: Hrungnir et Hisoka, les grosses brutes bien en muscles qui l'avaient accompagnée il y a quatre missions de cela. Leurs ennuis étaient finis: "forcément, des marmules de leur calibres, ça tombait à pic pour décoffrer du baril de zombor".

C'était plus ou moins le raisonnement que se tenait le pantin lui-même: la seule aura meurtrière qu'émettait le plus épais des deux mahousards aurait été suffisante pour le faire flancher, même à l'époque où il était en pleine possession de ses moyens. Et surtout, il se méfiait de la troisième présence. Très probablement une femme, sentait-il, quand bien même elle évoluait assez vite dans l'environnement pour échapper à ses sens modifiés.
C'est à peu près cet instant que le moine choisit pour lui fausser compagnie, entravant la machine de quelques illusions qui lui barraient la route. Celle-ci avait encore le choix: tenter de récupérer l'illusionniste, et se retrouver aux prises avec trois ninjas particulièrement dangereux, ou bien battre en retraite immédiatement pour s'assurer qu'on ne le rattraperait pas.

C'était dans ce genre de situations que l'un ninja hésitait, perdait du temps, se révélait bien incapable de prendre un choix, et se retrouvait finalement prit en défaut. Des cibles qui découvraient bien souvent leurs défauts quand elles affrontaient Ryosuke.

Mais notre Nagaméen ne faisait pas partie de ces ninjas. Lui était du genre particulièrement audacieux, et n'y réfléchit même pas: il s'élança à la suite du moine, qui n'allait sûrement pas lui échapper comme ça. Il parviendrait peut être à enchaîner l'autre genin, et n'aurait plus qu'à s'efforcer de semer ses poursuivants un peu plus tard. Faisant fit des volutes écarlates qui lui barraient la route, il bondit.
Et manqua bien de s'enfoncer dans un bain de flammes qui lui auraient été fatales. S'il l'avait pu, il aurait abondamment pesté, n'en déplaise à sa gorge broyée.
L'énergie qui s'en dégageait était bien plus froide et maîtrisée que celle du moine, étonnamment neutre. L'automate devina instantanément que ça n'était pas un piège, et fit demi tour, au diable pour sa proie. Au moins, lui ne se ferait pas prendre. Il avait accompli l'essentiel de sa mission, et préférait continuer à servir son village encore un peu.

Sondant les lieux une dernière fois, il confirma la présence d'une troisième entité auprès de ses adversaires, tandis que les deux autres s'approchaient toujours par la gauche.

Pour les mahousards, le pantin s'était désengagé avec une telle ardeur qu'ils ne s'essayèrent même pas à le pourchasser. Ils avaient bien mieux à faire, eux aussi. Une minute plus tard, la tension de l'affrontement retombée, Oboro se tourna vers les deux jeunes hommes, les yeux emplis de gratitude.

-Les mecs, vous êtes... complètement... j'ai jamais été aussi contente de vous voir! A pic de chez pic, j'ai cru qu'on allait devoir...
-Ne te fatigue pas trop, commença Ryosuke.
-Oh, commence pas, toi. Ils seraient pas venus, on serait encore à colmater la baston face à l'autre fagnol.
-Pas sûr.
-Genre tu...

Pour illustrer ses propos, le moine se contenta de caler sa main sur le bas ventre du désagréable colosse roux (le plus haut qu'il pouvait atteindre sans lever les bras), et de l'enfoncer sur quelques centimètres jusqu'à y perdre ses doigts. Puis sa manche, ce qui figea net les récriminations de sa coéquipière. L'Hisoka ne réagit pratiquement pas à cette offense, se contentant d'adresser un regard désapprobateur au junin.

-Alors?

A son tour, Oboro examina le Hrungnir qui lui faisait face. Elle passa vigoureusement sa main devant son visage, arrachant même plusieurs battements de cils à l'illusion autonome. Il lui fallut enfoncer son bras à travers le torse du genin pour se convaincre qu'il n'était qu'une coquille d'air et de chakra. Puis, curieuse, elle essaya très vaguement de lui découvrir le col pour examiner sa poitrine (le moine copiait-il vraiment tout?), sans succès.

-................., s'exclama la genin.
-Tout à fait, confirma le moine.
-Tu déconnes, coco?
-Quoi donc?
-Eh bien euh...
-Mmmh?
-Tu viens de faire fuir un truc qui était en train de nous dominer large de chez large avec du vent?
-Bien sûr que non. On aurait pu s'en sortir assez longtemps pour qu'il se lasse. Je crois qu'il était à court de chakra, aussi. J'aurais permuté plus tôt.
-Nan mais nan mais c'est pas le point. Je veux dire... genre... 'fin...
-Allons-y, indiqua simplement le moine.

Les deux colosses se mirent en route en direction du campement, l'imposant Hisoka ouvrant la marche tandis que son silencieux confrère la clôturait. Au milieu, les deux ninjas de chair et d'os, encore un peu secoués, mais qui surveillaient les alentours en espérant que les leurres épongeraient toute attaque surprise.

Les questions se bousculaient un peu vite dans l'esprit de la jeune femme. C'était normal, elle en était consciente. Un illusionniste, c'était déjà très difficile à cerner en soi. Comme ça ne pouvait pas faire grand chose, ça avait l'habitude de réfléchir à des trucs totalement à coté de la plaque. Mais visiblement, ceux qui ne touchaient aucunement aux illusions mentales n'avaient guère plus qu'une option: sortir des trucs tellement faux qu'on ne pouvait pas s'en rendre compte.
Si on lui avait fait le coup, elle aurait réagit de l'exacte même manière que le Nagaméen.
Et à mieux y réfléchir, l'exercice semblait relativement accessible. Elle connaissait des genin qui auraient pu réaliser la technique.

-Et ben je euh... pourquoi Hisoka?, demanda-t-elle finalement? Ah ouais tiens, tu le connais d'où? Et Hrungnir? Lui aussi il a causé de toi, selon Arak'.
-En fait... au début, je voulais faire arriver des Anbus... c'est généralement assez parlant.
-"Assez parlant?"
-Il faut ce qu'il faut. Même si je ne suis pas sûr qu'on ait des anbu de déployés ici, ça marche toujours.

-Et alors?
-Mais comme tu as dis qu'Hisoka avait... la classe... meh.
-...
-Et le pantin avait l'air du même avis, après tout.

De l'humour! Oboro en était sûre, cette phrase en contenait bien des traces. Visiblement, le moine était de bonne humeur. Elle aussi, en vérité: certes, elle avait dégusté, mais le fait d'être parvenu à rouler dans la farine un adversaire aussi dangereux était satisfaisant. Elle ne s'était d'ailleurs pas trop mal débrouillée, en fin de compte, même pour lui tenir tête.
Pleinement rassérénée, elle décida même de tenter sa chance avec un brin de provoc' à l'égard du moine.

-Dis, au fait, pour les modèles de Hrungnir et d'Hisoka...
-Hum?
-Tu fais les mêmes modèles torses nus, ou pas? Chuis sûre qu'en maillot de bain, ils seraient carrément bestiaux.
-...
-Allez, quoi, souris un peu! Humour? Nan?
-...
-'Tain... trop pas marrant, coco.

Ryosuke
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