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Mahou Gakure [RP]

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Mahou Gakure [RP] - Page 11 Empty Re: Mahou Gakure [RP]

Message par Invité 30/12/2010, 15:58

J’avançais lentement, le long d’un mur, mes deux arbalètes sorties et armées. Tous mes sens étaient en éveil. Je me trouvais dans un village en ruine, aux multiples ruelles étroites, aux nombreuses maisons délabrées et aux fenêtres absentes.
Ma mission était simple. Je devais nettoyer ce village des brigands qui l’infestaient et tenaient quelques otages en leur pouvoir. Bien entendu, il était hors de question que les civils soient blessés de quelques manières que ce soit dans cette intervention chirurgicale.

*
* *
_ Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent, tous les deux ?
_ Tu vois bien, Hiro joue au jeu de go avec Rei.

*
* *
Un bruissement au dessus de ma tête, me fit effectuer un roulé-boulé en avant, afin de m’écarter du mur. Mon acrobatie à peine terminée, je pivotai sur mes talons afin de faire face au mur. A la fenêtre de ce bâtiment, un individu se tenait dans l’encadrement, me visant avec une arbalète. Avant qu’il n’ait eu le temps de tirer, je lui décochai un carreau en pleine tête. Je réarmai aussitôt mon arbalète.
Selon les informations que j’avais récoltées, il y avait normalement vingt bandits. N’en restait plus que dix-neuf. Et les otages étaient au nombre de quatre.
Je me trouvais au beau milieu de la rue, faisant une très belle cible immobile. Je pris donc le parti de faire un bond en arrière pour me mettre à couvert, sous une véranda en morceaux. Bien m’en prit, puisque juste après, deux carreaux se fichèrent dans le sol, à l’endroit exact où je me trouvais. Selon l’angle formé par les carreaux, les tireurs étaient situés, l’un au sud-est de ma position et l’autre, au sud. Les deux carreaux n’étaient pas enfoncés de la même manière dans le sol. Ce qui signifiait que celui du sud était plus éloigné que l’autre tireur. Je jetai un œil et manquai de me prendre un nouveau carreau, de la part d’un troisième tireur.
Cela commençait à faire beaucoup à descendre d’un seul coup. Mais, ces trois tirs me donnaient leur position. Et donc, un avantage certain pour les dégommer. Je pris une profonde inspiration, avant de me lancer.

*
* *
_ Et c’est à qui de jouer, là ?
_ Je crois que c’est à Rei.
_ Comment ça ?
_ Je suis là depuis dix bonnes minutes et aucun d’eux n’a bougé d’un pouce.

*
* *
Je pris appui sur mes pieds et m’élançai au milieu de la rue, atterrissant sur le ventre. A peine le sol touché, je déclenchai un tir combiné d’un Kakekan Dangan no Jutsu, produisant sept projectiles physiques, donc cinq touchèrent la cible. Je vis un mouvement sur la gauche, et roulai sur le sol pour éviter le projectile et m’orienter vers l’origine du tir. Un bandit se tenait sous un porche, avec un otage devant lui. J’ajustai mon tir et déclenchai mon second tir qui fila et passa à quelques centimètres de la tête de l’otage pour se ficher sous la clavicule droite du bandit. Un troisième carreau se ficha dans mon manteau.

_ Hey ! Faites un peu gaffe, quand-même ! Vous savez combien il m’a coûté, bande d’abrutis !

Pour toutes réponses, je reçus un nouveau carreau du même tireur. N’ayant pas bougé, il aurait dû me toucher. Mais non, il me manqua de trente bons centimètres. Même pas drôle. J’ajustai mon tir pour la troisième fois, et tuai un quatrième bandit.
Encore seize bandits. Et encore trois civils à libérer.

*
* *
_ Mais… C’est vrai qu’ils ne bougent pas d’un cil…
_ C’est bizarre. Parce qu’en regardant le plateau, on peut voir qu’ils viennent juste de débuter et qu’ils ont encore plein de possibilités de jeu.
_ Y a un truc de pas net…
_ Un conseil, ne vas pas les déranger.

*
* *
Je me relevai et époussetai mes vêtements. Franchement, c’est le genre de mission qui m’énervait. Le genre de mission où on passait plus de temps dans la poussière qu’ailleurs. Je repris ma progression. Le chef des bandits devait se trouver dans le bâtiment central. Je décidai de monter dans une maison qui dominait le reste du village. Alors que je progressai lentement dans l’escalier, un carreau frôla mon visage, me faisant lever la main droite et tirer un carreau, qui se ficha droit dans le cœur du bandit. Je poussai un soupir de soulagement. Ce n’était vraiment pas passé loin.
Le mur faisant face au bâtiment central était effondré, me donnant un large champ de vision. Je m’allongeai parterre et retournai mon manteau. Ce dernier avait un intérieur multicolore, dans les tons gris, qui se mariait très bien avec les débris sur le sol. Ainsi recouvert, je me fondais dans le décor. Bon, d’accord, ce n’était pas parfait, mais, au-delà d’une dizaine de mètres, cela passait très bien.
Je sortis mon arbalète lourde et l’armais tranquillement. La distance était assez grande et malgré ma bonne vue, cela restait difficile de bien voir ce qu’il passait. Il fallait donc que j’use d’un objet pour y voir plus clair. Je sortis donc une lunette de visée. Le grossissement était un facteur quatre. Autrement dit, l’objet observé apparaît quatre fois plus proche qu’à l’œil nu. Je pris le temps de monter ce viseur sur mon arme.
En regardant au travers, la scène m’apparut très nettement. Il y avait plusieurs hommes qui patrouillaient tranquillement autour du bâtiment.

*
* *
_ Tu crois ?
_ J’en suis certain. Si tu les déranges, tu vas devoir subir la colère de Rei. Et tu sais qu’elle est pas commode, dans cet état.
_ C’est vrai. Mais en même temps c’est tellement tentant…
_ A tes risques et périls. Je ne te couvrirais pas, cette fois.
_ Pas de problèmes.

*
* *
J’ajustai le réticule de visée sur ma prochaine cible. Alors que je m’apprêtais à tirer, ma vision se troubla, ainsi que tout le décorum. Et qu’une saucée me tombait dessus.

*
* *
_ C’est quoi, ce bordel ? hurlai-je, en me levant, complètement trempé.
_ Jinrô. Je suppose que c’est à toi qu’on doit ce sabotage, interpella Rei, d’une froideur ne disant rien qui vaille.
_ Euh… Oui… C’est possible…
_ Et bien, tu viens de faire foirer l’entraînement de Hiro.
_ Entraînement ?
_ Création d’un monde virtuel, par genjutsu, avec un facteur de distorsion de trois.
_ Mais… Et la partie de go ?
_ Faire croire que nous sommes occupés pour NE PAS ETRE DERANGES !!!

Je peux vous dire que Jinrô n’en menait vraiment pas large. Pour mon plus grand plaisir. Bon, en même temps, je dois dire que personne n’en mène large face à une Rei furax.

_ Hiro, je suis désolée.
_ Bôaf. C’est pas grave. On remettra ça une prochaine fois.
_ Oui. Mais avant, je m’assurerai que Jinrô ne soit pas dans les parages POUR UNE DUREE INDETERMINEE !!!

Oulà… L’orage n’était pas prêt de passer pour mon pauvre frère. Je décidai de m’éclipser, histoire que cette guerre fratricide se calme, mais loin, très loin de moi.

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Message par Nagaharu 7/1/2011, 03:02

- Ok. Va juste falloir jouer le jeu…Euh…vous savez comment ?
- C’pas compliqué, on est des super-ninjas d’élite qui souhaite s’entretenir avec le proprio de l’édifice, puis on démolit tous les mecs à l’intérieur et on récupère Naga !
- Mouarf, on a pas vraiment le temps d’y penser. Allez, on y va.


Ikkaku avait enfilé un kimono noir et avait rasé sa barbe afin d’avoir l’air plus jeune, tandis que les deux genins avaient pris l’apparence de ninjas plus âgés avec un Henge. La première partie de leur plan était de vérifier l’écurie et d’en tirer un maximum de conclusion. Ils longèrent le flan droit de l’édifice dans un silence total, car se faire voir équivalait à une débandade totale et ils seraient contraints de fuir. Une fois au bout du mur, Ikkaku jeta un vif regard à l’écurie…personne sauf quelques chevaux pour la plupart très beaux. Ils se divisèrent ce qui fit que Geido faisait le guet, Yatori sauta sur une botte de foin pour se rendre au premier étage alors qu’Ikkaku allait inspecter le rez-de-chaussé. L’étage zéro de l’écurie était bien aménagé, peuplé de beaux étalons qui semblaient pur-race selon Sorachi. Mise à part quelques tas de crotins, l’endroit était propre et bien entretenu. Une porte retint son attention, étant située complètement au fond. Elle était malheureusement barrée, donc il partit rejoindre son élève à l’étage en passant par une échelle de bois passant par un trou au plafond. Sortant la tête, la première chose qu’il vit fut Geido en position de réflexion mental devant un grand gaillard hypnotisé, qui retomba au sol quelques secondes plus tard. Ce dernier n’était visiblement pas très fort au niveau mental et le genjutsu avait eu raison de lui. Il était donc dans les vap’s pour quelques secondes, assez pour Geido de l’assommer avec une planche de bois trouvée sur le sol. Ils laissèrent l’homme couché et redescendirent puisque que l’étage n’était qu’un ramassis de déchets et d’objets inutiles.

Yatori était encore dehors et sautillait sur place. Le soleil se couchait lentement au loin et le groupuscule devait se dépêcher s’il ne voulait pas passer la nuit là-bas. L’écurie ayant été fouillée – et sans résultat concluant – ils revinrent à l’avant de la bâtisse où deux hommes armés de katana protégeaient l’entrée. Habillés comme des rustres, ils n’étaient sûrement que de simples portiers payés avec un maigre salaire mais tout de même bien armés. En plus de maîtriser Katon et Futon, le sensei avait développé une technique basée sur des gaz somnifères qu’il utilisa sur ses premiers cobayes. Soufflant très légèrement, un petit gaz turquoise s’échappait de sa bouche. Heureusement, l’utilisateur de cette technique était immunisé contre sa propre attaque, et la paire de genins ayant reculée, aucun d’entre eux ne fut affecté par la technique. Le résultat fut remarquable alors que les gardes se tombèrent l’un sur l’autre en ronflant, permettant aux ninjas de pénétrer par les portes du devant. Ils tombèrent directement dans un hall d’entrée bien décoré. Même pas dix secondes d’écoulées qu’un individu vint à leur rencontre. C’était un homme dans la trentaine, grand et mince avec un afro sur la tête. Une asperge quoi. Il se mit à parler d’une voix hautement nasillarde, très dommageable pour les tympans.

- Que faites-vous ici vous trois ?

Ikkaku s’avança très légèrement, sourillant et essayant de cacher son malaise.

- Nous souhaitons rencontrer le boss…euh...ouais c’est ça ! …
- Pour quelles raisons ?
- Strictement confidentielles et je ne pense pas que tu veuilles me contredire.


Le jounin avait totalement changé d’humeur, il ne voulait pas avoir à répondre à un interrogatoire alors qu’il venait de rentrer. Un seul regard vu suffisant pour convaincre son interlocuteur de cracher le morceau. L’asperge poussa un long soupir et désigna du doigt un couloir.

- Ne traînez pas messieurs, M. Yukawa n’aime pas les importunants…

Prenant bien soin de remercier leur hôte, ils se dirigèrent vers le couloir en question. Sauf les placards à balais, un seul bureau était là et sur la porte était inscrit le nom du boss, Sanji Yukawa, avec un grand homme juste à côté. Celui-ci leur ouvrit la porte poliment, puis la referma, laissant le trio en compagnie du boss, assis à son bureau, et d’un autre homme debout dans un coin. À trois, ils n’eurent aucun problème à neutraliser le garde en vitesse et éviter que Sanji Yukawa s’affole. Ils s’emparèrent ensuite du boss, le ligotèrent en prenant soin de le bailloner puis ils l’attachèrent à une chaise. Leur plan avait bien débuté ; ils avaient déjà capturé la pièce maîtresse, les pions ne sauraient tarder. Mais au bout de 20 minutes, personne n’était venu. Ikkaku laissa les deux genins aller jeter un coup d’œil dehors, mais l’établissement semblait vide, même le garde n’y était plus. Ils longèrent le couloir pour revenir au hall – sans résultat, même pas d’accueil, rien… - puis montèrent les escaliers en marbre menant au premier. Chaque pièce était bel et bien vide, ce fut de même pour toutes les pièces du 2e. Il ne restait plus qu’un escalier, menant à une unique pièce, plutôt grande. Impatient, Yatori fit exploser la porte d’un seul coup de pied, ce qui fut une mauvaise idée. Une trentaine de regards ébahis se jetaient maintenant sur eux dans un silence mortel. Des hommes étaient tous assis autour d’une grande table, avec un homme debout, qui gueula de toute ses forces…

- Qu’on les attrape !!

Le signal de départ était lancé, mais la fuite allait être difficile avec ce convoi d’hommes barbus à leur trousse. La descente des escaliers fut tellement bruyante qu’Ikkaku sortit du petit bureau où il attendait depuis un moment. Il vut ses élèves pourchassés par une horde en furie, tel un troupeau de bison. Il cracha une flamme intense vers celle-ci afin de la retenir quelques instants pour que les genins puissent revenir près de leur sensei.

Le combat débuta dans le hall, mais les ninjas eurent rapidement l’avantage devant la bande de rustres époustouflés devant les techniques ninjas, si bien que moins de 10 minutes furent nécéssaires pour tout assomés. Ils avaient quelques minutes pour trouver Nagaharu avant que les moins amochés se réveillent et réveillent les autres. Le trio de Mahou descendit au sous-sol, seul endroit non-visité, et y trouvèrent Nagaharu plutôt amoché sur le pied d’un mur. Sorachi prit son élève sur son épaule, puis tous décampèrent en vitesse, sachant très bien qu’ils ne s’en tiraient pas si facilement…

La bande à Ikkaku n’eut pas le temps d’aller bien loin, puisqu’une dizaine de minutes après la fuite, des chevaux galopaient à pleine vitesse loin derrière leur dos. Avec Nagaharu sur l’épaule, Ikkaku ne pouvait avancer bien vite, alors Yatori et Geido ne pouvaient aller à pleine vitesse. Ikkaku fit la meilleure chose à faire dans cette situation et envoya Yatori, très rapide, au QG afin d’avoir quelques renforts et neutraliser cette bande de délinquants. N’étant plus que deux, Sorachi et le Shizuya étaient bien moins repérables. Cela faisait déjà quelques minutes qu’ils couraient à vive allure et les chevaux les rattrapaient, quoique le sentier était sinueux et commençait à devenir plus dense, ralentissant l’ardeur des poursuivants. Le soleil se couchait au même moment, alors la forêt ne tarderait à être trop sombre pour être parcourue. Donc ils empruntèrent le premier sentier en vue, maos ne purent déjouer les cavaliers qui les suivirent. Ils aboutirent en plein cœur d’une zone de restauration, où les seules personnes encore présentes étaient les balayeurs et soulons. Ils prirent la voie vers le QG, où ils auraient enfin la paix, mais les chevaux, bien qu’ils ne passèrent pas inaperçus en pleine ville, se déplacaient mieux qu’en forêt et purent donc accélérer au grand dam des pourchassés. La grande tour du QG et ses feux de nuit étaient visibles de pratiquement tout le village et représentaient la cible d’Ikkaku, où ils pourraient être en sécurité. Alors qu’ils traversèrent une autre zone de commerce, ils tombèrent nez-à-nez avec Yatori, accompagné de trois autres ninjas plus âgés.

Le combat fut rapide, les ninjas ayant le dessus sur les brutes en quelques minutes et la police mahousarde vint ramasser derrière. Une fois revenu au QG, Nagaharu se réveilla.

- P’tain, chuis amoché moi…Et qu’est-ce que je fous ici ?
- Ah ! Toujours aussi amical, hein Naga ?
- Et toi toujours aussi chiant, hein Geido ?
- T’es pas en posture de me parler comme ça, alors calmos !
- J’te fous une raclée même quand je dors, pourriture.
- Dans tes rêves, c’est ça ?
- Oh, ta gueule.
- Mais encore…?

Tous sourièrent, sauf bien sûr Nagaharu, à qui l’on raconte l’histoire. Lui-même se mit à rire, voyant bien qu’il passait pour le con de service. Au bout du compte, un anbu entra dans la pièce et remit une jolie prime à l’équipe Sorachi, entièrement satisfaite de la somme. Tous passèrent une bonne nuit, à part Ikkaku qui avait l’épaule en compote…
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Message par ANBU Mahou 12/2/2011, 19:16

Masque d'Ours

Hirao se réveilla en baillant, vaguement dérangé par la lumière du soleil levant sur son visage. Il fut d’abord tenté de se retourner et d’enfouir son visage dans son oreiller pour retrouver le rêve qu’il était en train de faire quand il se rappela qu’il avait une mission qui l’attendait.
Il se leva en soupirant, et fit rapidement son lit. Après avoir glissé le dernier bout d’édredon sous son matelas et fila se raser. Quand ce fut fait, contemplant son reflet dans la glace, il réfléchit sur le temps passé. Il avait déjà trente-sept ans et cela commençait a se voir. En se passant la main sur la machoire, il sentait la peau qui se faisait moins ferme. Enfin, plutôt que de se pomponner, il ferait mieux de se préparer pour sa mission. Il n’était après tout pas rentré dans l’ANBU pour chercher des jutsus d’éternelle jeunesse ou il-ne-savait-quelle billevesées.

Son rituel du matin achevé, le petit-déjeuner dédaigné, l’esprit parfaitement calme, il sortit de l’appartement qu’il louait dans une pension située dans le nord de Mahou. Le fait que les quartiers des ninjas se situent à l’autre bout du village le dérangeait au début, mais il avait fini par apprécier la petite promenade matinale qu’il s’offrait ) chaque fois qu’on requérait sa présence.
Il appréciait surtout le passage dans la forêt intérieure qui, même si elle était de plus en plus clairsemée et défiée par les habitations de plus en plus hautes qui commençaient à apparaître dans tout Mahou, lui faisait sentir le poids de l’histoire, et lui donnait un des sentiments d’appartenance à quelque chose de grand les plus complet qu’il ait jamais ressenti. Ce sentiment d’unité le fascinait à chaque fois, le faisant s’interroger sur ce qui le faisait ressentir cela.

Mais pas aujourd’hui. Ces derniers temps, c’était de plus en plus fréquent. Un prédicateur de pacotille, un apprenti politicien ou tout simplement un clown en mal d’attention se mettait à éprouver le besoin pressant de prendre à partie le bon peuple de Mahou qui se dirigeait tranquillement vers une nouvelle journée de travail.
Hirao ne sous-estimait absolument pas l’importance de l’opinion publique dans le jeu du pouvoir, mais il se sentait las d’entendre chaque jour les mêmes discours, avec d’infimes variations. Il reconnut en lui-même sa propre mauvaise foi. Les progressistes et les villagistes avaient des points de vue drastiquement différents. Mais leurs arguments se ressemblaient tellement que c’en était ennuyeux.

« Je vous le dit, mes très chers citoyens et compatriotes, j’ai fait la derniere grande guerre. Et je dois vous avouer que, même si elle était affreuse et a couté énormément de vies, nous n’aurions pas du nous écraser devant Chikara et Gensou. Oui, je dis que nous aurions du continuer à nous battre pour asseoir la suprématie Mahousarde sur Yuukan !
Il aurait toujours été temps plus tard de panser nos plaies. De plus, ceux qui se donnent le nom de progressistes, des marchands opportunistes ne vivant que pour l’argent, ne semblent pas se rendre compte que si Mahou était maître du Yuukan, les échanges seraient plus faciles, et la prospérité serait telle qu’aucun citoyen travailleur ne vivrait dans la pauvreté ! »
L’homme était un vieil homme d’environ soixante-dix ans debout sur la margelle d’une fontaine. Ces habits semblaient pour le moins communs. Et son discours également. Deux jours plus tôt, au même endroit, un autre vieil homme –peut-être le même- avait utilisé les mêmes arguments en faveur des progressistes : comme quoi si les traités actuels avaient été signés juste après la guerre, et ameliorés jusqu'à nos jours, nous vivrions dans la prosperité, et que ceux qui voulaient la guerre étaient des marchands opportunistes voulant profiter de l’essor de commerce spécifique à celle-ci. Exactement les mêmes arguments. Evidemment, les deux partis etaient dans le vrai dans ce qu’ils disaient, et le seul moyen de les departager reposait sur les avis de chacun.

En tout cas, le discours ordinaire ne faisait pas grand effet à la foule qu’il tentait d’apostropher, la plupart ayant l’air pressé des gens qui se rendent quelque part en étant à moitié endormis. Ironiquement, un rigolo qu’Hirao n’identifia pas jeta une pièce au prédicateur.
Il y avait toutes les chances que la plupart des gens qui écoutaient ce discours l’avaient, non seulement déjà entendu plusieurs fois dans les bouches de différents partisans de partis différents, mais en plus seraient capables de le démonter en deux coups de cuillères à pot.
Et puis, se demanda Hirao, pourquoi toujours des vieux pour faire des discours ? C’était censé émouvoir ? Ils étaient censés communiquer leur sagesse au monde ? En quoi répéter des discours appris par cœur était-il faire preuve de sagesse ? Il soupira. Puis sourit cyniquement. Non, ce n’était pas toujours des vieux. C’était aussi parfois des vieilles qui, soit prenaient le parti progressiste et tentaient d’émouvoir les autres mères en parlant de protéger leurs enfants ou quoi, soit prenaient le parti des villagistes en demandant vengeance pour leurs frères, pères, maris ou fiancés qui étaient morts à la guerre.

Bref, à chaque fois des histoires qu’on aurait dit prises dans le dernier roman d’Otoro Himiyaki. Et ce n’était pas un compliment. Il dépassa tranquillement la place de l’académie. Parfois, à cet endroit, des souvenirs qu’il croyait enfouis ou oubliés lui remontaient en mémoire, ressuscités momentannément par un visage qui semblait familier, une brève apparition du concierge ou même, plus insolite, un oiseau lâchant sa fiente. Il se prit brièvement à regretter sa jeunesse et son innocence perdues, puis se dit que c’était ridicule. L’ignorance était le refuge des idiots et des aveugles.
Quelques pas plus loin, il se fit accoster par un jeune garcon qui vendait des journaux. Petit, avec des cheveux noirs tout applatis sur son crâne, des yeux légèrement protubérants mais frondeurs, les joues rougies par l’effort, il lui rappelait sa propre enfance. Il songea que c’était l’heure de la minute nostalgie.

Ses premières missions en tant que vendeur de journaux, alors qu’il était encore étudiant à l’académie. Il se levait avant les aurores, se débarbouillait et après courait chercher les piles de journeaux au siège. Puis il ahanait en allant se placer au point qui lui était échu, et criait les titres, pour attirer l’attention des gens et leur vendre un journal. Quand il se passait quelque chose d’extraordinaire, il pouvait finir les mains vides, mais la plupart du temps, seulement la moitié de son stock y passait. Il devait alors ramener le reste et se précipiter à l’académie. Il arrivait fréquemment en retard, ce qui lui valait des remontrances du concierge, un incorrigible bavard, qui le retardait encore plus. Puis quand il jouait dans les rues de Mahou avec Mikado et Zarano…
Il secoua la tête. Voilà que ces plongées dans le passé devenaient de plus en plus fréquentes. Peut-être la crise de la quarantaine. Il se rendit compte qu’il tenait à la main le journal que le petit vendait. Ca lui apprendrait à se perdre dans ses pensées. Il jeta un bref coup d’œil à la première page. Un seul article, en page cinq, semblait intéressant. L’article principal de la feuille de chou semblait consacré à une interview d’Otoro Himiyaki, justement, qui envisageait de se lancer dans le théâtre. Merveilleux.

Hirao détacha rapidement les pages cinq et six du journal et jeta le reste dans la première poubelle qui passait à sa portée, puis parcourut en diagonale l’article. L’état du village le préoccupait. Malgré l’augmentation des patrouilles, il y avait toujours des événements comme ça qui se produisaient. Mais maintenant, ils tendaient à être de plus en plus fréquents. Et les cibles étaient de plus totalement différentes d’avant.
Cette fois-ci, c’était un obscur politique du parti progressiste qui venait d’être promu à un poste public peu important qui avait été agressé. Il avait d’abord été emmené de force dans une ruelle obscure, puis passé à tabac. Ensuite, ses agresseurs l’avaient deshabillé et attaché à une arche qui menait au temple Shomun, ou il avait été exposé à la vue des passants jusqu'à ce que l’un d’eux préviennent une patrouille.
Il y avait quatre jours maintenant, c’était un villagiste qui avait été passé à tabac puis vêtu en une armure lourde, cabossée et rouillée pour simuler les désastreuses conséquences de la guerre. Il avait aussi été attaché à l’arche d’un temple, ce qui était en passe de devenir une nouvelle mode. Cette fois-ci, l’acte de dévêtir la victime, en plus de l’humilier efficacement et de faire plus jaser les gens, devait symboliser la faiblesse du village en cas de victoire progressiste. Ou un truc comme ça.
Ou peut-être qu’Hirao cherchait trop loin dans cette campagne de violences plus ou moins gratuites…

Il arriva finalement devant le QG qui, déjà à cette heure matinale, semblait litteralement grouiller comme une fourmilière. La seconde partie de sa mission se passerait là-bas. Ce serait un désagreable moment à passer, même si la mission en elle-même n’était pas véritablement fatigante. Mais la simple idée de ce qui l’attendait…
Hirao tâcha de ne pas y penser alors qu’il arrivait aux quartiers ninjas. Il se rendit directement au passage menant aux quartiers des ANBUs tout en effacant quasi-totalement sa présence et en se cachant sous un genjutsu. Désormais, il était difficilement repérable. De fait, c’était à peu près impossible tant qu’il faisait attention. Il sortit son masque de l’intérieur de sa tunique et le plaça sur son visage. Ours, cette fois-ci. Bon, c’était toujours mieux que celui qui avait tiré Termite, hein ?

Une fois dans les quartiers des ANBUs, il s’équipa de facon à être totalement anonyme et qu’aucun de ses vêtements ne puisse permettre de l’identifier –y compris ses sous-vêtements, songea-t-il- et ressortit tranquillement des quartiers tandis qu’un clone de lui se dirigeait vers la porte Sud. Il en fit de même, mais sensiblement plus rapidement, et en passant par les toits. Allez, s’encouragea Hirao, seulement six petites heures de patrouilles dans la forêt.

*****

Sa patrouille finie, Hirao se dirigea directement vers le quartier de l’ANBU. Il y avait quelques paillasses pour se reposer directement entre deux affectations proches, même si certains avaient tendance à prendre ce lieu pour un dortoir permanent, puis leur logement. Cela faisait quelques années que ça n’était pas arrivé, d’ailleurs. Peut-être que dans le briefing d’arrivée, on leur disait que ce n’était pas possible.
Hirao se concentra pour maintenir son En un peu plus longtemps. Durant la patrouille, c’était fortement conseillé pour détecter les gens qui passaient hors de vue et d’ouie, mais même dans le village, c’était nécessaire. Il y avait toujours de jeunes juunins voire chuunins qui tentaient de se faire la main sur un ANBU pour prouver leurs abilités au combat.
De fait, cela pouvait parfois s’avérer particulièrement pénible, notamment quand l’adversaire avait un niveau qui exigeait un réel investissement de la part de l’ANBU.

Evidemment, cela s’avérait particulièrement penible aussi quand l’adversaire avait un niveau réellement en-dessous de celui d’un ANBU.

En fait, ce qui était vraiment penible, c’était de se faire attaquer alors qu’on était un ANBU, décida sommairement Hirao.


Quelques deux heures plus tard, Hirao était en route pour le QG et la mission mortellement ennuyeuse et gênante qui l’attendait. Aujourd’hui, c’était à lui de surveiller la cession journalière du conseil. La mission durerait le reste de la journée et peut-être même jusqu'à la fin de la soirée s’ils étaient en forme aujourd’hui, et si le sujet en valait la peine.
Au moins, pensa-t-il, je serai libre d’aller à la foire de la porte Karasumaru. Pas comme ANBU Biche –communément appelé Bibiche- qui avait eu la joie de partir hier soir pour les marais du Suiteki. Mais recevoir l’affectation pour les plages de l’extrême est du Yuukan aurait été sympa aussi… Y’a pas à dire, ANBU Lapin était le plus chanceux. A part qu’il ne pourrait pas aller à la foire s’il avait été désigné à la place de Lapin. Il était vraiment dingue de cette foire annuelle remplie de gens, d’animation et d’articles tous plus intéressants les uns que les autres.

« Bon, nous devions aussi évoquer aujourd’hui le sujet des réparations et du perfectionnement de la muraille à l’est-nord-est de la ville. » commença Nobunaga.
Même à travers l’épais ventail de chêne, les deux ANBUs de garde entendaient distinctement la session du conseil, forcés qu’ils étaient de rester aux aguets et d’étendre leurs sens.
« En effet, nous devons absolument réparer cette section de muraille. Ou des criminels pourraient en profiter pour ouvrir une nouvelle porte officieuse, si ce n’est déjà fait. Cela fait d’ailleurs suffisamment… »
« Il me semble réduire la criminalité à neant était le devoir de la Police ? Pourquoi auraient-ils même le pouvoir d’ouvrir d’autres portes ? » Korove venait de couper Mitsumita, le chef de la Police.
« Vous savez tout comme moi pourquoi le milieu du crime est aussi développé, Korove. » rétorqua-t-il avec un coup d’œil évocateur vers le Chef de l’ANBU, présent pour changer.
« Je trouve ces accusations à peine voilees relativement outrancières. De fait, si la Police avait accompli son devoir, le QG aurait été mieux protégé contre tout risque. » répondit ce dernier.
« Messieurs, messieurs, calmez-vous, et revenons plutôt au sujet qui nous préoccupe tous, intervint Nobunaga. Comme vous devez le savoir, une certaine quantité de bâtiments, plutôt des masures, a brusquement jailli à la base de la muraille, affaiblissant la défense du village en ce point et rendant des réparations impossibles. »
« Et à propos de ce perfectionnement évoqué un peu avant ? » demanda Korove.
« Il me semble évident que Mahou doive se trouver à la pointe du progrès tactique, que ce soit en matière de siège ou de défenses. » répondit Nobunaga.
« De plus, il me semble que ce sujet ne vous concerne pas réellement, n’est-ce pas, Monsieur Korove ? Votre domaine couvre essentiellement et exclusivement le commerce, après tout. »
« Mais justement, mon cher Mitsumita, si les marchands venant commercer à Mahou voient celle-ci sur le pied de guerre, ils vont de toute évidence avoir moins confiance en la ville. Et je pense que vous parviendrez à comprendre que de nombreux marchands étrangers possèdent des parts de capital dans le village. S’ils se trouvaient à tout vendre, inutile que je vous décrive la crise économique à laquelle le village devrait faire face, n’est-ce pas ? » répondit le principal concerné d’un ton doucereux.
« On se demande d’ailleurs comment autant d’étrangers ont pu acquérir des parts de capital appartenant censément au village, dans ce cas. » rétorqua le chef de la Police, vraisemblablement avec un coup d’œil vers Nobunaga.
Hirao songea qu’une fois de plus, Mitsumita représentait l’opinion villagiste, permettant ainsi à Nobunaga de briguer la place de conseiller mesuré, juste, neutre et équitable.

« Les étrangers qui ont acquis des parts de capital dans Mahou ont justement permis son essor actuel, et l’argent engrangé en conséquence sert aussi à compléter vos arsenaux militaires déjà pleins à craquer. »
« Tous les habitants sont concernés par la défense du village, ces arsenaux sont aussi les vôtres en cas d’attaque ! » cracha Mitsumita.
« Mais quelle attaque, je vous le demande ? »
« Ca suffit, Messieurs, ça suffit. De toute façon, les masures se trouvant pres de la muraille sont totalement illégales, par conséquent, il nous suffit de les détruire en toute légalité et de réparer la muraille. »
« Et que vont devenir les civils expulsés de chez eux ? » coupa Fubuki Soma, le célèbre défenseur des civils opprimés.
« Ils n’avaient rien à faire ici en premier lieu, qu’ils trouvent un autre endroit où loger. » Nobunaga.
« S’ils sont ici, c’est logiquement qu’ils n’ont trouvé nul part ailleurs. » Soma.
« Eh bien qu’ils cherchent mieux ! Ils peuvent aussi aller en dehors de la ville, les parcelles coûtent sensiblement moins cher. »
« De fait, nous faisons face à un véritable problème d’urbanisation et… »
« Vous grossissez le trait, Soma. Ce sont juste des gens qui ont construit leurs cahutes n’importe où et qui gênent l’action de la Police, de mes hommes. De plus, la muraille commence à tomber en ruines, donc il faut la réparer. Il n’y a rien à discuter. »
« Et cette histoire de perfectionnements ? » demanda Korove, soupçonneux.
« On les applique, évidemment. On ne va pas laisser Mahou passer pour un village sur le déclin incapable de suivre le progrès. Mahoukage, vous êtes d’accord, n’est-ce pas ? » Mitsumita.

Et voilà. Le chef de la Police allait maintenant forcer le Mahoukage à prendre position, ce qui résulterait à un ajournement du Conseil. Hirao faillit soupirer en jetant un coup d’œil à son collègue du jour, Loup. Un individu qui lui était profondément antipathique, il ne savait pourquoi.
Après quelques prises à parties, déviations sur des sujets sans relation et autres accusations à peine voilées, le Conseil fut ajourné sur décision du Mahoukage…
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Message par ANBU Mahou 12/3/2011, 22:24

Masque de Loup

Il faisait nuit noire sur Mahou. La lune, bien que gibbeuse, n'éclairait que faiblement à cause des nuages épars qui parvenaient tout de même à la voiler. La lumière des étoiles, aussi froide que d’habitude, n'éveillait aucun sentiment chez Chion. Il faut dire qu’il était déjà bien assez occupé pour perdre du temps à regarder le ciel. De fait, il se trouvait précisement à l’angle des rues Otohime et Anzuka, l’endroit idéal pour accomplir ce qu’il considérait comme son devoir.
Chion était présentement renfoncé dans un creux entre les deux bâtiments qui faisaient le coin entre les deux rues suscitées. Celles-ci ne se coupaient pas totalement à angle droit, mais un peu plus, et l’écart entre les deux bâtiments, surtout a trois mètres de hauteur, était impossible a distinguer, à moins de savoir qu’il se trouvait là. Bien sur, Chion était oblige de s’accrocher avec son chakra, mais il était extraordinairement bon pour limiter les pertes, donc il aurait pu rester dans cette position des heures, si ce n’était pour les crampes.
Il contracta tous ses muscles en alternance pour les relâcher quelque peu, puis, une lumière s’allumant sur la gauche, tourna immédiatement la tête en utilisant du Gyo sur ses yeux pour voir qui approchait, utilisant une lumière en plus de la faible lueur des lampadaires.

Peu de gens avaient des raisons valables de circuler à cette heure indue. Environ quatre heure trente-cinq, estimait-il. Lui en faisait partie, et la personne qui approchait également. Bientôt, une autre lumière s’allumerait, pas loin d’ici.
Quelques instants plus tard, effectivement, une lanterne émergea de la semi-obscurité induite par les ombres. D’ailleurs, elle n’avait pour seul lien avec une lanterne que la base pour poser la bougie ainsi que la poignée. En des temps qui semblaient recules déjà, les vantaux en verre de la lanterne, faits pour protéger la flamme du vent, avaient disparu, et la légère brise fraiche forçait le feu à faire jouer des ombres étranges sur les murs.
Il observait la masse plutôt importante qui portait la première lanterne continuer sa route vers le marche, qui ouvrirait bientôt. Elle fut bientôt rejointe par la personne portant la seconde lanterne, qui, même si elle était plus mince, semblait loin d’être à son poids optimal. Il déglutit péniblement alors que son sang ne faisait qu’un tour.

Il hésita entre suivre les deux silhouettes par les toits ou au sol. Ce dernier eut sa préférence. Comme il l’avait lui-même pensé il y avait quelques temps, peu de gens honnêtes circulaient a cette heure, et il ne voulait pas attirer l’attention –et donc être retardé, parce qu’il avait voulu passer par les toits. Chion se laissa doucement tomber à terre, et se mit a marcher dans la rue comme s’il s’y était toujours trouvé, au lieu d’avoir jailli d’un renfoncement.
Quand on se montrait sous un certain jour, les autres avaient tendance à accepter ce qu’il y voyaient comme la réalité, son mentor le lui avait assez souvent répété.
Ses vêtements anonymes, sa taille moyenne ainsi que ses cheveux noir coupés à ras le classaient dans la catégorie des personnes que l’on oublie facilement. Même sa figure, remarquablement ordinaire si l’on exceptait des yeux un peu enfoncés, semblait s'évanouir des mémoires. Cependant, si on était capable d’analyser un visage et qu’on fixait ses yeux, on voyait un feu étrange, couvert, y couver. Le genre de feu à faire froid dans le dos.

Les deux silhouettes marchant côte à côte discutaient tranquillement, suivies par la troisième qui semblait flâner dans les rues. Les trois personnes arrivèrent finalement au marché, et les deux premières se séparèrent pour faire leurs emplettes. C’était ici que les choses se corsaient, songea Chion. L’idéal serait de parvenir à garder les deux à l’œil, mais dans un marché, cela s’avérait des plus difficiles. Il le savait, il l’avait déjà fait. De fait, le marche était un labyrinthe d’étals qui semblaient placés au petit bonheur la chance. Mais en y réfléchissant, on pouvait voir le chemin sinueux qu’ils jalonnaient. Certains étals avaient des espèces de toits en tissu servant plus à montrer que le vendeur n’était pas réduit à la plus abjecte pauvreté et pouvait donc se permettre de négocier durement et longuement. Un genre de code cache.
Orika, la poissonnière, se dirigea d’un pas lourd vers le vieux pêcheur auquel elle achetait sa marchandise. La quarantaine tirant douloureusement sur la cinquantaine, l’énergie dont elle faisait preuve à son étal ne semblait pas la faire maigrir. Le fait d’avoir porté cinq enfants, tous nés de bonne taille, ne devait pas aider non plus. Présentement mariée. Le pêcheur n’avait aujourd’hui pas grand-chose, ce qui lui valut quelques commentaires désobligeants de la poissonnière, qui se dirigea ensuite vers un autre pêcheur, plus jeune, ayant ramené plus de prises. Ce poisson lui couterait plus cher, étant donne qu’elle ne faisait affaire avec le jeune pêcheur que lorsque le vieux manquait de stocks.
Sakae, la boulangère, faisait dans la quarantaine. Un tourbillon d’air souleva juste assez sa robe pour que Chion aperçoive ses chevilles. Il déglutit. Elle aussi était mariée mais n’avait eu que quatre enfants. Que. Elle achetait présentement les ingrédients pour que son mari puisse faire le pain de la journée.

Au loin, une horloge sonna cinq heure en sourdine. Il soupira, puis un sourire mystérieux lui étira la bouche. Peut-être qu’il verrait le chef. Peut-être qu’il pourrait même lui parler… Il quitta le marché avec un regard de regret en direction des deux femmes puis s’enfonça dans une ruelle sombre. Un coup de En lui apprit que personne ne se trouvait dans les environs. Il sortit son masque de sa poche de poitrine et l’attacha soigneusement, délicatement.
Il bondit souplement de paroi en paroi jusqu'à atteindre les toits, sur lesquels il courut pour le simple plaisir de courir. Il s’arrêta brusquement. Il avait omis de mettre ses gants. Il les sortit de ses poches et les mit. Maintenant, il était fin prêt. Il arriva au Quartier Général avec un peu d’avance. Les heures des relèves variaient régulièrement et ne tombaient que rarement sur des heures ‘’piles’’, dans le seul but de déstabiliser d’éventuels observateurs. Sur le chemin des appartements du Kage, il rencontra Masque de Belette, qui serait de garde avec lui devant les portes.

Arrivé devant celles-ci, il vit Masque de Hibou et Masque de Dodo qui montaient déjà la garde.
« Rien à signaler ? » commença Belette en guise de salut. Toujours d’un grand professionnalisme, celui-là.
« Non. Ça fait un moment que Kage-sama est aux toilettes. » dit Hibou (ou peut-être Dodo, en fait, puisque Chion était nul en ornithologie).
« Des problèmes d’intestins, surement. » ajouta l’autre. Même à travers un masque, on sentait son sourire insouciant.
« Un moment comment ? » demanda Belette.
« Quelque chose comme… Trois quart d’heure, je dirais. » Le deuxième garde marqua son accord en hochant la tête.
« Et vous êtes surs qu’il n’a pas à nouveau réussi a introduire une bouteille de sake en catimini ? » s'inquiéta mon partenaire.
Hibou et Dodo échangèrent un regard, et Dodo, l’insouciant, haussa les épaules. Pour lui, le Mahoukage pouvait bien faire ce qu’il voulait. Loup éprouvait un mélange de mépris, de haine et d'indifférence pour le chef de Mahou. Son état de décrépitude avancée ne parvenait même pas à le convaincre d’abandonner sa lourde charge. Bien sur, il pourrait même le faire avec les honneurs. Peut-être que le Chef de l’ANBU serait même élu ? Ça serait bien…
Chion se laissa quelques instants porter par cette fantaisie. Enfin un homme courageux, sérieux, et dote d’un grand sens du devoir. C’était sans aucun doute grâce à lui que le village tenait encore debout aujourd’hui. Seulement, même cet homme, aussi proche de la perfection soit-il, ne pouvait regarder sans faiblir la pente glissante et savonneuse sur laquelle se trouvait Mahou. Il se tira de sa rêverie et hocha la tête pour marquer son accord : ils allaient vérifier si le Mahoukage allait bien. Comme si un vieillard impotent et alcoolique pouvait faire autre chose que vider ses intestins dans les toilettes du QG. Des rumeurs couraient a propos d’étranges remontées d’eaux ‘’boueuse’’ dans les autres toilettes, disant que si les conduits étaient bouchés, ce n’était pas un mystère. Ce genre de blagues ne circulaient bien sûr que sous le couvert. A l’origine. De moins en moins, maintenant.

Les quatre membres des forces spéciales toquèrent poliment à la porte puis entrèrent sans attendre de réponse. Après tout, ils savaient où se trouvait la seule personne qui habitait les appartements. D’ailleurs, ceux-ci étaient tout a fait dignes d’un Kage. Riches tentures, paravents peints représentant des paysages d’une beauté a couper le souffle, tout était fait pour que le chef du village et sa famille se sentent a l’aise. Cependant, malgré toute cette richesse, on sentait une certaine vacuité, imputable à l’absence de tout objet personnel sentimental, tout souvenir. Après une inspection sommaire de la chambre, du salon, et en fait de tout sauf des toilettes, ils se rendirent dans celles-ci. La porte n’était même pas verrouillée. Le Mahoukage avait l’habitude de vivre seul.
Hibou se proposa pour ouvrir. A l’intérieur, un corps était affalé sur le siège, sur le point de glisser par terre. Une bouteille de Sake Cuvée Spéciale © avait roulé dans un coin, déversant une partie de son contenu par terre. On devinait aisément où se trouvait le reste. Hibou s’accroupit en hâte et prit le pouls du Kage au niveau du poignet, de la jugulaire, puis contrôla le battement du cœur. Enfin, il vérifia si le cadavre respirait encore en plaçant le miroir de poche de Dodo devant son visage. Aucune buée n’apparut.

Les quatre ANBUs se regardèrent.
« Il semblerait que le Mahoukage soit mort. » lâcha Hibou.
« Semblerait ? A moi, il m’a l’air plus mort que mort ! » rétorqua Dodo.
« Nous devons prévenir l’hôpital afin qu’un médecin confirme les faits. » dit Belette.
« Il n’y a rien à confirmer, puisqu’il est mort, pas vrai ? » Dodo semblait vaguement mal a l’aise. Dur a dire avec le masque.
« C’est la procédure. » maintint Belette. Toujours aussi sérieux.
« Vous pensez qu’il y aura une enquête ? » demanda Dodo. Ce n’était pas patent pour tout le monde, mais quiconque savait lire la gestuelle humaine le voyait. Maintenant, Dodo se sentait franchement mal.
« C’est vrai que c’était pendant votre tour de garde… » dit Loup avec une joie mauvaise.
Belette et Loup tournèrent leur masque vers Dodo et Hibou. Même à travers celui-ci, on sentait la fixité de leur regard.
« Vous allez naturellement être interrogés. »
« Mais on a simplement monté la garde, Hibou était la avec moi, pas vrai ? »
« Oui. Oui, bien sur. De toute façon, nous ne sommes pas coupables. »
« Qui a dit que vous l’étiez ? Interrogés en temps que témoins, évidemment. Personne n’a sous-entendu le contraire. »
« Hum, bien… » Hibou semblait profondément déstabilisé depuis qu’il avait découvert que le Mahoukage était mort. Évidemment, on ne savait pas de quoi, même si c’était vraisemblablement du fait de l’alcool, ou tout simplement de l’âge.

Quelques minutes plus tard, les appartements grouillaient d’officiels de tout poil et trois médecins-légistes auscultaient le cadavre. La tension était palpable. Après un grand nombre d’années d’immobilisme, le village allait se remettre à avancer. Dans quel sens, nul ne le savait, même si certains tentaient de le deviner. Les alliances déjà existantes tremblaient sur leurs bases tandis que l’équilibre du pouvoir valsait d’un cote et de l’autre. Le chef de l’ANBU était là, naturellement. Son aura influait légèrement sur l’espace qui l’entourait, émettant un mélange de tristesse insondable, de fatalisme et de regret.
Il fut décidé que les funérailles officielles seraient tenues dans deux jours. Le Mahoukage avait laisse un testament détaillant avec une précision remarquable ce qu’il voulait. Finalement, les trois légistes sortirent des cabinets et se placèrent a un bout du salon, là où tout le monde pouvait les voir. Un petit vieux bedonnant s’avança d’un pas :
« Je suis au regret de vous annoncer que le Kage est mort. » Comme si quelqu’un en doutait encore.
Il continua :
« Les causes de son décès peuvent naturellement être imputées à son grand age. Il serait présomptueux de certifier que quelqu’un d’autre aurait… aidé ce décès. Cependant, il serait également présomptueux d’annoncer que ce ne fut pas le cas. »

Le message sous-jacent n’avait échappé à personne, sauf peut-être aux plus stupides des témoins. Quelques coups d’œil nerveux furent jetés du coté des deux ANBUs qui étaient de garde pendant la mort du Kage. Si Hibou restait en position de garde à vous, du moins ce qui y était le plus assimilable, on sentait que Dodo se tassait imperceptiblement sous le poids des soupçons. Il était encore trop jeune pour ca, surement. Loup ne pouvait en être sûr, évidemment, puisqu’il ne savait qui c’était, mais tout en lui fleurait le printemps, le vert.

Ils seraient mis en examen. Si quiconque s’y opposait, ils gagneraient la place de suspects numéros uns dans ce qui serait l’assassinat du Mahoukage. Loup se contentait de rester dans un coin, se tenant disponible pour exécuter les ordres quand ils viendraient. Il fut finalement congédié pendant que les officiels discutaient. Ils étaient très fort à ça. Beaucoup trop, devaient penser certains.
Il était plus de neuf heures, et la vérité avait déjà trouvé moyen de s’afficher partout. Elle faisait les gros titres, était sur toutes les bouches. Le village était dans l’expectative. Et les partis devenaient hyperactifs et fébriles. Le conseil commencerait dès ce midi à délibérer sur le prochain Kage, en compagnie de l’état-major.
A cette heure-ci, Orika la Poissoniere devait être en train de vendre tout en faisant circuler les rumeurs, surement même à en rajouter. Il devait en être de même pour la Boulangère, même si c’était plus dur dans son cas : elle tenait une boutique, et ne travaillait donc pas à ciel ouvert. Presque innocemment, il décida de prendre un brunch composé de poisson grille sur une tranche de pain.

***

C’était une foule présentant toutes les caractéristiques de la détresse qui se dirigeait vers la place du Quartier General. Habits noirs, ou sombres pour ceux qui n’avaient pas, mouchoirs légèrement visibles, tout concourrait à faire comprendre qu’un drame s’était produit. Ce drame, c’était la mort d’un dirigeant qui, même s’il n’avait pas été exemplaire, surtout à la fin de sa vie, avait été un modèle dans sa jeunesse. C’était la mort d’un symbole. Chion, en tenue de civil, retint un rictus de mépris. Des qu’une personne mourait, on lui trouvait des dizaines de qualités. Même les défauts trop visibles pour être caches étaient transformes en qualités. Et le discours ! Le moment fort de tout événement public, celui pendant lequel on pouvait s’adonner en paix à la sieste pendant qu’un lecteur aussi ennuyeux que le mort parlait interminablement.
Cependant, le Mahoukage avait laissé des instructions très précises pour la cérémonie. Il semblerait qu’aujourd’hui, la foule échapperait aux allocutions de chaque officiel l’ayant un jour vu se gratter le nez. Enfin, cela commençait, se dit Chion. Vivement que ca soit fini.

Une procession sortait du Quartier Général. Elle était menée par tous les membres du Conseil du Village, par ordre décroissant d’âge. Suivait le cercueil, un magnifique objet d’ébène ornementé de dorures à la feuille d’or sur les angles, et dessinant sur le dessus le symbole de Mahou. D’autres personnes suivaient, des officiels de moindre importance qui parvenaient toutefois à bomber le torse de leur position. Le cercueil fut posé sur un autel protégé par un dais richement décoré. Un ninja se tenait à chaque angle de l’estrade sur laquelle se trouvait l’autel. Ceux-ci etaient aussi differents que possibles, mais on sentait leur importance d’ici. Des kunins, sûrement, pensa Loup avec un reniflement de mepris.
Nobunaga prit la parole :
« Je vais maintenant m’exprimer au nom de notre défunt Kage. Mon cher peuple de Mahou, je voudrais vous remercier pour… »
Chion cessa d’ecouter. De toute facon, ça ne l’intéressait pas. Par contre, ce qui l’intéressait sensiblement plus, c’était la presence d’Orika et Sakae à un mêtre cinquante de lui. Il les fixa, les examina, les soupesa mentalement.
Enfin, il y eut un peu plus d’animation du coté de l’estrade. Tout le monde s’écarta à une distance respectueuse du cercueil. Les quatre kunins enchainèrent les mudras, et chacun d’eux fit jaillir un dragon, chacun d’un element different. Raiton, Suiton, Katon et Futon. Ils se réunirent au-dessus du dais, puis descendirent à toute vitesse tous en même temps. L’estrade devait à present être reduite à l’état de quart d’atomes. Un immense nuage de poussière se souleva, mais les spectateurs au premier rang purent vaguement distinguer un genre de mouvement souterrain.

Quand la fumée retomba, il ne restait plus trace de l’estrade, ni du dais, de l’autel ou, évidemment, du cercueil. Par contre, le sol de la place du QG était pareil à lui-même, voire même en meilleur état qu’auparavant. Des chuchottements se répandirent à travers la foule comme le vent dans les fougères, puis crurent jusqu'à devenir des avis péremptoires. Nobunaga Nagotory s’avanca, en temps que membre le plus âgé du Conseil du Village, et raconta des tas de trucs. Comme quoi la mort d’un Kage ne signifiait pas la mort du village, et caetera. Il se décida finalement à annoncer le nouveau Mahoukage. Ils avaient fait vite, cette fois-ci. Il paraissait que, pour certaines successions, cela avait duré plusieurs mois. Mais comme personne ne souhaitait se plonger dans des grimoires aussi poussiereux qu’ennuyeux, personne n’en était sûr. Après coup, Chion se dit qu’il devait reconnaître une chose au vieux Nagotory. Il n’avait même pas souri pendant l’annonce.

Le nouveau Mahoukage etait Ken Nagotory. Suivirent d’autres discours, mais le porteur du masque de Loup etait rentré chez lui. Il se sentait fatigué et avait oublié de fermer la porte d’entrée.
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Message par Sarouh 26/3/2011, 00:01

Enfin.

J’y étais enfin. Tout mon périple. L’exam’, Chikara, Nobeoka puis Arasu… Et enfin… Mahou. Tokri viendrait. Je sais comment il fonctionne. Je lui rendrai son service, et il pourra enfin essayer de me faire payer, si ça le tente.

Nina vint se blottir contre moi. Ma demoiselle. Elle pencha sa tête sur mon épaule en souriant. Je fis passer mon bras autour de sa taille. J’ai l’impression qu’elle a toujours était là. Rassurante. Forte quand moi je ne l’étais pas. Et surtout : je l’aime.

Elle avait insisté pour venir avec moi. En fait toute la bande qui traîne avec moi depuis un moment a insistée pour venir. Le rappel de la règle de base ne les a pas arrêtés. Cette loi universelle c’est : la survie. Parce qu’ils croient survivre. Je n’ai plus qu’à espérer qu’une fois là bas, tout se passe à merveille.

Je sortis un ocarina de ma poche. D’une main, je le fis léviter. De l’autre, je faisais circuler le vent dedans, grâce à mon chakra. J’obtenais un son assez bon ainsi, et permettais au voyage de paraître moins ennuyeux. Moins lourd de sens quant aux chances de retour. La partie la plus dangereuse du voyage s’était passée sans encombre. Uril et ses « amis » m’avaient laissés avancés.
Mutika avait quand même réussit à me faire sourire, à mon départ.

« Puisque tu verras Tokri… Dis lui qu’un vieil ami attend pour lui mettre une branlée qu’il aurait dut avoir il y a longtemps… Si tu arrives à rentrer dans Mahou… Et Uril aura quelque chose pour toi quand tu rentreras, m’a-t-il dit.
-Nah oui ?
-Je sais pas ce que c’est. Allez dégages !
-Tss. »


C’était en somme une sorte d’encouragement, venant de lui. J’étais confiant. Aucune chance qu’on m’attrape. Trop loin du but, pour le moment. J’avais failli mourir au moins une vingtaine de fois. J’étais un de ces bluffeurs qui finissent toujours par trouver un moyen de se dégager d’une situation épineuse.

Mais engagez les autres me déplaisait. Surtout Nina. Haruka et Shiji… Des hommes de mains, certes, mais je m’y étais attaché, à force de subir leurs conneries. Je les avais en partie formés aussi… Coïncidence ou pas, mon propre instructeur du moment fit irruption en trombe, alors que nous marchions tous dans un silence absolu.

« Hé ! Tu comptais pas sur mon absence quand même ?
- En fait je voulais emmener le moins de monde possible.
-Ca se voit !
-Garde tes remarques pour toi, tu veux ?
-Tu sais bien que je pourrais t’être utile.
-J’ai surtout peur que tu fasses des conneries. Je ne sais même pas ce qui t’as poussé à déserter. Pas envie d’être grillé par ta faute.
-Les mahousards n’ont rien à voir avec ma désertion. T’façon tu feras que de la merde si je suis pas là pour te taper sur les doigts…
-Pour maintenant… Au moins si on décède ça se fera en groupe ! »


Mine de rien, sa présence était rassurante. Son bourrinisme me serait forcément utile à un moment donné. Toujours la musique de l’ocarina. Légère. Agréable. Le seul problème…

« Hé vous ! Arrêtez !


C’est que ça attire les gens. Je lançai un regard à Bakudan.

-C’est pourquoi ?


S’enquit-il, alors que le reste du groupe continuait d’avancer. Jusqu’à ce que trois autres personnes apparaissent devant le Tsumyo.

-Votre argent. Ou votre vie, c’est vous qui…


Il s’étrangla atrocement, dans un bruit de gargouillement horrible, alors que le sabre venait de lui trancher la gorge. Musique encore. Deux lames de Nina se plantèrent dans le ventre de l’homme qui faisait barrage à son avancée. Le couple ramassa ses armes. Sans sourciller. Synchronisés. Shiji sourit, avant de foudroyer le troisième, qui n’avait pas vraiment eut le temps de réagir.
Les deux autres brigands s’enfuirent en hurlant.

-Aucuns intérêts ! Pourraient survivre deux secondes, bordel…
-Sont pas là pour satisfaire tes instincts de prédateurs.
-Pas une raison ! Mais c’est vrai quoi… Même si la blonde peut les tuer aussi facilement…
-La blonde t’emmerde !
-Ravi de le savoir.
-Cessez vos conneries deux secondes !


Nina me tira la langue.

-C’pas être mignonne qui te donne le droit de te foutre de ma gueule, hein ?


Elle rit, légèrement, avec grâce, s’accordant à l’instrument. Le groupe continua d’avancer, dans la bonne humeur la plus naturelle du monde. Derrière lui, l’homme à la gorge tranchée venait de s’arrêtait de bouger, maintenant et à jamais.
L’environnement forestier prouvait que l’on se rapprochait de Mahou. C’est là que Haruka, Shiji et Bakudan devaient quitter le couple.

-Moins on sera nombreux, et mieux ça sera… En fait, comme seule Nina n’est pas reconnu déserteuse…
-Nous comprenons parfaitement. Puis tu veux rester avec ta donzelle !
-Ta gueule, Haru’ !
-Je t’ai déjà dis que t’es plus mignonne quand tu t’énerves ?


Il esquiva un coup de dague de la damoiselle aux cheveux blonds.

-Calme toi…Tu risquerais de blesser quelqu’un…


Nina siffla d’agacement, tandis que je levais les yeux au ciel. Tiens… Il faisait beau… C’est une belle journée, pour s’amuser. Je coupais la musique. Sous le soleil, j’embrassais Nina, laissant les rayons de l’étoile ardente se diffusait dans mes vêtements noirs.

-A tout à l’heure. Prend bien soin de toi.
-C’est toi qui coure le plus de risque !
-Mais c’moi le plus performant.
-Je suis civile, j’ai rien à craindre…
-Pareillement !


La damoiselle passa en premier sous mon regard amusé. Le stress me faisait du bien. Ce n’était pas l’ambiance oppressante, gluante de la ville des déserteurs. En plus… Se trouvait contre des ennemis avoués, plutôt qu’être face à une foule de langues de serpents et de pactes vers les enfers, je préfère encore le premier.

Nina se mêla une centaine de mètres plus loin à la foule de commerçants et autres personnes qui allaient à Mahou. Population exceptionnellement importante grâce à l’élection du nouveau kage. Imprévu des plus agréables. Le niveau de sécurité n’en serait que plus bas. Au vu des dissensions politiques qui séparait le village de la feuille, je doute que le nouveau soit salué par toute la population…

Je regardais de loin le village. L’enfoiré qui avait réduit mon clan en cendres devait avoir laissé des traces. Quelque part dans cette cité. Lui et tout ses décédants périront. Oui… Aujourd’hui sera une belle journée. Celle où l’échiquier sera définitivement en place.
Je concentrai mon chakra. Le henge est basique, facile à faire. Mais un henge parfait est plus complexe. J’allai même jusqu’à superposer la même image plusieurs fois sur moi, rien que pour gommer un éventuel défaut.

J’étais désormais roux, Les cheveux longs et tirés à l’arrière, grâce à un bandana. J’avais une veste sans manche, qui ne se fermait pas, laissant une vue sur mon torse. Parfait. Je me laissais glisser de mon arbre. A ce moment précis, un garçon posa sa main sur mon épaule.

« Hé ! je t’ai jamais vu dans le coin ! T’es un genin ? Moi je suis de la dernière promotion. Tu vois, au début je voulais pas être shinobi, mais c’est le vœu parental, alors… »


Et merde. Pourquoi fallait-il que je tombe sur un boulet pareil ? Hors de question de l’assommer ou même de toucher à son intégrité physique. Je supportai encore quelque secondes son babillage incessant avant de trouver la solution. Simple mais efficace. Après qu’il ait parlé de son équipement, je dis :

-Moi je rachète le mien je m’entraîne un peu, et je vais pioncer… Je suis claqué moi… Pas toi ?


Sur ces deux derniers mots, je balançai une vague de chakra, modifiant de manière plus ou moins subtil l’état du genin mahousard, jusqu’à ce qu’il se sente vraiment claqué. Puis je m’attaquai à l’ordre des priorités établis par son cerveau. Je n’étais pas si important… Il pouvait aller se coucher…

Nous échangeâmes encore quelques mots de politesse et il m’annonça qu’il devait y aller. J’avais classé notre rencontre comme peu importante dans son propre cerveau. Ca l’aiderait à oublier. Aucune chance de le revoir, mais il ne fallait rien laissé au hasard.

L’élément perturbateur et moi avions commencé à marcher et j’avais put m’intégrer sans problème à la foule. Je rajoutai un dernier détail au henge. Un bandeau, portant le symbole du village de la feuille, pendant négligemment à mon côté droit. Une réponse simple à toutes les questions encore non formulés des gens autour de moi. Il fallait passer inaperçu. Je retins mon souffle et attendis en avançant à une vitesse déprimante. Je hais me traîner ainsi…

Une heure. Une foutue heure dans le chaud, en contact avec des gens bruyants et dans la poussière. Génial. Ce qui est bien avec la pluie, c’est qu’au moins, les gens se magnent. Là j’avais plutôt l’impression d’être dans un concours. De lenteur. Bien stressant.
Mais j’en étais sorti. Enfin. J’achetais une boisson, puis cuvais mon liquide dans un endroit à l’ombre. Nina devait s’être rendue à l’hôtel comme prévu. Je ne devais pas la joindre avant demain matin. Comme prévu.

Je passais la journée là. Prostré sous un arbre, qui me prodiguait une douce fraîcheur. Je m’étais rendu invisible quand des gens passaient, histoires de ne pas avoir le même problème qu’avec le genin à l’entrée.

Puis le ciel se tâcha de rose et d’orange. Il était temps de parler à un vieil ami. Je repris ma forme initial et partit dans les bas quartiers. La mafia s’y donnait à cœur joie. Presque une sorte de ghetto avec un peu de réflexion.

On retrouvait un peu l’ambiance d’Arasu en ces lieux… Juste en nettement moins intense. Et tellement moins dangereux, également. Je ne me fis pas agresser. Même pas moyen de se détendre. D’ailleurs ça ne serait pas si surprenant si en partant, Tokri tuait quelques gens du coin…

J’arrivai donc sans encombre au « Izakaya Kuro ». Plusieurs personnes étaient déjà entrain de boire dans le lieu si insalubre. Faiblement éclairé, poussiéreux… Je localisai vite ma cible. Je lançai un regard à ce qu’il buvait : une bière.

- Tokri… Tu changes donc jamais de boisson ?


Il posa bruyamment la canette sur le bar. J’eus une sorte de sourire à me rendre compte à quel point il me détestait à présent. Je découvris aussi avec intérêt à quel point il avait changé. Rien de surprenant à ça, vu comment il avait prit, contre son père. Sa Némésis.

-Tu fréquentes souvent ce genre de lieu, je suppose ?
-Pas vraiment le choix.


Il jeta un regard dédaigneux, empreint de haine à l’endroit. Ca représentait tout ce qu’il déteste. Les criminels, la saleté… Et la mauvaise boisson.

-Alors quoi de neuf ?
-Tu te fous de ma gueule. Je viens de Chikara. Si je suis là, c’pas pour la discut’.
-Je suis surpris que tu sois là.
-Je te connais. Je sais très bien que c’était calculé.
-Tu me surestimes.


C’est pas bien de mentir. Mais il fallait renouer une base. Renouer les liens. Ceux qui m’était si cher à Chikara.

-Je t’offre une bière ?
-T’as de la thune ?
-Non.


Une lueur d’incompréhension fit jour dans son esprit. Le barman nous servit deux verres avec un air absent, sans même se douter qu’on avait rien demandé.

-Quel étourdi, n’est ce pas ?
-Escroc.
-C’en est un lui-même. Tu l’aurais butté toi-même si tu savais ce qu’il fait le soir.
-Ta gueule ! Je suis pas là pour ça.


J’eus un sourire. Un sourire jaune. Je prenais vraiment un plaisir malsain à m’amuser avec les gens… Cette auto psychanalyse me dérouta. Je n’avais jusqu’ici pas vraiment réfléchi. Survécu à l’instinct. Quelque chose en moi s’était infectée. Et le virus ne semblait pas vouloir disparaître de ma psyché.

-Qu’est ce qui a ? T’as des remords ?
-Jamais. Juste des regrets.
- Alors quel est le problème ? Je suis encore capable de voir quand tu es perturbé.
-Ca n’a pas d’importance.


Je descendis la bière d’un trait. Il fit de même. Je profitai de cet instant pour regarder attentivement le chikarate. Rien n’avait grandement changé. Ses traits s’étaient subtilement modifiés, il semblait avoir pris du muscle… Entraînement intensif à la bourrine je suppose. Toujours son katana. Celui de sa mère. La plus grosse différence était dans l’aura. Si la dernière fois il n’était que vengeance et haine..

Maintenant il était bien pire que ça. Il était prêt à sacrifier son âme pour tuer Uril… Ca nous faisait un point commun, juste l’ennemi pour différence.

-Je répète donc… Quoi de neuf ? C’est important.
-En quoi ?
-Pour moi.


Il resta interdit. Il avait envie de m’assassiner d’une parole. Un truc du style… « Ha oui ? T’es précisément une des personnes dont j’ai rien à battre… » Il se retint. Je lui en fus gré.

-Tu y passes d’abord. Je suis curieux de savoir qu’est ce qui t’es arrivé.


Je lui racontais. En détail. L’alcool aidant, il arrivait à presque ne pas avoir envie de me trucider. Une évolution positive.
La rencontre des amis de son père. Mon bizutage forcé… Et…

-J’ai vu Mutika aussi. Il a était ravi à l’idée de pouvoir me buter depuis la branlée que je lui ai mise mais… J’suis du genre teigneux.
-Mutika... Ca ne me surprend même pas qu’il ait rejoint mon père… Les enfoirés doivent attirer les autres…
-Il m’a chargé de te dire : « Dis lui qu’un vieil ami attend pour lui mettre une branlée qu’il aurait dut avoir il y a longtemps… »
-Une branlée ? C’est moi vais le tuer. Le tuer et lui faire mal. Ce qu’il a fait à Kyame…
-Ne te fais pas trop d’ennemis en même temps.
-Il crèvera. De ma main. Et toi… Tu auras ton tour.
-Tu as besoin de moi. Et je compte bien t’aider.
-Tu sais que je t’aurais…
-Mais d’ici là, il y a du temps… Je pense t’être toujours supérieur.


Il grogna. Et reprit un verre.

-Et ta donzelle ?
-Elle se défend. Elle a bien progressé depuis la dernière fois. En même temps, s’entraîner est devenu un rythme de vie. De survie, même. Et la tienne ?
-Elle voulait pas que je vienne. Et je n’ai qu’une hâte, c’est la rejoindre après avoir fait ce qu’on a à faire. Et ne plus te voir.
-Je ne te manque pas ?

Il me lança un regard noir. Pourtant je n’avais pas vraiment mis un ton sérieux à la question.
Rade de clope. Et mon tour de passe passe ne marchait plus avec le barman.

-L’alcool gratos, c’est fini…
-Pas grave… Je payais avant que t’arrives et je paierai ma conso’ à ton départ.
-Honnête et droit hein ? Tu es un paradoxe à toi seul. Ta vengeance ne s’appuiera pas sur ces valeurs, ou elle échouera…


Je me baissai, et lui murmurai quelque chose à l’oreille. Puis je rejoignais Nina à l’hôtel.

« Comment ça s’est passé ?
-Super. Va juste y avoir un mort ce soir.
-Hein ?
-Laisse. »


Ces quelques mots hantèrent l’esprit de Tokri, qui avaient garés les yeux écarquillés à mon départ:

« Demain, ici, à l’aube. Au fait… Le barman fait un traffic d’enfants esclaves et en gardait pour sa consommation personnelle, avant d’arriver à Mahou… Honnête et droit, non ? »

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Message par Kalem 27/3/2011, 15:03

YEAH, enfin rentré à Mahou, enfin libéré de Hyûma, enfin libre de me reposer un peu avant qu’un autre désastre n’arrive dans ma vie par l’intermédiaire d’un petit papier dans une enveloppe blanche cachetée aux marques du village. Ne me restait plus qu’à aller râler aux bains moussants sur les blondes à mensurations gigantesques que mon eau n’était pas assez ou trop chaude, à aller jouer au base ball avec ma chère mère, jouant, par habitude, au poste de balle. Je pourrais même aller emmerder le libraire afin de lui dire que ses 2 ryos conventionnels à l’achat d’un livre un peu scientifiques étaient une arnaque et que je lui ferais un procès pour ça. J’avais même très envie de participer au spectacle « Blanche-neige », organisé pour les enfants, afin de leur pourrir leur journée mais le seul rôle qui restait libre était celui de grincheux et il ne me convenait pas du tout. Mais avant de faire toutes ces babioles dont je me délecterais plus tard, il me restait un unique point, ce que tout bon Mahousard se devait de faire en rentrant après un long moment d’absence: Les journaux.

Je cherchais donc au sol les quelques revues de presse abandonnées mais bizarrement, contrairement à l’habitude, pas un canard ne traînait dans les rues. Se pourrait il que? Chikara soit atteint d’une épidémie de peste? Non, trop cons pour se refiler la peste, ils la garderaient pour eux. Serait ce la victoire de l’équipe de Ninball de Mahou qui attirait tant les foules? Non, le fait n’était pas assez d’actualité, tout le monde savait bien que l’équipe de Mahou était la meilleure. Alors quoi?

« Hep, le nain, tu n’aurais pas un journal pour moi, fis je à un mini reporter à la casquette.
-Non, on est en rupture de stock en ce moment, c’est qu’il en arrive des choses…
-Hein, qu’est ce qui se passe ?
-Vous n’avez qu’à lire le journal, vous le saurez ! »

Enfoiré de vendeur de merde, pour qui se prenait il celui là, pour un de ces cacas boudins de marchands de poissons qui te gueulent dessus à longueur de journée ? Il devait avoir appris le métier pas loin de là en tous cas. Rageur, je mis un coup de pied dans une poubelle, me pris le pied dans une corde qui traînait, puis fis un roulé boulé en plein milieu de la rue. Un gamin amusé, s’arracha de la main de sa mère pour venir me donner une pièce. Je la pris et lui jetais à la figure, avec autant de force qu’un escargot portant une armoire.
Marre, bordel !

J’entrepris alors de rentrer chez moi, c’était encore le meilleur moyen d’obtenir les faits d’actualité sans payer. Le chemin n’était pas long et j’avais garé Morah pas très loin, sur une place pour handicapés. C’est encore celles qu’on trouve le plus et la contravention, lorsqu’il y en avait une, n’était jamais très chère. Je retrouvais donc mon poney, abandonné quelques temps plus tôt pour aller faire un tour. Il était toujours aussi endormi et même un bon coup de pied ne le réveilla pas. Heureusement, j’avais toujours une aiguille de secours que je lui plantais dans le derrière. Le poney se leva nonchalamment, sans se presser le moins du monde et je pus lui monter dessus et rentrer chez moi.

***

BLAM !

« Maman, espèce de folle, c’est ton fils !
-J’ai cru que c’était encore un de ces garnements, la silhouette, tu comprends ?
-Non ! Je suis fâché et j’emmerde le monde…
-Oh, Kalem !
-Mais, c’est vrai, pas un canard dans la rue et impossibilité de savoir ce qui se trame.
-Ah, oui, c’est vrai, tu n’es pas au courant, le Mahoukage est mort !
-C’est tout ?
-C’est déjà énorme, ça fait scandale.
-Mouais, je m’attendais à un truc du genre : « CHIKARA A ETE RECOMPENSE DU PRIX DU VILLAGE LE PLUS POURRAVE ! »
-Ah, au fait Kalem, ton colis est arrivé.
-Enfin…
-Je l’ai mis dans ta chambre.
-Je vais voir ça tout de suite. »

Je montais dans mon antre, et aperçus un énorme paquet cadeau. Youpee, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi gros. J’avançais vers ma nouvelle acquisition, puis, je mis ma tête au dessus et quelque chose en sortit brusquement.

« WHHHHHHHAAAAAAAAAAAA !
-Quoi ? J’ai vu que tu rentrais alors j’ai attendu ici…
-Spèce de dégénéré !
-Bonjour quand même Tafiole !
-C’est Kalem, t’aurais pas déjà oublié ?
-Hahahahahaha ! T’es trop drôle Kalem, même Bouglione est moins bien que toi !
-Connard !
-Je suis ton obligé.
-Enfoiré !
-Merci. »

L’abruti qui me servait de frère sortit de son carton, puis de ma chambre. Le véritable carton avait en comparaison un bien triste mine. Je l’ouvris tout de même pour découvrir une sarbacane de la taille d’une flute, ainsi qu’un manuel, des fléchettes et divers flacons. Parfait.

Je descendis montrer mon acquisition à ma mère, elle me félicita. Je commençais à repartir lorsque, rappelé par ma mère, ma mine réjouie –plus que d’habitude en tous cas- se changea en une véritable tête de cul…

Une lettre du QG.
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Message par Kentaro 8/4/2011, 17:11

« Donc, pour résumer, vous et votre équipe, en simple mission d’escorte, êtes tombé sur une affaire de rapt. Et vous avez décidé de résoudre cette affaire, récapitula le représentant du Qg.
_ Je n’ai rien décidé du tout, c’est mon chef d’équipe qui commandait, rectifia le jeune homme interrogé.
_ Et votre enquête vous a mené droit sur un trafic de cerveau. Au mépris des consignes du QG, qui stipulent qu’en pareil occasion, il vous faut rapporter l’affaire à vos supérieurs, vous avez décidé d’investir le souterrain et de délivrer les captifs.
_ Parce que vous vouliez qu’on reste les bras croisés, peut-être ! S’énerva son interlocuteur en se redressant brusquement.
_ Assis ! »

Le troisième occupant de la salle, un chunin, attrapa brutalement l’épaule du jeune homme et le rassit de force, s’attirant un regard furibond de sa victime.

« Dernière avertissement, murmura lentement le jeune homme, tu me touches encore une fois et je te brise le coude, compris !
_ Des fois que tu n’ais pas remarqué, rétorqua le chunin, tu es en plein interrogatoire. Ça veut dire que le Qg t’as à l’œil, alors ne fais pas de vague ou il va t’arriver des bricoles.
_ C’est à toi qu’il va arriver des bricoles si tu ne vires pas ta patte de mon épaule, compris !
_ Je… »

Un discret toussotement désamorça l’algarade qui se profilait à l’horizon. Le représentant du Qg ne tenait pas spécialement a assisté à un combat entre shinobi dans une pièce aussi exigüe.

« Allons, calmez-vous. Ceci n’est pas un interrogatoire stricto sensu, nous cherchons simplement à établir ce qu’il s’est passé. Vous avez donc infiltré le repaire souterrain et délivrer les captifs. Et c’est là que le chunin Takeshiro a perdu la vie, face aux gardes-chiourmes, n’est-ce pas ?
_ Exact.
_ A qui a donc échût le commandement ?
_ Techniquement, c’était au chunin Akimoto. Mais il était déjà à l’extérieur avec le premier groupe de captif, donc il ne restait que Jubei et moi.
_ Jubei, qui n’est encore qu’un genin, tout comme vous.
_ Exact.
_ Donc comment avez-vous été séparé du groupe ?
_ Lorsque nous avons filé, nous sommes tombés sur le chef des kidnappeurs. Donc Jubei a filé avec le dernier groupe et j’ai assuré l’arrière-garde.
_ Qui a décidé ça ?
_ Moi.
_ Pourquoi ?
_ Aucune idée, ça s’est fait naturellement, voilà tout. J’étais en tête, donc j’ai attaqué en disant à Jubei de filer.

Entièrement vêtu de noir hormis le masque blanc qui cachait son visage, le genin courait tout en pestant intérieurement. Avec la mort de Takeshiro, cette mission était en train de déraper à vitesse grand V. Tout en s’orientant dans le dédale de tunnel, il jeta un coup d’œil en arrière. Le groupe de savants suivaient docilement, Jubei fermant la marche. Malheureusement, les kidnappés n’étaient pas des shinobis, et la plupart avaient dépassés l’âge mûr. Beaucoup étaient proche de l’épuisement, et la colonne s’étirait beaucoup trop à son goût. D’autant plus que son instinct lui hurlait qu’il allait au devant d’un grave danger.
Et son instinct le trompait rarement…

Le genin fit signe aux civils de s’arrêter, le temps que les retardataires les rejoignent. L’un des savants s’approcha de lui pour lui dire quelque chose, tendant le bras vers lui.

Le bras explosa littéralement dans une gerbe écarlate.

Un frisson d’effroi parcourut l’échine du genin. Il n’avait pas vraiment vu ce qui s’était passé, mais il savait ce que c’était. Des fils, maniés avec dextérité, et plus tranchants qu’un sabre.

Avant que le vieil homme n’ait compris ce qui se passe et n’ait pu se mettre à hurler comme un cochon qu’on égorge, le genin était entré en action. Trois épingles d’acupunctures s’enfoncèrent dans la gorge de l’homme, le plongeant dans un coma artificiel. Le genin rattrapa l’homme avant qu’il n’ait touché le sol et, à l’aide de quelques épingles supplémentaires, jugula l’hémorragie.

Une fois l’homme hors de danger, le genin déglutit, inspira un grand coup, et se releva. Au bout du couloir avançait à pas lent une jeune femme. Elle était vêtue d’un court kimono de combat violet, assorti à ses yeux, et ses longs cheveux d’ébènes, nattés, retombait dans son dos. Grande avec son mètre quatre-vingt-dix, elle accentuait sa taille avec des bottes de cuir à talons qui lui faisait gagner une demi-douzaine de centimètres. Ses mains et ses avant-bras étaient engoncés dans d’imposants gantelets de plates, aux plaques arborant des angles baroques et malsains, faisant penser aux griffes de quelques sinistres démons. Et des fils miroitant s’échappaient des extrémités des doigts.
Yeonhwa Zuzushii, chunin renégate de Mahou.

Le jeune médecin s’aperçut que Jubei était arrivé à ses côtés. Le hélant d’un cri, il lui lança sans ménagement le blessé.

« Jubei, conduis les autres dehors et rameute Akimoto.
_ Quoi !? Mais elle…
_ T’occupes, je vais la retenir. File !
_ A deux, on…
_ Même à deux, on ne la battra pas. Et on ne pourra pas assurer la sécurité des civils en prime : s’il reste d’autres gardiens, ils sont fichus. Conduis-les en lieu sûr et va chercher Akimoto !
_ Mais…
_ Dégage ! »

Jubei céda et fila dans l’autre sens, emmenant les civils à sa suite, espérant trouver une autre sortie. Yeonhwa n’eût pas un regard pour eux.

« Cette voix… Murmura-t-elle. C’est bien toi, Kentaro. »

Le genin ne répondit pas. Le plus important pour le moment était de gagner du temps pour les autres. Tant qu’il parviendrait à se contrôler, ils avaient une chance.

La traîtresse fit un geste du bras. Un fil miroita à la lueur des lanternes, et le masque du genin tomba à terre, proprement coupé en deux, révélant un visage au teint hâlé, aux yeux verts, doté d’une ample tignasse blonde. Et un visage visiblement résolu.

« D’un certain côté, fit remarqué Yeonhwa, ça ne m’étonne pas de te retrouver. Yoshimitsu m’avait prévenue que tu pourrais fouiner de notre côté. Mais je pensais qu’avec ton "talent", tu irais plutôt voir de son côté, justement.
_ C’était plus facile avec toi, tu as toujours été une feignasse patentée. Tu négliges trop les petits détails. Ça t’as perdue. Avec ce que les mouchards de Nobunaga m’ont rapporté, il n’était pas difficile d’ajouter deux plus deux.
_ Qu’est-ce que tu veux ? Les corvées, ça n’a jamais été mon truc… C’est plus divertissant de régler les problèmes quand ils se présentent. Mais que ce soit toi… Mince, alors…
_ …
_ Tu sais que Yoshimitsu te veux dans ses rangs, reprit la chunin. Il t’estime beaucoup.
_ Je sais, mais ça n’est pas d’actualité.
_ Ah ? Dommage… Bon, alors je vais te capturer et te livrer à lui. Il saura bien te convaincre, lui.
_ Possible. Je ne prendrai pas le risque.
_ Bien, bien, bien… »

La jeune femme s’avança, et agita son bras gauche. Un fil vint fouetter la jambe du genin, déchirant le tissu. Mais sans parvenir à entailler la peau.

« Daiyamondo Uwakama ! (Epiderme de diamant) Expliqua le genin. Il va te falloir te dépenser un peu si veux m’immobiliser, poursuivit-il avec un sourire narquois.
_ Pas très fair-play, cette technique… Très bien, alors sortons le grand jeu. »

Le gant de plate fouetta l’air. Kentaro sauta instantanément en arrière, mais plusieurs fils le frappèrent de plein fouet, le projetant plusieurs mètres au loin.
Le jeune homme se releva, trois entailles sillonnant sa poitrine. Il tenta de rester calme : la priorité était de gagner du temps pour permettre à Jubeï de mettre les civils en sécurité. Il fallait qu’il joue soigneusement ses atouts pour faire durer le combat le plus longtemps possible, et donc qu’il évite de faire n’importe quoi comme à son habitude.

Malheureusement, chassez le naturel et il revient au triple galop. La seconde rafale le mit en difficulté et lorsque la suivante frappa, sans réfléchir, le jeune médecin attrapa les fils et les entoura autour de son bras gauche, sans se soucier des fils qui mordait profondément sa peau.
Avant que la chunin ne puisse anticiper, il tira un grand coup pour attirer la jeune femme au corps à corps, certain d’y avoir l’avantage.

Les deux combattants se percutèrent violemment, échangeant une pluie de coup. La plupart des attaques du genin furent promptement paré, contrairement à ceux de Yeonhwa, mais l’Epiderme de Diamant contint la majeure partie des dégâts.

D’un violent coup de pied, la renégate repoussa son adversaire. Avec un sourire mauvais, elle leva son poing droit et le recula vivement. Kentaro eut un très mauvais pressentiment qui se vérifia bien vite : des fils s’étaient enroulés autour de ses membres, et il se retrouva attiré de force vers la chunin. Avant qu’il n’ait pu se mettre en garde, il fut à porté de Yeonhwa qui lui écrasa un monstrueux direct sur le visage.
La violence du coup fut telle que le genin fut violemment rejetée en arrière… pour être brusquement arrêté et tiré en sens inverse tandis que le ramenait à elle grâce à ses fils, pour lui administrer un second coup. Puis un troisième. Et encore un quatrième.

L’un des fils lâcha sous la violence des coups. Kentaro se jeta sur l’opportunité, surchargeant son poing gauche de chakra et frappant directement celui de Yeonhwa. Sous le choc, les deux mains furent littéralement broyées : le gant de plates explosa sous la pression, projetant des morceaux de métal distendus en tout sens, et brisant les os de la main de la chunin. Le résultat fut pire pour Kentaro, dont l’Epiderme de Diamant ne put absorber la violence de l’impact. Les os de sa main volèrent en éclat, transperçant la peau par endroit, et muscles et tendons se déchirèrent violemment.
Sous la puissance du choc, les deux combattants furent repoussés de plusieurs mètres.

Sous les coups successifs et la douleur, le jeune médecin sentit qu’il était à deux doigts de tourner de l’œil. Conservant son sang-froid, il dégaina quelques aiguilles et se les planta vivement dans le bras, l’anesthésiant pour le coup. Enfin, il reporta son attention sur son adversaire.

Celle-ci enlevait négligemment les restes de son gant de plates torturé et désormais inutile. Puis elle remit négligemment les os en place et, quelques secondes plus tard, faisait tranquillement jouer ses doigts sans la moindre gêne, sous les yeux abasourdis de Kentaro.

« Impressionnant, n’est-ce pas ? S’amusa Yeonhwa.
_ Je dois bien avouer… Convint le médecin. Comment tu fais ?
_ Secret professionnel. Mais si tu nous rejoins, peut-être que…
_ Si ma mémoire est bonne, tes travaux portaient sur la mise au point de micro-organismes de régénération… C’est ce qui a remis ta main en état, j’en mettrai ma main au feu. Et au vu de ta réaction, je suppose que tu ne ressens pas non plus la douleur. Donc tu as aussi pratiqué la désinnervation sur toi-même…
« Tsss… ça s’annonce plus dur que prévu, dut reconnaître le genin.
_ Exact. Je peux réparer mon corps à l’infini, et je ne crains pas de me blesser puisque je ne connais plus la douleur. Dans ces conditions, vas-tu continuer à me résister ?
_ Bien entendu.
_ Tu penses pouvoir faire gagner un temps précieux à tes compagnons ? Tu penses que ton supérieur va pouvoir venir voler à ton secours ? Mon pauvre ami… Le dispositif est déjà en action, ils ne s’en sortiront pas vivant. Et tu te retrouves résolument seul face à moi, sans espoir de victoire.
_ Comment as-tu…
_ Je te l’ai dit, c’est plus drôle de régler les problèmes plutôt que de les anticiper et de les prévenir. »

Kentaro se rembrunit. Il n’avait absolument pas envisagé ce cas de figure. La situation déconnait à plein tube…

C’est pas comme si je pouvais y faire quelque chose, maintenant… Pensa le médecin. J’ai plus qu’à faire confiance aux autres.

Ch’uis foutu.

Kentaro se releva, décidé. Tant pis pour les réglages de comptes, tant pis pour le vieux Nobunaga, mais il allait fausser compagnie à Yeonhwa et tenter de venir en aide aux autres.
Dans le meilleur des cas, Yeonhwa ne prendrait pas la peine de le poursuivre, estimait-il. Et dans le pire des cas… hé bien, Akimoto devrait prouver qu’il n’avait pas eu son diplôme dans une pochette surprise.
S’il parvenait à fausser compagnie à la renégate…

Yeonhwa lança une nouvelle déferlante, mais Kentaro se jeta sur le côté et seul le mur près de lui en pâtît, des morceaux de roches volants en tout sens. Le médecin en profita pour pulvériser le mur opposé, accroissant la poussière soulevé, et fila dans le couloir, à l’opposé de la renégate.

Il n’avait pas fait dix mètres qu’une vague cinglante taillada le plafond, abattant une pluie de caillasses sur le jeune homme, l’ensevelissant sous les décombres.

Quelques secondes plus tard, Kentaro en jaillissant comme un diable sortant de sa boîte, furieux. Poussant un grognement de rage, le médecin chargea la renégate, sans plus se soucier d’un quelconque plan ou objectif. Il allait lui foutre son poing dans la gueule, maintenant ! Cette unique pensée obnubilait son esprit.

Yeonhwa réagit vivement, son dernier gant de plate multipliant les arabesques, creusant de profondes balafres dans la roche autour de Kentaro. Mais cela ne suffît pas à ralentir l’opiniâtre médecin : dégainant trois scalpels dans sa main valide, il se mit à bondir dans tous les sens, frappant les déferlantes qu’il ne pouvait éviter. Les lames aiguisées ne parvenait pas à trancher les fils trop souple, mais parvenait tout de même à dévier les attaques sans qu’il se blesse.

Arrivé à quelques mètres de la renégate, le médecin lança ses scalpels. Son adversaire les dévia d’une rafale de ses fils, et le genin en profita pour se glisser dans l’ouverture et parvenir au contact. Il frappa d’un violent direct dans l’estomac de la chunin insensible à la douleur, qui lui rendit le même dans la tempe. Kentaro riposta par un uppercut, et les deux combattants se lancèrent dans un échange de coups titanesques, chacun rendant coup pour coup.
Ignorant la douleur et récupérant à une vitesse effarante de ses blessures, la chunin en sorti vainqueur haut la main, et Kentaro ne put contenir un dernier coup au plexus, qui le rejeta quelques mètres en arrière.

Le jeune médecin tenta de se relever mais vacilla et retomba à genou. Même pour lui, ça commençait à faire
vraiment beaucoup de coups encaissés. Si ça continuait…
Le genin inspira un grand coup et expira lentement, reprenant son sang-froid. Le combat n’était pas fini, il avait encore une chance. Il se releva et défia son adversaire du regard.

Yeonhwa se contenta d’esquisser un sourire, et lança une nouvelle vague de fils. Celle-ci pulvérisa sans autre forme de procès une large portion de mur.
À trois mètres du médecin.

Un instant, le visage de la jeune femme se troubla. Elle réitéra son coup, qui s’avéra tout aussi approximatif. Surprise, elle recula –ou plutôt, voulu reculé, car elle trébucha et posa le genou à terre.

« Bingo ! Annonça Kentaro.
_ Qu’est-ce que tu m’as fais !?
_ Je me suis attaqué à ton oreille interne. Ton sens de l’équilibre en a pris un coup, tes mouvements sont plus approximatifs… Et les conséquences sont naturellement amplifiées sur les attaques à distances.
_ Impossible ! Je me régénère instantanément !
_ La régénération est loin, très loin d’être infaillible.
_ Comment-ça ?
_ S’il n’y a physiquement pas possibilité de régénérer, ça ne marchera pas.
_ Tu… »

Kentaro dégaina une aiguille et la leva devant ses yeux.

« Pendant notre dernier échange de coup, je t’ai planté une aiguille près de l’oreille interne. Tant qu’elle restera enfoncée, tu ne pourras rien régénérer. Tu n’as rien senti puisque tu es insensible à la douleur… ça a toujours été le gros défaut de ce machin.
_ Haha… Tu as retourné mes atouts contre moi… Chapeau… Mais ça ne change rien. Même si je suis moins performante au corps au corps, mon corps peut encaisser plusieurs milliers de fois ce que tu m’as fais. Alors que toi, le prochain échange te mettra à terre. Définitivement.
« Donc qu’escomptes-tu ? Martela Yeonhwa en se relevant et en marchant lentement vers le genin.
_ Peu m’importe le prix, je vais te briser au prochain coup. Le temps que tu te régénères, je filerai rejoindre les autres. Nous serons loin, très vite.
_ Tsss… Pas question de te laisser filer. Je te rapporterai à Yoshimitsu, même si ça doit être en pièces détachées ! »

D’un geste, la kunoichi commença à faire tournoyer les fils autour de son avant-bras, de plus en plus vite, formant un véritable foret d’un bon mètre de long. Kentaro déglutit difficilement : ce machin allait traverser son Epiderme de Diamant comme du beurre.

Le genin rassembla son énergie et commença à concentrer son chakra dans sa main valide. Comme il l’avait dit à son ancienne collègue, pour avoir une chance de filer, il lui fallait la briser en un coup. Il avait l’intention de lui pulvériser la clavicule et l’épaule gauche d’un coup du tranchant. Normalement, ça devrait occuper la régénération un bout de temps.
Normalement.
Et en plus, il fallait qu’il évite de se prendre le moindre coup d’Über Déchiqueteuse DeLuxe©, sinon aucune fuite ne serait envisageable. Mais normalement il devrait en mesure de frapper avant.
Normalement.


Quitte ou double. Songea le genin. Rien de neuf sous le soleil, quoi…

Kentaro jaugea l’espace qui le séparait de la renégate. Il plissa les yeux tout en s’humectant les lèvres. Puis chargea.

En quelques fractions de secondes, il franchît la majeure partie de la distance entre lui et son ennemi. À l’ultime instant avant d’entrer dans le périmètre d’action de la Déchiqueteuse©, il libéra son énergie meurtrière, la dirigeant contre Yeonhwa.
La Kunoichi fut frappée de plein fouet par cette soif de sang alors qu’elle allait entrer en action, et elle se figea un léger instant. Elle se reprit bien vite et frappa, mais avait perdu un temps précieux. Kentaro était déjà sur elle et abattait sa propre main.

Le foret perfora le torse du jeune homme, le traversant de part en part, projetant des gerbes de sang et des esquilles d’os en tout sens. Les fils ralentirent petit à petit, le tourbillon devint cinq fils distincts, et les fils s’arrêtèrent, pendant mollement.
Le médecin cracha du sang. Il avait perdu. Ses jambes se dérobèrent sous lui et il s’effondra en arrière.
Le tranchant de sa main s’extirpa du crâne sanguinolent de Yeonhwa.


« Pardon ? Demanda le représentant du QG. Vous voulez bien reformuler ?
_ Quoi ? S’étonna le genin incrédule. C’est le mot "mort" qui vous dérange ? Bon, ok, mais c’est bien parce que c’est vous. Donc… je suis décédé.
_ Heu… Mais…
_ Je sens que ça coince encore… Bon, alors précisons : pendant un instant… indéterminé en ce qui me concerne… j’étais cliniquement mort. Pour autant que j’ai pu en juger, évidemment. M’enfin, je vous rappellerai que je suis un médecin diplômé, hein…
_ Mais c’est pas possible : vous vous tenez là, devant moi, souligna son interlocuteur.
_ Hé, vous ne vous rappelez pas ? J’étais au beau milieu du repaire de médecins aussi fous à lier que géniaux… Rappela le genin. Ils m’ont ressuscité.
_ Ress… Qu-quoi ? Mais c’est impo…
_ Oh, c’est bon ! On fait ça tous les jours dans un hôpital ! Un cœur s’arrête, une coup d’anguille électrique et c’est reparti pour un tour. Le B.A.BA. quoi… Tant que le cerveau n’est pas complètement grillé, il reste toujours un espoir.
_ Mais… Hésita le représentant.
_ Ouais, hein… »

Kentaro sursauta. Il sentait qu’il venait de se réveiller après un long sommeil. Un très long sommeil. Il se sentait… perdu. Perdu et désorienté. Le médecin se demanda s’il n’était pas en état de choc. Ses derniers souvenirs étaient…
C’était trop flou.

Il se souvenait qu’ils avaient trouvé le repère de Yeonhwa. Ils avaient retrouvé les scientifiques kidnappés et… Et ils les avaient fait sortir, non ? … Si. Si, mais tout ne s’était pas déroulé comme prévu. Quelqu’un était mort.
Qui ?

Un type balèze… Oui. Takeshiro était mort contre les chiens de garde de Yeonhwa.
Yeonhwa ! Elle les avait retrouvés, lui, Jubei et les autres. Et il avait décidé de se battre contre elle pour faire gagner du temps à Jubei.
Il n’arrivait pas à se souvenir des détails. Sauf celui d’un gros foret composé de fils tournoyant à une vitesse incroyable. Comment est-ce que cela s’était terminé ?

Rien. La fin du combat ne lui rappelait rien.
Du coup, il ne pensait pas trop se tromper en en déduisant qu’il avait perdu.
Ce qui expliquait la désorientation.

Kentaro se calma et se relaxa, plongeant à l’écoute de son corps. Il en ressortit presqu’aussitôt, profondément troublé. Il ne pouvait se l’expliquer, mais c’était comme si son orchestre préféré, au lieu de lui jouer l’habituelle symphonie parfaitement rodée, s’était mis à jouer une horrible cacophonie dans le plus odieux tintamarre. Sauf que chaque membre de l’orchestre jouait son morceau à la perfection, sans la moindre fausse note.
Tout était en ordre, et pourtant, il avait la sensation diffuse que quelque chose clochait. Son instinct le lui soufflait.
Et il écoutait toujours son instinct.

Par ailleurs, son horloge biologique était complètement déconnectée. Qu’il ne puisse déterminer depuis combien de temps s’était écoulé le combat, passe encore… Mais qu’il ne soit pas capable de déterminer l’heure approximative de la journée !
Une seule explication : il avait du sévèrement dérouiller, et rester inconscient un sacré moment.

Le genin rouvrit les yeux et regarda autour de lui. Il était allongé dans un lit tout simple, qui lui rappelait ceux d’un hôpital. Sauf qu’il n’était pas dans un hôpital, à première vu : aucune machinerie médicale, pas de bouton d’appel d’infirmier ni de dispositif d’alarme ni… En fait, la chambre était complètement vide, en dehors du lit, d’une chaise où l’attendait ses vêtements parfaitement pliés, et d’une lampe au plafond.

Le médecin sonda lentement son corps. A première vu, tout allait bien. Enfin, si on excluait son malaise constant. Il devait pouvoir se lever, a priori. Enfin de toute façon, il ne devait pas être dans un état trop grave, sinon, on ne l’aurait pas laissé seul et sans surveillance.

Kentaro s’assit lentement et posa ses pieds sur le sol. Toujours rien. Quoiqu’il ait eu, il allait bien. Le genin se leva et s’avança vers la porte : de la lumière filtrait par en-dessous, ce qui éclairait légèrement la pièce. Après réflexion, l’idée lui vint qu’il était peut-être prisonnier du groupe de Yeonhwa et qu’il jouait les cobayes. Ce qui aurait le mérite d’expliquer son malaise.
Peu décidé à aller faire le mariole en terrain hostile affublé d’un pyjama ridicule, le genin décida de s’habiller avant de sortir. Puis il se dirigea vers la porte, bien décidé à l’enfoncer purement et simplement. Ah, ils allaient voir ! S’ils espéraient le retenir comme un vulgaire rat de laboratoire, ils se mettaient le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.
Mais il s’avéra que la porte n’était pas du tout verrouillée, et la démonstration de force dut être remise à plus tard.

Le jeune homme pénétra dans un long couloir, taillé à même la roche, éclairé par quelques lanternes. Il était toujours dans le repaire de Yeonhwa.
Un type l’attendait, adossé au mur. Grand, large d’épaule, avec un visage carré, à la mâchoire prononcée, qui lui donnait une mine patibulaire. Il avait d’épais cheveux sombres et bouclés, et une imposante barbe lui mangeait le visage, des tempes jusqu’au menton. Il se dégageait de lui un je-ne-sais-quoi de violent à peine contenu. Le genin cilla. Ce type était comme lui, un tueur-né.

Les deux hommes se jaugèrent un long moment, se défiant des yeux. L’un comme l’autre n’avait qu’une seule envie : s’affronter. Il y eut un instant de flottement, puis les deux combattants lâchèrent le morceau. Kentaro était inféodé au Serment des Satokira, et l’armoire à glace avait des ordres, énoncé par un maître qu’il servait avec fanatisme. Le combat serait pour une autre fois.

Le colosse s’écarta du mur et fit signe au médecin de le suivre. Kentaro obtempéra, curieux de savoir où cela allait le mener. De toute façon, il avait besoin de réponse. Tout en cheminant, il décida de lier conversation avec Mr Brute.

« On est où ?
Pas causant, hein…
T’as un nom ? Nan ? Bon, ça te dérange si je t’appelle Rhododendron ? C’est un joli nom, je trouve. Il fait ressortir ton côté… ton côté… ton côté… Heu… Hum ! Ouais, oublie, c’est pas important. Tu es muet ? Parce que j’ai des notions dans le langage des signes, tu sais, alors ne te retiens pas.

Ou alors, tu es sourd ? Qu’à cela ne tienne : j’suis sûr que je dois pouvoir me débrouiller. Tiens, regarde : bonjour. Bonjour. Bon-jour. Nan plus ?
Pffff…
Tu me rappelles le garde du corps du vieux. Lui non plus, je ne l’ai jamais vu décrocher un mot. Toujours à s’exprimer par geste… C’est la condition sine qua non pour être le garde d’une grosse ponte ? Bon, j’admets, au moins comme ça, ils doivent être sûrs que vous n’irez pas répéter n’importe quoi à n’importe qui. C’est important, la confiance, dans votre job, je comprends.
M’enfin admets que dire « bonjour » ne constitue pas franchement un secret d’état, hein… Certes, peut-être que tu n’as pas le droit de me donner d’indications temporelles : selon que tu m’aurais dit « bonsoir » ou « bonjour », j’aurai su à peu près où on en était. C’est pour ça qu’il existe le mot « salut ». Ça, c’est neutre. Ch’uis sûr qu’on peu concilier discrétion et courtoisie, tu ne crois pas ? »

Le monologue du médecin n’arracha pas la moindre réaction au colosse tandis qu’il le guidait dans le dédale de couloir. Finalement, ils arrivèrent face à une porte, et Mr Brute s’écarta, lui faisait signe d’entrer.

Kentaro soupira, remercia Rhododendron pour sa prévenance et entra dans la pièce.

Comme partout dans le souterrain, il n’y avait pas la moindre fenêtre dans la pièce, taillée dans le roc. La lumière n’était fournie que par un feu de cheminée, et une petite lampe sur un bureau. La pièce était sobrement décorée, mais distillait tout de même une atmosphère chaleureuse, par ses quelques décorations. Quelques tapisseries, un tapis, deux trois bibelots, et deux sièges confortables devant le feu. Le bureau était disposé dans un coin de la pièce, de façon à faire face à la porte. Et derrière le bureau se tenait un homme d’une trentaine d’année, fin, de longs cheveux noirs encadrant son visage avenant, un fin bandeau d’argent lui ceignant le front.
Yoshimitsu, le traître que Nobunaga tenait à clouer au pilori envers et par-dessus tout. Celui que Kentaro souhaitait éviter à tout prix.

Le jeune homme soupira et s’arma de courage. Ça s’annonçait compliqué : Yoshimitsu allait tenter de le manipuler, c’était couru d’avance. Mais Kentaro ne pouvait se contenter de tout refuser en bloc : Yoshimitsu ne mentirait pas, il ne s’abaissait pas à ce genre de chose. Donc s’il jouait prudemment, il pourrait peut-être en tirer quelque chose d’utile.
Si tant est qu’il parvienne à se tirer ensuite.

« Heureux de te voir enfin sur pieds, l’accueillit chaleureusement le pseudo-junin en levant les yeux de ses papiers. Comment te sens-tu ?
_ Complètement chamboulé, répondit Kentaro sur la défensive.
_ On le serait à moins. J’ai du te maintenir en stase pendant une quinzaine de jours le temps de rafistoler le gros de dégâts et d’assurer le maintien des fonctions vitales. Après, je t’ai plongé dans un coma artificiel, le temps que les greffes prennent et que les os se ressoudent. Ça a pris huit semaines de plus.
_ Quoi !? Dix semaines ! Pas étonnant que mon horloge interne ait perdu le fil…
_ Que veux-tu ? Avoua Yoshimitsu. Les soins classiques ont leurs limites. J’admets que j’aurais pu utiliser une batterie de jutsus de reconstruction, mais ç’aurait froissé ta fierté. »

Kentaro grogna. C’était bien Yoshimitsu ça, de toujours prendre en compte les désirs et les convictions des autres. Le principe de base de la manipulation : s’il l’avait soigné avec des jutsus de soins, le genin aurait eut suffisamment de rancœur pour contrebalancer le fait qu’il l’ait sauvé. D’une certaine manière, les deux actes se seraient annulés et Kentaro aurait pu aborder cette entrevue de façon neutre. Mais là, la reconnaissance d’être sauvé était doublée par le fait que Yoshimitsu était eu la délicatesse de respecter ses vœux.
Oui, Yoshimitsu était un maître manipulateur.
Et force était de reconnaître à Kentaro qu’il l’admirait.

Le genin essaya de se concentrer. Lors de ses discussions avec Nobunaga, ce dernier lui avait glissé un paquet de conseil sur la façon d’aborder des négociations et des discussions. Malheureusement, Kentaro n’en avait guère retenu. Mais l’un d’entre eux avait marqué son esprit : "Si tu te sens sur la défensive, passe à l’attaque !"
Ce qui convenait parfaitement à sa nature.

« Qu’est-ce que tu me veux ? Pourquoi m’as-tu sauvé ? Suis-je ton cobaye ? Ton prisonnier ?
_ Cela fait beaucoup de questions, non ? Releva Yoshimitsu en souriant. Toutes plus intéressantes les unes que les autres. Par laquelle commencerons-nous ?
_ La seconde.
_ Un choix intéressant. Je t’ai beaucoup étudié avant même que je ne te recrute : ce n’est pas pour rien que j’ai t’ai intégré dans mon équipe de recherche et pas dans une autre. J’admire sincèrement ton instinct. Quelqu’un doté d’une intuition aussi affutée que la tienne est particulièrement rare à dégotter. En dehors de toi, il n’y avait que Yeonhwa, mais même elle ne t’arrivait pas à la cheville dans ce domaine.
_ Arrivait ? Tu veux dire que…
_ Tu ne te souviens pas ? Lui demanda Yoshimitsu en haussant un sourcil. Tu l’as tué.
_ Je… »

La conclusion de son dernier combat frappa le genin de plein fouet. Il s’en souvenait, maintenant : son dernier coup avait frappé Yeonhwa à la tête, et par une effroyable coïncidence, atteint exactement la fontanelle, le point faible du crâne, le fendant en deux.
Kentaro blêmit.

« Non… Impossible ! Elle avait sa régénération et…
_ Il n’existe aucune protection parfaite. Ses micro-organismes de régénération ne passaient pas la barrière hémato-encéphalique : il avait été jugé que ce serait trop dangereux qu’ils agissent au niveau du cerveau. En d’autres termes : cet organe était le seul à ne pas être protégé.
_ Mais…
_ Elle n’a pas survécu à sa blessure. Je n’ai rien pu faire.
_ Je… C’est… »

Kentaro se sentit pris de vertige. Il avait tué quelqu’un, mais si ce n’était que ça. Il avait tué Yeonhwa, son ancienne collègue et amie. De ses mains. Et de sang-froid.
Lors de son combat contre le double d’Akio, il l’avait accidentellement tué sous l’emprise de sa rage meurtrière. Mais à Gensou, au contact de sa famille maternelle, il avait passé de long mois à apprendre à la canaliser et à la maîtriser. Et tout ça pour rien : à la première occasion, il venait de tuer son adversaire. Et le pire, c’est qu’il avait sciemment armé son coup.
Les jambes du genin se mirent à trembler et le jeune homme vacilla, pâle comme un linge.

Yoshimitsu se leva vivement de son bureau et soutint le médecin, le guidant jusqu’à l’un des sièges. Il s’écarta et revint en un instant avec un gobelet contenant une mixture ambrée, qu’il força le genin à boire. Kentaro manqua de s’étouffer et fut pris d’une violente crise de toux tandis que le tord-boyaux lui arrachait la gorge, mais reprit quelques couleurs.
Yoshimitsu se détendit, comprenant à certains signes que le genin sortait de son état de choc, mais il resta vigilant.

« Ne te mets pas martel en tête, lui murmura le renégat. Ce n’était pas de ta faute.
_ Tu veux rire ! Bien entendu que c’est ma f…
_ Non. Tu n’avais pas le choix, c’était la volonté de Yeonhwa.
_ Tu te fous de ma gueule, grogna le genin en serrant les dents.
_ Elle était condamnée, et elle le savait. Elle voulait en finir ainsi et elle ne t’aurait pas laissé donner une autre issue à ce combat, expliqua le renégat.
_ Je ne comprends pas.
_ Yeonhwa a toujours été une tête brûlée : elle préférait faire face aux problèmes plutôt que de les anticiper. Cela l’a perdue. Comme vous avez du vous en rendre compte à Mahou avec les quelques Karasus que nous avions traité, la désinnervation pose un problème majeur.
_ Perte de la sensibilité, apathie, repli sur soi, dépression, énonça laconiquement le médecin. Dans le meilleurs des cas, le patient met fin à ses jours. Dans le pire, il emmène un paquet de gens dans la tombe avec lui.
_ Je vois que vous avez eu les mêmes soucis.
_ Tu ne vas pas me faire croire que vous n’êtes pas parvenu à améliorer le…
_ Si. Rien n’y fait. Sans la douleur comme pendant, il n’est plus possible de ressentir et d’apprécier le bonheur. La vie devient fade et monotone, un fardeau constant. Ce qui conduit irrémédiablement à la folie.
_ Mais Yeonhwa…
_ …Pensait parvenir à trouver une solution à temps. Ce qui s’est avéré impossible. Aussi forte était-elle mentalement, elle savait ce qui l’attendait à terme.
_ Et puisque la régénération n’affectait pas le cerveau, il était impossible d’annuler l’opération, réalisa Kentaro.
_ Exact. Mais la régénération faisait aussi partie intégrante du problème. Car il semble que ce procédé favorise drastiquement l’apparition de cancer. Bien entendu, ils nous étaient possibles de les éradiquer via nos jutsus de soins. Mais elle avait besoin de traitements de plus en plus réguliers. Là aussi, à terme, elle était dans l’impasse.
_ Alors, Yeonhwa…
_ Elle était condamnée. Et mourante : sans cela, tu n’aurais jamais pu la vaincre aussi aisément.
_ Aisément !? On parle du même combat, là ?
_ Tu crois que c’est une coïncidence si ton coup a portée exactement sur l’unique point vital qu’elle ne pouvait régénérer ? Alors que tu ne le visais pas ? Yeonhwa s’est sciemment jetée dessus.
_ Mais pourquoi comme ça ? Pourquoi moi ?
_ Par fierté, je pense : avant d’être une scientifique, elle était avant tout une guerrière ; elle préférait une mort au combat au suicide. Et parmi ses amis, tu étais le seul à t’opposer à elle, tu étais donc le choix idéal.
_ Comment ça ?
_ Il est plus rassurant de mourir de la main de ceux qui nous connaissent, non ?
_ …
_ Je suppose qu’avec ton Serment, tu n’as jamais euthanasié un patient. Mais lorsqu’il n’y a plus rien à faire, c’est parfois nécessaire. C’est une facette des médecins.
_ Jamais !
_ Tu en jugeras lorsque tu seras confronté à ce choix. En attendant, considère que ta senpaï t’a inculqué une dernière leçon au prix de sa vie : avant de frapper à tort et à travers, envisage toutes les conséquences qui peuvent en découler. Si tu n’es pas capable d’anticiper les actions de tes adversaires, de réelles tragédies pourraient se produire. »

Le silence s’instaura. Yoshimitsu surveilla le médecin, anticipant le cheminement de ses pensés. Même si à la base, ce dernier avait un esprit psychotique parfaitement adapté au meurtre, il était complètement embrigadé par une éducation on ne peut plus pacifique qui contrebalançait sérieusement le tout. Par ailleurs, la première victime était toujours un cap à passer, et le fait qu’elle ait été une connaissance du jeune homme n’arrangeait rien. Et le Serment des Satokira qu’il avait juré de respecter compliquait encore les choses. Le renégat resta attentif. Il n’avait pas l’intention de laisser Kentaro sombrer dans une dépression dont rien de bon n’en sortirait.
Yoshimitsu savait comment raisonnait le médecin, il savait donc aussi comment remettre son esprit sur ses rails habituels. Il suffisait de mettre l’étincelle aux poudres.

« Tu avais d’autres questions, n’est-ce pas ? Rappela-t-il au jeune homme, le forçant à sortir de ses ruminations. Tu m’as demandé si je me servais de toi comme cobaye, il me semble.
_ Exact. Je me sens… bizarre, depuis mon réveil.
_ Rassures-toi sur ce point, tu n’es pas un cobaye. Je ne testerai – ni n’ai testé – rien sur toi.
_ … Pourquoi j’ai la désagréable impression que ce n’est pas tout à fait la réalité ?
_ Tu penses que je mens ?
_ Par omission, tout du moins. … … Tu ne testes rien parce que les phases tests sont déjà terminées !
_ On ne peut rien te cacher.
_ Qu’est-ce que tu m’as fait !?
_ Je pense que c’est tellement évident que c’est l’unique raison pour laquelle tu ne t’es encore rendu compte de rien.
_ Accouche.
_ Quitte à refaire tous tes organes internes, j’en ai profité pour les remonter intégralement en miroir. »

Kentaro se figea. Il comprenait brutalement pourquoi tout lui semblait aussi bizarre alors que tout semblait en place. Certes, tous ses organes fonctionnaient correctement, étaient parfaitement agencé les uns par rapport aux autres et interagissaient entre eux sans fausse note. Mais ils n’étaient pas à leur foutu place ! Il avait le cœur à droite !

« Mais t’es malade ! S’insurgea le médecin. Ça va pas la tête !? De quel droit tu trifouilles mon corps comme ça ?!
_ Il y avait tellement de boulot, alors je n’étais plus à ça près, tu sais. Ça ne m’a pas donné beaucoup plus de boulot, ne t’inquiète pas.
_ C’était pas la question. T’as fais quoi exactement ?
_ Ça plus quelques autres bricoles que tu découvriras en temps utile. J’ai rectifié tes problèmes de vue, au passage.
_ Ch’ais pas ce qui me retiens de te mettre mon poing dans la gueule !
_ La gratitude ?
_ Me tente pas… Je peux savoir ce qui t’es passé par la tête ?
_ Quelques atouts ne te feraient pas de mal. Ce serait dommage que tu y restes bêtement face au premier rufian venu.
_ Oh ça va, les rues de Mahou ne sont pas si dangereuses.
_ Effectivement, surtout en ce moment.
_ N’empêche que t’avais pas le droit !
_ Tête de mule… Bien, je suppose que nous pouvons à la question suivante : tu te demandes sûrement ce que je te veux, non ?
_ Yeonhwa m’a prévenu que t’escomptais me recruter. C’est non !
_ Pourquoi ?
_ Parce que… Heu… Ben… Hum ! C’est-à-dire que… Pfff… Par esprit de contradiction ?
_ Tu ne veux pas trahir ton village, n’est-ce-pas ?
_ Ça la foutrait mal pour l’héritier des Satokira. »

Yoshimitsu lâcha un petit rire amusé, qui fit froncer les sourcils du jeune médecin. Quelque chose n’allait pas, il le sentait.

« Tu veux me recruter. Mais pas maintenant, accusa Kentaro.
_ Jolie déduction, admit Yoshimitsu. As-tu compris pourquoi ?
_ Non.
_ Allez, fais marcher tes méninges.
_ C’est pas mon fort, ça…
_ Admettons. Et si je te dis que je ne t’en veux pas du tout pour t’être mis au service de Nobunaga ? »

Kentaro se tint coi quelques instants. Les pièces du puzzle étaient encore éparses, mais instinctivement, il percevait malgré tout le motif principal.

« Cette situation te convient parfaitement parce qu’ainsi, je suis en sécurité comme jamais. En travaillant pour Nobunaga, je suis au-dessus de tout soupçon malgré mon passé avec vous, ce qui me laisse libre de mes mouvements et n’interfère en rien avec mon évolution. Mieux, sous les ordres de Nobunaga, je suis à une très bonne école, du même calibre que ce que toi-même pourrais m’inculquer. Enfin, puisque je suis un médecin à disposition du QG, mes missions sont réduites et de faibles dangers, donc le plus gros péril que je puisse affronter, c’est vous autres. Or tu n’as pas l’intention de me tuer, ce qui règle donc ma survie à long terme.
« Le but de tout ça… Ce ne sont que suppositions mais je ne crois pas trop me tromper en affirmant que tu as l’intention de me récupérer à terme, même si j’ignore encore comment. Tu ferais ainsi d’une pierre deux coups : tu récupérerais un allié de poids, qui s’adapterait facilement à ton groupe, puisque son principal boulot aura été de vous pister et d’accumuler le maximum de renseignements. Et en prime, tu obtiendrais la "façon de faire" de Nobunaga, telle que je l’aurai apprise à ses côtés, ce qui te donnerait un avantage monumentale dans le duel qui vous oppose.
« Sauf que d’un point de vue extérieur… C’est un pari méchamment risqué pour pas grand-chose : il y a de fortes chances pour que je vous pourrisse somptueusement la vie, et rien n’assure que je vous rejoigne. En clair, je pourrais précipiter votre chute à cause de ton caprice. La vraie question est donc : pourquoi m’attaches-tu autant d’importance ? Akio est un petit génie : si tu parviens à le former, il sera un bras droit plus qu’efficace. Par ailleurs, t’es plutôt un bon chasseur de tête, donc recruter des types doués, ce n’est pas un souci pour toi. Alors qu’est-ce que j’ai qui explique que tu prennes autant de risques stupidement ?
_ Peut-être escompte-je simplement que tu me livres Nobunaga sur un plateau en m’apprenant comment son esprit fonctionne ?
_ J’en crois pas un mot.
_ Pourquoi ?
_ Une intuition. » Assura Kentaro.

Yoshimitsu sourit, avant de lui répondre.

« Voilà pourquoi je t’attache une importance toute particulière. Vois-tu, l’esprit fonctionne sur deux paramètres : l’instinct et l’analyse. Toute personne peut donc être classée sur un axe, selon la proportion d’instinct et d’analyse qui base son raisonnement, la façon dont il prend ses décisions. L’écrasante majorité des gens utilise l’un et l’autre dans des proportions plus ou moins équivalentes, et une faible minorité se repose davantage sur l’un que sur l’autre. Tu saisis ?
_ Je ne vois pas trop où ça nous mène, mais oui, j’ai saisi l’image.
_ Bien. Alors si on admet que la répartition des individus sur cet axe suive la Loi Normale de probabilité, cela signifie donc qu’on trouve quelques très rares individus se situant aux extrémités de cet axe.
« Tu en fait parti, Kentaro. Des personnes possédant un instinct aussi développé et affuté que le tien, il ne doit pas y en avoir plus de dix dans tous le Yuukan. Si on ajoute le fait d’être shinobi, ainsi que le fait qu’il faut que je le trouve… Alors on peut dire qu’à mes yeux, tu es unique, et que tu mérites que je me décarcasse pour toi.
_ Tout comme toi, tu es unique, je me trompe ?
_ Exact. Tu as tout compris. Je me situe à l’opposé sur cet axe. Ma capacité d’analyse est quasi-illimitée, et surpasse largement tout ce que les meilleurs formations et conditionnements peuvent produire. On ne doit pas être plus de dix dans le Yuukan non plus. Si nous allions nos capacités…
_ J’imagine… »

Le silence s’instaura de nouveau dans la pièce, mais Yoshimitsu ne s’en inquiéta pas. Son poulain s’était remis à fonctionner sur ses rails habituels, et avait suffisamment de grains à moudre pour l’occuper un moment. L’orage était passé.

« Et maintenant ? Demanda Kentaro. Il reste une dernière question en suspens, non ?
_ Oui. Et la réponse est non. Tu n’es pas mon prisonnier. Comme tu t’en doutes, je préfère que tu restes en activité en Mahou pour le moment. Nous allons partir, et tu seras libre de quitter cet endroit. Avec la mort de tes compagnons, les scientifiques survivants sont coincés dans le village de Chûsen, au Nord. Tu pourras aller les rejoindre et les rapatrier Mahou : un convoi marchand arrivera dans cinq jours avec son escorte. Ils t’aideront.
_ Oh, tu as tout prévu, je vois… Sauf un détail : tu peux rêver pour que je te laisser filer et brouiller les pistes ! Je vais vous poursuivre et je…
_ Non, tu ne le feras pas.
_ Et pourquoi ?
_ La boisson que je t’ai fait avaler tout à l’heure contenait une drogue qui paralyse les membres. Tu encaisses particulièrement bien, et j’avoue que même en ayant forcé la dose, elle a mis du temps à agir. Mais là, tu ne dois déjà plus pouvoir marcher.
_ Quoi !? T’as fait quoi ? Nan mais je rêve ! ‘spèce de traître ! Ordure !
_ à la prochaine, Kentaro. Prend soin de toi. »

Le renégat fila sous une pluie d’insultes colorées.


« Dooooonc, reprit le représentant du QG. Vous avez été capturé et soigné par l’ennemi, afin de leur servir de cobaye. Mais profitant d’un instant d’inattention des gardes, vous êtes parvenu à leur enfuir et à rejoindre le village de Chûsen, où l’équipe du chunin Hyûkoshira vous a heureusement récupéré trois jours plus tard.
_ Oui, mentit Kentaro avec aplomb.
_ D’accord, d’accord… Bien, bien, bien, marmonna son interlocuteur en triant ses nombreux papiers. Alors si vous le voulez bien, nous allons revoir quelques détails concernant la façon dont vous vous êtes fait capt…
_ Ah non ! Explosa le genin en se redressant, frappant du poing sur la table.
_ Ass… ! »

Alors que le chunin allait de nouveau forcer le genin récalcitrant à se rasseoir, Kentaro pivota brutalement sur ses talons, évitant le bras du type et chopant sa nuque dans le même geste. D’un coup sec, il lui fracassa la tête contre la table, qui céda sous l’impact.

« Ça fait cinq heures que vous me bassinez avec ces conneries, j’en ai ma claque, je me tire ! Annonça le médecin furibond en se dirigeant vers la sortie.
_ Ça, c’est ce que tu crois ! » Mugit le chunin.

En un éclair, le garde s’était relevé et avait invoqué un imposant trident. Kentaro leva les poings, bien décidé à utiliser ses arguments les plus percutants pour régler cette situation.
Le représentant du QG couina de peur, se cachant pitoyablement derrière son attaché-case, alors que son pire cauchemar se réalisait : il était coincé dans 9 m² avec deux fous furieux décidés à s’étriper.

Le temps sembla s’arrêter.

Un toussotement insistant se fit entendre.

Les trois occupants de la pièce pivotèrent d’un bloc vers la porte qui venait de s’ouvrir et laissait apparaître un énergique vieillard aux cheveux blancs comme la neige, impeccablement vêtu, et aux yeux flamboyant d’une intelligence peu commune. Derrière lui se tenait la silhouette silencieuse de son garde du corps, entièrement vêtu de noir et doté d’un masque blanc sans expression.

« Mr le conseiller, murmura le représentant du QG.
_ Nagatory-san, reprit le chunin.
_ Le vieux, souffla Kentaro.
_ Le vieux ?! Impertinent, c’est comme ça qu’on s’adresse au père du Kage !? Le rabroua le chunin.
_ Commencez pas à me gonfler avec les machins du Kage, j’ai déjà donné.
_ Mais qu’est-ce que… Enfin, nous… Mais que nous vaut… Bafouilla le représentant du QG.
_ Cette entrevue est terminée, annonça calmement Nobunaga. Je réponds personnellement du docteur Satokira.
_ Mais nous ne savons pas s’il est… enfin, vous savez…
_ Le seul fait qu’il ait attaqué le garde pendant son interrogatoire suffit à prouver qu’il n’ait pas manipulé ni n’est devenu un agent double. Sinon il n’agirait pas spontanément de façon aussi stupidement insouciante.
_ Maieeeeuuuh !
_ Mais monsieur, insista l’homme du Qg. Cela va à l’encontre du protocole de…
_ Ce jeune homme a déjà travaillé pour moi par le passé et je le connais bien. Je suis formel en disant qu’il n’est pas sous influence. Vous avez sa version des faits, et j’ai besoin de lui dans l’immédiat. Il n’y a donc aucune raison de le conserver ici.
_ Mais c’est impossible ! Nous…
_ Ecoutez moi bien, jeune homme. Le docteur Satokira père sait que son fils est enfin de retour et refuse de faire partir le convoi de ravitaillement de l’hôpital tant que son fils ne l’aura pas rejoint. Nous pourrions certes lui retirer le commandement de cette mission, nous dispensant ainsi de l’un des meilleurs médecins de notre cité, pour nous attirer la grogne du reste des médecins et retarder le convoi… Mais je suis d’avis qu’il est plus simple d’écourter cet interrogatoire inutile. Par ailleurs, ce n’était pas comme si le jeune Satokira serait lâché en pleine nature, sans personne pour le surveiller. N’est-ce pas ?
_ Jeune Satokira ? Et mon titre de docteur, alors ?
_ Heu… Je… Ben… Oui, admit piteusement le représentant du QG. Mr Satokira, je crois que nous en avons fini. Vous pouvez y aller. »

Sans demander son reste, le médecin se faufila à la suite de Nobunaga dans le couloir, et suivit du garde du corps, ils se dirigèrent tranquillement vers le bureau du conseiller.

« Balèze comment vous l’avez embobiné… affirma Kentaro. Moi-même, j’y ai presque cru. ‘faudra que vous m’appreniez à faire pareil, ça peut être vachement utile, tout de même.
_ Je n’ai pas menti, répondit Nobunaga. Ton père n’attend que toi pour faire partir le convoi.
_ Quoi ? Je repars direct en mission ?? Mais j’viens tout juste d’arriver ce matin !
_ Le ravitaillement et les renforts ne peuvent attendre.
_ Maieeeuh… »

Le trio arriva jusqu’au bureau personnel de Nobunaga. Le vieillard prit place sur son siège, tandis que le genin s’asseyait en face. Le garde du corps resta adossé au mur proche, à égale distance des deux hommes. Rapidement, Kentaro donna au Conseiller tous les détails de son périple, qu’il avait pris soin de ne pas révéler au représentant du QG. Les petites affaires de Nobunaga ne concernaient pas tout le monde.
Le vieillard écouta attentivement, mains jointes, son esprit tortueux tirant différentes conclusions des évènements.

« Au final, conclut Kentaro, je n’ai toujours pas réussi à savoir quel but poursuit exactement Yoshimitsu. Mais il vise clairement le long terme, donc quelque chose de gros. C’est risqué de le laisser faire.
_ Une intuition ? demanda Nobunaga.
_ Une intuition, approuva le médecin. Sinon, il est d’origine Mahousarde, Yoshimitsu ?
_ Naturellement. Sur au moins trois générations, c’est le genre de recherche que je fais exécuter habituellement avant d’engager quelqu’un.
_ Ah, zut… Quand on abordé le sujet de la trahison de Mahou, il avait pourtant cette drôle d’expression… J’aurai juré qu’il ne considérait pas Mahou comme son village d’origine.
_ Une taupe transgénérationnelle ? Cela expliquerait certaines choses, convint le vieil homme. Très bien, je ferai remonter son arbre géologique aussi loin que nécessaire pour voir ce qu’il en est.
_ C’est possible, ça ? S’étonna le genin.
_ Bien entendu, mes Archives sont parfaitement tenues et entretenues.
_ Par ailleurs, serait-il envisageable de vous convaincre enfin de mettre votre fierté de côté et de placer Yoshimitsu et ses sbires sur le Bingo Book ? Hasarda prudemment Kentaro. En lançant les Chasseurs de Têtes de la police militaire sur sa trace, ç’en serait vite fini.
_ Non. Il y a des raisons qui…
_ Tsss ! Des clous ! L’interrompit le genin.
_ Plaît-il ?
_ En fait, ça vous amuse s’emporta le médecin. C’est comme un jeu pour vous. Vous êtes un stratège de génie, et Yoshimitsu est de la même trempe que vous. Pour la première fois depuis longtemps, vous faites de nouveau face à quelqu’un de votre calibre et vous voulez savoir qui est le meilleur en l’affrontant à arme égale. Donc vous ne voulez pas utiliser les ressources du Village parce que cela vous donnerait l’impression de transgresser les règles du jeu.
_ Tu penses que je me mets volontairement des bâtons dans les roues par simple divertissement ?
_ Ça et votre fierté froissée de vous être fait rouler par Yoshimitsu. Et il le sait et s’en sert contre vous !
_ Et il ne t’est pas venu à l’idée que le sachant, je m’en servais moi aussi contre lui ?
_ Hein ? Ben…
_ Tu es encore trop jeune et tu ne réfléchis qu’à trop court terme. Mais il ne faut jamais négliger le long terme.
_ Je ne comprends pas.
_ Normal, tu es trop jeune.
_ Maiiieuuuh !
_ Le temps presse, le convoi attend, rappela le doyen. Lis donc ceci. »

Nobunaga tira un dossier de l’un de ses tiroirs et le fit glisser jusqu’au genin. Le médecin prit le volumineux rapport et se mit à le lire. Dès la première page, son visage se concentra, et il se mit à dévorer la suite à toute vitesse. Au bout de quelques minutes, il reposa enfin le dossier et jeta un regard incrédule au conseiller.

« Je rêve !? Vous avez eu le temps d’amorcer et de boucler une guerre pendant mon absence ?!
_ À notre corps défendant, rappela Nobunaga.
_ J’avais cru comprendre en lisant entre les lignes. Donc on a un nouveau protectorat à l’autre bout du Yuukan… C’est là-bas que je me rends, hein ?
_ Bien entendu. Tu as vu l’état des lieux : c’est un endroit idéal pour Yoshimitsu. Les disparations y sont monnaies courantes et on ignore beaucoup de choses des différents groupuscules qui y vivent.»

Kentaro se cala plus confortablement dans son siège. Les paroles du renégat lui revenaient en mémoire : "Ce serait dommage que tu y restes bêtement face au premier rufian venu ".
L’enfoiré, il avait tout prévu,
songea le médecin qui commençait en avoir marre de se faire manipuler dans tous les sens.

« Yoshimitsu n’y sera pas, annonça le jeune homme. Il va y déployer Akio : c’est une zone bien plus sécurisée, qui lui permettra de passer plus facilement inaperçu. Il sera moins sous pression et les chances qu’il commette une erreur sont quasiment nulles, c’est donc un lieu plus adapté à un "débutant". En plus, il y sera complètement invisible : c’est un shinobi, donc pour autrui, il fera forcément parti des forces d’occupations de l’un ou l’autre village. Ça va être galère pour le retrouver…
_ Tu ne seras pas seul, j’ai déjà quelques agents sur place. Et d’autres vous rejoindront.
_ Toute une ville hostile à passer au peigne fin… ça va être chercher une aiguille dans une botte de foin, il va nous falloir de la chance.
_ Ou une intuition.
_ Tout bonnement génial… Et je pars tout de suite, hein ? Pffff… J’aurais pas du revenir… »
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Message par Tokri 13/4/2011, 00:33

Assis au comptoir, les deux hommes buvaient. Tranquillement, gardant le silence, ne se regardant même pas. Sarouh fit un signe au barman, lui priant de les resservir. Une bierre pour lui, un saké pour l'Utak. Malgré l'heure matinale, les ex-amis jugeaient bon de commencer une journée par quelques verres. Histoire de se mettre en jambe.

-Je m'étonne qu'il soit encore en vie celui-là.
-Je n'agis jamais à la légère.


Le pédophile posa les verres face aux shinobi, leur adressant un radieux sourire, typique à tout bon commerçant.

*Tu es mort. Tu l'apprendras bien assez tôt, ordure.*

Le Tsumyo attendit que le barman s'éloigne avant de reprendre la parole.


-Tu comptes le tuer?
-Surpris.
-Du tout. Ton self-control l'est davantage...
-Ton test s'est révélé fructueux?


Ses yeux s'écarquillèrent légèrement, mimant vainement une expression de surprise.

*Pauvre cloche. Malgré tout ce temps, nous nous comprenons parfaitement...*

Tokri savoura une gorgé de saké, prenant son temps...


*Ecoeurant...*

-Je me suis posé la question. Pourquoi m'avoir informé des activités de ce type? Pour l'éliminer? Dans ce cas, tu l'aurais fait toi même.
-Et donc?
-Tu te fous de la vie de ce mec. D'où tu viens, les pédo' sont monnaie courante, non? Pas surprenant d'ailleurs que tu semble quelque peu insensible à ce sujet. Non, ce mec n'est pas si important. Ton but était de me tester...
-Bingo.
-Verdict?
-Perte de ton impulsivité d'antan. Tu t'es doté d'un calme à toute épreuve, capable d'analyser et, certainement, d'établir divers plans d'action.


L'Utak esquissa un bref sourire. Tous deux avaient bien changé... Sarouh Tsumyo avait sombré, perdu dans le chemin emprunté, noyé sous la mer de haine qui l'étouffait. L'Utak le sentait, une unique pensée prédominait dans son esprit: venger la mort de ses parents.

*Peu importe les sacrifices, hein?*

Tokri le comprenait, mieux que quiconque... Le jeune homme savait que cet état de fait était réciproque. Deux êtres perdus, dévoré par la douleur en leurs cœurs et leurs âmes... Deux vies ponctué de souffrance, d'injustice, prêt à sacrifier leurs existences afin de faire payer à ceux qui les avaient condamnés à cet Enfer. Oui, malgré ses actes, Tokri ne pouvait que se rendre à l'évidence. Meurtre, trahison... L'Utak aurait pût commettre les mêmes erreurs. Des rôles si facilement échangeable. En deux semaines, les liens s'étaient quelque peu reformés. Faiblement, un semblant de complicité s'était réinstallé, parlant de temps à autre de leurs vies respectives depuis le départ du Tsumyo.


*Pour tuer Uril... Devrais je un jour déserter à mon tour?*

-T'en es où de ton côté?
-Nada. Je n'ai aucun contact à Mahou et on ne peut pas dire que les habitants sont très réceptifs aux étranger..
-Réaction naturel. Pas tous les jours qu'on subit un changement de gouvernement aussi brutale, sont tous à cran.
-Ouais... Impossible de les aborder. T'en es où toi?
-Bof. J'ai appris que le nouveau Kage, Nagatory je crois, semble décidé à éradiquer la pégre locale. Il n'est guère apprécié dans le secteur... Bref', rien de bien intéressant..
-Nous devons trouver un moyen fiable de nous renseigner sur les hommes politiques de Mahou. L'un d'eux est peut-être lié à la mort de tes parents.


L'Utak se leva, jetant une pièce sur le comptoir en guise de pourboire.

*Ton dernier, connard.*

-Tu pars déjà?
-Inutile de perdre notre temps. Rendez-vous demain au Sabaka, un bar que j'ai repéré pas loin.
-Pour ce soir?
-Ouais.


D'un pas hâtif, Tokri quitta le bar, puis les sous-quartiers. Sa simple présence en ce guetto lui donnait la nausée. L'endroit puait la déchéance humaine, puanteur ayant le don d'attiser les pulsions meurtrières de l'Utak. Ce dernier se frotta le front de sa main droite, décidé à rester concentré.

*Ce soir vieux. Concentre toi sur l'enquête pour le moment...*

Marchant à l'aveuglette, l'Utak ne voyait pas trop comment s'y prendre. Néant complet...

*L'idiot est venu sans avoir véritablement de plan d'action... Génial.*


En dépit d'idée, l'Utak passa quelques heures à se promener dans les rues de Mahou. Repensant vaguement à Sarouh, Tokri prit le parti d'abandonner tout espoir de le ramener à la raison. Trop enfoncé dans les ténèbres, le Tsumyo ne pouvait se réveiller que de lui-même. Ne sachant pas comment procéder, l'Utak décida d'aller s'entraîner à un endroit repéré la veille, histoire de se changer les idées. Sur place, Tokri constata que trois jeunes hommes étaient en plein combat. S'allumant une cigarette, le Chuunin s'approcha de l'affrontement. L'un des mecs était clairement désavantagé, affrontant les deux autres seuls. Taille moyenne, yeux bleus et cheveux blancs, qui lui rappelèrent vaguement ceux d'Hayamaru. L'apparence de ses adversaires étaient bien plus commune: un balourd apparemment exclusivement axé corps à corps, un chétif qui semblait suivre le premier tel un petit caniche.

-Bah alors Yan? Pas foutu de faire mieux?
-Pauvre naze!
-Je vous emmerde...


Le chétif envoya un shuriken, visant le visage de... appelons le ''cheveux blanc'', pour plus de commodité. Se munissant d'un kunai, Tokri se plaça face à cheveux blancs et dévia le projectile.

-T'es qui toi?
-Tu n'as pas envie de le savoir.


L'Utak rangea son arme, puis aida cheveux blancs à se relever.

-Ton nom?
-Euh... Yan Raisaki.
-Enchanté. Tokri Utak.
-Eh nullard! Comment qu'tu oses nous ignorer, batard!


*Branleur...*

Tokri se tourna vers les deux idiots, leur adressant un petit sourire narquois.

-Ne pensez vous pas qu'il est dangereux de provoquer ainsi un étranger? Qui sait ce dont je pourrai être capable...
-Azy ferme ton clape merde connard! Y'en qui coule!


Les deux guignols se regardèrent en riant tel des dératé. On aurait davantage cru entendre des macaques s'esclaffaient devant quelques bananes que des humains rire d'une bonne blague. Bref'...

-Quel répartie... Quels sont vos grades?
-On est des Genin, ouaich mon gros!


Le sourire narquois de Tokri se changea en un rictus de pure sadisme.

-Tirez-vous.
-Branleur, mon poto et moi on va te niquer ta gueule!


*Je vous aurai prévenu...*

-En ce cas, ramenez vous...

*... que je vous saigne, misérable déchet.*

Le costaud fonça sur Tokri, qui esquiva sans la moindre difficulté. Ne prenant pas la peine de parer, le Chikarate évita plusieurs assauts, souriant de plus en plus largement en imaginant les souffrances qu'il pourrait leur faire subir. Sentant une présence dans son dos, Tokri éjecta le genin d'un léger coup de pied, avant de se munir d'un kunai afin de parer les projectiles du chétif. L'Utak envoya à son tour son arme, que le Mahousard esquiva.


*Je te tiens...*

Le Chuunin composa quelques mudras, avant d'éjecter le minable d'un souffle de vent produit par sa main droite. Le jeune homme se retourna, parant tout d'abord un faible coup de poing, puis un ridicule coup de pied.


-C'est tout?

Le Chikarate dégagea la jambe vers le sol, usa quelque peu du Gyo avant de frapper le malheureux d'un solide coup de poing au visage. L'Utak crut sentit son nez se brisait à l'impact. Tokri sentit une présence derrière lui, une fois de plus. Restant de dos, les bras croisés, l'Utak cracha sa cigarette et étendit son En, sentant alors sa cible effectuait des Mudras. Le Chikaratte attendit que la boule de feu se rapproche, afin de l'esquiver d'un agile saut arrière. La manœuvre le plaça face au chétif. Restant de dos, Tokri lui décocha un coup de pied arrière qui l'éleva d'environ un mètre. Le Chikaratte bondit, l'attrapa par le col et l'envoya rejoindre son ami, qui reprenait à peine ses esprits, les mains plaqués sur son nez brisé. Après avoir atterrit en douceur, Tokri les toisa de son regard froid et pénétrant.

-Prend ton ami et tirez-vous.
-Euh... Ouaip' m'sieur! Vous énervez pas, on se casse!


*Déchet.*

Le costaud ramassa son ami, puis s'en alla aussi rapidement qu'il le pût. Tokri se tourna vers Yan, qui semblait furieux de ne pas avoir remporté la victoire de lui-même.


-Ca va?
-Oui.
-Bien.


Le Chikaratte se dirigea vers des barres symétriques, dans le but de travailler quelque peu ses bras.

*Méfiant ce gars... Mieux vaut jouer sur l'intimidation et le laisser venir à son rythme.*

Maintenant les barres de ses deux mains, Tokri commença une série de pompe en position de poirier.

*Peut-être sera t-il l'élément qui fera avancer notre affaire?*

L'Utak passa à des exercices à une seule main, plaçant celle libre derrière son dos. Jetant un coup d'œil à Yan, le Chuunin fut ravi de constater qu'il l'observait de loin.

*Parfait.*


Prenant appui sur ses deux bras, Tokri effectua un salto qui l'amena tout prés de Yan. Mimant de l'ignorer, l'Utak passa à quelques étirements.

-Excusez-moi?
-Mmh?
-Vous n'êtes pas d'ici, n'est ce pas?
-Ça se voit tant que ça?
-Au teint de votre peau, oui.
-Pas faux. Comme tu dois t'en douter, je viens de Chikara.
-Si ce n'est pas indiscret, que venez-vous faire à Mahou?
-Affaire personnel. Un vieil ami a besoin de mon aide.


*Mieux vaut omettre le statut de déserteur du dit ami...*

-Je vois... Avez vous besoin un logement?
-Hôtel. Pourquoi?
-Coûteux. Que diriez-vous de dormir chez moi? En échange, vous m'entraînerez jusqu'à votre départ.
-T'es pas du genre à perdre le nord toi... Où vis tu?
-Pas loin d'ici, avec mon oncle. De façon temporaire tout du moins...
-Ma présence ne va t-il pas le déranger?
-Pas si je lui explique la situation.
-En ce cas, je te suis.


*******************


L'oncle de Yan était du genre intimidant... Regard noir pénétrant qui était actuellement en train de jauger Tokri, balafre traversant son visage, accentuant le côté ''mêmesitunecausepasjesaistoutdetoi!''. Vêtu sombrement, il portait de longues lames à la ceinture.

*Je me demande s'il est aussi costaud qu'il en a l'air...*

-Vous allez donc entraîner mon neveu?
-Dés demain, si vous acceptez de me loger quelque temps en votre demeure.
-Celle de mon frère. Je ne pense pas qu'il aurait été contre cette idée.
-Merci beaucoup, mon oncle.


Tandis que le Raisaki quittait la demeure, Yan fit visité les lieux à l'Utak. Arrivé à la chambre d'ami, qui allait devenir celle du Chikaratte pour les semaines à venir, Yan lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques minutes:

-Pourquoi attendre demain? Ne pouvons nous pas débuter l'entraînement dés aujourd'hui?
-Je suis crevé. Et toi aussi je pense. Tu t'es pris une sacrée raclée, mieux vaut que tu te repose.
-Si vous le dîtes... je vous laisse dans ce cas.


Tokri attendit que le Genin ferme entièrement la porte de sa chambre pour déballer le peu d'affaire qu'il avait emporté Chikara, les disposant en vrac. Il finit par déplier la tenue du Setsujoku, une expression malsaine peignant son visage. Imaginant mille souffrance dédié au patron de l'Izakuya, son regard brûlait d'une folie indescriptible, accompagné d'un sourire sadique qui en disait long sur ses pensées...Un démon obsédé par l'idée de répandre ''sa'' justice, incomprise par certains, salvatrice pour tant d'autres. Tokri avait pour devoir d'exécuter le travail que les gouvernements refusaient obstinément d'accomplir.

*Navré, petit. Ce soir, je bosse...*



*******************


-Dégage!
-Un dernier p'tit coup s'te plaît!
-Va boire chez toi, larve!


Enfin! Tsuchiro avait finalement réussit à flanquer dehors le dernier pochtron du bar. L'Izakuya Kuro, le vieil homme en était le barman et propriétaire. Supporter ces ivrognes tout au long de la journée allait encore mais le soir venu, c'en était trop! Tsuchiro pensa un instant aux deux nouveaux, présent chaque jour depuis deux bonne semaine. Des types guère causant qui passaient leur temps entre eux. L'un des deux l'effrayait, avec son regard noir de tueur.

*Boarf, tant qu'ils payent!*


A présent seul, le barman allait pouvoir se donner à ses petits plaisirs nocturne. Une compensation après la rude journée qu'il venait de livrer. Clefs en main, Tsuchiro s'apprêta à descendre à la cave lorsqu'il entendit toquer à la porte arrière.

*Encore un de ces connards d'ivrogne...*


Le vieil homme ignora le bruit, qui s'intensifia. Courroucé, le barman alla ouvrir violemment la porte. Histoire de montrer à ce crétin de quel bois il se chauffait... Une main, vêtu d'un gant en cuir, se plaqua sur sa bouche , puis le plaqua contre un mur. L'homme qui l'avait ainsi saisi était vêtu d'une tenue moulante, assortis d'une cape et d'une cagoule. Son regard croisa celui de Tsuchiro, qui le reconnut instantanément.

*Le nouveau!*


Le vieil homme sentit avec horreur la froideur d'une lame sous sa gorge.

-Conduis moi aux enfants. Joue à l'ignorant et je te fais bouffer ta pomme d'adam.

*Qui est ce mec? Que me veut-il?*


******************


Aucun mot ne pouvait décrire ce que ressentait le Setsujoku. Le vengeur venait de pénétrer dans l'antre du mal. Six enfants sous-alimenté, de cinq à huit ans, étaient enfermé dans des cages. Un bureau où était posé divers outils de torture: pince, couteaux de taille différents, masse et caetera. Non loin, une table d'opération surmontait d'un miroir, de sorte à ce que la personne allongé puisse voir son reflet...

*Cette odeur... Du sang mais aussi...*

Furieux à la vision de tant d'atrocité, le Setsujoku se tourna vers le vieil homme.


-Les viole tu avant de leur faire subir mille supplice?

Le misérable resta muet, pétrifié de terreur. Le jeune homme s'avança vers lui, la tête pleine à craquer tant ses instincts meurtriers bouillaient en son esprit.

-Répond moi!

Le vieil homme sortit un canif de sa poche et tenta de porter un coup au vengeur. Grave erreur. Le Setsujoku lui saisit le poignet, puis frappa son coude avec force. L'os se brisa, jaillissant à l'extrémité de son avant bras. Le barman poussa un hurlement de douleur. Le jeune homme le plaqua au sol, enchaînant d'un coup de poing à la mâchoire, lui brisant la quasi totalité de sa dentition.

*Met là en sourdine..*

Désespéré, le vieil homme se traîna vers l'escalier. Le Setsujoku fit tinter les clefs qu'il tenait fermement dans sa main, avant de les ranger dans sa poche.


-Inutile. La porte est verrouillé..

Le barman se prostra, en larme, dans un coin de la cave.

*Raclure.*


Le Setsujoku promena son regard un bref instant, examinant les divers instruments. Une seringue attira son attention, dont il se saisit pour une analyse plus poussé. La seringue contenait un liquide étrange, dont la fonction échappait au jeune homme.

*De la drogue?*


-Il nous pique avec ça..

Le Setsujoku rejoignit l'enfant qui venait de parler, un petit brun de sept ans. Le garçon n'avait que la peau sur les os. Ses joues étaient creusés, son regard ayant perdu toute trace d'innocence.

-Explique moi. Que vous fait donc subir cet homme?
-Il... Il nous fait des choses. Ensuite, il pique le garçon ou la fille, ça dépend des soirs. La personne ne peut plus bouger et ensuite.. il...


Son regard se posa sur les outils de torture.

-J'ai compris, n'en dis pas plus.

Le Setsujoku alla se munir d'un caillou qui traînait, tâché de sang...

*Sûrement celui d'une de ses victimes...*

Le jeune homme alla rejoindre le vieux, étendit la jambe gauche de ce dernier avant de le lui fracasser à l'aide de la pierre. Le vengeur sentit la rotule éclatait en morceaux lors du choc. Se sentant envahit d'un indescriptible sentiment de jouissance, le Setsujoku présenta la pierre sous le nez du vieil homme... et l'écrasa, faisant tomber quelques éclats sur son front.


-Te rend tu compte? Ta rotule est dans le même état.

Le jeune homme lui piqua le bras gauche, injectant l'ensemble du produit dans son organisme.

-Ce soir, tes victimes seront vengés...

Le Setsujoku le saisit par le col, le traîna jusqu'à la table d'opération, où il le plaça avec violence. Cela, le jeune homme rabattit le miroir au dessus de sa victime. Portant son choix sur un couteau à croc, le jeune s'attela à lui trancher délicatement la jambe gauche, une fois assuré que le produit faisait effet. Fou de douleur, les yeux du vieillard s'écarquillèrent, tandis que le Setsujoku savourait pleinement son acte, un sourire carnassier vissé aux lèvres. Lorsque la lame rencontra l'os, le jeune homme força, le sentant se craqueler. Il fit une courte pause une fois le premier membre tranché.

-Comprend tu ce que ces enfants ont subi? Ressens tu leur douleur?

Pris de vertige, la vision embrumé, Tsuchiro ressentait la folie qui avait saisi cet homme. Sa voix se faisait douce, prononçant ses mots avec lenteur, tel un professeur qui rectifiait les échecs d'un petit garçon. C'était donc son but... Avant de le tuer, ce type voulait qu'il comprenne ses erreurs.
Le Setsujoku s'attaqua à son bras gauche avec la même lenteur malsaine. Une fois cela fait, il s'apprêta à lui trancher une oreille à l'aide d'une lame plus fine...mais constata alors que sa victime avait rendu l'âme.


*Hémorragie... Chié!*

De rage, le vengeur planta sa lame dans l'estomac du défunt.

*Il n'a pas suffisamment souffert...*


Le Setsujoku s'apprêta à libérer les enfants, lorsque des coups sourds se firent entendre à l'étage. Quelqu'un tentait d'entrer dans la cave. Erreur mortelle. Décidé à assouvir sa soif de sang, le vengeur emprunta les escaliers, se stoppant face à la porte afin d'entendre les quelques voix:

-Patron? Répondez!

*Cinq hommes... futurs cadavres.*

Celui qui frappait la porte fut percuté avec violence par cette dernière, soufflé par un souffle de vent. Usant de sa vitesse, le Setsujoku s'arrêta face à la porte, qui écrasait l'homme. Le vengeur l'a dégagea du pied, toisant avec mépris le minable gémissant. Avec dédain, le jeune homme lui fracassa le crâne d'un solide coup de pied. Le Setsujoku fit face aux quatre autres, les défiant du regard. Armé de canifs, ces derniers coururent vers le jeune homme, qui les dégagea d'un puissant souffle de vent.


*Pratique les jutsus sans mudra. Mais je perd trop de chakra, je ferai mieux de m'y exercer...*

Le vengeur rejoignit celui qui était le plus éloigné de ses amis, lui extirpant un oeil. L'homme le plus proche courut vers le Setsujoku en hurlant de rage.

*Ferme là!*


Le vengeur se servir de l'oeil comme d'un projectile, qui se ficha dans le gosier du rageux. Passant rapidement derrière lui, son crâne explosa sans avoir eût le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Le Setsujoku se tourna vers les deux derniers, tout en retirant de son gant quelques morceaux de cervelle. Les deux types voulurent prendre la fuite...l'un d'eux se retrouva perforé par un kunai, puis abattu d'un coup de katana en pleine gorge. Le second fut proprement tranché en deux, horizontalement. Alors qu'ils s'apprêtait à rejoindre les enfants, le jeune homme entendit les gémissements de celui qui avait perdu son oeil. Irrité, il se contenta de l'abattre d'un kunai en plein front. Le vengeur délivra les enfants, les guidant jusqu'au commissariat de Mahou, sautant de toit en toit et apparaissant de temps en temps. Histoire de les rassurer. Sa mission accompli, le Setsujoku prit la direction du domicile des Raizaki, philosophant sur ce qu'il venait de vivre..

*Cette sensation... J'en veux encore! Davantage! Une fois l'affaire Tsumyo réglé, je me documente sur l'anatomie humaine et divers moyen de torture...*

Dans les pénombres de la nuit, Tokri Utak eût bien du mal à retenir un rire, dénué de tout sentiment, éclatait à travers les rues de Mahou...
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Message par Yan Raïzaki 7/5/2011, 15:35

Coup de poing vers mon visage. Je me laisse tomber puis enchaine avec un salto pour ne pas me prendre une chaussure en pleine face. Je tourne ma tête de justesse pour éviter un shuriken qui vient m’entailler la joue.

-T’es pas si mauvais. De bons reflexes, un peu lent, mais ça viendra. Puis t’as l’instinct de survie. Mais pitié, deviens plus endurant. Tu ne tiendras pas deux minutes contre un adversaire en étant si peu capable de tenir l’effort.


Je me disais bien que l’entraînement avec un bourrin pareil ne serait pas une partie de plaisir. En même temps, il les à bien laminé, les deux glands qui s’étaient attaqués à moi. Le chikarate ne semblait même pas fatigué. Moi j’haletais déjà.

-Aller. Attaques moi. Que je sache ce que tu vaux en attaque. Qu’on consolide tes points forts.
-Comme tu veux. Tu risques fort d’être déçu.
-M’en fous. Donnes toi à fond. Histoire que je ne m’ennuie pas.


Il se mit en position défensive. Je matérialisais mon arc de glace. Il fut surpris un instant. Il eut une sorte de ricanement qui s’arrêta quand trois flèches de chakra affinitaire foncèrent vers lui. Il esquiva d’un saut et deux flèches foncèrent vers lui. Il fit un pas sur le côté et me fonça dessus.
Son poing percuta le vide, alors que je venais de me substituer.

-Style fuyard, tout ça.


A ce moment précis, les deux projectiles de glace le percutèrent. Et il disparut.

-C’quoi ce bord…
-Derrière toi.


Je serrais les dents et attendit le coup. Qui ne vint pas.

-C’est bon. Je vois de quoi t’es capable. Tu maîtrises le genjutsu ?
-Je m’y suis mis très récemment. Mais je n’ai que les bases théoriques. Je suis pas capable d’en lancer un.
-Pas moi qui vais t’aider.
-Vas savoir pourquoi, mais je m’en doutais, tiens.
-Tss. Bon, tu veux bosser quoi ?
- Ma vitesse. Mon endurance aussi. Et mes capacités offensives.
-Une spécialité ?
-Le ninjutsu.
-Raison particulière à ce choix ?
-L’intérêt pour.
-Je vois.


Il se débarrassa d’une poussière sur sa veste, d’un simple revers de la main. J’eus un frisson. Quelle pluie de merde. Le ninja venant du désert eut l’air songeur quelques minutes, puis me dis :

-Rendez vous ici, demain. A l’aube. Je serai désormais ton cauchemar quotidien, pour ainsi dire.
-Merveilleux.
-J’aurais surement besoin de toi, pour quelques trucs. Une objection ?
-Aucune.
-Parfait. Je vais réfléchir à ta séance de torture.
-J’ai juste une question.
-Qui est ?
-Pourquoi es tu aussi froid ?

Il sembla un temps déstabilisé. Il ne parle jamais de lui, de son passé, de ce qu’il veut, fait. Il ne laisse pas apparaître grand-chose, mis à part des rires jaunes, quand il trouve quelque chose particulièrement ironique. Mais là il n’était pas que déstabilisé. Il réfléchissait. Une sensation glaciale m’envahit. Quelque chose n’allait pas.

-Je suis froid ?
-Pas la première fois qu’on doit te le dire. Qu’est ce qui te surprend ?
-Sois moins curieux. Ma vie et ma personne ne regarde que moi. Je ne te dirais que ce qu’il t’ait utile de savoir, si besoin est.
-Ow. Je vois.
-Mais si je peux me permettre… Tu es un blasé. Un blasé qui considère comme un jeu, où il évolue librement. Tu t’es fait écraser et tu veux probablement t’améliorer uniquement pour cette raison. Tu ne tiens pas à grand-chose. Tu n’es en fait pas capable d’évoluer. Si tu ne changes pas, la seule chose qui t’attend c’est la mort.


Mon regard se ficha dans le sien. Pourquoi avait il sorti un truc pareil ? La psychanalyse fait parti de ses attributions ? Il avait vraiment besoin de m’attaquer ainsi ? Je ne suis pas un pion qu’il peut balancer contre un mur, juste pour le plaisir!
Un silence glacial s’installa. La pluie s’intensifia. Tokri se retourna. Puis, en marchant, droit et fier malgré le temps qui accablait les deux garçons, il sourit. Il avait trouvé ce qu’il cherchait.

-A demain !


Etrange. Ce mec était étrange. Il n’est ni bon, ni mauvais. On dirait plutôt que son objectif transcende ces deux notions. Je découvrirais ce qu’il cache. Et moi aussi, je peux attaquer psychologiquement.

Je m’assis. Trempé. Je commençai à vider mon esprit, comme un certain moine me l’avait apprit. Virer mon sensei temporaire qui m’obsédait de mes pensées. Etre tout, être rien. Discipliner mon corps et le flux de mes pensées. Je me coupai du monde.
Lorsque mon esprit s’éveilla de nouveau, il n’était qu’une quarantaine de minutes plus tard. La pluie battante s’était légèrement adoucie. Un coup de génie me vint. La pluie qui tombe, s’écrase par terre, puis se divise…

J’expulsais mon chakra de mon corps, vers l’élément aqueux. Le cristallisais. Le transformais. Chaque goutte explosa au sol, devenues tranchantes. J’avais eut la présence d’esprit de ne pas rendre dangereuse la pluie me tombant dessus. Je n’avais réussi à rendre que quelques gouttes d’eau dangereuse. Il faut que j’en sois capable sans aucune aide du climat. A améliorer.

Un gland passa. Décidemment.

-Alors comme ça tu t’entraînes, sale merde ?


Non, je me les badigeonne avec de la mayonnaise!

-Ow, un connard ! Quelle joie de voir un spécimen aussi atteint par la connerie, vraiment ! Et c'est Monsieur la Merde, je te prie.
-C’est parce que l’autre nous à dérouillé, mais sans ça, on t’aurait laminé… Tu ne vaux rien. Tu n’as personne pour te protéger. Tu n’as pas de talents. Alors dis-moi, penses-tu seulement être un jour capable de me battre ?
-Bien sur. Ca ne doit pas être dur, un déchet pareil. Puis tu glandes tout le temps aussi.
- Je serais pas pressé, je t’aurais atomisé sans mal. Je me casse, mais je te retiens.
-Tu penses qu’avec tes capacités intellectuelles tu y arriveras ?
-Enfoiré ! Je t’aurais, sale connard !


Qu’est ce qu’on est bien entouré. J’aime. Cette ordure mériterait de crever au combat, en terre hostile et sans proches. Décidemment. La journée avait décidé de me mettre sur les nerfs. J’avais envie de m’entraîner. De leur prouver ce que je veux. Et d’éclater certains gêneurs.

Tokri avait raison. Je passe mon temps à me laisser vivre. Mais je vais reprendre mon objectif : avoir une énorme diversification de technique hyoton maitrisée à la perfection, et apprendre le dressage d’un familier. Et buter l’autre. Ca me semble bien. J’ai suffisamment glandé. Puis pas question d’être un boulet comme la dernière fois.

Puis quitte à se faire chier… Autant que je m’amuse.
Sourire carnassier.
Retour vers ma maison.
Trempé, gelé, mais résolu.
J’espère que je serai un bon joueur, sur l’échiquier !
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Message par Kentaro 23/3/2012, 17:22

« Anéanti ? »

Nobunaga Nagotory cilla et reposa la liasse de documents qu’il compulsait sans trop y faire attention. Pour la première fois depuis bien longtemps, il se sentait pris de court par la tournure des évènements. Le plus grand génie militaire civil de Mahou avait perdu l’habitude de se faire ainsi couper l’herbe sous le pied, ces dernières années.
Non, à bien y réfléchir, il y avait eu un précédent récent. Lorsque le projet de recherches unifiées qu’il avait tenté d’établir s’était vu réduit à néant en une unique nuit, toutes les mesures de sécurités outrepassées par celui-là même qui les avait mis en place.
Yoshimitsu Kansatsugan, son ancien aide de camp.

Le vieil homme noua ses mains devant son visage et plongea son regard acéré dans les yeux de Spectre, qui se tortilla sur son siège. Outre que l’agent n’aimait guère se montrer à la vue d’autrui, le regard du conseiller lui faisait l’effet de le transpercer et de lire en lui comme en un livre ouvert. Une sensation des plus désagréables pour quelqu’un cultivant avec soin l’art du secret.

« Quels sont les identités et l’état des survivants, ordonna Nobunaga.
_ Outre moi-même, les deux autres rescapés sont Ikemoto Satjuga et Kentaro Satokira, répondit Spectre. Ikemoto a souffert de graves lésions, tant interne qu’externe, mais il a pu bénéficier de jutsus de reconstruction avancés, et est de nouveau comme neuf. À l’heure qu’il est, le service de soin intensif a déjà du le laisser repartir. Un peu de repos et de rodage et il sera opérationnel sous peu.
« Bien que les blessures de Kentaro se soient révélés moins critiques que celle d’Ikemoto, il a souffert d’importantes pertes de sang. En outre, il a complètement brulé son chakra durant les opérations et, n’en ayant pas l’habitude, son corps a eu une importante réaction de « rejet » qui n’a pas été sans conséquences. Enfin, vous n’êtes pas sans savoir que Kentaro a laissé des directives très claires et sans équivoques concernant les jutsus de soins. Il va lui falloir du temps pour récupérer pleinement, ou même simplement pouvoir quitter l’unité de soin intensif. »

Nobunaga croisa les bras et se cala dans son siège, ses méninges se remettant à turbiner.
S’il devait en croire le rapport de Spectre, Tsunami ne s’était pas présenté pour prendre la tête de la force d’intervention du Goishi. Une trahison de sa part étant exclue, la seule conclusion à laquelle arrivait le stratège était l’assassinat. Or Akio n’avait pas encore pu évoluer au point de représenter un danger pour le chef d’intervention. Quant à un traquenard, cela restait peu probable : Tsunami était un vieux de la vieille, il ne se serait pas laissé berner aussi aisément.
Non, la faille de Tsunami était Yoshimitsu lui-même. Ce dernier connaissait l’actuel – enfin, ex-actuel – chef d’opération et devait savoir comment le manipuler. Tsunami était fier, sûr de sa force et pourri d’honneur : qu’il tente de mettre lui-même un point final à cet affaire lui ressemblait bien. Et il avait été vaincu, laissant la force d’intervention livrée à elle-même.

Le reste coulait de source : Akio avait subtilement orchestré sa ‘découverte’, forçant la main du Goishi qui avait préféré profiter de son avantage plutôt que de risquer de perdre sa trace en attendant le remplacement de Tsunami. Le jeune traître les avait conduit tout droit dans un piège fatal, et ce n’était du qu’à la chance qu’une poignée d’agents s’en sortent.

Neuf pertes contre une. Nobunaga lui-même n’aurait pas renié une telle victoire. Il reconnaissait tout à fait le génie d’Akio, car il n’était pas donné à tout le monde d’échafauder et mener à bien une telle entreprise.

Un seul grain de sable était venu gripper sa mécanique bien huilée. Kentaro. Pour des raisons connues de lui seul, le jeune médecin avait agi à contre-pied de la situation et cela lui avait vraisemblablement sauvé la vie.
Un coup de chance ? Peut-être pas seulement.
Sûrement pas seulement.
Même s’il n’en comprenait pas la logique de fonctionnement, le conseiller Mahousard était parfaitement au fait de l’intuition sauvage du jeune médecin. C’était bien pour cette raison qu’il avait tant insisté pour l’intégrer au Goishi alors qu’il n’était que genin.
Ça et la crainte que Yoshimitsu, le premier à l’avoir repéré, ne parvienne à le retourner contre lui s’il le laissait sans surveillance.

Néanmoins, pour en revenir au présent, force était à Nobunaga de constater qu’il avait perdu une bataille décisive. Et que les répercussions de cette défaite n’avait pas fini de se faire ressentir.
Mais jusqu’à quel point ?

Le vieil homme se leva sans dire un mot, sous le regard gêné de Spectre, et se dirigea jusqu’à la fenêtre de son bureau. Celle-ci donnait sur la place du QG de Mahou, qui vibrait constamment d’une énergie frénétique, tandis que les badauds circulaient et se bousculaient, chacun vaquant à ses occupations respectives. Le vieillard trouvait cette agitation stimulante.
Le plus urgent était de circonvenir les fuites, naturellement. Si le Conseil avait vent de se qui se tramait, il s’en retrouverait diminué…

« Quel est la situation à Narasu ? Demanda Nobunaga. Le Kiritsu ou l’enclave de Mahou se doute-t-ils de quelque chose ?
_ Absolument pas, affirma catégoriquement Spectre. Les corps retrouvés ne sont guère identifiable, mais pas mesure de précautions, j’ai falsifié les archives et dossiers médicaux des membres disparus afin qu’on ne puisse faire de rapprochement, que ce soit dentaire ou génétique.
« Ikemoto a été interrogé par les autorités mais a su monter une histoire convaincante, et j’ai pu transmettre sa version des faits à Kentaro avant qu’ils ne soient à son tour interrogé. Leurs histoires concordent juste ce qu’il faut pour ne pas attirer l’attention.
« Enfin, sur les neufs décédés, seulement cinq s’étaient fait enregistrés auprès du QG dès leur arrivé. Leurs disparitions seront imputables à la nature même de la ville. Ikemoto et Kentaro projette de maquiller deux ou trois cadavres pour officialiser une partie des décès dans les semaines qui viennent. Pour les non-enregistrés, il doit être possible de modifier les données de sorte à les mentionner rétroactivement dans les pertes dues aux altercations frontalières, pour ceux officiant près du front. Celui dont ce n’était pas le cas, bien que ce soit malheureux pour sa famille, sera porté disparu et présumé déserteur.
En procédant ainsi, il ne devrait pas y avoir de soupçons quand aux disparitions subites de ces shinobis, la brusque réaffectation à Narasu et l’incident lui-même. »

Le vieil homme hocha lentement la tête. Spectre connaissait son travail et brouillerait efficacement les pistes. Nobunaga jugea qu’il valait mieux laisser faire, sans y prendre part. Deux précautions valaient mieux qu’une, et il aurait été difficile de justifier l’intervention du Conseiller pour étouffer une affaire pour laquelle il prétendrait ne pas avoir pris part.
Les contrecoups de cet échec seraient donc rapidement réglés.

Restait encore l’échec en lui-même.

La brigade d’agents n’était plus qu’un souvenir. Sans force d’intervention, le réseau de surveillance ne serait plus guère d’une grande utilité. Bien entendu, le stratège pouvait éventuellement compenser en réunissant ses agents d’élites pour palier à ce manque. Mais ceux-ci étaient déjà sur des affaires délicates, desquels Nobunaga ne souhaitaient pas se désengager ainsi : si on faisait abstraction du caractère personnel du problème Yoshimitsu, alors celui-ci n’était qu’une goutte d’eau dans le vaste océan de soucis et d’intrigues que gérait le plus vieux Conseiller Mahousard. Il ne pouvait se permettre d’y consacrer trop de ressources au détriment du reste.
En outre, bien que plus dangereux et efficace, ces agents étaient aussi moins nombreux : trop peu, et Akio saurait probablement comment en venir à bout. Trop nombreux et Yoshimitsu – qui en connaissait la plupart et devait les surveiller – interviendrait personnellement avec ses acolytes, déséquilibrant le rapport de force.
Non, peu importe, le Goishi était brisé.
Il fallait donc le reforger.

Le temps jouait en sa faveur, cette fois-ci. S’il se hâtait trop, un choix malencontreux pourrait fortement compromettre tout ce qu’il avait échafaudé. En outre, il n’était pas impossible que cela mette la puce à l’oreille de Yoshimitsu. A l’inverse, en prenant tout son temps, il s’assurerait de la sécurité de chaque candidat, et rien de tangible ne pourrait alors être remarqué. Mieux, il existait une petite chance, si infime soit elle, qu’Akio relâche sa garde.

Mais avant de se pencher sur les candidats, il allait falloir déterminer un chef et un recruteur. Celui-ci ne pouvait provenir du rang de ses agents d’élites, trop connus de Yoshimitsu. Pas plus que ceux-ci ne pourrait prendre le commandement des opérations, qui s’avérait trop risqué comme il en avait douloureusement fait l’expérience.
Il faudrait donc que le rôle incombe à l’un des deux survivants. Ikemoto, l’ex-déserteur n’ayant pas officié sous l’époque de Yoshimitsu ou bien Kentaro, l’un des anciens assistants du traître.

Le choix était cornélien. Même si Yoshimitsu ignorait l’identité d’Ikemoto, cela ne changeait pas grand-chose à la donne : Ikemoto était trop conventionnel, donc aisément cernable et manipulable. Alors que Kentaro conservait ce grain de folie qu’était son intuition, qui le rendait un peu plus insaisissable… Mais donc tout aussi moins fiable.
Rien ne pressait pour l’instant, mais un choix allait devoir s’imposer tôt ou tard…

Nobunaga se retourna finalement et fixa Spectre.

« Je vais avoir quelques messages à te faire porter. »
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Message par Makaya 28/6/2012, 22:15

« Makaya-Kun ?
-Oui Uchiyamada-sama, que puis-je faire pour vous ?
-Je tenais à vous féliciter pour l’excellence dont vous avez fait preuve ces dernières semaines : mes jeunes recrues sortent toutes des sessions d’entraînement avec vous avec un sourire extatique qui fait chaud au cœur !Je tenais aussi à souligner votre professionnalisme en mission : jamais la zone du village que le QG vous a affecté n’a été si impeccable ! Décidemment, je suis certainement le premier ravi de votre revirement comportemental !
-Permettez-moi de vous contredir Uchiyamada-sama : le premier satisfait, c’est moi. Je me suis rendu compte sous votre patiente tutelle que je me fourvoyais, que je m’entêtais dans l’erreur et que je ne pouvais pas continuer ainsi sur le chemin de la déliquescence et du stupre.
-Je ne pensais pas pouvoir être un jour amené à dire cela Makaya-kun mais…je suis fier de vous !
-Cela me va droit au cœur, sensei.
-Sur ce, je vous laisse, vous sembliez occupé…Si je puis me permettre, quel est ce carnet que vous remplissez ?
-Une compilation de mes bonnes actions. Cela me permet de me rendre compte du bien que je fais autour de moi et me stimule à perséverer dans cette voie, sensei.
-Formidable ! Je vous laisse donc continuer ! Bonne soirée mon petit !
-Bonne soirée Uchiyamada-sama » dis-je avec un hochement de tête respectueux.


Le vieil homme avait fait l’effort de monter au niveau de mon promontoire de prédilection : la terrasse d’une petite maison inhabitée (probablement la résidence partielle d’un ninja fréquemment en mission) sur laquelle je me ressourçais souvent, après une journée de labeur.
D’ici, je pouvais voir une belle portion du village et la vue était magnifique, surtout avec le soleil couchant qui nimbait toute la scène d’une lumière chaleureuse.

J’étais bien ici, dans ce village, apprécié de tous, respecté par mes pairs, estimé de mes supérieurs. La vie était agréable, les missions gratifiantes, rémunératrices voir enrichissantes. Les relations avec ma famille n’avaient jamais été aussi bonnes : j’arrivais fréquemment à faire rire aux éclats ma sœur, ma mère me signifiait fréquemment sa fierté à mon égard et mon père avait oté de l’arbre généalogique l’inscription « Honte familiale » sous ma photo pour « Espoir prometteur ».


Je respirais un grand coup de cet air qui se rafraîchissait après cette journée relativement étouffante et me remis à écrire dans mon carnet :

JE DOIS ABSOLUMENT ME BARRER D’ICI, A TOUT PRIX !!!!! CETTE EXISTENCE EST VO-MI-TIVE !!




En effet, cela faisait deux ans que le jugement me concernant était tombé concernant mon année et demi passée sans avoir rendu compte de ma situation et de ma localisation au village, et ou j’avais –manifestement- fricoté dans des endroits peu recommendables.
La sentence avait été impitoyable : une assignation au village, une rétrogradation au titre de genin (avec les avantages du statut de ninja en moins), plusieurs sceaux bridant mes acquis de juunin, des séances fréquentes chez un psychiatre, un scelleur pour tenter de briser mon sceau mémoriel (celui qui occultait tant à moi qu’au QG plusieurs mois d’existence dans une zone à risque), des travaux d’intérêt général et des cours à effectuer à l’académie, agrémentés de session ou officiellement, je faisais office de partenaire expérimenté, et ou officieusement je servais de punching-ball.


Bref, cette situation proprement invivable avait duré pas loin de quatre mois, à subir tant les humiliations du QG, que de ma famille, que d’Uchiyamada, mon référent académique, sans compter les douloureuses sessions ou mon sceau mémoriel était malmené par des spécialistes ayant la délicatesse d’un dragon et ou le psychiatre s’arrachait les cheveux à chaque séance.


Et puis un jour, j’ai du me rendre à l’évidence et abdiquer : dans ces conditions, jamais je n’évoluerais, aussi bien personnellement (mes aptitudes physiques étant toutes durement bridées) que socialement (ma réputation au sein du village atteignait des sommets négatifs et je n’avais aucune perspective de carrière…). L’un des éléments décisifs fut la mort de l’ancien Kage au profit de Ken Nagotory, un rondin dans le pied de mon conseiller de père qui se lamentait du virage politique pris à Mahou depuis sa prise de mandat. En effet, l’un des arguments que je pus présenter auprès de son estimé paternel était que je doutais bien que son parti tenterait d’évincer le Kage d’une manière ou d’une autre, mais que seul un fou dans ma situation pourrait énoncer une telle situation, au risque de chambouler entièrement l’opinion qui lui était acquise. Le vieux s’était donc arrangé pour que je puisse bénéficier de circonstances atténuantes au procès en échange de mon silence.

Mais maintenant que l’ancien qui nous gouvernait était mort et que les causes semblaient on ne peut plus logique : grand âge et santé rendue fragile par son alcoolisme avéré, mon argument de survie consistant à menacer la légitimité des villagistes ne pesait plus grand-chose et il fallait mieux que je me conforme bien rapidement au risque de voir une nouvelle personne retrouvée décédée…


Ainsi, j’ai progressivement retourné ma veste (non sans mal) jusqu’à devenir le ninja modèle et exemplaire d’aujourd’hui : ponctuel, assidu, consciencieux, apprécié de tous : très méfiants au début (on se demande bien pourquoi), toutes les personnes me cotoyant ont finalement accepté le fait que j’avais compris, que je m’étais repenti de mon comportement d’antan et que j’étais devenu quelqu’un de confiance, au vu des très (presque trop) nombreuses garanties que je leur démontrais.
Si bien que mes excellents résultats en mission (certes des missions uniquement dans le village ou dans sa périphérie), mon attitude exemplaire, cumulés aux avis favorables rendus par mon psy qui avait retrouvé une coupe de cheveux décente, levèrent progressivement le voile de suspicion qui planait envers ce « déserteur mégalomaniaque et psychotique ». En parallèle, les scelleurs ne purent réussir à briser le sceau, considérant que manifestement, il ne pouvait être brisé que par ceux qui l’avaient conçus.


Je fis donc un retour au tribunal, pour juger de ma progression, 14 mois après mon retour à Mahou et après avoir bien épluché mon dossier, les rapports faits à mon encontre, l’avis des personnes qui m’avaient cotoyés, tous furent bien forcés d’admettre que j’avais tous les symptômes de celui qui cherche à réintégrer le droit chemin et mon premier sceau d’entrave du chakra et d’entrave physique fut retiré. Et une fois de nouveau au faîte de mes aptitudes, je pus passer, devant un jury composé de juunins, un examen visant à me faire réintégrer le rang de chuunin : en effet, une guerre était en cours et une immense part des forces armées fut mobilisée, laissant alors une bonne partie des affaires courantes et la formation des jeunes en plan, d’autant plus que celle-ci avait été rehaussé suite aux réformes menées par le nouveau Kage et ses acolytes. Toujours sous le coup de la juridiction, j’étais dans l’incapacité de me rendre sur le champ de bataille, surtout que celui-ci équivalait à l’endroit de mon arrestation : il aurait donc été malvenu de m’y catapulter et ainsi prendre le risque que je retourne à nouveau mon veston de chuunin moche en désertant ou en décidant de protéger d’anciens copains.


Cela faisait donc deux ans que j’étais coincé à Mahou, toujours sous surveillance, et occupant mon temps à faire des missions dans le village et ses diverses couronnes (qu’à force je connaissais par cœur), que j’officiais avec des ninjas aussi intéressants que des castors neurasthéniques et que la, très honnêtement je n’en pouvais plus.

Les seules solutions viables qui se présentaient à moi étaient donc :
-dans un premier temps continuer de lécher les pompes du QG jusqu’à ce qu’ils me rendent mon grade et mes aptitudes de juunin
-puis soit me trouver des camarades de galère pour aller faire fortune ailleurs (et repartir dans la voie de la désertion, la vraie, l’assumée car cette vie hypocrite m’avait rendu dingue)
-ou alors vraiment rentrer dans les rangs, assurer les honneurs et la gloire à un village envers qui je ne me sentais pas redevable et me garantir des emmerdes…

Le prochain verdict me concernant allait avoir lieu dans une semaine, d’ici la je serais fixé.


(Mais très honnêtement, il allait falloir que ça évolue, vite et dans mon sens : cela faisait 2 semaines que je n’avais pas mangé de raclette et que je disais « flute » plutot que « RHAAA ENCULE DE MEEEERDE » lorsqu’il m’arrivait une broutill…VOUS VOYEZ ?)
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